L'auteur : Insomniac Trailer
La course : Grand Raid du Golfe du Morbihan - 177 km
Date : 28/6/2013
Lieu : Vannes (Morbihan)
Affichage : 4013 vues
Distance : 177km
Objectif : Pas d'objectif
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88 autres récits :
Une semaine après le Grand Raid du Golfe du Morbihan, le moment est venu d’en écrire le récit, avant que tous les souvenirs ne se dissipent trop.
Tout d'abord, 5 min de mon grand raid en images :
https://www.youtube.com/watch?v=X2Z7oMlhGLA
Selon une tradition bretonne inversée, tout commence le vendredi midi par un banquet en compagnie de quelques kikoureurs plutôt chevronnés : Mico77 et son mari, Berurier, Leptitmichel et HervéB, tous habitués des longues distances et des 24 heures. Je peux ainsi approcher de près ce qui se fait de mieux en termes de diététique de l’utra-runner avant course. Cela tient en 3 mots : « fais-toi plaisir ! ». Et je dois reconnaître que le far breton poêlé et son caramel au beurre salé ne me portera pas trop préjudice par la suite. Le moment est agréable et paisible : une excellente entrée en matière.
L’après midi est consacrée aux derniers préparatifs : remplissage des poches à eau, dernière vérif des sacs, accrochage du dossard et de la fiche de contrôle. Je dépose mon sac pour le gros ravito de Locmariaquer et je finis par une petite sieste d’une heure dans la voiture.
A 18 h 30, il est temps de se bouger pour rallier la ligne, je croise à nouveau quelques kikoureurs (un fringant kikoureur du 71 dont je n’ai pas retenu le nom, bleau78,…) et le temps de discuter un peu, le faux-départ est donné à 19 h sous une chaleur encore bien soutenue. On fait un petit tour d’1,2 km en ville pendant lequel je double Mico77 qui a adopté un bon rythme de marche rapide. On s’encourage mutuellement.
L’objectif de ce tour en ville était de saluer la population vannetaise qui n’est cependant guère présente : elle s’est en effet donné rendez-vous sous l’arche du vrai départ près de la rue du quai.
De Vannes à Séné :
La première étape est plutôt roulante. Je me suis construit un plan de marche dont l’objectif est de me conduire à Vannes sans passer 2 nuits dehors. Il prévoit des séquences de 5 minutes de courses à environs 9km/h et 1 min de marche rapide à 6km/h. Pour ceux qui voudraient savoir à quelle vitesse je progresse, ne cherchez pas : nul n’est jamais assez fort pour ce calcul. J’avais beaucoup testé ce rythme à l’entrainement, et je me sens bien. Il fait beau et chaud pendant toute cette portion pendant laquelle on passe un premier point de contrôle en face de l’Ile de Conleau. Les paysages sont magnifiques : d’abord des vasières très sauvages, ensuite des plages.
En chemin, je double le kikoureur de Saône et Loire qui me dit qu’il n’est pas au mieux, mais qu’il va s’accrocher quitte à marcher jusqu’au bout. Je le reverrai dimanche à l’arrivée, il aura finalement abandonné au 120ème.
Pour ma part, ça va, mes supporters à distance sont déchainés. J’ai en effet lancé un live sur Runtastic relayé sur Facebook : les pouet-pouet, ola, I like it arrivent en rafales, ainsi que les SMS. Je suis même obligé de baisser un peu le son lorsque je cours en compagnie, pour ne pas incommoder ! Ces encouragements seront un véritable moteur un peu plus tard pendant les coups de moins bien.
Bref, j’arrive au ravito de Séné (Pointe de Bill) à 21 h 15 et je fais une halte très furtive (6 min) consacrée uniquement au remplissage de la poche avec poudre et eau. Signe qu’il fait bien chaud, j’avais bu tout le contenu de 1,5 l alors que d’habitude sur une telle durée, je « descends » environs 1 l.
