Récit de la course : Le Tour de l'Oisans et des Ecrins Non Stop 2011, par lauca

L'auteur : lauca

La course : Le Tour de l'Oisans et des Ecrins Non Stop

Date : 27/7/2011

Lieu : Les Deux Alpes (Isère)

Affichage : 1687 vues

Distance : 180km

Objectif : Objectif majeur

9 commentaires

Partager :

Une balade pas tout à fait comme les autres ...

            Qu'est ce qui me prend en Novembre dernier de me pré-inscrire pour cette épreuve ? A vrai dire, je ne trouve pas d'explications si ce n'est de vivre, une fois de plus, une aventure un peu extraordinaire dans une région que j'apprécie énormément. Le TOE, Tour de l'Oisans et des Ecrins mais qu'est ce que c'est que ce truc de ouf ...?180 bornes et + de 12 000 m D+, rien que ça. 20ème édition spéciale Anniversaire.             J'en profite également pour fêter une autre vingtaine, celle de mon mariage. Hé oui, il y a tout juste 20 ans, début Juillet 1991 je me suis engagé dans une autre épreuve tout aussi agréable et passionnante.Une fois inscrit, je réalise (pas) encore dans quoi je viens de m'engager il me faudra attendre la quinzaine qui précède l'épreuve pour commencer à me projeter. Ca approche à grand pas et me voilà arrivé le 26 Juillet aux Deux Alpes avec Cathy et ma Juju. Installation à l'appart. puis je retire le dossard. Un briefing des plus rassurant est donné en début de soirée, la sécurité est abordé et des infos sur quelques passages "délicats", une météo capricieuse pour ces prochains jours etc... En fait, que des bonnes nouvelles.  Mercredi 27 Juillet à 1h00 du départ : 

Le jour  j est arrivé et je suis relativement tendu et pourquoi donc. Derniers préparatifs et me voilà sur la ligne de départ. Je croise quelques coureurs que j'ai eu l'occasion de rencontrer dans d'autres épreuves : Eric ( kikou Roux ), David ( DCA ) ou encore Yann un collègue de David. D'autres visages ne me sont inconnu

  

Et ça rigole du côté de l'assistance.    

A 8h08, le départ est donné et la bonne balade ne fait que commencer... et avec le sourire s'il vous plait.  

Je pars très tranquillement ( même si je suis en 1ère ligne lors du départ aux Deux Alpes ) et la première descente se passe très bien en direction de Freney en Oisans, avec un petit passage au Mont de Lans. Dans un second temps, la montée en direction du Col de Cluy se passe bien et surtout tranquillement. Au fait, il reste encore plus de 168 kms à parcourir, alors prudence. Les montées sont progressives et jusqu'à Besse en Oisans, 2ème ravito, rien à signaler si ce n'est que je suis mon plan de course. Je suis dans les temps, disons mes temps perso !!!A Besse, Je me change, me restaure et me voilà reparti après un peu plus de 15 mn d'arrêt. Les bénévoles sont aux petits soins. Merci messieurs dames. J'ai prévu de laisser un sac et pleins de bonnes choses ( tee-shirts, chaussures, chaussettes ...) à trois bases de vie : Monetier, Vallouise et à la Chapelle. Je n'ai pas lésiné sur ce côté et je verrais par la suite que j'ai bien fait.Je m'en vais en direction du plateau d'Emparis et sa vue sur la Meije et les Ecrins. Hé bien non, il pleut, il pleut toujours et ces belles montagnes sont dans les nuages. Tant pis. je passerai quand même le Col du Souchet, dans la boue, pour enfin redescendre sur la grave. La grave étant le 3ème ravito et surtout je vais pouvoir partager un moment avec Cathy et Juju.  

La Grave . kms 40 et 2500 D+ et 2635 D-, arrivée le mercredi à 15h56 ( 8h00 de course )  

  

Après une bonne pause de plus d'1/2 heure, je m'en vais paisiblement reprendre ma route où je pense arriver dans la soirée à Mônetier. Cet arrêt m'a fait beaucoup de bien après plus de 8h00 de course. Il y a seulement 13 kms mais je ne pense pas y être avant ce soir 22h00. Cathy me trouve un peu marqué, déjà lui dis-je ? car il reste encore une soixantaine d'heures d'effort.

