La troisième étoile ne récompense évidemment pas l'accessit au royaume du slalom et du dérapage frein, mais d'être finisher au fameux enchaînement 100+42 que nous avions initié en 2009 de façon officieuse. 2 finishers en 2009, 6 en 2010, 9 cette année. En pleine croissance le Challenge !
Mais revenons au début. Vendredi nous sommes arrivés de Paris avec Christian et Thomas. Accueil toujours impeccable par Roger chef des navettes. Je suis terriblement fatigué. Par le stress de ma nouvelle boite, peu de sommeil, et un entrainement comme je peux sans programme. En revanche j'ai pour moi une moitié de semaine à Chamonix me permettant de faire du dénivelé régulièrement. Nous avons nos petites habitudes avec Christian : piaule d'étudiant pour deux à l'internat du Lycée, levée 2h30, on commence par la chaussette gauche, ...
Etape 1 : 106 km et 5.300D+
Samedi matin départ à 3h30 en groupe neutralisé par Jack jusqu'au départ du sentier sur la crète au-dessus du Donjon. Il fait chaud, d'ailleurs j'ai mal dormi avec cette chaleur pesante. Départ offciel à 8h45. Comme en 2009 je décide de faire la course sans bâtons, ni sac de change à Saillans. Je me positionne devant pour être sur de ne pas perdre trop de temps sur la mono-trace un peu chaotique sur laquelle certains sont un peu hésitant. Hop 2ème position. A la sortie du sentier, mon "pacer" n'accélère pas et tout naturellement ... je me retrouve premier. Deux lampiotes me suivent à 10 mètres (dont une est celle de Thierry avec qui j'avais fait un bout de chemin l'an dernier), mais elles semblent marquer le pas dans les petites montées sur lesquelles je cours doucement, et après les descentes techniques en mono trace où je me régale. Presque un peu trop d'ailleurs, car par manque de sommeil, je manque de lucidité. En plus je suis avec de nouvelles chaussures, des Sportiva Cross Light, faites pour le cross court et poids légé. Bref exactement pour moi avec mes 83kg et parfait pour un 100 bornes. Avantages : légères et accrocheuses. Inconvéniant : ne tiennent pas les chevilles. Résultat je vais me tordre deux fois la cheville gauche et tomber lourdement d'ici au 1er ravitaillement à Beaun-Cornillane. Je vais être premier jusqu'à la Tour où Michael Passero (qui va gagner en 13h15) me passe en galopant comme un lapin. Ensuite me passe logiquement Frederic Desplanches, vainqueur de l'édition 2010 et qui s'aligne au Challenge cette année (finira vaincqueur du Challenge et 2ème du 100 en 13h53, soit un peu moins de 2h devant moi). Bref tout redevient normal. Et je vous assure que je ne suis pas parti trop vite. D'ailleurs Michael et Frederic me confirmeront qu'ils sont partis doucement.
A Cobonne je suis 4ème, mais je commence à piocher. Le sommeil m'envahit. Le mur avant de plonger sur Saillans ne fait que 400D+ mais sur une pente à 25%, des passages en falaises où je me suis mis à glisser, 4 pauses de 5mn à l'ombre car il fait chaud, très chaud. Mais jamais je ne me pose de questions. C'est comme ça un ultra. Jamais linéaire. Et en plus j'ai une arme terrible que m'a donné Fanfoué (alias François Castel) : la respiration. J'ai trouvé le rythme qui me correspond. En courant 2 aspiration - bloque - 2 expiration bloque. En descente 3-stop-3-stop. Au ravitos ou en pause flash 4-stop-4-stop. Et ça marche du feu de dieu avec une légère sur oxygénation tout au long du parcours qui me fait récupérer super vite. Je le fais tout le temps en entrainement, et même dans le métro !du coup en course c'est devenu naturel. Bon sang comme les choses de la vie peuvent être simple parfois !
A Saillans il est 12h30, je suis le 10ème en 8h45, et les nuages noir s'amoncellent, annonçant l'orage avec quelques gouttes. Ma surprise est de voir quatre coureurs qui abandonnent après m'avoir passé en forme. Même pas blessés les gaillards. Juste plus d'envie, et la peur de s'élancer vers la pluie. Je reste toujours étonné sur un ultra d'assister à des scènes relevant d'un engagement si fragile.
