Récit de la course : Grand Raid 73 2017, par bubulle

L'auteur : bubulle

La course : Grand Raid 73

Date : 27/5/2017

Lieu : Cruet (Savoie)

Affichage : 2673 vues

Distance : 73km

Objectif : Pas d'objectif

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De l'autre côté de la barrière

Mots-clés : trail, Savoie, rubalise, barrière horaire, blanc, génépi, tome

Résumé spécial pour Sophie : on vient, on balise, on court et on s'en va.....


C'est un concours de circonstances qui m'a valu ce week-end quasi parfait que je vais essayer de vous raconter.

Il y a quelques mois, lorsque le calendrier s'est construit pour l'année, j'avais prévu d'aller faire le bénévole à la Montagn'hard, attiré par les récits de jpoggio qui avait pris son pied l'an dernier à faire cela.

Du coup, le 80km du Mont-Blanc s'était glissé fin juin après un tirage au sort heureux et pour ce mois de mai.....nous avions réservé le week-end de l'Ascension à des projets touristico-musicaux viennois. Malheureusement, il est plus difficile d'obtenir des places pour le Wiener Philharmoniker que d'être tiré au sort pour l'UTMB.

Le calendrier continue à se remplir, les courses se mettent en place, mais ce week-end de l'Ascension reste toujours indéterminé. Entretemps, le projet à la Montagn'hard est tombé à l'eau, un certain john_help ayant décidé de se marier ce week-end là.

Je finis par proposer à Elisabeth d'aller se faire une virée dans les Bauges, et de faire, à nous deux, les bénévoles au GR73 (on l'avait évoqué, pour la Montagn'hard, de faire cela, façon pour elle de participer à mes courses). L'idée fait son chemin puis, finalement, des projets bien plus importants pour elle ne lui permettent pas de venir, mais elle me propose d'y aller malgré tout.

Elle me connaît très bien : elle sait d'avance que je vais m'éclater. Et elle a bien raison car c'est précisément ce qui va se passer et que je vais vous raconter. Mais il fallait absolument que je vous explique pourquoi, pensez donc (ces deux derniers mots à prononcer avec l'accent de Sainté, merci).

Mercredi 24 mai

Bref. TGV de 10h41 pour Chambéry ce mercredi. Eh oui, la course est le samedi, mais il y a à faire bien avant. Et encore, j'ai été raisonnable, on aurait pu me trouver du travail le mercredi aussi..:-)

Récup d'une voiture de location (comme ça, je suis autonome), récup du gîte à Cruet : "La Maison Jaune", je vous recommande. France Juni qui le tient est très accueillante, le gîte est parfait dans le petit hameau de La Chapelle, à 400m de l'église de Cruet. Me voilà installé, il est 16h, il fait beau, Belledonne en face est toujours superbe, donc...



...il faut bien que j'aille faire un tour. J'enclenche mon mode IGN interne, et c'est parti pour un aller-retour express Cruet-Col du Mont-Roche du Guet....soit le début de la course (et 850D+).

C'est que, bon, j'ai un peu d'entraînement à faire et des côtes de 800D+ *en une seule fois* j'ai pas ça à la maison. Et puis, dans les jours qui viennent, j'aurai peu l'occasion d'envoyer un peu "rapide" (là, je me trompe....).

Bref, le bazar est avalé à 950m/h ce qui me fait arriver bien dégoulinant à ce panorama magnifique qu'est la Roche du Guet.


Et la redescente est du même acabit, avec en prime la découverte d'un single génial dans les bois, en traversée, qu'apparemment pas grand monde ne connaît dans le coin (si je me mets déjà à ouvrir des sentiers on n'est pas rendus). Je ne serais pas surpris qu'il finisse par être utilisé par la course...:-)

Ce petit en-cas avalé, il me reste....à profiter du calme du gîte pour une nuit qui sera écourtée car le lendemain....

Jeudi 25 mai

...j'ai rendez-vous à 7h à l'église de Cruet. C'est le deuxième jour de balisage. Une partie du parcours du 73km a été balisée la veille, par 3 équipes, je crois, entre La Rongère (pied du Pic de la Sauge) et l'arrivée, soit 50 kilomètres.

Il reste à baliser le début du 73km et tout le parcours (23km) du Petit Savoyard. Nous sommes deux équipes de 2 et je vais donc m'initier au balisage de course avec Denis « paspeur ». Nous sommes chargés de baliser tout le parcours du 23km (sauf la montée au Col du Mont).

Le matériel à emporter est impressionnant : de la rubalise coupée en morceaux de 1m, des fanions pour les sections sans arbres ou arbustes, des rouleaux de rubalise pour "barrer" certains passages, des panneaux préparés pour certains carrefours stratégiques (notamment les bifurcations entre les deux courses, dont les parcours se rejoignent, ont des sections communes, se séparent....et ont même une section parcourue dans un sens par le 73km et dans l'autre par le 23km). De la peinture biodégradable pour les marquages au sol quand ils sont les seuls possibles. Nous voilà bien chargés.



Denis connaît tout cela par coeur. Il participe à l'organisation du GR73 depuis le début, connaît tous les parcours empruntés par le passé ou maintenant, une vraie encyclopédie. Et il aime sa région, cela se voit dès le départ. Bref, je sais déjà que la journée va être juste un plaisir.

Départ en voiture pour le ravito de La Thuile d'où nous commencerons à baliser.....à partir du km 9. Tout cela pour des raisons de "logistique" : l'équipe du 73km  va baliser le départ commun aux deux courses, puis toute la partie Roche du Guet, Mont Fruitier, Montgelas, une partie de la section commune, et terminera à La Thuile pour revenir...avec la voiture que nous y aurons laissée.

Denis, super organisé, nous fait faire un petit crochet en voiture pour déposer deux panneaux de bifurcation à un endroit qu'il appelle "chez René", comme si moi je connaissais cela depuis toujours.

Bon, je dois dire que, maintenant, "chez René", je vous y emmène les yeux fermés et que, même, si je trouve René, on ne repartira pas le gosier vide, mais ça.....vous allez comprendre bientôt.

Voiture à La Thuile, je reconnais les lieux, le chemin qui part dans le pré, c'est parti.

Denis me donne rapidement les concepts et je vais donc apprendre "sur le tas" (c'est que je n'ai presque jamais balisé de course, moi). En gros, aux bifurcations possibles, on indique clairement le chemin à prendre par une rubalise placée à son entrée, voire une de chaque côté, et on "confirme" par une autre rubalise placée 10-20 mètres plus loin et bien visible.

En fait, c'est simple, on se met dans la peau du coureur qui ne connaît pas la course et on essaie de voir où et quand on  hésiterait. C'est exactement à cela que je sers à Denis car, lui, il connaît tout par coeur...:-)

Je me rends compte, aussi, que je dois un peu perdre mes réflexes de "parisien". Non, ça ne sert à rien de mettre une balise tous les 20 mètres comme à l'Ecotrail. C'est la méthode savoyarde : quand tu es sur un chemin et qu'il n'y a pas d'autre choix, à quoi ça sert de mettre trop de rubalise ?

Bon, tout de même, nous essayons de mettre quelque rubalises ça et là, pour les inquiets (à qui ont dit quand même aux briefings "si vous ne voyez pas de rubalises pendant 100-200 mères, vous avez du vous tromper").

Autre apprentissage : les "barrages" de chemins sur les intersections. Souvent, sur une course, vous rencontrez des rubalises posées en travers des chemins, pour les barrer. Or, là, nous balisons deux jours avant la course et dans un secteur fréquenté par les randonneurs (surtout en ce jeudi de l'Ascension). Donc, poser à l'avance ces "barrières" est exclu. L'astuce est de préparer la longueur de rubalise adaptée, l'accrocher d'un côté.....et la mettre en tas sur ce côté, la plus discrète possible. Et c'est donc l'ouvreur de la course (donc, moi, samedi!) qui mettra ces barrières en place.

Je m'efforce au passage de bien mémoriser les chemins car le risque de débalisage n'est pas nul : Denis m'a indiqué que ce secteur est régulièrement débalisé chaque année, c'est le passage le plus soumis à ce type de vandalisme. Et cela, malgré les panneaux que nous posons aussi, et qui avertissent randonneurs et promeneurs de l'existence de la course et des raisons de la présence de ces balises.

J'ai cependant pris mes précautions : le téléphone embarque la carte IGN de tout le secteur de la course, préchargée en "offline", avec la trace des deux parcours du 23 et du 73km. Merci à l'application MyTrails et à mon abonnement IGN.... Il me suffit donc à tout moment de mettre le GPS en route pour pouvoir me situer sur la carte, en cas de doute. Orienteur un jour, orienteur toujours.

Nous avançons à une bonne vitesse dans notre travail. J'ouvre le plus souvent la route, ce qui permet régulièrement d'identifier les points de questionnement d'un coureur. La seule différence est qu'évidemment nosu ne courons pas à la vitesse d'une tête de course : tout cela sera fait en marchant en mode rapide. Un bon entraînement pour les courses longues, non ?

Le carrefour "du relais TV", juste avant La Rongère (pied du Pic de la Sauge, sur le 73km) est un des points compliqués. Le parcours du 23km part à gauche alors que le 73km file en face, sur un chemin forestier roulant, en descente. Il faut absolument clairement signaler cela,  d'autant que les deux courses passeront à cet endroit à des heures proches : il est impossible de basculer une "barrière".

Cela nous vaudra un long travail de réflexion pour placer le plus judicieusement possible les 3 panneaux à notre disposition. Finalement, nous tentons le coup de planter un panneau de préannonce à 100m du carrefour, en plein milieu du chemin. C'est risqué, car le débalisage par un usager du chemin n'est pas exclu.