  

Jusqu'au Pont d'Arsine, j'évolue tranquillement et me retrouve seul pendant une à deux heures mais cela fait partie de la course.

  

Avant d'arriver au refuge de l'Alpe, ça monte dur et la nuit approche à grand pas. Au col d'Arsine, discussion avec un contrôleur pendant environ 5 mn. Il ne fait pas très chaud ici et je vois seulement une petite tête sortir de la tente. Notre conversation s'oriente vite sur la course, le temps qu'il lui reste à ce poste. Bon, maintenant il me faut partir pour une bonne descente de plus de 900 m D-. Elle est longue mais je me sens super bien. Il y a beaucoup  de caillasses mais les appuis sont bons. A vrai dire, je préfère ce type de terrain très technique à d'autres parcourus aujourd'hui. Il y avait vraiment beaucoup trop de boue, comme par exemple celle de la descente depuis le col du Souchet. Terrain très glissant qui demande énormément de concentration, tant en montée qu'en descente. Je pense que cette première journée va laisser beaucoup de trace sur l'organisme de la majorité des coureurs. De mon côté, c'est le cas.En descente je retrouve Yann, le double et lui donne rendez vous à Mônetier. J'arrive à Mônetier, ah non c'est le Casset et il reste environ 3 kms pour arriver au ravito. Cette partie sera un peu longue car le balisage est un peu aléatoire et il faut sortir le GPS et plus de piles sur le moment. Je vais attendre Mônetier pour faire le changement.  Mônetier . kms 66 et 3570 D+ et 3750 D-, arrivée le mercredi à 22h15 ( 14h15 de course ) Je retrouve ma p'tite famille qui m'installe à une table et ma fille me servira quelques mets. Qu'est ce que c'est agréable !!! Je prendrai également une bonne douche, bien chaude et prend la décision de m'allonger une paire d'heure sur un lit de camp. Entre temps, Cathy et Juju repartent pour les Deux Alpes et je ne les reverrai qu'à l'arrivée. J'ai un pincement au coeur car c'est encore loin, très loin.

 .                                                

Après une pause dodo d'1h30, il faut maintenant y retourner par une belle montée jusqu'au Col de l'Eychauda de prêt de 1000 m et une descente jusqu'à Vallouise de 1300 m. Beau programme en perspective. Connaissant la station l'hiver la montée va être rude.Finalement, tout se passe bien si ce n'est que j'ai dû me perdre à deux reprises du fait d'un brouillard vraiment très épais. de plus avec la frontale on n'y voit encore moins. Je comprends mieux maintenant l'obligation d'avoir un GPS, merci Arnaud.  Passé le Col me voilà parti pour une bonne descente de plus de 14 kms, dans une large piste puis sur un sentier monotrace. Sur cette portion jusqu'à Vallouise, je mettrai un peu plus de 5h45 avec un gros plan galère à l'entrée de Vallouise. Hé oui, je vais encore me perdre, me reperdre...Gps, road-book seront des outils précieux. J'ai pu constater qu'il était fréquent de patauger dans la semoule à l'arrivée sur les ravitos, plutôt qu'en pleine montagne. Il va falloir qu'on m'explique tout ça.  Valloise . kms 85 et 4575 D+ et 5046 D-, arrivée le jeudi à 7h15 ( 23h45 de course ) Je suis pratiquement à mi-parcours et je me sens un peu fatigué. Au ravito, j'en profite pour me changer, me restaurer et profiter de la présence d'un podologue pour qu'il me passe de la crème sous les pieds. Avec une première journée passé sous la pluie, avec les pieds trempés, j'ai la plante de ces derniers qui chauffe énormément. La crème me soulage cette irritation, très désagréable, voir même douloureuse. Petit massage des quadriceps au passage avant de repartir pour une première partie pas très agréable, 7 kms sur route avant d'arriver à Entre les Aygues. La seconde partie va être coriace jusqu'au Col de l'Aup Martin, pour un total de 1600 m D+ depuis Vallouise, rien que ça.  

