L'auteur : ejouvin
La course : Ultra Trail di Corsica - 114 km
Date : 7/7/2016
Lieu : Corte (Haute-Corse)
Affichage : 3161 vues
Distance : 105km
Objectif : Pas d'objectif
Partager : Tweet
22 autres récits :
La Restonica, une course découverte en décembre 2015 à travers un flyers imprimé sur une imprimante (laser ?) noir et blanc et déchiré à l'arrache sur un coin de table. Le truc qui sent l'artisanale à plein nez. L'accueil des personnes sur le stand laisse entendre ce doux accent Corse. Mais à cette époque, je n'y prète pas attention. Puis, au moment de choisir une course pour l'été, je la regarde de plus près avant de faire le lien avec le flyer.
Bon, après quelques réflexions et constats sur les courses de l'année, je me laisse tenter. Cela sera fait dans le cadre de vacances. Une petite semaine en Corse avec une grosse course au milieu, voilà le décor est planté.
Bon, on ne va pas y aller par quatre chemins, la préparation commence mal. Pour des raisons obscures, je me trompe d'un jour et tout est décallé. En gros, je croyais la course le 6 au soir, avec une arrivée dans la matinée (enfin super tôt) le 8. Donc, un retour le 9 et deux jours de repos et c'est "parfait". Je me doute que la course sera hyper difficile, et je pronostique un petit 30h après de ceux qui me demandent. Mais bon, ça, c'est pour faire genre à la fin de la course, si je termine, car je préfère un petit 25h.
Sauf que la veille, soit le 5, je me rends compte que la course est le 7, et que l'avion le 9 à 8h40, c'est injouable. en catastrophe, nous réservons une journée de plus pour la voiture, une nuit supplémentaire sur Ajaccio du 9 au 10 et décallage de l'avion d'une journée... Comment ai je pu me tromper autant ? Signe avant coureur...
Donc finalement, nous sommes le 7 et le départ est donné à 23h30... Pas facile comme horaire, et il faut absolument que je dorme l'après midi. Sauf que les températures affichées sur les pharmacie sont de l'ordre de 41° au soleil, et 34° à l'ombre. ca va être chaud chaud.
La sieste n'aura pas vraiment lieu, et c'est déjà une première erreur. Impossible de dormir malgré un tour de France. L'heure approche, tee shirt manches courtes et short mais il fait terriblement chaud. La pression est bien montée d'un cran mais je n'en laisse rien paraître.
Sur la ligne de départ, toujours cet accent chaleureux du speaker qui nous encourage et nous démarrons dans Corte. Nous traversons la ville via la rue principale où beaucoup de gens nous applaudissent. Petite montée vers la citadelle et op c'est parti pour la première difficulté.
Punaise, c'est raide mais heureusement pas trop technique.... enfin ça on le dit après coup quand on connait une partie du reste. La chaleur faisant, cumulée à l'inconscience, je pars trop vite. le cardio est trop haut. Je tente de réduire l'allure, de diminuer ce putain de cardio mais rien n'y fait. "Poussé" par l'arrière, et "aspiré" par l'avant, je vais commetre la deuxième erreur sur cette montée en me disant que je vais bien réussir à ralentir les battements cardiaques au fil du temps. mais le mal est fait. Voilà comment flinguer une course dans la première heure. Je sue à grosse goute, je bois beaucoup, c'est assez terrible cette chaleur.
Pourtant, je l'avais bien vu sur la Montagn'Hard la semaine précédente. La course devait commencer à 70kms, pas avant.
Je m'amuse à constater que sur cette course, il faut raconter son expérience sur "La Diag". Dans ce peloton, tu es quelqu'un si tu as fais cette course, ça change de l'UTMB.
Bon finalement, j'arrive en haut de la bute, 1h47 de course pour même pas 7kms, mais près de 1300m D+. Pas terrible la vitesse ascensionnelle, je suis loin des performances de certains et de leurs entraînements plubliés ici ou là.
