Récit de la course : 80 km du Mont-Blanc 2016, par enzogreg

L'auteur : enzogreg

La course : 80 km du Mont-Blanc

Date : 24/6/2016

Lieu : Chamonix Mont Blanc (Haute-Savoie)

Affichage : 3820 vues

Distance : 80km

Objectif : Faire un temps

2 commentaires

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Le récit

Premières chaleurs de l'été et panoramas idylliques pour l'activité, l'arrivée au camping se fait par le chemin des écoliers.

Le retrait des dossards se fait sous la même température que la course du lendemain, écrasante et assommante, pour les bestiaux de mon espèce qui préfère le robinet bleu.

Le réveil à 02h30 du mat ne m'empêche pas d'avoir man taf de sommeil, les gosses en bas âge et le réveil professionnel quotidien à 05h45 ont développé une certaine aptitude à savoir se reposer dès 19h30......... Un petit quart d'heure de vélo depuis le camping et me voilà sur la place de Cham. Le départ se fera au son d'AC/DC, même tranche d'âge que vangelis mais plus transgénérationnel ( ils s'en servent dans Iron Man par exemple, comme quoi la culture et les générations .....)

La montée au Brévent se fait à rythme de sénateur quand on est en milieu de peloton; la différence avec la fin du film est que le gars du milieu se retrouve à la queue pour cause d'abandon des 500 pélérins derrières. Il y a eu hécatombe sous le soleil des alpes, surtout sur le tronçon Montée / Descente à Emosson, escalier infâme écrasant de soleil.

Comment parler de "Road Book" quand on arrive au barrage en 9h30 pour un prévisonnel de 8h, ça rappelle les départ en vacances: soleil et bouchons. Du coup je me suis assis sur le bouquin et respecté scrupuleusement un départ aux ravitos ou une "arrivée + pauses" à 1h30 de la barrière horaire. Un état d'esprit qui permet de profiter du Coca, pain, charcuterie et fromages en étant assis et en profitant du spectacle.

Le coup de chaud faisant son oeuvre, je vais découvrir les joies de la toxicomanie sur les coups des 18h; un petit café hyophylisé après le solide du ravito. Une heure d'euphorie cérébrale à la caféine après une retombé brutale quand celle-ci s'estompe. Les deux premières fois, ça marche bien, puis c'est le drame........ (ref. groland)

Ravito "les bois": allez ! le miracle caféine. Et merde, pas de solide à se mettre sous la dent en même temps, un équilibre intestinale qui s'effondre et il me faudra 2H30 pour ralier Montenvers !!!! (alors là le road book, tu peux te le mettre où je pense.). La buvette sous le montenvers est vécu comme une île salvatrice où je commence à sentir que je joue avec mon corps. J'arrive enfin au Montenvers en faisant appel à tout un tas de pensées positives et de motivations pour rallier cet éperon synonyme de redescente vers l'arche d'arrivée. Un petit check-up avec le doc après 20mn dans le lit de camp; les valeurs n'ont pas bougé:  100 au cardio et 14 de tension. La glycémie est bonne, vous êtes juste déchiré mon bon monsieur ! On me propose de dormir là mais une partie de moi-même me dit que ces 3km et 200 de d+ se franchiront. Après tout, chamonix c'est un peu le Walt Disney de la montagne, on est loin d'être perdu mais la suite me confirmera que franchement épuisé: oui. 

1 grosse heure pour ces trois bornes et voilà l'homme en doudoune jaune qui nous indique la descente. A cette heure, il pourrait sauver des vies en considérant ma grande énergie et le potentiel des 50 derniers qui me suivent. L'organisation de ce genre d'épreuve prend tout son sens, et encore là, il faisait grand beau et chaud.

L'effet du gel "café caféine" que j'ai tété en sortie du Montenvers prendra fin 1/2 heure avant de franchir l'arche, mon cerveau fermerais bien les yeux mais les lumières sont proches. 24h après mon réveil et 22h30 de course plus tard, je savoure une bière en discutant avec quelques participants. Je greloterai sous la douche sur le coup des 03h30 du mat', me félicitant d'avoir choisi un 3 étoiles pour ses douches chaudes.

Un bilan: aucune douleur ni physique ni articulaire ni de quoi que ce soit. Une bonne fatigue c'est sur. La joie de ces paysages, bénévoles croisés aux petits soins, bassins pour plonger ses pieds dans l'eau froide sur le trajet, tous ceux qui participent à cette aventure sur soi-même avec qui on discute. La joie et la satifaction de persévérer dans un domaine, d'y trouver une certaine forme de réussite et d'avoir encore repousser "la petite bête".

Photos la dessus: 

www.movescount.com/fr/moves/move111179085

 

2 commentaires

Commentaire de Caracole posté le 03-07-2016 à 09:14:25

Sympa d'avoir pris la peine de nous écrire aussi vite!
Retape toi bien et bravo.

Commentaire de Bruno Kestemont posté le 12-07-2016 à 16:11:55

Merci pour le commentaire et les photos de cette course difficile mais superbe. Dommage que vous ayez raté cette année le col de la Terrasse qui est vraiment magique.

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