Récit de la course : L'Echappée Belle - Intégrale - 145 km 2016, par ch'ti Gone

L'auteur : ch'ti Gone

La course : L'Echappée Belle - Intégrale - 145 km

Date : 26/8/2016

Lieu : Vizille (Isère)

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Distance : 144km

Objectif : Pas d'objectif

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Echappée Belle 2016, sur un air de revanche

Echappée Belle 2016, sur un air de revanche

 26/08/2016, 3h45, Allevard, le réveil sonne.

Etonnamment, j’ai bien dormi. Pas de stress avant de prendre le départ de cette Echappée Belle qui a pour moi un gout de revanche.

En 2015, j’ai bâché au Gleysin après 22h00. Les jambes étaient encore en bon état mais j’ai fait une superbe fracture de mental ! Impossible de repartir à l’assaut du Moretan.

Dans un  premier temps je me suis dit « plus jamais, trop dur ». Et puis rapidement, parce que je n’aime pas l’échec, je me suis dit « pourquoi pas une seconde tentative ? ».

Un manque de chance au tirage au sort de l’UTMB finit de me convaincre et je m’inscris à l’Echappée Belle 144km.

J’analyse les causes de mon échec 2015 :

  • Manque d’entrainement

  • Manque d’assistance pendant la course, de  longues heures parcourues seul.

  • Départ trop rapide

  • Chaleur

    A l’exception du dernier, je peux agir sur tous ces paramètres.

    Le volume d’entrainement sera donc supérieur de 15% à 2015 avec beaucoup plus (et pourtant pas encore assez !) de travail de renforcement musculaire/gainage.

    Le planning de la saison est entièrement tourné vers l’Echappée Belle : Vulcain 45, UBVT, UTGH et MH60 ne sont que  des courses de préparation qui servent à valider une montée en puissance durant toute la saison.

    Pour l’assistance et l’accompagnement, j’aurai  la chance d’avoir :

  • ma femme, mes 2 filles et mon filleul présent sur les gros ravitos

  • un pote, Vincent, qui malgré un niveau supérieur au mien décide de prendre le départ et de faire toute la course à 2

  • 2 pacers, Fred et François

     

Pour éviter un départ trop rapide, je me bourre le crane : l’objectif est de finir, le temps on s’en fout…

Pour la chaleur, je me convaincs qu’il n’est pas possible qu’il fasse aussi chaud que l’an dernier…c’est le seul point que je ne maitrisais pas et il a fait encore plus chaud qu’en 2015.

Je déjeune donc tranquillement avant de réveiller Dorothée et les enfants. On retrouve Vincent et  sa famille à l’entrée du camping et nous prenons la voiture direction Vizille. On y arrive à 5h30, juste le temps de finir de se préparer et de rejoindre la zone de départ.

 

Nos 2 familles au départ

Le briefing est un copier-coller de celui de 2015 : grand beau temps et chaleur au programme, Gestion Gestion Gestion !

Voila le programme, nous sommes 500 au départ.


Nous partons donc très tranquillement en fin de peloton. Volontairement, je laisse Vincent quelques mètres devant moi afin de l’inciter à ralentir encore.

Dès les premières pentes, on se met en mode marche à 600m/heure, c’est lent, donc c’est bon !

Très rapidement, les premières lueurs du jour pointent. On a eu raison de partir sans frontale.

Au gré des dépassements, Vincent prend un peu d’avance mais je le garde toujours en visuel. Au Hameau de Mont Sec, il m’attend. Un concurrent étranger nous demande si l’eau de la fontaine est potable…le panneau et encore plus la couleur de l’eau sont pourtant  de bons indicateurs, j’espère qu’il n’a pas bu de cette eau !

Progressivement nous sortons de la forêt et les premiers panoramas s’offrent à nous

Sur le plateau d’Arselle

Nous continuons de progresser tranquillement, le premier ravito approche. On entend des cloches…l’assistance est là, quelques centaines de mètres avant le ravito! Les enfants de Vincent agitent les cloches avec beaucoup d’énergie. Ma fille Flore met l’ambiance avec son enceinte. C’est donc bien accompagnés que nous arrivons au ravito (3h06, 381eme).

 

Arrivée au premier ravito bien accompagnés

L’arrêt est rapide, 13’, c’est surtout l’occasion d’échanger nos premières impressions avec l’assistance.

Nos 2 familles ayant décidé d’aller passer la journée au Lac Achard, Flore repart avec nous. Elle s’étonne que nous n’avancions pas vite ! Néanmoins elle s’arrête après environ 1km pour attendre le reste de l’équipe. Prochain RDV, Le Pleynet, la journée va être longue.

 

Lac Achard

En passant au Lac Achard, nous faisons un léger crochet pour aller mouiller la casquette, la nuque et les cuisses. Cela sera un leitmotiv tout au long de la journée, se rafraîchir aussi souvent que possible quitte à perdre un peu de temps. Nous avons adopté la solution Bubulesque, coudre une éponge sous la casquette pour augmenter sa capacité d’absorption. J’ai vu un peu grand pour la taille de l’éponge…lorsque je mets la casquette, ma tête à vraiment une forme bizarre, les enfants se sont bien marrés pendant les essais ! Mais c’est efficace.

