Récit de la course : Semi Raid du Golfe du Morbihan - 86 km 2006, par Mustang

L'auteur : Mustang

La course : Semi Raid du Golfe du Morbihan - 86 km

Date : 1/7/2006

Lieu : Locmariaquer (Morbihan)

Affichage : 6187 vues

Distance : 86km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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semi-raid du Morbihan 2006

A l’autre bout du monde…. Port Crouesty

J’arrive au port de Crouesty vers 12 h 30. Je trouve facilement un parking juste derrière le port. Je me prépare tranquillement tout en bavardant avec mes voisins du 22 qui sont aussi de l’aventure ; Nous échangeons nos expériences; eux, sont surtout spécialisés dans la C.O. et le raid. Il fait chaud, très chaud. Je pense mettre un débardeur pour courir mais crains les frottements sur la peau avec les sangles du sac. Dans l’attente de la navette qui doit nous conduire à Vannes, je m’allonge à l’ombre. 14 h 30, c’est le départ pour Vannes. Heureusement, ce premier car est climatisé ! Je commence à flipper. Nous arrivons sur le port à 15 h ; trois heures d’attente !

 

                                         Je suis au centre, cssquette grise, deririère  le gars au maillot Volvo

Je retire mon dossard et la puce et je fais vérifier le contenu de mon sac, tout est pointé : frontale, couverture de survie, coupe-vent, sifflet, bande de contention, pommade anti-irritation, alimentation, le brassard de nuit, le téléphone, l’eau. Mince, ils donnent un t-shirt ! Qu’en faire ? Tant pis, dans le sac avec le reste, y compris avec le maillot léger que j’ai pris en plus si jamais il fait froid cette nuit ! ! Tout embarqué, je dépasse les 5 kg de charge !

 

                                           Il fait très chaua,  assis sur  le  mur,  j'attends comme  les autres!

je m’installe sous les arbres avec d’autres coureurs. La conversation s’engage. A un moment, une concurrente s’assoit près de moi, c’est Pierrette de Belle-ïle, 67 aux prunes qui pratique l’ultra ! A ses derniers 24 h, il y a quelques semaines, elle a parcouru 150 km. Elle finira en un peu plus de 12 h 30. Quelle santé et quel exemple ! Bientôt 18 h, le speaker annonce que seulement 4 concurrents du raid sont arrivés, et qu’il y a déjà 110 abandons, soit près du tiers des engagés sur le 175 km ! J’ai essayé de repérer mon ami forumer Fabrice, sans succès, dommage ! Voici le speach des officiels, les dernières recommandations, un grand coup de sirène et c’est le départ. Je me suis placé en queue de peloton, nous sommes près de 400 à tenter l’aventure. Finalement, j’ai pris mon maillot à manches afin d’éviter les frottements et il a le mérite de s’ouvrir sur le devant. Vu la chaleur, près de 35°, j’ai fait le max. Bien qu’il y ait les ravitaillements prévus, je préfère assurer. J’embarque près de 4 l d’eau, avec mes pastilles de sel que je prends toutes les heures.. En tout, sur tout le parcours, j’aurais bu plus de 10 l d’eau, sans pisser !

 


Les premiers kilomètres sont superbes. Le bord de mer offre des vues magnifiques. Nous passons devant des viviers. En contrebas du chemin, sur la plage, des vacanciers nous regardent, un peu étonnés. La chaleur est accablante. Je bois tous les 5 mn. Déjà le premier ravitaillement, on y propose même une dégustation d’huîtres et de cidre ! Après ce pointage, nous rentrons dans l’intérieur des terres. J’ai sonorisé ma course. Sur mon MP3, coincée entre System of a Down et Pink Floyd, Emilie Loizeau chante « à l’autre bout du monde ». A ce moment, oui, Port Crouesty me paraît bien au bout du monde.