Le premier ravitaillement est chaleureux, ce sera le cas pour tous les autres, enfin ceux que j'ai vu. Allez, on prend son temps pour déjà remplir les gourdes et manger. Par chance, je suis pas mal entouré de féminines, ce qui doit me permettre de réguler l'allure.
A la sortie du ravito, on va descendre un petit peu pour mieux finir la grimpette. Chemin plutôt sympatique mais, nous sommes déjà plusieurs en difficulté. C'estv une route 4x4 complètement défoncée, avec un différentiel important entre les deux bords. Les 4x4 des bénévoles ont plutôt intérêt à être puissant pour monter. S'en suit une petite descente technique (heu avec le recul, pas trop) puis la route 4x4 très facile où l'on peut courir tranquille. le cardio est descendu vers la cible souhaité, enfiiiiiiin.
Après déjà 3h de course, le deuxième ravito est atteints. J'y rejoins une féminine dont j'avais repéré le dossard inférieur à 20, donc une favorite. Les classements donnés par les bénévoles sont assez approximatifs, mais me confirme mon ressenti, j'ai pas mal repris de monde.
Suite à ce ravitaillement, nous plongeons dans une descente sympathique, un peu technique mais pas trop, de quoi m'amuser. A ce moment, je suis content d'être dans la course, c'est difficile oui, mais pas trop pour mes capacités. Nous sommes toujours dans la nuit et les sentiers sentent super bons, un vrai régal.
Lors de la remontée, j'entends au loin les bénévoles avec des "pam" qui brisent le silence de la nuit. Nous sommes déjà pas mal éparpillés. Nous cheminons dans les arbres, sur un joli single. Et arrive enfin le troisième point de contrôle. Je n'aurai quasiment vu personne entre les deux points. Encore une fois, les félicitations (un peu trop tôt) et les encouragements.
Il reste à finir la grimpette et nous nous retrouvons sur un plateau au milieu des vaches. Je me surprends à pouvoir courir un peu plus vite que les autres et je compte les dépassements. Ca fait plaisir car je me rapproche d'un classement qui me satisfait.
Une fois le plateau terminé, op une descente un peu sableuse. enfin, c'est l'impression que j'en ai tellement je remplis mes chaussures de petits déchets. Mais la descente commence à se faire plus technique pour moi. Pas mal de cailloux, quelques racines. Finalement rien d'impressionnant, mais cela suffit à une féminine pour me reprendre. Je l'invite à passer, ce qui se ferra naturellement alors que je tire tout droit dans un virage. c'est un mal pour un bien, car je vais prendre son pas et poser mes pieds aux mêmes endroits qu'elle. Cela me rassure et la descente est mieux réalisée grace à ce lièvre.
Au détour d'un virage, un concurrent à terre, cheville en vrac. Une féminine est avec lui. Nous les laissons après avoir pris des nouvelles. La féminine ne perdra pas trop de temps pour nous reprendre et nous finissons la descente ensemble.
Le jour se lève, et nous atteignons un village. Je me laisse toujours guider, car celle qui m'avait repris au début de la descente, a terminé la course ne 2015 dans le temps de 26h. Le rythme est un peu fort pour moi, je me laisse un peu décrocher dès que cela monte, mais revient sur le plat sans "forcer".
Bon, sauf qu'au bout d'un moment, plus de rappel de balisage, plus de marques au sol... Donc retour en arrière et c'est pas loin de 15 minutes de perdues, faut contrôler sur la trace GPS mais c'est le tarif je pense pour 2kms.
Cette partie n'est pas la plus plaisante. Du bitume autour d'un lac, mais nous allons croiser une petite famille de cochons, qui a autant peur de nous que nous avons peur d'une charge, 4 petits dans la famille...