Lors de la montée, je croise pas mal de randonneurs et les questions fuses : -" Que faites -vous ? c'est une course ?- Quel est le parcours, ah oui autant de kms ! "J'échangerai même sur la course des Templiers avec un monsieur qui doit la faire en Octobre prochain et qui me demandait des renseignements, des conseils...En montant, je distingue quelques habitants du coin.

 

              

Et ce qu'il me reste à faire avant d'arriver au Col de l'Aup

 

Progressivement le temps commence à changer et il est vrai que je n'aimerai pas avoir trop de pluie sur la dernière partie avant le Col car ça risque de glisser.Entre temps, je dépasse un coureur qui fait une grosse hypo et qui est allongé sur le bord du sentier. Il ne se sent vraiment pas bien. Je lui conseille de manger, se poser ( il y est déjà ) et de réfléchir sur la suite. Revenir sur Vallouise ou aller jusqu'au Refuge du pré de la Chaumette. De mon côté, après ces différents conseils je repars tranquillement jusqu'au pieds du Col ou je croise un coureur en préparation pour la TDS qui a lieu dans un mois. Nous restons ensemble pendant plus d'1/2 heure en discutant de pleins de choses. Et arrivant vers le Col, il m'explique

qu'il y a une quinzaine de jour il avait énormément flippé pour faire cette dernière partie très raide et glissante. Rassurant tout ça ! N'ayant pas particulièrement le vertige, je n'ai pas particulièrement paniqué. Il est vrai que c'était raide mais je l'ai passé tranquillement. Arrivée au Col, point culminant de l'épreuve avec 2761 m d'altitude, les bénévoles me pointent et j'avoue ne pas les envier car il fait un froid glacial, avec une pluie soutenue. Je ne resterai que quelques secondes avant de basculer en direction du Pas de Cavale, puis en direction du Refuge du Pré de la Chaumette 1000 m plus bas. Belle descente raide avec beaucoup de gros cailloux, avec de petits lacets qui réduisent l'altitude rapidement. Il faut être très vigilant sur cette portion. A mi descente, la pluie revient mais le refuge n'est plus très loin.  

Refuge du Pré de la Chaumette . kms 109 et 6224 D+ et 6051 D-, arrivée le jeudi à 16h00 ( 32h00 de course ) 

Petit accueil bien sympathique par les bénévoles en arrivant au Refuge. Après un changement de tee-shirt, l'odeur d'omelette me donne envie d'en déguster une. Je commande, je mange et je me suis régalé mais la route est encore longue avant la Chapelle. Je décide de partir hâtivement. Vue le Road Book,  les 10 prochains kms vont être  très exigeant, de type montagne. La montée jusqu'au Col de la Valette se passe très bien, j'ai un bon rythme et j'ai l'impression que plus j'avance et plus j'ai la forme. Je mettrai dans les 2h00 pour arriver au Col de la Valette, avec ses derniers passages très raides où il faut mettre les mains pour avancer.   

Vue sur les Siracs, magnifiqueeeeeeeeeeeeeeeeee 

 

