Récit de la course : Trail de la Vallée de Chevreuse - Aventure - 47 km 2007, par jpoggio
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Le TVC 2007 de Jacques P.
6 heures et des poussières, je sens l’écurie après une demi-heure de N118 – A86 – N12, et je suis dans la lune : freinage catastrophe lorsque je me rends compte que la voiture immatriculée dans le 94 tourne à gauche (comme mon GPS me le suggérait silencieusement…). Oups. Et très vite, des énergumènes en gilet fluo me guident vers un vague pré boueux qui fera un excellent parking. De toutes façons, le dernier lavage de la voiture doit remonter à deux ou trois ans, alors…
Je suis les indications, compte les réverbères en compagnie d’autres endormis jusqu’au « Foyer rural ». Alors : mon numéro de dossart ? 455. ‘jour m’dame, le 455 siouplé ? Je me bats un peu avec les épingles à nourice pour fixer le truc sur la machine et je retourne examiner le parcours, prendre l’air du temps en attendant le briefing, et finir de me réveiller, aussi. Ambiance détendue, léger glissement de l’horaire qui rend la frontale inutile et permet de la ranger dans le sac, annonce d’un kilométrage final plus proche de 49 que de 47 (poisson d’avril ?). COIN (= bruit de corne de brume). C’est parti.
Et ça monte.
Et ça descend.
Hé, oui, il y en aurait près de 90 comme ça…
Je garde un œil sur le cardio, histoire de m’assurer que l’enthousiasme ne me coûte pas trop cher, et puis regarder avancer le D+. Le parcours est ludique, ça bouchonne un peu, on a même droit à de la corde à nœuds alors que j’ai déjà les deux mains prises à fourrer ce satané coupe-vent dans le sac. Tout cela est un peu confus me dis-je, en regardant d’un air atterré la concurrence relancer comme des lapins à chaque replat. Je me répète comme un mantra que je suis là pour prendre mes marques, et que « pendant le premier tiers, tout le monde te double, pendant le second, plus personne ne te double et pendant le dernier, tu doubles tout le monde ».
Hum.
Mais je me marre bien, en fait. Le tracé est rigolo, je ne force pas trop, la vue est belle – les ruines de l’abbaye des Vaux au petit matin, splendide. Ces enchaînements sont vraiment marrants, même si j’avance moins vite que prévu, mais ça, je m’en doutais, le terrain est moins roulant que les Fausses-Reposes.
Tiens ? Le ravito du 16 ? Oué. Je bois, finis un biscuit salé, hésite une instant sur la direction à suivre pour repartir et zou !
Le temps passe, je double un peu de monde : un peu dans les montées, un peu dans les descentes, et un peu de ceux qui s’arrêtent derrière un arbre pour un besoin pressant. Ca me va plutôt, le temps passe et je me dis que le ravito suivant ne devrait pas tarder.
« comment ça, cinq kilomètres ? »
Grand moment de solitude. Je regarde mon petit papier sur lequel je m’étais fait un tableau de marche grossier et je découvre avec horreur et consternation que j’ai oublié des kilomètres ! J’arrive aux Vaux comme un veau, en pétard contre ma distraction [note : réviser le parcours pour de vrai la prochaine fois !], j’attaque la rude montée qui suit à la testostérone – parabole biochimique pour ne pas écrire « comme un bourrin » – et le vaste interne droit me rappelle d’une violente crampe le sens des réalités. Je finis l’ascension en me traînant, pour relancer tout doucement. Ca monte, ça descend. Un peu plus tard, à mi-pente, je regarde le chrono et râle « mais y doit plus être loin ce *** de ravito ?! ». Je relève la tête et le voilà. Ouf.
Test : remplir la poche à eau sur un « vrai » ravito : je pique une bouteille, pose mon sac par terre…et transvase 1.5l sans perdre une goutte, mieux qu’à la maison ! Je prens l’air du temps, grignote une orange, une banane, un peu de pain d’épice et ça repart, au bout de sept minutes.
