Communauté des sports d'endurance

Il est 6 heures ce dimanche 16 mars quand j'ouvre l'oeil. Je n'ai pas très bien dormie, ni Chris d'ailleurs qui est déja debout. Comme à mon habitude, je prends mon petit déj et me prépare pour ma course du jour.Aujourd'hui, la course est un peu différente, de nombreux kikoureurs seront là pour rendre un dernier hommage à Laurence. Nous rejoignons St Romain au Mont d'Or.

Il est 7 h 30 et Chris rejoint son stand où des clients se pressent pour des derniers achats avant la course. Je l'aide un peu à s'installer puis part me préparer. Les coureurs commencent à arriver : bonjour Martine, comment ça va... je connais beaucoup de monde, et ai quelque fois du mal à remettre un nom sur un visage (vous m'excuserez). Chris et moi avions préparé quelques brassards noirs avec la photo de Moicélolo. J'accrocherai d'ailleurs une photo sur mon dossard à l'emplacement du coeur. Nous en distribuerons aux kikoureurs, à Karine et à son compagnon Bruno... Sébastien T, un chaski, est venu découvrir notre belle région, ainsi que Vincent D. Pas le temps de me mettre la pression, entre Vincent qui m'appelle pour me filer des chaussures et que je cherche dans tous les parkings du village (finalement l'échauffement sera fait), et Chris qui m'appelle pour rejoindre la ligne de départ.

9 heures, le rassemblement est prêt pour le départ. Mais avant, nous avions décidé de rendre un dernier hommage à Laurence. Chris prendra le micro comme il le fait si bien et demandera à l'ensemble des coureurs, non pas une minute de silence, mais des cris de joie, comment l'aurait aimé Moicélolo. Tous les kikoureurs avaient pris place devant, en compagnie de Karine H, Vincent D, Jérôme T, Aurélien B, Sébastien T... les plus grands noms du trail. Mamanpat soulèvera la photo de Laurence. Une petite photo souvenir de photogone immortalisera cet hommage.

 

Et voilà nous sommes partis pour 22 ou 35 kms selon les coureurs. Je sens mes jambes lourdes, mais c'est pas grave. Nous commençons direct par une longue côte qui étalera le peloton. J'ai pris mon rythme de croisière en pensant à Laurence. Au fil des kilomètres, je me sentis de mieux en mieux. J'avais retrouvé mes jambes ou bien Laurence m'avait donné les siennes. Une première boucle de 8 km environ avant de repasser vers la ligne de départ où Chris est là pour m'encourager et m'annonce que Karine est à 2 mn devant moi. On verra bien, je suis bien, la course est longue.

Et puis, arrivée au passage difficile, des cordes installées de chaque côté permettent aux coureurs de grimper. Je suis bien et monte directement au milieu. Photogone qui prend les photos m'encourage, ce qui rend un peu jaloux mes compagnons de route.

 

 Arrivée au 12e km,et à la bifurque que j'atteins en 1 h 24 mn. Je ne me pose même pas la question, je pars pour 35 km. Caro m'annonce que Karine n'est pas loin devant. Je me retrouve de plus en plus seule, les écarts sont faits. Je reconnais le parcours que nous avons reconnu 8 jours plus tôt. Le balisage est parfait, les bénévoles géniaux. De partout, j'entends "Allez Martine", comme me le diront certains coureurs, tu es une vraie "star locale".En tous les cas cela fait plaisir. Je gère les côtes à mon rythme, en marchant les mains sur les genoux, mais à chaque fois j'arrive à relancer ensuite. J'ai l'impression parfois qu'on me pousse comme si Laurence était là derrière chaque pas pour m'aider à avancer.

Les kilomètres défilent, le terrain est génial (pas de boue), les paysages sont beaux, le rêve. Arrivée au 26e km et au 2e ravito, l'on m'annonce que Karine n'est pas loin. Cela n'a pas d'importance pour moi, je me fais plaisir, je profite de chaque instant, je suis heureuse de pouvoir gambader dans l’herbe.

 

Et puis la dernière côte, un mur. Tant pis il faut y aller, ce n'est que du bonheur.La dernière descente sera un vrai plaisir, je double même, je vole. Et puis au loin, le son du micro, Pascaline venue spécialement de Grenoble pour rendre hommage à Laurence et puis cette dernière ligne droite où tous les kikoureurs avec leur buff ou leur casquette rouge sont venus m'accueillir, Photogone qui immortalise mon arrivée et puis Chris, les larmes aux yeux, dans lequel je tomberai dans les bras.

 

Quel bonheur, quelle course et quelle émotion. Mes premiers mots iront pour Laurence, c'est elle qui m'a "donné des ailes". Je terminerai à moins de 6 mn de Karine, mais cela n'a aucune importance, pour moi, c'est une de mes plus belle victoire. La remise des prix se fera pratiquement dans la foulée. Je monterai sur le podium avec la photo de Laurence et lui rendrai encore une fois un hommage, de même que Karine HERRY, une grande dame du trail, et une grande dame de coeur, qui a aussi couru en pensant très fort à Laurence.Quelle émotion.

Merci à tous les kikoureurs, vous êtes une super famille. Merci aussi à Chris (mon badgone) avec qui je partage toutes ces émotions.

Martinev