Récit de la course : Marathon de Reims 2009, par Nono_d

L'auteur : Nono_d

La course : Marathon de Reims

Date : 18/10/2009

Lieu : Reims (Marne)

Affichage : 1917 vues

Distance : 42.195km

Matos : Chaussures Kalenji Comp
Chaussettes et short Kalenji
Montre Keymaze 700

Casquette et T-shirt Kikourou!

Gels Isostar pomme
Boisson Isostad Long Energy

Objectif : Battre un record

13 commentaires

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Le récit

Enfin, un peu de temps pour mon récit du marathon de Reims!

Après la progression de l'année dernière (3h38 à Sénart, 3h30 à Toulouse), cette année 2009 était placée sous le signe de la confirmation. Je voulais tenter de placer la barre encore plus haut. Dès ce printemps, j'ai senti qu'une progression était possible. J'ai couru à Clermont Ferrand, sans me mettre dans le rouge, en 3h29... Alors, je tente le coup et je me procure un programme pour 3h15. J'ai fait attention à mon alimentation toute l'année, ce qui, avec un entraînement sérieux, m'a permis de retrouver un poids que je n'avais plus approché depuis que j'avais raccroché mon vélo en 2000: je suis repassé sous la barre des 70 kg.


Tout l'été a été consacré à la préparation, d'abord le fond avec piscine, sorties longues en endurance etc. Puis, le programme a débuté avec le mois d'août. Ça n'a pas été simple du tout: l'allure à 3h15 pour l'entraînement se révélant bien au dessus de mes forces, surtout lors des séances de fractionné... Bref, j'ai du me résoudre à diminuer un peu les allures et à me préparer pour un objectif plus en lien avec mes moyens: 3h20.


Et puis, sans entrer dans les détails, ce début septembre a été marqué pour moi par un grand choc émotionnel. L'explosion annoncée de ma petite famille m'a rapidement fait plonger dans des bas fonds de moi-même que je ne soupçonnais pas. Très vite, il m'a fallu réagir pour ne pas sombrer. Je n'en fût pas loin... Heureusement, mon entourage était là, dans mon entourage y compris professionnel. J'ai repris confiance en l'humanité. Le bien est (presque) partout, croyez moi. La course à pied m'a aussi permis de m'accrocher de me défier: est-ce que je serais capable de surmonter mes tourments et faire émerger mes douleurs par le sport, en donnant tout ce que j'ai en moi? Je n'étais pas certain d'y parvenir mais j'ai voulu m'accrocher et m'accrocher encore. Au fond du trou, j'ai décidé de me battre et de ne rien lâcher: après une semaine sans repos et sans grand appétit, j'ai pris mon inscription, réservé le train et l'hôtel, et repris mon programme d'entraînement avec encore plus de détermination: à Reims, j'allais me faire mal pour décupler ma satisfaction et passer cette barrière qui me coupait depuis quelques temps de mon plaisir personnel.


C'est donc plus engagé que jamais que je terminais ce plan, me rapprochant petit à petit des rythmes voulus, même s'il faut dire que l'intensité du plan diminue avec l'approche de la course. Il n'empêche que moralement, ça m'a permis d'y croire.


Plus le temps passait, plus la météo s'annonçait fraîche à Reims. A 10 jours de l'évènement, la pluie était annoncée. Très vite, les prévisions ont changé pour ne plus bouger et être confirmées le jour de la course: ce sera gel le matin (-2) puis légère douceur sans vent (12) sous un beau soleil. Equipé de manchettes comme au bon vieux temps du vélo, d'un short, de mes beaux maillot et casquette rouges de kikoureur, me voici fin prêt sur la ligne de départ après un long passage des jambes au baume chauffant. Arrivé sur place: 1h à attendre avant le coup de pistolet.

 

Je trouve alors derrière la cathédrale un petit café salon de thé ouvert... et désert. C'est donc dans ce petit coin douillet que j'ai pu prendre un café tranquille, finir de me préparer et attendre le moment du dernier échauffement. Après 20mn de course légère avec quelques étirements, c'est enfin la ligne de départ et sa montée d'adrénaline que je retrouve à chaque départ, comme je le vivais plus jeune avant chaque compétition d'escrime ou le coup d'envoi d'un match de basket. Ce mélange d'impatience, d'inquiétude, pour ne pas dire de trac (est-ce que je vais être prêt? Dans quel état vais-je arriver?).

