Récit de la course : Lyon Urban Trail - 36 km 2014, par Papakipik

L'auteur : Papakipik

La course : Lyon Urban Trail - 36 km

Date : 13/4/2014

Lieu : Lyon 01 (Rhône)

Affichage : 3004 vues

Distance : 36km

Matos : Casquette Gore-Tex
T-Shirt X-Bionic
Manchons BV Sport
Cuissards BV Sport
Chaussures de Route K-Swiss

Objectif : Faire un temps

6 commentaires

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Suis le chemin de briques jaunes !

Samedi : jour des dossards

Mise dans l’ambiance rapide en ce début d’après-midi avec le traditionnel retrait dans le hall d’entrée de l’Hôtel de Ville. Stands bien organisés, peu d’attente, affaire pliée en 3 mn chrono. Je perds finalement un gros ¼ d’heure à faire la queue pour retirer le T-Shirt de tout bon participant (pas si vilain que ça finalement le logo jaune sur fond noir).

Objectif annoncé Kivaou : 3h50 et pavé d’argent.

Bien évidemment, je me rends compte après coup que j’ambitionne en fait le pavé d’or, loupé de « justesse » l’année précédente (20mn, une paille…) soit un temps amélioré de 30mn par rapport à 2013. Bon, il est vrai que l’année dernière, j’avais enchaîné Marathon de Paris (mon tout 1er 42 km en 3h37, record à ce jour) avec le LUT 36 en 1 semaine. Grosse déprime immunitaire par la suite avec notamment des otites à répétition pendant 2 mois derrière.

Comme quoi, je sais tirer les leçons du passé, cette fois je n’ai pas fait le Marathon…mais l’Eco-Trail 80 2 semaines plus tôt (2 fois plus longs certes mais avec 2 semaines cette fois de repos).

Note pour plus tard : vérifier que mon médecin (féru de courses à pied aussi) ne lira pas ce CR sinon je vais encore me faire secouer et entendre parler des cycles repos / entraînement.

Dimanche : jour de course

Habitant dans le 3ème, je ne me lève pas trop tôt (5h30) mais juste assez pour manger mon gros bout de gâteau d’effort et commencer une petite digestion d’avant course. Rituel : tout avait été bien préparé la veille donc pas de stress. Petit tour en métro, arrivée à BELLECOUR et jogging type réveil musculaire jusqu’au départ par la Rue de la République.

RDV avait été pris avec les Kikoureurs à 7h. Je rencontre rapidement Jean-Phi et Tom TrailRunner. Je décline leur invitation à un échauffement (je crois deviner Mamanpat avec eux) que je viens de faire (et repense à l’année dernière où j’étais parti de chez moi pour rallier le départ (4km dans les pattes) ce qui n’avait pas contribué à simplifier ma course). Du coup, je reste en compagnie d’autres kikous dont un que je connaissais déjà, Kirikou69 (on a les mêmes goûts immobiliers ;)). Le temps de papoter 5 mn et le speaker nous appelle pour le départ. Je regarde distraitement l’échauffement mené par les profs de fitness et me contente de quelques légers mouvements d’assouplissement.

7h33 : c’est parti ! Je démarre à environ 50m derrière la ligne. Pas le temps de lézarder, j’essaie de me caler à 6’15 sur les 200 premiers mètres avant d’atteindre le tunnel de la rue Terme (500m pour 70m de D+, suffisamment pentu pour justifier il y a plus d’un siècle l’existence d’un funiculaire). L’ayant reconnu la semaine précédente, je sais que je peux grimper en courant mais sans me mettre dans le rouge. Je double plus que je ne le suis et retrouve Mamanpat en mode grandes enjambées et Jean-Phi en mode lièvre quelques mètres devant.

Nous débouchons sur le Boulevard de la Croix-Rousse que nous longeons sur la droite une petite centaine de mètre pour une bascule à droite nous faisant redescendre tout ce que nous avons monté pour…tout remonter via la Montée de la Grande Côte. Dernier chassé-croisé avec Mamanpat et Jean-Phi. Magnifique vue arrière sur les pentes de Fourvière et la Saône et 170m de D+ en moins de 2km, ça démarre fort mais on était prévenu.