Et voilà, premier ravito CALACUCCIA, où les suiveurs peuvent nous voir. Ce n'est pas mon cas, car il est franchement trop tôt, environ 5h45.
Autant vous dire que l'arrêt fait du bien, et le corps est déjà éprouvé. Par contre, pour la première fois j'envoie un SMS en course. En fait, c'est pour rassurer à cause de cette erreur de parcours. je ne veux pas que l'on s'inquiète d'une éventuelle grosse chutte au classement.
Au niveau féminin, la bataille est rude, elles sont trois dans un mouchoir de poche.
La suite, c'est une mort annoncée. On repart tranquille dans les champs, croisant des vaches mais également des humains à présent. Direction le point culminant. La première partie est un peu rock & roll dans les buissons. Je continue de me griffer de partout, finissant le travail entamé sur la première montée.
Une dernière route large nous ammène au pieds de ce qui sera mon bourreau. Un point d'eau naturel est disponible et permet de remplir les gourdes qui ont déjà été pas mal vidées... A cet instant, je vais me coiffer de la casquette à l'aide de deux Corses.
Plus tard, ceux-ci nous indiqueront la présence de Moufflons, que je vais avoir du mal à distinguer. Mais pour faire plaisir, je dis que je les ai vu.
Les premiers rochers apparaissent, la technicité est montée d'un cran. Les deux Corses que je reprenais me larguent. Mais j'ai mis à distance les trois fémines, tout va bien.
Et là, c'est le drame. Nous arrivons au bords d'un petit lac naturel superbe, mais au fond d'un énorme éboulis. Je ne sais pas par où passer, je glisse de partout. La montée est hyper raide, pour moi, les appuis fuyants. Seuls les bâtons restent en place, à chaque pas, je recule. Une féminine me reprends, suivi d'un autre gars. Quelques photographes nous indiquent des passages où les pierres sont plus stables, mais c'est de courte durée. Je galère, je m'épuise, je suis en train de finir de tuer ma course.
Une fois le sommet atteint, la pause est obligatoire pour prendre du coca et de l'eau. Mais la descente m'effraie. Les bénévoles m'indiquent le chemin mais je ne comprends absolument rien, je ne vois pas où l'on va se rendre. C'est un tout petit chemin qui serpentent dans les pierres. Je ne sais pas descendre la dedans. Je vois les concurrents s'éloigner au fond de la vallée, et moi je suis scotché sur place. Chaque pas est une dépense d'énergie inutile, je glisse, je me tape les maléoles avec des pierres.
Quand le calvaire est terminé, c'est place à de la roche, des rochers où il faut chercher son chemin. Je m'arrête pour essayer d'analyser, mais je ne sais jamais où aller. Je descends en posant le cul sur les rochers, bref, j'agonise.
Après un ultime effort, j'arrive enfin au ravitaillement de Ballone, totalement cuit et après avoir perdu encore plein de places, ce qui n'est pas visiblement sur le suivi bien au contraire. Mes suiveurs doivent imaginer que tout va bien, mais c'est tout l'inverse...
Après m'être restauré comme je pouvais, je me lance dans la suite de l'aventure, qui sera mon chemin de croix. Ca continue encore et encore, cailloux, rochers, recherche des trajectoires. Je me tape toujours les maléoles, manque de chuter plusieurs fois.
L'ascencion vers CIOTTULU DI I MORI est terrible. Plein soleil, et je ne vois qu'un monstre devant moi, un monstre minéral où je ne vois aucune porte de sortie. Un concurrent s'arrête avant de sortir des arbres, histoires de prendre des forces.
Par chance, je rejoins la féminine de la nuit, celle en 26h en 2015, et nous allons faire la montée ensemble.
Nous croisons un autre concurrent assis, qui lui aussi se restaure.
Mais cette montée, s'apparente à de l'escalade, enfin pour moi. C'est raide, je dois mettre les mains, je dois souffler, je suis à bout. Heureusement, elle m'encourage, mais si elle savait...
