L'auteur : La Tortue
La course : Marathon des Alpes Maritimes Nice - Cannes
Date : 14/11/2010
Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)
Affichage : 1350 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Cr marathon alpes maritimes 2010
Voilà 4 ou 5 ans que mes saisons sont toujours globalement construites sur la même architecture :
CO l’hivers avec beaucoup de foncier, puis montée en puissance pendant le printemps pour être au top pendant l’été pour mes grosses échéances annuelles (ultra trail, ironman, etc…) et à partir de septembre, grosse glandouille avec prise de poids et perte de motivation par absence d’objectif.
Cette année, après avoir perdu du poids au printemps et réalisé quelques chrono inespérés en CAP, j’ai décidé de ne pas me relâcher complètement en rentrant des vacances. N’ayant pas couru de marathon « sérieusement » depuis lontemps, je me suis fixé comme objectif de descendre sous les 3h30 au marathon des Alpes Maritimes (Nice Cannes). Et battre ainsi mon « vieux » record de 2005 à la Baule, de 3h42 et des brouettes !
Après 3 semaines de repos début septembre, j’ai donc mis sur pied une « prépa marathon » sur 8 semaines basée sur ma propre expérience et adaptée à une mécanique que je commence à pas trop mal connaitre, : ma carapace. 4 entrainements CAP par semaine (sans VMA car peur de la blessure) mais avec de l’E et beaucoup d’entrainements à allure marathon (5’/km) + 2 à 3 entrainements piscine de 2000m maxi chacun pour pas m’user nerveusement, et une seule sortie vélo hebdomadaire en groupe (pas de sortie seule pour pas trop tirer sur la mécanique et pour refaire un peu de gniac). Au final, par rapport à mon programme habituel, ça me faisait des semaines assez light finalement, mais suffisantes pour espérer tenir l’objectif, tout en ménageant un peu ma grande carcasse bien sollicitée pendant l’été et pas tout à fait remise encore à 100% de mon hépatite printanière. Il y a bien eu quelques petits bobos musculo-articulaires qui m’ont un peu perturbés pendant cette préparation, mais je les ai refoulés avec de la glace, des étirements, du gainage (beaucoup de gainage, énormément de gainage même, soit 30’ minimum par jour) et aussi des anti-inflammatoires !
Me voilà à Nice en ce 11 novembre avec d’abord 3 jours en amoureux pour refaire un peu de jus car depuis septembre, j’ai beaucoup bossé. Au programme niçois: shopping, ballade, sieste au soleil, ciné, visite de la ville et un dernier petit footing avec l’écrevisse la veille sur le bord de mer. Pas de préparation alimentaire particulière, juste une très très grosse assiette de pate la veille au soir, et une solide petit dej : 1 blanc de dinde, 2 tranches de pain complet,1 yaourght au soja avec une « navette » sablée (miammmm !), 1 verre de thé et 6 doses de spordej, le tout 1h30 avant le départ. Je précise que j’ai un estomac solide ;-)
Et, en ce dimanche matin, alors qu’il faisait grand beau depuis 3 jours, c’est sous la grisaille et quelques timides gouttes de pluie que je me rends sur la ligne de départ, sur la jolie promenade des Anglais, en compagnie de…100000 autres compagnons de route !
Tout est parfaitement organisé, pas de bousculade, les nuages commencent à se dissiper, la journée s’annonce belle. A part un retard de 15’, du parait-il, à un loupé avec la SNCF qui devait acheminer les coureurs (allo le toutou !?), tout est parfait. Je fais quelques étirements et je sautille sur place dans le sas des « 3h30 » en attendant le top départ.
A 8h15, le peloton s’ébranle. Je me mets prudemment sur le côté droit (côté immeuble) pour ne pas être trop gêner. Malgré tout, je suis un peu bouchonné, mais cela ne me perturbe pas plus que ça. Au contraire, c’est très bien de se faire freiner au départ : 5’25 au premier km, et déjà le ballon des 3h30 qui s’éloigne de ma vue !