Autre souci : planter nos panneaux. L'un d'eux a bien vécu et son pied s'enfonce difficilement dans un sol très dur. Denis le retaille tant bien que mal à coups d'Opinel et, bon an, mal an, nous finissons par mettre tout cela en place (dommage, j'ai oublié de faire les photos !). Nous sommes très fiers de notre carrefour....:-)

La suite du parcours est plus simple : longue descente roulante vers La Thuile qui se poursuit encore quelques kilomètres "faciles" sur un chemin roulant. Un piège pour les coureurs du 23km qui vont "envoyer" entre La Thuile et Nécuidet.....pour se retrouver face à un mur après ce hameau et le ravito.



Pour nous, par contre, c'est facile. Une rubalise tous les 100-200m, 1 ou 2 carrefours simples, on a même le temps de faire du tourisme et admirer le Pic de la Sauge ou le Montgelas vu d'en bas.

Roche du Guet et début du Montgalas "vus d'en bas"



Nous voilà de retour "chez René", que Denis m'annonce comme un moment important du balisage. Déjà, juste en dessous de la maison, nous plantons un panneau "Ravitaillement à 100m. Chez René et Marie". Eh oui, le ravito de Nécuidet, il est tout simplement "chez René", dans un accueillant espace herbu devant la maison.

Et René est bien là. Donc, ravito pour nous aussi :



René, c'est un des personnages du GR73. Il connaît ces bois et ces montagnes comme sa poche et, quand les chemins n'existent pas ou plus....eh bien, il les invente. La remontée vers La Roche du Guet, c'est partiellement son oeuvre : le "chemin à René".

Donc, pause chez René. Uniquement parce qu'il a plein de trucs à nous raconter bien sûr, c'est absolument la seule raison.

Et aussi un petit peu parce qu'il fait chaud et qu'il faut bien s'hydrater.

Cela dit, il faut bien repartir car un joli 400D+ nous attend pour monter à la Roche du Guet. Et un 400D+ vraiment bauju : quand il y a une pente, pourquoi s'ennuyer à faire des lacets ? C'est un truc de haut-savoyards, les lacets. Donc, droit dedans....

Bizarrement, quand même, le chemin derrière chez René (à ne pas confondre avec le chemin à René), il monte méchamment raide. Bien plus que dans mes souvenirs de l'an dernier (on a rejoint le 73km). Pour Denis, aussi, le chemin est vraiment raide, c'est très bizarre.



Nous pensons malgré tout à le décorer un peu, ce chemin qui nous amène...au "vrai" chemin à René. C'est vrai que, sur le profil du 73km, cette bosse entre Nécuidet et La Thuile, mais quand on est dedans, c'est bien velu. Et encore, le terrain est sec car, vu la couche de feuilles, une année humide, on reculerait autant qu'on avance.

Bref, Denis me fait passer devant à nouveau et c'est moi qui suggère le placement des balises en fonction des endroits où j'hésite (même si, eh oui, j'arrive quand même à me souvenir de certains passages). Le tout nous amène aux "Quatre Chemins" où nous concoctons une superbe bifurcation avec panneaux de pré-annonce, panneaux sur site, rubalises. Un vrai échangeur autoroutier, nos 4 Chemins. Reste à espérer que cela restera en l'état, mais Denis me rassure : presque personne ne passe jamais par ici. En fait, ces chemins sont largement entretenus...par la course elle-même.

La montée finale à La Roche du Guet se fait par une belle chaleur. Nous y retrouvons le balisage du 73km placé ce matin par l'autre équipe. Tout va bien. Il fait grand beau, la vue est magnifique, c'est le moment rêvé pour l'instant-saucisson. Certes, le repas des bénévoles nous attend en bas, mais nous sommes tranquilles et il n'est pas le moment de se mettre la pression.

Quand il faut (quand même) repartir, après quelques explications sur la course, données aux randonneurs qui sont assez nombreux en ce jour férié, il faut rester vigilants. Nous devons désormais baliser pour des coureurs qui descendront, alors que nos collègues ont balisé pour des coureurs qui montent. Evidemment, la logique de balisage est différente et il faut compléter.



Nous terminerons enfin par le balisage de la partie finale descendante du 23km, qui lui est spécifique (la course descend au plus rapide, sur Cruet, au lieu de faire un tour dans les vignes comme à l'aller). Partie que je devrai ouvrir à l'envers et de nuit le jour de la course. J'essaie de bien mémoriser les passages.....mais on verra que je devais quand même être un peu fatigué. On y reviendra.

Le tout se termine à la salle de départ....6h30, et près de 20km après être partis. Ah, certes, la moyenne n'est pas météoritique, mais cela montre bien l'investissement que représente le balisage, pour une organisation de course.

Et surtout, NOUS, on est rentrés largement avant l'équipe de Daniel (Boebion....figure locale et l'un des 67 finishers du tout premier UTMB, à la sixième mplace) qui a certainement trop traîné chez René.

Une belle journée de mise en jambes, quoi....

Vendredi 26 mai

Après une soirée très au calme au gîte, un repas sauté (allez trouver un resto ouvert à Montmélian un jeudi de l'Ascension !), je fais quasiment la grasse matinée pour me lever à 7h30 et m'enfiler un solide petit déjeuner.

Elle est pas belle, la vie ?



Le programme de ce jour est assez vague : aller à la salle des fêtes de Cruet vers 9 heures, accompagner Denis et Manu à la reco du 10km que Manu devra ouvrir le lendemain.....et donner le coup de main là où deux bras peuvent servir à quelque chose.

Puis, probablement, voir arriver les premiers coureurs à partir de 15h à la remise des dossards. Je ne doute pas qu'à partir de là, je vais trouver du monde avec qui papoter...:-)

J'ai même eu le temps, du coup, dans la matinée, d'enfin poster mon récit de l'Ultra-Trail de la Brie des Colzas.....pardon, des Morins. Quel contraste avec ce que j'ai sous les yeux, comme paysages, quand même...:-)

Donc, zou tranquillou à la salle, mais en tenue, des fois que le Manu ait envie de courir.

On n'est quand même pas trop stressés car nous partons un peu en retard....et en marchant tranquillement, avec Denis et Manu. Nous avons emporté des panneaux que nous avons bricolés la veille, avec Denis, car la bifurcation 10/23km mérite une signalisation soignée.

Du coup, c'est "manif dans les vignes de Cruet" :


On zappe un peu le début du 10km (commun avec les autres courses, donc déjà reconnu et balisé) et on attaque par le chemin de la Chapelle Maillée. Une halte à la bifurcation et nous construisons à nouveau un bel échangeur d'autoroute avec nos panneaux. S'il y en a un qui se trompe, c'est qu'il l'a cherché.

L'air de rien, il monte bien, ce "petit" 10km, jusqu'à 600m d'altitude, avec en tout 450m de dénivelée. Il va en surprendre plus d'un !

Le balisage est parfait, les passages de la route sont bien signalés, tout va bien. Le parcours est même, à la descente, très amusant et ludique, sur un très beau single en forêt. Il rejoint le hameau de La Baraterie, et le parcours du 73km, à l'endroit où, l'an dernier, je me croyais arrivé à Cruet....avant de découvrir la sournoise dernière petite côte.

Retour tranquille sur Cruet en marchant : Manu est sympa, il n'insiste pas pour courir, ce qui tombe bien car je voudrais préserver mes guibolles pour demain.

Retour à la salle, je m'attaque à ce que je sais désormais bien faire : la deco. Champion de l'accrochage de banderoles, le mec. Et vas-y que j'attache le Développement Durable aux barrières. Et vas-y que je déroule les banderoles des saucissons Raffin et Galibier (mes préférées.....s'il y a une course qui mérite le label "saucisson", c'est bien le GR73). Et vas-y que la Savoie pendouille triomphalement en l'air.

On n'oublie cependant pas la pause qui s'impose :



Et le tout accompagné de quelques gobelets de "verte" (non pas la Chartreuse, qui a moins droit de cité ici, mais plutôt la bière au génépi qui fera le bonheur des finishers.....mais qui fait d'abord bien celui des bénévoles).

Sans oublier un petit génépi maison pour être à nouveau d'attaque. Bref, elle est dure, la vie de bénévole.

En passant, je retiens le grand compliment que me fait Gilbert : il paraît que je l'ai un peu surpris la veille en disant une phrase du style "laisse moi y faire". Rassurons-nous, je ne me transforme pas à ce point, mais j'explique à Gilbert que ça, on y dit aussi par chez moi, à Sainté... j'ai donc, encore, inconsciemment, quelques restes stéphanois qui ressurgissent (les patois de ma région font partie de la famille franco-provençale, dont est également issu le savoyard). Je ne suis pas si vite devenu savoyard (des fois, je ne dirais pas non).

Quand la salle est bien prête, les premiers coureurs arrivent. J'ai juste eu le temps de mettre en place le petit coin des Kikoureurs, près des panneaux détaillant le parcours. La petite banderole réalisée, dans les premières années de Kikourou, pour un des premiers GR73, a été exhumée par Denis et a trouvé sa place :

J'ai même inventé un nouveau concept : les Kikoutographes :

Au milieu de nombreuses discussions avec plusieurs coureurs, bénévoles et autres, je réussis à prendre le temps de récupérer mon matériel pour le lendemain. Il est conséquent : rubalises prédécoupées, rouleur de rubalise, bombe de peinture biodégradable poure refaire au besoin les marquages au sol, et une radio.