Après le Col, petite partie descendante très technique et glissante avant de remonter sur le Col du Gouiran et c'est ainsi qu'il y aura l'enchaînement de 3 Cols à plus de 2600 m d'altitude. Cette partie sera éprouvante car il fait très froid. Ce vent glacial ne cesse de souffler et conjugué avec un épais brouillard, ce n'est pas la joie pour mon petit organisme.Au Col de Vallonpierre, dernier Col avant une descente de plus de 1500 m de dénivellé. Le bénévole présent au Col n'a pas l'air très en forme, il a froid et son collègue vient de se faire une entorse. Il est vrai qu'il y fait très froid et lorsqu'on y est sans bouger, dur-dur. Finalement, il fera le pointage des poursuivants aux abords du Refuge de Vallonpierre, sage décision monsieur !!!Petite halte au refuge de Vallonpierre en donnant un petit bonjour aux bénévoles. Le brouillard est très épais et je n'y vois strictement rien, je m'oriente au GPS pendant un long moment. Au bout d'une heure de descente, je m'assois un peu et en me relevant, certainement un peu dans le coaltar je ne fais que repartir en sens inverse et me demande pourquoi ça monte autant. Au bout de 2, 3 kms je croise une frontal et me dis que je vais tout simplement l'informer que la personne se trompe. En fait, la personne en question connaît fort bien le parcours et je dois me rendre à l'évidence. J'ai tout simplement fait plus de 3 kms pour rien. Bon ce n'est pas grave et je tenais à remercier Claude, dossard 282. Du coup nous terminons ensemble cette portion qui devient " interminable " jusqu'au ravito à la Chapelle. Cette portion route de plus de 6 kms est affreuse et surtout me fatigue énormément.  La Chapelle en Valgaudemar . kms 133 et 7434 D+ et 7969 D-, arrivée le Vendredi à 2h20  ( 42h20 de course ) Lors du briefing, il nous a été dit à plusieurs reprises que la course commençait réellement à la Chapelle, hé bein voyons. Il est vrai qu'il reste une cinquantaine de bornes pour plus de 5000m D+ et autant de D-, c'est pas mal mais de là à dire que c'est le début de la course... rien de tel pour te casser le moral et les jambes aussi.Je me fais pointer au ravito et après mettre changé intégralement, je m'en vais directement m'allonger pour 2h00 de sommeil. Je suis bien, un peu froid certes car sous une tente mais bon ce n'est qu'un détail par rapport à cette satisfaction de pouvoir s'allonger et enfin DORMIR... J'ai demandé à ce qu'on me bouscule 2h00 plus tard. Chose faite, je m'habille, mange un peu et ne m'attarde pas trop dans ce local si accueillant et dans lequel on a envie de rester plus longtemps. Au départ de la Chapelle, une portion route de 2,5 kms de route permet de me mettre en jambe et là je croise un coureur qui rebrousse chemin en me disant qu'il est plus sage pour lui d'en arrêter avec cette épreuve. Blessure au genoux.De mon côté, la forme est revenue et je monte jusqu'au Refuge des Souffles sans difficulté et pourtant il y a prêt de 1000 m de D+. La forme est là et j'en profite. Il est vrai qu'il fait un superbe temps, idéal pour ce type de montée.  Il va falloir quand même monter tout là haut. 

 

 

Il commence à faire chaud et j'arrive enfin au Col de Vaurze à 2505 m d'altitude. Je prends 5mn pour échanger avec les bénévoles lors du pointage. Quelle disponibilité et à chaque pointage. Merci à vous tous !

  

j'arrive presque au Col mais les sensations sont bonnes, pourvu que ça dure. 

  

 

Les bénévoles m'indiquent la suite du parcours en me montrant du doigt le prochain Col, celui de Côte Belle, en face. 

Tout d'abord une grosse descente, très technique pendant plus de 300 D- et cela se poursuit par une grande traversée avant d'arrivée 1250 m D- plus bas, à savoir au Désert à1268 m d'alt.

 

Le Désert . kms 152 et 9046 D+ et 9407 D-, arrivée le Vendredi vers 13h00  ( 53h00 de course ). 

Je prend mon temps pour tout d'abord donner des nouvelles par téléphone à ma p'tite famille car cela fait plus d'un jour et demi que je ne les ai pas eu. Depuis j'ai reçu beaucoup de SMS pour me soutenir et me donner des indications sur mes temps de passages etc...Je suis content de les avoir au bout du fil et il est vrai que je languis un peu la prochaine base vie, à Valsenestre.Je mange un peu et me voilà reparti pour une bonne ascension jusqu'à Côte Belle, 1050 m D+ plus haut. C'est en plein après midi et il fait très chaud. Dés que je vois un petit point d'eau, j'en profite pour m'asperger le visage et mouiller mon buff. Je sèche en moins de deux et ne cesse de renouveler cette opération durant toute la montée. Il y a encore quelques heures, j'étais en face. Je commence à réaliser le profil réel de cette épreuve et je suis très content et satisfait de mettre autant entraîné durant les mois passés, sinon, je ne vous explique pas l'enfer que cela pourrait être.          

