L'auteur : fanfan1978
La course : La Montagn'Hard - 60 km
Date : 7/7/2018
Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)
Affichage : 3063 vues
Distance : 68km
Objectif : Terminer
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Retour sur une "épreuve".
PS ca va être long :).
La Montagn'hard 63, petit trail de 63 km et 5000 D+/- à Saint Nicolas de Véroce, petit village sympathique.
Une épreuve que j'aborde de façon ultra peu sereine.
Depuis l'après écotrail je me traine une aponevrosité du pied droit, qui me pertube beaucoup, pas de douleurs en course mais après le pied est douloureux, tendu, bref deux mois de galère, avec peu d'entrainements.
Or j'ai besoin de volume pour me sentir bien, alors comment vous dire qu'avec mes maigres 312 km en trois mois je suis loin très loin du compte.
De plus autant je commence a avoir de l'expérience sur les trails roulants (saintélyon, écotrail) autant la, la partie roulante est comment dire .......quasi inexistante.
Le profil de la course étant celui des montagnes russes version XXL. https://www.strava.com/activities/1687427363
Après un voyage sans encombres et une nuit courte et agitée me concernant, le réveil à 4h du matin.....pique fort les yeux.
Mais nous y voilà départ dans quelques minutes.
Le départ lancé, nous montons au bout de 400 m de plat (oui on peut courir) vers les Déchappieu, une petite mise en jambe de 400 m de D+ ou je m'emplois avec mes batons presque neufs, et c'est avec surprise que je grimpe avec plus ou moins avec les copains, ils sont meilleurs que moi en montée mais bon je vais les pourrir en descente.
Ca ne loupe pas, grande descente de 3km, je cavale et je passe en deuxième en bas car Chanthou descend encore plus fort que moi, et hop on bascule sur la montée de LA Cha, 800m de D+, je monte avec Fred et Jerome, Robin m'a déposé (comme d'hab), Chanthou est devant, et on arrive en haut du col, toujours surpris par le fait que je maintiens l'allure (moi qui n'ai que peu de volume je trouve cela étrange) et on bascule dans la descente vers le premier ravito, mais je sens que ça part en cou...., mes talons glisses dans mes chaussures , quelque chose ne va pas....... pourtant je descend, et ce n'est qu'une fois au ravito que je "sens" les ampoules.... Jerome me file un compeed (note pour plus tard, en prévoir dans la trousse embarquée), il me soigne un peu et on repart après avoir fait le plein, je monte vers le Prarion (800m de D+) avec lui du moins au début mais j'ai mal en posant le pied, ma chaussure continue de bouger et ca me gene.
Aussi je me pose et je change de laçage en passant au laçage type marathon qui à l'avantage de bloquer le talon, et effectivement cela va mieux, je ne souffre plus en montant c'est présent mais ca va et je continue malgré tout sur un bon rythme.
On arrive sur le sommet du Prarion, les passages au soleil commencent a tapé, et pourtant une fois en haut c'est magnifique, je mange mon sandwitch prend deux trois photos et je bascule vers la descente, et là tout ce complique, je ne peux pas descendre correctement, la pente est forte, je dois courir mais sur les orteils, du coup trop de vitesse et quand je ralentis les talons tapent et je grimace, la descente est longue jusque Bionnassay mais j'y arrive avec espoir de me faire soigner.
Bionnassay deuxième ravito, je me pose et me fais soigner les talons, le compeed est repositionné, on ajoute des compresses plus du strap et je repars une fois le plein fini.....direction the beast .... Le Col du Tricot (altitude 2160m) 850m de d+.
En repartant j'appel ma femme, je l'informe que j'ai mal mais que la ca va mieux avec les nouveaux pansements, je suis seul mais ca va je monte a mon rythme (meme si il diminue) et j'espère pouvoir descendre tranquille maintenant , la montée est longue mais jolie, nous passons par endroits grandioses, un pont suspendu, des points de vue incroyables, et on grimpe. Juste avant le col un dernier névé est là, ca pique les yeux malgré les lunettes de soleil.
