L'auteur : raspoutine 05
La course : Altriman (format Ironman)
Date : 9/7/2011
Lieu : Les Angles (Pyrénées-Orientales)
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Distance : 234km
Matos : Scott CR1,
Gâteaux de riz,
Beaucoup de culot...
Objectif : Pas d'objectif
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Avertissement au lecteur, celui kikoure et celui qui kikoure pas. Voici un récit assez long à l’instar de l’épreuve elle-même qui dure la journée. Ainsi est évoquée la préparation qui s’envisage sur l’année (en vert), avant même de raconter la course (en rouge). Bien sûr, tout cela ne va pas sans se poser des questions, avoir des états d’âme, je mentirais dans le cas contraire. Alors, j’évoque aussi dans ces lignes des visions assez personnelles que j’ai pu ressentir (en bleu). Si c’est le cas de beaucoup de coureurs, ça n’intéresse pas nécessairement tout le monde. Toutefois, il faut bien avoir conscience que tous ces gros engagements ne se décident pas sur des coups de tête mais sont au contraire le fruit d’une mûre réflexion. Mais… Suis-je bête ! Je prêche en terre convertie. Quant aux photos, je suis heureux de les offrir aux lecteurs, j’en ai aussi quelques unes prises à vélo, le jour de la course, il paraît que c’est mal ! lol ! En même temps, avec l’AltriMan, au-delà de la course, c’est aussi un voyage. Et il faut savoir qu’en terme de voyage, notre hôte-organisateur Benoit Phalippou, (Benoit 11 pour ceux kikourent), fait tout pour vous y inviter. Alors, vous voilà prévenus, bienvenue au Capcir…
Et… J’oubliais. Un bonus en fin de cr, une tentative de comparaison entre AltriMan et EmbrunMan (en noir), parce qu’il faudra bien savoir un jour lequel des deux est le plus… Naturellement, aux kikous avertis et désireux de donner leur avis en fin cr, bienvenue !
Au cours de la saison 2010 clôturée par le SoluKhumbu-Trail, je m’étais senti pousser des ailes de triathlète. En définitive, mon escapade népalaise avait vraiment bien marché. Petite précision, je n’y serais jamais parvenu si je n’avais fait évoluer mon entraînement en passant par le triathlon et plus particulièrement vers le « longue distance » alors que ma discipline de prédilection était plutôt le trail. Il faut bien reconnaître, que le triathlon n’était en définitive qu’un moyen pour parvenir à élever suffisamment mon niveau de trail afin d’être en mesure d’affronter la grande épreuve népalaise avec toutes ses exigences durant trois semaines. En revanche, je ne l’avais pas prévu, j’allais attraper le virus de ce triple sport tout en percevant progressivement un plaisir immodéré dans les grandes épreuves.
Finalement, il me semblait que les compétences nécessaires à chacun des deux sports (tri / trail) finissaient par se compléter harmonieusement, j’avais même un sentiment, des fois jugé ambitieux par mes pairs, de pouvoir aller me tester sur du long rapidement. A reconsidérer, naturellement, mais cela s’était plutôt bien passé et ainsi, en 2010, je m’étais aligné en particulier sur deux triathlons bien délicats : L’Embrunman, le Ventouxman pour finir sur le SoluKhumbu Trail, chaque épreuve étant espacée de 5 semaines l’une de l’autre.
Cerise sur le gâteau, au cours de ces deux dernières années, j’ai eu le bonheur de croiser le chemin de grands, grands champions ( des kikoureurs et d’autres) qui, pour moi, sont devenus plus que des amis pour bien des raisons et puis, ils ont une sérieuse part de responsabilité dans la réussite de mes projets sportifs de l’an passé. Déjà, j’ai beaucoup appris de la polyvalence sportive de certains et cela m’a conforté dans mes propres choix d’entraînement. Ensuite, en mode de gestion longue, comprendre ce qui peut marcher (enfin !) en termes d’alimentation et de connaissance de soi dans l’effort. Mais encore, et ce n’est pas négligeable, arpenter les chemins avec humilité. (Plus que jamais vrai au Népal où j’ai vu de grands champions manquer de s’y griller les ailes.) Enfin, évoquons la source d’inspiration (plus ancienne mais au combien actuelle), chaque lecteur de cr sur Kikourou y puise en quelque sorte une inspiration positive pour ses futures escapades sportives, of course !
Décembre 2010, après une période de repos plus que nécessaire, je mesure alors tous les bénéfices que j’ai pu tirer de mon escapade népalaise. Ainsi la saison de skating et de trail blanc commençait-elle à Briançon, je me voyais attaquer ces deux disciplines en pleine forme. Petit bémol cependant, monter et se rapprocher des sommets népalais (plus de 5500 m d’alt.) voulait aussi dire que je devais en redescendre et il est vrai que mes genoux en avaient pris un coup, là-bas. Janvier 2011, lors du Trail Blanc de Serre chevalier, je souffrirai sérieusement à cause des dévers et le résultat sera mitigé. Bref, les tendons rotuliens recommençaient à se manifester. Plus anecdotique, je pensais revenir avec une forme du tonnerre en piscine, cependant, un mois sans travail aquatique (j’avais seulement nagé une fois à Katmandu dans la piscine d’un hôtel) m’aura fait bien régresser alors que je pensais vraiment avoir amélioré mes performances car « étant chargé en EPO naturellement » à cause du séjour en haute altitude.
A présent, pour l’année 2011, il fallait décider de nouveaux objectifs sportifs et il apparaissait clairement que j’étais très loin d’avoir exploré la planète Tri athlétique qui m’avait tant apporté l’an passé, et ce, même si je me retrouve plus comme appartenant au monde du trail.
Comme chaque début d’année, il s’agirait presque d’un rituel pour ouvrir la saison sportive, il convenait bien sûr d’attaquer par le Trail Blanc de Serre-Chevalier. Venait ensuite le trail du Ventoux. Comme j’aime cette montagne, aussi belle que capricieuse ! On vient y fêter le printemps sur son sommet encore enneigé, cependant cela fait deux ans que les conditions atmosphériques tempèrent un peu trop la fête… Début avril devait marquer mon retour sur le marathon de Paris ; je n’ai finalement pas participé à cette épreuve qui devait en quelques sortes m’étalonner en cap. (J’y reviendrai au cours des lignes vertes de l’entraînement.)
Venaient ensuite les épreuves de triathlon. S’il apparaissait clairement que j’allais m’engager à nouveau sur l’EmbrunMan qui, disons le, passe à 50 m de chez moi, j’avais très envie de découvrir l’AltriMan dans les Pyrénées, qui a lieu cinq semaines auparavant, au début des vacances. Enfin, finir à nouveau la saison du tri sur le Ventoux relevait plus de l’affectif ; arpenter cette montagne exigeante d’une manière ou d’une autre comble assurément les esprits sportifs ! En définitive, je comptais reprendre, trait pour trait, le chemin de la « Trilogie sportive de Papy », que j’estime être parmi les plus glorieux exploits de kikoureurs en 2010. (Déjà rien que pour l’avoir imaginée, mais surtout pour l’avoir réussie, et avec quel panache !)
Enfin, l’issue de la saison devrait me permettre de découvrir progressivement le monde des 24 heures sur piste, monde que j’avais approché lors des 24 heures de Grenoble en 2010, je faisais alors partie d’une équipe de relais.
En somme, un programme bien chargé jusqu’à la fin de l’année.
Il apparaissait clairement que le premier gros rendez-vous et le plus compliqué à négocier était l’AltriMan. Plusieurs raisons argumentent en faveur de la difficulté supérieure de l’épreuve. Il ne s’agit pas là de savoir qui de l’AltriMan ou de l’EmbrunMan est « le triathlon le plus dur au monde », il s’agit plutôt de considérer la situation de l’épreuve sur le calendrier. Ainsi, l’AltriMan est-il placé juste au début des vacances scolaires, ce qui n’est pas une date propice car, généralement, on sort fatigué du mois de juin. Il faudrait donc réfléchir au mieux pour caler les cessions d’entraînements afin de parvenir dans la meilleure forme possible au début du mois de juillet.
Un entraînement adapté :
Tout d’abord, à l’instar de l’an passé, je persévérais dans les entraînements « plein air » diversifiés plutôt que de fournir sur home-trainer un travail de vélo peut-être efficace mais cependant qui ne m’a jamais inspiré et qui, en définitive, ne serait parvenu qu’à me lasser. Ainsi, outre les weekends, je réaliserai en alternance, durant les vacances de Noël et de février, deux cessions d’entraînement (skating + trail blanc), chacune durant une quinzaine de jours. En semaine, j’entamerai un travail de VMA sur le stade de Houilles, où le SOH m’accueille toujours bien que licencié à Briançon. (Merci à eux.) Pour moi, un retour aux sources intéressant ce travail de VMA, car ces dernières années, j’étais plutôt attaché à la VME et au travail sur les gradins. En définitive, seule la piscine ne changeait pas car je restais toujours à trois séances, si possible, par semaine.
Les beaux jours revenant avec le mois de mars, je pourrai démarrer progressivement le vélo, je comptais alors réaliser trois cessions d’entraînement sérieux en montagne (des conditions favorables cette année, les cols ont été déneigés très tôt), dont une de deux semaines durant les vacances de printemps et deux plus courtes durant les ponts de l’Ascension et de la Pentecôte. Trois périodes propices pour monter en volume et surtout en qualité avant d’aborder l’Altriman mais qui ne pourraient jamais égaler la période dont j’avais disposé pour préparer l’EmbrunMan l’an passé.
Ceci dit, je considérais quand même la situation avec sérénité car, en terme de forme et d’expérience acquise en vélo, j’avais le sentiment de ne pas partir du tout du même point que l’an passé. (C’est-à-dire, presque rien ! !) Bien au contraire. J’avais compris alors que le travail sur des cales de vélo paraissait très similaire aux efforts que l’on pouvait déployer lorsque l’on gravit des montagnes… Et, du coup, je revenais régulièrement sur les gradins comme j’avais pu le faire durant près de deux ans à l’époque où je préparais le SoluKhumbu Trail. (Moins intensivement, quand même !)