Nous attaquons la descente vers les quais de Saône : autant j’étais déjà à la rue l’année dernière dès cette série de petites pentes (mal aux jambes et souffle court), autant là je prends plaisir à descendre à toute bringue zingue.

Passage de la Saône via la passerelle Saint Vincent : je tombe sur le seul policier municipal qui, sur tous ceux que je croiserai, donnera priorité aux voitures alors que tout un groupe de coureurs déboule. Pas génial mais nous parvenons à passer avec l’aide d’un automobiliste qui prendra son mal en patience.

Arrive la 2ème séquence de course : la colline de Fourvière, mon terrain de jeu que je connais par cœur. J’ai pris l’option de tout courir sauf les escaliers dont je monterai les marches 2 par 2 à ma main. La rue des Carmes Déchaussées et la montée Nicolas De Lange (520 marches annoncées) sont passées assez sereinement, la descente via le Parc du Rosaire et l’escalier des Chazeaux offre de nouveau une vue magnifique sur Lyon.

Je sais que la prochaine montée, celle du Gourguillon, marque une pente importante dès le départ mais aussi qu’on ne va pas la faire jusqu’au bout : je fonce sur les 250m et double beaucoup de concurrents. Le cardio monte mais ne reste pas bien haut longtemps, nous redescendons rapidement vers l’Eglise Saint Georges et la Saône que nous retraversons.

Nous quittons une 1ère fois Fourvière pour mieux y revenir. Et avec tout ça, seulement 6 km parcourus.

Un petit km et ½ de plat le long des quais réhabilités, nous rentrons sur le 3ème secteur, celui de SAINTE-FOY-LES-LYON. Un beau plat montant d’1 km nous attend : je monte en courant, les jambes suivent bien, dosant mon effort pour atteindre une zone de replat. Pour l’anecdote, le Chemin des Fontainières fait partie du final de la SaintéLyon que l’on fait du coup en sens inverse. 2 escaliers et quelques faux plats plus loin, j’atteins le ravito du 10 km.

KM 10 - SAINTE-FOY-LES-LYON : 1h06 – 353ème

Je croise un kikou, Lalan d’après ce que je crois comprendre de mes lectures sur les forums, à qui je tape dans la main et que je remercie pour ses encouragements. Me sentant bien et m’étant régulièrement hydraté et alimenté, je saute le ravito, et me mets en configuration « route » enchaînant les 4 km suivants très roulants à une moyenne de 5’15.

Retour sur Fourvière (4ème secteur de ma représentation de course) avec une double montée Rue des Tourelles / Montée du Télégraphe que je gravis de nouveau en courant (80m de D+ sur 800m). Passage par un des plus beaux spots, les Théâtres Romains (enceinte des désormais fameuses Nuits de Fourvière qui rythment les étés lyonnais) pour un retour devant la Basilique où la foule des spectateurs se fait un peu plus dense. Nous croisons les concurrents du 23 qui en finissent avec les escaliers de Nicolas De Lange passés un peu plus tôt : l’organisation a bien fait les choses, tout s’enchaîne sans difficulté.

KM 18 - LA SARRA : 1h48 – 342ème

Je traverse le Parc des Hauteurs pour atteindre le 2ème ravito situé en haut de la piste de la Sarra (LA piste de ski de Lyon, même si je doute qu’on puisse en faire encore officiellement). Petite discussion devant moi sur le classement de la concurrente, les spectateurs lui annonçant « 6ème féminine ! » « Ou 10ème ! ». Bref, pas plus avancée la guêpe mais pas déconcentrée pour un sou, elle attaque la grosse descente sur de l’herbe fraîche à un rythme que je préfère ne pas suivre. Un escalier avec des marches très hautes nous attend au niveau d’une bifurcation avec le 23 (qu’une certaine lapine du 36 prendra a priori dans le mauvais sens d’après ce que j’ai cru comprendre). Je l'escalade marche par marche, commençant à gérer mes mollets.

C’est en effet à l’issue de cette montée que s’étaient manifestées mes 1ères crampes l’an dernier. Jusqu’ici pas de souci, mon hydratation y étant je pense pour beaucoup.

