L'auteur : La Tortue
La course : Altriman (format Ironman)
Date : 9/7/2016
Lieu : Les Angles (Pyrénées-Orientales)
Affichage : 3520 vues
Distance : 234km
Objectif : Balade
Partager : Tweet
21 autres récits :
Un Altriman, c’est comme un bon vin. On n’est jamais déçu en découvrant le nouveau millésime, mais chaque cru à sa spécificité et son petit gout d’incertitude et de surprise.
L’Altriman 2016, mon septième, restera comme un grand cru : grâce à une météo fantastique et une organisation qui a atteint désormais son apogée pour cette huitième édition.
De plus, à titre personnel, j’ai eu le plaisir de partager ce week-end avec Emmanuel, un camarade de club du Triathlon Club Nantais qui est non seulement un chauffeur hors pair mais aussi d’une gentillesse et d’une efficacité hors du commun. En effet, je n’avais pas vraiment prévu de logistique cette année, car je me suis inscrit 8 jours avant la course, voulant d’abord voir comment j’allais encaisser le Swissman 15 jours plus tôt après ma grosse gamelle d’avril. Je me suis donc greffé sur son organisation au dernier moment et tout fut parfait.
Arrivés sur zone juste la veille de la course, retrouvailles avec Laurent et sa famille qui fera le long et les devils beaufs : Jejeff et Stef, affutés comme des lames, venus faire le half en préparation de l’Embrunman.
Avec Manu, mon binome pour le we.
Le Triathlon Club Nantais en goguette !
Après une nuit courte mais hyper sereine, je me retrouve dans ce parc à vélo champêtre que j’aime temps. Il faut éviter les bouses de vache, et s’équiper tranquillement à la lueur poussive de la frontale. Je retrouve Stéphane, l’inamovible et si sympathique speaker de nombreuses manifestations de triathlon ; mais la sono est un peu poussive. Dommage, on entend péniblement les notes si célèbres du « final countdown » d’Europe juste avant le coup de feu au bord du lac à 5h30. Il fait encore nuit, mais la journée s’annonce superbe. Je sais que je vis un moment privilégié,et que de revivre tous les ans depuis 2009.
Un départ d’Altriman, c’est ça, et croyez-moi, c’est magique !
https://www.facebook.com/altrimanofficiel/videos/vb.340947356081864/465335346976397/?type=2&theater
Levé de soleil le lendemain de la course
Préparation la veille.
Il n'y a pas que dans le parc à vélo qu'il y a des "bourrins" !
Le parcours, je ne vais pas vous le décrire, veuillez-vous reporter à mes 6 CR précédents dans lesquels j’explique toutes les subtilités et tous les pièges de cette magnifique balade catalane.
La natation cette année est délicieuse : eau limpide, 18°C, pas un ride sur l’eau, visibilité parfaite : 1h15 de pur bonheur !
Je prends tout mon temps à T1, sachant pertinemment que vue la forme du moment, je suis en mode finisher et que le chrono n’a aucune importance pour moi aujourd’hui. J’admire les grands optimistes qui partent mouillé et en tri-fonction, le soleil n’est pas encore bien haut et la descente au fond des Garotxes va sembler bien longue et bien fraiche à ces téméraires. Que cette descente est belle et sauvage, tous les ans je me le redis et je ne m’en lasse pas. L’impression d’être au bout du monde. Juste avant d'arriver à Railleu, au détour d'un virage à droite, la vue plongeante sur toute la vallée, presque jusqu'à Olette est toujours aussi vertigineuse et l'on peut voir les retardataires plusieurs kilomètres en contrebas. Plus loin, au sommet du col de Creu il fait bon, presque chaud malgré l’heure encore matinale et je sais désormais que le vrai ennemi du jour sera le soleil dont il va falloir se méfier et surtout se préserver.
A Mijanes, alors que je me restaure tranquillement et que je plaisante avec Pierre, l'inamovible cameraman, en mangeant ma boite de sardines, je vois arriver Laurent, que je croyais devant car il nage mieux que moi mais que j’ai passé à T1.
