L'auteur : bubulle
La course : La Montagn'Hard - 125 km
Date : 6/7/2018
Lieu : St Nicolas De Veroce (Haute-Savoie)
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Distance : 125km
Objectif : Pas d'objectif
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Comment raconter un échec ? Après deux arrêts l'an dernier, je devrais commencer à m'habituer, et pourtant je n'y arrive pas, c'est difficile. Le plus difficile, c'est presque de démarrer, de se motiver à raconter une course qui n'a pas fonctionné.
Donc, finalement, plutôt que de vous raconter un échec, je vais vous raconter une belle journée. Car, un peu par définition, je vais avoir du mal à vous faire le compte-rendu millimétré que j'ai déjà fait pour quelques dizaines de courses. Alors, on va mettre la version du coeur, le récit qui cherchera à vous donner envie de venir même si vous n'avez aucune chance.
Deux ans que je l'attendais, cette Montagn'hardiversaire. Deux ans qu'on tannait Olivier pour qu'il nous sorte un parcours digne de fêter les 10 ans d'une course référence.
Et depuis le début de cette année 2018, il nous avait annoncé la couleur, avec un parcours redoutable, des passages alpins engagés (cabane des Rognes, Plan Glacier....) et un format allongé jusqu'à "environ 126km et 11000D+". Et des kilomètres façon Montagn'hard (dont le 100km classique fait 107km quand on le mesure un peu précisément). En retraçant le parcours prévu, j'arrive à....144km. Donc, en gros, ce que nous a prévu Olivier, c'est un genre d'Échappée Belle.
Malheureusement, le Général Hiver va s'en mêler en recouvrant les montagnes sous des quantités de neige jamais vues depuis 15 ans. Résultat, même à fin juin, tout ce fatras n'a pas assez fondu et les itinéraires prévus sont dangereux.
C'est donc un peu la mort dans l'âme, certainement, qu'un parcours "de repli" va être utilisé : en gros, une boucle d'une bonne vingtaine de kilomètres et 1600D+ va remplacer la petite boucle initiale par le Déchappieu, en redescendant sur les hameaux du haut de Megève depusi l'Épaule du Joly, puis en remontant au Mont Joux avant de redévaler sur les hameaux de St-Nicolas.
Mais dans l'intervalle, surtout, j'ai été confronté à un gros souci : à la suite de la NFL et d'un gros mois d'avril d'entraînement, une douleur persistante au genou gauche m'amène à consulter. Et le verdict tombe : chondropathie marquée du condyle externe du fémur, fissure horizontale du ménisque externe et, en cerise sur le gateau, chondropathie rotulienne.
Pour faire simple, une chondropathie, c'est le cartilage qui est abîmé au niveau de l'articulation, empêchant la bonne rotation fémur-ménisque. A terme, la dégradation du cartilage amène des débuts d'arthrose, un genou qui n'a plus la souplesse des jeunes années et des douleurs musculaires un peu partout, en conséquence.
Résumé rapide : c'est à peu près irrémédiable et le seul remède est : ne plus courir en montagne, surtout en descente, et limiter au maximum les chocs. Autant dire que la Montagn'hard, mais aussi tous les ultra-trails comme j'aime, ça va être compliqué.
Mais, chaque chose en son temps, je vais quand même essayer. Premier "remède" : quatre semaines de coupure totale de la course à pied, uniquement du vélo. J'ai en fait une caisse d'enfer : pendant ces 4 semaines, je ne vais cesser de battre mes records sur mes trajets vers le boulot à travers la forêt de Meudon. Je ne me fais pas trop de soucis pour le niveau d'entraînement.
Donc, zou, on y va.
Une Montagn'hard, j'ai toujours aimé prendre mon temps. Et je pense que c'est indispensable. En gros, il faut arriver le jeudi précédent la course, passer le vendredi à profiter du secteur du Val Montjoie, et garder encore tout le dimanche (la course se termine le dimanche en journée à mon niveau), pour rentrer le lundi. Cela fait partie de la fête.
La Montagn'hard est aussi un énorme rassemblement de la communauté Kikouroù. La course est devenue au fil des années, une référence dans notre petite communauté (élargie avec les amis des réseaux sociaux, les amis des amis, la famille des amis, les amis de la famille, la famille de l'organisateur, les amis de l'organisateur, tout le village de St-Nicolas).
C'est bien simple : en arrivant à St-Nicolas, nous ne croisons quasiment que des têtes connues, ce jeudi soir. Et il faut peu de temps pour improviser un repas....bien entendu au "Coin du Feu", le repaire habituel. Ce sera le moment des premiers debriefs avec l'ami Jacques, qui a passé sa journée à baliser en Beaufortain, sur le "parcours" inventé par Olivier pour agrémenter un peu le passage des Enclaves....parcours qui n'a qu'un défaut : y'a pas de sentier. C'est "dré dans l'caillou". Mon acolyte défricheur de colline, Steph "le Givré" s'est joint à nous, lui qui ne va pas ménager sa peine ce week-end pour donner le coup de main partout où c'est possible, malgré son genou bien démoli suite à un accident de piétaf.
Une bien belle soirée et une façon idéale de commencer le week-end. Je vous dis qu'une "pré-Montagn'hard", ça doit prendre son temps, ça doit durer, c'est aussi ce qui est bien avec cette course.
Du coup, le vendredi sera sur le même modèle. Nous traînons au chalet (hébergés à Megève, nous voyons tout l'envers du Mont Joly, de son arête, et l'Aiguille Croche...ainsi que le Mont Joux où nous passerons en début de course), puis l'après-midi va se dérouler à aller récupérer Raya à la gare, chercher les dossards, saluer quelques kikous, mais finalement rentrer rapidement au chalet.