De Séné à Noyalo
Je repars en pleine forme (heureusement !) ; nous longeons des marais sous un soleil rasant, cette fin de journée est magnifique. Après les marais, cette portion est constitué essentiellement d’une alternance de petites routes et chemins ruraux. Au milieu, la nuit étant tombée, il y a un point de contrôle destiné à vérifier l’allumage de la frontale et la présence du bracelet réfléchissant. Les bénévoles sont super sympas, tout en étant très efficaces : on sent une machine bien rodée.
Je poursuis mon chemin sur le même rythme que prévu et je continue à m’alimenter (avec mes barres maison) et à m’hydrater copieusement, même si la température a perdu quelques degrés.
J’arrive au ravito de Noyalo peu avant minuit ; je décide de ne pas trop m’attarder, me contentant de recharger en poudre et en eau. Autre décision : compte tenu de la température qui reste très clémente (aux alentours de 13-14°C) je reste en T.Shirt manches courtes. La majorité des coureurs a revêtu un manche longue ou une veste, mais je ne préfère faire comme je le sens.
De Noyalo à Sarzeau
Au tout début de ma progression sur cette portion, je constate que la batterie d’appoint alimentant mon smartphone ne s’allume plus. Elle est faite pour tenir 40 h, elle a été testée de nombreuses fois … mais là, juste au moment où j’ai besoin d’elle, elle me lâche. Je décide donc d’arrêter le live sur Runtastic et d’assurer le suivi avec mes supporters uniquement via Facebook : je veux en effet garder une autonomie de batterie me permettant d’aller jusqu’au bout, comme l’indique le règlement.
Malgré cela, il y a toujours des couche-tard qui me suivent et me mettent des posts très sympas. Sur le parcours, il y a aussi régulièrement des gens pour nous encourager à toutes heures.
Le parcours est constitué de marais puis de bords de mer, avec pas mal de casse-pattes assez exigeants (escaliers, racines,…). Ce ne sont pas les falaises du Trail Glazig en Nord Bretagne, mais ça reste quand même assez technique de nuit.
Mon rythme est toujours en phase avec le plan de marche, mais la dernière montée vers Sarzeau me fait un peu mal aux cuisses et c’est avec plaisir que je rallie le ravito du 60ème kilomètre : voilà donc un tiers de fait, il est environs 3 h du mat.
Il y a la queue au repas chaud : je zappe, j’ai pris suffisamment de barres pour tenir en autonomie jusqu’à Locmariaquer. Je fais donc juste le plein de la poche. Je discute avec 2 – 3 gars, et je sens que certains organismes sont déjà bien attaqués : pour preuve, il y en a un paquet qui dorment comme des bienheureux sur les lits de camps du gymnase.
De Sarzeau à Port Nézé :
Je décide de repartir sans trop m’attarder. En sortant de Sarzeau, je rallume ma frontale. Et là, deuxième incident électrique du voyage : au bout d’une minute, la lampe s’éteint, noir total ! J’essaie de la rallumer, mais rien n’y fait. Je retire la batterie, je la remets : ouf, ça remarche. Sauf qu’au bout d’une minute : rebelote ! Après une dizaine de répétition du phénomène, je décide de ranger cette lâcheuse pour prendre ma lampe de secours. Elle est bien moins performante, certes, mais elle fonctionne bien !
Tout ceci m’a fait perdre un peu de temps, et de concentration : je progresse de manière plus hachée, et les périodes de marche sont plus longues et lentes. Les quadriceps commencent à souffrir. Le sol reste difficile à pratiquer : marches, racines,… C’est à ce moment que mon pieddroit se prend dans une sorte d’ornière et que je me fait une entorse. Je lâche une bordée de jurons : heureusement, il n’y a pas grand monde autour pour m’entendre, mais que ça fait mal ! C’est là que l’expérience paye, j’ai déjà éprouvé ce genre d’incident, et je sais que l’entorse est bénigne : il faut juste serrer les dents, continuer à progresser tant que c’est chaud, et le mal s’en ira petit à petit : c’est exactement ce qui se passe ; au bout d’1/2 heure, il n’y parait presque plus.