On repart ensemble mais il va un peu plus vite que moi sur les premières rampes de Palhière et je préfère ne pas me mettre dans le rouge. La montée se passe plutôt pas mal, et j’en prends plein les mirettes grâce au ciel bleu azur. Palhière, que tes pâturages sont beaux et paisibles !
Au somment de Palhière, savez-vous ce qu’on retrouve tous les ans le samedi qui précède le 14 juillet??? Ceux qui connaissent l’Altriman vous le diront d’une seule et unique voix : Le BIG Peuf ! Inamovible et toujours le mot sympa pour chaque concurrent. Je prends le temps d’une petite pause causette avec lui car je ne l’avais pas vu la veille au village expo. Je contourne prudemment le troupeau de chevaux qui barre la route, craignant une ruade, et j’attaque doucement la descente.
Un petit attroupement au bord de la route à mi-descente me fait ralentir. Je reconnais le maillot de Bruno, le beau-frère de Laurent qui a prévu de faire la grande boucle avec lui. Un coureur est au sol, assis, sonné mais conscient et surtout parlant avec Bruno tout en se soutenant le bras comme quelqu’un qui a un problème à l’épaule. Voyant que l’infortuné n’est pas seul et que cela ne m’a pas l’air bien grave, je ne m’arrête pas complètement mais quelques mètres plus loin, je réalise que le coureur au sol était Benoit, le fils de Laurent que je n’ai pas reconnu car je ne savais pas qu’il devait faire le parcours vélo aussi. Laurent n’a rien vu de tout ça et est parti loin devant.
Je poursuis prudemment jusqu’à Ascou et j’enchaine sur la Chioula que je passe doucement sans trop forcer.
Descente depuis le sommet du Chioula jusqu’à Prades, 10 km environ de pur bonheur. Je vais doucement, sans aucune contrainte liée à un quelconque objectif temps, « just for fun » comme disent les brexiteurs ! Une descente facile et pas dangereuse, dans un paysage fantastique, une nature vierge que je trouve de plus en plus belle d’année en année.
Traversée du plateau de Sault et la redoutable montée vers Rhodome que je trouve de plus en plus raide, et en arrivant à Bessède de Sault, l’air chaud qui monte depuis la vallée de l’Aude me saisit aux poumons et je sais qu’à partir de maintenant et jusqu’à l’arrivée, ça va être le four.
A Gesse, je retrouve Laurent que je croyais loin devant vu mon rythme de sénateur. Il a le visage inquiet des mauvais jours. Il n’a plus vu son épouse Béatrice qui le suivait en voiture ni son beau-frère ni son fiston depuis le sommet de Palhière. Il me demande si je les ai vus. Je ne sais quoi lui répondre : lui dire que Benoit est tombé ne changerait pas le problème et risquerait de l’inquiéter encore plus, mais il a l’air tellement perturbé que je me décide à lui dire en essayant d’employer les mots les plus sereins possibles. Cela le rassure de savoir ce qui s’est passé et nous repartons l'un après l'autre.
Dans Garavel, comme prévu, c’est le sauna. Le goudron est fondu par endroit et il n’y a pas un souffle d’air. Je rattrape Laurent à Ste Colombe et il finit le col dans ma roue. Pour avoir reconnu le parcours en juin avec lui, je ne lui retrouve pas son coup de pédale léger habituel. C’est un frileux, et malgré mes conseils à Gesse, il a gardé une veste à manche longue, mais vues les circonstances, il est beaucoup trop couvert et il crève de chaud. Je crains même une hyperthermie pour lui, bien qu’il s’asperge régulièrement.
J’attends avec impatience la petite fontaine à l’entrée de Roquefort dans laquelle je fais mes ablutions tous les ans, mais déception, l’eau qui en coule est terreuse et inutilisable, conséquence des derniers orages très probablement. Heureusement à Roquefort nous attend un villageois avec un tuyau d’arrosage salvateur avec lequel je m’asperge copieusement.
