Mustang a écrit:Cher Cédric, ce que je veux exprimer c'est une sorte de desarroi, voire une certaine colère, un véritable frustration que je ressens vis à vis des conditions d'inscription.
Quoi, ce sont les plus rapides, les plus les malins, les plus chanceux qui vont pouvoir courir l'UTMB 2008? Je trouve ça limite indécent!! C'est comme lors des soldes où on voit les gens se glisser spous les grilles qui se soulèvent à l'entrée des magasins pour se précipiter sur le frigo ou la tv de leurs rêves!!
En décembre 2005, quand je me suis inscrit à l'UTMB, j'ai eu tout mon temps, toute ma lucidité. Je me souviens d'être resté un certain temps devant l'écran, devant la fiche d'inscription, d'avoir téléphoné à un ami pour un dernier conseil, je me souviens de ce grand vertige quand j'ai cliqué sur "envoi", trop de sentiments sans doute.
Pour moi, ma décisiona été prise dans le calme, sans fébrilité, elle était à la hauteur de l'événement. Voilà, mon ressenti est surtout de la frustation, de la frustation pour vous!! oui! c'est bête!! de la frustation pour vous, pour une décision qui engage pour un événement énorme, la course d'une vie peut-être!! j'ai l'impression qu'on "nous-vous"vole quelque chose! Voilà, s'inscrire à une grande course est vraiment un acte d'importance!
bon, , trop de sentiments!!!
sinon, quant à la présence de tel ou tel champion sur un trail, j'en ai rien à battre!
J'apprécie ta réponse Philippe !
Je reconnais que ce rush a quelque chose de profondément injuste, dans la mesure où c'est, à ma connaissance, la seule dont les places partent ainsi en quelques minutes (même pour les autres courses "recherchées", il est toujours possible de réfléchir quelques heures, quelques jours même avant de s'inscrire).
Je pense que sa notoriété et le cadre dans lequel elle se déroule, qui ne peut décemment accueillir beaucoup plus de coureurs, explique cet état de fait.
Certes, il faut des mois pour remplir le Mercantour à 500 personnes, mais ici, parce qu'elle a pu/su s'imposer comme LA course à faire auprès de beaucoup de gens, 2000 places trouvent preneurs en un quart d'heure.
Il me semble que l'on est, toutes proportions gardées, dans le même type de situation que, en alpinisme, dans l'ascension du Mont Blanc.
Beaucoup de débutants, parfois simples randonneurs comme je le suis, se lancent à l'assaut de ce sommet qu'on dit facile, et ont ainsi le sentiment d'être des alpinistes chevronnés qui ont vaincu le toit de l'Europe.
On est pourtant loin, en "faisant" le Mont Blanc dans des conditions estivales favorables, d'une course alpine difficile.
Un véritable alpiniste te dira que la Meije, et tant d'autres sommets que je ne connais pas, sont bien plus difficiles et exigeants.
Doit-on pour autant critiquer celles et ceux qui se lancent à l'ascension du Mont Blanc parce qu'ils y trouvent leur bonheur, dans l'humilité et le respect du site nécessaires ? Je ne le crois pas.
De la même manière, ce n'est pas parce que l'UTMB peut parfois, pour reprendre les mots de serrefile, prendre des allures de barnum, que tous ceux qui veulent y participer, pour la première ou la sixième fois, et qui se plient aux règles forcément injustes de l'inscription, sont des guignols.
Pour rebondir sur tes propos, ma décision aussi a été prise, cette année encore, "dans le calme, sans fébrilité, à la hauteur de l'évènement". Ce sont les modalités pratiques de mise en oeuvre qui m'ont rendu fébrile. La différence n'est pas mince.
Mais j'ai pris cette décision en conscience, sachant pertinemment qu'à mes yeux, il ne s'agissait toujours pas de LA course d'une vie, mais d'une parmi d'autres, mieux organisée peut-être.
Je te rejoins tout de même sur le caractère "injuste" de cette sélection. Tous les systèmes ont des défauts.
Peut-être les Poletti en choisiront-ils un, en écoutant notamment les critiques de cette année, qui aura les défauts les moins pénibles.
A bientôt mon poulain
L'Castor Junior