Le challenge, c'est particulier cette année, est de se reposer avant un départ prévu à minuit. Et là, c'est clair : c'est TRÈS difficile. Je ne m'endors pas sur commande et je ne réussirai pas vraiment à faire un somme. Raya et moi sommes soignés comme des coqs en pâte par Elisabeth et Sophie et nous pouvons préparer notre barda bien tranquillement, mais rien n'y fait : pas de dodo.
Et.....je suis stressé comme jamais avant une course. Là où, en général, je ressens une certaine tension assez normale, c'est bien au delà. J'ai beau faire tout mon possible, la "blessure" (difficile de qualifier de blessure quelque chose que je ne vois pas vraiment et que je ne sens plus trop) me pèse. L'inconnue du début de course me pèse. Le fait de ne pas avoir pu dormir me pèse. Elisabeth l'a évidemment senti, mais elle ne peut pas y faire grand chose, à part me montrer tout son soutien et sa confiance, à la fois dans mes capacités et dans ma "raisonnabilité" (là, je pense qu'elle est moins sûre).
Nous partons donc assez tendus, avec Raya, très particulièrement moi. C'est quand même une chance, ça me fait une petite diversion qu'il soit là, mais lui aussi doit bien sentir que c'est très particulier.
Nous sommes très en avance, plus d'une heure avant le départ et du coup, St-Nicolas est quasiment désert. C'est très étonnant, même, on a vraiment l'impression que tout le monde vient au dernier moment.
Je n'ai pas trop souvenir des minutes d'avant la course. Là encore, c'est inhabituel : d'habitude tout me revient dans les jours qui suivent. Là, rien. J'ai du passer ces moments dans ma bulle, concentré sur une seule chose : vivement qu'on parte et que je sache. Je me rappelle avoir pensé plusieurs fois qu'on saurait très vite et me l'être imprégné dans la tête. Finalement, c'est peut-être ça, le problème.
Les fauves sont finalement lâchés à minuit. Drôles de fauves, quand même. On sent tout le monde impressionné par ce qui nous attend et ce, bien que le peloton soit largement composé de coureurs et coureuses d'expérience. Rien que chez les kikous, ce n'est pas du premier Mickey venu qui est là. Et pourtant, quel silence général.
Même les habituelles conversations de début de course s'éteignent plutôt vite (à l'exception, paraît-il, de la grappe Antoine/Cheville/Mazouth). Tomtrailrunner m'avait parlé de faire la course (ou la partie de course qu'il courra) ensemble, mais nous nous sommes perdus au départ et, dans mon drôle d'état d'esprit, je suis resté focalisé sur.....rien.
Qui plus est, contrairement au parcours classique, on va démarrer ici par 900 mètres de dénivelé positif directement. Au lieu de s'arrêter au Déchappieu, on monte jusqu'à l'Épaule du Joly, soit plus du double. Nous restons proches, avec Raya, il y a plus ou moins dans l'idée de s'épauler mutuellement (je suis censé être plus résistant sur la durée, il est très bien entraîné et je m'atttends à le voir filer devant à un moment).
Quand on peut enfin sortir les bâtons, je suis un peu libéré. Car, évidemment, nombre sont ceux qui les ont sortis immédiatement en dépit du règlement. Et, évidemment, quand on fait soi-même l'effort de les laisser sur le sac, ça énerve. Je m'applique toutefois à monter raisonnablement, à ne pas vouloir à tout prix dépasser furieusement.
La pente est très raide quasiment du début à la fin. Cette première côte est un bon aperçu de ce qui va suivre. Au final, elle est avalée en 1h17, soit un bon 700m/h, évidemment rapide pour ce type de format de course (à la fin on devrait monter à 400-500 au mieux). Le roadbook, trop optimiste avec 800m/h, prévoyait 1h06.
J'ai laissé filer Raya un peu devant, il a l'air bien en jambes. C'est maintenant le moment de vérité, me dis-je : la descente.
Je sais que si la douleur doit revenir, c'est en descente. Du coup, alors que je pensais surtout à bien monter, me voilà focalisé sur le genou gauche. La résolution est de descendre le plus à l'économie possible, en limitant les chocs à l'extrême, avec une foulée rasante.
Le terrain s'y prête plutôt bien car, à l'exception des 200 premiers mètres très très raides, la pente est assez raisonnable et sur des chemins presque carossables. Je me fais dépasser très régulièrement, c'est normalement bon signe que je m'économise bien. Je vois d'ailleurs passer Tom et Ponpon qui ne semblent guère s'économiser, eux.
Mais....l'esprit est toujours là, focalisé sur le genou et je commence à sentir une petite pointe qui apparaît sur l'avant : je retrouve les premiers signes qui, en mai, m'ont amené à chercher à comprendre le problème. J'ai beau ralentir un peu, forcer encore un peu plus une foulée rasante, cela s'installe, insidieusement.
Dans cette descente, je retrouve Raya qui a fait une pause technique (car, sinon, il allait plus vite que moi). On finit par arriver sur une route que j'avais repérée sur la carte : 1,5 à 2km de bitume avant le Planellet. C'est inhabituel pour la Montagn'hard, mais il n'y a pas d'autre moyen de passer. L'amusant, c'est qu'on est alors à 500 mètres de notre chalet où Elisabeth, Sophie et Alex dorment en attendant la course d'Alex, tout à l'heure à 6 heures.
Cette descente aura duré 50 minutes pour 640 mètres (768m/h). Difficile de comparer avec une vitesse de référence car la fin de la descente est à faible pente. Je suis en tout cas revenu pile dans le roadbook à 4 minutes près., en 2h08 pour 2h12. J'avais prévu lent dans la descente.
Un petit salut à Dominique et Dan, signaleurs à cet endroit et je discute un peu avec Dan : "prends-bien soin de toi, fais pas l'andouille".
