L'auteur : Runforfun1983
La course : Marathon des Alpes Maritimes Nice - Cannes
Date : 3/11/2019
Lieu : Nice (Alpes-Maritimes)
Affichage : 1270 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Pas d'objectif
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Après Paris en avril, terminé tant bien que mal en 4h08, je me décide à me lancer pour le marathon de Nice-Cannes. A priori, course plaisante avec un tracé assez sympa.
La prépa est moyenne et assez irrégulière mais je me sens plutôt bien. Comme d'hab, je m'inscris dans le SAS 4h, et on verra selon l'état de forme.
Dimanche 3 novembre, on y est... 6h debout, une douche et je me prépare rapidement, je sais que le timing est serré. Je me sens plutôt en forme. 6h30: petit dej assez complet. Dehors c'est la tempête, il pleut à plein temps, ça éclaire, ça tonne... bref ça va être très sympa. Même si je préfère quand il pleut, mais là c'est quand même breaucoup. 7h retour dans la chambre pour les derniers préparatifs, je dois partir dans 15 min max: l'hôtel est à 3 km du départ. Allez en route, ces 3 kms me serviront d'échauffement.
J'arrive sur le départ. Il ne pleut plus, mais au loin on sent qu'on va en reprendre une !! Il flotte une ambiance particulière. J'entends ici et là que le départ serait décalé à 10h !! Soudain, on entend péniblement le speaker annoncé que le départ serait décalé à 8h30 au lieu de 8h. Tout le monde prend son mal en patience. 8h25 l'ambiance et la foule s'emballe, ça sent le départ imminent.
5,4,3,2,1... gooo !!!!! allez c'est parti, et l'orage arrive. Le peloton s'étire tranquillement mais reste groupé, c'est plutôt cool.
La pluie redouble, on est en plein coeur de l'orage. Ma voisine de course me dit que ça va être sympa, je lui dit que ça va être long, mais tout le monde rigole et s'amuse de la situation. Tout le monde est trempé.
3e km: on repasse devant mon hôtel où ma chère et tendre m'attend sur la balcon de la chambre pour un petit coucou
Allez on continue, le peloton se ressere sur la promenade des anglais mais le rythme est bon. Je me rend compte que je suis devant mon meneur d'allure, tout va bien.
5e km: plus de musique. Je regarde mon téléphone qui s'éteint, il n'a pas supporté la pluie. Bon je suis trempé, mon téléphone est HS... bref tout va bien.
Je me rend compte que je déroule, que mon meneur s'éloigne et que je suis en forme malgré une petite douleur au genou gauche qui me tient 2 min et qui repart. Alors continuons comme ça.
15e km: ma chérie m'attend. Une photo, quelques mots... elle me trouve en forme et ça me rebooste encore encore plus. Au bout de cette ligne droite, c'est un virage à 180°, du coup on se retrouve à croiser le reste du peloton. Et là je me rends compte que je mets un moment avant de croiser mon meneur. Je suis vraiment bien.
On descend vers les fameux immeubles de la baie des anges et sa marina. Là le parcours devient moins plaisant. C'est assez étroit, du coup un faux ryhtme s'installe, puisque tout le monde se croise, cherche à éviter les grandes flaques d'eau...
Sortie de là, on entame une iiiiinterrrrmiiiiiinable ligne droite d'environ 10 km, direction le Fort Carré. Alors oui courir en bord de mer, c'est très sympa, mais là... le temps ne s'y prête pas, c'est monotone, long, pénible. Je commence à m'agacer, j'ai l'impression de ne pas avancer, ça commence à marcher à doite, à gauche, c'est assez désorganisé...
21e km: je passe le semi en 2h03. bon j'ai pas mal ralenti mais je maintien un certain rythme.
Soudain, grosse douleur à la cheville. 1ère fois que ça me fait ça. Un peu perturbé, je ne me rend pas compte que je perd complètement mon rythme, je suis essoufflé alors que tout va bien... bref je ne comprends pas trop ce qui se passe. On arrive enfin au bout de cette p..... de ligne droite. Petit virage à gauche, et hop une petite montée: courte mais assez pour casser les jambes. Je commence à marcher, j'ai plus rien: ni physique, ni mental. C'est à ça que ça ressemble le fameux mur ??? ça sent pas bon du tout. J'alterne entre course et marche. La cheville est toujours douloureuse.
Je me retourne... le meneur est juste derrière moi. Le petit peloton qui le suit de prêt me dépasse. Je laisse passer quelques coureurs et essaie de relancer la machine pour ne pas trop me faire distancer. Je ne suis pas du tout dans le rythme.
Je marche de nouveau. Je ne comprends pas ce qui m'arrive, je n'avance pas. Je me sens fatigué physiquement et mentalement. Je reprend la course péniblement. Après la cheville, c'est le dos qui s'y met. J'ai du mal à avancer, chaque mouvement me fait mal, j'ai l'impression d'être compressé à chaque pas.
26-27e km: j'alterne entre marche et course. Je me dit: au prochain ravitaillement, je décroche mon dossard et terminé pour moi. Je suis au bout !!!!! L'idée me reste quelques minutes en tête, puis je me dit: non tu ne peux pas abandonner, celui-ci tu l'as fait pour récolter des dons pour une association, alors tu vas au bout.
Ma compagne m'attend un peu plus loin. La dernière fois qu'elle m'a vu, j'étais en pleine forme. Elle me voit arriver et comprends que ça ne va pas. Elle fait quelques mètres avec moi, me propose de l'eau, à manger... j'ai du mal à répondre, avec cette vertèbre qui a sauté, j'ai la cage thoracique comprimée, j'ai un peu le souffle coupé. Elle me dit "tu lâches pas, tu finis !!"
Elle a raison, faut que je finisse.
On passe le 30e, je sens un petit regain de forme. C'est toujours aussi douloureux mais j'arrive à courir un peu. Alleeeezz plus que 12 kms !!!
Je cours, je marche, je suis fatigué, mais j'avance. Le meneur 4h15 me dépasse. J'arrive à accrocher le peloton sur quelques kms, puis je lâche. Il y a de la casse: devant moi je vois des dossards avec le SAS 3h-3h30... ça commence à s'arrêter pour s'étirer, s'asseoir, repartir... moi je continue tant bien que mal. On passe le 35e, plus que 7 !!
Le soleil est là, il fait chaud. Tout le monde est dans le dur. Quelques montées et descentes sur la fin de parcours pour bien nous achever, mais les kilomètres défilent, doucement certes, mais on arrive au panneau 40. Une femme me dit "allez plus que 2", elle a raison mais c'est interminable.
41e km: allez le dernier en courant !!! et puis non, j'en peux plus, je marche. Je connais un petit peu la région, je sais qu'on arrive bientôt. Une petite fille me crie "plus que 500 mètres". Oui elle a raison plus que 500 mètres. Je me remets à courir pour finir. C'est dur. Une haie d'honneur, avec un public en délire, est là pour nous accompagner sur les derniers 100 mètres. Je n'en profite même pas. Je suis déboussolé, un peu dégoûté, mais je me dit qu'une fois de plus j'ai finis mon marathon, cette fois -ci en 4h29m53s, alors que j'étais sur les bases de 3h50/55.
Le principal pour moi a toujours été de finir, surtout cette fois pour l'association.
A bientôt pour de nouvelles aventures.
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