Récit de la course : 24 heures No Finish Line 2007, par thunder

L'auteur : thunder

La course : 24 heures No Finish Line

Date : 17/11/2007

Lieu : Monaco (Principauté de Monaco)

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Distance : 0km

Objectif : Pas d'objectif

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Le récit

Le temps passe et il est de plus en plus dur de faire des CR.


Il était une fois un voyage en double circadie…


Nous sommes mardi soit J+2

Dimanche j’ai essayé de faire mon CR mais les émotions et les faits se mélangeant il était encore dur de le faire. En plus je n’avais pas l’envie. Cela fait quelques sorties où l’envie d’écrire des cr n’est plus. Plus d’inspiration… Pourtant ce matin en me rendant à la fac j’ai compris ce besoin d’écrire. Il faut tourner la page et le CR est un élément de ce processus. Alors avec ce CR une page se tourne.


Avant de continuer j’ajouterai une réflexion de François.


«  il n’y a ni victoire ni défaite il n’y a que de l’expérience »


A ma sauce : « au delà des victoires et des défaites il y a l’expérience. »

C’est peut être pour ça que je veux écrire, pour partager cette expérience avec vous.


Bon courage et bonne lecture


Pourquoi

Dans le vie il y a des mythes et il y a l’Absolu cette chose qu’on cherche, ce petit truc qui sera l’accomplissement. Pour moi le 24H c’est l’Absolu.

Comme tout voyage, il faut une rencontre. Je ne me souviens plus exactement des conditions de cette rencontre, est-ce le coureur qui m’a accompagné lors de ma première course, est-ce double circadien croisé dans le vestiaire de mon 1er marathon, est un article sur les courses horaires dans RA, est ce une interview de fab dans la même revue, est ce un ami qui m’a accompagné lors de mon premier passage addm ?

Je l’ignore sans doute un peu de tout ça.

Après de long mois de montée en charge me voilà prêt pour ce qui représente l’Absolu.


La préparation :


Il y a des voyages où l’on ne peut pas partir avec juste son baluchon et tailler la route.

Toute cette année passée visait à me préparer pour cette course.

En un an il y a eu des progrès mais il y a aussi des choses qui ne changent pas.

En fait j’ai pas trop envie de revenir sur mon entraînement. On dira que j’ai fait mon possible. Mais certaines réflexions sur mon entraînement sont dures à digérer. Il y a des reproches qui passent mal. Oui il y a un peu d’amertume après cette course mais les heures passent et cela reste dans le passé, la page doit se tourner. L’ultra est aussi un formidable filtre de vérité, difficile de se mentir et mentir...


Toujours est il qu’après une semaine moyenne au niveau du sommeil je suis dans le train pour Monaco.


Expérience n°1 dormir et ne pas se fatiguer inutilement ni se stresser.


La semaine d’avant course j’arrive à cumuler angoisse de perdre ma chérie, problèmes de transports pour descendre. Départ du train à 7h au lieu de 9h ce qui veut dire un réveil à 5h30, dans le train pas moyen de dormir. Un trajet plus long. Sur place une grosse marche avec du déniv avec mon sac de course. A l’hôtel pas de sieste. Ensuite petite reco du parcours avec dérouillage des jambes ça c’est top sans compter de retrouver les copains. Récupération du dossard. Pour le lendemain tout est prêt c’est top.

Ensuite faire des courses qui n’en terminent pas, puis remonter tout Monaco avec les courses dont un pack d’eau. Pas sûr que ça soit top. Et puis le gars dans ma chambre qui braille car il n’arrive pas à faire marcher son pc, c’est usant.

Le soir dîner, préparation du sac pour le lendemain au passage je me fait engueuler car toutes mes chaussettes ont déjà été portée. Je ne reviendrais pas dessus mais des chaussettes assouplies c’est mieux et ça se vérifiera plus tard. Une douche et à 22h extinction des feux 22h30 le réveil de Serge sonne, 23H ça gueule dans la rue 23H30 je ferme enfin l’œil et pour la première fois de la semaine je dors d’une traite jusqu’à 5h29.

Petit dèj très correcte. Fin des préparatifs en présence de Jérome mais j’oublie de me protéger les tétons.

On quitte l’hôtel et direction la digue. Je me sens prêt détendu pas fébrile, serein et heureux d’être là.Il fait chaud et humide mais je n’ai pas peur, je vais me forcer à boire et j’éviterais les tendinites contrairement à ce qu’il m’étais arrivé sur le lion.

Quelques photos avec Eric8 qui est pour moi un coureur énigmatique.


Le prince arrive c’est assez impressionnant.


La course


Petit brief, le prince lève le revolver et clac, re clac , et pan 8h05 rendez vous demain




On s’élance devant ça part fort. Alex veut griller tout le monde au général, je fais quelques mètres avec lui puis calme le jeu. Devant ça roule fort et un tit jeune à l’air déjà essoufflé, une italienne qui tout à l’heure posait avec le Prince semble avoir la foulée difficile. Dans quelles courses je suis, on est pas censé partir doucement ?

Pas grave je pars doucement et confortable.

Pendant 2H30 tout va bien je freine, je freine je freine, les temps au tour sont respectés.

2h30 je ne sais plus pourquoi mais un truc lâche je suis bien dans les jambes alors je laisse aller.

J’arrive à 8 min du tour. Rapide et je remonte au général, je suis facile.


Sur le circuit ça va ça vient les promeneurs comme averses

Déjà une certaine solidarité entre coureurs s’installe et une méfiance pour les promeneurs. Certains chiens laissent des traces sur le circuit. Certains parapluies pointent avec une dangereuse négligence vers les coureurs.


Selon mon accéléro je passe le marathon en 4h05 (j’attends les résultats heure par heure mais le passage doit se faire vers les 4h30).

Premier coup de mou 12h10 je mange.

Le déjeuner

Entrée dans la grande tente je prend une assiette et en ouvrant un chauffe plat dans la barquette il reste une portion. On pose l’assiette et hop on embraque la barquette. J’ai le droit à des regards choqués. Mais non j’en ai laissé et j’ai pas tout mangé.

Selon les conseils de l’electron au vulcain je mange en marchant.

Arrivé sur le port j’ai fini la barquette c’était bien bon, je repars en trottinant. Rapidement je me sens mieux. Les jambes reviennent le jus aussi.

Le tour d’après je demande à Jerome de me préparer un verre avec de l’extrait de pépins de pamplemousse. Nikel chrome même pas le ventre lourd.

Vers 15 heures re cou de mou, une envie de faire la sieste.

Pas de raison de s’arrêter j’avale un peu de coca et ça repart (dis coco t’aurais pas oublié de t’alimenter ?)


Arrivé à ce point du CR il me semble important de préciser que ma gestion du liquide a été pas mal mais que ma gestion de l’alimentation a été nulle.

Pour le liquide deux minis gourdes ont assuré mon hydratation permanente sur les 1600 mètres du circuit avec de l’eau, nature, salé, sucré et de la boisson énergétique diluée ainsi qu’en deuxième partie du coca à presque tous les tours. Les rares fois où j’ai eu soif c’est lorsque j’avais abusé de liquide et que je me laissais un tour pour assimiler.