Au sommet du Garavel, je sais qu’il reste de longues heures d’effort, mais un rapide coup d’œil à ma montre me fait penser que je suis large pour les barrières horaires, et psychologiquement je rentre dans la dernière partie de la course.
La montée sur Carcagnières et Quérigut est toujours aussi difficile et il me faudra une éternité pour monter jusqu’au col des Hares, mais même si je n’avance pas, je ne souffre pas tant que ça. Juste cette impossibilité d’envoyer les watts comme si le moteur était bridé. Je pense quand même que le Swissman a laissé des traces en profondeur et que le manque de fraicheur et le poids des ans se font cruellement sentir.
Au final, presque 10h30 de vélo sur un parcours où j’avais mis moins de 9h en 2012, faudrait pas vieillir ma pauvre dame !!!
Assis sur ma chaise, je me rends alors compte que j’ai les jambes complètement dures. Comment faire pour courir 42 bornes maintenant ? Je prends tout mon temps pour me changer, je papote quelques minutes dans le parc à vélo avec des triathlètes du Nantes Triathlon, l’autre club de Nantes, qui finissent de ranger leurs affaires après leur half.
Allons-y, tout doucement, mais que c’est dur de lever les genoux. Je n’arrive pas à courir et je suis très essoufflé ? J’alterne trottinage sur quelques hectomètres avec de la marche pour reprendre mon souffle.
Et voici l’un des meilleurs moments de la journée, les retrouvailles avec la sympathique équipe du ravito de la digue et la bise à sa charmante responsable qui me reconnait tout de suite et qui s’inquiétait de ne pas m’avoir encore vu. Nous discutons un bon moment, et je repars tout doucement.
Au demi-tour du hameau du lac, je me rends compte que Laurent est 500m derrière moi environ. Il a l’air complètement rassuré, il a eu des nouvelles de Benoit et de Béatrice qui sont revenus de l’hôpital : clavicule cassée pour Benoit, mais rien de bien grave, mais cette affaire lui aura quand même pourrie quelques heures de course. J’ai confirmation de la nouvelle en passant dans la résidence des Fontaneilles, à l’entrée des Angles, où Benoit attend devant son appartement, tout pâlot et le bras en écharpe, le passage de son papa.
Au demi-tour de Balcère, Laurent est juste derrière moi et je commence à penser qu’à ce rythme-là, nous allons terminer ensemble, mais comme tous les ans pratiquement, au semi-marathon que je boucle péniblement en 2h50, je commence à retrouver des jambes. La descente vers les Angles me lance et je vais boucler le deuxième semi, certes plus facile que le premier en moins de 2h30, en m’arrêtant pourtant à chaque ravito pour remercier tous les fantastiques bénévoles et en leur disant « à l’année prochaine » si mes vieilles jambes me le permettent encore.
Je retrouve Emmanuel en haut de la dernière bosse, reposé et frais comme un gardon, après une super perf sur le half, en 7h. Les devils beaufs que j’ai croisé sur la route à Formiguère alors qu’ils repartaient sur Nantes et que je terminais mon vélo ont également fait fort.
Et arrive le moment pour lequel je m’entraine toute l’année : la montée sur l’estrade d’arrivée dans la salle bleue neige. Petite déception, la musique de « pirates des Caraibes » à remplacer le « Final Countdown », mais malgré l’heure tardive et le peu de monde encore présent, la joie est toujours aussi intense de retrouver Stéphane le speaker et cette année, c’est Lilian, l’autre organisateur de l’Altriman et non mon Ami Benoit qui remet la médaille de finisher.
J’ai le temps de prendre une bonne douche juste avant l’arrivée de Laurent et de toute sa tribu. Il a l’air bien fatigué mais heureux. Emmanuel, toujours aussi serviable, me ramène au parc à vélo et nous filons à l’hôtel sur Matemale. Clap de fin sur ce 7ème Altriman.
10h17 : c’est le temps que j’avais mis en 2009 pour la première édition sur un parcours un peu plus court en vélo, me revoilà revenu à mon niveau de mes débuts et avec la même philosophie qu’à l’époque : finir et prendre un max de plaisir sans me préoccuper du chrono que je sais maintenant hors de ma portée physiquement.