Alors que je crois atteindre enfin le sommet, surprise il faut partir sur la droite dans la pente. et là encore, un autre concurrent est allongé. Il est pas bien du tout et nous prenons de ses nouvelles. Il attends l'hélicopthère pour se faire redescendre, deshydraté, douleurs au ventre, il ne peu tplus marcher...
Enfin, nous apercevons le refuge où il y a le pointage. L'atteindre semble facile, c'est un single... facile bordel de merde. Bah non, les jambes sont mortes, je tape dans la moindre pierre et j'ai l'impression qu'il y en a des milliers.
Au pointage, un arrêt s'impose et j'attends la pause technique de la féminine. Je ne veux pas partir seul dans le chemin qui me semble si long.
La descente vers Vergio me paraît interminable. Toujours le même problème, pierres, rochers, cailloux, maladresse de ma part et donc épuisement. Parfois, je prends 10-15 mètres d'avance, souvent je reste derrière. Je sais déjà comment la course va se terminer pour moi...
Pourtant, j'avais repéré cette partie de la course qui devait être plane, et l'on doit pouvoir se relancer un peu. Peine perdue, je ne peux plus, ne veux plus courir, sauf quand ça descend. c'est dommage, car la fin est un single en forêt, bien sympathique.
Je me laisse guider, et j'averti la féminine que je la laisserai... Elle me dit de réfléchir, essaye de me dire que c'est dommage de venir de Paris et de finir sur un coup de tête. Je lui explique mon point de vue, et la discussion est plutôt agréable.
Arrive enfin Vergio, les applaudissements, mon assistance est là. Je fais signe des mains, en croix, que la course est terminée pour moi.
On se fait badger, passage sous la tente. Petite soupe, la féminine continue de me donner des mots d'encouragement, je lui dit de ne plus m'attendre et que peut être je repartirai.
Moments de lucidité, je dois mettre en charge ma montre avec la batterie externe. Je branche le fil, la montre et ... Le fil doit est défectueux, aucune charge n'est réalisée.
Appuie sur la touche "Start" --> Chrono arrêté.
Appuie 3 secondes sur la touche "Lap" --> Séance enregistrée.
Appuie 1 second sur la touche "Power" --> Fin de l'aventure.
Je me dirige vers le poste de pointage, le dossard à la main en essayant de chanter "Je suis venu te dire que je m'en vais"
Cette décision a été prise sans aucun remord, aucune déception, aucune tristesse. Sauf peut être de faire subir une assistance qui se transforme en taxi.
Je n'ai pas les capacités requises pour ce terrain, je me suis épuisé, sans compter la grossière erreur au départ...
Et puis, je n'ai pas l'âme d'un super héros, je ne veux pas être admiré pour une capacité à finir coûte que coûte la course, au détriment de la santé. j'ai réfléchis aux conséquences, je serai arrivé dans la matinée de samedi. Il aurait fallu repartir sur l'hotêl boucler les affaires, partir sur Ajaccio, tenter de dormir et repartir le lendemain encore tôt. Et rebelote le lundi pour retourner sur Paris, enchaîner par la reprise du travail...
Non, cela n'en valait pas le coup, pas la peine de se mettre en risque, d'être épuisé pour juste 30 secondes de gloire et le regard "admiratif" mais éphémère de quelques spectateurs. Je n'étais pas prêt pour une course de 30h, je ne l'avais pas dans la tête et la gestion.
Si il fallait donner une comparaison, à mes yeux la différence technique entre une Montagn'Hard 100 et la Restonica est similaire à la différence entre l'Ecotrail et la Montagn'hard. Mais bon, je ne suis pas super objectif non plus, vu comme j'ai subi.
Certains seront peut être tentés de me dire que je vais en sortir plus fort, mais plus fort de quoi ? Non pas plus fort, juste conscient que le trop technique n'est pas dans mes capacités et donc exit certaines courses.