Je profite de ces 5 premiers km sur la promenade des Anglais pour gouter mon plaisir de courir sur cette artère hyper passante d’habitude et qui nous est entièrement réservée ce matin. J’ai pris mon rythme de croisière : 5’ au km. Je ne veux surtout pas aller plus vite jusqu’au semi.
Après l’aéroport, le parcours devient beaucoup moins fun, et à part quelques traversées de bled, je m’ennuie fermement. Pas de copains avec qui discuter, pas de balise à poinçonner, pas de paysage à regarder, qu’est ce que c’est ch…de courir…pour courir. J’essaie donc de me concentrer au maximum sur la gestion de mon effort. Pour l’instant, ma seule gestion est de ne pas aller trop vite.
Bip bip bip fait le GPS : 1 h de course, pile poil au moment où je passe le km 12 ! Impec ! sauf que le ballon des 3h30 est très loin devant ! il me parait être parti un peu vite quand même, donc je ne m’affole pas. Je sais que c’est toujours l’échauffement.
Km 14 à 16, traversée de Marina Baie des Anges. Je m’attendais à voir les beaux yachts amarrés dans la marina. Que nenni ! On fait des vire-vires au pied des immeubles. Des plus en plus ch…. Heureusement, c’est à ce moment là que je rattrape un t-shirt « kikourou » : présentation et connaissance de Sylvain, un p’tit mot d’encouragement et nous nous perdons de vue.
Sortie de Marina : « la ligne droite qui tue ». 5 km, rectilignes et plats, sur la route coincée entre la voie ferrée et la mer bien grise car le soleil est aux abonnés absents ce matin. Dommage pour la vue de ne pas avoir eu une belle mer bleue, mais en fait les conditions sont idéales pour courir : temps gris mais sec, peu de vent et en plus globalement favorable, et température idéale. Pour passer le temps sur cette ligne droite interminable, je m’amuse à compter le nombre de déchets jetés par terre. C’est impressionnant ! et dire qu’on est sur une course « éco-responsable » avec des grandes poubelles à chaque ravito qu’il est impossible de louper ! Certains coureurs sont vraiment d’immondes porcs ! Parfois j'ai honte d'appartenir à une telle "famille" !
Bip bip bip fait le GPS : 2 h de course, 100m avant que je passe le km 24 ! Impec ! Le ballon des 3h30 est toujours aussi loin devant (500m environ), mais je maintiens l’écart par rapport à tout à l’heure. Je prends toujours un verre d’eau à chaque ravito. Pas de solide à part un bout de banane qui m’a fait envie sur le coup, mais que j’ai mis 2 km à faire glisser !
Km 23 : traversée d’Antibes. Enfin, un moment sympa. Passage dans la vieille ville. Petite grimpette pour surplomber un peu la mer. Joli ! Je me surprends à bien monter la petite bosse. Bon d’accord, c’est pas l’Alpe d’Huez, mais moi qui suis scotché au macadam d’habitude dès que la route devient pentue, là, j’ai de bonnes jambes et sans accélérer, je double plein de monde !
Le public est chaleureux (pas très nombreux cependant !) dans Antibes. Sous les "vivat" de la foule, je commence à accélérer un peu. Pourtant c’est un moment où ça monte. Une montée sur 2 km environ, mais pas très pentue et avec des paliers. Ca ne me ralenti pas, je suis maintenant à 4’50 au km, et je vois le ballon des 3h30 se rapprocher, et je n’ai toujours mal nulle part, et je continue à papoter et encourager les maillots des régionaux de l’ouest que je reconnais.
Km 30, l’échauffement est terminé. Au bas de la descente un peu sèche du cap d’Antibes, je rattrape le ballon bleu des 3h30. Je reste un peu dans le paquet. Je demande au meneur s’il ne va pas un peu vite, il me dit que nom, qu’il tourne toujours à 5’/km. Bizarre, mon GPS me donne plutôt 4’50.
