L'auteur : Mustang
La course : Ultratour de Liège
Date : 21/10/2007
Lieu : Liège (Belgique)
Affichage : 3360 vues
Distance : 67km
Objectif : Pas d'objectif
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Les 1 000 marches ou le paradoxe de Liège
Des mouettes, j’entends des mouettes ! Ah, c’est la sonnerie de mon portable mis en réveil ! Il est 5 h 30. Je suis à Liège chez Xavier, alias Astro chez les Célestes. J’ai fait sa connaissance hier soir. J’avais fait une demande d’hébergement sur le site des Célestes. Aragorn, Kriek et lui s’étaient proposés gentiment. Il faut savoir que dire qu’un Céleste est gentil est un pléonasme ! Astro étant à même pas un km du départ, le choix s’est vite fait. Donc, me voilà, ce dimanche 21 octobre dans une chambre de la maison d’Astro, en compagnie de Loulou pour participer à l’UTL. Le Loulou en question ne bronche pas d’une oreille dans son duvet !! Hier soir, il n’était pas d’accord quand Astro et moi avons proposé un lever à 5 h 30. Lui, il se voyait bien un lever peinard vers 6 h 30 ! Oh ! Mais c’est qu’il me faut du temps pour me préparer ! Déjà, il faut que je me décide entre le porte-bidons et les camel-back. J’ai cogité cela avant de m’endormir et j’ai opté pour le porte-bidon ! Loulou se fiche de moi, et les autres aussi car, à chaque déplacement, j’emporte un énorme sac. J’emmène l’équivalent de 3 équipements complets de coureur, je dis bien complets, on ne sait jamais !! Bon, je ne me referai pas !
Douche, choix de la tenue : short, sous-vêtement technique Domyos, et maillot manches longues. Il va faire froid ! Trabuco pour les chaussures, bas Booster et finalement je me décide pour le petit Camel-back de 2 l ! Descente à la cuisine où Astro a préparé le café. Au menu, le gâteau énergétique de Loulou ainsi que celui de notre hôte. Je me force à manger mais pas vraiment d’appétit le matin.
7 h, on part à pied dans la nuit vers la Plaine des Sports de Cointe. La grande salle, bordant le stade est éclairée ! Sur la façade, à l’entrée, une enseigne lumineuse brille dans ma nuit, elle annonce cafétéria Jupiler. On est en Belgique ou on ne l’est pas !
Je rentre dans la salle et guette les têtes connues, celles des Célestes dont j’ai fait la connaissance au printemps dernier durant la Translorraine, un trail en 4 étapes organisé de main de maître par le jeune Christophe Martin. Je salue Kriek, Gandhi et la Castafiore.
Gandhi à gauche, euh, bien sûr!!
Je récupère mon dossard. D’autres Célestes, le grand Luc, Fainéant, le Gaumais,…. La salle se remplit. La queue pour les dossards s’allonge. Eric, rencontré hier soir chez Astro, une des chevilles-ouvrières de cet étonnant trail est à l’œuvre. Tout le monde se prépare tranquillement, pas d’agitations ni de fébrilité. Voici qu’arrive un Céleste sur son mini-vélo. Je n’ai pas retenu son nom mais il m’a été dit que c’est son moyen de transport, qu’il dort n’importe où pour participer à des courses. Le départ ne sera donné à l’heure ! Encore trop de coureurs sont à attendre pour le dossard ! Qu’importe, pas d’énervement ! Il est passé 8h. Le jour est levé mais le temps reste couvert. Il le sera tout le temps ! Le froid est vif. Les coureurs se rassemblent sur la piste cendrée, derrière l’arche gonflable. Loulou est émoustillé par la jupette à fleurs d’une concurrente.
Eric donne les consignes en précisant le balisage. On ne va pas se perdre : peinture orange dégradable, rue-balise et flèches.