Peu avant l’arrivée au ravitaillement suivant, le jour commence à se lever sur un petit crachin bien breton. Mon rythme a bien baissé depuis le départ de Sarzeau et de nombreux concurrents m’ont doublé. Je m’accroche à un petit groupe bien sympa pour rallier Port Nezé à 6 h 20.
A ce ravito, on commence à voir quelques concurrents qui dorment à même le sol et tout le monde a l’air assez attaqué… Je recharge la poche et je repars rapidement pour ne pas me refroidir trop. Je n’y serai pas resté plus de 10 minutes.
De Port Nezé à Port Navalo
La machine a vraiment du mal à se remettre en marche, ou plutôt en course… Je ne parviens en effet pas à courir avant une dizaine de minutes qui me paraissent très longues. Etonnamment, personne ne me double pendant une demi-heure comme si tout le monde était resté dormir derrière.
Au bout d’une petite heure de progression, la fatigue me tombe dessus brusquement : c’est l’évidence : il faut dormir. Je me trouve un pin maritime un peu à l’écart et me couche dessous, la tête posée sur mon sac. Je compte trois moutons et je m’endors en sursaut. Au bout de 10 min, je me réveille spontanément (j’avais mis mon smartphone à sonner au bout de 15 min, mais ça n’a donc pas servi). Je me sens en bien meilleur forme, et je reprends ma progression.
Cette partie est constituée uniquement de sentiers épousant le découpage torturé de la côte. Le paysage est toujours splendide, les courants sont par endroit très forts emportant oiseaux et bateaux à vive allure… Mais on a l’impression qu’on n’arrivera jamais au point suivant qui semble reculer au fur et à mesure qu’on avance.
A l’approche de Port Navalo, 3 à 4 km avant l’embarcadère, j’ai un regain de forme, pendant lequel je reprends une partie de mes prédécesseurs qui avaient profité lâchement de mon sommeil pour me distancer. Je finis la portion en menant un petit groupe de 8 coureurs : Dieu que ça fait du bien ! J’en oublie même de marcher de temps en temps. Il n’est pas impossible que je doive le payer plus tard…
J’arrive à l’embarcadère plutôt en forme : là on me donne un poncho jaune et un gilet de sauvetage assorti. Je monte dans le zodiac et on attend un peu que le bateau se remplisse. Cette halte fait un bien fou. Les bénévoles sont encore une fois super gentils et attentionnés. La traversée est assez rapide, le capitaine ayant décidé de nous montrer toute la puissance de son moteur ! C’est un beau moment.
Au débarquement, il faut encore monter jusqu’au stade de Locmariaquer. La position assise dans le bateau aura eu raison de mes quadriceps qui ne veulent plus rien entendre : je préfère ne pas trop entrer dans des discussions sans fin avec eux : je les laisse me conduire tranquillement en marchant au ravito, que les organisateurs ont trouvé assez malin de situer au point culminant de la commune ! J’y arrive à 10 h.
J’ai fait 99 km en 15 h, ce qui, au passage, constitue mon record de distance, qui était jusqu’ici de 94 km.
Au ravito, je fais, pour la première fois, une vraie halte, avec check-up complet : changement de maillot, changement de poche à eau, recharge en barres maisons, massage, pommade à tous les endroits irritables, vérification des pieds,... Beaucoup de monde dort, certains se font masser par l’équipe de kinés, ostéo ou podologues présents.
Et je m’alimente un peu. J’hésite en voyant les nouilles qui cuisent au jus de canne. Mais je préfère me faire un traditionnel jambon purée compote plus une tranche de saucisson pour le moral.
L’arrêt aura été de 50 min contre 30 prévues dans mon plan de marche qui commence à être un peu dépassé.
En quittant le stade, je croise leptitmichel qui a l’air plutôt serein.
De Locmariaquer à Auray
Cette fois-ci, le retour à une allure de course ne se fait pas avant une demi-heure (pendant laquelle, je passerai la barre des 100 km) ; et au bout d’une heure, nouvelle grosse fatigue. Je trouve un nouvel arbre, et c’est reparti pour 10 minutes de sommeil réparateur.
Cette portion destinée à rallier Auray se déroule essentiellement dans les terres, alternant petites routes et chemins, dont quelques montées pas vraiment dures, mais assez longues.
Je ne m’arrête pas au point d’eau de Crac’h ayant assez d’eau pour aller jusqu’à Auray. Mon allure a beaucoup faibli et je passe beaucoup de temps à marcher en compagnie d’un couple très athlétique avançant en marche rapide ; nous irons ensemble jusqu’à Auray.
Mes échanges avec mes supporters par Facebook se font plus rares : j’essaie de préserver les batteries du smartphone, mais surtout, le moral n’étant pas au mieux, je n’arrive pas à communiquer très positivement. Je me contente de brefs « je gère », ce qui est par ailleurs parfaitement exact. Par contre, les encouragements de leur part sont toujours très nombreux, et c’est une source de motivation que je n’aurais pas imaginé être si puissante.
J’arrive à Auray peu avant 15 h en courant, après une heure trente de marche continue. Je viens de dépasser mon record de durée en course qui était de 18 heures. Je viens aussi de mettre près de 4 h pour faire 21 km, je ne suis pas au mieux…
A Auray, le ravitaillement se situe dans le cadre du superbe petit port de Saint-Goustan aux terrasses pleines d’où sortent de vifs encouragements. Je fais une courte halte « remplissage de poche à eau », je plaisante avec quelques concurrents sur nos états de fraicheur respectifs et sur la couleur qu’auront nos orteils à l’arrivée, et c’est reparti !
D’Auray à Baden
Après Auray, mes souvenirs commencent à se faire plus imprécis, la fatigue prenant vraiment le dessus. Il est 15 heures et quelques quand je quitte le port dans la direction de Bono. Le début est assez poussif sous une chaleur devenue accablante, les nuages s'étant dissipés. Je regrette de ne pas avoir eu la lucidité de prendre ma crème solaire à Locmariaquer, considérant que le crachin du matin devrait durer la journée entière : on ne se méfie jamais assez du caractère changeant du temps breton !
La fatigue me surprenant à nouveau au détour d'un chemin côtier, je décide de refaire une micro-sieste de 10 minutes : je repars avec entrain et je sympathise avec un dénommé Philippe qui vient de la région de Poitiers et qui a une belle expérience de l'Ultra de Montagne et trouve que le Golfe, c'est pas si facile... Nous ferons un bout de chemin ensemble jusqu'à Baden.
Le chemin jusqu'au Bono n'est guère carrossable, il longe la très belle rivière d'Auray et est constitué essentiellement de racines entourées d'un peu de terre par endroit. Nous passons le Bono dans l'allégresse : c'est l'endroit qu'ont choisi quelques concurrents pour faire un petit somme sur l'herbe.
La suite jusqu'à Baden est plus plate, le challenge étant de contourner une sorte d'immense vasière marécageuse en plein cagnard. C'est juste avant Baden que mon camarade du moment lâchera l'affaire.
Bon j'arrive à Baden Le Dreven, point d'eau où je m'arrête juste pour un verre d'eau pétillante et un Coca.
De Baden à Larmor-Baden
Le parcours est maintenant essentiellement composé de rues, de routes et de chemins de bords de mer. Ma seule activité sera d’avancer, en marchant, sans penser à autre chose que le ravitaillement qui m’attend.
Cette portion me paraitra interminable, juste égayée par la vue et les encouragements des familles profitant de ce beau temps revenu sur la Bretagne.
J’en profite aussi pour passer la marque des 24 heures en course.
J’arrive au ravito Larmor Baden à 20 h 40. Les 140 kilomètres sont presque atteints.
J’y apprends la victoire des frères Dilmi en 18 heures : belle performance !