Col de l’Infernet, Col de la Botte, Col des Lessines, nous rentrons progressivement dans Belledonne. Cette portion est superbe, les jambes sont encore parfaites, c’est un régal de progresser.

Premier passage un peu technique pour descendre sur les Lacs Robert.

 

Une dernière bosse et une petite descente, nous voilà au Refuge de la Pra (6h15, 352eme). J’ai souvenir que l’an dernier j’étais déjà entamé par la chaleur. Les sensations sont bien meilleures cette année. Nous prenons néanmoins le temps d’une bonne pause (15’), la section suivante est la première grosse difficulté du parcours.

Nous attaquons la montée vers la Croix de Belledonne en veillant à nous hydrater très régulièrement car la chaleur est maintenant très présente. Je me surprends très souvent à boire parce que je vois Vincent le faire. 1 des nombreux avantages à faire course commune.

La montée vers la Croix est toujours aussi belle, les Lacs de Doménon toujours aussi majestueux. Et au fur et à mesure de la montée, le panorama s’ouvre, c’est magnifique.

Nous arrivons à la partie commune montée/descente et nous croisons des traileurs qui ont presque 1 heure d’avance sur nous. Je lâche un « à tout à l’heure » à 1 coureur qui me souhaite bonne route, un peu présomptueux…

Arrivée à la Croix de Belledonne en 8h15.

 

L’an dernier un bénévole m’avait prévenu : « Qui touche la Croix fait sonner la cloche… » et comme un con je n’avais pas pris le temps d’aller la toucher. Cette année, je la touche, j’ai même envie de l’embrasser !

Au sommet, la vue à 360° est superbe : Ecrins, Meige, Vanoise, Mont-Blanc…je n’arrive pas à identifier chaque sommet mais ils sont là sous nos yeux.

 

Il faut descendre jusqu’au lac, la descente va etre technique

Nous restons 10’ au sommet puis entamons la première très grosse descente de la course. D’abord pour aller chercher le col de Freydane puis pour dévaler vers le Lac Blanc. C’est dans cette descente que j’avais cassé un bâton, s’en était suivi une opération de solidarité Kikouresque mémorable ! Point de bâton rompu cette année et le bâton de rechange que j’ai emporté avec moi ne servira qu’à entamer la discussion avec des  traileurs interrogatifs.

Après le Lac Blanc, on file rapidement jusqu’au refuge Jean Collet  que l’on atteint en 10h00 (331eme).  On y fait une pause assez longue (23’). De nombreux coureurs sont déjà bien entamés et on apprend que le nombre d’abandons est au moins aussi important que l’an dernier.  Pendant ce stop, j’ai le plaisir de croiser Alexis, compagnon de route sur la TDS 2011, on s’est revu depuis sur l’UTMB 2012 et l’EB 2015. A chaque fois par hasard, on prend le temps d’échanger quelques nouvelles. Il a décidé de prolonger la pause donc je repars avec Vincent dans la partie du parcours que je considère la plus sauvage.

Le dénivelé jusqu’au Habert d’Aiguebelle n’est pas énorme mais la technicité du terrain est terrible. Le secteur col de la Mine de Fer-Brèche Fendue est un vaste champ de rocher. Chaque pas est une occasion de se tordre la cheville, il faut sauter d’un bloc à l’autre, une vigilance de tous les instants est requise, le mental autant que le physique est sollicité. C’est ce qui fait la dureté de cette course. Je prends régulièrement une pause de 10 secondes pour pourvoir admirer le cadre impressionnant dans lequel nous évoluons. C’est grand, c’est brutal, c’est grandiose.

 

 Eh oui ! il faut monter là haut… Col de la Mine de Fer

Je subis mon premier coup de moins bien et la nouvelle section Pas de la Coche-Habert d’Aiguebelle me parait interminable. Malgré tous mes efforts, Vincent me distance, je sens qu’il est beaucoup plus costaud que moi.

Arrivé au ravito (13h23’), je lui fais part de mon état et lui suggère de partir devant. Il me répond sèchement « c’est pas la règle fixée au départ, on continue à 2 ».  Sacré responsabilité pour moi, si je lâche je l’entraine avec moi dans l’échec, je dois me ressaisir.

Je bois une soupe, m’allonge 5’ et décide de repartir alors que Vincent n’a pas fini de ranger ses affaires. « A l’allure à laquelle j’avance, tu me rattraperas vite ».

Je pars à l’assaut de col de l’Aigleton et très vite je me rends compte que tout a changé. Je n’ai plus mal aux jambes, la chaleur a bien baissé et je suis à nouveau efficace dans cette dure montée. La dernière pause m’a fait le plus grand bien.

Comme pour se faire pardonner de nous avoir assommé toute la journée, le soleil couchant nous offre des lumières  exceptionnelles. Peu avant le sommet, un bouquetin passe à proximité du chemin. L’instant est mémorable, les jambes et le mental sont en phase, je suis euphorique. Je fais toute la montée en gardant l’avance prise à la sortie du ravito et j’attends Vincent en haut. 52’ pour gravir les 545m sans forcer, les jambes sont bonnes.