Pour l’alimentation le bilan et moins glorieux :

- une dizaine de dragibus

- 2 tucs

- quatre barres de céréales

- trois sachets de biscuits

- 2 portions de lasagnes

- 1 portion de hachis parmentier

- 1 gateau de semoule

- des sandwichs au jambon

- 1 sandwich au chocolat

- des cachets de sportéines.


Expérience n°2 : manger en marchant pour les gros morceaux et surtout manger régulièrement en petite quantité.



Après 6 heures de course arrêt au stand plus long que prévu. Serge sort du frigo une portion de lasagne qu’il m’oblige à manger assis. Changement de chaussettes massage à la nok du froid sur les jambes, genoux, et pied plus une friction au synthol. Je repars comme neuf.




Vers 16h je crois j’ai le droit encore à un changement de chaussette, Sahèle est au tel avec Serge. « non on a de la chance il n’est pas sujet aux ampoules.. enfin il n’était pas»

Ma première ampoule en compétition. Au précédent changement de chaussettes j’avais senti le tissu un peu raide mais ça allait et puis j’ai toujours une douleurs sous l’orteil lors de sorties en montagne. Bref cette piqûre sous le pied ne m’inquiétait pas. Le temps de trouver le kiné et 20 min après je repars. Mentalement je gamberge 20 min = 2 tours c’est long.

Roulez petit bolide.

Fin d’aprem.

La nuit tombe j’attendais cet instant j’aime la nuit. Mais en même temps la nuit c’est pas facile, il paraît...




19H30 j’approche des cents km

J’aimerais bien manger. Je me fixe les 100km pour faire une pause.

19H50 je veux manger ça va arriver dans 10 min je me sens un peu faiblard, plus trop envie d’avancer tant que je n’ai pas mangé mais Jérôme m’accompagne pour un tour de marche histoire de préparer la digestion du dîner

100km je suis bien je rentre sous la tente pour manger. Je m’attable et prends le temps


12H20 de course il faut repartir. J’ai dit il faut repartir. Allo les jambes ici la tête j’ai dis mise en route. Ici les jambes, moteur grippé démarrage impossible tu l’as dans l’os.

Je marche pour relancer tout ça

Tétanisé de tétanisé je demande à Serge de sortir la version « ho coach il n’y a que toi qui à les doigts pour me faire jouir. » Voilà comment on se retrouve allongé sur une table à Monte Carlo à se faire palper par un vieux sous les rires des collègues. Un concurrent kiné fait la réflexion qu’un massage à froid c’est pas efficace. Pourtant je repars

Il me reste 11H pour faire 80 km Jouable dans la drome j’arrive à boucler un marathon en 5h/6H avec du déniv alors là ça doit passer.

13H30 de course je veux une greffe de jambes. Remassage et redépart

Je suis dans le dur.

23H coup de fil de ma mère je suis fatigué j’avance non je ne veux pas dormir je dois avancer.




Minuit coup de fil du castor et coup de bambou. Je m’endors en courant. Accroché à Jérome qui palabre avec la queue plate, je m’accroche pour remonter vers le ravito.




C’est le début de l’enfer j’ai encore 8h à tenir mais je ne sais plus où j’en suis.

A coup de coca et de vitamine C Jérome me réveillera.

Ça marche puis la fatigue revient. Jérome va dormir. Je suis seul avec Serge, je me sens mal au niveau du ventre. Je décide d’aller aux toilettes. J’élimine, tout est ferme contrairement à la sainté.

Jérome m’accompagne à chaque tour ou presque je suis un zombi. « Leve la tête » « rahh », j’ai envie que tout cela s’arrête mais il faut avancer. Je veux dormir.

Je m’appuie contre un mur, Jérome m’ordonne d’aller me faire masser. J’essaye de m’endormir sur la chaise en attendant puis massage mais pas moyen de dormir enfin pas tant que ça. Pendant le massage une douleur à l’aine.




Je repars je suis presque bien avant le prochain coup de moins bien. Objectif 100 miles je me retiens d’appeler ma douce mais l’envie et forte.

Je décide finalement de me coucher sur la piste. Je demande à un ancien de me récupérer quand il aura fait le demi tour.

Il me relève. Le goudron c’est pas le bon plan.

Je vais à l’école de voile, je cherche les picots. Pas en bas, il faut monter. Dans la grande salle je suis avec kil dur de trouver un lit.

Cela fait 20h de course. Je demande à Serge de me réveiller dans 2h

21h30 de course j’ouvre l’œil ça parle fort en polonais. Je me prépare à y aller.

Non de non de zi j’ai mal au pied. Me voilà sur la piste et en avant.

J’ai toujours mal au pied mais au moins je suis lucide.

J’arrive au ravito et je change de chaussure pour soulager l’appui et immédiatement sous le regard dubitatif de Serge je me sens mieux. Je peux recourir.

Un nouveau thunder est né. Maintenant ça va. Et surtout j’ai surmonté la nuit certes j’ai dormi mais certains ne se relèveront pas.


François m’accompagne et me lâche pendant un tour « il n’y a ni défaites ni victoire il y a juste l’expérience »


Les deux dernières heures de courses seront de la gestion, je ne veux plus retomber dans le rouge. Alors je tourne avec Manu et un autre collègue, on fait du cyrano et ça passe, je peux pas accélérer mais j’avance.

A 40 min de la fin le collègue part pour le sprint final. Bye.

Je finis avec manu et à 2 min de la fin le collègue et Manu reparte pour finir à bloc. Je ne peux pa suivre l’allure alors je continue de courir

Pan premier coup de feu devant ça s’arrête, « bande de bleus il reste une minute » et les voilà repartis.

Pan deuxième coup de feu.

Il y a 24 heures j’étais parti. Je suis face à la montagne le jour se lève, la course est finie. Je m’assoie, je veux savourer. Les larmes arrivent. La paix, le calme, l’Absolu. C’était une belle journée.


Ça c’était les faits de la course. Mais il y a quelque chose de plus particulier dans les courses horaires. Quelque chose de plus fort qui sa passe.


Voilà le CR façon intime (du pur thunder qui a retourvé le goût du cr )

 :



Le choix


Comme dit plus haut le 24h représente pour moi une course hors norme, un Absolu. Jusqu’à présent dans toutes mes courses il y avait une ligne d’arrivée et un au delà possible. Ici tout change pas de ligne d’arrivée et rien au delà.

Ensuite je suis curieux, curieux de voir mon corps agir sur une journée entière de course.

Voilà pour pourquoi le 24h, petite précision supplémentaire le niveau championnat de France ouvre l’accès au statut de sportif de haut niveau universitaire. Il me faut donc effectuer 180 km


Pourquoi Monaco, à la base il s’agit d’un choix par défaut, en août pas de 24h en Bretagne, Aulnat pas au calendrier FFA, il reste Monaco (qui n’est pas labellisé par la FFA au passage).

Ensuite il y a un an je lisais les anecdotes d’une bande de vieux jeunes sur leurs vacances dans la principautés. Puis la rencontre de certains de ses joyeux drilles me donne une raison supplémentaire pour passer un WE à Monaco.




Bref les 24H de la NFL me voilà.



La préparation


N’étant pas naturellement doté d’une morphologie d’hamster , je dois m’entraîner et me préparer.