On va me dire, tu reviendra prendre ta revanche. Non, il ne faut pas dire cela, je ne reviendrai pas, encore une fois, trop technique pour moi... Je m'amuse d'ailleurs après coup, de ces discussions autour du GR 20. Bah, c'est absolument pas pour moi, même en mode ballade. Les coins sont jolis oui, mais trop difficiles à atteindre.
Le sport doit rester un loisir. La souffrance est acceptable si on la maîtrise et qu'on arrive à la gérer. Cela n'a pas été le cas. Elle s'est imposée à moi, elle m'a vaincu.
Cependant, je garde un bon souvenir de cette semaine, même si un poil trop chaud.
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.11 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
30 commentaires
Commentaire de lolo_du_94 posté le 11-07-2016 à 13:42:29
très beau récit, conclu par une belle honnêteté et lucidité.
Bravo monsieur !
Commentaire de ejouvin posté le 11-07-2016 à 14:29:56
Oh bah non, pas monsieur, déjà que je vais prendre un coup de vieux dans quelques jours...
Merci, il m'a semblé "important" de faire part de mes sensations sur la course pour dire qu'elle est hyper technique. d'ailleurs, j'ai oublié un petite conclusion que je vais rajouter.
Commentaire de Arclusaz posté le 11-07-2016 à 14:02:18
chouette récit !!!
et oui, la Corse, c'est.....la Corse : je m'attends aussi à prendre une mine au trail de l'oriente que je pense faire en aout ("seulement" 20 km mais je m'attends à prendre une mine).
je comprends mieux ta non participation à la MH100 qui m'avait interpellé.... mais qui m'a permis de faire connaissance avec ton papa !
Bonne récup.
pace e salute
Commentaire de ejouvin posté le 11-07-2016 à 14:30:38
Ah la MH100 3 fois de suite ? Non, faut savoir alterner et voir du pays... Sinon, on reste dans son cocoon et on s'enferme dans ses idées.
Commentaire de Bikoon posté le 11-07-2016 à 14:24:32
Merci pour ce récit et analyses Etienne.
Je comprends ô combien ce que tu exprimes, et c'est bien pour cette raison que je ne me suis jamais aligné sur ultra dans la Restonica...
Si je peux me permettre ce conseil : retourne en Corse faire la Via Romana dans la Castagniccia (début août), nettement plus accessible en terme de sentiers, moins de point de vue mais une forêt somptueuse et des villages non moins magnifiques !
Commentaire de ejouvin posté le 11-07-2016 à 14:31:29
Merci Bikoon pour la suggestion. J'en parlerai à mon banquier ;) Parce que pour cette semaine, je crois qu'il ne va pas apprécier la plaisanterie quand même. 1 an pour se refaire.
Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 11-07-2016 à 18:29:52
Je n'écrirai qu'une seule chose : au moins tu as dû/pu profiter en pleine santé du reste de ton séjour dans ce coin merveilleux qu'est la Corse
Commentaire de ejouvin posté le 11-07-2016 à 18:31:32
Et malheureusement, profiter est un bien grand mot...
J'ai pas arrêté de dormir.
Commentaire de Vik posté le 11-07-2016 à 20:07:05
34° à l'ombre... boudiou, c'est pas pour moi non plus ça... Dommage, d'après les photos et ton récit, ça aurait pu me plaire.
Et bien au moins comme ça tu es fixé, sur le côté technique: y a 3/4 parcours à éviter.
Merci pour ton ressenti sur cette course encore peu connue (en tout cas je découvre son existence ou pas loin)
Commentaire de ejouvin posté le 11-07-2016 à 21:36:35
Peu connu pour toi je pense.
IL me semble qu'elle est connue de pas mal de personne sur le forum. Par contre, c'est vrai que l'on n'en parle peu. Pourtant des membres imminents semblent l'avoir coché dans un coin de leur tête.