Environ 5 kms et un peu moins de 1000 D- m'attend avant de me reposer un peu au prochain ravito. Lors de cette descente, je commence à ressentir une douleur au niveau du tibia. Impression nouvelle qui nécessite un amorti plus prononcé à chaque pas. J'ai de plus en plus mal et fort heureusement j'arrive à ce petit village magnifique pour enfin me poser. 

 Valsenestre . kms 161 et 10092 D+ et 10421 D-, arrivée le Vendredi à 17h16  ( 57h16 de course ). 

Je prévois de me coucher un peu mais avant toute chose direction la douche et après le podologue pour un soin des pieds, gratos en plus. En enlevant ma chaussure, nous constatons que ma cheville droite est très enflée et elle me conseille de voir un kiné pour un éventuel strap. Entorse de la cheville ? A aucun moment je me souviens de mettre tordu la cheville alors cela reste une interrogation. A la vue de ma cheville, le kiné ( d'ailleurs je souhaite le remercier car je l'ai croisé dans plusieurs ravitos et toujours aussi dispo. Encore merci. Son prénom ? je sais seulement qu'il était de Grenoble ) m'explique que ce n'est pas du tout une entorse mais un problème au niveau des releveurs, d'où un gonflement important de ce dernier. Fanny (la seconde kiné) utilise un ustensile en plastique en forme de crochet pour remonter le muscle sur le tibia.  Après ce petit épisode rééducation fonctionnelle, je m'autorise à demander un petit massage au niveau des quadriceps, histoire de remettre la machine en marche mais quelle erreur !L'épisode massage a été un enfer et j'avais l'impression d'être dans une salle de torture. De plus, il y avait un second coureur sur un second banc pour un massage également. De m'entendre hurler, il rigolait de plus belle. Quelle solidarité !!! Ne pas compter sur Pascal qui avait le dossard n°160. Lol. En fait, toute l'assemblée a bien rigolé et la manipulation de notre kiné de Valsenestre m'a réellement remis en forme. D'ailleurs avec Pascal et le groupe qui l'accompagnait, nous nous suivons depuis la Grave, c'est à dire depuis plus de 120 kms. D'ailleurs dans ce groupe il y avait également Jean - Pierre qui venait de boucler  la Ronda dels Cims en Andorre avec ces 170 kms et plus de 11000 D+. L'épreuve a eu lieu il y a même pas 10 jours. Hé bien voyons rien que ça.Je demande des nouvelles de deux coureurs à Rodio, qui est devant un ordinateur, à savoir David et Eric. Pour le second il me dit qu'il est bien arrivé aux Deux Alpes. Pour David, il n'est en mesure de me répondre. Merci Rodio pour ces infos.Je suis entrain de réaliser que je suis presque arrivé, encore deux belles bosses, dont le Col de la Muzelle qui m'attend dans les heures à venir. Avant de partir je discute un peu avec Jean Claude et Natacha Marmier, organisateurs de la PTL, superbe épreuve organisé fin Août dans les Alpes.Allez, il faut maintenant partir direction le Col de la Muzelle. J'envisage d'y arriver un peu avant 22h00 et ce sera chose faite. Belle montée en un peu plus de 2h30. J'en profite lors de cette montée car je sais que mes releveurs ne vont pas m'aider en descente. A 400 m du Col, je me fais pointer par deux bénévoles bien courageux qui préparaient leurs tambouilles. Il me donne quelques indications sur la fin de la montée et surtout sur le début de la descente, qui a été re balisé il y a peine quelques heures. J'arrive en haut comme prévu vers 22h00 et je donne vite un coup de fil à ma fille. Etant donné le vent, une fois de plus glacial, je ne m'attarde pas sur ce passage et préfère téléphoner plus tard. Cette ambiance, en haut d'un col à 2600 m d'altitude avec un froid glacial me rappelle tout simplement mon 1er ultra du côté des Pyrenées, plus exactement en haut du Carlit. Hé oui je m'en souviens encore.Si j'ai avancé convenablement jusqu'au Col, ce n'est pas le cas pour la descente ou à peine après quelques mètres, je ressens  de nouveau une douleur qui semble s'accentuer au fil du temps. Il m'est quasiment impossible de courir sur ce début de portion car à chaque pas, ça me lance d'une telle force que j'ai du mal à poser le pied par terre. J'arrive au refuge de la Muzelle et je fais le plein en eau. Je repars et je constate que je vais mettre plus de 5h00 pour faire la portion du Col de la Muzelle jusqu'à Venosc, seulement 9 kms. Arrivée à Venosc à 3h00 du matin, je suis très fatigué et éprouvé par cette douleur persistante au niveau du tibia mais je sais qu'il me reste un peu plus de 5 kms pour boucler la boucle. Ces 5 kms vont me paraître interminables et ce n'est qu'au bout de 2h00 d'effort que je vais, enfin, arriver sur le plateau pour entrer aux Deux Alpes.  