Depuis mes débuts en CAP le 24h constitue un absolu vers lequel je veux tendre à plus ou moins long terme.

2006 premier marathon et l’envie d’aller au delà

Fin 2006 premiers pas ADDM

Début 2007 début de la monté en charge pour atteindre l’ultra100 dromois. À l’arrivée une certitude il me reste à pouvoir enquiller un 6h et un marathon pour le 24h dont j’ignore encore la date et le lieu.

Mai récup

Juin on repart mais la mécanique est fragile, des douleurs tibiales avec le changement de semelles.

Juillet on change de sport on passe au vélo pour faire de la caisse sans se faire mal. J’ai les cuisses qui prennent du volume et ça frotte entre les cuisses quand je cours .

Aout on continue en vélo et on met la dose en muscu et on arrive en état de surmenage l sortie de 175 km de vélo c’était peut être un peu trop. À la fin du mois je suis chez le toubib pour une fatigue profonde et quelques soucis liés à la fatigue.

Septembre on attaque la prépa, on monte charge kilométrique. Je suis sur la corde mais ça passe.

Octobre on continu, un off de 6h en solitaire ou presque sur la boucle de parilly et ça passse 3 jours de récup en vélo et une sortie de 3h à 12km pour récupérer le sortie de 6 à 11 km/h.

Paff la tuille mon tendon du tfl s’enflamme . Voilà on arrive à la blessure. Maintenant c’est repos osthéo.

Le claire du Lune 15 jours après et le genou qui ne tient pas le choc.

Le lundi rdv chez un super toubib, il s’agit bien d’une tendinite du TFL je peux pédaler et courir mais j’aurais mal.

Pas moyen d’avoir rendez vous chez l’ortho avant le 11 novembre.

Le 13 je reçois mes semelles corrigées et c’est bon je peux courir sans douleur. Mais maintenant il faut penser à faire du jus pour le 24 novembre.


Le dernière semaine au programme RDS (plus par rituel que par efficacité)


Lundi petit footing d’une heure

Mardi vélo le matin cap l’aprèm

Mercredi footing à jeun les sensations reviennent enfin.

Jeudi repos, conférence le soir et là mail de la sncf mon train est annulé pour cause de grève je dois trouver un autre moyen de rejoindre Monaco le lendemain. Je quitte précipitamment la conférence pour rentrer au plus vite. Je stresse comme un malade.

Finalement nous partirons plus tôt.

Dernier diner avec Marie et on se couche demain réveil 5h30 après une semaine d’insomnies l’avant dernière nuit n’est pas longue mais continue.

Vendredi 6h48 je croise le coach dans les couloirs du métro.

7h nous sommes dans le train. Avec une pause de 2h à Avignon TGV puis encore un changement à Nice. Déjà le vieux bougonne et râle pour des histoires de PC (avec un mac tout est tellement plus simple (sauf pour les polars).

Nice changement de train, je me retrouve dans le ville de mon grand père souvenirs souvenirs, mais pas le temps d’être triste, ma destination finale est à quelques kilomètres.

Changement de train pour un TER dégueulasse et puis la gare de Monte Carlo.

Tel le boulet que je suis j’ai oublié le nom de l’hotel, l’adresse, le plan et les coordonnées . Heureusement Pierre de l’orga nous indique où trouver l’hotel.

Maintenant c’est CO urbaine avec un sac monstrueux en plus il fait chaud et humide dans le sud. Tant bien que mal après avoir tourné et avalé du D+ du D- du D+ du D- et un peu de D+ nous arrivons à l’hôtel.

Dans un premier temps, la réception nous donne une chambre avec un grand lit. J’aime bien les vieux, j’aime bien jouer aux gigolos mais faudrait pas pousser quand même.


Donc changement de chambre ouf chacun son lit.

Toute de suite on teste le wifi de l’hôtel alors que j’aurais mieux fait de faire une bonne sieste en plus Serge braille avec son PC « nan mais avec 37 mega de débit je peux pas bosser » o pétard et moi qui à Cluses n’ai pas 10 mega je fais comment pour envoyer des mails ????

Et ça braille bien sur pas moyen de se connecter pour lui y a toujours un truc qui va pas.

Le vieux me pompe l’air.

Finalement nous sortons direction le port. 3km de marche ça fait du bien.

Arrivé sur le port on se fait dépasser par une bombe atomique . Ma chérie est une très jolie fille mais là en tant que male primaire je reste scotché . Morphologiquement cette fille est une bombe.

Nous voilà sur le circuit où nous retrouvons tous les cadors




keuf keuf (fait le thunder toussotant) d’ailleurs les cadors vont faire des courses. Ça fait plaisir de les revoirs ou de les rencontrer. Il y a tant de kilomètres et de belles courses courues ici. De ces grands de l’ultra si loin du star système de l’athlé EDDM

On récupère mon dossard, une table et on commence l’installation. Puis petit footing où je met une branlé à notre love kikoureur , cet homme au déhanché qui chamboule toute la rivièra.

Trois petits tours du circuit qui se révèlera sympa et un peu piégeur par endroit, puis il est temps de repartir.

Entre temps nous avons rencontré Eric8 coureur hors norme avec une vision de la cap que je n’arrive pas à qualifier. Si unique mais c’est une chance de rencontrer ce personnage dans le monde réel en dehors des forums. Nous allons faire nos courses à la supérette mais pour les caissières j’ai toujours pas compris

.

Une part de pizza pour l’apéro et nous voilà prêt à bouffer tout le D+ pour rentrer en plus il y a un pack d’eau à porter. Bordel si avec ça je me crame pas.


Retour à l’hôtel on commence par la pizza et le saucisson. Puis une bonne grosse plâtrée de pâtes natures avec un blanc de poulet.

Au désert gâteau de semoule. Le tout arrosé d’une boisson ant oxidant pas mauvaise et de smecta. Oui j’ai peur d’avoir des soucis gastriques alors je bétonne.


Je prépare le baladeur en discutant avec ma chérie , ça fait du bien, quand le vieux braille de quitter cette chambre au moins virtuellement.


22H je me couche enfin, le lit est ferme et là je me sens bien.

22H30 Le réveil du vieux sonne mais bien sur le seul à dormir c’est le propriétaire du dit réveil.

23H ça braille dans le rue, au moins ça ne braille plus dans la chambre et puis ces uberlulu ont réussi à réveiller le coach, il bondit hors du lit et s’apprête à aller distribuer des droites. Je me contente de fermer la fenêtre. Et à peine retourner dans le lit le vieux et en mode ronfleur.

23H30 enfin je m’endors. (notez le ronflement discret)

5h29 j’ouvre l’œil et je devance le réveil d’une minute. Je me sens bien, j’ai enfin bien dormi.

Bon mise en route, on réveille le coach. La journée va être longue.

Petit déj avec du gâteau de riz du thé et du smecta.

Une douche, derniers messages et ça y est Serge arrive enfin à se connecter à internet, il a enfin réussi à taper le mot de passe avec toutes les lettres.

J’attaque les préparatifs des pieds, tout est bien strapé nokké et Jérome débarque.

On finit les sacs et on décolle.