Col du tricot enfin, je prend 5 minutes, quelques photos je mange mon deuxième sandwitch, et hop faut pas trainer, je veux avoir deux heures sur les barrières horaires en bas à Miage, et donc descente du col du tricot, et dès les premiers metres je comprend que ca va etre un calvaire, c'est un immense bordel de rochers, en plein soleil zigzaguant de droite à gauche, la descente est raide, je talonne peu car j'appuis au max sur les batons, et là dans un virage, la pierre bouge, mon talon droit glisse et je sens le strap partir.....je grimace car je sais que la protection de mon talon est morte.
Miage troisème ravito, ici j'ai le choix, soit je bifurque sur le 40 km soit je continue, je choisis de continuer étant "large" sur la barrière horaire prochaine, pourtant j'ai mal mais bon je ne veux pas trainer, ce ravito est en pleine chaleur, donc gogogo jusque Tré la Tête, pour encore 800 de D+.
Je monte bon train, mais le talon est devenu présent même en montant, ce n'est pas douloureux mais genant .
On grimpe, les paysages sont epoustouflants, je pense a beaucoup de monde, je reçois une tonne de SMS (merci à tous encore) qui me font grimper les larmes, le soleil tape, je profite de chaque court d'eau pour tremper pieds, casquette, buff et me rafraichir, mais c'est long, on passe par un point de control, avec une fontaine, ici une bénévole nous annonce 7,5 km jusque Tré la Tête et surtout 550 de D+, c'est chaud je ne suis bien que quand ca monte, meme le plat devient compliqué, pourtant on grimpe pas le choix, on grimpe ca n'en finit pas, et puis on bascule en haut du col d'Armancette, sur un passage en balcon jusque Tré la tête, ce passage est magnifique mais long, car je ne peux pas courir chaque morceau de plat ou de descente sont compliqués, chaque marche est un calvaire.
Tré la tête en vue, je vois le chalet, mais j'ai ....faim, soif, bref coup de fringale, je sors mon troisième dwitch qui passe difficilement mais mieux avec un peu d'eau, c'est long, il me reste 500 m linéaire pour arriver.
Tré la tête, je suis dans le mou, je bois de l'eau et un fond de bière apportée ici par le Bagnard :).
Ayant perdu mon roadbook je ne sais pas combien de km jusqu'au ravito du Pontet, le Bagnard me dit à peu près 7,5 km de descente......je sens que je vais en baver.
je fais le plein en eau et je repars......Droit en enfer ou presque, la descente et tout en sous bois, c'est somptueux, un vrai terrain de jeu, ou tu sautes de marche en marche ou tu sautille de racines en racines, tous les virages sont en appuis sur le flanc, bref un terrain que j'aime où j'adore descendre en débranchant le cerveau...........sauf que ca c'est bien quand je peux ralentir en talonnant ...... mais là ....... c'est le calvaire, je suis mal, chaque cassure est souffrance, chaque racine me plie le pied.
Mon téléphone se decharge je passe sur batterie mais bon, ma femme m'appel car elle est inquiète, je m'en veux, je suis tellement dans ma course que je ne prend pas le temps de l'avertir de lui dire que musculairement ca va, mais que mon talon est HS, pourtant on discute pendant 10 minutes, je lui annonce que je vais au ravito pour me soigner et que je prendrais ma décision en fonction des mes pieds. Ce passage mentalement ou je craque au tel devant l'inquiètude de mon coeur me fait aussi prendre la decision que j'irai au bout, mentalement je décide d'y aller juste pour elle pour que son inquiètude ne soit pas rester vaine.
Finalement la pente s'adoucie, plus de marche, plus de bloc de pierre, je décide de courotter sur l'avant pied car ca passe pas trop pire, je rejoins le Pontet avec un gars qui était sur le 123 km mais qui abandonne .......plus d'envie.
Le pontet j'ai 1h30 d'avance sur la balise horaire j'ai mis pas loin de 1h20 pour descendre 7,5 km cela me rend fou.
Le pontet, je refais faire mes pansements, les ampoules n'ont pas éclatées, je mange (des pates) je fais le plein en boisson et je repars, non sans faire demi tour car j'ai oublié mes batons (le con). je repars donc avec un concurrent que j'ai rencontré sur le balcon avant Tré la Tête, on est sur du plat; je pourrais courir, mais je veux préserver mes pieds pour la dernière descente, je préviens ma femme que je repars.