Comme je l'avais prévu je dors 30 minutes pour essayer de récupérer un peu de mon manque terrible de sommeil, ravitaillement, et hop je repars 6ème, en bon état en dépit de mes 3 chutes, et 4 chevilles gauches (à chaque fois il me faut bien 10mn pour que les douleurs disparaissent). Dans la montée vers Cresta l'orage s'abat. La pluie me fait du bien, je suis en sous bois, et la vie est belle. Les branches mouillées me fouettent la gueule régulièrement, la pluie se fait douce où se déchaîne et ponctuent ma montée jusqu'au 3 becs. Je perd deux places dont une en me trompant de chemin en haut des 3 becs par innatention. La descente par la combe de Saou est toujours un régale de glisse et pose de pied stratégique au milieu des cailloux. En plus son côté hors du monde en fait un univers très magique, hors du temps.
Je reprend une deuxième saucé d'orage d'ici au dernier ravito du harras. Après ce ne sont qu'une succession de rivères et de champs de boue, de collines jsuqu'à Crest. je relance toujours impeccablement.
Arrivée à Crest en 1h de moins que l'an dernier, je suis bien, en dépit des nombreuses chutes et de ma déchirure musculaire qui a ressurgit dès 10h ce matin. Mais tout au long du parcours j'ai été zen, sans jamais me poser la question de combien kilomètre il reste, où si je vais aller au bout. Serait ce le travail sur la respiration ? Coach Fanfoué on en rediscute quand tu veux.
Etape 2 : 43 km et 1.400D+
Comme à notre habitude avec Christian (arrivé sur le 100 en 18h17 très content et en 2h de moins qu'en 2009) , nous décidons de partir ensemble en fond de peloton. Nous accompagne Lucas, arrivé 10ème 1h après moi sur le 100. Les places de Challengers sont ainsi figées ! Durant tout ce Marathon nous allons être très réguliers, relançant avec Christian à tour de rôle. la météo est clémente, les organismes fatigués mais sans véritable blessure. Juste Lucas est un peu dans le dur, restant derrière nous. Sans la force du groupe il aurait probablement baché sa course. Sur la deuxième moitié nous remontons plusieurs groupes, dont le très militarisé et sympatique groupe de Coco, Séverine et Thierry, très soudé lui aussi, et qui se prépare à sa nième
Transaquitaine.
On termine là aussi sans s'être jamais posé la question du kilométrage restant, à faire des calculs savant (toujours !) sur les temps prospectifs. Bref, zen et heureux d'être là. D'avancer.
Epilogue
Une troisième étoile bien accrochée, Jack qui n'arrête pas de nous poser en héros (Hero ?) de son évènement annuel. Une équipe de bénévoles au top. Une course au format qui me va bien, mais qui mérite une peu plus de monde, alors retenez votre date pour 2012. Un rendez vous avec Christian qui nous donne du plaisir. 2012, prêt pour l'Etoile de Bronze Christian ?
Le
CR de Christian (propriétaire du dossard en photo)
www.couleaud.com
4 commentaires
Commentaire de Jean-Phi posté le 22-05-2011 à 11:15:00
Bravo pour cette 3° étoile ! Très fort ! Tout en modestie, on sent bient que tu maîtrises parfaitement ce challenge désormais. Pourtant, il n'est pas des plus simples...
Commentaire de marioune posté le 25-05-2011 à 03:22:00
Euh tu racontes cela un peu comme une petite promenade de Gd mere. Tu devais etre super bien, bravo++.
Plutot costaud comme test pour les shoes, mdr!! Ils t'en offre une douzaine?? cheers.
Commentaire de TomTrailRunner posté le 01-06-2011 à 08:44:00
Pacman à l'envers ? pas tant que çà car ils ne sont quand même pas nombreux ceux de l'arrière à t'avoir rattrapé :)
Commentaire de Ultra-Steph posté le 01-06-2011 à 10:25:00
@Marioune : et en plus elles tienent bien le choc les shoes ! Alors qu'elles ont l'air super fragiles, elles semblent très costaud. Décidément qu des qualités !!! Si un gars de Sportiva passe par là, j'en veux bien une douzaine quand même :))
@Tom: ben 7 quand même ...
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