Bon, de toutes façons, nous sommes à Juan les pins, c’est là que commence ma course et je décide de partir devant. Tous les km jusqu’à l’arrivée seront courus entre 4’35 et 4’40, sauf le km 37 (belle bosse, pas très longue, mais bien raide qui m’a obligé à lever le pied pour pas exploser).
Km 35, ça y est, les papattes commencent à faire mal et j’ai l’impression que ça tourne plus très rond ; Pourtant, le chrono est formel, je suis toujours à la même vitesse. Moins j’ai l’impression que les jambes tournent, plus je tire sur les bras ! Ho hisse, c’est maintenant que les secondes valent chères ! Je me souviens, il y a des années, le papy m’avait dit : le marathon est la dernière des courses de vitesse. A l’époque, j’avais rigolé, maintenant je comprends. Le marathon, c’est bien un échauffement de 32 km, et une course de vitesse de 10km où il faut résister à la tentation de ralentir car les jambes font de plus en plus mal !
A l’entrée de Cannes, un ravito dans une petite descente. Je commence à « fumer », donc je me mets un verre d’eau sur la tête. L’eau est très fraiche, le choc me fait suffoquer sur le coup, j’ai la tête qui tourne une fraction de seconde, mais ça me donne un coup de fouet.
Le Palm Beach, dernière courbe avant la croisette. Il reste 2 bornes, maintenant, on pose le cerveau sur la plage, on tire sur les bras et on allonge au maximum la foulée. C’est curieux, j’ai beau essayer d’allonger un maximum, j’ai l’impression de faire des pas de nains ! Et pourtant, vu que je vais plus vite que tout le monde, je me dis que ça doit avancer quand même !
Pétard, mais elle est où cette banderole ? Nous voilà devant le Martinez, puis le Carlton, toujours rien : Ah enfin, je vois des flashs qui crépitent au milieu de la route. Ca doit être l’arrivée. J’entends « allez la Tortue » dans la foule ! Surement le traileur qui m’a dit qu’il viendrait ! mais pour l’instant, je ne vois que ces flashes qui crépitent à 200, 100, 50 m… ouf ! Stop ! Hein, quoi ? c’est pas là ? il reste encore 10 m ? ah pardon, bon j’avais pas vu l’arche de 3m de haut ;-), ok, j’y vais, ! biiiiip ! cette fois ça y est ! Je sais que je suis largement sous les 3h30 et du coup, j’en oublie de regarder mon chrono et d’arrêter mon GPS. 3h27’41, temps officiel, sachant que j’ai mis 1’05 à passer la ligne au départ, on retiendra 3h26’36’’, temps officieux. Je crois que ce sera mon bâton de maréchal sur la distance ! Bon, cela dit, j’avais déjà dis ça en 2005 quand j’étais passé pour la première fois sous les 3h45
Lors de mon dernier sprint final sur marathon en 2005, j’avais mis de longues minutes à retrouver mon souffle et mes esprits dans les bras du Mogwaï. Là, je suis surpris d’être en « pleine forme ». J’aperçois l’Ecrevisse et l’oncle et la tante de Ste Maxime de l’autre côté des grilles. Je traverse rapidement la zone d’arrivée : puce, t-shirt, médaille, ravito. Du grand classique, mais toujours très bien organisé !
La bise à ma p’tite femme et à la famille. Je cherche une douche sur la plage, il y en a mais…elle ne coule pas ;-( Bon, tant pis, ce sera toilette de chat avec l’eau des bouteilles d’arrivée et changement rapide car il fait à peine chaud.
Retrouvaille et apéro avec le traileur et sa p’tite famille ; Merci les amis d’être venu encourager la vieille tortue !
J’ai pas spécialement faim et pourtant je n’ai mangé sur la course que 4 gels au km 20/25/30/35. Gels fournit sur les tables de ravito par « scientec ». Excellent ces gels, très digestes et à effet quasi immédiat. Je connaissais pas, mais je crois que je vais remplacer mes habituels overstims anti-oxydants et energix que je prends sur IM pour voir si j’ai moins mal au bide avec ceux là ?