Je commence par me restaurer d’un nouveau jambon purée et d’une compote, plus quelques bons morceaux de fromage. Je fais le point sur le reste du parcours, je remplis ma poche à eau et décide de repartir rapidement sans m’allonger. Je ne me poserai plus jusqu’à l’arrivée, située à 39 km.
De Larmor Baden à Arradon
A mon départ du ravitaillement, le premier du raid 86 km me dépasse à vive allure (enfin tout est relatif, mais par rapport à moi, ça ressemble à une fusée !). Le deuxième et les suivants ne me dépasseront que bien plus tard, tous avec un mot d’encouragement vraiment sympa.
Nous passons devant une concentration de bikers assez inattendue, à l’humour particulièrement corrosif. L’occasion de voir de très belles machines.
J’ai depuis un moment abandonné l’idée de courir, et je progresse dans une marche que j’espère la plus rapide possible.
J’entre dans Arradon pour un pointage, juste avant la tombée de la nuit. Quelques kilomètres plus loin, alors qu’il fait déjà bien sombre, se présente un passage particulièrement difficile, fait de chemins couverts de racines, de montées et descentes dans la roche.
L’arrivée au point d’eau par un chemin escarpé est la bienvenue, juste pour mettre ma veste, car il fait un peu frisquet, et pour recharger une dernière fois la poche à eau.
Je repars pour une portion encore un peu technique, de 9 km dont, pour cause de lassitude extrême, je ne garde presque aucun souvenir. Sauf celui d’un épisode que certains ont trouvé assez rude, et que pour ma part j’ai trouvé plutôt amusant : le passage à marée haute d’un passage d’environs 200 mètres complètement submergé qui nous conduira à avoir les pieds très mouillés pendant quelques kilomètres. Et la température de l’eau n’a pas encore atteint les 25° dans ce sud Bretagne : c’est saisissant ! Il faudra juste à l’issu de ce passage que j’enlève mes chaussures pour secouer mes chaussettes afin d’en retirer la tonne de sable qui s’y était introduite.
J'en profite pour passer la barre des 100 miles, encore une première !
J’arrive enfin au dernier ravitaillement à 1h du matin. Je suis le seul « grand raideur » : tous les autres présents au ravito font le 87 km. Je me demande même si je ne suis pas le dernier de la course tellement ça fait longtemps que je n’ai pas vu un de mes congénères.
D’Arradon à Vannes
Comme j’ai encore pas mal d’eau dans ma poche, je ne fais pas un dernier plein, je courrai ainsi plus léger, je me contente donc d’ingurgiter quelques morceaux de jambons et je repars pour cette dernière étape, persuadé que je vais la faire en marchant doucement et que j’arriverai au lever du jour à Vannes. Il est plus d’1 h du matin, la fatigue est importante, je suis éveillé depuis 42 heures et cours depuis 30 heures.
Le début de cette section me donne raison, j’ai du mal à remettre en route, et me fait doubler continument par des coureurs du 87 km, dont une grande partie m’encouragent toujours. Le parcours est toujours un peu technique, c’est un single qui longe la rivière en direction du Nord.
Je marche somme toute assez vite pendant un peu plus d’une heure mais la fatigue me rattrape et me tombe à nouveau dessus à 10 km de l’arrivée. Mais je ne veux plus m’arrêter pour une sieste, j’ai trop envie d’en finir. Et je finis par m’endormir en marchant. Le coureur derrière moi, Arnaud, qui achève aussi le 177 km me réveille et me dit de le suivre pour me réveiller. Il commence en marchant à un excellent rythme, ce qui parvient à me réveiller, puis, doucement, nous commençons à courir jusqu’à parvenir à un rythme tout à fait convenable. Nous discutons un peu, il est beaucoup plus habitué des trails montagnards genre UTMB et trouve le parcours breton un peu rude à son goût, car sans répit pour l’organisme : je suis bien d’accord.