Denis me redonne la convention à utiliser pour les appels radio : donner en premier le nom de la station qu'on appelle, puis le nom de notre propre station. Je suis "Ouvreur du 23" et je veux contacter le PC, je dis donc "PC pour Ouvreur du 23". Et pas l'inverse...:-). Denis m'explique aussi que tout le monde passe son temps à se tromper...:-)

Je répète aussi mon programme du lendemain avec Denis, parce que ça n'est pas simple :

 

  • Départ de Cruet suffisamment avant le départ du 73km pour arriver au Col du Mont avant eux
  • Montée à l'envers du retour du 23km, en vérifiant le balisage
  • Arrêt au Col du Mont : vérification de la bifurcation. Le parcours
  • du 23 aller est fermé, le parcours du 73 vers la Roche du Guet est ouvert
  • Attente des premiers du 73km. Photos si possible
  • Ne pas attendre les serre-file du 73km. Je dois ouvrir le 23km et revenir au Col du Mont avant le passage du 23km à l'aller
  • Ouvrir le 23km, évidemment en vérifiant bien le balisage et en rebalisant s'il le faut. Mon passage va aussi ouvrir le 73km entre La Thuile et La Rongère, sur 6km.
  • Retour au Col du Mont, avant les premiers du 23km, donc avant 9h30 environ. Vérifier que le parcours du 73km est fermé et celui du 23km est ouvert (normalement fait par les serre-file du 73)
  • Voir passer TOUS les coureurs du 23km. Faire plein de photos.
  • Attendre les serre-file du 23km et basculer la barrière à nouveau : barrage du 23km "aller" et réouverture de la descente depuis Roche du Guet
  • Attendre le retour de la tête de course du 23km. Photos si possible.
  • Une fois certain que le 23km "descend" bien vers Cruet, je peux quitter mon poste.


A ce stade là, j'aurai alors terminé mon travail "officiel". Je pourrai alors démarrer mon travail officieux :

 

  • Repartir, partiellement par le parcours du 23km, en direction du Col de Maroccaz
  • Ne pas me perdre en route
  • Rejoindre le parcours du 73km au Col de Maroccaz (km 65) où les premiers peuvent passer dès 13h environ, selon les temps des années précédentes.
  • Remonter le parcours du 73km
  • Faire un reportage photographique depuis le premier jusqu'aux derniers....tout en remontant le parcours, ce qui permet de changer les angles de prises de vue
  • Essayer de faire des photos montrant non seulement les coureurs, mais aussi le (superbe) cadre, qui puissent ensuite être utilisées parl'organisation
  • Aller jusqu'où je peux, le rêve secret étant de remonter sur 18km jusqu'au Colombier, où je ne suis pas passé l'an dernier
  • Revenir avec la fin de course, probablement les serre-file



Joli programme, non? Mais je pressens qu'il va être un peu usant, donc le programme pour ce soir, c'est.....repas des bénévoles (donc bière au génépi, puis génépi)....et dodo !

Dans l'affaire, j'aurai juste eu le temps de croiser PhilippeG, qui est hébergé dans le même gîte que moi. Mais je suis bien content d'avoir pris le temps de le faire car le fidèle Philippe (il m'envoie un SMS avant chacune de mes courses !) le mérite bien. Et je pressens qu'il va nous faire une belle course.

Donc, dodo, et.....

Samedi 27 mai

Enfin......tout juste samedi. J'ai mis le réveil à 3h15, ça pique.

Heureusement, tout est prêt, j'ai juste à m'habiller. Le sac est conséquent : outre tout le matériel de balisage, je dois transporter suffisamment d'eau (j'emporterai 2l, finalement), l'appareil photo (un reflex qui doit bien faire son petit kg, de quoi manger en route. Ne pas oublier une veste de pluie (on est en montagne), la frontale, un accu de rechange (on n'est jamais trop prudent), le téléphone (qui a la carte IGN et les traces et peut me dépanner en cas de doute), un accu de recharge pour ne pas être en rade de téléphone.....et enfin, la radio (qui n'est pas minimaliste !

Bref, je suis un peu chargé comme un mulet et le sac doit faire près de 5kg.

Feignasse, je prends la voiture pour faire les 500m jusqu'à la salle. Je pense que je l'apprécierai beaucoup ce soir. Je suis le premier à me garer sur le parking "bénévoles".

La salle est très calme à 3h30, ouverture officielle du petit déjeuner des coureurs, sur lequel je compte bien (car je n'allais pas faire lever ma logeuse si tôt, évidemment). Je m'empiffre un peu car il va falloir tenir une journée entière et, contrairement aux coureurs, je peux partir un peu "lourd".

Le temps passe très vite, et je n'ai guère l'occasion de voir de coureurs car il faut absolument partir suffisamment tôt. Certes, il me faut 45 minutes pour monter, mais je ne sais pas si je n'aurai pas du rebalisage en route. Me voilà donc parti, dans le noir à la frontale. Et tout seul, ce qui change tout par rapport aux coureurs....et à l'envers du parcours du 23km, ce qui change encore plus tout.

Très vite, je me rends compte que c'est loin d'être facile. Heureusement que je suis déjà passé par ces chemins les jours précédents car les rubalises ne sont pas faciles à voir : comme je suis sur la descente du 23km, il n'y a pas de balises fluorescentes, mais de la simple rubalise.

Le début se passe cependant bien : les balises sont là, tout va bien, j'avance normalement....

A la radio, cependant, j'entends "PC pour Ouvreur du 73"...."il y a du débalisage dans les vignes". Mince, ça commence bien. Pourtant, moi j'ai bien mes balises.....

....jusqu'au moment où je tombe sur un chemin forestier montant à me droite et descendant à ma gauche. Je me dis que j'ai déjà rejoint le parcours du 73km et qu'il faut que je monte à droite, mais.....pas de rubalises, c'est bizarre. Ah bin ça a du être débalisé, ça confirme. Bon, déjà j'en remets une vers la droite, je reviendrai, mais avant je vais aller voir vers le bas si c'est bien balisé.....

Je descends....ah, une rubalise, ça va, c'est OK. Je m'assure que c'est encore OK plus bas et.....

....je tombe sur un carrefour balisé avec des panneaux "10km à gauche" et "23km à droite". BOUGRE D'ANDOUILLE. Je ne suis pas à la bif 73-23, je suis à la bifurcation 10-23! Logique qu'elle arrive avant. Je me maudis intérieurement. Bon, j'ai rajouté une rubalise plus haut, mais c'est pas grave. En fait, en remontant le single du 23km, il y avait une petite fourche que nous n'avions pas balisée à la descente (car invisible) et j'ai pris le mauvais chemin.

Bref, OK, je me suis repéré, je suis à la bifurc' 10-23, donc faut que je descende encore un peu sur ce chemin forestier, puis ça va remonter au dessus des vignes.....

Je descends.....jusqu'aux vignes. Bizarre, plus de balises. De plus, le chemin qui descend dans les vignes vers le hameau de La Chapelle n'est pas barré. Ah bin, c'est là le coin débalisé, tiens. J'annonce à la radio que je refais le balisage "aux vignes" et je mets une belle rubalise en travers du chemin de La Chapelle. Je suis fier de moi, tiens.

Sauf que, dans tout ce bazar, j'ai perdu pas mal de temps : il est 4h50, la course va bientôt partir, j'entends le micro et j'en ai encore pour 40 minutes à monter, tabarnak.

Allez, on empoigne les bâtons et je remonte le chemin.....et je retrouve des balises, tout va bien.

Le plus cocasse, en fait, c'est que sans m'en rendre compte, j'étais A NOUVEAU sorti de la trace ! J'étais descendu un tout petit peu trop bas et j'ai raté le petit single par où le 23km arrive vraiment (là aussi, trompé par le fait de faire le parcours à l'envers). Du coup, le chemin que j'ai barré.....cela ne sert absolument à rien. Pour la petite histoire, cela va bien les faire rigoler plus tard dans la journée, mes petits camarades, quand ils vont venir vérifier ce secteur....;-)

Mais à ce moment là, je ne le sais pas.

Ce que je sais, par contre, c'est que je suis un peu à la bourre. On ne sait jamais trop comment vont monter les premiers du 73km, j'imagine qu'ils pourraient passer au bout de 30 minutes, donc vu qu'il est presque 5h maintenant, faut que je trace...:-)

Heureusement, plus de problèmes de balisage, donc je me contente d'avancer. En plus, je rejoins le parcours du 73km, la vraie bifurcation 23/73 est impeccable avec mon parcours du 23km bien barré (ce sera basculé par les serre-file du 73.

Mais je me mets bien la pression et, inconsciemment, je guette des frontales arrivant par l'arrière !

Je vais monter cette section à presque 1000m/h...:-)

Et je peux donc éteindre la frontale en arrivant au col et respirer un peu. Ma fierté est sauve, "ils" ne m'ont pas rattrapé. Je vérifie la bifurcation, tout est bien.

"Ils" ne m'ont tellement pas rattrapé que je vais les attendre plus de 1/4h...:-). Cela va me laisser le temps de sécher car je suis en nage.

Les tests de l'appareil photo ne sont pas très concluants : il fait encore bien sombre et le Col du Mont est plutôt en sous-bois, donc la vitesse est bien trop basse, les photos vont être très floues. On verra bien.

Le premier se présente enfin, tout seul. Je l'aiguille du bon côté mais il n'y a pas d'hésitation, il me remercie et part à belle allure vers La Roche du Guet. J'annonce son passage à la radio.

Gros écart, d'ailleurs, plus d'une minute avant que les suivants ne se présentent. Je les compte, en leur annonçant leur position et en annonçant les 5 premiers à la radio (pas plus : je ne suis pas un pointage officiel). Et j'essaie de faire des photos, mais le résultat sera lamentable.

La première féminine passe suivie de près par.....mon PhiPhi préféré, que j'annonce 16ème.

Puis, petit à petit le peloton se densifie un peu, mais il est déjà largement étalé par cette montée de 650D+. Quelques-uns me reconnaissent et me saluent, mais leur photo, comme celle des autres, sera floue. J'arrête d'ailleurs assez vite les photos, cela ne sert à rien. Il aurait fallu un flash (et 250g de plus).

Je surveille l'heure car je me suis fixé de partir au plus tard à 6h15, donc je n'aurai pas le temps de voir tout le peloton (eh oui, l'écart entre tête et queue de course est largement supérieure à 1/2h ici, déjà....il est de près d'une heure). Je laisse donc aux serre-file le soin de basculer la bifurcation, comme prévu, même si, normalement, je dois revenir avant le passage du 23km.