8 h 15 passé, ah, ca y est, on part !!! On quitte rapidement le stade pour se retrouver en ville. Pour les premières rues à traverser, la police assure la sécurité. Pour la suite, ce sera aux coureurs de faire attention. C’est bien ça, l’étonnant. Car le tracé va nous faire longer, emprunter, traverser non seulement des petites rues, mais carrément des avenues, des boulevards, des bretelles d’accès d’autoroute, une voie de chemin de fer! Il n’y a pas de signaleurs. On se débrouille seul, le marquage doit être suffisant et il le sera. Au cas où, on a un road-book très précis qui tient sur deux feuillets recto-verso. Traverser de larges rues est impensable en France où la réglementation est très tatillonne. Mais là, c’est une vraie aventure, une authentique aventure. Quel pied, un trail urbain ! Oui, c’est antonyme mais la suite prouvera le bonheur à courir ce trail paradoxal !
Donc premières rues de Liège. Nous passons devant l’imposante basilique de Cointe. Soit dit en passant, son architecte n’est pas à féliciter ! Nous descendons vers la Meuse. Je suis parti tranquillement mais rapidement, les jambes me démangent et j’accélère le rythme. Je laisse Loulou qui démarre plus sagement afin de préserver une cheville capricieuse depuis un entraînement nocturne en forêt d’Ecouves en juillet dernier, cette même cheville l’ayant contraint à abréger trop rapidement son aventure utmbiste. Nous traversons la Meuse donc puis on longe le quai pour tourner à droite le long d’un canal où sont amarrées des péniches. En ayant accéléré, je passe quelques concurrents. Soudain, un coureur vêtu d’un maillot rouge et d’un collant bleu-marine se porte à ma hauteur. Il a l’air décidé et son rythme est décidé. Ses cheveux blancs inspirent le respect.
De suite, il engage la conversation. Les présentations sont vite faites ! Marcel a 60 ans. Il s’est mis à la course à pied à l’âge de 51 ans. Il court les marathons en moins de 3 h !! Total respect ! Effectivement, il court vite, le bougre ! Et il est bavard ! Il va me tenir la conversation pendant 20 km, le temps de son relais car il court l’UTL en équipe de trois coureurs. Et bien je vais lui tenir compagnie quitte à courir un peu plus vite que prévu ! Je vais tâcher de tenir une moyenne de 10 km à l’heure. Pour l’instant, on est aux alentours de 12 au kilo, mais il faut bien compenser les montées à venir ! Après avoir traversé une large avenue, nous nous engageons dans une partie boisée. Le chemin monte doucement. Des sculptures ornent certaines clairières. Cette partie boisée est très agréable. L’automne a fait son œuvre. Le soleil n’est pas là et il boudera tout le reste de la journée. Mon compagnon de course m’apprend que nous sommes dans le parc de l’université de Liège. Cette balade dans le parc est très agréable. C’est là que mon fils, l’an dernier, est venu faire un stage dans le labo de physique. Le chemin se continue en descente et nous passons devant une construction de caractère où se tiennent les réceptions officielles de l’université. C’est le château de Colonster. J’interromps ma descente pour vidanger la vessie, Marcel n’en demandait pas moins pour en faire autant! Nous quittons le parc, traversons une rue pour ensuite longer la rivière Ourthe. Marcel m’indique que nous un répit plat de quelques kilomètres.