Pas de pasta party le lendemain midi au bord du lac car Emmanuel veut être rentré à Nantes pour voir le match de foot et finalement, la déconvenue des gravures de mode « bien coiffés » de Didier Deschamps contre les valeureux et opiniâtres Portugais.
Pour conclure, une petite synthèse de mes 7 premiers Altriman, qui en appellent d’autres bien sur :
2009 : l’insouciance et la découverte
2011 : le premier chrono, 20ème au scratch
2012 : la grosse perf, 14h50 : podium vétéran et un chrono que je ne battrais plus jamais
2013 : contre-perf mais grand souvenir avec la 1/2 finale D3 le lendemain et tous les copains
2014 : le gastriman ou comment faire un IM de montagne ponctué de nombreuses pauses « techniques »
2015 : le coup du Carcanet, des nageurs perdus au beau milieu du lac
2016 : retour à la case départ (même chrono qu’en 2009 !)
Venez en Capcir découvrir cette fabuleuse région et faire un vrai et difficile triathlon, vous repartirez fatigués mais heureux avec des images et du soleil plein la tête pour toute une année, et n’oubliez pas : « l’Altriman, si on y survit, on y revient… »
Lanrent qui vient de terminer; La Tortue, douché et prêt à repartir, Emmanuel qui nous a attendu à cette heure tardvise après son Half de l'après-midi
Un belge hyper sympa (pléonasme) rencontré au départ du M le lendemain, zoomez sur le bidon du tube oblique : le cru local, remis à chaque concurrent de toutes les courses à la remise des dossards !
vu sur fesse de bouc ! L'Altriman est partout !
A l'année prochaine...
Accueil - Haut de page - Aide
- Contact
- Mentions légales
- Version mobile
- 0.13 sec
Kikouroù est un site de course à pied, trail, marathon. Vous trouvez des récits, résultats, photos, vidéos de course, un calendrier, un forum... Bonne visite !
8 commentaires
Commentaire de Tonton Traileur posté le 22-07-2016 à 19:31:32
la vie est un éternel recommencement, la Tortue ... ;-)
vous faites comment pour les frontales, au départ ?
have fun !
Commentaire de philkikou posté le 23-07-2016 à 12:04:45
" finir et prendre un max de plaisir sans me préoccuper du chrono " : longue vie sportive à La Tortue !!! ;-)
Commentaire de Eric Kb posté le 23-07-2016 à 13:43:03
Toujours aussi épatant!
Commentaire de raspoutine 05 posté le 23-07-2016 à 23:49:15
Bravo le Carapacidé !! j'attendais ce CR avec impatience et il montre que tu es toujours bienlà pour LE rendez-vous de l'année !Pas de scoop mais à chaque fois une épreuve qui nous conforte dans l'idée qu'on est bien aux Angles !
Bon, je dis nous parcequ'on va remettre le couvert et partzager ce plaisir d'êttre au départ avec toi n'a pas de prix ( et mieux si possible, lol !)
En attendant , on compte sur toi pour la passe de trois à Embrun ! HEIA !
Encore bravo !
Commentaire de Baboon posté le 24-07-2016 à 18:45:15
Le triathlon semble déconcertant de simplicité en te lisant et c'est bien agréable.
Peut-être à l'année prochaine sur la 9ème édition.
Commentaire de bigpeuf posté le 02-08-2016 à 11:20:40
Ta tête fait toujours plaisir à voir à 2001m d'altitude.
Bonne récup et à l'année prochaine
le BIG
Commentaire de XDams posté le 02-08-2016 à 13:59:21
respect ... et rendez vous en 2017 si tout va bien :)
Commentaire de bigpeuf posté le 02-08-2016 à 14:54:11
Ta tête fait toujours plaisir à voir à 2001m d'altitude.
Bonne récup et à l'année prochaine
le BIG
Il faut être connecté pour pouvoir poster un message.