Et, à peu près à 6h15, me voilà parti dans ma course contre la montre. J'ai en gros 3 heures pour ouvrir 17km, cela paraît large. Cependant, je me méfie de la section commune entre 73km et 23km où les premiers du 73km pourraient bien me fondre dessus.

Donc, je pars d'une belle foulée dans la descente vers La Thuile. Le balisage est bien en place. J'ai quelques carrefours à barrer en passant, mais la rubalise est déjà prête, cela va vite.

Passage au hameau du Mont, je contrôle la bonne visibilité des flèches au sol et comme je trouvais celles qu'avais faites Denis un peu petites, je refais : c'est le 23km qui passe ici, peut-être des coureurs moins expérimentés, cela ne sera peut-être pas de trop.

Un peu plus bas, je vois arriver le parcours du 73km : me voilà sur la section commune. Pile au moment où j'entends annoncer que le premier passe au Montgelas (km 17,5). Je suis au km 26 et la section commune va jusqu'au km 32. Donc, en 6km, va-t-il m'en reprendre 8,5?

Calculé comme ça et vu que je ne suis quand même pas une limace absolue, ça devrait aller. Sauf que.....tout peut arriver en route. Bref, j'ai la pression...:-)

Donc, tant que tout est facile et que le balisage est OK, j'envoie du steak, jusqu'au ravito de la Thuile, où je déboule vers 6h30.

Si j'espérais aller grapiller quelque chose sur les tables, c'est raté, rien n'est installé...:-). En plus, la responsable du ravito me donne illico du travail car elle veut délimiter un "entonnoir" pour contrôler les coureurs en sortie de ravito (tous les coureurs du 73km seront contrôlés pour s'assurer qu'ils emportent 1,5l d'eau minimum).

Je mets le tout en place.....tout en entendant défiler les coureurs à la radio, au Montgelas. Bon, c'est pas le tout, les enfants, je vous aime bien, mais faut que j'y aille !

La responsable du ravito m'a averti qu'elle n'a pas vu de balisage le long du lac. Bim, ça commence, le débalisage. Il paraît que c'est classique sur ce secteur. Je sors donc ma ribambelle de rubalises, la mets à la ceinture et c'est parti d'un bon pas.

En fait, seules quelques balises manquent, ce n'est pas très grave, mais, bien entendu, je remets ce qu'il faut, jusqu'au hameau du fond du lac, et je pars dans la montée qui nous ramène presque au Col du Mont.

Petit chemin derrière les maisons, la rubalise succède bien aux flèches à terre. Impeccable. le chemin commence à monter, une bifurcation est signalée sur la gauche par deux rubalises à l'entrée, confirmées par une autre 20m plus loin. Nickel. Pas de barrière sur le chemin tout droit : ça ne me surprend pas car c'est un chemin passant et nous avions du décider de ne pas en mettre.

Je monte le chemin à gauche : encore une rubalise 100m plus loin, c'est impeccable. Je monte encore et....

...j'ai quand même un doute.

Je me revois l'an dernier ici même, je rattrapais un coueur qui me servait de cible et.....J'ÉTAIS ALLÉ TOUT DROIT.

Qu'est-ce que c'est que ce souk ?

Téléphone. Appli MyTrails. Carte IGN. Je mets le GPS en route.

La trace apparaît sur la carte....elle monte sur le chemin tout droit. Le petit point qui me localise apparaît sur la carte et....je suis sur le chemin à gauche, complètement hors de la bonne trace.

ON M'A REBALISÉ LE PARCOURS ! P..... de b......de m......

Je remonte encore 100m : plus de balises. Bon, OK, les gars, j'ai pigé.

Et allez : débalisage.....récupération des rubalises, redescente à la bifurcation et....rebalisage dans le bon sens. Je vérifie 3 fois en redescendant un peu, en remontant en courant un peu vite....OK, on ne peut plus se tromper.

Je fais un gros géant doigt d'honneur virtuel aux c..... qui m'ont fait ça et me voilà parti dans la côte. Et là, évidemment, faut que je retrouve des balises sinon, ça veut dire qu'en plus on m'a débalisé le parcours.

Heureusement, au bout de 200m (tu vois, Denis, qu'il faut en mettre plus !), je retrouve mes "Crédit Mutuel" préférés. OUF.

Dans l'affaire, j'ai encore laissé un bon 1/4h. J'ai encore de la marge, mais ça se réduit ! La côte sera donc montée d'un bon pas....sans oublier de bien barrer le chemin à un endroit critique où le parcours tourne séchement à gauche (à 50m en dessous du Col du Mont d'où je suis parti il y a 50 minutes...:-)

Heureusement, ici, tout est nickel, rien n'a bougé en deux jours. J'atteins donc sans soucis le point haut de ce secteur avant une longue section ludique sur de jolis singles avec une succession de petites montées et descentes. Cela avance assez vite, car il n'y a pas de soucis. J'ai juste quelques barrages de chemins à mettre en place.

Mais, à un moment, qu'entends-je ? "Premier du 73km à La Thuile". Je n'ai pas calculé les distances, mais ce n'est pas loin, ça....et lui, il n'a pas à rebaliser le chemin. A posteriori, à cet endroit, il me restait un peu plus de 3 kilomètres d'avance sur lui.

Je me bouscule donc à nouveau un peu, en courant d'une bonne allure sur les sections plates. J'ai hâte d'arriver au relais TV.

Il est heureusement enfin là, je dévale le plus vite possible vers la bifurcation sensible. A l'idéal s'il y a un problème, il faut que je la reconstruise avant l'arrivée du 73km. La catastrophe serait que les panneaux aient été volés.

Avant cela, Denis à la radio : "Le premier du 73km dans 5 minutes à La Rongère".

HÉ HO, DENIS ! Tu as abusé du génépi ? Je veux bien que le gars aille vite, mais quand même. Il a été annoncé à La Thuile il y a 10 minutes. 1/4h pour faire plus de 6 kilomètres avec 200D+, même Kilian, il aurait du mal...:-)

Les panneaux sont en place. OUF.

Enfin.....pas tous. Le panneau de pré-annonce est parfaitement là en plein milieu du chemin, mais celui du carrefour est à terre. Mauvaise nouvelle supplémentaire : son pied est cassé. Impossible de le replanter. Et me voilà donc à partir dans toutes les directions à la recherche de gros cailloux : la seule solution est de bâtir un cairn pour mon panneau.

Vous savez quoi ? Dans ces fichues montagnes, des cailloux, ils en ont partout. Même trop, des fois, ils ne savent plus qu'en faire.

SAUF LÀ. J'te jure...

Grosse galère pour trouver de gros cailloux sur ces chemins, sauf à dépierrer le chemin. Et, bon, j'ai oublié ma pelleteuse.

Il va bien me falloir 10 minutes pour rassembler suffisamment de cailloux...et 5 bonnes minutes de plus pour arriver à faire tenir ce foutu panneau debout avec mon cairn.

Donc, si jamais vous passez un jour au point 45.536841,6.064131, vous devriez trouver "le cairn du bubulle". En tout cas, "mon" panneau tient....et le premier du 73km n'est toujours pas passé.

J'indique ma position à la radio et je signale que je vais ouvrir le 73km jusqu'à la bifurcation qui est près de la Rongère (personne n'est prévu pour ouvrir ce petit kilomètre et il y a une bifurcation qu'on peut louper si elle est débalisée).

Rien à signaler, tout est en place. Je trouve juste que le balisage qui barre le chemin vers le Col de Maroccaz est trop léger alors j'en rajoute....et je reviens en arrière : mon panneau est toujours debout. J'hésite un peu à attendre le premier du 73km, mais j'ai peur d'être en retard, donc je ne m'attarde pas.

La suite de l'ouverture ne pose aucun problème : descente facile jusqu'à La Thuile, flèches bien lisibles dans le bourg, suite de la descente impeccable sans débalisage, je trace.

Au point bas de la boucle (Montoux), je barre soigneusement le chemin tout droit et je repars à travers les prés en direction de Nécuidet. Dans l'intervalle, j'ai entendu que les serre-file du 73km descendent du Montgelas : on va peut-être se voir là-bas.

Je fais un peu l'effort car je vois l'heure tourner. Il fait quand même bien chaud et je commence à me dire que ça va souffrir sur les courses.

René est au rendez-vous à Nécuidet et, donc, mon ravito est prêt...:-). L'air de rien, il est quasiment le premier humain que je vois depuis 4h15 du matin, à part le ravito de La Thuile, et les premiers coureurs du 73km. On échange rapidement  sur ce qu'il se passe sur la course (pas de gros problèmes). Une concurrente du 73km est là, qui attend son rapatriement, elle n'est pas trop déçue : c'était un jour sans, elle a arrêté, voilà. Toujours intéressant de voir ces petits à-côtés des courses que je ne vois jamais quand je suis en course.

Tout ce qu'il faut pour bien travailler....



Il faut tout de même repartir : il est plus de 8h30 avec tous mes soucis en route et il doit me falloir environ 40' pour monter à la Roche du Guet, plus une dizaine pour revenir au Col du Mont. Cela commence à être juste...:-)

Comme prévu, la côte derrière chez René est bien rude (comme il y a deux jours, bizarre), mais j'y avance bien....

....tellement bien que je rattrape 2 concurrents du 73km. Je leur annonce déjà que je ne suis pas le serre-file (qui ne doit pas être loin), mais rapidement l'un d'eux m'indique qu'il va arrêter à La Thuile : il n'est vraiment pas bien, me dit-il.