Un petit tour du côté du Fort avec la belle petite montée de la Rue du Bas de Loyasse et nous redescendons côté Saône pour rebasculer sur les pentes de Fourvière en direction de CALUIRE. Nous longeons de nouveau des quais pas aussi bien aménagés que les précédents. Nous traversons pour la 4ème et dernière fois la Saône pour aller nous nous amuser sur les contreforts de Croix-Rousse alors que les petits camarades du 12 (13 ?) et du 23 vont se faciliter la tâche en passant en dessous via le tunnel « modes doux ». Nous passons une série de petits parcs dont celui de la Cerisaie, jardins en terrasses, où je dépasse un kikou enT-shirt bleu avec qui j’ai discuté un peu au départ. Petite tape sur l’épaule et je trace la route.

KM 27 (Garmin) – LA ROCHETTE : 2h54 - NC

Arrive le moment que je redoute, la montée de la Rochette (70 m de D+ sur 400 m). Même si je savais pertinemment que je marcherais, le passage est rude, d’autant que je pensais que le ravito allait se trouvait 150 m avant la côte, comme l’année dernière. Mais non, cette fois, c’est tout en haut. Finalement, pas si dramatique, j’ai moins bu que prévu, il me reste un peu d’eau (pas normal d’en avoir encore d’ailleurs..). Nous enchaînons par une descente dans le Bois de la Caille sur une piste mono-trace à l’ancienne, mes appuis changent…et retour sur le bitume, apparition des premières crampes toujours à ce fichu mollet droit. Et voilà, note pour plus tard : respecter son plan d’hydratation ! Heureusement (et je pèse mes mots), arrive rapidement la Montée de l’Eglise qui me permet de mettre à contribution la déclinaison pour étirer mes mollets. Ca marche tellement bien que je fais les 200 derniers mètres en courant !

KM 28 - MONTEE DE L’EGLISE : 3h04 – 342ème

Pas un ravito au bout (on venait d’en avoir un quand même) mais un point de contrôle, l’enchaînement des 2 montées et la relance de fin de bosse m’ont mis un peu dans le dur mais plus de douleur au mollet, c’est toujours ça.

Suivent 2 km de plats sur le plateau de Croix-Rousse / Caluire, une descente très roulante via la Montée de la Sœur Vially pour nous retrouver cette fois côté berges du Rhône que nous empruntons sur 500 m avant d’attaquer l’ultime secteur, pour moi le plus dur, vers l’arrivée.

Vont s’enchaîner plusieurs séries d’escaliers dont le plus traître, celui du Coquillat, que l’on reprend alors que l'on aperçoit le bout de l’ultime place à 300m et qu’un GO te fait signe de prendre à droite. Je m’accroche à la rambarde et commence à croiser des coureurs que leurs jambes ne portent presque plus. Quasiment tous sont silencieux jusqu’à la fin où j’aperçois au loin un kikou (Janot le Surfeur) qui me mitraille et m’encourage. Ça me redonne le sourire (les photos en témoignent, merci encore). Je tape aussi dans la main d’une autre personne super sympa (peut-être un autre kikou ?).

La fin approche, je me refais un final type Eco-Trail (à fond de ce que je peux). Je suis sorti du calme relatif qui m’entourait par le vacarme de la joyeuse troupe du 12 (13 ?) et du 23 que je rejoins à 1 km de la place des Terreaux. J’ai été plus lent dans les derniers escaliers que ce je croyais. Voyant le chrono tourné, j’accélère encore en zigzaguant entre les autres concurrents.

Arrivée sur la place Louis Pradel, je cherche ma petite famille mais la loupe avec la cohorte des participants. En fait j’apprendrai quelques minutes plus tard que ma benjamine de 3 ans s’était décidée à boire l’eau d’une des cascades à 4 pattes, occupant sa maman à l’instant fatidique de mon passage. Et mon aînée de renchérir : « Maman ! Je crois que j’ai vu passer Papa »…snif. Traversée de l’Hôtel de Ville, je suis impressionné par la masse des arrivants, avec une Place des Terreaux noire de monde !

Objectifs initiaux atteints (3h52 et pavé d’or, 334ème au scratch sur 868 finishers et 940 inscrits) pour 34.96 km et 1 302 m de D+ annoncés par Garmin.