Effectivement, nous courons le long de la rive gauche de la rivière qui va se jeter plus loin dans la Meuse. Nous continuons à courir de concert, tout en étant attentifs à l’allure de l’autre. J’ai l’impression qu’il m’attend. La rumeur de l’autoroute de l’autre côte de l’Ourthe casse un peu l’ambiance… ainsi que le passage des trains car notre chemin est bordé à droite par une voie ferrée ! Nous croisons des promeneurs, des cyclistes, des joggeurs dominicaux ainsi que des oies cacardeuses. Marcel et moi rejoignons un groupe de trois jeunes coureurs. La balade le long de l’Ourthe s’achève. Les premiers escaliers pour rejoindre la rue. Un mouvement dans mon dos ! C’est Loulou !! Il s’est fait plaisir à m’avoir en ligne de mire pendant plusieurs kilomètres pour me rattraper. Il est bien content, moi aussi et maintenant on va être deux pour bavarder avec l’intarissable Marcel. On traverse une large avenue pour longer pendant quelques centaines de mètres un cours d’eau et puis soudain, la campagne. Comme ça, sans prévenir ! C’était la ville, y a pas une minute et nous voilà à courir sur un longue piste pavée montante au milieu de champs de maïs. Ah, les pavés du nord !! Heureusement que le temps soit sec ! Car par temps de pluie, ou avec un chouïa de boue, cela doit être bien sympa à grimper ! Bon ça monte et le Loulou se sent des ailes, il est suivi par l’infatigable Marcel.
Pour ne pas être en reste, je les suis en courant au grand étonnement d’un petit groupe de concurrents qui, eux, cheminent en marchant. Nous les passons tous les trois pour nous arrêter quelques centaines de mètres plus loin au premier ravitaillement. 20 km courus en 1 h 53 mn ! Accueil sympathique par les bénévoles autour d’une table bien garnie : pain d’épice, bananes, fruits secs, Tuc, … Marcel en a fini et passe le relais à un jeunot de 40 et quelques années ! Astro nous rejoint. On prend son temps ! L’organisation a fait parvenir à ce poste le ravito personnel des concurrents qui le souhaitaient !!Il en sera de même au 2e et 3e ravitaillement. Bon, il n’est de bonne compagnie qui se quitte.
Loulou, le relayeur de Marcel et moi reprenons la course sur une ancienne voie de chemin de fer aménagée. Nous longeons des pavillons sur la droite. Nous coupons une avenue et la zone pavillonnaire est à gauche maintenant. Nous longeons un pré. L’architecture des pavillons est typiquement nordiste. La brique domine. Les jardins sont très arborés. L’ensemble est bien sympathique. Nous obliquons vers la droite, en descendant, vers un petit bois. Notre compagnon de course nous avertit qu’une course, un jogging comme ils disent, est organisée sur le même parcours que le notre, mais la distance est plus modeste : c’est un jogging de 11 km ! On s’engage dans le bois, Loulou ralentit dans la descente pour préserver sa cheville. Une étonnante construction ruiniforme baroque barre notre route. Nous passons sous son arche. Derrière, Eric nous attend avec son appareil photo.
Nous passons devant le ravito de l’autre course, un salut amical aux bénévoles qui le tiennent. Nous quittons le bois pour quelques instants de campagne puis nous voici dans un faubourg. Je passe devant la villa doux souvenirs. A un balcon, une effigie de squelette salue le passant ! Ah, oui ! Halloween est pour bientôt ! Tiens, quelques marches. Je passe au pied d’une rue montante bordée de maisons de briques. Elle est déserte en ce dimanche matin. Peu importe ! Quelques fenêtres arborent le drapeau de la Belgique.
Puis, l’éblouissement, nous voici à crapahuter sur une colline, le long d’un pré bien vert, sous le couvert d’une allée de magnifiques chênes dont le feuillage commence à flamboyer. C’est bien un trail, c’est bien la campagne ! Les vaches nous regardent passer sur le chemin, l’œil impavide. Nous dominons la Meuse et Liège. Mais ça grimpe toujours. Même si temps n’est pas clair, la vue est intéressante. En haut de la colline, une table d’orientation mais nous ne prenons pas le temps de nous y arrêter. C’est déjà la descente. On retrouve l’univers urbain. Nous longeons une voie rapide qui nous conduit vers une zone industrielle. D’immenses pylônes électriques dominent de grands bâtiments. Le fléchage nous conduit vers bien eux, étonnant ? Non ! C’est le lieu de notre deuxième ravitaillement au 30e km, c’est le site de la brasserie Jupiler à Jupille sur Meuse. Nous en sommes à 2 h 55 de course, ça va. Nous pénétrons dans la brasserie où Eric, hilare, nous accueille avec des canettes de bière. Bon, ok pour la photo mais Loulou et moi restons sobres.
