Récit de la course : Embrunman 2013, par loulou68

L'auteur : loulou68

La course : Embrunman

Date : 15/8/2013

Lieu : Embrun (Hautes-Alpes)

Affichage : 1610 vues

Distance : 233km

Objectif : Terminer

5 commentaires

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EMBRUNMAN, 15 aout 2013

15 aout 2013, l’EMBRUNMAN, le + difficile Ironman au monde selon les organisateurs (altitude entre 800 et 2400m, chaleur, natation en eau douce et surtout dénivelé de 5000m à vélo et 400m sur le marathon)

Après 4 jours de détente dans le centre de vacance de Chorges au bord du lac de Serre-Ponçon, nous voici le jour J. Debout à 4h du matin après une nuit chaotique où pas mal de questions me sont passées par la tête. Il fait 12°C à 5h du mat à  Embrun. Le départ est donné à 6h avant le levée du soleil, je laisse passer la meute. 1500 triathlètes dans l’eau ça donne des coups, je me fais exploser la lèvre par un coup de coude. Pendant le 1er tout du plan d’eau de 1900m, on est serré comme des sardines, par contre la levée du soleil est superbe. Mon rythme est tranquille. Quelques  passages nous donnent la nausée à cause d’algues en putréfaction. Le second tour est plus fluide, je boucle les 3.800m en 1h20’ (1055e/1500), mon petit prince est juste à la sortie de l’eau. Après avoir perdu du temps à retrouver mon vélo, je pars pour une étape de montagne du tour de France, (188km/5000m de dénivelé +). Il fait un peu frais, mais dès la sortie du parc à vélo la route s’élève vers Saint Apollinaire. Nous montons sur les hauteurs du lac de Serre -Pençon, le panorama est superbe, les spectateurs sont partout à nous encourager, je n’ai jamais vu autant de spectateurs, même les petits pépés et mémés dans les hameaux nous encouragent. Je garde mon calme et ne dépasse pas les 150bpm de rythme cardiaque. Nous redescendons ensuite sur le lac par Savine puis retour à Embrun avant d’enchainer des petits raidillons, le public est de plus en plus nombreux. Je ressens une petite gênes sur mon genoux gauche, vieille blessure du tour du Mont blanc, est-ce à cause du froid, va-t-elle disparaitre avec les températures estivales annoncées ? Je l’espère bien. A 40km de l’Izoard (2360m), la route ne fait que de monter, la pente est d’abord douce, nous passons des petits tunnels, des vues aériennes se profilent. Je m’économise en restant le plus longtemps possible sur les prolongateurs. Nous passons sur la route des Grandes Alpes, la pente s’accentue. Vers Brunissard de longues ligne droites arrivent avec des pentes de 9%, je me mets un peu en danseuse, je sens que ma roue arrière frotte contre le cadre. Arrêt, pour constater que ma roue arrière est complètement desserrée, je la resserre, ça aurait pu être très dangereux en descente ! Reprise de la montée toujours aussi raide jusqu’à casse déserte à plus de 2000m d’altitude, le paysage est lunaire. Petit plat, puis le final du col avec encore de forte pente avec les odeurs de l’embrayage cramés et des pots d’échappement des nombreux supporters en voitures. 12h02, me voilà au sommet, c’est l’heure du déjeuner où mon sac de ravito m’attends, nous sommes à la mi parcours du vélo. Arrêt de 10 minutes pour bien boire et manger avant la descente qui nous mène à Briançon. S’enchaîne ensuite de nombreuses épingles, on me traite de chauffard, ce n’est pas mon truc la descente à vélo. Vient des enchaînements de montées fortes (vigneaux, champcella) à plus de 10% ou je reste tranquille. Les sensations sont bonnes, mon genou gauche ne m’embête plus. A 20km de l’arrivée, j’ai hâte de poser mon vélo, mais nous attend une grosse difficulté la montée de Chalvet, pentue et interminables, pente de 12%, la chaussées très mauvaises et la forte chaleur use moralement. La descente sur Embrun est dangereuse entre nids de poule et gravier, c’est chaud ! Je croise mon petit prince qui m’encourage après qu’il est effectué sont 1er triathlon sprint en VTT. 15h31, je dépose le vélo après 8h08 de vélo et 291 places de gagné, je suis 723ème. On me propose des massages au parc à vélo que je décline ; je suis encore frais physiquement, par contre mon estomac commence à me lancer des pics. Je démarre le marathon avec de très bonne sensation, content de pouvoir courir ; je croise Zamora le vainqueur qui passe la ligne d’arrivée. On traverse la plage puis la rue piétonne d’Embrun, je suis très bien, mais dès le 1er ravitaillement au km5, après avoir pris un gel, j’ai de bonnes crampes d’estomac. Je poursuis au rythme de moins de 6 min au kilomètre, ravito suivants, les douleurs me plient en 4, je décide de ne plus rien avaler à part de l’eau sachant que je vais le payer au 2ème semi-marathon. Lors des montées, de nombreux coureurs marchent, mes jambes vont encore bien, je maintiens le rythme, les pompiers circulent, de nombreux coureurs sont au bord de la route avec couverture de survie entourés de pompiers, d’autres vomissent et encore d’autres souffres de crampes qui les arrêtent. Ce n’est pas bien encourageant, heureusement le public ne cesse de nous encourager. Après le kilomètre 10, je dois passer à la vidange derrière un buisson, mes crampes sont toujours présentes. Je poursuis ma route et croise mon petit prince au 17ème kil sur le retour vers Embrun, je commence à sentir une baisse de régime lors des montées. Je finis mon 1er semi en 2h, donc mon objectif de 13h30 est atteignable. Le contrecoup arrive après le 25ème kil, je dois marcher dans les montées, puis quelques kils plus loin aussi dans les portions plates. Je me force à boire du coca au ravito, les douleurs abdominales ce sont un peu calmées. Les kils ne défilent plus, les minutes me paraissent des heures, le cagnard devient pesant. Je me concentre pour essayer de courir par intermittence mais c’est vraiment trop difficile. Allez allez, il faut continuer, je perds pas mal de temps, j’ai l’impression que je n’arriverai pas à terminer, même une tortue va plus vite que mois, je me fais doubler, alors que lors du 1er semi, j’ai doublé pas mal de coureur. Je ne réponds même plus aux encouragements, vidé de mon énergie. A chaque kil, j’essaie de me motiver, le soleil baisse dans le ciel, 37ème kil, 5km à tenir encore un petit coup de mieux physique et morale me redonne du pep. Je cours, j’accélère à nouveau, je vais de nouveau de mieux en mieux. Je revois mon petit prince à 200m de l’arrivée, petit bisous avant de finir en sprint pour le final ! Je suis un IRONMAN ! Je reçois m médaille et mon T-shirt de finisher, puis je m’assois, vider de toute mes forces, je reste assis au moins 15’ sans pouvoir bouger. Mon petit prince appelle toute la famille ! Un  rêve qui se réalise…, ma vieille tendinite ne s’est pas manifestée, suis-je guéri ? 14h08 d’effort et 532e/1157 arrivants pour un 1er. Je gagne encore 215 places au marathon malgré mes problèmes digestifs, je boucle en 4h32 les 42km de course à pied. 350 abandons au final et pas mal de triathlètes qui souffraient aussi de douleurs abdominales ; Est-ce l’eau du lac, la boisson isotonique fait maison par l’organisation, la chaleur, … ? A étudier… Je me sens vidé, pas la force d’avaler plus qu’un sandwich malgré plus de 12.000 calories brulées.

Bilan : Course très difficile, mais ce sont les maux d’estomac qui m’ont pénalisés plus d’une demi heure. Au niveau du vélo, j’étais un peu trop cool, j’aurais pu attaquer dans les montées, plutôt que de rester tranquillement sur ma selle. Donc faudra que je revienne, je peux gagner au moins une heure sur mon temps ! Mais pas tout de suite, il y a tellement de belle aventure sportive à faire ! Au niveau des douleurs, pas de blessure, et le surlendemain à peine quelques petites courbatures. 



5 commentaires

Commentaire de Berty09 posté le 23-08-2013 à 23:36:53

Bravo! C'est très fort tout ça. Respect et bonne chance pour la suite de tes défis.

Commentaire de dajosport posté le 24-08-2013 à 12:55:31

Bravo ! Mais, pour ton info et sans vouloir jouer le rabat-joie, il y a bcp moins de 5000m de d+ sur le vélo...

Commentaire de loulou68 posté le 25-08-2013 à 22:41:52

Merci Berty09, A+ au plaisir
dajosport ça change quoi ? Ce n'est pas de la physique ou des maths c'est une aventure humaine!!

Commentaire de Pachy posté le 27-08-2013 à 09:04:28

Bravo, tu as très bien géré... aurais tu fini aussi 'bien' si tu avais attaqué en vélo ?
Pour les maux d'estomac, j'en ai eu aussi. Je pense dû au fait que peut-être à cause de ma position (fin de peloton) il ne restait plus que des fruist et majoritairement des bananes...
Bravo encore.

Commentaire de loulou68 posté le 27-08-2013 à 11:28:49

Merci Pachy,
Je pense que j'avais de la marge pour attaquer, ce qui m'a limité c'est vraiment les crampes d'estomac, faut que je trouve la raison.
D'autant plus que je n'ai jamais eu cela auparavant.
Bonne récup et bravo à toi!

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