Et on est aussi sec repartis pour l'ascension du Mont Joux, soit 600 mètres de D+ par des chemins d'alpage. Je suis surpris de l'espacement déjà conséquent entre coureurs. Il est vrai que nous somme un peu plus de 200, ce n'est pas beaucoup.
Je vois Raya progressivement faire l'écart avec moi sur cette montée. Je n'y force pas trop, d'autant que.....il y a toujours une petite pointe douloureuse sur le genou. Pour le reste tout va bien, même si j'ai tendance à bailler un peu souvent, ce que je n'estime pas être super bon signe.
Je monte à distance d'une coureuse belge (du moins d'après son tee-shirt) qui a un bon pas. Remarquez c'est tout à fait normal, car il s'agit tout simplement de la future vainqueur de la course, Magali Dujacquier.
A part cela, il n'y a vraiment rien de passionnant à dire que cette montée. La nuit est encore assez noire (la lune va se lever au sommet, en dernier quartier), on entend un troupeau autour, on est sur des alpages/pistes de ski et ça monte par un chemin vaguement carrossable. Pour ma part, contrairement à d'autres coureurs, j'ai bien aimé ce passage.
Mais....le genou me semble devenir raide sur les passages plus roulants. Je m'interroge. Je gamberge. Je finis par rattraper Raya qui me dit avoir ralenti car il sentait qu'il allait trop vite. Finir ensemble me permet un peu ude penser à autre chose et, nous voilà en haut de la deuxième des.....16 "bosses" que nous avons à gravir (j'ai recompté en montant, ça occupe). Il aura fallu 1h02, soit du 600m/h, bonne vitesse car la pente n'est pas énorme : environ les 2/3 de la première montée. On est pile dans les temps du roadbook au sommet.
Mais la descente vers Les Plans et son ravito démarre mal. Je ne sais pas, je ne sais plus, si c'est parce que je me focalise dessus, mais le genou commence à être vraiment douloureux. De plus, les 400 premiers mètres sont vraiment très raides sur une piste de ski en herbe, très glissante. Raya sort les bâtons et moi.....je ralentis fort.
En fait, sur cette descente, je suis un genou. J'ai l'impression, a posteriori, d'avoir été totalement focalisé dessus, que la moindre douleur amenait du négatif et d'avoir senti la gêne augmenter à chaque mètre.
Je me mets à marcher sur certaines sections, je me mets à ne plus penser qu'à ça et, fatalement.....les idées d'arrêter arrivent. Elles arrivent d'autant plus vite que, contrairement à mes courses précédentes, j'étais déjà inconsciemment à demi persuadé de ne pas pouvoir terminer.
Plus ça descend, plus je me sens galérer. Je me "vois" attendre le ravito. Je fais encore quelques aller-retours de type "continuera/continuera pas" mais je me dis en gros que je pourrai certainement pousser jusqu'aux Toilles, voire jusqu'à Bionnassay mais que je ne sens vraiment pas comment, dans ces conditions, je pourrai continuer. A posteriori, je suis sûr que je ne souffrais pas beaucoup à ce moment là. Mais ma tête, elle, souffrait. En fait, j'étais encore trop près des jours où j'ai appris ce qu'il en est réellement et la conclusion que tout devrait me pousser à arrêter définitivement l'ultra-trail.
Du coup, ça ne pouvait que pencher du mauvais côté.
Et donc, fatalement, en arrivant au ravito, je confirme ce que j'ai déjà dit en filigrane à Raya avant qu'il ne file devant moi dans cette deuxième descente : je me fais biper et je dis à la bénévole "je crois que je vais arrêter".
Je me donne encore quelques minutes, mais c'est un peu pour la forme. En fait, je me "viole" même un peu pour ne pas insister, pour ne pas me laisser trop de chance de changer d'avis.
Et je rends le dossard. Voilà le troisième abandon de ma carrière.
Un dernier salut à mon Raya à qui je dis tout de suite qu'on se retrouvera sur le parcours pour lui donner le moral et je file vite vite vite....avant de regretter.
Voilà, ma 4ème Montagn'hard est terminée.
Mais la journée ne fait que commencer...:-)
L'objectif est simple : passer une bonne journée.
Alors, bien sûr, il fauut commencer, de retour à St-Nicolas (ce qui n'est pas difficile, vu que j'ai abandonné à 1,5km du départ! Il suffit de rentrer à pied....), par expliquer à tous les copains et copines que j'y croise.
Envoyer aussi un message à tous ceux qui me suivent, et Elisabeth en premier lieu. Je vais recevoir des tonnes de message super gentils et, en tout premier, le sien, qui est....eh bien, plein de tous les mots qu'elle sait toujours trouver.
St-Nicolas se remplit en fait assez vite : les coureurs du 60km arrivent petit à petit et il y a presque autant de kikous que sur le 126km (enfin, 130, enfin 140, enfin l'ultra, quoi). L'avantage, c'est que je vais les voir !
Je retrouve aussi très vite Elisabeth, Alex et Sophie. Alex est bien stressé : c'est son premier gros trail en montagne. Moi je suis hyper confiant pour lui : on a couru ensemble, il s'est entraîné très soigneusement (y compris sur notre Sainte Colline du Mordor), il a tout pour réussir.
L'avant-course passe très vite. Au contraire de cette nuit, je suis détendu, presque libéré et je n'ai qu'une idée fixe : en profiter au maximum....et de la course, et des paysages, et des copains, et d'Elisabeth et Sophie. Autre idée fixe : retrouver mon Raya en route et l'aider si possible car on sait bien que ce sera difficile et que je l'ai laissé un peu tout seul avec le problème.
Alors tu vois, je monter cooooooome ça !