Petite réflexion....et je me dis que s'ils sont décidés à arrêter et que le gars n'est pas bien, ce n'est pas raisonnable qu'il parte dans la "côte à René" pour monter au dessus de La Thuile puis y redescendre. Je vérifie vite fait sur la carte : nous sommes à moins de 1km de La Thuile en coupant. Je leur indique cela et ils sont vite convaincus. Du coup, je les prends avec moi et les emmène jusqu'à la bifurcation du chemin qui revient directement à La Thuile. Je leur indique 200m de descente, puis une route à prendre à droite qui va les amener directement au ravito.

En toute théorie, je devrais les accompagner. Même si je ne suis pas serre-file, ils sont sous la responsabilité de la course et mon devoir est de m'assurer que tout va bien. En fait, le gars aurait été seul, je l'aurais forcément accompagné (et tant pis pour la suite du programme). Mais là, ils sont deux, le deuxième a l'air bien, je m'assure qu'ils ont bien compris (mais ils ont l'air d'avoir même imaginé cela, déjà), donc je les laisse partir. A posteriori, je ne suis pas certain que c'était la décision parfaite, mais Denis me confirmera plus tard que ce n'est pas un problème pour lui.

Bien sûr, j'annonce tout cela à la radio, en donnant les dossards des deux gars (il faut évidemment s'assurer qu'ils abandonnent et suivre leur rapatriement)....et je repars....avec encore 5 minutes de retard de plus...:-)

Autant dire que je n'amuse pas la route dans la Côte à René....puis ensuite à la bifurcation 73/23, qui est en état parfait. Je ne peux pas barrer le 73, les serre-file ne sont pas passés, donc je laisse tout en l'état et je fonce vers la Roche du Guet.

 Me revoilà parti à 1000m/h à nouveau stressé par l'heure...:-). Heureusement que ça devait être une journée tranquille pour ne pas me fatiguer.

Coupe de chance, tout est nickel sur le balisage, donc j'arrive à La Roche du Guet sans soucis. Notre balisage en sens inverse est correct, je fais juste corriger un détail : le balisage fait arriver les coureurs du mauvais côté de la barrière, au sommet. Broutilles.

Je ne traîne pas, car il est désormais plus de 9h, donc les coureurs du 23km sont maintenant partis de Cruet. Heureusement, il ne faut guère que 10 minutes pour redescendre, même si je dois vérifier le balisage. En effet, les serre-file du 73km ont....débalisé cette section, oubliant un peu que les coureurs du 23km la parcourent en sens inverse. Mais les bénévoles du pointage de La Roche du Guet ont déjà rebalisé, donc tout est prêt.

Et, donc, 3h25 après, me voici de retour au Col du Mont. Eh oui, pour un peu plus de 16km, ça n'a pas l'air glorieux....mais il faut dire que je n'ai pas été aidé. Le principal, cela dit, c'est que je suis à nouveau en place et prêt à "accueillir" les coureurs du 23km.

Le troisième mission commence : faire passer le 23km en les orientant vers La Thuile, jusqu'aux serre-file.

Je suis même rejoint par Daniel qui ouvrait le 73km. J'ai le temps, tranquillement, de souffler un peu, recharger un peu mes batteries (déjà 5 heures que je suis en route) et préparer l'appareil photo.

Quelques tests me montrent que, contrairement au 73km, j'aurai de bonne photos, mais qu'un méchant contre-jour risque de rendre les choses un peu délicates.

Il faut quand même encore 20 bonnes minutes avant que les premiers ne débarquent, je me suis stressé pour rien..:-)

Comme pour le 73km, je leur annonce leur position et j'annonce leur passage à la radio (comme ça, le ravito de La Thuile peut se préparer à les voir débarquer). Le premier passe, une bouteille à la main (bouteille qui fera un gros buzz : il s'était présenté au départ sans équipement, et il lui a été imposé de partir avec une bouteille de 1 litre). La présence de la bouteille sera vérifiée à chaque pointe de contrôle : on ne rigole pas avec le règlement, au GR73, bravo !



Le défilé des concurrents est long.....très long ! Il va durer plus d'une heure. Je m'efforce un peu de varier les angles de prises de vue car je n'aime pas ces défilés sans fin de coureurs avec le même cadrage, sur les photos "officielles" de course. La petite descente qui suit s'avérera un bon spot, ce qui m'est possible puisque Daniel est resté à la bifurcation (de toute façon, il y a zero problème d'orientation).

 


Le contraste entre les premiers et les derniers est saisissant, bien évidemment : c'est cela, la diversité de nos courses !

Détail amusant : à un moment, je vois débouler à fond de train, depuis La Roche du Guet, un coureur à l'allure aérienne, qui arrive plein gaz.....sur ma barrière de rubalise qui barre encore le passage. Panique à bord, je crois que c'est la tête de course qui a déjà fait le tour et qui me débarque dessus.

"T'inquiète pas, je suis pas dans la course", me lance-t-il rapidement en passant. En fait....c'est Sylvain Court qui est en train de s'entraîner dans le coin.. Il va passer comme cela 3 fois, en nous saluant à chaque fois et avec une foulée qui fait juste penser qu'on ne fait pas exactement le même sport...:-). Malheureusement, j'ai raté la photo à chaque fois !

J'ai un peu de compagnie maintenant : Daniel est parti, mais une famille est montée depuis La Thuile pour "voir passer papa". On discute un peu, je leur donne des nouvelles des courses : avantage d'avoir la radio, je sais où en sont les coureurs du 73km (la tête est en train de descendre de la Galoppaz), on entend parler des premiers abandons, on entend les postes se mettre en place progressivement. C'est un vrai plus d'avoir cette radio, qui rend la journée plus vivante.



Les serre-file du 23km finissent pas passer, ce qui me rassure : je peux basculer ma barrière avant que la tête de course ne revienne. Elles continuent tranquillement car le rythme en queue de course n'est vraiment pas élevé, c'est le moins qu'on puisse dire.

Il faudra une vingtaine de minutes avant d'entendre annoncer le passage du premier à La Roche du Guet...et le voir débouler 7 minutes plus tard...toujours avec sa bouteille. Les écarts sont conséquents entre chaque coureur : parfois plusieurs minutes. Je vais donc ainsi laisser passer le top10 en surveillant un peu la montre car j'ai entendu qu'à l'autre bout de la course, les premiers du 73km sont déjà presque au Col de la Cochette.



Or, j'ai quand même une bonne heure pour rejoindre le Col de Maroccaz, donc le parcours de ce 73km. J'ai de la marge, mais pas une marge délirante, surtout que je ne vais quand même pas cavaler comme un lapin à nouveau, si je veux finir la journée.

Je salue donc la petite famille (qui va, du coup, assurer un genre de permanence au Col du Mont), et je pars en direction du Maroccaz, la carte IGN du téléphone à la main. Cela dit, le parcours n'est pas bien compliqué et, détail amusant, j'emprunte à nouveau le parcours sur 23km sur quelques kilomètres. En fait, je suis presque en train de le fermer...:-)

Et, d'ailleurs, cela stresse deux coureuses, deux amies de MagLV et Stef le Savoyard, que je rattrape en route et qui, entendant la radio, ont eu peur de se faire rattraper par le serre-file! Je vais d'ailleurs ainsi rattraper quelques coureurs de la queue de course du 23km.

C'est un peu désormais un moment de calme. Je suis tout seul sur ces chemins (pas super passionnants, c'est de la route forestière), je sais que je serai largement à l'heure, je peux donc un peu profiter du moment. J'envoie quelques nouvelles à Elisabeth, j'essaie de poster sur Kikourou (échec : pas d'Internet), je grignote, je bois (oups, j'ai bien trop peu bu alors que je suis en route depuis 6h30). Me voilà en mode rando familiale.

Et, finalement, le Col de Maroccaz, ce n'est pas si loin. J'y arrive vers 12h30 alors que j'entends que le premier est passé aux Chalets de la Fullie. J'entends aussi que les abandons commencent à se succéder aux Aillons : la chaleur a commencé son travail de sape.

Chez moi aussi...:-)

Bien que je sois en mode tranquille, j'arrive au Maroccaz totalement en nage. Fort heureusement, les bénévoles du pointage sont là, donc Frédéric, le propriétaire de mon gîte et comme ce sont des gens fort prévoyants....je me vois très rapidement doté de la meilleure binouze du monde....:-)

Décidément entre ça et le petit blanc de chez René, je fais fort dans la boisson de récupération.

Je profite de tout cela pour me poser un peu car ce qui s'annonce n'est pas totalement de la rigolade. L'objectif est de remonter la course sans trop tarder afin de trouver le plus de coureurs possibles à un endroit où on peut faire de belles photos. Ce qui veut dire, en pratique, au moins 350D+ jusqu'au Col de la Sciaz, dans des chemins forestiers parfois bien raides, avec le passage de l'Épion que je pressens "intéressant"...un sac de 5kg sur le dos, et l'appareil photo pas trop loin.

Je fais bien de repartir sans trop tarder car, 15 minutes après, j'entends à la radio que le premier passe au ravito du Mont Pelat, donc à 500m plus haut que moi, et 6km de distance. Bref, je devrais le voir dans 45 minutes, donc en gros dans le passage de l'Épion.

La côte qui descend au Maroccaz, je me rappelle d'une descente bien raide et casse-gueule....eh bien, j'ai raison. Dans le sens de la montée, c'est une belle bavante, et au pire moment de la journée. Bref, ce n'est pas de la tarte. Il me faut environ 1 heure pour arriver au début (pour moi) du passage de l'Épion. Je décide initialement d'attendre le premier de la course à cet endroit, avec option "sandwich"....

...mais au bout d'une dizaine de minutes, rien ne vient. Je finis par repartir, mais cette fois l'appareil photo à la main (et les bâtons rangés, du coup).