Par contre, je mange bien et bois du coca. Je prends aussi des Tuc, c’est une bien bonne façon d’absorber du sel. Encore quelques photos et je repars. Loulou reste un peu en arrière. Je passe devant les énormes semi-remorques rouges Jupiler pour m’engager entre les entrepôts. On va faire le tour des bâtiments de l’imposante brasserie ! Vraiment étonnant. Voilà le paradoxe ! Y a pas dix minutes, j’étais en pleine campagne à admirer des chênes et me voici dans une zone industrielle ! Je lis au passage quelques panonceaux : gaz carbonique, oui cela me semble normal pour la bière mais acide chlorhydrique, boudiou, mais pour quoi faire ??? Je continue. Après être passé entre deux hangars, je débouche sur l’aire de stockage où des montagnes de caisses de bière attendent … attendent !
Je sors de l’usine, traverse une nouvelle fois la Meuse sur le pont-barrage de l’île Monsin. Comme dit le road-book, il faut faire attention à la circulation! Tu parles ! Le parcours s’engage dans une seconde partie beaucoup plus sévère. En effet, c’est celle des terrils. Là, ce sont encore des quartiers que je traverse. Peu de monde dans les rues. Des coureurs de loin en loin. Des automobilistes nous dévisagent. Quelquefois, des passants également. Ils doivent bien se demander quelle piste mystérieuse nous devons suivre car le balisage reste discret. Il est notre fil d’Ariane pour nous amener au bout de notre périple liégeois. C’est notre secret, notre laissez-passer pour découvrir tous les visages d’une ville étonnante. Oui, étonnant, tiens maintenant, il faut traverser des voies ferrées. Euh, comme ça ?? Ah, c’est un passage pour piéton. Bon, pas de sonnerie ni de feu rouge. Je bondis entre les rails et traverse rapidement. Loulou me racontera que lui, comme il passait, le signal s’est déclenché. Dans sa précipitation, il a tourné et a longé les voies jusqu’à la gare proche au lieu de filer tout droit !
Voilà, je suis au pied de mon premier terril. Le terril de Bernalmont. La piste est noire, raide. Elle s’élève fortement. Pas de chichi, c’est du tout droit devant. Pas de lacets inutiles ! Bon, et bien j’attaque doucement cette première grosse difficulté en marchant, les mains sur les hanches comme à mon habitude. Astro est à quelques mètres derrière moi.
L’odeur acide du charbon est très prenante. Des bouleaux ont colonisé les pentes du terril. C’est l’alliance du blanc et du noir. Redescente. Plus loin, je longe un terrain de football puis je traverse un golf sous le regard étonné des joueurs. Oui, je les comprends, c’est assez incongru. La piste continue en longeant ce golf pour arriver au practice. J’en suis au km 38, au nord de Liège. Je sors en logeant le clubhouse et emprunte une étroite rue encaissée qui descend rapidement. Une automobiliste, en montant, a l’obligeance de s’arrêter pour laisser le coureur qui me devance ainsi que moi-même. Je longe ensuite un petit parc où des daims ne daignent même pas me regarder. Une large rue à traverser pour emprunter une avenue qui domine un parc à gauche. Je suis des coureurs à quelques dizaines de mètres derrière eux. Astro est devant plus loin. Soudain, le groupe s’arrête. Je les passe croyant qu’ils faisaient une pause. Mais je m’arrête aussitôt. Quelque chose ne va pas ! Eh bien oui, il n’y a plus de balisage !!! Voilà, il faut toujours être vigilant et ne pas suivre moutonnement un groupe. Demi-tour pour tout le monde. Ce ne sera que quelques centaines de mètres en plus. On retrouve rapidement la bonne piste dans le parc. Finalement, on revient sur le boulevard qu’on avait quitté tout à l’heure.
