L'auteur : Yannael
La course : Paris-Versailles
Date : 30/9/2007
Lieu : Paris 15 (Paris)
Affichage : 2000 vues
Distance : 16.3km
Objectif : Pas d'objectif
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A Manise.
Toute course mérite-t-elle un récit ?
Je partais du principe que oui. Les récits me semblaient être un excellent moyen de partager ses expériences, ses émotions, sa passion, de faire vivre ce superbe site, de faire vibrer les lecteurs, de nous faire rêver.
Pourtant, pour ce Paris-Versailles 2007, je me suis longtemps posé la question. J’ai bien failli ne rien envoyer. Non pas que les récits ne présentent plus d’intérêt à mes yeux, loin de là. Mais celui-ci … Manise …
A tous ceux qui appréciaient mes précédents récits, quelque peu rigoureux et formatés, précis sur les temps au kilomètre et les sensations de course, mais manquant sans doute d’originalité et de fraîcheur, dépourvu de photos comme d’humour, passez votre chemin ! La rigueur cède ici place à un récit plus personnel, moins structuré. Plus profond peut-être. Beaucoup plus dur à taper, à coup sûr.
Mais il fallait que je l’écrive, pour toi, Manise.
Et pourtant … Et pourtant, tout avait bien commencé. 2 mois avant Paris-Versailles, la forme était correcte. A 6 semaines de l’échéance, je démarrais l’entraînement spécifique (ie plan pour semi-marathon). Il y avait bien une petite douleur tenace au genou, mais les sensations et les chronos étaient bons, à l’entraînement. Ma grande question, alors, était de savoir quel temps viser, sachant que je ne connaissais ni la distance exacte (16 km ou 16.3 km !), ni la difficulté réelle de la fameuse Côte de Gardes, ni l’impact du peloton (peut-on courir librement, ou est-on freiné ?). Dans le doute, je prévoyais large, et me fixais un objectif à 1h18.
Puis, déménagement aidant, surplus d’efforts physiques, et c’est le genou qui en a payé le prix. Le petite douleur est soudain devenue très vive. A m’en réveiller la nuit en hurlant (sic). Consultation : le ménisque est peut-être touché. Seul moyen de s’en assurer, l’IRM. Qu’à cela ne tienne, repos forcé. Puis IRM, fort heureusement rassurante. Des petits bobos, mais rien de grave. La grosse douleur redevient progressivement la petite gêne initiale. Plus de 2 semaines d’entraînement annulées tout de même. Or je suis déjà inscrit à PV. Pas grave, j’irai pour le fun, sans vrai objectif chrono.
Ces soucis de santé ne sont que passagers et sans conséquence. Ceux-là, oui. Si seulement je pouvais être le seul à avoir des soucis de santé … Manise …
Plus qu’une dizaine de jours avant PV. Je reprends doucement l’entraînement. Ma santé s’améliore. La tienne empire, de jour en jour.
PV se rapproche, le temps avance, inexorablement. Plus qu’une semaine. Les sensations ne sont pas extraordinaires. Mais surtout, la tête n’y est pas. Ou plutôt, elle est ailleurs.
Lundi matin. Le téléphone sonne. Le coup de fil que je ne voulais pas recevoir …
Vendredi. Saint-Pierre. Sous la pluie. Montparnasse. Sous la pluie. Une pluie continue, glaçante, de circonstance.
Dès lors, la question, inévitable : irai-je courir dimanche ? A quoi bon ? Pourquoi non ? Le oui l’emporte, sans conviction.
Dimanche. Tour Eiffel. Plein soleil, un temps superbe. Finalement, c’est parti pour ce Paris-Versailles 2007.
Et ma course, dans tout ça ? Oh, sans doute le même constat que tous : faute de m’être placé suffisamment à l’avance, je me retrouve « englué dans le trafic ». Ca bouchonne sous le premier tunnel. Ca frotte au ravitaillement. Ca coince dans la Côte. Et, contrairement à ce que j’avais supposé, c’est toujours aussi compact après la Côte. Le parcours n’est clairement pas dimensionné pour 21 000 coureurs ! De toute évidence, j’aurai pu aller plus vite. Mais sans doute pas beaucoup plus vite, en raison d’un entraînement déficient. Et puis l’essentiel n’était pas là.
Non, je préfère retenir la dernière ligne droite. Longue, large, en faux plat montant, avec possibilité de courir enfin à son rythme. Voire plus, pour bien finir. Et puis ce coureur, qui double des courageux poussant un fauteuil, et leur lance qu’ils peuvent être fiers d’eux … Les idées tournent à tout vitesse dans ma tête. Fiers de courir pour un autre … Fier de courir pour une autre … Manise … La chair de poule ! Est-ce le froid, le vent ? Sans doute pas. Alors, j’accélère encore plus, pour toi, Manise. Quelle dernière ligne droite ! …
Ah, mon chrono ? 1h16mn26s. Finalement, j’ai surestimé cette Côte des Gardes. Si j’essayerai un jour d’améliorer ce chrono ? Pas avant qu’un système de sas fiable ne soit mis en place. Et encore faudrait-il que le parcours soit modifié, ou le nombre de concurrents réduits. Bref, rien de moins sûr.
Mais, malgré ces défauts d’organisation, je suis très satisfait de cette course. Le massage à l’arrivée est le bienvenue. Je me sens bien. Soulagé. Le moment est venu de repartir. Direction Versailles Chantiers, le train. Terminus Montparnasse … Montparnasse ! Détour, volontaire et incontournable à la fois. Il fait beau, plein soleil. C’est tout de même mieux ainsi.
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5 commentaires
Commentaire de moumie posté le 20-10-2007 à 18:54:00
salut Yannael,
C'est vrai que parfois on n'a pas envie de faire certain cr pour diverses raisons.
Tu as très bien fait de faire celui-ci, car tu as rendu hommage à Manise, en écrivant et en courant pour elle.
Bravo à toi pour cette course où tu as réalisé ton objectif, malgré les circonstances particulières.
Même si tes soucis personnels te semblent mineurs, et ce que je comprend, j'espère que ton problème de ménisque n'est pas quand même trop
grave.
A bientôt
Moumie
Commentaire de agnès78 posté le 22-10-2007 à 13:40:00
Merci Yan, pour tant d'émotions et pour t
Commentaire de agnès78 posté le 22-10-2007 à 13:41:00
a confiance...
Merci pour ce récit...
bises
agnès
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 22-10-2007 à 19:21:00
Merci pour ce moment d'émotion. J'étais là et j'aurais aimé te rencontrer à l'arrivée.
Commentaire de riri51 posté le 10-11-2007 à 13:17:00
Très émouvant, MERCI!
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