Une rapide descente nous amène au pied du col de la Vache. Nous allumons les frontales. Au début de l’ascension, nous nous faisons doubler par un couple qui avance très régulièrement. J’emboite leur pas, je n’ai ainsi pas à chercher le chemin qui n’existe pas. La montée n’est qu’un empilement de bloc de taille impressionnante et il faut progresser en suivant les balises réfléchissantes. Objectif : arriver au sommet avec les 2 chevilles entières. La montée est dure, la phase d’euphorie est terminée. Je serre les dents pour rester derrière le couple. Vincent me suit. Je m’interdis de regarder l’altimètre ou de lever les yeux pour ne pas être découragé  par le chemin restant avant le sommet. Quand je suis sur le point de lâcher, je lève les yeux, le sommet est là ! Cela fait 16h00 de course.

Nous faisons une rapide pause avant d’entamer une descente dont je garde un mauvais souvenir de 2015. Cela se passe mieux cette année et nous arrivons au premier lac rapidement. Nous longeons les différents lacs sans profiter de leur beauté, nous ne faisons que les deviner.

Puis nous attaquons la descente vers le Pleynet. Elle est humide et donc très glissante. Vincent chute plusieurs fois. A l’occasion d’une pause pipi, je plante mes bâton…l’un deux bascule et glisse sur la dalle bien lisse en dessous de nous. Voilà 1 de mes bâtons 10m en dessous de nous. Décidemment, j’aurai toujours des problèmes  de bâton dans Belledonne !

Heureusement, j’arrive à contourner la dalle et à le récupérer, je repars avec mes 3 bâtons.

Je préviens Vincent que le chemin qui nous mène au Pleynet fait un grand détour. Malgré cela, il peste à de nombreuses reprises, c’est vrai que cette partie est fastidieuse.

Enfin, on rejoint la large piste et bientôt on entend des cloches, notre assistance est là ! Les enfants nous attendent et nous accompagnent jusqu’à la base de vie (19h04, 225eme). Nous retrouvons nos femmes. Surprise, Fred qui devait nous accompagner à partir du Gleysin est là avec  sa femme et ses enfants. Vincent a prévenu que j’avais eu un gros coup de mou avant l’Habert d’Aiguebelle et notre assistance a jugé judicieux qu’un pacer nous accompagne pour la première nuit. Quelle solidarité ! J’ai vraiment l’impression que tout le monde fait son maximum pour m’aider à aller au bout. L’équipe d’assistance est donc forte de 13 personnes.

 

Dorothée nous a apporté 2 confortables sièges de camping, quel confort! On fait une pause de 45’. Alixe, ma fille ainée, m’aide pour être efficace : changement de tenue et de chaussures, entretien des pieds qui  sont déjà le siège de 2 superbes ampoules, recharge du portable, du GPS, remplissage du sac et des bidons, tout se fait rapidement. Flore, ma benjamine, et Joseph mon filleul font la navette avec la table de ravitaillement pour m’apporter de quoi varier l’alimentation. Je commence à être écœuré des barres. Seule déception : il est trop tard pour avoir des pâtes.

Je prends ensuite le temps de m’allonger 15’ sur un matelas également amené par notre assistance au top.

Nous repartons donc à 3. La remise en route est laborieuse, entrecoupée de multiples arrêts pour enlever la veste, relacer les chaussures, pause pipi…

Enfin nous attaquons la montée. Très vite la fatigue m’envahit. Je marche en troisième position de façon mécanique en luttant pour ne pas fermer les yeux. Heureusement le chemin ne présente aucune difficulté technique et mon manque de vigilance ne me met pas en danger. Je lutte. Mais je n’arrive pas à passer outre ce coup de fatigue et je dois me résoudre à imposer une pause à mes acolytes.

J’enfile ma veste et on s’allonge au bord du chemin. 15’ plus tard, Fred me réveille et on repart. La pause a été bénéfique et la suite de la montée se passe bien. Nous arrivons au Chalet de la Grande Valloire en 23h10. C’est au tour de Vincent d’avoir un gros coup de fatigue. Il s’allonge au bord du feu  et s’endort rapidement. Avec Fred, on s’assoit près du feu et tapons la discute avec 2 secouristes en buvant un café.

C’est l’inconvénient des courses en binôme, les coups de moins bien ne sont jamais synchrones et les pauses sont inévitablement plus nombreuses. Pas idéal pour viser un chrono mais notre objectif est de finir et je suis convaincu que notre stratégie est la bonne.

Nous réveillons Vincent et repartons vers le Chalet de la Petite Valloire. Nous y arrivons avec les premières lueurs du jour. La vue sur la Chartreuse est belle.

Fred sort de son sac des sandwichs pain complet-jambon cru- fromage-cornichon, original comme petit déjeuner mais délicieux ! Merci Fred.