Il finit par apparaître au bout de 5 minutes et c'est donc dans la dernière petite côte du secteur de l'Épion qu'il aura sa photo. Il a l'air bien entamé et pas à la fête. Mais il l'est beaucoup plus quand je lui annonce qu'il a plus de 15 minutes d'avance sur le deuxième (j'ai écouté les temps de passage au Mont Pelat). Il arrive à esquisser un pouce en l'air et un vague sourire, mais il semble pressé d'arriver.



Il faut dire que le secteur de l'Épion, que j'attaque maintenant, c'est assez dantesque. Il n'y a aucune trace ou presque, la seule option est d'aller d'une balise à l'autre. Je craignais un peu la difficulté de remonter ce parcours à l'envers, mais finalement, les balises sont suffisamment rapprochées pour que cela soit assez facile.

Par contre, quel terrain ! Il sera pratiqué en descente par la course, et ce ne sont que pierres cachées par la végétation, et une trace à peine visible. Je dois dire que je ne suis pas très optimiste pour les coureurs de l'arrière de la course qui vont pratiquer cela fatigués. J'annonce d'ailleurs à la radio à Denis que "son petit Épion", c'est quand même un sacré chantier.

Le "chantier". Si vous voyez un sentier là-dedans, prévenez-moi....





Une dizaine de minutes après le premier, j'y croise d'ailleurs le deuxième de la course, Benoît Thiery qui me salut d'ailleurs d'un "tiens c'est le fameux bubulle"...:-). Bon. Décidément à tellement causer à tort et à travers, j'en connais du monde..:-). En tout cas, je lui annonce son 1/4h de marge sur le troisième, que j'ai entendu à la radio.

 



Ma progression n'est guère rapide ici. Il faut dire que je combine tout : ça monte bien, le terrain est cahotique et je me balade un appareil photo reflex à la main, ce qui n'est pas l'idéal en trail....

Je me fais d'ailleurs surprendre par le troisième, François Cottard que je ne peux que fugitivement photographier de dos.



Je me rattrape quelques minutes après avec une jolie photo des 4e et 5e qui, malheureusement, ne leur portera pas chance car il s'égareront....juste à l'arrivée et y laisseront leur place au pied du podium à Géraldine Prost (quelle belle galanterie, bravo, les gars). En tout cas, ils sont tout sourire dehors, même quand je leur annonce le "chantier" qui les attend plus bas. C'est la constante de cette course : tous les coureurs, même les plus marqués, sont enchantés.


Et que dire de Géraldine, alors 6ème, et que je trouve juste aprs avoir enfin débouché de la forêt, au Col de la Sciaz et au pied de la terrible montée vers le Mont Pelat (terrible pour moi.....pour eux, c'est une vacherie de descente très raide). Elle est totalement aux anges de sa place, où je lui confirme surtout que la deuxième est très très loin (à largement plus d'une heure). Grand sourire et belles photos, encore.



Par contre, s'ensuite une sacré bavante pour moi ensuite : la montée au Mont Pelat par la piste de ski, en plein cagnard. Quand on les descend à ski, l'hiver, les pistes bleues, c'est une belle promenade. Quand on les remonte à pied, l'été, par plus de 28°.....c'est du brutal de chez qui pique.....

 



...surtout qu'il faut que je guette car il y a quand même quelqu'un que j'attends. Je n'en n'ai pas de nouvelles, mais j'ai la certitude absolue qu'il ne va pas tarder à déboucher.....notre Phi-Phi national, la gazelle des V2, la preuve vivante qu'on peut être ultra-performant en montagne même quand on s'entraîne sur des bosses ridicules chez les parigots, l'homme aux 544 dossards, le squatteur de podiums V2. Bref, Maître PhilippeG :

 



Eh oui, 7ème scratch qu'il est, le Phi-Phi, on finirait presque par ne plus être surpris....:-). Il a une banane incroyable et du coup, il m'aura fait la photo de l'année !

Et, en plus, j'en ai à peu près fini avec ce Mont Pelat où le ravito apparaît enfin. Je dois dire que, comme les concurrents, je suis assez content de le voir arriver.

Et, comme les concurrents, j'ai droit à l'"Éléphant Bleu", le désormais célèbre coup de pulvérisateur de jardin pour se rafraîchir la figure, avec essuyage, rafraîchissement des jambes, nettoyage. Ce ravito du Mont Pelat, que les bénévoles préparent la veille au soir, où ils passent la nuit autour du barbecue, où il y a diots, poulet grillé et.....frites.....il ne faut le manquer pour rien au monde.



Ah, il y a aussi du rosé et du blanc, si si....:-). Bon, là, j'ai été raisonnable, un verre seulement....

Bref, ambiance géniale, des coureurs qui arrivent au compte goutte (on est environ entre le 10ème et le 15ème. Je prends mon temps.

Cependant, je ne vais quand même pas rester là immobile. Devant moi, sur la crète qui mène au Col de la Fullie, j'ai l'occasion de faire des photos avec des angles variés, d'essayer de sortir, pour les organisateurs, des images marquantes de leur course, qui pourront servir à sa promotion ou juste au plaisir des coureurs. Bref, à bien m'amuser.

Alors, c'est reparti.

Là, en fait, je n'ai pas grand chose à raconter : je vais remonter la course pendant environ 1h30 et rencontrer des coureurs de plus en plus fatigués, mais tous apparemment en train id'apprécier la course et le paysage. Alors, laissons les photos parler d'elles-mêmes....

Celle-là est une de mes préférées : elle résume bien cette journée là....


 


Sur ce trajet, quelques autres connaissances seront croisées. Je me rappelle entre autres de philippe.u, double_u, mazbert et probablement pas mal d'autres où l'association avec le pseudo Kikouroù m'a manqué. Je guette st_ar, mais je ne le vois pas avant d'arriver au Col, puis aux Chalets de la Fullie, sous le Colombier.



Cheville de Miel....et double_U



A nouveau, alors, une pause s'impose. Je suis maintenant sur le terrain depuis plus de 12 heures et il y aura encore 20 kilomètres pour revenir. Je m'installe donc pour un moment avec les bénévoles pointeurs, près également de quelques spectateurs (l'endroit est assez facilement accessible à pied, donc des familles sont là).

Les coureurs s'égrènent un à un, de plus en plus marqués. On voit que le point d'eau situé à cet endroit (encore merci au propriétaire de nous laisser y accéder) est le bienvenu.

"Le point d'eau c'est par là"


Pendant ce temps, je suis l'évolution de la course : pas de nouvelles de la tête car les arrivées ne sont pas annoncées (ça c'est dommage, finalement). Par contre, je suis à distance les serre-file qui sont actuellement par rapport à moi de l'autre côté du Col de la Cochette.

Je pourrais donc repartir et, en fait, j'aurais juste le temps de faire le tour du Colombier. Mais une tentative me montre assez vite que je commence à accuser la fatigue. J'y arriverais certainement, mais je ne veux pas non plus me mettre dans le dur, je ne suis pas là pour ça.

De plus, quelques faits de course antérieurs m'incitent à rester par ici. Quelques dizaines de minutes plus tôt, un coureur a fait un début de malaise et un des bénévoles de la Cochette a du se rendre auprès de lui le temps que le médecin monte. On ne sait jamais : en restant dans le coin, je pourrais être utile en cas de problème inattendu.



Et le problème survient d'ailleurs : des coureurs qui terminent leur descente nous signalent un autre coureur en difficulté "un peu au dessus". Je commence à me préparer pour proposer d'aller voir et, au besoin, le récupérer, ou rester avec lui le temps de l'arrivée de secours. En pratique,.....au moment où je m'apprête à partir et à annoncer cela, le coureur en question arrive tout seul.

Et, ça aussi c'est la course, la mécanique se met en branle. Appels radio au PC, échanges pour définir l'état du coureur et les actions à mettre en route. Je laisse bien sûr agir les bénévoles du poste, ils connaissent les consignes, pas moi. Nous sommes à un endroit qu'il est assez difficile d'atteindre rapidement depuis Les Aillons (base du médecin). Il s'établit vite que le médecin doit le voir (quand quelqu'un se plaint de douleurs à la poitrine, on n'hésite pas). Au final, après une discussion rapide, c'est un des habitants des chalets proches qui va l'évacuer en 4x4 à "La Compôte" pendant que le médecin fait route pour les retrouver. J'ai failli proposer de descendre avec eux mais n'en n'ai guère eu le temps et les échanges à la radio étaient déjà assez compliqués comme ça. Au final, il y aura eu plus de peur que de mal, mais l'inquiétude a été réelle et on est passés assez près de l'évacuation-hélico.

Pendant un moment, les coureurs continuent à défiler, de plus en plus mal en point. On approche inexorablement de l'heure où il n'y aura plus le temps d'atteindre le Mont Pelat à l'heure de la BH (19h). Certains coureurs s'en font d'ailleurs une raison et, après s'être renseignés sur la meilleure façon d'arrêter, se dirigent soit vers la suite de la course, mais en abandonnant tout espoir, soit attendent avant de trouver une solution pour redescendre aux Aillons par leurs propres moyens. C'est d'ailleurs ce que fait Olivier (je crois que c'est son prénom) qui m'a reconnu car il est un des organisateurs du trail d'Auffargis et fait partie de la bande venue sur la course avec st_ar (donc en fait un peu à cause de moi).

Il me donne des nouvelles de st_ar, qui ne sont pas très bonnes. Il l'a vu vers Le Colombier vraiment mal en point et il pense qu'il ne pourra pas passer dans les délais. D'ailleurs, lui-même a abandonné cet espoir (il reste environ 1h15 pour faire les 5,5km avec 300D+ jusqu'au Mont Pélat).



Un gars plus tout jeune arrive de loin, la démarche bancale, dans un improbable bermuda (avec aération intégrée, il paraît) vert et violet, la démarche cahotante et un peu bancale. « Ah lui, ça fait 40 kilomètres que je le vois courir comme ça, j'arrive pas à comprendre comme il fait pour être toujours là », me dit Olivier.