Ainsi les vacances de printemps arrivaient, mon entraînement semblait bien calé et j’avais le sentiment d’avoir fait les bons choix dans ce domaine pour arriver au mieux sur l’AltriMan, compte tenu des échéances proches. Je comptais aborder cette épreuve humblement, ayant conscience des difficultés du calendrier notamment, mais aussi avec une certaine tranquillité d’esprit quant à la chance d’être finisher grâce à mon expérience progressivement acquise dans le domaine du long.
« Les jeux sont faits, rien ne va plus ! »
Mais pour l’heure, place au marathon de Paris pour m’étalonner en cap… C’est que…Je ne m’y suis jamais présenté car la veille, jour des vacances de printemps, je me suis pris une gamelle à vélo dont je me souviendrai… En fait, je ne m’en souviens plus, j’ai beau faire des efforts, sans succès, heureusement que les amis qui m’accompagnaient en vélo, Monpépère et Sabine, ainsi que mon fils m’ont un peu raconté. Un réveil en fin de journée aux urgences et des propos pas très cohérents pendant le weekend !
Au bilan de la chute : une double fracture du crâne, la tempe et la paroi interne du sinus, je crois ?? En somme, une sorte d’onde de choc dans du fromage blanc cérébral ! ! Bon, je n’ai pas mangé avec une paille mais j’ai encore du mal à mâcher par moments ! ! Cependant, si certains imaginent que Raspa en a pris plein la tête ce jour-là, ils commettent une erreur car, pour ma part, je pense m’en être sorti plutôt bien. (Et comme je pense avec ce qui me reste, ça va !) Cela faisait plus de deux mois que j’avais commandé chez mon équipementier un nouveau casque de vélo, trouvant le précédent mal ajusté et, passant devant son magasin juste une heure avant la chute fatidique, j’avais donc eu le bonheur de pouvoir changer de heaume juste à temps. Nul doute que, vu la vitesse à laquelle le choc s’est déroulé (Monpépère l’a estimée à 70 km/h, 50 de vitesse plus 20 de chute vers le sol), l’impact aurait fait voler en éclat le précédent casque ainsi que son contenu. Je pense que mon tout nouveau casque, doté par ailleurs de lanières bien ajustées, aura eu le mérite de mieux répartir sur l’ensemble du crâne le poids de la collision avec le sol. Bon, je ne vais pas militer ici pour le port du casque à vélo, ce serait prêcher en terre convertie, ni même dans mon école, car j’observe que les enfants portent facilement ce genre d’objet de sécurité dès qu’ils circulent. En revanche, lors de ma convalescence à Briançon, j’ai été étonné de constater que les cyclistes les plus réfractaires au port de cet objet de sécurité semblaient appartenir au troisième âge. A méditer, non ?
Continuons l’inventaire des dégâts : Deux côtes cassées. Le premier choc au sol a été sur le côté gauche du corps. (Cuisse, épaule et tête.) J’ai prié pour ne pas m’enrhumer pendant deux mois ! ! Un foutu hématome à la cuisse qui, aujourd’hui encore n’est pas tout à fait résorbé. (En fait, c’est ce qui m’aura inquiété le plus, au début.)
Peut-être que la plus spectaculaire (si je puis dire) restait la cicatrice à la tempe car elle fut pendant un certain temps agrémentée à son extrémité inférieure d’un œil injecté de sang à faire pâlir un Terminator en fin de carrière ! ! Mieux vaut en rire à présent, cependant, si j’étais heureux de rassurer mes élèves quant à la relative bonne santé de leur maître, je n’ai pas souhaité me montrer de trop près quand même. (Sinon, bonjour les cauchemars ! ! )
Passons à la partie immergée de l’iceberg : … Mais quelle migraine ! Près de 6 semaines pour se la passer, je crois bien avoir passé en revue une certaine quantité de produits illicites ! ! Reste l’oreille interne, plus inquiétante en quelque sorte. Les deux premières semaines, je reconnais avoir eu la démarche plus qu’hésitante comme le fait de se coucher ou bien de se relever signifiait pour moi non pas du tangage mais un véritable chavirage ; j’avais le sentiment de me retourner sur moi-même plusieurs fois avant que tout se calme. Pour m’en être ouvert à pas mal de gens, j’ai pu constater combien de personnes semblaient gênées par des problèmes d’oreille interne. A présent, tous ces soucis s’étaient éloignés et j’ai pu reprendre un entraînement progressif. Pff !
Seulement… Quel entraînement reprendre et pour quoi exactement ?
Vers un nouvel entraînement adapté ?
Cette foutue chute ne pouvait guère tomber au plus mauvais moment, trois mois avant l’AltriMan ! Autant dire que tout paraissait comme perdu d’avance alors que les espaces d’entraînement étaient précisément déjà très restreints ! … Ben… Ben non.
Je serai finalement inscrit à l’AltriMan courant juin, soit deux mois après ma chute. Il est clair que j’ai eu le temps de cogiter sur ma participation à cette course, comme à toutes mes participations à des Irons au cours de cette année, d’ailleurs. Nombreux, d’ailleurs, auraient été les gens qui auraient cherché à me décourager si je leur avais annoncé mon désir secret, dès les premiers jours suivant l’accident, de m’aligner à l’AltriMan.
Il y a des rdv que l’on ne veut pas manquer…
Eh bien…
D’abord, parce que j’y retrouvais les amis de la Zoo Team, parce que je voulais aussi essayer les enchaînements sportifs du Papy et vivre sa trilogie sportive, of course !
(... Il y a des Exemples qui vous inspirent !)
Parce que j’avais dit sur les pentes himalayennes « On y est, alors on y va » et qu’il n’y avait rien à ajouter. J’avais alors en mémoire le Népal et tous les amis SoluKhumbers qui ne se posaient pas la question de savoir s’il fallait continuer. Tous les soucis se « strappaient » et ça repartait, voilà. (Et certains y sont allés très fort dans ce domaine…) Cette combativité au sein du groupe, cependant réfléchie, il n’y avait pas de hasard, il y avait surtout un concentré de ténacité que je n’avais jamais ressentie de ma vie. Je me trouvais parmi la crème des trailers et je me sentais aussi tout petit ! En même temps, quelque part, je me sentais si bien pour la première fois de ma vie. J’avais le sentiment d’être en phase avec ce groupe alors que dans la vie je rencontrais trop souvent des gens prêts à laisser tomber avant même d’avoir essayé ni même réfléchi à la situation. Au fond, parce que je suis Raspoutine, c’est bien çà, non ? Mais il ne faudrait pas croire que je ne sois en définitive que le fou qui se figure que « l’échec n’est pas envisageable », la démarche serait plutôt de réfléchir, de voir de quoi on peut disposer et d’envisager comment on peut faire à présent. En définitive, l’important n’est pas de savoir si on peut y arriver, il convient de se battre pour y arriver, alors on voit comment on procède, quitte à réviser ses moyens si l’on constate que ça n’avance plus à un moment ou à un autre.
… Et, dès que j’ai commencé à réorganiser mes neurones au bout d’une semaine après la gamelle, il y avait quand même un peu de désordre dans ma tête ! ! Il faut bien le reconnaître ! J’ai alors commencé à envisager ce que je pouvais encore faire et surtout avec quoi. L’AltriMan semblait devenu un Graal inaccessible, l’EmbrunMan, mon objectif majeur de l’année apparaissait franchement bien lointain, aussi. Les différents médecins que j’ai pu voir au cours de mes multiples visites aux urgences me promettaient en gros deux mois minimum de convalescence avant de commencer à me sentir un peu mieux. (Ils ne se seront pas trompés, bouh !) Après quelques jours, la seule activité que je pouvais envisager de faire était la marche à pied. J’ai passé les jours suivants dans le Loir et Cher chez mes parents. (Les meilleurs supporters de Raspa ! !) Et alors, j’ai marché quotidiennement, au départ un peu et puis sur des trajets Solognaux progressivement plus longs. Alors que je croisais toujours les doigts pour ne pas m’enrhumer à cause des côtes cassées, je constatais cependant trois faits. Le premier très inquiétant, mon oreille interne me jouait toujours des tours et ne semblait pas rapidement se calmer. Ainsi, très souvent, ma démarche restait-elle un peu chaloupée en promenade, bien que sur un terrain on ne peut plus plat. Le second beaucoup plus rassurant, je sentais que mes jambes n’avaient pas été touchées et restaient en pleine forme bien que mes pas étaient gênés par l’hématome. Le troisième, de loin le plus encourageant, était un constat : le retour à une activité sportive, même modeste, la marche à pied, aura produit un effet bénéfique très rapide sur l’hématome et les migraines grâce à l’accélération de la circulation sanguine, ce que m’a confirmé mon médecin par la suite. Bah oui ! L’élimination des toxines avec le sport ! Of course !
Très rapidement, je comprenais comment j’allais pouvoir procéder afin de revenir rapidement dans la meilleure forme possible, aussi bien à l’école qu’au sport. Je rentrais chez moi à Briançon, ne prévoyant pas bien sûr d’activité sportive, en aucun cas je n’aurais pu pratiquer le moindre tri-sport, mais cependant bien décidé à marcher de plus en plus. Une chose est sûre, les chemins de montagne ne ressemblent pas à ceux de Sologne et nous avions un printemps particulièrement clément cette année. D’ailleurs, je me souviens avoir entendu avec satisfaction que l’Izoard avait été libéré des neiges très tôt cette année-là. Myrtille m’a rejoint à cette époque-là ; elle-même préparait les « Dentelles du Ventoux » et surtout la T.D.S. fin août. Nous avons donc marché en montagne, progressivement, sur des chemins praticables que je connaissais bien. Ainsi sommes-nous allés retrouver les traces du Trail Blanc, du Galibier, du Chemin de Ronde, de la Merell, en face de chez moi se trouve Notre Dame des Neiges au pied du Prorel ; un endroit que les Briançonnais adorent pour l’entraînement du trail… Très souvent, la limite se faisait avec la neige qui n’en finissait plus de fondre tout en augmentant le débit des ruisseaux ; bref, le printemps en montagne.
Fin mai, pas encore très glorieux mais cependant en forme suffisante, je reprenais le travail. Mes côtes s’étaient calmées, la migraine partie, mes deux fractures ne me faisaient plus trop souffrir et, il faut bien le dire, je me sentais à nouveau présentable devant mes élèves de CP car ma tête n’allait plus leur donner de cauchemars ! !
Ben non, j'exagère pas...
Seules ombres au tableau, d’abord l’oreille interne qui semblait se calmer, mais j’ignorais si je ne serais pas encore sujet à des vertiges en cas d’effort ou de fatigue ; bon, j’ai été rassuré. J’allais aussi reprendre l’entraînement.
Le bras gauche semblait toujours aussi lourd des fractures, je ressentais toujours des gênes au niveau de l’épaule gauche et du sternum. Cependant, je reprenais d’abord la natation très humblement, des temps très courts, avec des échauffements très progressifs. Comme j’étais heureux de retrouver mes amis du S.O.H. après deux mois sans entraînement aquatique ! Je changerai de ligne d’eau histoire de ne pas semer la pagaïe en jouant les baleineaux échoués et puis, une fois la mécanique un peu dérouillée je retrouverai ma place, sans toutefois retrouver les « allures pré-traumatiques » que je pouvais avoir. Généralement, mes séances de piscine ne seront jamais plus longues de 3/4 d’heure. Mon choix était d’y aller très, très progressivement, un peu comme en 2003 où je m’étais cassé la clavicule droite : cette autre galère avait duré près de cinq mois et il avait fallu que je réapprenne carrément à nager avec un seul bras ! ! Dans le fond, j’étais en terrain connu, non ! ? Je tenterai à deux ou trois reprises de nager à Neuville en combi, là encore, ça n’ira pas si mal car, fait notable, la combi a le mérite de maintenir votre carcasse bien qu’étant gêné pour l’enfiler. - Bon à savoir, non ? - D’une manière générale, depuis la reprise je ne peux faire aucun effort sérieux avec le bras gauche, je ne peux pas le lever sans douleur. (Soit dit en passant, pas facile pour un maître gaucher d’écrire au tableau…)
Mais alors… Comment nage Raspa ?
Hum ! Normalement à droite, mais à gauche, je n’envoie pas ma main aussi loin en avant. Elle plonge rapidement, ne pousse pas autant une fois immergée dans l’eau et enfin ressort un peu plus court. Autrement dit, je nage avec un bras et demi ! ! Bon, c’est toujours mieux qu’avec un seul bras. Début juin, je ferai un test dans l’étang du Malsaucy, là où a lieu le triathlon de Belfort. Cependant toujours handicapé par mon bras gauche, je serai sorti de l’eau au bout de 3,6 km avec un temps suffisamment honorable pour penser le retour aux affaires possibles, en tout cas. L’an passé à Embrun, j’étais sorti en 1h07, je crois, le vingtième temps de ma catégorie. Au Malsaucy, 1h20. Voilà qui m’amènera à prendre une décision lourde de conséquence, mais pour le moment, place à l’entraînement régulier.
Je n’avais d’autre choix que de nager, nager, en pensant refaire progressivement un peu de viande autour de mes bras alors que se rapprochaient les échéances envisagées. Rappelons-le, dès le début du mois de juin, je me suis imaginé revenir sur la Trilogie AltriMan-EmbrunMan-VentouxMan, restait à savoir comment y parvenir tout en ayant bien conscience que les performances ne pouvaient plus être les mêmes à présent. Quoiqu’il en soit, j’aurai toujours eu mal au bras et je me serai avalé qqs boîtes d’antidouleurs, voire d’anti-inflammatoires.
Et le vélo ?
Sans hésiter non plus, j’allais voir comment répondaient mes jambes sur un vélo, déjà sur du plat mais très rapidement… sur le Trèfle (4 montées plus ou moins raides cumulant 500d+, à refaire plusieurs fois) ; un endroit très prisé de Raspa pour grimper des côtes ! Très rapidement, constatant que tout fonctionnait bien j’allais augmenter très rapidement les séances en quantité comme en qualité, histoire de rattraper mon retard, bien sûr, mais d’abord pour me rassurer.
Et puis… Voyons voir comment ça se passe à la maison. Retour à la Casse déserte ! Pas de chance, au weekend de l’Ascension, on n’aura eu que du mauvais temps. Ça venait du sud, et les masses nuageuses s’arrêtaient au Lautaret… Mais du mauvais côté ! Franchement, j’aurais bien aimé voir la chance tourner un peu ! Bouh ! Pas d’Izoard ! J’ai eu l’occasion de constater cette anomalie météorologique car, au bout de deux jours à « ronger mes freins de vélo», je suis reparti vers Belfort, patrie de Myrtille ; non sans faire une pause à Bourg d’Oisans où il faisait bien meilleur. Bien sûr, en terme d’entraînement, il y avait du consistant sur le chemin… La montée de l’Alpe d’Huez, of course ! Pas encore envahie de touristes ou de supporters du Tour. Là encore, j’ai pu constater que ma forme était très, très loin d’avoir décliné car je montais sur des développements bien meilleurs que l’an passé.
Les quatre jours suivants passés à Belfort me permettront de découvrir un nouveau terrain d’entraînement, les Ballons des Vosges, certes moins élevés mais très respectables en terme de difficultés ; il suffit de les monter du bon côté. Le ballon d’Alsace (côté Sewen) et surtout le ballon de Servance (côté Planche avec option supplémentaire « montée aux Planches des Belles Filles ») sont devenus pour moi deux terrains d’entraînement cycliste plus que sérieux et agréables, ce qui ne gâtait rien.
La planche des Belles filles... Y'en a !
Les cyclistes avertis auront reconnu en ces deux sommets deux des trois difficultés majeures de la cyclo-sportive des « Trois Ballons ». Au cours du weekend de la Pentecôte, soit le lendemain de la course, je me lancerai à mon tour, mais en solitaire et d’un peu plus loin. Le départ se trouve à Champagney et l’arrivée un peu plus haute, à la Planche des Belles Filles, la station de ski locale. Pour une dénivelée à peu près équivalente de 4000 d+, je roulerai pendant 230 km et encore avec du jus à l’arrivée. Pas cuit, le Raspa ! Je retournerai à nouveau vers les ballons à deux reprises pendant cette folle semaine. La digestion de ces entraînements va aussi me pousser décisivement à aller voir du côté du Capcir. J’avais alors la conviction que mon vélo paraissait réellement meilleur que celui de l’an passé bien que moins entraîné.
Restait la cap.
Là aussi, j’ai recommencé très humblement à courir dès que je reprenais le travail fin mai, tout en augmentant résolument en puissance. Les séances autour du stade me passionnaient toujours autant ! Je plaisante… Les premières reprises étaient un peu difficiles au début car je sentais l’hématome me chatouiller le côté gauche. Par curiosité, je me suis lancé sur les gradins et, là, je ne sentais plus cette gêne ! Chic ! Bon, j’étais quand même censé travailler le marathon. J’ai donc, courant juin, décidé de me lancer sur un semi, réalisé sans aucune difficulté et je me terminerai même sur les gradins ! (Chassez le naturel…) D’ailleurs, je ne me gênerai pas pour travailler la VME sur les gradins que j’affectionne depuis la préparation du Népal. Et puis, travailler sur des gradins, c’est un peu comme travailler le vélo en côte…
En définitive, même haché, l’entraînement en cap au cours du mois de juin m’aura apporté trois informations décisives. Déjà, je me suis bien rassuré car, là aussi, je venais de me rendre compte que je n’avais pas tout perdu en cap. Ensuite, j’avais aussi confirmation du fait de l’efficacité de mon entraînement diversifié, j’avais en quelques sortes engrangé les bénéfices de mon travail VMA/cap du premier trimestre (merci à toi, Régine), venu étoffer le travail d’hiver : skating et trail blanc, qui suivaient tous deux le Népal (Merci à toi, Patrick, tes précieux conseils en skating m’auront même permis de grimper l’Izoard.)
En définitive, à part l’ombre de la natation qui tardait à revenir, les autres indicateurs semblaient à nouveau passer au vert. Mais bon, la natation n’était pas faite pour m’inquiéter, je pouvais par ailleurs rouler et courir sans gêne. Alors, la natation, allait-elle demeurer mon point fort ? Celui sur lequel je croyais pouvoir m’appuyer ! Comme j’avais un peu pris l’habitude de le dire, pour moi, le triathlon commençait après la natation… Non mais sans rire !!!
Le proche avenir allait montrer à quel point
JE ME PLANTAIS !!!
Pour l’heure, vers le 15 juin, je crois, je m’engageais sur l’AltriMan, en étant cependant conscient du déficit d’entrainement global, et aussi du fait que ça tiendrait peut-être bien du miracle si je parvenais au bout de la course. Petite anecdote, initialement, je comptais juste finir très humblement l’AltriMan et, sur le Kivaoù, au moment de mon projet d’engagement, je précisais l’an passé que je comptais finir, juste finir. Lors de l’inscription, il s’agissait alors de finir « entier » et je rajoutais en commentaire une petite phrase mythique que les amateurs d’Hugo Pratt connaissent bien : « En avant ! A la recherche de nos gloires et de nos folies ! »… No comment.
Bon, peu de chances de finir mais la satisfaction d’y être, donc de retrouver mes amis. Je savais que j’étais sur l’AltriMan, que la partie serait serrée et que j’allais devoir gérer au mieux. C’est dit.
Mais revenons à cette natation défaillante. La fin du mois de juin approchait et j’avais vu mon médecin qui, s’il avait constaté l’amélioration quasi-générale de mon état de santé restait lui aussi alarmé de la fébrilité de mon bras. Aussi m’a-t-il envoyé faire toute une batterie d’examens supplémentaires de mon épaule. Ainsi, après un arthéro-scanner de mon épaule gauche, le soir des vacances, d’une soirée passée au concert de Roger Waters à Bercy, un vieux rêve, il y rejouait « The Wall » ! Et, enfin, une nuit passée à escalader d’autres murs, pyrénéens ceux-là, j’apprenais le lendemain des vacances que je serais toujours ennuyé par mon épaule défaillante car abimée et que je devrais… me faire opérer… … OUPS !!!
Apprendre ça à une semaine de l’Altriman… Eh bien… Ça devra attendre.
Nous partons pour le Capcir.
Myrtille et Raspa, les mêmes entraînements ou presque
pour des objectifs différents
Arrivés trois jours avant le départ et pas vraiment reposés de nos derniers jours de travail, nous allons commencer à repérer cette belle région où se déroule l’AltriMan, en l’occurrence sa troisième édition. Si la région est de toute beauté, ce qui frappera avant tout est la variété des paysages que nous aurons le bonheur de rencontrer. Ainsi, à chaque col, à chaque changement de vallée, quelque chose de nouveau vient surprendre nos yeux. Des plus hauts sommets arpentés aux gorges les plus profondes, de la variété des végétations rencontrées, rien ne se ressemble. A croire que le Grand Ordonnateur de la fiesta sportive, Benoit nous fait d’abord visiter sa région avant de nous inviter à y courir ! Franchement, l’un de mes gros regrets aura été de venir et de repartir aussi vite, cette région mérite bien plus. L’an prochain, je prendrai le temps de m’y arrêter, de voir, et de faire connaissance avec les habitants, ceux que nous avons croisés étaient très sympas et accueillants.
(Oui, c’est dit, je remets le couvert l’an prochain.)
La tente plantée dans l’unique camping de Matemale au bord du lac et surtout au pied des Angles, nous partirons à trois reprises repérer les différentes routes de l’Altriman, pour le vélo et pour la cap. A propos du camping, on dirait que tout a été fait pour le triathlète. Je pourrais ainsi évoquer la tranquillité comme l’accès à un sauna ou à un spa, bon. Mais le plus remarquable était ailleurs. La veille de la compétition, nous nous sommes retrouvés à plusieurs triathlètes à vouloir nous renseigner pour savoir l’heure de fermeture des barrières afin de sortir la voiture à temps vu que le tri du lendemain démarrait à 5h30… Eh bien, c’était inutile. Le camping laissait pour l’occasion ses barrières ouvertes la nuit. Du jamais vu, en ce qui me concerne. Alors, merci à eux pour leur accueil et leur gentillesse.
Vendredi, veille de la course, nous allons récupérer les dossards, puis déposer nos montures dans le parc. Nous sommes une centaine à nous élancer le lendemain.
Fait notable quant à la gestion de la course, le parcours vélo est en gros découpé en trois tiers d’un peu plus de soixante kilomètres chacun et deux sacs sont à notre disposition au moment de nos enregistrements. Nous pourrons les garnir préventivement de vêtements /ravitaillement, comme pour l’EmbrunMan à ceci près que nous en avons deux au lieu d’un seul. Prévoir des vêtements de rechange est faire preuve de sagesse dans ce tri. Mais comme j’aime utiliser le mot « sagesse » après avoir décrit précédemment mes conditions d’engagement ! ! Bref, il convient de mettre un maximum de chances de son côté, non ? Et, en l’occurrence, il faut savoir que la météo peut être capricieuse, voire redoutable, dans le Capcir. L’an passé, le Papy évoquait dans son récit le brouillard qui apparaissait d’un seul coup sur le lac de Matemale, mais n’oublions pas non plus la situation géographique de l’endroit. A la croisée de l’influence méditerranéenne et du climat de montagne, le Capcir local peut s’avérer être une vraie glacière, comme les gorges pour y accéder de vraies fournaises. A ce sujet, nous aurons le temps de prendre un ou deux grains orageux en soirée, comme de découvrir ce brouillard, un phénomène météorologique local, qui peut monter sauvagement, d’un seul coup. Des fois, il reste quelques mètres au-dessus du lac, des fois il peut s’en aller comme s’y poser durablement. D’ailleurs, la végétation en dit long sur le type de météo que l’on peut avoir dans ces endroits. Le lundi post-AltriMan, de retour vers les Alpes, nous quitterons cette belle région en nous dirigeant vers Axat. Petit arrêt gastronomique repéré par Papy (encore merci !) sur les conseils de Benoit à Escouloubre, non loin du parcours. Nous mangerons dans une ferme-auberge avec nos hôtes qui nous en diront long au sujet des rigueurs climatiques locales. Nous repartirons avec quelques productions locales mais aussi le sentiment d’être partis trop vite, assurément.
A la ferme-auberge...
Le Papy, Myrtille, Raspa, Patrice et Catherine
… Mais je commence à tout mélanger dans le temps ; revenons aux deux sacs de coureurs. Nous pourrons également y glisser une ou deux chambres à air et cartouches de gaz de rechange, une question de sécurité et de tranquillité, les routes empruntées ne sont pas non plus toutes des billards… D’ailleurs, nous serons plusieurs à les utiliser. Nous redonnerons les deux sacs, le matin avant le départ, et nous les retrouverons sur la course, l’un au troisième ravitaillement de Mijanès (km 68), l’autre au sixième ravitaillement de Gesse (km 138). Bien sûr, nous récupérerons les reliquats à l’arrivée de la course ou même le lendemain. Du très, très solide, cette organisation. (Et à propos de comparaison entre l’EmbrunMan et l’AltriMan, je ne manquerai pas d’évoquer à nouveau en fin de cr ces quelques petits détails qui font aussi la réussite d’une course.)
Le par à vélo en voie d'installation
et qui ne demande qu'à s'agrandir.
Au loin les Angles
Le destrier de Raspoutine.
Un Scott CR1 bien chaussé...
En soirée, nous aurons dans la salle des Angles le briefing de course de Benoit -nous voilà prévenus- et nous nous retrouverons entre amis, à peu près les mêmes qu’à l’issue de l’Embrunman 2010, Patrice et Catherine, la Tortue, le Papy, le Lapin. Bon, j’entendais Benoit et je savais que j’allais sûrement au casse-pipe, mais comme j’étais heureux de retrouver mes amis ! En aucun cas, je n’aurais manqué ce rendez-vous. Au minimum y serais-je allé qu’en tant que simple spectateur venu découvrir ce tri déjà mythique et encourager ses amis mais j’avais dit que j’y serais, non ? Alors, je suis à ma place… Raspa n’a qu’une parole.
Le briefing de Benoit...
Une nuit courte, j'imagine que peu d’entre nous parviennent à dormir la veille d'une pareille course, je crois que nous déclinerons tous la pasta-partie proposée, l’heure étant à la préparation et surtout à la concentration.
Enfin, pas exactement, car le départ étant donné à 5h30, se lever à 4h du matin, même en étant presque sur place n’est pas excessif, il faut quand même avaler un peu de carburant pour supporter la longueur de cette journée. Une bonne nouvelle, cependant, pas de brouillard ni trop de fraîcheur, pour l’heure, les dieux du Capcir semblent bienveillants avec leurs gladiateurs modernes venus s’expliquer dans l’arène locale et qui vont bientôt s’élancer dans l’eau du lac de Matemale… Pour le moment…
Pour la natation, il doit y avoir deux boucles dans l’étang de Matemale, avec une sortie à l’Australienne
Un peu particulière car, une fois extraits de l’eau à quelques dizaines de mètres du départ, nous franchissons un ponton qui doit nous permettre de retourner à notre point de départ initial. En définitive nous reviendrons au plus près de notre point de départ. Cette originalité aura été abandonnée, peut-être à cause du manque d’eau dans le lac ? (Ça a assûrement été évoqué par Benoit dans le briefing…) On a entendu parler d’un déficit d’eau de deux mètres dans le lac, me semble-t-il.
Nous remettrons donc nos deux sacs de provisions de parcours à l’entrée de la zone de transition et puis, nous filons nous préparer sur nos chaises. En définitive, une toute petite zone de transition pour une centaine de triathlètes, cependant, je l’imaginais déjà s’agrandir au fil des années, et d’ailleurs, ce n’est pas la place qui manque !
Préparation des vélos, enfilage des combis sur les tri-fonctions, il ne fait vraiment pas froid, ce matin et nous nous dirigeons rapidement vers la zone de départ, affublés de nos bonnets orange-fluo des « O3 séries ». Arrivés sur la zone de départ, certains d’entre-nous iront s’échauffer un peu (surtout moi !!!) dans l’eau, il faut vraiment que je parvienne à mettre en route le diesel…
Raspa in the water... Brrr !
Une super-bonne nouvelle ! Pas de brouillard sur le lac ! Nous nous dirigeons donc derrière la ligne de départ et nous attendons le feu de Bengale rouge qui, en plus de la direction à prendre de l’autre côté du lac, doit également nous donner un signal de départ visuel en pleine nuit.
Mais pour l’heure, place à l’hymne musical de l’Altriman et… Arrrrgh ! Benoit ! C’est quoi cette musique ?! Nous croyions tous que tu allais nous mettre Van Hallen pour lancer le départ ! lol !
Bon le départ est donné et je me lance prudemment. Je rentre dans l’eau et commence à nager, enfin, j’aimerais bien car, je ne me souviens plus de la natation. Perte de repères ? Manque de pratique depuis trois mois ? Un bras douloureux dès que j’appuie, of course ! Mais çà, je le savais ! J’ai passé plus de deux mois à avaler des antidouleurs de toutes sortes et à présent j’ai à nouveau mal dès que je force un peu ! En fait, je ne peux pas affirmer que je force en nageant. Ma nage ressemble à celle du dahu tournant autour de la montagne à cause d’une patte plus courte que l’autre ! Bouh ! Si j’envoie normalement la sauce du bras droit, je jette mon bras gauche vers l’avant et il retombe très vite car la douleur m’empêche d’allonger le mouvement. Une fois tombé dans l’eau, le bras gauche sert en définitive assez peu car je ne peux exercer de poussée avec pour me propulser. Bref, je nage avec un bras et demi. Plus pénible est le rééquilibrage du corps, j’ai le sentiment de devoir travailler davantage le positionnement alors que je possède une nage si sereine d’ordinaire.
Jamais, au cours des 3,8 km, je ne retrouverai de mouvement harmonieux. Bien au contraire, je verrai beaucoup de monde me dépasser alors que j’essaierai de retrouver mon efficacité aquatique perdue. Autre fait gravissime, je me mettrai même à battre des pieds plus fortement pour tenter de conserver un semblant de glisse à plat sur le lac. Bref, j’avais tout faux car j’allais lentement mais sûrement m’épuiser à me débattre ainsi dans tous les sens. Sauf que, pour l’heure, je n’en avais pas encore conscience.
Et puis, cet effort surhumain du bras gauche me fait avoir des visions ; je commence à voir une foule de nageurs qui me dépassent justement par ma gauche, sauf que… Mais ils ne nagent pas, ils marchent sur l’eau !
Mince ! J'en suis vraiment rendu là ? L’explication se révèlera cependant assez simple. Certains nageurs ont compris l’opportunité qui se présentait de longer une petite péninsule qui apparaissait presque à cause de la baisse du niveau de l’eau… NON MAIS C’EST QUOI CE POUITAGE ???!!! Bref, ces « habiles surfeurs » auront bien dû gagner près de 100 m ! (Heu… Peut-être qu’une bouée à contourner par la droite en cas de niveau très bas…)
Je sortirai de l’eau au bout de une heure trente cinq, soit une demi-heure de plus que mon temps d'EmbrunMan l’an passé. En définitive, je crois qu'après ma seconde sortie de l’eau (sortie à l’Australienne), il ne restera pas cinq nageurs dans l’eau… Bouh !
Je quitterai la partie natation avec une certaine satisfaction, celle de l’avoir enfin terminée, déjà une grande victoire, non ? Je me dirigerai ensuite vers la zone de transition et là, je verrai le Papy s’éloigner très rapidement, il était sorti de l’eau avant moi, inévitable, quant à la Tortue, partie loin devant, of course ! Décidément, la natation n’était plus mon point fort, çà non ! Je n’avais pas oublié nos courses de l’an passé. En 2010, la Tortue m’avait dépassé sur les pentes de l’Izoard et le Papy m’avait, lui, rattrapé sur les pentes du Ventoux. Bien sûr, mon avance navale se réduisait pour disparaître finalement sur le vélo, tout à fait normal et inéluctable, hiérarchie respectée, mais au moins avais-je une certaine avance au bout de la natation. A l’AltriMan, je ne parvenais qu’à sortir derrière, derrière, et encore derrière...
Derrière...
Raspoutine quitte le parc à vélo...
Heu, aussi nombreux sur la photo que lors de l'installation du même parc.
Nous montons vers le col de la Llose...
Bon, il était temps de cesser de penser à ces courses passées et de rentrer à présent dans la partie qui semblait le mieux me convenir, à savoir, le vélo. Aussi, je ne perdrai pas de temps et me changerai rapidement, c’est déjà une satisfaction, j’ai fait des progrès de ce côté-là, alors que le jour pointait son nez et montrait un ciel un peu mitigé.
Et me voilà parti pour près de deux-cent bornes de visite dans le Capcir de cette belle épreuve.
Les premiers kilomètres de vélo vont permettre de chauffer doucement la machine. Même si, après avoir contourné le lac de Matemale, nous montons assez rapidement vers le mini col de la Quillane (200m à grimper très gentils), puis le col de la Llose (encore 200m de d+, gentils également). Parvenus au col de la Llose, nous culminons quand même à 1866 m d’altitude.
Arrivés au col...
Très vite nous amorcerons la descente vers Ayguatébia (22e Km et premier ravito) pour parvenir au fond des gorges de la rivière de Cabrils, qui nous fait repasser sous la barre des 1000m d’altitude au moyen de quelques belles descentes ; sur près de 18 km avant de remonter lentement mais sûrement par les gorges.
Myrtille s'entraîne dans la descente et Raspa reconnaît la route...
Et, que dire ? Paysage fabuleux et qui change à chaque tournant. Du plaisir, du plaisir… Bon, on est quand même là pour courir et il convient de rester vigilant, les routes ne sont pas non plus de toute première fraîcheur pendant la descente.
Au dessus d'Ayguatébia...
En définitive, elles ne le seront pas non plus lorsqu’il s’agira de remonter les gorges, mais quel paysage ! Je ne manquerai pas de croiser quelques coureurs ayant crevé et j’en dépasserai aussi quelques-uns tout court. A ce moment-là de la course, je me sentais bien. N’allais-je pas trop vite ? Je n’avais absolument pas le sentiment de forcer l’allure, bien au contraire.
Nous entrons dans les gorges du Cabrils...
Et puis, juste après le tournant en épingle à cheveu, je vais découvrir un marquage au sol qui va me booster encore plus !
Pour franchir ce lacet, la Raspa-Mobile
devra faire demi-tour un peu plus loin...
Une route magnifique...
Sa montée légère nous permettra d'admirer le paysage.
Et puis sur la route...
Il n'y a rien à ajouter...
Fichtre ! A la gloire des kikoureurs ! Merci Benoit ! Cette portion de route ancrée au plus profond de la gorge me convient à merveille. La route de Sansa, une très légère pente sur près de 7 km de faux-plat montant va me permettre de rouler exactement comme j’aime. J’y rattraperai d’ailleurs le Papy qui, lui se montre beaucoup plus prudent que moi. Bon, il aura bien le temps de me laisser sur place dans le prochain col. Et pourtant, je vais instinctivement lever le pied, me demandant si je ne suis pas en perte de repères d’efforts. Ce qui nous permettra de faire un bout de route ensemble. Chic ! Et c’est parti pour les séances de photos !
Un spectateur figé, le seul...
Le Papy est à ma hauteur...
C'est parti pour la séance de photos !
Le Papy by Raspa...
Raspa by Le Papy...
la bifurcation vers Railleux,
Nous changeons encore de paysage...
Elles ne dureront toutefois pas éternellement car, assez rapidement, nous quitterons la route de Sansa en tournant à gauche, vers Railleu qui nous force à donner ponctuellement des petits « coups de cul », juste après avoir finalement retraversé le Cabrils.
Nous quittons les gorges...
Après Railleu, nous continuerons ainsi à monter jusqu’au col de la Creu, (1715m) avec des petites difficultés ponctuelles bien qu’ayant en visuel assez rapidement ce col qui nous permettra de cumuler près de 1100 d+ depuis le départ pour un peu plus de 40 km parcourus.
Dans Railleu... ça se raidit.
La montée finale ver le col de la Llose...
La descente dans la forêt nous permettra de refermer la première boucle du parcours à Matemale, où nous abordons le second ravitaillement au 44e kilomètre du parcours vélo.
Intéressante descente. Je me suis bien gardé d’envoyer quoi que ce soit, la route n’étant pas très agréable, on y trouve des endroits un peu trop râpés non loin des hauts de Matemale. Bref de la vigilance…
Vers Quérigut...avant l'enfer, un long faux-plat descendant...
Par contre, à la Sortie de Matemale, le billard et le faux-plat descendant… Myrtille immortalisera pour l’occasion nos postures aérodynamiques, la mienne puis, juste derrière, celle du Papy que je lâcherai presque un peu dans la descente. (Normal, je suis plus lourd ! !)
Nous allons descendre la vallée du Capcir : nous traverserons Formiguères, Puyvalador (Oups ! le piéton qui traverse…) et nous bifurquerons vers Quérigut ; en tout, presque 23 km de descente non-stop, allongés sur les prolongateurs, trop, trop cool ! Enfin, pas tout le temps car il nous arrive de remonter comme il peut aussi nous arriver de descendre plus sûrement, notamment au-dessus de Quérigut. (Héééé… Il faudra la remonter, celle-là…) il y a même des endroits dans Quérigut où il convient de rester très vigilent.
Mais… Ce qui se descend doit bien être remonté un jour, non ? Nous sommes parvenus à une altitude de près de 800m et nous nous trouvons encore à un peu plus d’un km de Mijanès lorsque, subitement, le l’inclinaison de la pente s’inverse. Bon, toutes les bonnes choses ont une fin, il va enfin falloir se mettre à travailler un peu dans le bon sens ; nous nous trouvons au pied de la première grosse et longue difficulté de la partie vélo, à savoir la montée à Por-Pailhères qui culmine à 2000m. mais, pour l’heure, un bon km et nous arrivons au ravitaillement de Mijanès, au 68e km du parcours. Chic ! Le sac avec le gâteau de riz-vanille ! (Trop, trop bon, merci !) Je refais aussi le plein de différents produits largement aussi illicites que le gâteau de riz et le Papy en profite pour me rattraper et me dépasser… « Ne tarde pas trop au ravito ! » m’a-t-il lancé en filant dans la montée, je crois. Mouiii… Considérait-il que je dégustais un peu trop mon gâteau de riz et que j’en oubliais la course ? Du coup… Eh M.... ! Pas de clichés du Papy dans la montée de Por-Pailhères !
Bon je repars, le ventre calé et le plein d’Hydrixir –gros bidon de rigueur- (désolé, je n’aime pas l’Effinov, la boisson de l’AltriMan, certainement très bien, mais c’est une histoire de goût qui m’écœure… Hum… Parfum citron ou coca pour l’an prochain ?)
Bon, je repars donc et la pente s’annonce plus que sévère en ces débuts de post-ravito ; enfin le sérieux commence… Au regard de la montée qui me fait face, pas d’hésitation. Je suis aujourd’hui très loin d’avoir une forme des plus « olympiques » (encore que, pour moi, le concept d’olympisme rime avec celui d’amateurisme), j’ai donc décidé depuis bien longtemps que je m’offrirais cette montée en poussant tout à gauche et moulinant, moulinant… Bref, comme sur l’EmbrunMan l’an passé ; il sera toujours temps de continuer à faire semblant de s’énerver dans les faux-plats ou même les descentes. Et le résultat était prévu : ça monte, doucement mais ça monte ; il n’y a rien à redire. Ainsi vais-je me grimper près des trois cinquièmes de Por-Pailhères le derrière sur la selle et ainsi je m’intéresserai aussi au paysage, plus qu’à la difficulté de la montée. Etais-je en train de le réussir, ce foutu AltriMan ? ! J’étais parti de si loin. Au fond, je parvenais à trouver une certaine quiétude dans la montée, non pas que je m’endorme mais ça montait, et même, ça montait plus que bien car, en définitive, peu de monde m’aura dépassé à ce moment de la course. Plutôt bon signe… Ou bien signe de prudence des triathlètes ? A voir le départ du Papy sur le moment, j’ai écarté cette hypothèse.
De temps en temps, il m’arrivait de me relever, histoire de détendre la machine, généralement dès que ça grimpait encore plus, en n’omettant pas de rentrer un ou deux rapports pour ne pas non plus pédaler dans le vide ; Plus régulièrement, je me concentrais sur la boisson, je n’oubliais pas de m’hydrater, non plus.
Non loin du sommet des animaux en liberté... Ben oui ils traverseront !
Et puis… Crevaison ! Oh ! pas franche comme la dernière de Belfort, j’y avais attrapé un clou si gros que même la gente en a été marquée ! De l’inédit ! Un clou qui avait traversé la chambre à air ! Ce jour-là, j’ai décidé que je ne roulerais plus sur les pistes cyclables Belfortaines ! Donc, j’ai ressenti la crevaison dans la montée de Por-Pailhères lorsque je me suis relevé ; la roue, gentiment dégonflée, ne protégeait plus la gente du sol. Je me souviens avoir mis un certain temps pour comprendre.
Flute ! Ben… j’ai roulé encore plus de deux-cent mètres, histoire de changer ma chambre à air à l’ombre, il y en avait encore à cet endroit. (Tant qu’à faire, ça commençait à cogner dans le ciel et puis, j’aime mon confort.) Il me faudra, près de 9 minutes pour changer proprement la roue arrière. C’est lent ? Au moins était-elle bien remontée. J’ai apprécié l’utilisation des cartouches de gaz. D’ailleurs, vu l’état de mon bras, j’aurais sûrement été incapable de gonfler la roue avec une pompe à vélo. Et c’est reparti ! Mais, fichtre ! Je me suis senti tout à coup complètement poussif sur mes cales. L’arrêt avec des positions accroupies ne m’allait guère et, ne comprenant trop ce qui m’arrivait, je craquais d’office « un coup de fouet », j’en avais à ma disposition, et je me remettais à pédaler gentiment en attendant que ce « coup de pompe » soit passé et que tout rentre dans l’ordre. (Mais comme cette expression me plaît pour l’occasion ! !)
J’arriverai à mon rythme au sommet, sans pour autant être revenu dans un état de forme tiptop, mais bon, c’est aussi la course qui s’avançait dans le temps. J’allais donc me mettre à gérer la descente plutôt que d’envoyer tel un fada moyen. A ma bonne habitude… Sois sage, Raspa, sois sage…
Mais pour l’heure, place à l’un des bons moments de cette course, à dire vrai, un moment que j’attendais. Ça fait toujours plaisir de croiser des Kikoureurs sur des courses, mais là, c’est The Big Peuf, il est au sommet comme il l’avait annoncé et il tient le ravitaillement. « Heureux de faire ta connaissance, l’ami». On aura l’occasion de se voir un peu plus le lendemain.
Por-Pailhères – Camurac 79e – 109e km
Por-Pailhères sous le brouillard...
Ca donne une idée mais, le jour de la course on avait du beau temps.
Nous voilà prévenus.
A présent, la descente. Je préfère mon coupe-vent à la saine-lecture (l’Equipe) que me proposait le Big pour la descente. « Héééé… Le Papy, il est passé depuis un moment, déjà », me dit-il. Alors en route. La course semble avoir repris une allure normale. Je suis sûr qu’il est passé avec près d’une demi-heure d’avance sur mon passage. Donc, pas loin de vingt minutes d’échappée dans la montée ? Comment savoir ?
Pour l’heure, descente vers Ax-les-Thermes (une descente de près de 1000m non-stop sur près de 20km, bof…), que nous n’atteindrons jamais car, depuis l’an passé, le parcours a été modifié par les bons soins de Benoît, une histoire de descente localement dangereuse ? Juste après Ascou, où nous sommes retombés à 1035 m d’altitude, nous bifurquerons à droite vers le col du Chioula, qui nous fait remonter à + de 1450m d’altitude, soit un bon en hauteur de plus de 400m.
Une fois ce col passé (toujours dans une sensation de fatigue moyenne), la route se montrera relativement paisible et, bien sûr à l’exception de quelques faux-plats montants, passé le petit col de Marmare et Prades, nous parviendrons en dessous des 1200m d’altitude et seul l’entrée dans Camurac nous redonnera l’idée de ce que peut être une côte.
Nous voici parvenus au cinquième ravitaillement, au 109e kilomètre de la course, à ce que j’estime être environ la moitié de la dénivelée du parcours vélo (une estimation optimiste ???). Il reste donc à parcourir un peu moins de 90 km mais, en définitive, également 2 des 3 difficultés majeures du vélo. Ah ! Ce ravitaillement est tenu notamment par le père de Benoit (je l’ai su après), j’ai eu l’occasion de discuter quelques minutes à propos de la qualité de cette épreuve sans équivalent, comme de l’accueil qu’on nous fait tous. Un accueil personnel et comme on s’y sent bien ! ! Il n’y a rien à ajouter, si ce n’est merci, merci, merci…
Le prochain ravitaillement sera à Gesse, considéré comme aux deux tiers de l’épreuve (un peu plus en kilométrage, puisque c’est au 138e km. Entre les deux ravitaillements, il y a une petite route avec de légères montées mais qui nous fera, en définitive, encore redescendre 11 km plus loin jusque dans les gorges du Rebenty (ma-gni-fi-ques !) et Niort-de-Sault (900m). Toutefois, pour y accéder, il faudra prendre une petite route de forêt en piteux état. Je suis passé trois jours avant en voiture pour reconnaître le parcours et il faut bien admettre que c’était le festival des trous et des gravillons. Petite anecdote, Benoît nous évoquera cette portion de route le soir du briefing, il en a donc discuté avec les personnes chargées de l’entretien des routes locales ayant gravillonné la route une veille de course qu’ils connaissaient bien. Epilogue, après le passage de la balayette, la route m’est apparue quand même bien plus praticable et, franchement, je crois qu’on a ainsi évité bien des ennuis de toutes sortes. Cette petite route évitera ainsi la « palme de la dangerosité », du coup détenue par l’EmbrunMan, mais je saute des chapitres… Trois km après Niort, nous quitterons les gorges pour prendre à droite vers Gesse et là… Aoufff ! Un bond de près de 300 m de d+ qui vous fait qui vous fait quitter le trou dans lequel on se sentait si bien ! Un petit Pallon* local, ce mur ! (* Pour ceux qui ne connaitraient pas, il s’agit d’une difficulté de fin de parcours vélo sur l’EmbrunMan.) Nous parvenons ensuite sur un genre de petit plateau culminant à 950m et, après avoir traversé Rodome, Aunat et Bessède-de-Sault, nous nous maintiendrons tant bien que mal à cette altitude pour replonger à nouveau vers Gesse (600 m alt.) qui se trouve dans les gorges de l’Aude. Arrivée au second sac de ravitaillement et à la seconde barrière horaire marquée à 14h15.
Les gorges de l'Aude
que je n'atteindrai pas cette année.
Abandon
« Vous ne repartez pas ? me demande-t-on.
- Eh bien, non, c’est terminé pour moi », répondrai-je à mes gentils ravitailleurs, certes, un peu étonnés.
Je retrouverai Patrice qui me suivait à environ 10 minutes. Toujours prompt aux encouragements, il me demandera de repartir avec lui, j’avoue avoir été tenté d’aller faire un bout de route avec lui jusqu’à Gesse, mais cette route, je la connaissais, mon bras devenait fébrile, ma force globale déclinait, ma décision n’allait plus changer. « Alors, courage à toi ! »
Ainsi, suis-je parvenu à Gesse au moyen de la voiture-balai qui passera par Camurac au bout de près d’une heure d’attente. (Pour moi, une première, cette voiture-balai, quoi que j’aie fleureté avec une moto-balai sur la 6000d voilà 4 ans.) Je retrouverai Myrtille à Gesse, elle me dira y avoir croisé la Tortue, en pleine forme… Et le Papy ? Un peu désolée de mon abandon mais comprenant bien ma décision. Je récupérerai mon vélo de la voiture balai, tout en ne manquant pas de saluer les coureurs, camarades de galère, ni de remercier les bénévoles. Pour info, tous les coureurs (je crois que nous étions 5) descendaient de la voiture-balai et prenaient à Gesse une navette les ramenant directement par les gorges de l’Aude (dans l’autre sens) vers les Angles. Ainsi, seraient-ils plus vite parvenus à destination, sans compter que la voiture-balai était plutôt pleine à ce stade de la course. Pour ma part, je rentrerai avec Myrtille en Raspa-mobile.
… Et puis, c’est fini ?
Alors, il ne me restait plus qu’une seule chose à faire pour clôturer cette journée qui était très, très loin d’être un échec, qu’on le sache ! (Surtout les triathlètes, j’en ai fréquenté pas mal qui considéraient leur « course moyenne » avec tant de dédain…)
Eh bien… Partons à la recherche des deux Kikoureurs encore en piste et de Patrice. Cet Altriman, c’est aussi parce que je voulais le faire avec eux que j’y étais. En filant vers les Angles, on aura rattrapé le Papy peu après Puyvalador (il était temps !) et la Tortue sur la cap. Les deux Zanimos seront bien déçus de constater mon abandon… Ainsi transformé en supporter, je ne manquerai pas de prendre de multiples films et photos en live du finish de mes amis. (J’en ai aussi malheureusement raté qqs uns en vol, mon appareil ne s’étant pas déclenché lorsque je courais à leurs côtés.) Mais quel finish ces deux là !!! Mais comme j’étais heureux d’y être !
Le récit de ma course s’est donc terminé à Camurac, je reprendrai la suite l’an prochain, il n’y a rien à ajouter, si ce n’est…
Mais pourquoi ai-je donc abandonné ? Et pourquoi si vite ?
En revenant trois mois en arrière, juste après mon accident, je n’ai eu de cesse de me demander comment je pourrais revenir à pied d’œuvre sur l’Altriman. Il allait de soi que je ne posséderais pas l’entrainement nécessaire pour réussir ce qui est sans doute, le triathlon IM le plus dur au monde. J’y suis allé, c’est tout, je me suis déjà expliqué sur mes choix en la matière. Imaginons que l’accident n’ait pas eu lieu et que mon entraînement se soit déroulé de façon satisfaisante, j’aurais probablement terminé en adoptant cependant l’attitude de l’humble coureur, qui se contente de finir de son mieux. Bref, j’aurais géré, comme on dit, je l’ai fait ainsi à l’EmbrunMan l’an passé. Je crois toutefois que les dates de ce tri resteront toujours délicates pour moi à cause de la fatigue du dernier trimestre scolaire. Terminé 1.
En définitive, à Camurac, je savais que je serais arrêté par l’ultime barrière de temps à vélo. J’avais réussi à perdre une demi-heure de temps en nageant et j’y avais surtout dépensé un surcroit d’énergie. Ça, je l’ai perçu dans la descente interminable de Por-Pailhères. Je savais alors que je devrais toujours fonctionner au mieux à l’économie, il ne s’agissait pas d’un simple coup de pompe mais, plus en amont, d’une mauvaise gestion de mes « ressources navales » qui ne pouvait en définitive que me mener à l’échec dans la discipline suivante à cause des barrières horaires. La crevaison aura aussi joué son rôle retardateur et peut-être même briseur d’élan. J’accusais donc près de ¾ d’heure de retard et mon timing vis-à-vis des barrières et la marge allait se réduire de plus en plus pour arriver à la limite éliminatoire. Terminé 2.
J’avais bien conscience d’un manque d’entraînement en natation, j’avais repris le travail trop modestement, tout simplement parce que l’épaule gauche me faisait mal. Erreur, je me suis maladroitement rassuré en nage extérieure (trop peu et trop tard), j’ai pêché par excès d’assurance en la matière, pensant que ça irait toujours à peu près, même si j’allais sortir avec un moins bon temps. Au contraire, je pense que mes « performances aquatiques » ont continué de se dégrader. En aucun cas, je n’avais perçu que j’allais m’y épuiser, ni que je nagerais à ce point comme une baleine. Et puis… N’avais-je pas écrit dans le passé que « pour moi, le tri commençait après la natation » ? Non mais quelle buse prétentieuse je fais ! ! Mon retour du Népal aurait du m’avertir qu’en matière de natation, tout se perd très vite. Terminé 3.
Et les transitions dans tout ça ? Sur Embrun, une des difficultés premières de ce tri et qui fait peut-être que ça reste le tri le plus difficile des deux, ce sont les transitions. Je serais bien tenté d’évoquer la négociation des deux transitions mais je me contenterai pour l’heure de la première. A Embrun, elle se présente comme excessivement délicate à négocier car la natation fait suite à la montée immédiate et très violente « des Puys » vers Réallon. Sur l’AltriMan, rien de tout çà puisqu’il faut attendre le 35e km pour avoir le premier « coup de cul » à Railleu et le 40e km avec le col de Creu, restant cependant raisonnable de difficulté. Il faut attendre Mijanes au 68e km pour être entré dans le vif du sujet. Rien à voir avec le bon de 600m réalisé sur 6 km à la sortie de l’eau d’Embrun. Bref, j’ai laissé de côté le travail de transition, alors que c’était le seul moment où j’aurais pu me rendre compte de la déperdition d’énergie aquatique initiale au moment de monter sur le vélo. Au mois de juin, je me souviens, j’avais programmé ces transitions et je n’en ai pas fait une seule ! ! Mais on ne m’y reprendra plus. Terminé 4.
Bon, tout débriefing se doit aussi d’être tourné vers le futur.
Depuis le mois d’avril, tout était devenu incertain, en matière d’engagement sportif, absolument tout. Certes, je m’étais dit, qu’en cas de succès à l’AltriMan, je pourrais sûrement me lancer sans histoire sur l’EmbrunMan, car n’étais-je pas devenu depuis l’an passé le « régional de l’étape » ? Comme certains affirment en toute objectivité ? Restait alors à savoir ce que pouvait vouloir dire le mot « succès » employé dans un tel contexte…
1) Comme je l’ai dit dans mon récit du SoluKhumbu, me mettrais-je à la place du coureur qui, à la veille du départ, considère déjà comme une grande réussite personnelle le fait même de s’aligner sur une course pareille ? Il y a de çà, sans aucun doute. (Je me suis aussi fait la même remarque pour l’EmbrunMan en d’autres époques, bien que cette dernière course n’ait pas non plus la même saveur.) D’une certaine manière le chemin parcouru pour revenir en forme est loin d’être anodin.
2) Ou bien, le simple fait de terminer la nage ? Je me le suis aussi dit, mais c’est un peu facile, quand même !
3) Peut-être le fait d’avoir conscience de ses limites à temps et donc, de savoir s’arrêter le moment venu.
4) En définitive, peut-être ai-je appris beaucoup en repoussant mes limites en termes de difficultés à affronter sur cette épreuve. J’ai établi à ce jour quatre erreurs dans ma préparation et la conclusion de cet AltriMan doit me servir, c’est dit. Autrement dit sur un pur plan sportif, prenons l’AltriMan pour un entraînement en préparation de l’an prochain et là, j’aurais incontestablement beaucoup appris. En cela, je reviens dans ma démarche de mettre toutes les chances de mon côté pour parvenir à un AltriMan qui se passe dans les meilleures conditions possibles.
De retour à Briançon, nous passions saluer Philou à Avignon (aussi un local du Capcir) et puis, of course, nous arrêter sur le Ventoux histoire de s’entraîner et là, je réaliserai d’ailleurs mon meilleur temps de grimpette bien qu’en mode gestion éco.
Alors, être AltriMan ?
Ben, pas cette année, mais on y travaille dès à présent, c’est dit.
Et être à nouveau EmbrunMan ?
Ben, on y travaille aussi. Nous sommes aujourd’hui le 13 août et dans 2 jours je vérifierai si ce que j’ai pu avancer lors du débriefing est fondé ou non. Je me suis inscrit le 15 juillet au dernier moment avant l’augmentation, soit une semaine après l’AltriMan. Alors… c’est reparti. Le 16 août 2011, je complèterai ce récit.
Adaptons l’entraînement.
Je pars toujours avec un bras amoindri, cependant, je n’ai eu de cesse de m’entraîner progressivement à la natation, d’adapter mes mouvements afin de retrouver une nage plus fluide, plus économique, voire plus harmonieuse et j’ai surtout refait de la viande autour de mon épaule. D’abord en piscine au Nautic Club de Briançon, ensuite sur le plan d’eau d’Embrun. Sans entrer dans les détails, je sors à présent de l’eau avec des temps un peu plus raisonnables et surtout en meilleure forme physique. Et… J’ai déjà une récompense à tous mes efforts, car au cours de ma dernière visite vendredi dernier chez un spécialiste de l’épaule, ce dernier m’a affirmé que je pourrais peut-être éviter l’opération. Enfin une bonne nouvelle, et là, je n’y pensais même pas ! ! Pour çà, il aurait fallu que la chance commence enfin à tourner ! Je n’en demandais pas tant mais bon sang ! ! Qui sait ? Peut-être le bout du tunnel…
Priorité 2
La transition natation/vélo ; pour l’occasion, je serai allé me tremper à Embrun à 8 reprises, avec un travail en vélo qui suivra. Une neuvième me permettra une transition moins courante, la natation avec la cap. (Mon vélo était en révision.) Dans ces circonstances, le double travail m’aura permis de percevoir les progrès que je réalisais en natation.
Merci à toi, Benoit, c’est un foutu triathlon, et tu peux être sûr que, non seulement, j’y serai l’an prochain, mais je compte bien y mobiliser sans relâche les troupes tri-athlétiques que je connais jusqu’à ce que tu doives en agrandir ton parc à vélo !
Merci à toi, Fred, camarade de dur labeur, ton retour aux affaires ferait bien d’en inspirer quelques-uns, pour ma part, c’était le cas. Et puis… Pour un vrai retour, n’oublie pas que l’AltriMan te fait des clins d’œil, on y sera ensemble l’an prochain.
Merci à vous, les bénévoles pour votre accueil et votre disponibilité, c’était un plaisir et il me tarde de passer du temps dans votre belle région, autrement qu’en y courant.
Merci à toi, Myrtille, tu as une bonne part de responsabilité dans mon retour…Bonne chance pour la TDS.
La Tortue, le Papy, merci et chapeau ! Très heureux de vous avoir vu à l’œuvre ; là non plus, il n’y a rien à ajouter.
Et, pour ceux qui vont s’engager,
n’oubliez pas, avant tout le bon plaisir.
Raspa
Débiefing (suite) l'EmbrunMan
Un EmbrunMan 2011 idéal ? A moitié seulement.
Je devrais dire que je suis d'abord très heureux d'avoir réussi à le terminer, que la natation et le vélo se sont bien passés et que je suis finisher, un finisher même pas épuisé, et pour cause !
Mais que s'est-il donc passé ?
Un EmbrunMan assez chaud en définitive, beaucoup de problèmes d'hydratation et des stands insuffisamment achallandés, notamment celui du haut de Chalvet, juste avant la transition-vélo. (Ce qui ne m'aura pas permi de préparer mon passage eau + coca...) Au bout du 1Oe km de cap j'ai commencé à avoir des crampes aux quadriceps et, ne pouvant me les passer, j'ai ralenti. Alors, manque d'eau dans le corps ??? pas que ! Il est clair que je manquais d'un entraînement digne de ce nom à la cap depuis des lustres. C'est un fait, j'ai passé mon temps à coller des rustines pour combler mes entraînement défaillants. Or, les préparations de telles épreuves, sont terriblement exigeantes et sont planifiées sur l'année (quelle que soit l'originalité de l'entraînement.) et n'oublions pas qu'elles viennent s'entrechoquer avec notre vie sociale, même si on se limite au maximum. ceci dit nous avons toutes les peines du monde à tenir les entraînements prévus et, heureusement, nous dérogeons. A notre niveau amateur, on ne peut rattraper le retard accumulé. Terminé 5.
A présent, il est grand temps de donner dans « l’objectivité Raspoutinienne », comme celle de tout kikoureur concerné en commençant à fournir des éléments de comparaison entre « Altri et Embrun ». Naturellement, la discussion est ouverte… peut-être sur le forum, mais je compte bien réactualiser tout ça sur mon récit régulièrement. Depuis que je connais ces deux épreuves, j’ai toujours entendu les comparaisons marcher à bonne allure, alors allons-y…
Si l’an prochain, l’EmbrunMan allumera sa trentième bougie, l’âge mûr, il faut savoir que l’AltriMan est encore en pleine croissance, car il n’en était cette année qu’à sa troisième édition et, assurément, il est très loin d’avoir fini de grandir. Cependant, cette année de grands champions sont venus s’y essayer. Zamora en personne est venu. Bon, rien à gagner et abandon après le vélo. Cependant, une façon de montrer son intérêt pour l’épreuve, en quelques sortes de l’adouber ?
Embrun est battu de quelques km, mais… qu’est-ce que 3 km de plus ?
L’AltriMan sans aucun doute, à des valeurs annoncées égales, l’EmbrunMan semblerait avoir surestimé sa dénivelée. Je dirais sans garantie environ une différence de 500m de d+ en faveur de l’AltriMan. Les valeurs exactes dépendent cependant des mesures respectives et de la qualité des appareils de mesure, un grand débat fait rage… (no comment ici…)
L’EmbrunMan arrive en tête, pour plusieurs raisons, comme l’état des routes, bien sur mais aussi leur profil (plus sinueux dans l’AltriMan). Prévoir un stock supplémentaire de chambres à air pour ceux qui font l’AltriMan.
Remportée cependant de justesse par l’EmbrunMan et… J’ai pris des photos. Dans les gorges du Cabrils pour l’AltriMan, en haut de Chalvet, juste avant de redescendre, pour l’EmbrunMan.
Les Gorges du Cabrils sur l'AltriMan
Il reste encore un petit passage, mais il convient de bien ralentir…
Chalvet sur l'EmbrunMan...
Il n’y a plus de route du tout ! Mais, le pire, c’est que l’an passé, la palme aurait déjà été remportée car il ne restait déjà plus que 20 cm au centre du bitume…
A noter que la route de l’AltriMan à la sortie de Camurac aurait pu de justesse remporter la palme sauf que, Benoit, soucieux de la sécurité de ses coureurs a agi auprès des services compétents afin de limiter le danger potentiel. C’est quand ils veulent à Embrun.
Les conditions météo les plus difficiles
Elles commencent par les risques de brouillard dans le Capcir (déjà en natation), cependant les risques de cagnards semblent plus élevés en Capcir, on descend très bas dans certaines gorges et il y a aussi l’influence méditerranéenne. Les risques de grands froids sont sur l’Izoard. Heu… Et les orages ? Ces derniers temps, un bon IM se termine sous des trombes d’eau, aussi bien dans l’Embrunnais que dans le Capcir. Au choix des préférences.
Le marathon le plus difficile.
Pas d’avis objectif sur la question.
Le vélo le plus difficile.
Ben… Beaucoup de paramètres, la dénivelée, l’état des routes, la météorologie locale… Remarquons cependant que pour trois km de plus les temps à vélo des coureurs sont bien plus longs sur l’AltriMan. Une réflexion intéressante pourrait aussi se faire sur l’apparition des difficultés. On se chauffe gentiment sur l’AltriMan, cependant les difficultés sont concentrées sur la fin. Sur l’EmbrunMan, il y a une meilleure répartition globale mais l’attaque est sévère. Préférence à l’AltriMan mais à voir.
La transition la plus délicate.
Sans aucun doute, elle se trouve à Embrun.
Le meilleur accueil.
Le travail des bénévoles est fantastique aux deux endroits comme leur sourire accueillant. Ils nous motivent dans bien des cas. Merci à eux. Il n’y a rien à ajouter. (Mais dans la série des bonnes adresses, je recommande naturellement le camping de Matemale et le boucher des Angles qui a fourni les coureurs en saucisse sèche… J’ai aussi un faible pour le ravitaillement marathon d’Embrun au 37e km ; j’y prends ma bière tous les ans vers 19 heures… Il faudrait que j’en cite bien plus.)
Le plus beau des IM.
En terme de variété des paysages, l’AltriMan, se trouvant à la croisée de plusieurs climats et régions, l’emporte ; C’est un Briançonnais qui le dit. Prenez le temps de découvrir cette région un peu reculée.
Estimant ne pas posséder l’intégralité des informations, j’ai volontairement laissé en suspens certains sujets (comme celui du « plus gros coup de cul »). A suivre…
Il n’y a plus qu’à décider lequel est le plus dur…
Pour info, le choix pas objectif du Raspa (car il n’a pas pu finir) va vers l’AltriMan, cependant, sur un pur plan affectif, entre les deux son cœur balance …
… Sinon il ne vivrait pas dans la Casse Déserte.
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6 commentaires
Commentaire de LtBlueb posté le 13-08-2011 à 20:44:47
Raspa,mon ami, un seul mot me vient à l'esprit après avoir lu(bu) ton CR : Respect !!!
Profond et sincère respect je devrais même dire. Certains pleurnichent pour presque rien, toi tu vis , et tu avances !
Merci pour ton esprit et ton partage !
Trop c£n j'ai été de laisser passer l'occasion de venir a tes cotés pour ce 15 aout...
En espérant recroiser ta route (et celle de ta myrtille qui sait !) très bientot !
Commentaire de desprez posté le 13-08-2011 à 22:02:01
Bravo pour ton CR et pour ton courage après une telle chute. Respect!
Pour ce qui est d'Embrun je l'ai trouvé plus 'roulant' que ce qu'on m'avait raconté. Je pense que l'Altriman est plus dur d'après ce que j'ai lu plusieurs fois.
Merci pour le partage de sensations d'avant-course et de ta préparation.
Commentaire de La Tortue posté le 14-08-2011 à 22:10:55
conexion trop lente et limitée actuellement, il me faudra donc attendre pour lire plus tranquillement ce magnifique CR.
merci à toi pour tous ces bons moments partagés pendant tout le we.
Embrun, c'est demain ! je penserais bien à toi toute la journée !!!
Commentaire de Lapin posté le 16-08-2011 à 15:09:08
Raspoutine, je suis content de t'avoir connu pendant cet Altriman, et la lecture de ton CR me fait penser qu'on s'accorderait parfaitement si on devait faire quelque chose ensemble.
J'ai repéré une phrase en particulier dans ton CR:
"<<<Mais il ne faudrait pas croire que je ne sois en définitive que le fou qui se figure que « l’échec n’est pas envisageable », la démarche serait plutôt de réfléchir, de voir de quoi on peut disposer et d’envisager comment on peut faire à présent. En définitive, l’important n’est pas de savoir si on peut y arriver, il convient de se battre pour y arriver, alors on voit comment on procède, quitte à réviser ses moyens si l’on constate que ça n’avance plus à un moment ou à un autre.>>>"
Cette pensée à elle seule résume 100% de ma philosophie. Merci de l'avoir si bien rédigée.
Commentaire de panâme posté le 16-09-2011 à 20:32:27
Raspa,j'ai apprécié la lecture de ton récit de l'altriman car il me rappelle les bons et les moins bons moments de notre année sportive faite de larmes et de joies de douleurs et d'abnégations pour parvenir à nous faire plaisir sur "nos courses"malgré diverses réussites.Je garderai comme précieux souvenirs les les nombreuses heures passées à nous entraîner du côté de Briançon voire Belfort(merci Myrtille) merci de m'avoir ouvert ta porte.La saison se termine aux Templiers et je sûr que la suivante nous verra partager des moments aussi forts que cette année.
Grand respect pour ce que tu es.
Commentaire de aymeric posté le 12-10-2012 à 14:35:54
J'ai relu avec attention ton compte rendu... à chaque fois j'en retiens des choses différentes! As tu l'intention de repartir pour une 3e tentative l'an prochain? Nous y serons avec Francis (du club de Liévin) si la santé va bien.
Dommage de ne pas t'avoir croisé lors du rallye de Sceaux il y a 3 semaines, mais je suis sûr que ce n'est que partie remise.
A bientôt!
Aymeric
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