 

Dès le signal du départ donné, les sensations sont bonnes. Je pars, comme beaucoup de monde, un peu vite (pas facile d'être raisonnable quand on est sevré de bitume la semaine qui précède la course!) mais le cardio et bon et l'allure se cale progressivement. En restant toujours sous le seuil, je me rends compte que l'allure est plus que correcte et que sur ces bases, si je ne déconne pas, je peux accrocher mes 3h20.

 

Passent les kilomètres, pas de difficulté au cardio ni dans les jambes... Je garde quand même les manchettes: quand je les baisse, le petit courant d'air me déplaît. Je suis mieux au chaud, comme sous la couette!


A fil des virages et du calage des allures, un petit groupe se forme à l'improviste. Nous sommes une petite dizaine. Ceux de devant n'ont pas fait attention qu'ils étaient suivi... S'organise alors une course sympa où les uns et les autres se protègent en fonction du terrain. On prend le relais tranquillement pour marquer l'allure sans se cramer et on discute un peu: nous avons tous le même objectif ou presque: rallier l'arrivée entre 3h15 et 3h20. Km 11, petite accélération du meneur d'allure du moment qui se sent pousser des ailes.... et moi je sens que je suis au bord du seuil car je sens un point de côté monter à droite. Je lève un peu, respire bien, et tout rentre dans l'ordre 200 m plus loin. Le petit groupe s'est étiré mais se regroupe petit à petit car notre camarade de course s'est vite retrouvé seul devant et a levé aussi.


Nous revenons dans la ville après un passage dans la zone industrielle. Le public est là, les encouragements aussi. Il fait beau, le soleil est au rendez-vous, les jambes et la tête aussi. Tout va bien. On croise la tête de la course au hasard du parcours tortueux, et là, c'est la révélation de la différence de niveau. En effet, nous entrons les uns par la droite et les autres par la gauche, sur deux chaussées parallèles. Le spectacle est vraiment sympa: nous courrons à notre allure de course, eux aussi... et visiblement 2 fois plus vite! Je passe le semi en un peu plus de 1h37... mon record sur la distance (donc j'ai de la marge en semi!)


Toute la ville est en fête. Des gens sur le parcours, les écoles sont de sortie et les gamins tendent les mains pour qu'on les touche au passage. L'organisation est irréprochable, du départ comme à l'arrivée. Franchement, c'est super agréable pour les coureurs.


Km 22, au passage de la ligne de kilométrage, une douleur soudaine en dessous du mollet gauche. Je pense à une contracture. Elle me tiendra jusqu'à l'arrivée et je vais même finir par l'oublier! Finalement, je ne change pas d'allure: la machine tient le coup, le cardio ne s'emballe pas. Je bois un coup, je mange un peu et je n'y pense plus.


La suite, c'est un rythme le plus constant possible avec les compagnons de route, dont Estelle que j'avais en point de mire depuis le départ et avec qui j'ai l'occasion d'échanger un peu aux alentours du 30ème. J'ai apprécié sa foulée et son allure tout au long de la course. Elle est V1 et s'est alignée pour les France Vétérans dont le marathon de Reims sert de support. Son record est en 3h19 et elle compte le dépasser à l'occasion de cette course. Nous ne nous quitterons plus presque jusqu'à l'arrivée.


En effet, sous le coup d'une nouvelle petite accélération du meneur d'allure, je craque légèrement vers le 33ème. Trop gourmand au départ? Possible.

Mon allure passe de 4'30/4'35 à 4'40/4'50. La différence n'est pas énorme mais elle suffit à creuser l'écart avec mes partenaires. Au final, j'accuserai près de 2mn de retard sur les premiers du groupe.


Mais je tiens bon. Je m'accroche et je sens la douleur monter dans les jambes. Je gère l'allure pour ne pas lâcher le train tout en ne me mettant pas dans le rouge: le marathon commence! Il me reste 7 km à faire et un objectif: tenir sous les 3h20.