Première surprise quand Jérome annonce qu’il n’y a que 2 places dans sa voiture je l’imagine avec une commerciale, pas un coupé sport. Bonjours le bordel pour tout charger dans le coffre et sur le passager. Raideur en profite pour retourner sur le circuit à pied et nous on fait du tourisme dans la principauté.

Nous sommes sur le circuit.

En attente du brief je tourne un peu, je pose mes affaires, prend mes marques vers la table et je rencontre les autres coureurs. Dans un angle il y a un gars avec imperméable et un kit main libre couleur chaire. Il semble vachement balaise. Un signe de la main et deux berlines de luxe arrivent dont une immatriculée MC 01 avec un chauffeur en uniforme. Monte Carlo c’est quand même la classe.

Attroupement autour du prince Albert séance photo. Petit discours et puis le départ. SAS doit donner le départ mais le pistolet claque deux fois dans le vide puis coup de feu et voilà c’est parti, la libération, des semaines que j’attendais ça, que je le redoutais, ça y est je suis parti, je suis lancé.


La course


Et c’est parti fait la chanson, j’ai aussi l’impression de voir un départ de grand prix. Ça part fort et certains ne semblent pas être en aisance respiratoire. Tient un dépassement sur la gauche je m’accroche, c’est pas un vieux comme Alex qui va me faire la nique , nan mais. Enfin lui s’est échauffé pendant 7 jours il est prêt à lâcher les jambes mais pas moi. Je lève le pied.

Être prudent et prendre le temps, dans ce genre de course la patience paye alors je vais être patient et je vais les regarder exploser un à un.


Le temps passe, je me traine, mais c’est bon ça va tomber et ça tombe. Je remonte doucement . Je papote aussi pas mal, j’essaye de glaner des infos. Kil m’avoue que la digue est en ciment et que ça sent. Pour l’instant je ne ressens rien. Et puis le circuit se remplit progressivement, ça y est on se croirait sur la promenade des anglais. Les averses vont et viennent ce qui m’oblige à un enchaînement d’habillages déshabillages.




Le Lion ce semi m’avait appris à me méfier du cocktail l’humidité plus chaleur, un vrai risque de déshydratation. Alors je fais gaffe je m’hydrate et j’essaye de ne pas trop me couvrir. Bien vite je me retrouve en débardeur plus corsaire. Finalement ça sera débardeur et short. Les bandes de protection faisant remonter mon caleçon j’ai pas envie de me retrouver avec des profiteroles flambées donc voilà comment on se retrouve le cul à l’air devant Sylvain, Graid et totoche pour un changement de short avec slip intégré. Le dit slip me jouera d’ailleurs un tour et me fera regretté encore une fois douloureusement ma virilité.

2h30 de course il y a un truc qui a sauté je lâche les jambes, péché d’orgueil, je remonte. Un gars de l’ASJ74 me confie être en 4 ême position, pourtant il ne semble pas être en aisance respiratoire. Il me dit se moquer du classement mais être au courant . Je ne m’attarde pas et le dépose, ça tourne si bien. Je remonte, je remonte tout va bien, je vais bien, je suis incassable. Totoche me fait signe de me calmer, Pour l’instant Serge est silencieux, il prend les temps au tour. Je continue ma remonter, jubilation intérieure après deux heures trente il y a déjà de la casse, mais pas moi. Je suis incassable.


Expérience n°3 La patience et la régularité et aussi l’humilité permettent de mener sa course.


Serge lève la tête de son chrono et m’annonce 8min au tour. Effectivement ça roule bien et je comprends ma remonté. L’ancien me demande de calmer l’allure et Totoche m’encourage à faire de même. Alors je freine. C’est pas facile, tient un coup de moins bien.

Mais c’est vite passé, disons que ça me rappelle un coup dans les cuisses après un ravito dans la drome pas de quoi casser trois pattes à un canard.

Enfin c’est pas agréable de devoir se brider mais ça passe et sans doute que ça va me préserver.

Sur les coups de midi j’ai faim. Je repense au CR de St fons par fab, bizarre mais c’est l’heure de déjeuner. En passant le marathon petit coup de fatigue pas encore le truc dur mais un léger fléchissement, le truc classique au passage des 40 kils.

Faisons le ravito, je rentre dans la tente commune, lieu de vie agréable, ne pas s’attarder. Je prévois la méthode enseignée par l’electron au trail du Vulcain. Se ravitailler en marchant. Sous la tente, je prends une assiette, une fourchette j’ouvre le chauffe plat et une portion de lasagnes esseulée me regarde. Dans toute la délicatesse qui justifie mon pseudo, je pose mon assiette je saisis le plat et je m’en vais. Je vois encore les regards accusateurs. Rassurez vous je n’ai pas pris plus qu’une portion même si le contenant est bien grand. Me voilà parti avec mon plat et en marchant je mastique j’enfourrne des bouts de lasagnes et je racle le plat. Arrivé sur le port malgré les regards interrogateurs je me sens bien, je jette le plat dans les bacs biens disposés par les orgas et hop en avant.

Au tour suivant je demande à Jérôme de me préparer un verre d’extrait de pépin de pamplemousse car ça descend moyen. J’arrive au tour Jérôme m’a préparé une petite gourde que j’avale tranquillement. Adieu mal de bide et pendant les 24h je n’aurais pas de nausées, pas de diarrhée faut il y voir le régime riz, smecta ou l’efficacité de l’extrait. Je l’ignore mais en tout cas je n’ai pas été dérangé.

Encore un coup de barre. Mais depuis presque 7 mois je me suis habitué à une petite sieste en début d’aprém avec ma douce. Mais pas aujourd’hui. Enfin toujours est il que sur la digue je somnole. Les yeux qui se ferment tout seul mais pour l’instant c’est pas encore trop dur de lutter.

Un peu de coca et ça repart. Les heures avancent, monotone défilement. Rythmé par le tours.

Puis premier moment d’émotion des membres d’une grande famille que j’ai intégrée sont venu. Des membres de cette famille que j’ai quitté pour courir sont sur le circuit. Scout un jour scout toujours. Encore aujourd’hui je suis ému de voir ces jeunes courir.




Cette bande de pio, j’ai retrouvé mes années pio, ce groupe de scouts qui finalement par les camps sont bien plus que des amis. C’est sans doute chez les scouts que mon âme de voyageur est née. Je me souviens des RED, des explos, tant de kilomètres parcourus sac sur le dos avec des amis qui seront toujours plus que des amis. Et finalement sans mes amis j’ai continué à voyager avec mon sac sur le dos. J’ai même renoncé à accompagner les plus jeunes pour assouvir ce goût de liberté, la possibilité de pouvoir aller où je veux avec juste mes jambes de l’eau, du sucre et de l’air. A vélo, ou à pied je suis libre, pour seule limite l’horizon. Merci les scouts d’êtres présent. L’obscurité est tombée sur le port. Par encore douze heure de course mais au delà de huit heure trente de course c’est un peu la découverte. Je ne suis passé qu’une fois au delà de ce cap des 8h30 de course. C’est parti pour l’aventure.

Je tourne encore avec des alternance de tout va bien et des petits coups de mou.