Les Deux Alpes . kms 180 et 12186 D+ et 12186 D-, arrivée le Samedi à 5h13  ( 69h13 de course ). 

Content d'arriver même si comme d'habitude je n'arrive pas par le bon endroit. Je franchirai la ligne d'arrivée au sens inverse mais qu'importe je suis là et je commence à réaliser ce que je venais de faire tout au long de ces 3 jours. Je fais partager mes premières impressions à ma p'tite famille et m'en vais prendre une douche avant de repartir en direction de l'Hérault car aujourd'hui, il annonce une circulation plus que dense en direction du Sud.  Que dire de plus si ce n'est que j'ai vécu une aventure un peu particulière, avec beaucoup d'émotions mais aussi des moments de doutes. Je tiens avant toute chose à remercier l'ensemble des bénévoles qui ont permis qu'une telle épreuve puisse se dérouler. Ils (elles) étaient là, tout au long de ce beau parcours avec les mots justes et les encouragements nécessaires pour que chacun puisse poursuivre sa route, à son rythme bien sur. En parallèle, merci à l'ensemble des personnes qui m'ont soutenu de prêt ou de loin et j'avoue que chaque message m'a donné encore plus de courage et de force pour évoluer sur cette belle trace du TOE.  

9 commentaires

Commentaire de domi81 posté le 12-08-2011 à 05:00:55

qu'est-ce qui est le plus dur : 20ème anniversaire du TOE ou 20 ans de mariage ?
toutes mes félicitations pour cette traversée et au plaisir de te revoir !! ;)

Commentaire de lauca posté le 15-08-2011 à 18:02:12

Les deux sont aussi passionnants. A bientôt et bon ultra dans ce beau coin qu'est le Vercors. Je suis originaire de la Drôme et j'adore ce pays, comme d'autres d'ailleurs !

Commentaire de Goldenick posté le 12-08-2011 à 09:41:00

Félicitations pour ta course et merci pour le CR

Commentaire de Jean-Phi posté le 12-08-2011 à 10:13:00

Bravo à toi ! Je n'ai pu boucler ce TOE faute de blessure aux adducteurs et me suis arrêté à Monetiers. J'ai plaisir à lire vos CR, je finis un peu la course ainsi.
Bonne récup !
JP

Commentaire de Françoise 84 posté le 12-08-2011 à 11:51:59

Ah, les massages de Fanny...!!!! Un peu sadiques mais très efficaces!!!
Dans ta montée à l'Aulp Martin, ce n'est pas avec DJ Gombert (Christophe) que tu as papoté (il a fait un peu de chemin avec moi, plus tard, et il prépare la TDS)?
Repose toi bien maintenant, bravo!!!

Commentaire de lauca posté le 15-08-2011 à 17:58:13

Je ne sais pas son nom mais il me semble qu'il vient du départ. 13 ou 84 et il passait des vacances à Puy St Vincent, dans sa famille. A bientôt ici ou ailleurs.

Commentaire de BENIBENI posté le 12-08-2011 à 14:23:05

Whaou ! Sacré CR ! Merci à toi. Bravo pour avoir bouclé cette course de dingue.

Commentaire de Bacchus posté le 12-08-2011 à 19:15:39

Merci pour ton récis de cette course hors du commun

Commentaire de ArnoS posté le 13-08-2011 à 11:54:19

Bravo pour ta course et ces belles photos de cols.

Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.

Votre annonce ici !

Accueil - Haut de page - Aide - Contact - Mentions légales - Version mobile - 0.09 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !