Récit de la course : 42 km du Mont-Blanc 2019, par tikrimi

L'auteur : tikrimi

La course : 42 km du Mont-Blanc

Date : 30/6/2019

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3003 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Terminer

4 commentaires

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Que ça te serve de leçon...

Je vais vraiment essayer de faire court cette fois ci. 

Une semaine après l’Ultra des Plans (84k dans le Bugey et le Jura), me voici au départ du Marathon du Mont-Blanc. Je n’avais pas forcement prévu cet enchainement, mais si on veut prétendre terminer l’UTMB dans deux mois, c’est un enchainement qui doit être réalisable, donc j’y vais sans autres ambitions que te terminer en courant sur la fatigue. Je n’ai eu aucune fatigue musculaire après l’Ultra des Plans. Juste de la fatigue générale qui s’est amplifiée après une semaine sous la canicule. 

Bon la course, je pense que ce n’est pas la peine de la décrire, tout le monde la connait. C’est une grosse organisation avec beaucoup de monde. Que l’on aime ou que l’on n'aime pas ce genre d’organisation, personne n’est obligé de s’y inscrire. Personnellement, j’aime de moins en moins, mais je suis content de l’avoir faite. 

Nouveauté pour cette année, il y a 3 sas de départ basés sur les côtes ITRA des coureurs. Comme d’habitude, je pensais partir en fond de course, mais ma côte ITRA me fera du coup partir dans le deuxième sas... je me place évidement dans le fond du sas. Les départs des 3 sas seront espacés de 7 minutes. Je ne suis pas un grand fan de ses sas, mais il faut reconnaitre que ça a eu les effets escomptés. J’ai eu un peu de bouchons après le ravitaillement de Vallorcine, mais rien de bien méchant. 

Bon, retour sur ma course. Au départ je croise Séverine (ancienne Crapast maintenant chamoniarde), et sans vraiment courir enensemble (même si Strava dit que l'on était ensemble 47% du temps) nous n’allons cesser de nous croiser... je la doublais à la faveur des ravitaillements... et elle me redoublait par la suite. Jusqu’au col des Posettes, pas grand-chose à dire. Je vois bien que je n’ai pas les jambes de d’habitude, mais jepeux suivre sans problème le rythme de la fin du 2ème sas. L’ascension de l’Aiguillette des Posettes a sonné le début de la fin. Je suis complétement assommé par la chaleur et la fatigue. La descente vers le Tour ne va pas arranger les choses. Si d’habitude la descente est plutôt un exercice technique et musculaire que j’affectionne... et bien là elle me demandait également une grosse débauche d’énergie. Autour de moi, ça ne parle que des barrières horaires. Nan mais attendez, on est sur le Marathon du Mont-Blanc, on a 9h30 pour faire 42 bornes, et on n'a pas encore beaucoup vu de dossards verts (ceux du 3ème sas), les barrières horaires de nous concernent pas (attention spoiler). 

J’avance comme je peux en gagnant pas mal de temps sur les ravitos. C’est juste insupportable la chaleur sous les tentes, donc je fais très vite ma routine et repart au plus vite. J’arrive au pied de la Flégère. Un vrai chemin de croix. Je suis bien plus lent que lors de la CCC, alors que j’avais entamé la montée après plus de 20h de course et les barrières horaires aux fesses. J’en “chie”, mais un truc de fou. Je suis obligé de me ranger plusieurs fois pour récupérer. Au moindre torrent, j’essaye de refroidir le moteur, mais il est en surchauffe le plus complet. 