A coup sûr, quand ils l'auront fini, cela deiendra un must have dans son palmarès.
Commentaire de boby69 posté le 11-07-2016 à 20:16:40
<<Le sport doit rester un loisir. La souffrance est acceptable si on la maîtrise et qu'on arrive à la gérer. Cela n'a pas été le cas. Elle s'est imposée à moi, elle m'a vaincu.>>
Tu as bien résumé ma façon de penser !!
J'ai légèrement crû comprendre que c'étais technique ??
Bonne récupération .
Commentaire de ejouvin posté le 11-07-2016 à 21:34:36
Technique, pour moi ça l'était oui.
On va récupérer oui, mais pas trop longtemps.
Commentaire de HUACATAY posté le 11-07-2016 à 21:35:50
Super ton récit. J'ai terminé la course, j'ai adoré et j'y retourne l'année prochaine. Oui, il faut avoir une grosse expérience, une grosse caisse et un mental de guerrier pour terminer cet Ultra. Pour ma part je suis parti dans les derniers et je termine à la 60 en me perdant pendant 2 heures vers le 100 kms. Il faut aimer courir seul sur cette course. les paysages sont magnifiques, les bénévoles au top. Le parcours, rien à dire, du costaud. Il faut pas rester sur un abandon, il faut y retourner et surtout partir tout doux. Ma course elle a commencé au 62 kms. Je l'avais analyser comme cela et je m'y suis tenu. Bon maintenant je vais aller voir du côté du GRR en fin d'année..... Bonne récupération à toi....
Commentaire de ejouvin posté le 11-07-2016 à 21:41:26
Je ne doute pas que l'on puisse adorer.
L'objectif était bien celui-ci à la base, commencer la course à 62 kms.
Y retourner, c'est ce que je voulais expliquer. Cela ne sert à rien de se frapper la tête contre le mur. Cela fait mal à chaque fois. Clairement, le parcours n'est pas dans mes capacités actuelles. Aurai je la possibilité de les travailler, pour le moment non.
C'est certain, je n'y retournerai pas de si tôt, non pas parce que la course n'est pas belle, mais parce que je n'ai pas les capacités physiques et d'entraînement pour ce type de course.
Après, si je peux me préparer correctement, on avisera mais je n'ai aucune envie d'y retourner, juste pour me dire que j'ai pris ma revanche, si toutefois j'y arrive.
Bonne préparation à toi.
Commentaire de Jean-Phi posté le 11-07-2016 à 22:33:36
Je savais cette course difficile mais pas à ce point. Que tu l'aies trouvée aussi dure est un révélateur pour moi : C'est pas fait pour mes gambettes de moineau !
Tu penses y retourner un jour (une fois la déception passée) ?
Commentaire de ejouvin posté le 12-07-2016 à 09:03:58
Non Jean-Phi, pour le moment je ne pense pas y retourner du fait de mes capacités.
Il n'y a aucune déception de ma part, le monde ne s'est pas effondré, juste moi dans les cailloux et rochers. Y a rien de grave, juste un constat.
Commentaire de robin posté le 11-07-2016 à 23:32:35
Merci d'avoir partagé ton expérience. Je me suis revu sur la restonica de l'année dernière. Me demander où était le chemin, l'impression d'être une quiche alors que je voyais les autres filer dans ces descentes. Alors l'ultra c'est sur cela doit être un cran supplémentaire.
Merci pour le recit
Commentaire de ejouvin posté le 12-07-2016 à 09:04:25
Ah bah moi je n'ai pas eu l'impression d'être une quiche, je l'étais ;)
Commentaire de Japhy posté le 12-07-2016 à 07:11:23
Tout pareil que boby, j'ai bien aimé la phrase qu'il cite. Par rapport à la souffrance, il faut aussi savoir garder un peu de bienveillance envers soi-même et surtout un peu de décence, et la décence c'est aussi savoir ne pas péter plus haut que son cul ! (la hauteur du cul peut varier dans une même vie cela dit !)