Nous suivons donc ce départ du 60km, puis allons nous poster assez vite au premier point de passage, aux Plans. Me voilà de retour là où j'ai arrêté il y a moins de 3 heures....mais, même pas de regret.
"Où est le Bauju ?"
Curieusement, nous sommes tout seuls, tous les trois. J'avais souvenir de plus de suiveurs sur ce point de passage qui est trivial.
A pu le ravito !
Et nous allons voir défiler tout le peloton : impressionnant, d'ailleurs, de voir les écarts qui existent déjà, au bout de 45 minutes. Il y a à peu près 1/2h entre le premier et le dernier, voire même plus. Elisabeth va se régaler à faire de belles photos des kikous, pendant que Sophie et moi nous postons à un carrefour dans le hameau, car on a vu les premiers y hésiter un peu. Le balisage était effectivement perfectible à cet endroit là...:-).
Gros kiff de voir défiler tous les copains, bien entendu...et j'en profite pour faire quelques dizaines de mètres avec certains d'entre eux. On n'y peut rien : les fourmis dans les jambes, quoi...
Ch'ti Gone tel le vent du désert.....
C'est Bart qui va fermer la marche, d'ailleurs, car il a décidé de faire toute cette MH60...en marchant. Et il va évidemment faire un pacman de dingue car un Bart qui marche, ça envoie du lourd
La suite du programme est ce qu'avait prévu Élisabeth : aller voir passer l'ultra à Bionnassay. Évidemment, initialement, c'était pour me voir...:-)
Cette petite transition me permettra de noter des informations intéressantes pour peaufiner le « roadbook suiveur » de la Montagn'hard : en premier lieu, la route de Bionnassay est empruntée par la course sur environ 500 mètres après Bionnay, donc il faut être très prudent pour les coureurs. Et cette route est...très étroite, c'est peu de le dire. Nous aurons l'occasion d'en reparler.
Le Joly depuis Bionnassay : "dire que dans 10h je vais devoir monter ce truc"
Mon roadbook annonçait un passage à 8h30. Nous sommes environ à 7h45 au village : l'ambiance est assez calme. Très peu de spectateurs, il est donc (encore) faile de se garer. Une quarantaine de coureurs sont passés au ravito. Je discute un peu avec les bénévoles, ce n'est pas encore l'heure de pointe.
Llamas!!!
Élisabeth et Sophie se sont postées à l'arrivée du chemin qui descend du Prarion et, au bout de 15-20 minutes, comme je ne tiens pas trop en place, je décide de partir à la rencontre des copains de la course.
"Alors, on passe là, puis là, puis là"
Je vais faire le « petit chien » pendant une bonne heure, sur ce chemin ! Montée de quelques centaines de mètres, rencontre d'un kikoureur, redescente avec lui (ou elle : coucou Nat!), mini-assistance au ravito pour ceux que j'accompagne jusque là, prise de nouvelles des uns et des autres, je ne vois pas le temps passer.
Pourtant, je surveille la montre : mon Raya devrait bientôt arriver. Mais....je vais voir défiler un peu tout le monde : Yves, Antoine et Cheville, Mazouth, Nath, Tom et Ponpon (pas dans cet ordre !)...mais point de Raya.
Les écarts sont impressionnants. En remontant la côte, je peux passer plusieurs minutes sans rencontrer personne. Après avoir accompagné Nath sur quelques centaines de mètres et qu'elle m'ait annoncé « Raya n'est pas très loin derrière », je monte, monte, monte, monte, mooooooooooonte. Mais de Raya, point. C'est assez bluffant et inquiétant, ces écarts. Je finis d'ailleurs par appeler Élisabeth et on convient que je me fixe 9h30 et que je redescends si je ne le vois pas. L'air de rien, je suis monté de plus de 200 mètres. J'annonce cela aux (rares) coureurs que je croise : « 200D- et c'est le ravito ». Tous ceux avec qui je fais un bout de chemin me disent avoir eu le même problème : gros coup de barre sur la fin de nuit, et envie de dormir. Beaucoup marchent déjà dans la descente : les quadris commencent déjà à souffrir.
Finalement, Raya va arriver pile à l'heure limite que je m'étais fixée. Je crois que ça lui fait plaisir de me voir...:-). Il a eu un gros coup de moins bien, lui aussi, avec endormissement. Il dormira d'ailleurs 1 ou 2 heures plus tard, dans la montée du Mont Lachat. Élisabeth et Sophie sont bien contentes que je l'aie trouvé car ça commence à leur faire long.
Je finis de faire l'assistance de Raya au ravito, je papote aussi avec Jerry qui passe, environ 15ème du 60km (cela fait déjà 15-20 mintues que les premiers du 60km sont en train de passer). Et je rejoins enfin mes super suiveuses à la voiture. C'est qu'on a un programme serré.....et, ce que je n'ai pas vu, c'est que ça commence à être un bazar géant, dans Bionnassay, avec tous les suiveurs du 60km qui débarquent.
C'est donc direction Miage, maintenant. Parking de la Gruvaz bien plein, mais on réussit à se poser et nous voilà partis pour 400D+ d'ascension. On ne dira jamais assez le courage des suiveurs qui viennent nous voir en des endroits improbables sur nos courses. Parce que, bon, les Chalets de Miage, c'est beau comme tout, c'est champêtre, c'est vert, y'a du monde....mais c'est 1h à 1h30 de grimpette selon chacun.
Par contre, quel accueil à l'arrivée ! Mon pote Steph le Givré met l'ambiance à chaque arrivée de kikou sur le ravito, repris en choeur par tous les bénévoles. Je pense qu'on doit savoir jusqu'au Dôme de Miage que je suis arrivé sur ce ravito avec Elisabeth...:-).
