L'auteur : Scoubidou
La course : Ultra Tour du Beaufortain
Date : 19/7/2014
Lieu : Queige (Savoie)
Affichage : 1859 vues
Distance : 105km
Objectif : Pas d'objectif
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Il y’a 3 ans, je faisais mes 1ers pas sur le trail longue distance avec cet ultra tour du beaufortain qui faisait 103km, 5800mD+ à l’époque. Aligné sur la ligne de départ avec un dénivelé positif cumulé d’environ 100m, inutile de dire que la course fut folklorique…mes quadriceps s’en souviennent encore.. n’empêche j’étais quand même finisher. Tout au long de la course évidemment, je me suis dit “plus jamais ça”. Quelques jours après, je n’en étais plus si sûr…. quelques semaines plus tard, je n’avais qu’une envie: remettre ça ;-)
Le récit de cette édition 2011, c'est ici
Quelques trails plus tard et des entraînements plus adaptés à ce type de course, je suis de nouveau sur la ligne de départ ce samedi 19 juillet. De problèmes de boulot en bobos, je n’ai pas mis de dossard depuis le mois de mars et le semi marathon de Paris. Surtout, j’ai une revanche à prendre sur la maxi-race où je n’ai pas pris le départ à cause d’un problème de dos survenu à seulement quelques heures du coup du feu du starter !
4h du mat’, Go ! J’ai prévu de faire un départ rapide et au bout de 15 minutes de course, je ne suis qu’à quelques pas de la tête de course sur la montée de la roche pourrie. Cette course n’est toutefois pas la mienne et je préfère ne pas suivre les leaders dans leurs relances infernales. Ma lampe frontale montre des signes de faiblesses … quel guignol, comme d’habitude je suis parti en “last minute” et les piles que je croyais être bien chargées ne le sont pas. Mon éclairage rends l’âme alors qu’il y’a désormais quelques dizaines de mètres qui me séparent des coureurs de devant et derrière, je n’échapperais pas à quelques petites chutes mais sans gravité et le soleil se lève petit à petit, ouf ;). 5h37, je suis au sommet de la roche pourrie, j’ai donc réalisé l’ascension à 1000m D+/h ... pas mal ;)
Je prends mon temps jusqu’au 1er ravito - le refuge des arolles. La descente vers le barrage de St Guerin se fait aussi tranquilou d’autant que les sensations sont à peine “correctes”. Arrive alors ce qui se produit souvent sur un trail longue distance: un changement de sensations… en bien dans le cas présent. La montée vers le cormet d’areches, je la fait pas rapidement…. je me la bouffe comme une tablette de chocolat ;-) !
Passé le col du coin, on arrive dans le secteur de la “pierra menta”, un petit sommet qui donne son nom à la célèbre épreuve de ski de randonnée.
(ci-dessus: photo prise à l’entrainement le 04/07/2014)
Après le refuge du presset et le col du grand fond, c’est le moment d’attaquer un des gros morceau de la course: la descente de la brèche de parozan…. une belle saloperie.Cette descente est la pire que je connaisse.. pire encore que les descentes du GR20. Sur la partie haute, la pente est de 40%, tout en pierrier.
(ci-dessus photo de la brèche de parozan prise depuis la roche parstire à l’entrainement le 01/07/2014)
Je descends tranquillement en m’appuyant très fortement sur mes deux bâtons tendus à l’avant. Au milieu de la descente, je ressens une douleur au genou droit et au mollet… merde, ça sent pas bon. Un peu plus loin, ce sont des vagues de douleur sur la jambe droite qui me secouent du genou vers le mollet mais aussi ponctuellement jusqu’au fessier. L’abandon serait t’il au RDV au ravito du plan de la lai ?
Ravito du plan de la lai, la toute fin de la descente sur un sentier plat et large s’est passé relativement sans douleur… pas d’abandon pour le moment. Je profite du sac d’allégement acheminé par l’organisation pour me changer complètement et tout particulièrement pour changer de chaussures, la paire que j’ai utilisé jusqu’ici est vraiment très usée et n’ayant plus beaucoup d’amorti.
Il est 12h25 lorsque je repars de ce ravito au 48ieme km. Direction le roc du vent, la nouveauté du parcours 2014. On passe à travers un tunnel qui fait 1m60 de haut par endroits et c’est l’hécatombe apparemment: un grand nombre de coureurs de sont cognés sévèrement la tête. De l’autre coté du tunnel, le chemin en balcon est super sympa. En revanche, on mets un temps fou à monter puis redescendre vers le col de la sauce: l’ajout de cette difficulté est donc loin d'être anodine.