La 3km de plat en marchant , puis 800m de denivelé + pour monter à l'épaule du Joly, dernière biffurcation pour les fous du 123, on monte donc avec mon compagnon, cela fait du bien de discuter, musculairement je suis bien, mentalement je sais que je vais finir, la montée bien que raide passe pas trop mal, depuis un point de vue on s'apercoit du parcours, nous sommes à l'opposé de la vallée par rapport à ce matin.
On arrive enfin à la Bif, le vent est frais en haut, la nuit tombe, je met la frontale, mon compagnon ne peut plus courir à cause d'une tendinite, je lui souhaite bonne fin de course et je pars dans la descente.
Cette fois j'ai coupé le cerveau, ca descend d'abord doucement, puis de façon plus raide, mais je m'en fou je n'ai plus qu'un but finir et vite, les talons tapent, ca vrille le dos, les genoux grincent, les épaules sont tendus, mais je m'en fou temps que ca descend, je fonce..... un panneau annonce l'arrivée dans 800m je crois possible de finir en juste 16h, mais 4 "manquage de cheville cassée" me rappel à l'ordre, et puis de toute façon , je ne pourrais pas faire ces 800m en moins de 4 minutes.
Dernières rubalises, virage à gauche, je vois l'arrivée, je cours le plus vite possible, intérieurement je suis à bloc.
Je vois mes potes sur la ligne, je coupe enfin ...........16h04........Mes batons sont mes soutiens, les larmes sont juste au bord..........je souffle, c'est fait.
J'appel ma femme, elle et la bande de supporter me font craquer, je les entend hurler derrière elle, j'étais une sorte de fil conducteur de leur debut de soirée.
Je suis heureux d'avoir fini grace a eux aussi.
Petit douche, j'esperais voir un podologue mais il s étaient déja parti, j'appel mon papa pour le rassurer, je sais que lui aussi était inquiet mais tu as fait une tëte de mule papa ;).
On rentre à l'appart on debrief, on mange des pates (ras le bol des pates) on se couche, j'ai mal partout ou presque.
Derniers échanges avec Choue et aussi Adnane mon pote ;) de Maison du running
La nuit fut tranquille mais douloureuse.
Retour à la maison, et bonheur de retouver ceux que j'aime.
Je suis heureux de cette course, je l'appréhendais à cause de mon manque d'entrainement, mais finalement c'est une connerie qui me rend frustrée, le fait de ne pas avoir pensé aux compeed, ou a bien serrer mes lacets, mais c'est ce qu'on appel l'expérience.
Je ne peux pas tous vous remercier, mais je vais citer ceux qui m'ont fait brouillier les yeux.
Ma chérie d'abord merci de ton soutien constant, magré mes doutes, merci d'avoir rameuter le groupe, et desolé de t'avoir inquiété.
Mon papa tes sms m'ont fait craquer mais aussi penser au fait que tu m'as appris a ne pas lacher, je sais que c'est compliqué ces derniers temps mais je t'aime.
Mon petit frère, tes sms m'ont touchés.
La couse Karine, toujours là à m'encourager et à penser à moi.
Katia et Jacques toujours là aussi.
Merci a mes potes de course aussi, Robin, Jerome, Fred, Chanthou, merci pour le super week end....Au fait c'est quoi la suite ?????? :)
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4 commentaires
Commentaire de Niko3006 posté le 16-07-2018 à 16:03:51
Magnifique récit Fanfan1978, bonne récup à l'année prochaine ;-)
Commentaire de fanfan1978 posté le 17-07-2018 à 11:04:15
Merci Niko, de la part du vainqueur du truc de fou ;) j'apprécie, la MH est magnifique, mais elle se mérite, est ce que je reviendrais....j'espère pour ne pas rester sur cette frustration :)
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 24-07-2018 à 13:19:45
Pour un habitué du roulane, tu t'en es fort bien sorti! bravo, et à peut-être un de ces quatre sur la MH100? ;-)
Commentaire de fanfan1978 posté le 24-07-2018 à 14:12:24
Coucou Nat,j'ai eu le plaisir discuter avec toi et ton fils ( je crois) au Pontet,peut être un jour sur la grande oui mais avant cela il me faudra m aguerir ;)
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