Nous n’avons pas beaucoup progressé durant cette première nuit mais nous sommes en pleine forme pour la deuxième journée et la descente vers le Gleysin se fait majoritairement en courant.

Nous arrivons au Gleysin en 25H50 (182eme). C’est ici que j’ai abandonné l’an dernier. Je croise le bénévole qui assure les navettes de rapatriement vers Aiguebelle. Je suis très heureux de lui annoncer que cette année je n’aurai pas besoin de ses services !

Notre arrêt est cours, on a assez dormi cette nuit et il faut attaquer le Moretan avant que la chaleur ne revienne. Vincent tarde un peu pour sortir de ravito. On le chambre : « Tu mets autant de temps pour te préparer quand tu pars en intervention? » (il est pompier professionnel).

La première partie est relativement aisée puis la pente se redresse et les cailloux réapparaissent avant le refuge de l’Oule. Antoine Guillon, premier du 85km, nous rattrape juste en dessous du refuge, impressionnant de vitesse et de facilité. Il a déjà fait le trou avec ses poursuivants.

Après le refuge, on attaque une partie très raide qui nous mène sur le replat. Loin d’être reposant cette portion plus plate… On chemine sur des blocs rocheux de taille très hétérogène et à la stabilité parfois aléatoire. Puis on attaque la montée finale, là il faut parfois s’aider des mains pour progresser.

 

Nous mettrons 3 h00 entre les Gleysins et le Col du Moretan (29h08 de course, 142eme).

Le panorama, l’ambiance au sommet est toujours aussi prenant. L’impression d’être tout petit face à la montagne… On prend le temps de savourer l’instant avant de s’engager dans la descente.

 

 On reconnait le Fred le pacer, c’est le plus frais !

 D’abord il faut dévaler un gros névé. 1 corde fixe a été installée, je l’empoigne et me lance dans la descente à belle allure. Seul inconvénient de cette technique, le frottement de la main contre la corde, ça chauffe ! J’alterne main droite-main gauche. Je descends plus vite que Vincent et Fred sur cette portion. Je ne les attends pas car la portion qui suit, je la déteste et je sais que je vais me trainer. On s’engage sur une moraine très raide, très glissante. Là aussi 1 corde fixe a été posée et je décide de poursuivre avec la même technique : face à la pente en essayant d’économiser  les quadri en essayant de freiner l’allure avec les mains. Nous arrivons au Lac supérieur après 30’ de descente, on n’a pas trainé.

 La descente du Moretan, technique !

Le vallon de Périoule est d’une rare beauté, un mélange de douceur avec les alpages dans lesquels nous courrons maintenant et de brutalité avec  les sommets  qui nous entourent. 3eme fois que je passe dans cet endroit et toujours  l’envie d’y revenir en ayant le temps. Un jour je viendrai bivouaquer dans ce coin pour profiter pleinement.

Au refuge de Périoule (30h24, 147eme), l’accueil est exceptionnel. Marie une jeune bénévole m’indique qu’il y a des chaises à l’ombre derrière la tente. Je m’y installe et elle me bichonne, me demandant sans cesse ce dont j’ai besoin. Un service 5* dans un décor de rêve…la vie est belle !

En quittant Périoule, nous sommes à nouveau confrontés à la chaleur, nous entrons dans les heures les plus chaudes de la journée et nous descendons dans la vallée. Nous veillons à nous rafraichir le plus souvent possible et je me félicite de l’efficacité de ma casquette/éponge.

Nous rejoignons, après une descente assez roulante (enfin roulante pour Belledonne, ne vous imaginez pas un large chemin tapissé d’herbe bien grasse…même pas en rêve), un chemin forestier. Puis nous attaquons la montée vers Super Collet.

Beaucoup me l’ont décrite comme terrible, cela va s’avérer encore pire.

Fred nous annonce « sommet de la bosse à 1600m, 350m de D+ », Ok c’est parti…

Il fait très chaud, pas un poil d’ombre. Il est 14H00, le soleil nous écrase. Je m’accroche aux pas de Vincent et Fred, ils ne vont pas très vite et pourtant c’est trop rapide pour moi. Je suis en surchauffe. Pas de torrent pour se rafraichir. Je me félicite d’avoir ajouté sur mon sac au dernier moment un bidon de 500ml. Je décide de l’investir pour m’arroser la tête et la nuque régulièrement. Le bien être apporté par 1 arrosage ne dure que 2 ou 3’. Je suis en souffrance, je n’en peux plus.

Et Fred s’est planté, le sommet de la bosse n’est pas à 1600m mais à 1750m. Régulièrement, il nous motive « c’est bon, on distingue le sommet, courage ! », il vient d’inventer le concept de la bosse qui ne finit jamais… Je suis atteint physiquement mais aussi mentalement.  Je m’arrête sans même prévenir mes compères. Je commence à être sujet à des vertiges, la tête est vide, la vue devient trouble. C’est clair je suis aux portes de l’insolation. Je suis épuisé. Pour la première fois, l’abandon est une idée qui me traverse l’esprit. Cette course est trop dure pour moi. J'ai atteint mes limites. J’aurais essayé 2 fois, j’aurais fait le maximum cette année pour me préparer. Il n’y a pas de honte à bâcher.