A chaque kilomètre, le chrono est formel: je reste au dessous des 5' mais je m'éloigne des 4'37 synonymes de 3h15... Je maintiens 4'40 ou presque jusqu'au 39ème et ce terrible faux plat des 2 derniers kilos, là où précisément, plus rien ne tient. Je termine sans rien lâcher les 40 et 41 en 4'49 et 4'59. Je double quelques partenaires de route qui eux aussi peinent dans cette redoutable arrivée (c'est fou ce qu'un minuscule faux plat peut arrêter des coureurs à pied!) Je donne tout ce que j'ai dans le dernier kilomètre 195. Je rattrape et je double Estelle que je tente d'accrocher par mes encouragements à ma foulée à la peine. Elle s'accroche, je la sens dans mon dos quand je passe la ligne. Bilan: elle bat son propre record en 3h17mn28s et termine 6ème de sa catégorie (je suis très honoré d'avoir couru à ses côtés une bonne partie du parcours. J'espère un jour acquérir une foulée aussi efficace...)


Et donc je termine heureux en 3h17mn27s soit un temps parcouru réel de 3h16mn59s.

 

A l'arrivée, alors que je suis plié par l'effort et la satisfaction, je sens une tape amicale sur l'épaule. Je me redresse: un maillot de kikoureur, celui de Yves_cool_runner! Je n'en avais pas vu un seul du week-end! Nous nous retrouvons quelques uns à l'arrivée: Patjambes, JYB, Super Speed et TetardFred que j'avais doublé quelques km plus tôt sans reconnaître le kikoureur qu'il était sous son maillot ..... blanc!


Vraiment, la journée a été sympa. Ça restera un grand moment!

13 commentaires

Commentaire de jogger49 posté le 02-11-2009 à 04:52:00

Ouahhh...Quelle progression sur les 42kms 195!!! A ce rythme là, la barre des 3H15 va bientôt tomber. Faudra que tu nous donnes ta recette, ça m'intéresse.

Commentaire de francois 91410 posté le 02-11-2009 à 08:54:00

Bravo à nouveau pour cette perf, qui fait rêver tant par le résultat final que par la gestion de course et la préparation !
A+

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 02-11-2009 à 09:07:00

Superbe ! Reims est le bon terrain pour battre un record, j'y ai battu mon record sur semi...
Félicitations pour ton record.

Commentaire de chanthy posté le 02-11-2009 à 09:54:00

bravo,super chrono
grace à ta super préparation.
bonne continuation...
et bonne récup.
tu me donneras ta super recette ? :)

Commentaire de fulgurex posté le 02-11-2009 à 10:27:00

Bravo! superbe temps récompensant une bonne préparation, qui n'a pas du être tout le temps facile.
Pour le chrono du semi, je t'assure que tu peux facilement passer en dessous d'1h30.

Commentaire de Mustang posté le 02-11-2009 à 13:37:00

bravo pour ta perf!

Commentaire de hellaumax posté le 02-11-2009 à 14:03:00

Bravo Arnaud, tu as bien mérité ce record! Bravo à toi et au plaisir de repartager très bient^^ot quelques foulées en ta compagnie

Commentaire de bluesboy posté le 02-11-2009 à 18:12:00

Bravo pour ta course

Je me suis dis comme toi "c'est fou ce qu'un petit faux plat peut arréter un coureur à pied"il y a dix jours au marathon de Lausanne

Commentaire de tabuki posté le 02-11-2009 à 20:06:00

J'espere faire ce marathon l'année prochaine. Ce sera mon 1°.
Merci pour ce recit qui donne envie de se lancer.
Bravo pour ta perf.
A bientôt peut être

Commentaire de yves_cool_runner posté le 02-11-2009 à 22:07:00

Belle course, bien gérée. En route pour les moins de 3h10 maintenant !

Commentaire de CROCS-MAN posté le 03-11-2009 à 19:13:00

Content pour toi, une super course BRAVO.
Merci pour ton récit.

Commentaire de ArnaudP59 posté le 05-11-2009 à 10:25:00

Félicitations pour ce résultat, un temps que j'aimerais un jour pouvoir réaliser, mais il me faudra du temps et V5 ça n'existe pas je crois ;)

Au plaisir de se recroiser.

Commentaire de Pat'jambes posté le 06-11-2009 à 23:23:00

Bravo pour ta course, ta gestion et l'envie que tu as su garder jusqu'à la fin.
Belle histoire d'un marathon qui t'as aidé à remonter la pente semble t-il... vite, vite, un autre objectif ! Le semi?

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