On prend à droite. C’est une ruelle descendante, tout en escaliers ! C’est impressionnant, cela n’en finit pas ! On est dans une zone semi-urbaine. Evidemment, si on descend, il faut remonter ! Je ne suis pas encore seul. C’est étonnant car on est environ 135 à avoir pris le départ, et là, au km 41, on est trois, quatre à se suivre. Donc, ça remonte, et bigrement par une méchante piste à peine asphaltée et dont les bords sont ravinés. Et on y circule en voiture ! Mais comment font-ils ? Là encore, un automobiliste se gare pour ne pas ralentir notre progression dans cette montée sévère ! Oui c’est cela ralentir quand on grimpe une côte entre 10 et 15 % ! Bon ça repart mais je sens que ma moyenne va être difficile à tenir sur ce terrain de plus en plus difficile. Je suis passé en 3h59 au km 40. Je progresse dans une zone pavillonnaire lâche de Thier. En débouchant dans un champ, un terril boisé se dresse devant moi. Le tracé semble le contourner. Tant mieux ! Nous sommes quelques coureurs à descendre dans un chemin caillouteux le long de ce terril. Soudain, le gars devant moi, un plus tout jeune, trébuche et tombe violemment au sol. Je me précipite. Les deux coureurs qui étaient devant, reviennent pour aider. Le gars est dans un sale état, il a le visage en sang. Il présente de vilaines coupures au front et à la lèvre. Il saigne abondamment. Il a éclaté ses lunettes. On essaie d’arrêter les saignements avec des mouchoirs. D’autres coureurs arrivent. Un se propose d’appeler sa fille qui est en voiture, toute proche. Le blessé refuse. Il sort un grand mouchoir en tissu et tamponne ses blessures. Il repart tant bien que mal. Il compte rejoindre le 3e ravito près duquel se trouve un hôpital. La troupe est repartie !
Chemin dans un bois à nouveau puis on débouche dans une rue. Le tracé nous renvoie dans la pente. On suit un chemin en lacets qui grimpe vers un mémorial pour en redescendre bien sûr ! De nouveau, on est dans une rue. On traverse un ensemble pour attaquer une colline herbeuse, tout droit devant. Arrivé en haut, je repars mais les cuisses souffrent. Bientôt, je longe une voie ferrée en contrebas. Celle-ci s’enfonce dans un tunnel. Je descends par des marches sur une esplanade mais demi-tour par d’autres marches pour remonter toute la colline. En fait, c’est un parc. Le chemin monte à son sommet en une dizaine de lacets larges. Des promeneurs nous encouragent. Aux premiers lacets, je marche mais, finalement, comme le profil n’est pas méchant, je préfère trottiner. Je débouche sur une avenue. J’aperçois le 3e ravito. J’en suis au km 47. On domine la ville. Le panorama est saisissant.
Je me restaure copieusement car j’ai emmené trop peu de ravitaillement. 2 tubes de crème de marron et deux barres, plus des pastilles de fructose. C’est assez léger ! Trop ! Ce n’est pas malin. J’avale des morceaux de bananes, du pain d’épice et quelques Tuc. Je bois également des verres de Coca. Le blessé va comme prévu s’arrêter là pour se faire poser quelques agrafes à l’hôpital proche. Je retrouve Astro. Pas de presse, je profite bien de ce moment de repos.