 

 

 

Le parcours est moins intéressant. A un moment, nous longeons longuement la grande route qui mène à Arzon. Enfin, j’arrive au 2e gros ravitaillement à Noyalo, avec le pointage de la puce. Quelques bénévoles et des secouristes regardent le match France-Brésil sur une télé placée sur un toit de voiture.0 à 0 à ce moment. Je double beaucoup de concurrents. Certains marchent déjà. Nous repassons sous la grande route et retrouvons le bord de mer. Le chaleur est toujours là. Le crépuscule procure des visions superbes sur le golfe avec les voiliers. Après Saint-Armel, je longe d’anciens marais salants. Avec la nuit, il faut être attentif au parcours. Le balisage est lâche. De la rue balise tous les 200 à 300 m quand elle n’a pas été arrachée et un marquage orange terne au sol des plus discret. Sur tout le parcours, je vais me tromper six fois, allongeant mon périple de près de 2 km. Je ne serai pas le seul, beaucoup se trompent aussi. Par endroit, il faut vraiment chercher son chemin avec la frontale. Un clameur soudain au loin. Depuis un moment, je cours avec deux bretons qui ont déjà couru l’édition n° 1. Nous avons un rythme entre 8 et 9 km/h. Des bénévoles nous annoncent que la France mène 1 à 0 face au Brésil. On arrive à Kerbadec. Je pensais que ce pointage se trouvait à mi-parcours, mais, divine surprise, on en est au km 49 ! C’est un gros ravitaillement. Certains mangent une platée de nouilles avec du jambon, d’autres du riz ou de la soupe. Je remplis mes gourdes et mon camel-back. Je prends un peu de temps. Puis, je repars seul. Je me sens bien. Plus que 35 km ! Je suis bientôt rejoint par un jeune coureur qui en veut. On discute. Comme moi, il a fait Guerlédan, le mois dernier. Mais, mine de rien, je me suis aligné sur sa course. Il m’annonce qu’on est à près de 11 au kilo, c’est trop ! Mais lui me dit d’y aller. On double d’autres concurrents. Je le suis à ce rythme pendant une heure mais je sens bien que je suis en train de me carboniser. Je lâche pied. Il part seul dans la nuit. Au dernier pointage pour la puce, je demande ma place. Je suis 14e ! Je tombe des nues. Mais où sont passés les coureurs ? je repars doucement. Les crampes commencent se faire sentir dans les mollets. Il faut être très prudent sur le chemin de bord de l’eau, avec les marches à descendre ou à monter, les racines, les branches basses des pins. Bingo, je m’en prends une en pleine tête ! Sonné, je repars tant bien que mal. Vers 3 h du matin, j’arrive au dernier ravito. 3 gars sont là pour m’accueillir, sympa ! Tout le monde est content. La France a gagné. Plus que 8 km ! j’en peux plus. La conjugaison du verbe courir ma passe dans la tête: je cours, tu cours, il court, nous courons, vous courez, ils courent, je cours, tu cours, il court, je cours, je cours. Mais la fatigue est là. Je marche sur certains passages délicats. J’arrive à port Navalo. Je marche dans les rues vides. Je descends sur la plage. Pas de rue balise, tant pis, je continue sur le sable. Enfin, j’aperçois un reflet. Ouf, je suis sur le bon chemin. J’aperçois les lumières du bout du monde ! Je repars en courant. Il est pourtant plus de 4 h du matin, je croise des noctambules qui m’encouragent.

 

 

J’arrive sur le port et c’est l’arrivée à 4 h 30, soit 10 h 30 de course dont moins d’une heure de marche ! C’est ma plus longue course pour le moment ! L’accueil de l’arrivée est chaleureux. Un photographe me mitraille. Je suis 13e et 1er VH2 ! Je m’installe à une table pour consommer du café et un bol de soupe. Une toilette rapide puis vite, dormir !

 

Mustang

3 commentaires

Commentaire de Kiki14 posté le 03-07-2006 à 15:58:00

BRAVO Mustang
et merci pour ton récit halletant ça c'est de la course....10h30.....vraiment t'es un champion..

Commentaire de l'ourson posté le 05-07-2006 à 00:03:00

Magnifique CR :-) Chapeau bas Mustang ! Total respect ;-)))

L'Ourson_ki_y_était_aussi_loin-derrière..

Commentaire de la mouette posté le 03-07-2007 à 10:49:00

Salue mustang , j ai laisser un récit raid du morbian ! la mouette! je vais imprimer ton récit et le lire. Aussi donne moi le lieu du départ du off le 15 juillet portable 0609376750 , car je pars travaiiler à st laurent sur mer , et je vais essayer de prendre mes congés hebdo dans le wenkend du 14 au 15 juillet . salue!!!

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