Nous allons y rester un temps fou, ce qui va permettre à Élisabeth de faire des tonnes de belles photos des kikoureurs qui, bien mieux que mon bla-bla, permettent de faire sentir la chaleur humaine qui existe à ce ravito.
Les têtes de course sont déjà passées depuis un moment, mais nous allons profiter d'un grand nombre de passages de dossards bleus, vert et dorés.
J'ai prévu d'aller à la rencontre d'Alex, mais il me faudra au moins 1/4h pour décoller car à chaque fois que je veux partir, il y a un kikoureur qui arrive, d'où papotage, remplissage de flasques, de poches à eau...on essaie de faire un ravito 4 étoiles.
Une fois décidé, je vais remonter au moins les 3/4 du Tricot avant de tomber enfin sur Alex qui s'est trouvé le meilleur des compagnons de route, à savoir mon Patoche, le patfinisher des familles. Et il paraît que ça a causé Kalenji pendant un sacré moment. Tous deux sont en belle forme et nous allons faire une descente de très bonne qualité. Et comme je pense uniquement à en profiter et pas à me demander si j'ai mal....eh bien je descends tout à fait bien. C'est juste à la fin qu'Alex nous largue : je pense qu'il est impatient de retrouver quelqu'un au ravito..:-)
On s'occupe évidemment bien d'eux. Alex est sage : il prend le temps sur ce ravito clé pour manger, bien boire, souffler un peu. Il est vraiment bien et à cet instant je sais qu'il va aller au bout (ça sera un peu plus dur plus loin, mais y'a toujours un moment où c'est plus dur !).
De mon côté, eh bien je suis impatient de retrouver Raya. Je vois l'heure qui tourne. Nous sommes arrivés à 12h30, cela fait 2h qu'on est là, et toujours pas de Raya, alors qu'Antoine, Cheville, Mazouth, Nath et beaucoup d'autres coureurs du 126km sont passés. Je commence à voir arriver la BH de près. IL était déjà proche du roadbook JALBHAC, Raya, à Bionnassay, et j'ai peur du gros coup de dur sur l'immense section Bionnassay-Miage.
Je repars donc aux taquets : il faut sauver le soldat Raya ! Et puis, tant qu'à faire, il faut aussi se faire un peu plaisir...:-). En montée, j'ai toujours tous mes moyens. Au final, 55 minutes pour monter les 600D+, mon meilleur temps (bon, OK, la seule autre fois où je l'ai monté, c'était sur la TDS!) alors que je m'arrête régulièrement pour discuter avec les coureurs qui descendent.
Il y a de moins en moins de dossards bleus qui passent et ils sont de plus en plus mal en point. Déjà quand nous étions arrivés, les coureurs du 126km étaient extrêmement marqués. Beaucoup étaient à court d'eau, parfois depuis plus d'une heure. Tous mentionnaient la grande difficulté de l'ascension du Mont Lachat (qu'est-ce que ça aurait été avec les Rognes!).
J'essaie de demander aux derniers coureurs croisés en haut s'ils savent s'il reste du monde derrière, mais évidemment, c'est difficile pour eux de savoir. Et même en haut, les bénévoles n'ont pas d'infos. A la radio, on n'entend absolument pas les serre-file (par contre on entend bien Jacques et Christian sur le Mont Joly, c'est rigolo....si je ne me retenais pas, je papoterais bien un peu avec Jacques et bottle).
Bref.
Ça pèle sa mère.
Les types autour, ils sont équipés matos obligatoire toussa et moi j'ai.....euh, bin des bâtons. Pas génial pour se protéger du vent les bâtons. En passant, je jette un petit oeil sur le genre du putain de sentier ridicule de mierda qui part vers Plan Glacier depuis ce Col de Tricot : bin, moi je vous dis que c'est pas un mal qu'on ne l'aie (enfin, qu'ILS ne l'aient) pas fait car c'était pas 44 finishers (spoil!) qu'on allait avoir, mais douze.
Bref.
Ça pèle sa mère de chez pèle sa mère. Et le Raya qui n'arrive pas. De temps en temps, une espèce de zombie émerge de la montée du Tricot. Maintenant, on a tous les types de zombies : les zombies dorés de la soi-disant "course enfant" (allez juste leur dire ça à cet instant, tiens!), les zombies verts de la "raisonnable (le premier qui y dit qu'il est raisonnable sans se faire embrocher gagne une Tome des Bauges) et les ultra-zombies bleus, les zombies de compétition, les Thriller du trail , les Poultrygeist du Tricot, Les Walking Dead de St-Nico....mais de Raya, point.
C'est la Nuit du Raya Perdu à 15h50, ce samedi.
Et soudain, tel le Phénix, irradiant dans la lumière éblouissante de l'Astre du Jour, tel le Phébus de la Yaute.....notre Grand Raya qui, au contraire du Grand Yaka, n'est pas flanqueé de Ceci et Cela, apparaît.
Un peu chiffon, quand même, le Rayounet. Chiffonné. Chi-fou-mi. En fait un genre d'épave décomposée, avec certes la flamme du Fier Torupe qui luit toujours quelque part.
M'enfin, elle luit de loin, la flamme. Un lampignon. Un étoile de 25ème magnitude.
"J'étais sûr de te trouver là". Alors là, il me la coupe, l'autre....Et la voilà parti à me raconter qu'il n'attendait qu'une chose : qu'on se retrouve à un moment ou un autre parce qu'il savait bien que j'allais me dépatouiller pour le faire. Mordor un jour, Mordor toujours.
"Bon, c'est pas l'tout mon Raya, mais là, pour la BH, t'sé, c'est mort de chez mort". En plus ça fait déjà 10 minutes que je dis aux cadavres de coureurs avec qui je papote à ce col, qu'il va leur falloir 40 à 50 minutes pour descendre.