Pas de honte, mais des remords certainement, comme en 2015. Alors je puise au plus profond de moi pour repartir, me faisant doubler par nombre de coureurs du 85km qui m’encouragent. Inévitablement, c'est à mes enfants que je pense dans ces moments difficiles. Je veux leur montrer qu'avec de la volonté et de la ténacité, on arrive à faire des choses incroyables.

Je rejoins Vincent et Fred. Ils m'encouragent. Je ne me souviens plus exactement de leurs mots mais ils ont certainement dû user de notre devise « La gnac, pas la caque ! ». Je me sens en sécurité avec eux. Fred, plus frais que nous, est très lucide. Vincent, pompier professionnel, est rompu aux situations délicates. Cela me rassure de savoir que si je suis victime d’un malaise, Vincent saura faire le nécessaire.

Seul, ma course se serait terminée là. Grâce à Vincent et Fred, elle se poursuit. Merci à vous 2.

Péniblement, on atteint le refuge de la Pierre du Carre. On chemine ensuite sur un balcon qui doit être très plaisant mais je ne suis pas en état d’apprécier.

Malgré mon état, je prends un peu d’avance sur Fred et Vincent. A environ 1 km de Super Collet, je vois un coureur avec un dossard rouge comme le nôtre venir vers moi. Je m’interroge…Aurai-je fais demi-tour sans m’en rendre compte ? Suis-je en train de perdre complètement mes esprits ? Il faut que le coureur soit à 5 mètres  de moi et me salue pour que je réalise… C’est François, notre second pacer, qui vient à notre rencontre depuis Super Collet.


Arrivée du troupeau à Super Collet

Mentalement, l’arrivée de François me fait un bien fou. Quelques belles sorties ski-rando  cet hiver (et quelques belles soirées festives !) ont permis de nous découvrir et je lui fais confiance pour nous aider à gérer la suite. Nous repartons à 4 et rapidement un son agréable monte vers nous… Les cloches de notre assistance sont là ! Et cette fois, c’est 4 familles qui nous attendent  pour nous soutenir. Dorothée, Alixe, Flore, Joseph, Delphine, Clement, Jules, Anthonin , Estelle, Lucie, Maxime, Juliette, Marion, Martin, Jules, Chloé…ils sont tous là pour nous aider à aller au bout. Les banderoles sont sorties, les encouragements fusent. Ca booste ! Ça motive ! Ca fait oublier les difficultés rencontrées.

Avec Vincent on se concerte. Plus que jamais on se fout du chrono final, on veut être finisher. On décide de caler notre progression sur les barrières horaires en gardant une marge de sécurité pour palier un éventuel problème. On décide de faire une pause à Super Collet pour repartir quand la fraicheur vespérale arrivera.

1 heure avant Super Collet, j’envisageais l’abandon. Je suis à nouveau dans la course, prêt à me battre pour finir. L’assistance qui m’a tant manquée en 2015 me sauve en 2016.

On arrive tous ensemble dans la base de vie (34h07, 159eme).

On décide de rester 1 heure sur la base pour repartir avec 1 heure d’avance sur les barrières horaires.

Encore une fois, c’est Alixe qui gère l’assistance dont j’ai besoin. UTB 2010, TDS 2011, UTMB 2012 et 2013, UBVT 2015, elle est rodée et connait parfaitement mes besoins lors des ravitos. Dorothée s’occupe de mes ampoules aux pieds. Finalement, je finis entre les mains d’une pédicure podologue qui est mieux équipée pour me soigner. Pendant ce temps, je mange. Ça me laisse le temps ensuite d’aller m’allonger et de somnoler.


Une nouvelle fonction pour le Buff Kikourou

François sonne la fin de la pause. Fred qui pensait arrêter ici décide de poursuivre, nous repartons donc à 4 accompagnés sur les premières pentes par une partie de nos familles.

 

La chaleur est bien retombée et la première bosse passe très facilement. La descente vers la Passerelle de Bens est agréable, roulante, je trottine en compagnie de François. Vincent reste un peu derrière avec Fred qui a un coup de moins bien. Après le concept de la montée qui n’en finit pas, il nous invente le concept du pacer pacé, très créatif Fred ! Ca fait plus de 17h00 qu’il nous accompagne, on ne lui en veut pas ! Nous les attendons au pointage de la passerelle.

Fred pensait qu’il y avait une route non loin de là et pensait s’arrêter là. Eh non, il va falloir aller jusqu’à Val Pelouse. Pour cela, il faut monter jusqu’à la Crête des Férices. La première partie qui mène au refuge des Férices est techniquement facile. Le temps se couvre, le tonnerre gronde au loin, quelques gouttes viennent nous rafraichir.  Cette pluie cessera très vite. Nous mettons 55’ pour gravir les 500m de D+. L’allure est encore bonne.

Au refuge (38h30, 169eme), nous passons en mode nuit. Nous attaquons la seconde partie de la montée pour monter au Col d’Arpignon. Sur cette portion je suis en mode pilotage automatique derrière François, je ne garde aucun souvenir précis de cette section.

