L'auteur : Jedj
La course : Trail du Ventoux - 46 km
Date : 18/3/2018
Lieu : Bedoin (Vaucluse)
Affichage : 4690 vues
Distance : 47.5km
Objectif : Terminer
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Bon ben voilà c’est fait j’ai maté le Geant de Povence, dans la douleur et la peine, sans facilité, une de mes courses les plus éprouvantes.
Le parcours Relive ici https://www.relive.cc/view/1460060821
J'ai fait plein de photos, mais je ne sais toujours pas les mettre dans les récits Kikourou :)/
Je m’étais inscrit le jour de l’ouverture des inscriptions fasciné par le mont Ventoux que je voulais découvrir dans l’effort au printemps, sur un vague coup de tête, restant sur une image faussée de derniers km pentus mais sans plus.
1ere erreur !! le Trail du Ventoux y a du dénivélé, ca pique avec 2400d+ sur 47km et surtout +1800d+ en 20 km. En 2017 j’ai cru que le marathon du Mont Blanc était roulant, ben là c’est pareil niveau erreur de padawan 😊
2eme erreur : « au printemps » euh en fait non, pas vraiment, si vous regardez les historiques de course, il y a souvent un peu de neige, mais c’est année c’était a priori exceptionnel … voilà une idée en vidéo https://www.facebook.com/321551014539223/videos/2024288240932150/ - Température de -5° au sommet et comme c’est le Ventoux : de violentes rafales de vent en prime.
Pour ce qui est du récit lui-même, je suis arrivé la veille samedi vers 18h juste à temps pour retirer mon dossard, avec le T Shirt, super bien organisé, pas d’attente, des bénévoles avec le sourire puis je file au centre de Vacances VTF qui est la ligne d’arrivée où j’ai pris une chambre en pension complète (la classe). Il y a pas mal de monde, je prends ma clef et je m’installe, ma chambre donnant de plain pieds sur le podium et la ligne d’arrivée à 50m. La nuit est tombée, le temps est humide et froid. Je file manger mes pâtes à la cafétéria du VTF, et je reviens préparer mon sac. Du coup vraies interrogations sur la tenue, l’orga ayant confirmé que nous montions au sommet malgré la neige, sur plus de 20 km pour le parcours du 46km.
J’opte pour la sécurité, je vais pas très vite, un peu de matos en plus ne nuira pas, et du coup je prends mes Yak, une veste agréé course montagne, un coupe-vent léger, un buff de plus dans le sac. En tenue, je reste sur un short plus cuissard xBionic, avec un haut ML xBionic couplé à un Performer MC de Raidlight, plus buff cou et tête avec lunettes de soleil (le soleil est annoncé le matin, avec temps dégradé l’après-midi).
Soirée tranquillou, dodo et réveil le matin à 6h. Je prends un bon petit déjeuner avec du jambon, du pain, du miel avec Yaourt, de la compote. Je teste cette option de déjeuner 1h30 avant le départ plutôt que de me bourrer de Gatosport 1h avant, ça m’évitera de disperser des peaux de renard dans le biotope préservé du Ventoux…
Je m’échauffe en allant à la ligne de départ à 500m en descente, c’est top, les nuages sont hauts et le soleil est voilé mais présent. C’est un peu le foutoir tranquille sous l’arche, et ça part à 8h tapantes et ça j’aime bien car les barrières horaires ignorent que au départ tu es parti parfois avec 5 minutes de retard. Et là ça va déjà très vite, on sort du village de Bedoin, dans des vignes bien boueuses, il y a du monde mais pas de bouchons, et mine de rien je trouve que a plus de 10km/h sur du plat pour un maratrail il y a du niveau. Nous arrivons dans une sorte de carrière où nous courons dans des dunes histoire de bien commencer les quadri.
Et ça galope sévèrement, je suis pas loin de la queue de course et pourtant je trouve que je gère bien ce départ – les footing au seuil du club m’ayant permis de bien progressé.
Au bout de près de 4km, nous attaquons la montée en balcons proprement dite : on est à 350m d’altitude, le somment est lui à près de 1900m dans moins de 20km …
La montée est superbe sous le soleil avec une vue splendide sur la plaine de Carpentras, le Ventoux est sous les nuages et invisible. Assez rapidement nous sommes rejoints et doublés par les premiers du 26 km, drôle au début et rapidement pénible dans les single tracks de se pousser régulièrement et ne pas pouvoir progresser à son rythme, le vent est présent à découvert et comme nous montons assez « rapidement » le froid se fait bien présent. Certains étaient ultra équipés chauds au départ, s’étaient découverts dans la carrière et maintenant se rhabillent. Nous longeons la route que l’on entend parfois au milieu des bois. Le premier ravito est là au 14eme km, pas loin de 1 000d+ dans les pattes déjà, je recharge en eau assez vite car ca caille un peu même avec mes 2 tShirt donc je mets mon coupe vent léger. La barrière horaire est a priori dans la bosse au-dessus, et je la passe avec 1/2h d’avance en 2h45 sans forcer. La neige est bien présente avec du verglas et je passe de mon coup de vent léger, au bout de 100m congelé avec les doigts gelés à la veste imperméable coupe-vent à capuche (Speedtrail Lafuma), et je repars à bloc ou presque. La montée est irrégulière en sous-bois, très raide, jusqu’à un replat au 18eme où on se retrouve sur un chemin forestier tout blanc très enneigé, la neige est assez tassée pour avancer voire trottiner, jusqu’à déboucher sur la route fermée du Ventoux.