L’objectif intermédiaire c’est les 100km prévu pour 12h de course. Au cours d’un changement de chaussettes, alors que Serge est au téléphone avec Sahèle, charmante kikoureuse rencontrée au trail du Vulcain, il lui explique que je ne suis pas sujet aux ampoules. Et à l’instant où il dit ça il y a une coquine qui pointe le bout de son nez. Merdum la première en course, ça ce n’était pas prévu. On part à la recherche du podo, qui est en fait le kiné. Bordel de bordel. Et puis ça prend du temps. Pas le matos dans la ville d’akiléine, ça me chagrine. Pour avoir discuté avec différentes podo depuis mon retour akiléine a quand même des moyens important pour les courses, ça sera peut être un point à revoir pour les prochaines éditions.

20 minute plus tard c’est parti on retourne, mentalement c’est la première remise en question, ce petit imprévu.

On tourne encore, Jérôme vient me tenir compagnie, le temps passe plus vite. Merci Jérôme de ta présence, de ta gentillesse, de ta prévoyance. C’est dingue j’ai à part dans les dernières heures trouvé des gens pour tourner avec moi.

11h45 de course bientôt 100 km j’ai faim. J’ai envie de m’arrêter pour manger et attendre le repas. Heureusement Jérôme est là, il faut avancer même en marchant. Alors on repart pour un tour. Et en finissant ce tour le dîner est là. Je commet la plus belle erreur de la course après mon accélération de la matinée, je m’attable confortablement avec may et alex pour casser la croûte, le bon hachis Parmentier va venir recharger les batteries qui étaient presque à plat. Effectivement cette chaude nourriture fait du bien.

12h20 de course il faut repartir, mais j’ai oublié un truc comme mes jambes sous la tente, à la place j’ai récupéré deux mats difficilement et douloureusement pliables. Pourquoi je me suis arrêté mais pourquoi . Aujourd’hui encore cette erreur m’afflige. Comment ai je pu être aussi peut lucide ? Maître electron j’ai péché, je n’ai pas suivi vos leçons.

Sur le circuit j’ai du mal à avancer. Je demande à Serge un massage. Dans l’après midi après la deuxième portion de lasagne il m’avait massé et j’avais retrouvé des jambes de gazelles (enfin les jambes de gazelles c’est ma chérie, j’ai plutôt l’explosivité du limace ).

Je suis couché sur la table et j’ai mal aux jambes. Le massage me fait du bien même si je souffre.

Je repars après encore 20 min de pause et je sens mon objectif s’éloigner, je n’ai plus d’objectif juste avancer le plus possible. Pendant les heures qui vont suivre j’alterne passage où ça va mal et passage où ça va franchement mal. Je passe des caps mentaux que je n’avais pas prévu de passer à 13h de course. Résultats les larmes arrivent bien trop tôt mais il y a des événements, des sensations, des personnes qui me bouleversent à chaque fois et seulement au fond de la nuit quand ça fait mal je peux me laisser aller. Être à Monte Carlo ici si proche de grand père et sentir le bras de gégé. Je suis en vie, j’ai mal mais je peux avancer alors j’avance. Tant que j’ai mes jambes et mes poumons j’avancerais. Je souffre peut être mais je suis ici parce que je le veux et ma souffrance est volontaire. Rien ne doit m’arrêter. À ce moment je crois encore au pouvoir de ma volonté.

Sur les coups des 11heures du soir, je commence à être groggy ma mère m’appelle, je sais que les 180 s’éloignent mais je dois avancer encore et encore je suis en vie j’avance, ma note en dépend. Doucement mais sûrement. Minuit le castor appellent ça dure un certains temps enfin vous savez comment est le castor quand il tente de résumer…


Bref arrivé sur la digue Jérôme prend le tel et je m’endors, assommé par cette longue conversation.

Cela rester parmi les souvenirs de cette NFL. Je me sens partir, j’accroche l’épaule de Jérôme qui papote avec la queue de gauffrier et d’une main je prend appuie contre le mur et là il avance et je suis. Il s’agit de me réveiller, un coca + deux cachets de vitamine C, le temps que cela fasse effet je suis complètement dans le gaz . Je ne vanne même plus le seul skieur de fond sur digue de la principauté. Un tour plus loin les yeux s’ouvre, je suis à nouveau lucide pas frais mais lucide. J’avance douloureusement mais sans dormir, c’est déjà mieux. J’ai froid. Je me couvre pantalon de ski, manche longue, polaire, un esquimau à monaco. Je repars doucement. Je discute avec une carabinier. Un petit bout de femme exceptionnelle, elle paye pas de mine mais elle bouffe des kils en tout lieu en toute condition. Je suis admiratif, elle avance pendant que moi je passe par des moments de vide complet.

Si mes camarades de la grande course font des rencontres à longueur de tour, il faudra attendre la nuit pour que je noue des contacts sur le circuits. Quand je vous disais que la nuit tout est différent, il y a cette dame qui tous les soir vient tourner et essayer d’atteindre je ne sais plus combien de kilomètres. Ce soir elle vient avec une jeune collègue, on taille le bout de gras et à chaque tour un petit signe pour aller plus loin.

Pour ma pomme après la douleur dans les jambes, c’est la fatigue qui revient. Jérôme est toujours là il retourne avec moi. Serge dort et il sait que les 180 sont hors de porté. A quoi rime toute cette souffrance et sans doute cette destruction, il veut aller voir le classement et si tout est vraiment hors de porté on va arrêter là. Je continue à avancer, enfin il serait plus correct de dire Jérôme avance et je m’accroche, j’obéis. Tête haute à vos ordre, soit souple bien, regarde la foulée de mireille . Finalement las je m’appuie contre un mur, Jérôme m’ordonne de rejoindre la table du kiné.

J’arrive sous la tente et essaye de dormir sur une chaise, bam une jambe tombe, je ne dors pas mais presque. Je prend mon tour sur la table massage et là l’aine me lance pas moyen de tenir ma jambe, le kiné me cale la jambe. Je m’endors presque et laisse ses mains m’appaiser.


Zenitude complète et douloureuse


20 min après je repars, 100 mile c’est à ma porté, j’ai envie d’appeler celle que j’aime. J’ai enfin repris le goût . C’est sans compter la fatigue qui revient. Après quelques tours je décide de me coucher sur le port et je demande à un valeureux vétéran de me lever quand il a fait demi tour. Tous les concurrents me demandent si ça va. Mais laissez moi dormir tout va bien . Finalement l’ancien me lève et là je réalise qu’il faut effectivement que j’aille dormir au chaud. Incroyable optimisme, je me dis que si je dors deux heures je peux faire les deux dernières heures à 10 km/h et passer les 100 mile, je sais c’est de l’optimisme ou plutôt un gros manque de lucidité.

Je cherche un peu le dortoir, au premier étage, puis un lit, je glisse à Serge de me réveiller dans deux heures. Il fait chaud et humide dans ce dortoir. Je m’allonge et zou Morphée j’arrive.

1heure plus tard ça parle fort dans une langue slave, hop j’ouvre les deux yeux et je bondis hors du picot, langue slave = coureurs juste devant moi. En avant c’est reparti.

