Récit de la course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km 2018, par ploum

L'auteur : ploum

La course : Eco-Trail de Paris® Ile de France - 80 km

Date : 17/3/2018

Lieu : St Quentin En Yvelines (Yvelines)

Affichage : 2601 vues

Distance : 80km

Objectif : Pas d'objectif

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Ouh la gadoue, la gadoue...

J’avais coché cette épreuve dans mon calendrier 2018 me disant que Paris n’est qu’à 2h de route de la maison. C’est également l’occasion d’un WE en famille dans la capitale.

Préparation très perturbée par les contraintes pro/perso, au global 60-70% du volume prévu réellement effectué. Va falloir compter sur la caisse et le mental !

Les jours précédents la course, les interrogations se portent sur la météo. Pluie/pas pluie, froid/très froid… Je glane les conseils ça et là sur le forum, me basant sur l’expérience des kikous. Je ne cherche pas une super perf, juste du plaisir. Le road-book de Bubulle me convient bien.

Samedi matin : J’embarque dans le métro « sapé comme jamais » sous le regard perplexe des badauds. Heureusement, arrivé à Montparnasse on retrouve tout de suite des tenues similaires et globalement, sans se connaitre, les sourires s’échangent et tout le monde suit ce qui semble être un gars qui connait le chemin jusqu’à la ligne N.

Arrivé en gare de SQY, pas d’infos sur la direction à suivre. Les coureurs se regardent perplexes et ça part dans tous les sens. Je retrouve rapidement les bus, échange qq mots avec Kris92 sans le savoir (spéciale dédicace). A la base on sent la pression monter. 1er constat, il fait froid. 2ème constat j’ai TRES froid. Ma femme restée sur Paris me dit qu’il pleut sans discontinuer depuis 10h. Je pars donc avec un thermique, un TS ML et un coupe vent imperméable + mes gants.

SQY-BUC

La départ est donné dans ce qui est effectivement un piège à chevilles géant. Pas d’affolement, je reste au fond du troupeau en repensant à tout ce que j’ai pu lire ici : la majeure partie des coureurs part trop vite à l’ETP.

Qq km et les 1ères flaques font leur apparition…avec les 1ers bouchons. Personne n’ose vraiment prendre le risque de se mouiller les pieds !!! Ah ! Ah ! Ah ! Quelle bande d’innocents ! Ils ne savent pas ce qui les attend… Ben non, justement, on ne sait pas ou plutôt, je ne sais pas…et heureusement d’ailleurs. Km4, à trop regarder le paysage je butte et chute bêtement. Curieusement, ce sera la seule chute de la journée. J

Les premiers km se font à la queue leu leu, l’envie d’accélérer est bien présente mais je parviens à me freiner. Vélodrome, qq immeubles et on attaque la forêt. Parcours plutôt sympa, toujours avec le frein à main, la neige a fait son apparition. Pour le moment tout va bien, j’ai juste du mal à me réchauffer.

1er ravito : Buc. Je fais le plein, mange qq morceaux par contre rien de solide pratique à emmener. Globalement faut consommer sur place L . Je jette un œil au chrono : Arrghhhh ! j’avais en tête 2h20 (RB Bubulle), j’ai 15min de retard ! Je fais bonne figure et me dis que ça me servira plus tard dans la journée.

 

Buc-Meudon :

La suite est toujours agréable même si je me retrouve à plusieurs reprises bloqué sur des singles derrière des coureurs têtus qui ne veulent pas se faire doubler (notamment 2 c…. qui ne se serrent pas même en leur demandant gentiment !!!). Chemin faisant, la neige et le froid s’installent. La boue aussi, en devenant une constante. On essaie encore d’éviter un peu de marcher dedans quand c’est possible…et puis je sens bien que ça ne va pas s’arranger donc je décide d’y aller franco. Le chrono défile et le ravito de Meudon initialement prévu en 5h arrive au bout d’un peu plus de 6h d’efforts. Adieu le RB de Bubulle. Point positif, je suis remonté dans le peloton. C’est bon pour le moral.