La pente se redresse, mais la pente est très régulière et la neige dure, donc avec les bâtons j’avance à un rythme très correct pour moi. Au 19eme, grosse surprise nous croisons des pistes de ski ! Priorité aux skieurs nous dit on..
C’est rigolo mais à partir de là la neige est fraiche et non tassée = la progression est bien plus pénible. Nous sommes désormais à découvert avec un bon vent, les deux derniers km jusqu’au sommet au 23eme km se font dans des conditions bien hivernales. J’arrive au sommet en 4h35, avec une demi heure de retard sur mon plan – ceci dit le sommet était prévu au 21ème km …. Du coup il ne me reste que moins de 40min pour arriver à la barrière horaire de Chalet Reynard 6km plus bas. La bascule est rude et me rappelle le Grand Col Ferret : interdit de s’arrêter ! le vent est très violent de la gauche, la pente est rude, la neige molle avec des plaques de verglas avec parfois des petites montées, pénible pour moi qui n’ait pas de gants (quel con !) et juste un buff autour d’une main …. Les deux premiers km sont assez compliqués, puis j’arrive à enchainer cerveau débranché pour emmener un petit groupe au ravito avec 3 minutes d’avance sur la barrière. Je ne traine pas (je sais que Froome est déjà reparti …) et je repars vers la dernière barrière horaire à 6km de là avec pas mal de coups de cul. Effectivement dans les singles pentus en sous-bois avec racines, boues et pierres, nous enchainons des bons raidards traitres et j’essaye de tenir bon. Le niveau des coureurs est plutôt relevé, ça court à un bon rythme y compris dans les passages en pierrier alors qu’on a dépassé les 30km.
Dernier ravito au 33eme, dernière barrière horaire, j’ai gardé 20 minutes d’avance, pour être classé, j’ai 2h50 pour faire les 14 derniers km, impeccable, j’ai le temps de voir venir. Je mange et j’enlève la veste pour mettre le coupe-vent à la place. Je repars, mais l’enchaînement des raidards, puis les descentes rudes ont raison de moi, je vois mal puis double, plus de carburant alors que j’ai pris deux soupes et 5 tranches de jambon au ravito, obligé de me poser sur une pierre au 35eme je laisse partir un groupe pour manger deux barres et je repars, peut être que je paie de ne pas avoir fait le plein de Malto les derniers jours à moins que ce ne soit la descente au Chalet Reynard à fond de cale et/ou le début de la descente sous les rafales de vent. Bref c’est pas grave ça passe, j’avance, je repars en Pacman en ayant noté sur le parcours que après le 39eme km cette pénible succession de raidards prendrait fin. Ouf, nous y voilà, Bedoin est là-bas en bas, ça commence à sentir l’écurie, plus que 7km et globalement maintenant de la descente qui va être bien bien raide car les coups de cul dans les pierriers ne nous ont pas fait beaucoup descendre depuis Chalet Reynard (après 200m d- en 10km, on va maintenant se prendre 500d- en 2km…). J’attaque plutôt tranquille derrière un coureur puis je pose le cerveau et j’attaque, je dépose une 20aine de coureurs sur ces 2 km, il en reste maintenant 5 en légère descente avec des bosses, je paie les bosses cash et trottine le reste. Je vois l’arrivée à gauche à 200m mais le chemin est dans la butte en haut à droite, le final qui tue! Je me tape deux crampes simultanées aux cuisses – je serre les dents car le dernier km il est hors de question que je sois doublé, on longe le cimetière, je reprends trois coureurs rincés, et je passe la ligne d’arrivée en 8h39, 843eme sur 893 arrivants et 1001 partants. Je visais entre 8h et 8h30 mais pour autant pas de déception, le trail a été très exigeant avec une montée rude, puis sous la neige et une descente en single track au milieu des pierriers et sous-bois qui m’a rappelé le meilleur du Pilat (il y a meilleure comme descente pour se relâcher).
Bref un très beau trail pas facile, mais génial !
enfin un grand merci au coach du club de l'EASC Franck Rosier qui m'a préparé pour en chier .... ainsi qu'à tous les copains du club surtout ceux du mardi soir :)
enfin une spéciale dédicace aux deux patrons du VTF qui m'on permis de garder la chambre jusque 18h ce qui m'a permis de prendre une bonne douche, de me reposer, et de me changer à 50m de la ligne d'arrivée avant de reprendre le volant !
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1 commentaire
Commentaire de tchoun42 posté le 28-03-2018 à 22:15:45
Très beau récit mon jérôme je ne connaissais pas tes talents d'écrivain, à bientôt
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