Et que vu qu'il est 15h49, la BH est dans 26 minutes, donc c'est mort. Mort de chez mort. On rentre pépère, on boit une bière, on profite de la soirée, épissétou. Mort.
"Bon, allez Chris, je me refroidis, j'y vais". "OK, mon Raya, on y va, fais gaffe, c'est raide au début, va pas tomber".
Va
pas
tomber.
Méheuuuuuuuuuu ? Il fait QUOI, le Raya, là ? Le mort-vivant sur pattes, le cadavre déliquescent et flapi ?
Méheuuuuuuu, t'arrêtes de me semer, Raya, j'ai un genou qui est censé être en compote.
Il est sourd, cet affreux. Il dévale. On avale tout : randonneurs, dossards dorés, dossards vertes, dossards bleus, cailloux, veau, vache, cochon, couvée. Rayaaaaa! Mon record de descente de Tricot, c'est 25 minutes (en fait, je me trompais, c'est 19) mais tout frais et pimpant, pas en mode mort-vivant.
Sauf qu'il a oublié qu'il était mort-vivant, le Raya. Il veut faire sa peau à cette BH, il ne pense qu'à ça. Et bim, me revoilà transformé en pacer dézingueur de BH. C'est le défi, qu'il arrive à passer cette foutu BH. Et vas-y maintenant que je te passe devant et que je fais le rythme : tu l'as voulu, Raya, tu l'auras, mais tu vas te dépouiller un peu....
C'est rigolo, ça sent la fin de journée, le crépuscule du trailer sur cette descente : les randonneurs et les suiveurs redescendent tranquille, les derniers coureurs vont tranquillement vers leur destin et le 4x4 de rapatriement......et on est là, nous, à dévaler comme des timbrés juste pour le fun.
22 minutes, qu'on va mettre. On arrive 3 minutes avant la BH. Raya fonce pointer (on nous annonce que la responsable de la BH ne rigole pas avec).
"Non, mais euh, là, tu continues?"."Oui, je suis claqué mais autant continuer".
Bon.
Le choix est vite fait, je continue avec. OK, c'est un peu limite règlement, Olivier, m'enfin bon, on est les derniers de la Montagn'hard, on va se le permettre.
Je tiens Elisabeth au courant : "avec Raya, on repart, je continue avec lui vu que, de toute façon faut rentrer sur les Contamines".
On repart.....juste devant les serre-file, avec un autre coureur, du 63km. L'idée globale est de voir comment est Raya et s'il peut raisonnablement continuer. Et y'a une petite partie de moi qui se dit que continuer avec lui, ça serait cool. Bon, un bref échange de SMS avec Elisabeth me convainc que, non, ça serait pas cool. Mais bon, j'ai le droit d'être un peu bête, hein ?
On repart donc....devant les serre-file. Sauf que, autant Raya volait dans la descente, autant là l'épuisement qu'il montrait en haut du Tricot n'a pas disparu par magie. Il aurait fallu qu'il se pose et dorme 30-45 minutes au minimum. Je comprends donc vite, en passant mon temps à essayer de faire le tempo sans monter trop vite.....qu'il est complètement déraisonnable d'imaginer repartir en direction de Tré la Tête dans cet état.
Nous aurons rapidement la discussion au début de la redescente vers La Frasse et Raya dit de lui-même que, non, il ne se voit pas repartir dans Armancette comme nous venons de monter le Truc. Il ferait mourir d'ennui sur place les serre-file....tout ça pour forcément arrêter au Pontet.
Bref, c'est simple, on descend à La Frasse, on indique aux bénévoles, postés là, son abandon et on finit d'arriver aux Contas pour la Meilleure Bière du Monde.
Entretemps, j'ai repris des nouvelles d'Alex et j'en ai aussi donné à mes Super Suiveuses, bien sûr. Ils se sont vus au Pontet et, certes Alex n'est pas alors au mieux, après une descente difficile et....une descente alimentaire tout aussi difficile...:-).
Le rassemblement des troupes se fait aux Contamines, ce qui permet, au passage de s'offrir la Deuxième Meilleure Bière du Monde. Cerise sur le gateau, Elisabeth et SOphie reviennent avec.....tikrimi. Eh oui, il est venu tout exprès de son Bugey pour voir les amis sur la course ! Quel plaisir de se revoir après s'être quittés l'an dernier, sur le marking de Champéry sur la Swisspeaks. On sait qu'on fait un bien beau sport mais c'est quand même unique d'arriver à se faire des amis en si peu de temps....et de garder ces connexions même en se voyant si peu. Merci en cela à Kikourou, aux réseaux sociaux divers et tout ce qui va avec.
Et la journée du suiveur n'est pas terminée ! Nous savos qu'Alex est reparti du Pontet : il suffit donc de calculer un peu....et je peux aller le voir sur le passage du parcours, en contrebas des Contamines, le long du torrent. Et allez, 50D+ supplémentaires....
Et comme tout est bien calculé, il me suffitt d'attendre quelques minutes pour le voir arriver, flanqué de sa nouvelle connaissance, Nordine....client de son Decathlon ! Je crois que cela lui fait un petit peu de moral supplémentaire avant la difficile dernière côté, à Alex.
Et enfin, après cela, après les aurevoir de rigueur avec tikrimi, il ne nous reste qu'à rentrer à St-Nicolas...que nous avons quitté il y a une douzaine d'heures !
Difficile de décrire par le détail cette fin de journée. Ce ne sont que retrouvailles avec les amis bénévoles, les amis coureurs qui étaient sur la Moins'Hard, ceux qui sont déjà arrivés sur le 63km, ceux qui ont mis le clignotant à droite sur l'ultra. C'est là qu'on commence ausis à réaliser le carnage qui se produit sur l'ultra : la grande majorité de ceux qui ont pu poursuivre jusqu'à la bifurcation votn décider de rentrer au bercail, après 83km plus que difficiles.