Bref, tant bien que mal, j’arrive à la Flégère, et la responsable du poste indique au micro qu’il ne reste que 15 minutes sur la barrière horaire, et que celle-ci sera appliquée à la lettre. Ça fait un bout de temps que je n’avais pas entendu ce terme “barrière horaire” qui m’a hanté sur mes premiers ultras. J’avais une porte de sortie toute prête pour mettre fin à ce cauchemar... il fallait juste trainer un peu au ravito, et mes 12h40 de course de la semaine dernière plus la chaleur du jour auraient fait le reste pour justifier ce premier abandon sur un trail (non, à la Swiss Peak, je n’ai pas abandonné, j’ai pris la barrière horaire en pleine face !!!). Je n’avais rien à prouver sur cette course, ce n’était pas l’objectif de ma saison, à quoi bon s’infliger les presque 2 heures de soufrance en plus que nous annoncait la responsable du poste de ravitaillement pour rejoindre Pan Praz ? Effectivement, à quoi bon ? Mais à quoi bon repartir du ravitaillement de la Fouly lors de la CCC alors que je n’ai que 7 minutes d’avance sur la barrière horaire ? A quoi bon repartir du fort de la Platte lors de la TDS alors que j’ai fait une montée peut-être encore pire que celle de ce jour ? Bref, c’est de l’ultra... tant que l’on n’est pas blessé ou arrêté par une barrière horaire, on avance. Je ne peux quand même m'empêcher de me poser des questions : "tu es en train de lutter avec une barrière horaire sur le Marathon du Mont-Blanc... mais même pas en rêve l'UTMB"... bref, je vous passe les détails. J'arrive finalement en 9h30 et quelques secondes. D'habitude, je ne conserve pas les médailles reçues à l’arrivée des courses, mais je peux vous dire que celle-là je vais la garder.

Médaille

Aucun plaisir particulier sur la ligne d'arrivée... à part le fait que ça s'arrête. Bref, une course à oublier... quoique.

Si je vous dis que cette course me servira peut-être plus que toutes les autres pour l‘UTMB vous me croyez ? 

Analysons les choses à froid, la semaine dernière, je courais 84k à 460 de côte ITRA... sans aucune douleur musculaire pendant la course ni le lendemain. Une semaine plus tard, je cours encore un MaraTrail... à une côte bien moindre, mais toujours sans aucune douleur musculaire pendant la course ni le lendemain. Musculairement, mon corps est prêt pour ce genre d'épreuve, et j’ai même maintenant une petite marge sur les barrières horaires... et je peux donc me permettre une petite défaillance. Par contre, je n’ai pas d’autre choix que de me présenter dans 2 mois sur la ligne de départ avec une grande fraicheur physique. Quand l’objectif est juste de terminer une course, la meilleure sortie pour prérarer ce genre de course... est peut-être de ne pas la faire (sans aller dans le dé-entrainement évidement). Bref, rien de mieux de d’aller prendre 2 semaines de vacances dans les Landes fin juillet pour préparer l’UTMB. 

Ça, va, ce n’était pas trop long ? Rendez-vous dans 2 mois, pour j’espère un bouzinage d’anthologie. 

4 commentaires

Commentaire de Arclusaz posté le 01-07-2019 à 21:14:53

ouais, on va pas te louper au bouzinage Christophe !!! et effectivement, je partage ton analyse, ton corps semble être prêt mais faudra arriver reposé.... hâte d'y être...derrière mon écran !

Commentaire de JLW posté le 01-07-2019 à 22:34:51

Ca va le faire, bravo pour ton analyse pertinente et ton arrivée.
le Marathon du Mont Blanc c'est quand même un très très beau trail. Mes 2 plus beaux souvenirs en fait. :)

Commentaire de Benman posté le 02-07-2019 à 08:15:57

A bientôt sur l'UTMB alors. Bel enchaînement en tous cas. On ne récupère pas comme ça d'un ultra, et le fraîcheur physique sera effectivement le clé pour l'utmb.

Commentaire de boby69 posté le 02-07-2019 à 10:26:44

je pense que tu ne dois surtout pas te focaliser sur ce résultat : avec une canicule après un 84km, ta récupération est au fond du gouffre . Si tu rajoutes l'effort du Marathon ( qui n'est pas une course facile ) ET la chaleur, tu ne PEUX PAS faire un résultat décent en accord avec ton niveau.
Il te faut ( faudrait) couper 1-2 semaines pour récupérer ( physiquement et physiologiquement )
Bonne course dans 2 mois !

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