Les 10 derniers kilomètres se feront donc à une relativement vive allure où je courrai sans arrêt : dire que 2 heures avant je pensais terminer à 3 km/h. Un grand merci à Arnaud pour avoir réussi à me motiver et me permettre de gagner plus d’une heure sur cette dernière partie.
J’arrive au port de Vannes quelques minutes avant 4 heures, dans le temps officiel de 32 h 28 min, en 235ème position : même si ce n’est pas une foule très dense, je suis heureusement surpris de voir qu’il y a encore pas mal de monde pour nous applaudir, et les speakers sont encore bon pied bon œil : quelle santé !
Je prends mon T.Shirt de finisher, je mange un morceau et file à la douche. Une fois bien récuré et enduit de gel Arnica, je grimpe dans la voiture, où je m’endors heureux pour un sommeil réparateur de 3 h.
En synthèse
Ce qu'on peut dire en résumé :
Ah au fait, pourquoi ce titre de récit ?
Mon ami Christophe à l’issue de l’épreuve me demande : « finalement, cette course, tu dirais que c’est « Voyage au bout de l’enfer » ou « On ira tous au Paradis » ? Je vous laisse deviner la réponse que j’ai donnée sans réfléchir !
PS : le matos.
Au départ :
A Locmariacquer :
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11 commentaires
Commentaire de robin posté le 08-07-2013 à 15:08:46
En premier : Bravo ! Finir ce raid n’est pas aisé. Ton CR souligne bien la difficulté. Tu as bien géré ton affaire ! J’espère avoir la même maitrise l’année prochaine. Encore Bravo !
Commentaire de Insomniac Trailer posté le 08-07-2013 à 15:19:22
Merci Robin ! J'ai confiance pour toi l'année prochaine : tu sais où tu mets les pieds !
Commentaire de Bleau78 posté le 08-07-2013 à 15:54:27
Merci pour le récit qui me fait revivre un sacré WE. Bravo pour ta course.
Marco.
Commentaire de ejouvin posté le 08-07-2013 à 16:43:46
Respect. Félicitations pour cette gestion et pour avoir vu la ligne d'arrivée.
Tous les récits confirment un point. Cet ultra de 177km, même avec un D+ réduit, est très exigeant. Merci pour ces récits qui permettront de savoir à quoi s'attendre le jour où on enverra notre inscription.
Commentaire de sabzaina posté le 08-07-2013 à 21:25:14
Quel long chemin.. Bravo d'être allé au bout et merci pour ce partage
Commentaire de PtitLudo posté le 08-07-2013 à 21:52:11
Bravo pour cette course bien preparee et bien geree !
Commentaire de vinch64 posté le 08-07-2013 à 22:29:25
Félicitation pour ta course et très heureux de voir que tu y a pris du plaisir!
Et comme le dit Etienne, la course est loin d'être facile (et plate) malgré son faible D+.
Commentaire de berurier posté le 09-07-2013 à 16:28:13
Bravo pour ta gestion de course et pour être allé au bout.
Effectivement, le GRM n'est pas si simple qu'on voudrait nous le faire croire.
De toute façon, 80% de notre réussite, c'est le far breton poêlé :-)
A bientôt une autre course.
Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 11-07-2013 à 10:42:33
Dormir en marchant c'est dingue ! Bravo pour ta constance.
Commentaire de Insomniac Trailer posté le 11-07-2013 à 22:35:31
Merci à tous, j'ai pris (presque) autant de plaisir à écrire ce récit qu'à faire la course !
Un dernier point : c'est aussi grâce à la lecture des récits des années précédentes que j'ai pu anticiper certains passages en toute connaissance de cause (par exemple, le parcours interminable avant Port Navalo, le passage dans l'eau à Arradon, les 10 derniers km très roulants,...).
Commentaire de Jean-Phi posté le 16-08-2013 à 06:59:54
Lu à posteriori et je ne le regrette pas. Très très beau récit où l'on sent tout le plaisir mais aussi la difficulté ressentis dans la course. Bravo pour ta course! Ça donne des envies !
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