Nous attendrons finalement Alex avant de rentrer. Alex qui nous fait une superbe course, qui savoure son arrivée partagée avec Sophie (et un peu nous...;-) ) et qui, voilà, est désormais comme son beau-père il y a 5 ans apès sa première Montagn'hard. Je ne peux que lui souhaiter de connaître les mêmes joies en course, il a tout pour cela.
Il est finalement difficile de s'arracher de St-Nicolas, mais la fatigue nous rattrape : nous sommes debout depuis 36 heures, avec Raya, avec un repos tout relatif. Elisabeth et Sophie ont tout donné dans le suivi et je mesure à nouveau combien ces journées sont éprouvantes pour ceux qui nous accompagnent sur nos courses. Je ramènerai tout ce petit monde à Megève avec un peu de difficulté : il n'était pas loin d'y avoir des bouches d'égoût au milieu de la route du chalet, sur la fin....
Evidemment, il faut qu'on y retourne. Je sais, à l'expérience des éditions précédentes, que le dimanche, sur la Montagn'hard, c'est LE moment de partage de la communauté Kikourou. C'est là où tous se racontent leurs aventures, refont la course, félicitent les derniers finishers de l'ultra, etc.
Justement, les derniers finishers. C'est simple : quand nous arrivons en milieu de matinée, il y en a eu une petite quinzaine ! Les remontées d'info de la course confirment l'hécatombe : un peu plus de 40 coureurs encore en course, sur 211 au départ. Chez les kikoureurs, il en reste.....4. Même Antoine et Cheville, que je voyais solides comme des rocs, ont mis le clignotant aux Tappes. Même Zorglub, que je plaçais sur le podium....a bifurqué sur 83km/
Les rares finishers (on attend parfois 30 à 40 minutes entre deux coureurs) sont extrêmement marqués. Ils arrivent souvent en petits groupes, qui se sont constitués dans la nuit, pour arriver à gérer l'immense solitude qu'ils ont du connaître. Contrairement aux calculs d'Olivier, le premier, niko3006 (je l'avais aussi mis sur le podium) est arrivé en pleine nuit, avec une avance énorme. Le deuxième est arrivé quand le jour se levait. Impressionnant.
Le gang des « lyonnais » refait la course
Le village, petit à petit, ça devient le Grand Rassemblement kikou. On refait le monde devant des cartes (comment faire une Montagn'hard encore plus dingue que celle-ci) ou on refait la course (comme finir une Montagn'hard aussi dingue que celle-ci), on profite des (rares) arrivées de finishers (une toutes les 1/2h), on compare la Tome des Bauges à la Tomme de Savoie, bref rien que de l'utile et de l'indispensable.
Alors, tu vois, l'Olivier, au début, il voulait passer là, et là, et là
Alors, Mag, pour le Beaufortain, ça sera là, et là....
Y'en a, du Raid 28, au compteur, sur cette photo
Et on n'oubliera pas les moments forts bien sûr, dans lesquels je mettrai toutes les arrivées de ceux qui ont vaincu le Monstre et ont même eu droit à voir le Beaufortain de jour. Moments forts où je placera particulièrement l'arrivée de notre FWN nationale, que je n'ai pas pu m'empêcher d'aller voir en avance de phase, en montant jusqu'au Plan de la Croix, histoire de vérifier que je devrais vraiment me mettre au kilomètre vertical.
Un bien beau moment que les retrouvailles avec notre guerrière du Val Montjoie qui a illuminé la ligne d'arrivée de son sourire, bien capté par Elisabeth et Jacques.
Le premier, "notre" niko3006, et la dernière arrivante
Il fallait bien une longue, si longue journée finale (les podiums à plus de 17 heures!) pour conclure ce beau, si beau week-end, partagé, encore, avec tant d'amis et de proches si chers à mon coeur.
Un dernier ultra ? Probablement pas. Un ultra raté ? Sûrement pas. Une dernière Montagn'hard ? Vous rigolez, j'espère...
A bientôt, St-Nicolas !
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17 commentaires
Commentaire de jpoggio posté le 31-07-2018 à 19:02:48
Encore une Montagn'hard inside avec de vrais morceaux de fruits rouges dedans.
(Bien mûrs, les fruits...;) )
Commentaire de Olivier91 posté le 31-07-2018 à 22:09:52
Tous ces récits témoignent que la Montagn’hard n’est pas une course, c’est une usine à bonheur. Tout ce que je cherchais en la créant. Merci de tous vos témoignages qui sont un trésor qui vaut tout l’argent du monde!
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 31-07-2018 à 22:26:25
Merci à ton genou pour t'avoir permis de rester avec nous ! Se faire assister par Bubulle sur un ravito, c'est de la Montagn'Hard 4 étoiles, ça!
Merci pour ce très beau "behind the scene".
Commentaire de Corne de chamois posté le 01-08-2018 à 09:33:46
Depuis le temps que je souhaitais lire un récit de bubulle...et bien c'est fait et non sans mal !!!
Bon dans la catégorie des récits ennuyeux les meilleurs sont ceux du bouk, là pour le coup c'est ennuyeux, mais ce qui reste le plus troublant c'est l'égocentrisme de ce récit, on compte pas moins de 154 "je", c'est dingue cette obsession de nombrilisme que tu as, c'est une maladie ? c'est peut être ce qui cause ton problème de genou ???
Commentaire de bubulle posté le 01-08-2018 à 15:41:49
Tu vas rire, Corne, mais je pense souvent à tes commentaires sur ce sujet quand j'écris mes récits. Le problème d'un récit de course, quelque part, c'est qu'il est de facto centré sur celui ou celle qui l'écrit, c'est quand même un peu le concept même de la chose : "je" raconte la façon dont "j'" ai vécu la course.