Meudon - Chaville :

Je ne traine pas et je file dans la forêt. Point négatif, je ne vais pas tarder à devoir allumer la frontale. C’est moins bon pour le moral car je me voyais plutôt faire ça vers Chaville. Au km 50, je décide de passer en mode nuit. La respiration + les flocons dans le halo perturbent la visibilité.  Par contre, je remonte des coureurs car certains sont encore à jouer aux équilibristes sur le bord des flaques de boue. Chaville se fait attendre. Longtemps. J’ai mon coup de moins bien. Je trouve un coureur qui connait bien le coin et qui a à peu près le même rythme. Il m’explique les difficultés à venir et préviens tout de suite que niveau boue, on n’est qu’au début de nos peines. Je m’accroche, le moral revient. Chaville arrive enfin. Le ravito est une immense mare de boue. J’ai poursuivi ma remontée dans le peloton. Je suis gelé. Une soupe, je remets une 4ème couche de vêtement. Repartir du ravito est vraiment compliqué tellement j’ai froid.

Chaville-St Cloud-Tour Eiffel :

On attaque les fausses reposes et je retrouve par hasard mon acolyte avec qui je continue de bavasser. J’ai en point de mire St Cloud car je sais que là-bas le plus dur sera fait. La traversée du parc de Saint Cloud ressemble à un terrain de guerre. On a l’impression de passer après une bataille. Le moral est plutôt bon car sens l’arrivée proche. Le ravito de Saint Cloud est vite expédié. Une soupe, un mot pour les bénévoles et zou. La descente avalée, je me retrouve devant le musée de Sèvres. A partir de là c’est ultra roulant alors « j’accélère ». J'alterne course à 10-11 km/h sur 1500 m et marche sur 500 m. Cela me permet de rattraper et doubler pas mal de concurrents, ce qui est vraiment encourageant.

Au km78 ma femme est présente avec mes 2 garçons. Ma fille, trop fatiguée (fallait que je cours plus vite) est restée avec les grands parents. J’ai donc le plaisir de faire les 2 derniers km en leur compagnie. TOP. Arrivé au bas de la Tour Eiffel, les encouragements des badauds font oublier les conditions si particulières de cette journée. J’enquille les marches 2 à 2 et passe enfin cette ligne chrono… 11h20, ce n’est pas glorieux mais le plaisir est ailleurs.

Je ne m’arrête pas un instant car je suis transi de froid et j'ai hâte de retrouver la famille. Je file vers les ascenseurs et rejoins l’hôtel à qq pas de là pour une douche brûlante tant espérée.

J’ai apprécié : les bénévoles toujours souriants et serviables, le parcours vraiment sympa et surprenant si près de Paris, le site d’arrivée, l’orga générale (même si on peut lire ça et là qu’ils peuvent faire mieux), ma gestion de course (même au ralenti ,je suis parvenu à progresser à chaque pointage), le fait d’avoir participé à une édition particulière, les conseils des kikous !

J’ai moins aimé : le manque d’indications en gare de SQY, l’attente dans le froid à SQY, le fait d’avoir du mettre la frontale si tôt dans le parcours (un départ plus tôt ne serait-il pas possible ? sinon faut que je cours plus vite), la queue leu leu sur les 10 premiers km, Les c… qui prennent toute la largeur du chemin, le froid.

Enfin, une grosse pensée pour la joëlette. J’ai déjà eu l’occasion d’accompagner une joëlette qq km dans les dunes : c’est éprouvant. Alors ce samedi, vu les conditions et la distance : chapeau bas ! 

 

1 commentaire

Commentaire de Bérénice posté le 20-03-2018 à 21:15:02

Un seul mot : bravo ! Il en fallait du courage pour faire ce 80 km dans la boue !

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