Au col de la sauce, on attaque la crête des gites, un endroit superbe mais aujourd’hui la couverture nuageuse nous empêche de profiter du panorama à 360°C.
(ci-dessus, la crete des gites: photo prise à l’entrainement le 03/07/2014)
(ci-dessus, le mont blanc depuis la crete des gites: photo prise à l’entrainement le 03/07/2014)
Autre nouveauté du parcours par rapport à 2011: à la descente du col du bonhomme, plutôt que d’attaquer un peu plus la descente puis remonter vers le col de la fenêtre, on bifurque à gauche direction la gittaz. On rejoint ainsi les sentiers de la “TDS” et le fameux “chemin du curé”.
Puis on remonte le col de la gittaz, le col de la fenêtre puis le col du joly… ouf. Quel détour et quelles difficultés ajoutées depuis l’UTB 2011 !
Au col du joly, il reste environ 30kms. Et surtout le parcours devient beaucoup plus roulant. S’il nous reste des jambes, on peut donc sérieusement “envoyer”. Aujourd’hui, j’ai toujours des jambes à ce stade de la course, mais j’ai aussi bien mal au genou et au mollet droit depuis la brèche de parozan. Par ailleurs le ciel s’est dégagé et il fait une chaleur d’enfer. Prudence et mesure donc.
Je parcours le chemin jusqu’aux Saisies à bonne allure… mais seul, c’est un peu chiant. Avec seulement 400 coureurs au départ, à ce stade la course, les coureurs sont étalés sur de larges parts du parcours. Aux Saisies, dernière montée du parcours vers Bisanne puis 1400m de descente vers Queige. Aucun souci avec les quadriceps qui ont bien encaissé tous les kilomètres et le dénivelé. Mais le genou et le mollet ne vont guère mieux. Tant que je ne m’arrête pas en descente, ça ne va pas trop mal mais un simple arrêt du genre “arrêt pipi” amène un refroidissement et des douleurs ignobles au redémarrage.
J’arrive à Queige lorsque la nuit tombe et franchit la ligne en 17h46 et en 12ieme position au scratch. Si je mets de coté mes problèmes de genoux, je suis frais comme un gardon. Le vainqueur Sébastien Gérard mets 14h’30 d’une édition rendue difficile par la chaleur et Sangé Sherpa - vainqueur de la Montagn’hard - termine 4ieme en 15h46.
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6 commentaires
Commentaire de Aurely42r posté le 22-07-2014 à 22:44:26
Belle revanche sur 2011.... Bravo
Quand tu passais la ligne d'arrivée j'étais au hameau de Gittaz depuis 20minutes et le serre file venait de terminer la portion plan de la laie- Gittaz....
Commentaire de Scoubidou posté le 23-07-2014 à 06:33:42
Merci j'ai lu avec attention ton récit que j'ai beaucoup aimé.
Pour un 1er ultra, tu n'as pas choisi la plus facile ;-). Si tu passes par la case "course de 70/80km" et moins technique avant, je suis convaincu que tu seras alors en mesure de t'inscrire à l'UTB et finir la course avec le bords des levres proches des oreilles.
Samuel (le mec à ta gauche au diner du vendredi soir)
Commentaire de jano posté le 23-07-2014 à 09:44:27
impressionnante la progression, même si c'est surtout physiquement que tu avais lâché en 2011.
Et tu es dans ton objectif de temps, ce qui ne dois pas être le cas de beaucoup avec la rallonge.
cette 1ère montée que tu fais très rapide et qui me cause tant de tort, m'impressionne aussi.
Je t'ai aperçu au camping vendredi pendant que tu te reposais, je n'ai pas osé te déranger.
Encore bravo.
Commentaire de Scoubidou posté le 23-07-2014 à 14:45:06
En 2011, j'étais vraiment venu la fleur au fusil sans préparation spécifique. J'ai progressé dans les techniques de descente (même si je reste un mauvais descendeur) et cette année j'ai fait le GR20 en rando-course (5j) et 3.5j de rando-course sur les sentiers de l'UTB début juillet.
La prochaine fois n'hésites pas à m'aborder, je ne mords pas ;-). On aura certainement l'opportunité de se recroiser dans les années à venir, sur l'UTB ou ailleurs.
Commentaire de nicou2000 posté le 23-07-2014 à 12:49:24
Qu'est ce que ça paraît facile quand on te lit ;-) Bravo pour cette belle place pour un ultra pourtant sacrément technique...
Commentaire de Scoubidou posté le 23-07-2014 à 14:46:56
Merci. Les parcours techniques ne sont clairement pas ceux où je suis le plus performant mais j'adore l'UTB que ce soit en termes de parcours ou d'organisation.
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