Un sentiment d’allégresse m’envahit. Malgré la nuit je suis reparti, j’ai faibli mais je n’ai pas renoncé, j’ai mal mais maintenant j’avance. D’ailleurs du coté du pied droit c’est sensible. Je suis terriblement en vie et j’avance. Quel bonheur. J’arrive au ravito, changement de chaussure et là je n’ai presque plus mal. Je suis heureux et je lance un si j’avais su auquel mon entraîneur me répond oui si j’avais su je me serai pas déplacé. Entre d’autres circonstances j’aurai sans doute réagi mais là il s’agit d’avancer et malgré cette réflexion je dois aller au bout. J’ai réussi à redémarrer et j’irais au bout. Je ne vois plus l’autre senior avec qui je me tirais la bourre à vitesse d’escargot. Lui n’a sans doute pas surmonter la nuit. Je dois avancer dans les Deux heures qu’il reste.


Les deux dernières.


Si pendant les 22 heures précédentes j’ai vécu des moments forts, ouvrir la route à la première, voir May et Alex tourner, des émotions bouleversantes avec gégé ou la carabinier, avec ma chérie, des rencontres, des retrouvailles, des découvertes. Ce sont sans doute ces deux dernières heures qui seront les plus enrichissantes, les plus plaisantes et celle qui me donnent sans doute envie de retourner sur des courses horaires.

Donc les deux dernières :

D’abord il y a un coureur qui depuis le début m’appelle par mon prénom et m’encourage de sa voix bourrue. Je repars avec la déception de voir mon entraîneur si sectaire et méprisant. Ce coureur m’accompagne et me guide comme l’avait fait Jérôme avant. On trottine l’allure n’est pas rapide mais on avance et il reste à mes cotés pour me soutenir. Finalement, après quelques tours il me lâchera mais il m’a donné l’impulsion, où je retrouve mon envie d’avancer et surtout de courir. La seule limite c’est mon imagination … Merci François

Maintenant j’avance et deux coureurs reviennent sur moi en cyrano, je rejoins ce groupe et nous passerons les deux dernières heures moins 3 minutes ensemble. Compagnons d’infortune, nous voilà parti pour une séance de fractionné pendant que Tonio fractionne mais par heure lui. Et pendant le temps jusqu’à la fin de l’épreuve nous avançons ensemble. J’avais déjà connu cette entraide sur le Vuclain avec Cathy01 mais là c’est encore plus fort. L’impression que sans eux je n’avancerais pas. Leurs expériences et ma découverte perpétuelle. Ce n’est plus trois coureurs mais un groupe. On avance je n’ai plus mal, je ne peux pas accélérer mais nous avançons par saut de puce. Les bidons circulent, l’assistant de Manu est formidable il travaille pour nous trois. J’observe les anciens à l’action et je prends note, il mange tout le temps, peu mais en permanence. Nous continuons. A 7 heure 20 l’un des membres du trio par pour un long sprint final. Je n’ai pas la force de le suivre et j’ai l’impression que ma chance et mon salut sont avec Manu. Je n’ose pas faire exploser ce groupe et je continue mon apprentissage à son contact. Le jour se lève et ça commence à sentir les pains au chocolat, enfin jusqu’à ce que manu pose sa candidature pour la gaz team…

Le temps file et on avance.

Bientôt le dernier tour. Je pose ma ceinture et récupère mon dossard. Notre camarade arrive et il ne reste plus que quelques minutes. Manu le rejoint pour les ultimes minutes, j’essaye bien d’accélérer mais mes jambes refusent d’augmenter l’amplitude et la cadence (peut être que sans pantalon de ski…) Toujours est il que c’est le sprint effréné version escargot sur lac salé qui est lancé.

Pan premier coup de feu mais deux compagnons s’arrêtent devant moi, « bande de bleus, une minute il reste une minute » et les voilà reparti, ça m’apprendra à être sport. Enfin j’avance et je finis seul.

Pan deuxième coup de feu. J’arrête tout, je m’assois même si on me recommande le contraire. Je suis assis là contre la rambarde, le jour inonde progressivement la colline. À coté les coureurs du 8 jours tournent. Je ne sais comment décrire cette sensation, je suis dans mon corps et en même temps j’ai l’impression de le quitter, une partie de moi s’en va avec ce deuxième coup de feu. Je l’ai attendu et redouté. Et maintenant c’est le vide. Comme lorsque je faisais du théâtre, des mois de répétitions et une représentation. Mais pour l’instant je suis ici sans être là. Les émotions reviennent et quelques larmes timides sortent. Tant d’efforts, de joies, de peines pour être là et pour vivre ces instants complètement hors du temps. Même si cela doit être source d’ennuis, il m’arrive de passer du temps hors du temps avec celle que j’aime. Mais ces quelques minutes post 24h sont tellement hors du temps, je n’ai jamais rien vécu d’aussi intense et d’aussi calme. Je suis physiquement sur la digue et une partie de moi et avec ce goéland, ailleurs…

Retour sur terre,


Serge arrive il me relève, mon esprit veut rester là bas. Mais je suis de retour, coup de fil de ma mère à Serge. Je suis de retour sur terre, grand père merci c’était sympa d’être un peu avec toi, mais je crois que j’ai une vie par là. Retour vers la tente. Serge est là. Je ne sais plus ce qu’il m’a dit. Je crois que je dois aller prendre une douche. Mes jambes sont bien présentes et envoient tous les signaux.

Direction la douche, j’arrive presque pas à lever les pieds. Une douche. D’abords monter dans l’algéco. Une marche c’est beaucoup de déniv. En bloquant la porte avec la tête et en prenant les jambes avec les mains on arrive à faire des miracles. Dans le vestiaire on se retrouve. 1er comme derniers on est tous là.

J’enlève les straps, je le savais que j’aurais du prendre, le temps de m’épiler, je discute encore et je découvre qui était mon camarade. Manu, un sacré palmarès, et un nombre de kilomètres que je qualifierais d’impressionnant. J’ai lu quelque part à son sujet, « monsieur endurance » oui on peut dire ça. Mais pas seulement… Il y a des gars hors norme. Il y a des gars avec qui on partage plus que quelques foulées…

Pierre, François, Manu… et d’autres dont je ne connais pas le nom. Merci pour toutes ces rencontres.


L’après course


Si cela pouvait se résumer en un mot AÏE

Plus sérieusement, planter un marathon ça fait mal (enfin je suppose), planter une saintélyon, ça fait très mal planter un 24h ça fait plus que mal.

Après un déjeuner où Sylvain me chambre, je lui confie avoir le secret espoir de courir un cross le jeudi, nous repartons vers la gare avec Serge, Jérôme est déjà reparti, je n’ai pas pu le remercier comme je l’aurais voulu, mais comment trouver les mots comme exprimer la profondeur de la reconnaissance que j’ai pour ce coureur d’une ultra gentillesse. En 24 h je ne crois pas l’avoir vu perdre son sourire. Merci encore pour tout Jérôme.

Il faut partir. Quelques emplettes encore, dans la boutiques souvenirs en rendant la puce.

Direction la gare mon sac bien trop lourd me freine en plus avec le mal de jambes faire le kilomètres qui nous sépare de la gare est très long. Finalement après avoir rigolé Serge prend mon sac. Bizarrement ma moyenne augmente mais la sienne en prend un sacré coup.