Mais il faut repartir ! Moins de 19 km ! Finalement, on ne va pas emprunter les grands escaliers car il s’y déroule une compétition de VTT acrobatiques. Les compétiteurs sont équipés comme des gladiateurs. Au passage, j’admire les belles machines. On se croise sur l’aire de départ, des regards amusés de part et d’autre. Bon, chacun son truc ! Mais j’aime beaucoup le VTT ! Donc, pas d’escaliers mais une petite rue fortement en pente sur 300, 400m. Le ravito m’a regonflé. Je m’élance dans la pente et je passe un groupe de coureurs dans lequel se trouve Astro. Quelques rues encore puis un méchant bois bien touffu à traverser. La suite va être comme ça : des passages en ville puis les bois des terrils. Des escaliers encore ! Je ne les ai pas comptés mais cela doit représenter un bon paquet de marches ! 1 000 ? La piste nous renvoie dans un bois sur les pentes d’un terril. Les ronces au sol y sont accueillantes. Elles nous invitent à rester ! C’est un peu galère car il faut bien lever les pieds sinon c’est la chute assurée ! Par endroits, la pente est très raide pour descendre dans la poussière noire. Je me demande comment les organisateurs ont trouvé toutes ces pistes. Depuis quelques temps, je cours seul. Me voilà dans une large rue montante où des gamins jouent. Ils me regardent d’un air goguenard. La fatigue est là. Ma vitesse a baissé. Sur le plat, j’arrive tant bien que mal à tenir un petit 10 à l’heure. J’aimerais bien finir en 7 heures.
Allez, on continue. Je suis sur un chemin le long d’une autoroute. Devant moi, se dressent les bâtiments d’un supermarché. Je trottine mollement le long du grillage du parking. Devant moi, se trouve un accompagnateur en VTT. Je le suis. Mais le balisage m’indique de tourner à gauche. Le vététiste s’est aperçu de son erreur et fait demi-tour. Je passe sous l’autoroute. C’est long. Mince, je vais perdre le signal du satellite ! Au sortir du tunnel, ça va, je retrouve le signal. Je continue dans une méchante friche. Un jeune coureur m’a rejoint et me passe rapidement. Ensuite, c’est la ville. Je retrouve quelques coureurs que je passe. Les rues succèdent aux rues. Elles sont quasi désertes en ce froid dimanche après-midi. Là aussi, des drapeaux belges aux fenêtres et aussi des affichettes avec la mention Ensemble écrite sur la représentation du drapeau. Ça monte et ça descend. Me revoilà à grimper vers un terrain vague. Je passe entre des tas de gravats. De cet ensemble, émerge une cheminée. Je continue dans cet endroit sinistre. La vue s’élargit et donne sur une zone industrielle. Les cheminées fument à tout-va ! Je continue à flanc puis je regagne un petit bois. Pas de chichi là encore, le chemin va droit dans la pente ! J’en sors et passe devant de grands immeubles pour pénétrer dans un parc. A l’entrée, un promeneur m’interpelle en me disant qu’il faut être toc-toc pour faire ce que je fais ! D’autres promeneurs m’encouragent. Je descends. Soudain, je me retrouve le long d’un stade. Mais c’est celui de Cointe ! C’est l’arrivée !! Comme cela ? Sans crier gare !! Mais où est l’entrée ? Je pénètre sur le stade, heureux. Bon, dans quel sens, il faut prendre la piste ? Je galope pour mes derniers mètres. Eric m’annonce au micro, me donnant comme spécialiste de la tarte aux pommes et du cidre ! Eléments que j’ai ramenés de ma Normandie pour mes hôtes. Voilà, j’en termine en 7h 01mn. Le contrat est rempli.
L’accueil est chaleureux. Embrassades. Je pénètre dans la salle. Beaucoup d’ambiance. Je retrouve Marcel qui me propose de suite une bière. Euh, je vais attendre un peu de retrouver mes esprits. Je préfère sortir et respirer l’air frais. Les coureurs se succèdent à l’arrivée. Loulou arrive. Il est très heureux. Sa cheville a tenu et il a apprécié le parcours. Il a retrouvé sa confiance. On se retrouve avec Astro pour manger dans la salle. On va quand même sacrifier au rite en consommant une bière. Pas plus, hélas car il va falloir reprendre la route d’ici une heure ou deux pour la France. Dernières embrassades, derniers saluts. Mais, ce n’est qu’un au revoir.