Je double une file de randonneurs, qui s’écartent avec empressement « merci, merci, mais ce n’est que moi ». Je rattrappe un groupe, nous croisons quelques coureurs sur la section commune, puis c’est la grande boucle, un peu en pilotage automatique. Je reconnais bien Dampierre au passage, note de jolis blocs où je reviendrai grimper à l’occasion, avance de mon mieux. Pas de douleur particulières, mais une sensation de fatigue qui commence à apparaître. En traversant le parc de Valence, je me souviens d’une vague histoire de barrière horaire au 40ème et je me demande si je ne vais pas buter dedans, mais j’ai doublé il y a un instant quelques coureurs qui prenaient leur temps et n’avaient pas l’air de s’affoler.
6h30 au chrono, j’arrive au 40ème. Je remets le fonds d’une bouteille de flotte dans la poche à eau, toujours sans faire de bêtises, mange et bois copieusement avant de repartir. 8km qu’y disent. L’altimètre annonce 1800 m D+, il ne doit donc plus y avoir beaucoup de côtes, d’autant qu’il n’affichait que 660 au 16ème pour 715 annoncés. Tiens, là, je reconnais, on y est passés ce matin ! Ca sent l’écurie.
Euh, on y est passé ce matin, mais ou exactement. Parce qu’il me semble bien que ce matin, ça grimpait encore pas mal à partir d’ici ?
Nouveau grand moment de solitude : il y a bien toute la partie qui monte et descend jusqu’au bout [note : réviser le parcours pour de vrai la prochaine fois !]. Pourtant, ces passages étaient sympa ce matin…Je suis de nouveau en pétard contre ma distraction, de ne pas parvenir à me souvenir exactement de la suite ! J’essaie de passer les côtes en force, mais ça ne le fait plus. Brin de satisfaction, j’arrive encore à enrouler en descente. Dernière bosse ? oui, je reconnais les maisons, il n’y a plus qu’un peu de chemin. Un signaleur m’encourage, puis un autre, alors que j’arrive à sa hauteur en marchant « non, non, je garde du jus pour frimer à l’arrivée… », ce qui est vrai. Je repars au trot, mais chaque fois que je m’apprête à marcher un peu, voici des promeneurs. On a sa dignité merde ! Je décide d’en finir une bonne fois pour toutes et je mets « plein gaz », enfin, plein-les-gaz-qui-restent. C’est au bout de 8h15 que je passe la ligne d’arrivée, d’ailleurs, je ne sais pas où elle est : sous la baudruche ou en haut de la butte, devant la table ? [note : réviser le parcours pour de vrai la prochaine fois !].
Je souris bêtement en songeant à mon premier marathon, fini les larmes aux yeux. Là, je suis content. L’alti annonce 2090m, le buzz donnera entre 49 et 52 km dans les jours qui viennent mais je m’en fous un peu, en fait : c’est mon premier gros trail, tout c’est bien passé, je suis mille fois moins moulu qu’après le plus cool de mes marathons, je n’ai pas fait de grosse erreur, et je me donne rendez-vous dans cinq mois à Courmayeur.
Mais d’ici là, je vais réviser le parcours pour de vrai…
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3 commentaires
Commentaire de nicou2000 posté le 06-04-2007 à 18:01:00
bravo à toi, belle gestion de course malgré les "distractions"...
Bonne chance pourla prépa de la CCC!!
Commentaire de agnès78 posté le 07-04-2007 à 07:17:00
Merci pour ce très chouette CR!
Et un grand BRAVO pour ta course!
Dommage pour le Champ!!!
Ce sera pour la prochaine édition, promis!
A très bientôt sur un trail!
Bises
agnès
Commentaire de Say posté le 13-04-2007 à 23:58:00
Mince, tout le monde a trouvé ce trail dur et toi tu l'as pris quasiment comme une sortie longue??? En quoi es-tu fait? LoL
Bon CCC alors
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