Bin, en fait, j'ai la réponse. Il s'appelle Michel Riondet, ça explique tout. Et, évidemment, il finira.


Je vois aussi passer caral qui est peu optimiste. Il s'est un peu attardé au massage aux Aillons et il trouve qu'il flirte un peu trop fort avec la BH. Malgré tout, il repart vers 17h40 et va tenter le coup.

Caral aux Chalets de La Fullie



Les coureurs qui passent ressemblent de plus en plus à des zombies. Mention toute particulière au dossard 178 (Stéphanie) qui passe en marchant totalement comme un robot, quasiment sans nous voir. « Aucune chance de passer la BH » que je conclus intérieurement.



L'atmosphère générale est moins joyeuse. On sait que ceux qui passent à ce moment n'y arriveront pas. Un gars avec ses deux filles est là qui attend depuis plus d'une heure sa femme, "le dossard 152". Il sait qu'elle va abandonner là, il va la récupérer, d'ailleurs on entend à la radio qu'elle va redecendre de La Cochette avec les serre-file.

Bref, ça sent le sapin.

Et soudain, un zombie qu'il me semble reconnaître arrive. Mais oui, c'est st_ar, Soffian.....décomposé.

« J'en ai chié comme jamais là-haut, j'en pouvais plus, j'en ai quasiment chialé ». Olivier et moi tentons de le réconforter, mais on pense intérieurement l'un et l'autre que, bon voilà, ils vont rentrer tranquillement tous les deux en redescendant aux Aillons, c'est plié.

« Y'a encore du temps pour la BH, non ? » nous dit Soffian « C'est 19h30, non ». « Ah non, c'est 19h. ». « Mince, là-haut, on m'a dit 19h30, fait chier, j'y croyais. »

Silence. Il est 17h55. Comment lui dire que c'est mort ?

« Christian, il faut combien de temps à ton avis ? ». « Bin, écoute, les premiers ont mis 50 minutes, je crois avoir entendu, donc je dirais 1h15, à mon avis c'est un peu mort car ils ont dit qu'il n'y aurait pas de rab' »

« Ouais, mais si j'essaie pas, je regretterai. ». Je vous rappelle que c'est une espèce de zombie aux yeux totalement creusés qui me dit ça. Je me dis qu'il est vraiment trop optimiste.....

....oh, et puis merde. Il vaut tenter sa chance, il y a droit. Et moi, ça sert à quoi que je glande ici maintenant ?

« Tu veux qu'on essaie ? Je t'emmène, si tu veux ». OK, c'est parti.

Je regarde la montre : il est pile 18h. Elle affiche 6h22 de course (je l'avais laissée en pause). Je me rappelle de ce chiffre encore maintenant.

Ce n'est pas compliqué, on doit arriver avant qu'elle n'affiche 7h22. On n'a aucune chance....donc on essaie. J'ai replié mes bâtons, rangé l'appareil photo, je dis aux bénévoles qu'on tente le coup et on part illico.

Descente vers le Col de la Fullie. « Tu peux courir ? ». « OK ». Je cours....enfin, je dévale. J'adapte ma vitesse à ce que Soffian peut suivre, je dois être son métronome, l'amener à la limite, ne jamais le décrocher, mais je ne peux pas le laisser soufler.

Faux plat montant : « allez on marche un peu ». Je tire au maximum sur la vitesse. On n'a personne devant, le début est une succession infernale de montées/descentes dans un sous-bois, je fais courir Soffian autant que je peux. Dès que ça descend et que c'est plat, il ne peut pas avoir le choix : courir. Quand ça monte, on souffle, on passe à la marche, mais on ne ralentit pas.

Lui ne regarde que mes jambes, il ne voit rien d'autre, je pense. Je ne vois pas ses yeux derrière les lunettes mais ça doit être un peu hagard. On tient le rythme.

Descente vers les Chalets de la Cha. Les vaches ont dégagé le passage. Tant mieux car on n'aurait pas fait le détour, on fonçait dedans. On rattrape un premier coureur. Quelques encouragements, mais je ne vais pas lui raconter d'histoires : « si tu veux passer la BH, accroche-toi derrière, on peut pas ralentir, faut que tu suives ». Il ne suivra malheureusement pas.

Soffian, il suit, il serre les dents. « Tu me diras quand c'est la dernière côte ? ». « Ouais, pas de problèmes, mais y'en a encore quelques petites avant. ». Eh oui, Soffian, t'es pas au bout, elle est longue cette foutue crète et y'en a quelques-uns des coups de cul, avant. Allez, on y croit, faut y croire.

Sur un des innombrables faux plats, on revient petit à petit sur un gars en jaune, le dossard 81. Même remarque quand je le dépasse et qu'il me demande si c'est encore loin : « On essaie d'accrocher la BH, c'est hyper juste, faut que tu t'accroches derrière » . Soffian le dépasse, mais Mathieu (c'est son prénom), lui il s'accroche derrière nous, il a pigé que c'est le train à prendre.

"Mordoooooooor", je hurle comme un imbécile. Moi aussi, j'ai les flux d'adrénaline qui coulent à flot. Je me rends compte que, de la façon dont on est en train de débouler, on va peut-être y arriver. Parce que, franchement, là, je n'amuse vraiment pas la route. Le Mordor n'est pas mort !

Petit à petit, je vois cette dernière côte au loin, qui est moins loin. Mais tout à coup, la radio nous ramène à la réalité : « 30 minutes avant la fermeture de la BH au Pelat » annonce l'impotoyable Denis. Je regarde la montre : 6h52. Il nous reste bien 30 minutes. Allez, on relance. Tant pis, ça monte un peu, mais faut se faire mal. Sofian suit. Le gars en jaune aussi, plus ou moins.

« Allez, Sofian, allez ». Le pauvre, je ne cesse de l'invectiver. C'est que je commence VRAIMENT à y croire. Comme me dit Sofian à un moment : « on est en train de faire un truc de oufs, on y arrivera peut-être pas, mais c'est pas grave, on fait un truc super ».

Je reconnais chaque mètre du parcours, c'est étonnant. C'est aussi un défaut, c'est que je sais tout ce qu'il reste et, surtout, qu'on va arriver au pied d'un énorme mur dans une pente en herbe, un 200D+ final en deux fois, qui apparaît interminable. Et il fait encore une chaleur de dingue.

« Allez, Sofian, allez ! Mordor vit encore ! ». Je vous jure, je m'entendrais maintenant, j'en aurais honte, mais j'étais vraiment totalement sur une idée fixe.

Allez, tant pis, ça ne se fait pas, mais je prends la radio et j'annonce à ceux qui sont à l'écoute que les parigots sont partis à l'assaut de la BH avec la ferme intention de la faire voler en éclats. Je me dis qu'après tout ça, on ne peut pas nous la fermer aux nez, c'est pas possible.

Enfin le mur final se présente. Allez, Sofian, c'est le dernier coup de cul là-bas. Notre gars en jaune est toujours proche, il m'épate, il a réussi à prendre le train alors qu'il avait l'air à la dérive.

On attaque la côte. Devant, égrenés sur la pente, je vois trois autres concurrents qui sont comme nous, en train de batailler pour passer cette foutue BH. Du coup, ça me motive, j'accélère, je me mets moi aussi aux taquets.

On arrive à la barrière à mi-pente (là on un coureur s'arrose la tête sur ma photo, plus haut). « 5 minutes pour la BH du Pelat ». Et je vois les trois devant qui continue à se bagarrer, je leur hurle « Allez, il reste 5 minutes, on peut le faire ! ».

L'un d'eux s'arrête à mi-pente, il parle à quelqu'un qui est assis...qui se relève : mais c'est la fille en rose, là, celle qui avait l'air d'une zombie à La Fullie, tout à l'heure. Elle aussi repart à l'assaut.

J'annonce à la radio : « J'en ramène 5 là, qui sont au pied du Pelat. Vous pouvez pas leur fermer la BH au nez, c'est pas possible ! ». C'est que Denis, hier, il voulait être intransigeant pour la BH (aussi pour que les serre-file et les bénévoles n'y passent pas leur nuit.

« PC à Mont Pelat, la décision est à vous ! » lance Denis à la radio. YESSSSSS, je sais que c'est gagné, Denis a trouvé une très élégante façon de dire "oui" sans le dire...:-)

Peu à peu je les dépasse tous un par un, c'est chacun contre la pente, maintenant, mais si j'arrive le premier, peut-être je pourrai être convaincant pour qu'on les laisse repartir, on ne sait jamais ? « Allez, on y est presque, tu peux le faire ». Au dossard 116. À la "fille en rose" (Stéphanie). « Alleeeeeeez Sofian ».

Je vois un groupe qui nous regarde monter là-haut à la barrière, ça crie aussi, là-haut, c'est complètement hallucinant de voir ces quatres gars et cette fille monter leur Alpe d'Huez à eux et totalement se sortir les tripes pour y arriver. IL faut avoir vécu ça pour savoir.

Je crois que je suis arrivé le premier à la barrière. Sofian, qui a aussi dépassé tout le monde, me fait le mega-check de l'année. Le bénévole me dit avec un clin d'oeil : « je crois que j'ai ma montre qui retarde un peu ».

Nous sommes passés à 19h03. Sofian aura été le dernier coureur reparti des Chalets de La Fullie et qui aura passé la BH. 1h03 pour ce parcours "infaisable".

Je crois que même les bénévoles qui les ont regardé faire cela garderont ce souvenir de ces 4 gars et de cette fille dans cette montée. Gérgory "le 116", Mathieu "le 81", Soffian "le 164", Stéphanie "le 178" et....j'ai oublié le cinquième. Énormes.

En tout cas, à moi, ils resteront tous dans mon souvenir. Moi, j'ai ramené Soffian, certes....mais le vrai exploit, et c'en était un, c'est eux qui l'ont réalisé.