Etonnant, cet ultra tour de Liège, tout dans le paradoxe d’un parcours urbain et d’un parcours campagnard ou boisé, et tout cela dans une succession rapide. Vraiment étonnant. A recommander fortement. Prochaine édition en 2009. Le rendez-vous est pris !
Mustang
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8 commentaires
Commentaire de titifb posté le 24-10-2007 à 16:13:00
L'acide chlorhydrique sert à des activités d'entretien et de bricolage. C'est un produit corrosif utilisé pour détartrer ou désinfecter les sanitaires ou les WC. Il sert aussi à la rénovation des marbres, des carrelages et des objets en cuivre oxydés. Très corrosif, il peut attaquer certains métaux comme l'aluminium, l'étain, les bronzes, le laiton... L'acide chlorhydrique est un produit toxique qu'il convient de manier avec de très grandes précautions. C'est un produit irritant qui peut provoquer de graves brûlures. Il est non combustible, mais la formation d'hydrogène en cas de contact avec certains métaux peut rendre l'atmosphère explosive.
Bigre ! on vous fait passer dans des endroits sympathiques ! Merci pour ce CR très agréable à lire. J'espère que le coureur qui a testé la solidité du sol s'en est tiré avec plus de peur que de mal...Toujours être vigilant en course à pied et surtout en trail...euh, j'en sais quelque chose (http://www.kikourou.net/recits/recit-3112-trail_du_pic_saint-michel-2007-par-titifb.html) !!!
Bonne continuation Mustang; au fait, Mustang, ça vient de quoi ?
Le royaume de Lo, cette région située au nord-est du Népal ?
Mustang : un avion de chasse ?
Une race équine ?
Une automobile produite par la firme Ford ?
Une revue des éditions Lug publiée de 1966 à 2003 ?
Une guitare (Fender Mustang) ?
Un personnage issu d'un manga ? (Roy Mustang)
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 24-10-2007 à 16:23:00
Beau récit Mustang ! On est vraiment dans le pays de la bière pour qu'on te fournisse un "road-bock" à la place d'un road-book !
Il faudra que je t'accompagne un jour dans ce pays béni des dieux du Houblon !
Commentaire de sylvain61 posté le 24-10-2007 à 18:32:00
dis Philippe, le coup de la jupette...c'est un montage, ou c'est pour que le Lutin passe enfin la frontière ? d'ailleurs c'est pas une frontière, c'est un état d'esprit !
Les tristounets restent à la frontière ! Les autres ont se dépèche de passer..allez Allez y'aura pas de la jupi pout tous !
Commentaire de espace_marathon88 posté le 24-10-2007 à 20:40:00
7h01 pour braver ce tour de liege si eprouvant avec toutes ces marches..trés belle performance!!Alternance passage urbains et passage nature, c'est vrai que ce n'est pas trés courant.
Bravo à toi et repose toi bien
a+
Commentaire de -loulou- posté le 24-10-2007 à 22:07:00
Félicitation mustang pour ta course, comme d’habitude ton récit est parfait, merci pour la visite de liège et la rencontre avec les célestes
Commentaire de moumie posté le 25-10-2007 à 12:58:00
salut,
quelle course originale à travers le ville et la campagne sans crier gare :-))
Bravo pour ton parcours
A plus
Commentaire de Estive 73 posté le 27-10-2007 à 14:05:00
Merci Mustang pour ce très bon récit.
Je connais un peu la Belgique, j'y ai même couru, mais c'est vrai qu'on imagine mal un trail, et c'en est un, de cette trempe dans la région de Liège.
ça donne vraiment envie de découvrir cette course. A des tarifs extra en + (si j'en crois le post sur lequel tu viens d'intervenir au sujet de l'Aubrac 2008 !)
Merci encore et bravo pour ta course, une belle perf !
Dominique_du_haut_pays (73)
Commentaire de Byzance posté le 20-12-2010 à 20:36:00
Je connais un peu le coin : c'est vrai que le relief de la vallée + la ville + la campagne et les bois + les industries passées et actuelles, ça fait un drôle de cocktail !!!
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