Donc, oui, cela se sent dans ces récits que j'écris, c'est comme cela, il faut un peu faire avec, j'en ai peur...:-). Faut pas oublier aussi que je me sers souvent de ces récits pour retrouver des moments que j'ai vécus et appréciés, donc quelque part, le lecteur cible c'est aussi moi (on peut pas fair eplus égocentré, c'est-ce pas?). Tu verras, quand on sort de l'adolescence, on aime bien parfois se rappeler les choses du passé....:-)
Mais je suis sûr, mon cher Cornounet d'amour, que ça te fera plaisir de penser que tes commentaires sur ce travers me reviennent parfois et que, peut-être, grâce à toi, ces récits sont moins égocentrés qu'il n'auraient pu l'être sans ta sourde influence. Dingue, non ?
Commentaire de Corne de chamois posté le 01-08-2018 à 16:31:26
ok vu
Commentaire de philtraverses posté le 01-08-2018 à 09:43:54
récit parfaitement complémentaire de celui de FWN. N'en déplaise à la corne qui ferait mieux de regarder la poutre qu'il a dans l'oeil avant de regarder la paille dans le tien, "Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil", je ne trouve pas ton récit égocentrique et narcissique, bien au contraire. J'espère que ton genou se rétablira pour te permettre d'assouvir ta passion
Commentaire de Corne de chamois posté le 01-08-2018 à 10:17:21
BON J EXAGÈRE SUR L ENNUI DU RÉCIT CA VA Y A QUELQUES PHOTOS SYMPAS
PUIS C EST TOUJOURS COOL DE VOIR LES BONNES TÊTES D ALBA DE NAMTAR DE FWNATH DE LARCLUSAZ ET DE CHEVILLE DE MIEL
PAR CONTRE 154 "JE" C EST ABUSE ET JE N AI PAS COMPTE LES "MOI", "MA", "MON", "MES"
CA MÉRITAIT JUSTE D ÊTRE SOULIGNE
Commentaire de Benman posté le 01-08-2018 à 10:49:47
Salut la Corne.
Je ne vois pas en quoi faire un commentaire blessant comme tu le fais apporte quoi que ce soit ni ne grandit son auteur. Tu as le droit de penser ce que tu veux, mais intervenir ici là comme ça, franchement... même pour faire le troll...
Commentaire de Mazouth posté le 01-08-2018 à 11:03:34
Ton arrêt a sûrement été une sage décision, en tout cas ça ne t'a pas empêché de bien rentabiliser le week-end ! Bravo et merci à la team Bubulle ;)
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 01-08-2018 à 15:03:05
Il faut un certain courage pour faire un récit à la suite d'un abandon. Ce reportage comme celui de Jacques apportent un éclairage intéressant car à la fois dedans et dehors.
Quant aux critiques sus-écrites, je note qu'en coinçant la bulle, il est bien facile d'écorner la réputation d'autrui. Comme on dit en Ecouves : «Si ton voisin lève son regard et que tu vois la poutre dans son oeil, c'est que tu ne vas pas tarder à la recevoir sur le crâne.»
Commentaire de Stéph le givré posté le 01-08-2018 à 22:55:41
Bravo Christian pour cette sage décision. Ce genou qui petit à petit t'a rempli la tête et tu ne pensais plus qu'à lui et plus à ta course. Regarde toutes ces montées dans la journée, notamment tes aller retour au tricot pour aller à la rencontre de kikous où ton genou t'a laissé l'esprit tranquille.
Je te souhaite de belles courses dans le futur,avec toujours des CR avec ta précision légendaire.
Commentaire de Benman posté le 01-08-2018 à 23:36:21
Toujours un plaisir de te croiser dans les réunions de famille avec un spécial coucou à Super suiveuse de choc. Ton récit décrit très bien comment d'une déception tu as su passer à une super fête de famille. Bravo pour cela.
Commentaire de TomTrailRunner posté le 02-08-2018 à 09:04:19
J'aime bien cette avalanche de "je", de "nous", de "prénoms/pseudo" : c'est tout l'âme de kikou.
Merci Chris
Commentaire de Gilles45 posté le 02-08-2018 à 13:04:58
Merci pour ce récit Bubulle
Les récits – notamment les tiens – ont une grande importance pour moi car ils m’ont souvent incités, motivés, rassurés, inquiétés, fait marrer…avant de m’inscrire sur une course.
Tes récits du GR73 et de l’EB sont à la genèse de mes projets ainsi que ce de Numax, Cheville, Vik…
Donc merci !
Mon premier récit sur Kikourou fut rédigé suite à mon seul abandon (CCC2016)…c’est courageux de le faire et une sorte d’exutoire aussi
Ma seule frustration : la Montagn’Hard correspond systématiquement aux traditionnelles vacances familiales en Corse…dommage
Récupère bien, soigne le genou et puis…ultra trail ou pas il y a plein de façon de vivre l’aventure et la montagne
Gilles
Commentaire de DavidSMFC posté le 02-08-2018 à 18:08:01
Toujours un régal de te lire Christian, malgré la déception que tu n'ais pas pu aller au bout de cette MH que tu attendais tant.. ! Mais avec toutes ces aventures, c'est presque comme si tu l'avais faite intégralement tant l'expérience est fournie. ça donne tellement envie de vivre ce genre de moments ! ;-)
Commentaire de Bérénice posté le 05-08-2018 à 00:18:27
Merci pour ce joli récit où on reconnaît bien ta philosophie de vie. J’ai souri de repenser que Raya et toi aviez même eu une pensée pour moi avec votre bière :-))
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