Au ravito, honnêtement, on savoure un peu. On abuse même un peu, il faut dire (car officiellement, la BH, c'est *en sortie* du ravito). Pendant 10 minutes, tous les bénévoles vont être aux petits soins pour mes 5 guerriers : c'est que la course est loin d'être terminée. Il reste 15 kilomètres et pas n'importe lesquels.



Nous finissons par repartir à 3, avec Grégory, Mathieu et Soffian. Stéphanie est repartie plus tôt, après un géant "merci" à tous....et surtout à ceux qui l'ont "repêchée" dans la côte, alors qu'elle croyait que c'était plié.

Nous imaginons finir ensemble d'ailleurs. Après ce qu'on a vécu, ça semble presque naturel. En principe, nous sommes les derniers.



En pratique la descente de la piste bleue aura un peu raison de cela. Grégory a les jambes explosées, il nous indique de ne pas l'attendre. Dans l'Épion, effectivement, il nous laisse partir au moment où nous rattrapons d'autres coureurs.

Par contre, bien entendu, il est évident que je vais finir avec Soffian. Je me cale à son rythme (qui est plutôt bon).

Cependant, les échanges radio s'intensifient un peu. Le PC cherche à situer les derniers coureurs pour essayer de positionner le médecin au plus près, au cas où l'un d'eux aie un souci. Denis me demande donc de me repositionner derrière celui qui est, pour moi, le dernier coureur à être reparti du Mont Pelat et donc de faire office de deuxième serre-file plus près des coureurs.

La priorité étant à la sécurité de la course, j'indique donc à Soffian que je le rattraperai plus tard. J'attends donc Gregory, le dossard 116, en relaissant passer ceux qui nous avions dépassés entretemps.

Je vais alors faire quelques kilomètres avec lui en discutant tranquillement : il a son serre-file personnel, quoi...:-). Arrivés au Chalet Ducray, au dessus du Col du Lindar (où a été positionnée la médecin), j'ai carte blanche pour repartir et laisser les vrais serre-file jouer leur rôle.

Je vais donc me faire un petit plaisir : dévaler comme un timbré cette descente bien velue jusqu'au Col de Maroccaz, en re-re-re-dépassant quelques-uns de ces coureurs que je connais désormais très bien, dont Stéphanie, à qui je redonne tous les détails sur les kilomètres restants, presque au mètre près.

Au Maroccaz, toujours pas de Soffian, mais je retrouve....caral, qui a passé la BH lui aussi (à 10 minutes près). Il m'indique que Soffian s'est retrouvé à des jambes et lui a dit qu'il m'attendait au dernier ravito. Mais moi, je compte bien le rattraper avant...:-)

Je vais quand même faire cette section Maroccaz-Montalbert à un rythme effrené. Du coup, alors qu'elle me paraissait interminable l'an dernier, elle passe plutôt vite et je finis par rejoindre Soffian juste au début de la descente sur ce ravito.

Ensuite....eh bien, c'est que le Soffian a retrouvé des jambes et il descend à une allure plus que soutenue....je commence même à avoir du mal à le suivre, le bougre. Bon gros coup de barre tout d'un coup (a posteriori, je crois juste avoir un peu beaucoup "oublié" de manger pendant la Grand Bataille du Mordor contre la BH). Il est assez bienvenu ce ravito, quand même.

Nous ne traînons quand même pas trop : on a tous les deux envie de terminer et....il va falloir mettre en route les frontales ! Au moins, nous ne les aurons pas trimbalées pour rien. Je continue à faire la trace, mais je pense sincèrement que sur cette partie du parcours, c'est largement plus pour aller au rythme que je suis capable de tenir que pour adapter mon rythme à celui de Soffian. En résumé, c'est lui qui s'adapte à moi, désormais !

La fin sera bien tranquille : il n'y a plus d'enjeu, hormis celui d'arriver ensemble et d'en profiter. Donc on marche tranquillement sur la dernière côte, dans les ultimes sections de bitume et, juste pour le fun, nous arrivons bien évidemment ensemble, avec tous les amis de Soffian, de l'ASR Trail, qui sont là pour accueillir mon miraculé du Mont Pelat.

Et, une demi-heure plus tard, après avoir un peu décompressé, je repartirai à la recontre des serre-file. Le plus beau, c'est qu'en faisant ainsi, je retrouve ma « zombie de la Fullie », Stéphanie. C'est elle, la dernière de la course et je finis avec elle, lui laissant juste savourer sa dernière ligne droite où elle a une énorme décompression pour passer la ligne complètement en pleurs.

Des moments comme ça, tu les prends et tu les gardes pour toi.

Des moments comme ça, j'en ai eu quelques-uns dans ma petite carrière de coureur de trail :

 

  • l'arrivée du marathon du Mont-Blanc avec Sab
  • les derniers kilomètres de la TDS, à l'agonie, quasiment hurlant de douleur....et en même temps transporté par le soutien d'Elisabeth et de Franck
  • les errements avant Le Pontet sur l'Échappée Belle avec Franck, encore
  • la montée du Grand Col Ferret avec Tom
  • les retrouvailles avec le dossard 1789 dans le Bois d'Arfeuille
  • un certain « coude »
  • ma maman postée pour une photo en haut de la côte du Fort de la Turra sur le Cenis.


 ....eh bien, j'y ajouterai désormais la Grande Bataille de la BH du Mont Pélat. Soffian me remercie dans son récit, mais.....c'est aussi moi qui peux le remercier de m'avoir offert cela.



Et, eh bien....je crois que j'en m'en tiendrai à cela ! C'était mon GR73.

Sûrement pas le dernier...

12 commentaires

Commentaire de philippe.u posté le 11-06-2017 à 19:08:09

merci pour ce récit de l'autre côté, ça change ! bon ça manque un peu de détail mais on s'en contentera...

Commentaire de didscott69 posté le 11-06-2017 à 21:19:58

très beau récit de ce formidable GR73, vous avez vécu effectivement un truc de ouf au mont pelat!
moi je suis arrivé à 19H20 au pelat donc arrêté malgré moi mais qu'es que j'aurais aimé m'accrocher au train "BUBULLE"!!

Commentaire de Overnight posté le 11-06-2017 à 22:16:19

Bravo pour tout ces efforts déjà !:).
T'as pas chômé et ça fait du bien de lire ce que vivent les bénévoles de temps en temps... Une belle prouesse l'air de rien !!:)

Merci pour le récit !

Commentaire de Double_U posté le 11-06-2017 à 22:42:05

Merci pour le récit, il n'était pas si long finalement :-)

Commentaire de PhilippeG-641 posté le 11-06-2017 à 23:50:15

Un grand coup de chapeau Bubulle, ça vaut le coup de vivre des moments pareils et pour nous de lire un tel récit :)
Merci pour tout, c'était un super week-end et j'étais bien content de partager quelques moments avec toi.
Bravo.
@+
Philippe

Commentaire de st ar posté le 12-06-2017 à 00:07:07

Généreux. C'est ce que tu as été durant tout ce séjour. Merci pour tout ça Christian.
HEUREUX ! d'avoir vécu ce moment avec toi. Un moment unique. Encore aujourd'hui j'ai beaucoup d' émotion en y repensant. J'etais impatient de lire ton CR et savoir comment tu avais vécu ça de l' intérieur. Ce qui était mission impossible au départ a finalement fonctionné car tu a su donner le bon rythme sur les différentes portions et sans me cramer. Bon faut dire que je le l'etais déjà bien assez... C'est sûr, ce passage m'a marqué et me servira pour la suite. Quel partage nous avons eu..quelle bataille, quelle intensité, on est allé la chercher cette BH...et comment?...C'était juste énorme !!
En tout cas, un bien beau CR, qui nous fait vivre tous les moments de ta journée et qui donne envie, encore, d'y retourner ;)

PS: bon bah moi qui voulait me coucher tôt , c'est mort ;)
PS2: super émouvant cette fin de course de la "petite" Stéphanie ...


Commentaire de Alfy94 posté le 12-06-2017 à 11:32:41

Très très immersif comme récit....

Je suis impressionné sur le détail, tu prends des notes toutes les 10 mn au long de la journée, c'est pas possible ! ;)

Commentaire de Cheville de Miel posté le 13-06-2017 à 08:52:47

C'est long mais c'est bon! C'était bien "mon" Greg que t'as récupéré.
Encore merci pour tou!

Commentaire de Arclusaz posté le 13-06-2017 à 12:05:25

Fidèle lecteur de tes CR, je me demande, en toute objectivité, si ce n'est pas le meilleur !!!
et pas seulement parce que tu cites "la Compôte" et qu'on voit deux fois une belle montagne (derrière les vaches mais aussi derrière la manif !).
on y découvre que tu aurais fait un beau savoyard, que tu apprécie le blanc (il est parfois un peu raide dans ces contrées !).
Et bien sur, toute ta générosité et ton empathie habituelles ressortent.
A'rvi pa.

Commentaire de Lécureuil posté le 13-06-2017 à 16:59:32

Bravo Christian ....pour ce roman ;-)

Je ne sais pas si c'est le meilleur mais est-ce le fait d'être du côté bénévole qui donne une autre vision de la course, est-ce cette épopée avec STAR brillamment contée ( à quand le film Universal ? )
Superbe

Qu'attends tu pour sortir un livre ? ;-)
et ce sera au moins plus simple à relire que sur le site ;-)

Commentaire de benoitb posté le 14-06-2017 à 10:37:21

Merci bubulle pour ce récit XXL en taille et en qualité. J'ai lu "immersif" dans un autre commentaire : c'est exactement ça.
Merci, merci et surtout merci.

Commentaire de paspeur posté le 27-06-2017 à 15:45:08

Merci pour ce récit de bénévole, et de "pèteur de barrière" !!!!
En te donnant toutes les consignes, je n'avais pas peur que tu en oublies... Et tout a été fait et très bien fait.
Merci pout tout.

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