La gare de Monte Carlo possède des couloirs d’une longueur impressionnante et les escalators sont d’une fiabilité douteuse. Finalement après bien des efforts nous sommes sur le quai. Je suis cassé, surtout sous les hanches.

Finalement je me laisse à la verticale, appuyé contre un panneau, c’est moins douloureux. Le TER arrive d’Italie, nous montons enfin je me hisse à la force des bras.

Gare de nice il faut descendre du train. Je m’accroche le pied sur une marche ce qui entraîne un mouvement latéral. Un coup de pied dans les couilles est moins douloureux. J’ai les yeux qui piques, j’ai l’impression que je vais tomber tellement j’ai mal . Maintenant il s’agit de se traîner sur le quai. Puis de descendre pour emprunter le passage souterrain (quel outil de torture) Marche par marche, j’arrive en bas sous les rires de Serge. Notre train n’est pas annoncé. Je reste sous terre pendant que Serge part à la chasse aux infos. On se marre devant les interrogations des voyageurs. Ceux qui connaissent Serge savent bien qu’il n’a pas l’allure d’un conseiller SNCF surtout avec sa tenue froide...

Finalement je m’étire contre un panneau publicitaire. Ce qui me vaut une interrogation du contrôleur « nan mais ho je me sègue pas contre les murs quand même ».

Nous montons dans notre train. Aïe ouille. En plus une dame très bcbg me bourre de coups quand je me hisse à la rampe. Ça me gonfle, j’ai déjà du mal si on plus je me fais tabasser par une sauvage.

Et voilà je suis enfin dans le train. Il s’ébranle et vibre, moi aussi et ça c’est franchement inconfortable même douloureux. J’essaye de dormir plié en boule, je n’y arrive pas trop mais ce n’est pas trop douloureux. Encore une fois les vibrations me font vibrer tout le long de ma douleur.

Arriver à Lyon encore une fois je me traîne comme la douloureuse loque que je suis.

Une fois dans l’appart je m’allonge les jambes en l’air et renonce à bouger.

Marie arrive et la semaine qui va suivre elle sera aux petits soins pour moi. Même si son aide est indispensable, je suis gêné. Je m’en veux de lui imposer ça. Je fais mes conneries et elle est là pour me ramasser. Merci mon ange pour ton aide. Je sais que ces mots sont bien peu pour te remercier d’avoir vécu pour nous deux dans les jours qui ont suivi.

Le lundi tu m’as accompagné chez le kiné après cette séance je retrouve des jambes. Musculairement je n’ai plus mal, j’en profite pour t’accompagner faire du lèche vitrine. Qui l’eu cru qu’une séance de kiné pouvait effacer aussi rapidement un mal de jambe.

Mon pied et ma cheville droite sont encore douloureuse et le kiné ne préfère pas manipuler.

Lundi aprèm j’essaye de nager mais finalement je reste hors du bassin encore trop mal encore trop fatigué mais toi tu commences à devenir un petit poisson, même si l’allure n’est pas relâchée, tu commences à sourire, alors pour ce sourire je garde le sourire malgré le froid.

Mardi séance chez la podo, j’ai deux pieds presque neuf et maintenant à part cette douleur au pied et à la cheville, je peux marcher presque normalement.

Mercredi midi nous déjeunons, je suis tellement heureux de ne plus m’entraîner, tellement en paix à l’idée de ne pas courir. Ça fait plaisir de partager ce déjeuner avec toi. Tout d’un coup la fatigue m’envahit, je retombe dans les bras de morphée. Je passe mon aprem et ma nuit à dormir. Je suis désolé de te quitter comme ça, j’aimerais tant pouvoir te garder contre moi, mais même mon esprit dort.

Jeudi ça va mieux mais j’ai toujours bien trop mal au pied pour prendre le départ d’un cross.

Vendredi je n’ai presque plus mal et voilà 10h30 rendez vous chez le dentiste pour se faire extraire deux dents de sagesse.

Vendredi aprèm j’ai à nouveau mal et tu es quand même là.

Vendredi soir je découvre que les antalgiques pour ma tête et ma mâchoire sont aussi efficace pour mon pied et voilà on repart se promener et manger de la glace. Il y a des instants encore plus agréables que les minutes suivant un 24heures.


Il est dur de fini ce CR il y a tant de choses encore à partager, d'annecdotes de situations foireuses (genre enfiler un slip en trois appuies) et tant de choses encore, j'ai sans doute oublier de citer d'autres coureurs certains dont je ne connais même pas le nom (un kiné osthééo déboité, le kiné de la course, des coureurs du 8 jours,...)toutes ces rencontres et ces instants partagés.

19 commentaires

Commentaire de Khanardô posté le 11-12-2007 à 21:50:00

Eh bé, je suis content d'avoir lu ton récit tranquille chez moi, plutôt qu'à Sainté où tu m'en avais gentiment laissé la primeur, mais ça aurait été gâcher...

Je me rend compte que je suis vraiment un imposteur, car je suis loin d'avoir eu aussi mal que toi (et pas sommeil du tout). Tu méritais de faire beaucoup mieux, et moi si je m'étais plus bougé le c... eh bien j'aurais eu plus mal, comme toi, et le droit de parler du 24h00...

Mais il n'y a ni vainqueur ni vaincu, juste de l'expérience, et je me dis que, peut-être, un jour, notre prochain 24h00 à chacun, on se le fera ensemble et alors, là, caliente... faites sortir les âmes sensibles, Petit Tonnerre et Petit Canard enverront du gros. Qu'en pense-tu ?

Sinon, comme d'hab', tu es ce que j'ai pu voir de mieux dans l'utilisation des smileys. Des petits truc rigolos qui font rigoler parce que sinon la gorge se serre...

Merci mon poto pour ce récit, à bientôt. Biz à tous les deux

Alain

Commentaire de Marie69 posté le 11-12-2007 à 21:52:00

Il semblerait qu'un Jonathan Livingston sommeille en chacun de nous"... Une chose est sûre, il sommeille en TOI !

Bravo THUNDER, et Merci Matthieu, Merci...

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 11-12-2007 à 22:05:00

Impressionnant ce CR. A mettre tout le temps des photos, j'en oublie parfois que l'art du CR réside dans les mots. Merci pour la leçon Petit Tonnerre (je ne connais pas ta taille, c'est une référence à une BD).

Commentaire de L'Castor Junior posté le 11-12-2007 à 22:44:00

Pfffoooouuu...
C'est tout de même moins douloureux de courir un 24 heures que d'enlire le CR par thunder. J'ai mal partout, à la tête comme aux jambes.
Et un côté fleur bleue qui ressort.
C'est grave docteur ?
Merci gamin...