Epilogue : pourquoi ce titre « Suis le chemin de briques jaunes » ? Tout simplement parce que :

  1. La brique jaune symbolise le pavé d’or ;
  2. C’est la voie à suivre pour atteindre le château du magicien d’Oz et que j’ai « osé » une stratégie loin de mes habitudes de gestion en trail, à savoir attaquer et relancer.

Au final, belle surprise de me rendre compte que j’en avais encore sous le pied et sans trop de douleurs. Mon trail court le plus enrichissant à ce jour, en attendant de m’attaquer dans 3 semaines au Nivolet-Revard.

Ce que je retiens de cette course :

Les + :   la topographie lyonnaise qui permet de faire venir le trail à la ville ;

l’organisation quasi sans faille et la gentillesse tant des bénévoles que des forces de l’ordre ;

les ravitos qui avaient l’air bien fourni et qui étaient bien espacés ;

la rapidité de mise en ligne des classements et le principe des temps intermédiaires ;

l'idée du diplôme et de la « carotte » du pavé ;

les T-shirts (communs et finishers) plutôt sympas ;

les indications des difficultés et leur longueur ;

la masse de kikous !

Les - :    certains passages avant l’arrivée finale par Croix-Rousse qui étaient « bloqués » partiellement par des voitures (on est en ville me direz-vous) ;

les annonces kilométriques et le dénivelé déphasés par rapport à mon GPS ;

pas de ravito uniquement en eau avec possibilité de remplir rapidement ses bidons (mini-cuves, bouteilles d’eau du robinet en abondance et dédiées au remplissage).

Ce que j’ai mis en pratique :

-          l’alimentation (alternance de gels énergie, anti-oxydant et sprint et pâtes de fruits) ;

-          l’hydradation (boire 750 ml sur les 10-12 km pour moi à intervalles réguliers de 10mn) ;

-          faire les descentes et tenir un bon rythme sur le plat => relancer ;

-          profiter des montées pour s’étirer.

Ce que je retiens pour les prochaines courses :

-          gérer la chaleur et éviter la casquette en gore-tex (utiliser le buff Kikourou à la place) ;

-          travailler la technique des descentes en milieu plus piègeux (pierres, racines, boue…) ;

-          s’entraîner avec des bâtons ;

-          utiliser une playlist mêlant musique entraînante et relaxante.

6 commentaires

Commentaire de Khioube posté le 16-04-2014 à 08:34:47

Félicitations, tu as tout maîtrisé, c'est cool quand ça se passe comme ça ! Bravo pour le pavé d'or, c'est la classe. :)

Commentaire de Papakipik posté le 16-04-2014 à 10:35:59

Merci beaucoup ! Je m'applique la cultissime réplique d'Hannibal Smith : "J'adore quand un plan se déroule sans accroc". A bientôt.

Commentaire de Arclusaz posté le 16-04-2014 à 17:44:01

J'avais quelques doutes sur le tracé exact, je n'en ai plus après la lecture de ce CR super bien détaillé. Merci et bravo pour ce très joli temps.

Il y a quand même un passage qui nécessite un éclaircissement dans ce récit.
" Dernier chassé-croisé avec Mamanpat et Jean-Phi. Magnifique vue arrière".
Tu parles duquel des deux ? moi, bizarrement, j'ai une préférence.....

Commentaire de Papakipik posté le 16-04-2014 à 18:25:16

Figure toi que j'avais aussi un doute sur la rédaction à la relecture...mais il ne faut pas s'arrêter en chemin ! Tiens, ça pourrait faire un slogan. Je prends énormément de plaisir à écrire ces CR, même si mon style n'est pas toujours très "fluide". Merci en tout cas pour les compliments. Hâte de prendre le temps de discuter de vive voix avec toi.

Commentaire de Jean-Phi posté le 17-04-2014 à 07:05:35

Joli CR. Je me rends compte que nous avons navigué dans les mêmes temps jusqu'au 28°. Et après tu t'es envolé. Belle course de ta part tout n gestion. Ca promet pour la suite ! A bientôt sur un off ?

Commentaire de Papakipik posté le 17-04-2014 à 20:57:34

Carrément ! Je scrute le fil des Off à Lyon pour voir ceux compatibles avec mon agenda de "ministre". En fait, je suis loin d'avoir un gros niveau (ou une grosse confiance) donc je gère pour finir et le temps final est la cerise sur le gâteau. A +.

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