Après une petite collation, très longue promenade en famille sur la croisette et le port à admirer les beaux bateaux. J’en reviens pas, je n’ai quasiment pas mal aux jambes ?! Au lendemain de ce marathon, non plus. Les toutes petites courbatures que j’avais aux quadri ont été chassées par 20’ d’htv moulinette ce matin. Ce soir, il reste une grande lassitude générale, mais pas de douleur musculaire. Aucune douleur articulaire ??? Je n’en reviens pas. Les derniers marathons, même ceux que j’avais couru « cool » m’avaient laissé des courbatures pendant plusieurs jours. Moralité : pour bien courir : faites du vélo et de la natation. Là aussi, il a raison le papy. A nos âges, rien de mieux que le triathlon pour s’entrainer efficacement et sans se blesser !
Revenons sur la course : organisation tip top, rien à dire. Mais j’ai été très déçu par le parcours. Il y a bien sur des passages super : le début sur la promenade des anglais, la traversée d’Antibes et des stations balnéaires et enfin l’arrivée majestueuses sur la Croisette ; mais il y a aussi des passages interminables de plat, monotones, sur la route. A ce moment là, la vue sur la mer avec un rayon de soleil aurait été sympa, mais avec la mauvaise luminosité d’hier, c’était pas top. Bon tant pis, on se consolera en se disant que c’était un temps idéal pour courir ! A noter cependant que j’ai trouvé le deuxième semi moins monotone : moins de longues lignes droites, quelques bosses pour égayer la foulée, et plus d’ambiance sur le bord de la route.
Voilà, la saison 2010 est terminée. Drôle de saison, comme dit la Libellule, record sur semi et sur marathon explosés. 10h43 sur l’IM de Roth, -13h30 à Embrun, notre équipe cinquième au raid28. Et pourtant, des grosses déceptions à cause de l’UTMB avortés et surtout de mon abandon sur blessure aux Pèlerins de mon ami le Poc que j’aurais tant voulu boucler en solo pour lui faire plaisir ; mais impossible avec cette foutue hépatite qui rodait dans mon dos ;-)))
Maintenant, je peux ressortir ma boussole et…..VIVEMENT 2011 !!!!
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bien amicalement,
La Tortue
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- 0.09 sec
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7 commentaires
Commentaire de ouster posté le 16-11-2010 à 05:37:00
Quel année !! Franchement bravo car tes grosses déceptions sont au delà de ton contrôle. La météo et la santé ne sont pas de ton sors...
ouster_clap_clap_et_à_bientôt
Commentaire de francois 91410 posté le 16-11-2010 à 08:36:00
bravo pour ce record ! plutôt d'accord avec toi sur le parcours, grisant parfois au milieu de ces cocotiers et de ce luxe tangible, chiant au possible au milieu des immeubles ou au pied de la voie ferrée ... Mais très bon WE au final pour moi aussi. François
Commentaire de laurent05 posté le 16-11-2010 à 08:43:00
bravo pour ta course ça me rappelle la mienne de l'année dernière.
c'est vrai qu'avec un peu de soleil on voit le parcours différemment...
j'étais sur le parcours pour vous encourager mais pas évident de reconnaître tous les kikous
bonne chance pour la suite
a+
laurent
Commentaire de kkris posté le 16-11-2010 à 11:35:00
Merci pour ce récit et bravo à toi, tu as très bien géré ta course!
Commentaire de BENIBENI posté le 16-11-2010 à 14:27:00
Quelle puissance ! Tojours un plaisir de suivre tes aventures.
Commentaire de CROCS-MAN posté le 16-11-2010 à 21:24:00
Et bien dit donc, on était vraiment pas loin l'un de l'autre. BRAVO et merci pour ce super récit.
Commentaire de jp75018 posté le 17-11-2010 à 09:09:00
Bravo, pour le prochain 3H15 est faisable!
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