Au sommet du col, pause rapide pendant laquelle nous incitons un coureur seul du 85km, Cyril, qui s’endort à se joindre à nous. La portion qui suit est très technique et avancer en groupe est un gage de sécurité.  Jusqu’au Col de la Freche, on divine à de nombreux endroits qu’il y a du gaz en dessous du chemin. Malheureusement, la nuit nous empêche de profiter d’un passage considéré comme l’un des plus beaux du tracé. Fred s’est requinqué et notre groupe avance de façon homogène. La descente vers Val Pelouse débute par des portions techniques puis deviens de plus en plus facile. C’est donc sur un bon rythme que nous approchons de Val Pelouse.

Et soudain dans la nuit des cris. Aaaalllllez ! Aaaalllllez ! Aaaalllllez ! Je devine puis reconnais nettement la voix de Flore qui encourage chaque coureur arrivant au ravito. La nuit avec nos frontales, nous sommes difficilement reconnaissables. Alors pour être sûr de ne pas nous rater, les enfants  encouragent toutes les frontales qui arrivent et Flore y va de bon cœur. La sieste dans la voiture lui a été profitable!

 

 

Lorsqu’ils nous reconnaissent, les encouragements redoublent. Toute l’équipe est là, à 2h00 du matin, dans un coin paumé dans la montagne pour nous soutenir…Vous êtes extraordinaire,  un peu crevé, mais toujours avec le sourire!


Nous sommes à Val Pelouse en 42h00, 164eme. Nous avons gagné 1 heure sur les barrières horaires depuis Super Collet.

Nous décidons de s'arrêter 1 heure.

Je m'allonge sur un lit mais je n'arrive pas à dormir. Je préfère discuter avec Dorothée et les enfants qui m’apportent tout ce dont j'ai besoin. Alixe me motive en faisant le parallèle avec sa 1ere S. « J’ai raté la première fois, j’ai réussi le seconde. Tu vas faire la même chose avec l’Echappée Belle ». J’apprendrais plus tard que tout au long de la course, elle n’a cessé de répéter que j’irai au bout. Elle a confiance en moi comme moi j’ai confiance en elle.

 

François, super impliqué dans son rôle de pacer, nous fait repartir comme prévu avec 1 heure sur les barrières horaires.

Fred s'arrête là, il a bien mérité de se reposer. Sa sortie longue en prévision du Trail des Aiguilles Rouges a été un peu plus longue que prévue.

La première bosse se passe bien. Une petite descente puis nous attaquons la seconde. La fatigue me tombe dessus et je commence à manquer de vigilance. Les arbres commencent à ressembler à tout sauf à des arbres...mon esprit déborde d'imagination. Je cherche un endroit au bord du chemin ou nous pourrions nous poser tous les 3. Soudain, 1 tente blanche apparaît sur ma gauche. 1 homme sort la tête de la tente, c'est Mr Cizaire, celui la même à qui nous avons acheté notre maison il y a 16 ans. Ce vieux monsieur à la chevelure et la barbe blanche ne pourra m'interdire l'accès à sa tente pour me reposer. Je suis sur le point de m'écarter du chemin lorsque je me rend compte de ma méprise. La tente n'est qu'une vache blanche. Et le visage de Mr Cizaire n'est rien d'autre que la tête de l'animal... Magnifique hallucination dont je ne parle pas immédiatement à Vincent et François, trop peur qu'ils me prennent pour un fou !

Quelques minutes plus tard, on trouve un endroit a peu près confortable et on se pose sous le contrôle de François qui gère pour nous notre position par rapport aux barrières horaires.

Nous reprenons notre progression. Col de la Perche, Col de l'Arbarétan, aucun souvenir...je suis en pilotage automatique. Nous attaquons la longue descente vers Le Pontet. Les pieds me font souffrir. Les ampoules bien sûr, mais c'est toute la plante des pieds qui est hypersensible. Cela fait 48 heures qu'elles sont martyrisées par les pierres, les rochers aux arêtes saillantes. La chaleur n'a pas arrangé les choses. Le jour se lève pour la 3eme fois depuis le départ.

Cette descente puis le faux qui suit est interminable. Mon esprit me joue à nouveau des tours. A chaque virage, il me semble apercevoir des maisons, des chalets, des arrêts de bus... de la civilisation ! Mais non il faut continuer sur un chemin sans intérêt, très roulant...mais je n'ai plus les jambes pour en profiter.

Enfin après 49 heures de course (162eme), nous arrivons au dernier ravito. Nous n’avons qu'une heure d'avance sur les barrières horaires.

J'ai absolument besoin de passer entre les mains d'un pédicure. Je rentre dans la yourte qui fait office de poste de secours, m'allonge sur 1 lit. La pédicure constate que les ampoules se sont ouvertes sous les pansements. Il faut enlever ces derniers...un doux moment de plaisir ! Je serre les dents pour ne pas crier. Pendant que la pédicure refait les pansements, je m'endors. La yourte est très agréable, très calme, je prends des forces pour les 13 derniers kilomètres.