Commentaire de béné38 posté le 11-12-2007 à 22:53:00

Ben dis-donc Mathieu, t'as mis le temps, mais vraiment t'as bien fait d'exorciser tout cela. Quel magnifique récit, et quelle super voyage au bout de toi... tu nous fais partager et nous livre là une bien belle leçon.
Encore bravo et merci.
Béné

Commentaire de LtBlueb posté le 12-12-2007 à 00:04:00

Sacré récit Mathieu... pendant la lecture duquel on a envie de te dire , "arrête Mathieu, ca ne vaut pas le coup", puis ensuite une fois la lecture terminée, on serait tenté de te dire, "mathieu laisse ta carcasse s'endurcir et attends 4 ou 5 ans avant d'y retourner"... merci . l'Blueb

Commentaire de raideur69 posté le 12-12-2007 à 05:58:00

Matthieu,je m'excuse d'avoir été ruste dans mes paroles,on en discutera si tu le veux.
Je te dis un grand Bravo!!!il fallait le faire.
Maintenant il faut voir devant,le passé,c'est le passé,que cela serve d'expérience.Lao-tseu à dit"pourquoi l'homme éclaire dérrière lui,alors que le chemin se trouve devant lui"
A bientôt mon jeunot.

Commentaire de millénium posté le 12-12-2007 à 07:46:00

Envie de te féliciter d'une manière originale. Mais là , franchement , on est "scotchés" par ton récit (et donc par ta course bien sûr). On te revoit , tout timide , t'accrocher à bisounours (martinev) dans les montées de couzon au mt d'or...C'était pas il ya 20 ans ! Quelle progression , quel mental pour un "gamin" !
EPATES nous sommes....
A binetôt champion

Commentaire de Jerome_I posté le 12-12-2007 à 09:34:00

Salut Mathieu,

bravo pour ta course et ton CR. Ce n'est pas un 24h foiré, tu as super bien tourné. Pas besoin de nous remercier ce fut sympa de t'aider, mais cette course nous ne l'avons pas faite, c'est toi qui a couru.

Le résultat n'est pas celui que tu recherchais, mais maintenant tu as pris de l'experience et tu pourras surement t'améliorer. Cette épreuve est difficile (et je sais ce que c'est depuis ce weekend) mais est vraiment bien du point de vu humain.

Maintenant il te faut de la patiente (l'ultra c'est la patiente, on en a parlé avec Roger38 ce weekend). Tu reviendras sur cette épreuve dans quelques années , je te conseille de prendre de la vitesse, tu es jeune.

Jérome

Commentaire de taz28 posté le 12-12-2007 à 11:15:00

Eh bien Matthieu, pour quelqu'un qui se disait peu inspiré pour refaire des récits, tu nous gâtes au delà de nos espérances avec ce merveilleux compte rendu !!!

Tu es si jeune avec autant de maturité !! Respect total...

Merci

Bisous

Taz

Commentaire de may posté le 12-12-2007 à 14:34:00

ça m'a fait plaisir, après la Drôme en mai, de te croiser à Monaco...
tu es toujours un sale gamin!
pas de déception, non! tu apprends (comme moi), tu avances, un jour, tu seras grand (j'ai pas dit vieux!)
en attendant, fais-toi plaisir, relativise, et comme dit Alex (le vieux jeune ou le jeune vieux): "y aller pour s'amuser, se faire plaisir, le plus longtemps possible...."
tu étais très concentré dans ta course et tu était néanmoins très souriant, alors merci pour tes sourires à chaque croisement, bonne récupération et à très bientôt sur les chemins ou sur le bitume...
May

Commentaire de Sahèle posté le 12-12-2007 à 16:32:00

Salut, Thunder! Ta course, j'y ai pensé pendant tout ce temps...ça me semblait fou comme projet, et c'est super que tu aies tenu jusqu'au bout, bravo!
Pour les km., ça viendra plus tard, t'as vu ton âge?
Bravo et bises. Sahèle.

Commentaire de gdraid posté le 13-12-2007 à 01:45:00

Tu comprends mieux, Matthieux, pourquoi durant 8 jours, sur un sol aussi dur, j'appuyai mon corps agé, sur deux solides bâtons...

Le 24heures, c'est plus difficile, car ...

Il faut avancer le plus vite possible, sans pour autant progresser rapidement, sous peine d'exploser, et si possible ne jamais s'arrêter, sauf, pour boire, manger, boire encore, et décharger certains trop pleins.

Sur cette pendule infernale, il faut tenir coûte que coûte, malgrès ces envies de sommeil, qui vous chahutent méchamment, au point parfois, de te précipiter en zig zag, dans l'eau glacée du port.

(Tient, personne n'est allé jusque là, jusqu'à l'eau noire du bord de la digue, vers nos amis poissons ? )

Je t'ai observé, euphorique par moments, désemparé en d'autres, KO debout parfois, mais toujours de retour sur le terrain de cette étrange souffrance, jusqu'au terme de tes 24heures.

Alors je te dis BRAVO thunder, tu as fait fort pour ton jeune age, tu feras donc beaucoup mieux la prochaine fois.
JC

Commentaire de mico34 posté le 14-12-2007 à 13:47:00

bravo Thunder pour ta course et pour ton compte-rendu.
Sache qu'il ne faut jamais s'arrêter longtemps sur un 24h ni pour manger ni pour dormir si tu veux faire un chrono.
Les repas (type no finish line) normalement ça existe sur aucun 24heures. On prend juste aux ravitos en mode rapide et je pense pas que ce soit bon de manger de trop pendant la course (et surtout tu l'as constaté de faire une pause repas trop longue.
Tu es jeune et tu as une grosse marge de progression. Le prochain coup tu feras certainement beaucoup mieux.
J'espère que tu as bien récupéré et je suis sûre que tu seras bientôt prêt à recommencer.
A bientôt peut êre sur une autre course
Mireille

Commentaire de le10craie posté le 17-12-2007 à 09:46:00

bravo et merci pour ce partage d'expérience. J'envisage la nfl pour un premier 24h, ce cr est un vrai apport pour pouvoir la préparer physiquement, mentalement, logistiquement...

Commentaire de sarajevo posté le 18-12-2007 à 02:56:00

salut Thunder, sacré récit que tu racontes là...
bravo a toi pour ce mélange de tragique et d'humour.
Tu aurais surement mérité mieux en terme de kilomètres... mais en te lisant, une question se pose? Est-ce le plus important ....
a+ et au plaisir de se revoir....
pierre

Commentaire de titifb posté le 18-12-2007 à 05:36:00

Bravo Mathieu...
Merci pour ce très beau CR intimiste.

Commentaire de Estive 73 posté le 18-12-2007 à 07:42:00

Merci pour ton CR Mathieu.
Sans photo c'est encore mieux ; ta plume prolixe et sincère est efficace !
Une vraie galère semble t-il !?
Mon premier 24h, il y a 10 jours, s'est arrêté au bout de 12h (sage décision, sans aucun doute)... m'évitant ainis bien des affres que je retrouve dans ton récit.
L'Expérience (et beaucoup d'humilité) sera bien nécessaire pour nos prochaines tentatives !!
Et pour l'anecdote, j'ai aussi apprécié les encouragements de François durant quelques heures au Bourget du Lac (je crois que l'on parle du même)... et le compagnonage de Jérôme.

Commentaire de L'Dingo posté le 04-01-2008 à 07:18:00

Le 24h.
Une épreuve que je j'ai pas abordée mais qui m'effraye un peu. Quand je te lis,je mesure la somme d'effort et de prise sur soi que demande cet effort. Heureusement qu'il y a , et qu'il faut un ou des accompagnateurs. Cela permet de surpasser et aussi de partager cette aventure intérieure. Bravo Thunder, respect mérité!

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