Et j'aime bien aussi quand tu dis que tu n'as pas l'âme d'un super héros, ça ne m'étonne pas de toi ! ;)
Bon puis t'es quand même un coureur Etienne, qu'est-ce que tu veux courir là-bas ? Même les gens de chez nous, avec nos sentiers bien techniques pourtant, disent que sur la Restonica on ne court même pas sur le plat !
Bon été !
Commentaire de ejouvin posté le 12-07-2016 à 09:05:52
Ah Japhy, je suis bien en phase avec toi.
Faut savoir se ménager et ne pas chercher la course au toujours plus difficile et toujours plus de dépassement de soit.
Quant à être un coureur... mouai disons que je fais du sport
Commentaire de JuCB posté le 12-07-2016 à 07:21:46
Merci pour ce témoignage.
Je connaissais l'existence de la course, sa technicité et son handicap avec la chaleur mais je ne la voyais pas aussi dure.
Je suis certain que tu rebondiras tres vite . Si jamais, Les Aventuriers devraient te plaire.
Bonne récup !!
Commentaire de ejouvin posté le 12-07-2016 à 09:07:04
Pour rebondir, il faut déjà être tombé. Ce n'est pas mon cas. J'ai été vaincu par la course, pas grave. Y en a plein d'autre qui sont dans mes cordes et il y a moyen de se faire plaisir
La récupération est faite, place à la reprise.
Commentaire de Mamanpat posté le 12-07-2016 à 12:43:30
Ben moi tu m'as vendu du rêve !!!! Gros cailloux, ronces, pierres qui roulent, chemins qu'on ne distingue pas.... Par contre, 34° à l'ombre ça je n'aurai pas aimé ! :-)
Bon choix chouchou, tu restes fidèle à tes convictions sportives !
Commentaire de ejouvin posté le 12-07-2016 à 14:53:27
J'essaye de rester fidèles à mes convictions. Après, je suis peut êter dans l'erreur, mais je compte sur vous pour me le faire comprendre.
Pour le rêve... je savais qu'avec mon récit, tu signerai pour 2017 ;)
Commentaire de Mamanpat posté le 12-07-2016 à 16:18:44
Ok pour les 41° mais sur la plage, je t'attendrai le cul dans l'eau !!! :-)
Commentaire de ejouvin posté le 12-07-2016 à 16:27:12
Tu m'attendra longtemps car je ne vais pas y retourner :P
Commentaire de catcityrunner posté le 12-07-2016 à 19:45:33
Beau récit et sage décision !
En tant qu'amoureux de la Corse, j'ai souvent rêvé de courses sur l'ile de Beauté. Mais chaleur + technicité + format très long, c'est un cocktail difficile à avaler.
Merci pour ce CR édifiant ;-)
Commentaire de ejouvin posté le 15-07-2016 à 13:36:01
En tout cas, très difficile à avaler pour moi.
Mais bcp y sont arrivés quand même.
Commentaire de poucet posté le 14-07-2016 à 20:34:54
Merci pour ce retour particulièrement instructif.
J'étais tenté par cette course, mais comme toi plutôt réfractaire à l’hyper technique. J'avais déjà trouvé le GR 6666 un peu trop corsé à mon goût, alors la Restonica je crois que c'est même pas la peine ...
Tant pis, je retournerai sur le Trail Napoléon qui m'avait enchanté en Mai, bien plus accessible et avec la même convivialité Corse.
Poucet
Commentaire de ejouvin posté le 15-07-2016 à 13:36:57
Ou alors, faut y aller sur une plus petite distance pour voir ce qu'il en est.
Voir y aller en connaissant la trace et faire un repérage. Même si cela paraît compliqué, car j'ai l'impression que l'on est bien perdu par moment.
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.