En repartant avec 30' d'avance sur la barrière horaire, nous nous interrogeons. Pour être finisher, est-il nécessaire d'arriver avant 12h00 à Aiguebelle? N'ayant de réponse certaine, François décide de faire la dernière montée à bloc. Il prend la tête et avec Vincent on serre les dents derrière lui. Le chemin est très roulant, en forêt. On se croirait dans le Beaujolais, notre terrain d'entrainement.

Le sol souple épargne mes pieds et les jambes répondent bien. Nous montons à une vitesse ascensionnelle de 600 à 700m/h. Je fais une course de fou avec un pacer qui le devient! On double de nombreux concurrents du 144km mais aussi du 85km. Au niveau du Fort Montgilbert, petit replat avant d'attaquer la descente. François et Vincent se mettent à courir. Les pieds sont très douloureux, j'essaie de les suivre mais je suis obligé d'alterner course et marche.

Dans la descente, la douleur devient de plus en plus vive. Et elle est longue cette p..... de dernière descente, plus de 1000m de D-. François et Vincent m'encouragent. J'en ai marre et malgré la certitude de finir, je n'arrive pas à profiter de l'instant. Il faut un SMS très touchant de mon fils Guillaume, en vacances avec ses potes en Espagne, pour me faire basculer dans le mode euphorie de l'arrivée. Et François nous sort du sac une arme magique : le reste des sandwichs préparés par Fred, toujours aussi bon. Quelle coordination entre nos pacers !

Ca y est ! On y est, on distingue Aiguebelle et la pâture qui sert de parking. Quelques hectomètres sur du bitume et on rejoint l'avant garde de notre assistance. Fred est là avec une partie des enfants. Le dernier kilomètre est plat. On se congratule avec Vincent, on remercie nos pacers. Flore m'attend un peu plus loin, je la prends dans mes bras, l'émotion me gagne.  Joseph est là aussi, les dernières minutes de cette folle course sont géniales. On entre dans le parc du château, la fanfare se met à jouer, Alixe m'emboite le pas pour la dernière ligne droite. Dorothée est là, 100m avant la ligne d'arrivée, je ne la vois pas... ma vue est légèrement brouillée et mon esprit bien entamé.

Avec Vincent, on finit bras dessus-bras dessous. 52H22 de course (147 et 148eme) en binôme qui resteront gravées à jamais dans mon esprit. Il va en falloir des débriefings pour se remémorer tous les souvenirs accumulés !

 

 

A 4, c’est plus facile !

La cloche ! J'allais oublier la cloche ! Le speaker me rappelle que j'ai un dernier effort à fournir. Et je ne me prive pas... depuis 1 an, pas un entrainement durant lequel je n'aurai une pensée pour cette cloche que je n'ai pas fait sonner l'an dernier.

 

Dans la tente ravito, je croise Vik et Cheville de miel. Rapidement je dois les abandonner pour rejoindre mon équipe qui m'attend pour boire une bière. Sur que Vik me comprendra !

On va se poser dans le parc, à l'ombre. L'instant est bon. L'approvisionnement en bière est régulier. Les enfants participent aux courses organisées pour eux. Malgré 2 courtes nuits, ils ont encore de l'énergie.

Encore un grand merci à eux pour toute l'énergie qu'ils nous ont transmis. Un immense merci aux Mamans qui ont passé de longues heures au volant pour nous rejoindre sur les différents points d'assistance.

Voilà c'est fait, je suis finisher de cette Echappée Belle. Une course dure, trop dure pour moi. Le parcours est trop technique pour moi. Il faut être agile, souple, virtuose. Il faut avoir été chamois dans une vie antérieure pour être à l'aise sur cette épreuve. Je suis fière d'en être venu à bout mais j'ai conscience que cela n'a tenu qu'à 1 fil. Je ne reprendrai pas le départ de cette course. Je reviendrai dans Belledonne pour randonner, pour être le pacer de François ou Fred. Je viendrai faire le format 47km pour me régaler de la crête des Ferices. Je me sens plus apte à faire des trails roulants ou il suffit d'envoyer des watts, alors l'an prochain place à l'UTMB puisque j'ai une place réservée...

16 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 08-09-2016 à 23:01:56

Quelle belle revanche !!!!!!
celle là tu la voulais vraiment. Je suis resté près de mon téléphone en cas d'alerte bâtons car j'ignorais que tu étais autant et aussi bien entouré : ils/elles sont impressionnant(e)s.
Très content pour toi.

Commentaire de ch'ti Gone posté le 09-09-2016 à 14:12:43

Tu croyais que je n'avais pas tiré de leçons de 2015? tu me déçois...
plutôt qu'attendre près de ton téléphone, tu aurais pu monter des bières fraîches au Moretan...tu me déçois :-)

Commentaire de shef posté le 09-09-2016 à 08:30:14

Un cr intense pour une course intense.
Je pense que c'est votre groupe que j'ai doublé dans la montée vers super collet, avec un traileur qui encourageait "allez on voit le haut". Je savais à mon alti qu'il restait encore au moins 100m mais je n'ai rien osé dire pour ne pas démoraliser.
Sacré courage en tout cas

Commentaire de ch'ti Gone posté le 09-09-2016 à 14:15:35

Désolé je ne me souviens de rien dans la montée de Super Collet.
Si tu te retrouves à nouveau dans la même situation, penses à faire un croche pied au pacer, à lui percer les bidons... Merci d'avance

Commentaire de JuCB posté le 09-09-2016 à 08:35:28

Gestion à la perfection !
Pacers et assistance sont un atout indéniable mais à la fin, c'est toi/vous qui courrez et en l'occurence, vous l'avez fait de manière magistrale.
Chapi chapeau
52h : là-haut, ça va vous en faire des souvenirs. ;-)

Commentaire de Mazouth posté le 09-09-2016 à 13:23:06

Bravo pour cette belle revanche ! Après ça, l'UTMB ça va être l'autoroute ;-)

Commentaire de ch'ti Gone posté le 09-09-2016 à 14:16:35

Yes! une autoroute à 5km/heure... va falloir travailler la VMA!

Commentaire de Jam posté le 09-09-2016 à 13:58:28

Bravo bravo bravo ! C'est une bien belle revanche que tu as réussi là. Pour ma part je n'ai pas pu vous suivre dans l'ascension du Col de la Vache quand nous nous sommes rejoint un peu avant dans la descente qui précédait. Mon estomac ne demandait qu'à se vider au moindre effort. Et vous montiez à un bon rythme. J'espère que tu as retenu ma petite explication de texte sur le Mordor :) En tout cas, je vais garder ton CR au chaud car comme toi il va falloir que je retente ma chance une seconde fois. Et je retrouve dans ton récit beaucoup de similitudes à ce que tu as vécu en 2015 et même sur la première partie de 2016: l'importance du soutien me parait très important car je pense que je n'aurai pas abandonné si j'en avais eu un en arrivant au Pleynet. Quand la tête n'est plus très fraîche, un avis extérieur est très important. C'est une belle leçon de solidarité que tu partages ici. Encore bravo à toi (c'est quand même ta tête et tes jambes qui t'ont emmenées jusqu'au bout) et à tout tes supporters et pacers !

Commentaire de ch'ti Gone posté le 09-09-2016 à 14:19:12

Bien sur que je me souviens de tes explications sur le Mordor, je me souvient même que je dois programmer l'Origole dans les années à venir.
Je te souhaite bonne chance pour 2017, ca va le faire pour toi aussi.

Commentaire de franck de Brignais posté le 10-09-2016 à 18:24:29

Je le savais !! Tu ne pouvais pas lâcher !
Et puis alors quelle team de choc pour t'accompagner...pacer, nutritionniste, infirmière, coach... tu as été sacrément entouré toi aussi ... nous partageons cette chance !
Un immense bravo à toi. L'UTMB va te paraître bien roulant, c'est sur. Mais ne le sous estime pas. La tête doit rester forte et uniquement concentrée sur l'arrivée.
Merci pour ce récit que je vais relire plusieurs fois. Il me servira à m'imprégner de cette course que j'ai tant envie de boucler !
Au plaisir d'un prochain off !! :)

Commentaire de fifidumou posté le 11-09-2016 à 00:00:37

Bravo Chtigone content que tu ai fini, mais comment faire autrement avec ces familles géniales, et ces pacers ingénieux.
Mais que faisait donc M. Cizaire à cette altitude dans une tente blanche? Toi seul le sait mais tu m'as bien fait rire.

Beaucoup d'émotions aussi que tu nous as formidablement retranscrit.

Bravo encore et au plaisir de te revoir
Philippe

Commentaire de patrovite69 posté le 12-09-2016 à 14:17:48

Félicitation pour ta persévérance, j'ai été super contente pour toi quand j'ai reçu ton SMS me disant que tu avais fait sonner la cloche.
Bravo aussi à toute ta team de suiveurs qui n'a rien à envier à la notre.

Commentaire de Davitw posté le 12-09-2016 à 15:03:19

Wahou Bravo Ch'ti Gone ! Quelle ténacité... Tu l'auras vraiment méritée cette course !
J'espère que la récup se passe bien, et au plaisir de faire un nouvelle sortie avec toi ;)

Commentaire de courotaf posté le 12-09-2016 à 21:56:26

Un sacré morceau de bravoure que tu nous livres ici, bravo à toi!

Commentaire de martin69eric posté le 01-11-2016 à 13:38:44

Bonjour
Félicitations, pour moi l'aventure c'est arrêtée au PLEYNET plus de jus (une gastro deux jours avant), peux tu me donner ton plan entrainement, je retourne l'année prochaine pour en découdre une nouvelle fois.
Merci
Eric

Commentaire de Jean-Phi posté le 17-01-2017 à 11:42:34

Génial ton CR !! J'adore ! Quel courage et quelle ténacité ! C'est vraiment un truc de fou cette EB. Bravo ! J'espère que l'UTMB ne te paraîtra pas trop fade en lieu et place ?

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