Récit de la course : Trail Ubaye Salomon - 42 km 2012, par didstzach83

L'auteur : didstzach83

La course : Trail Ubaye Salomon - 42 km

Date : 12/8/2012

Lieu : Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence)

Affichage : 1468 vues

Distance : 42km

Objectif : Terminer

16 commentaires

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le retour !

Le radiologue, le chirurgien du même avis, l’artro, l’âge… ! finie la course à pieds ! juste une heure pas plus !

Heureusement mon ostéo, sportif de surcroît est d’un avis contraire et de notre dernière entrevue : « envoyez moi des photos d’Ecosse et lâchez-vous, envoyez ! »

Les vacances d’un autre monde, les 2 kgs pris…..les 5 jours en Ardèche ne m’auront pas rassuré du tout, juste deux petites sorties à 3 semaines de l’échéance !

Tant pis l’inscription est envoyée.

Trois semaines de bricolage sportif et de doutes, sorties à vélo, courir, dénivelés à marcher, musculation, renforcement, le minimum quoi !

La sortie de 45 minutes du vendredi matin m’angoisse au plus, j’avance pas, il fait trop chaud !

L’avant-veille le repas de fête « croate » ne me rassure pas du tout à deux jours de l’échéance.

A Barcelonnette, je retrouve l’ambiance de 2010 et tous mes repères.

Le resto du soir est un vrai régal !

L’hôtel à 200 mètres de la ligne de départ me rassure.

Mais je le savais les problèmes gastriques arrivent, j’ai le droit à aucun écart ! L’angoisse est bien réelle. Le smecta ne m’aide pas trop, quel con !

Le petit déj pris assis sur la cuvette des wc, mon carbo cake passe bien heureusement.

Heureusement j’ai tout le temps pour me préparer. Le sac à dos sera de mise, avec une petite pharmacie, vêtements de rechange pour le sommet okazou. Je pars avec trois bidons, les « wasque » aux pieds faisant l’impasse sur les dernières hoka.

Juste un débardeur au départ, les manchons et buff kikou…j’aurais chaud je le sais.

Un petit bonjour à team facebook et je m’isole , pas rassuré du tout.

Le départ est donné et tout de suite je trouve que ça va vite, trop vite ! les barrières horaires répétées sans cesse au micro ont fait leur effet. Personne ne parle, ça court…

J’ai en point de mire Nat et Luc…ce seront mes repères de course.

Au 1er ravitaillement, je suis déjà en sueur. Un verre d’eau, un demi coca, très peu prennent le temps de s’arrêter. C’est une course sur route ! Je ne suis pas dans l’allure, le manque de séances.

Encouragent d’Ingrid ! merci.

Heureusement le dénivelé arrive, ça calme.

Le 1er chrono imposé 2 heures 30 au 15eme km, ça impressionne. On échange un peu sur les barrières sans plus…

Puis le leader des 21 kms passe en courant, impressionnant, impressionné… Distancés les 3 suivants marchent, les mains sur les cuisses, le souffle haut, juste un signe de tête en guise de merci…Notre progression se fera au passage des coureurs du 21 kms, ça arrive, ça court, derrière etc…

J’ai la certitude de ne pas avoir assez bu à regarder les autres. Je me force à boire ! le mal est fait, je coule l’eau de partout, je vais le payer.( je me débarrasse des manchons et buff, ça chauffe, ça coule !)

La séparation des deux courses et l’accueil des bénévoles me rappellent 2010, l’endroit est splendide, magnifique, faut prendre le temps d’emmagasiner le paysage.

J’arrive au ravito de 15 kms en compagnie du hollandais, sympa le mec, les encouragements sont réciproques.

Ingrid est là pour m’encourager, merci !

2 heures 20. J’avale 3 verres de coca, refait le plein de mes deux bidons (le 3eme toujours intact dans le sac), 2 carreaux de chocolat et je repars avec mon compagnon. On se branche, go fast, il éclate de rire. Il court sur 10 mètres, pour être pris en photo pas sa dame, comme il dit. Un baiser sur la bouche (doping interdit je lui crie) et tous deux attaquons l’ascension.

Il a une bien drôle de façon d’avancer, en pas croisés, une fois à gauche et l’autre fois à droite toutes les dizaines de mètres. On reste ensemble, il prend des photos.

La barrière horaire m’inquiète toujours.

Un besoin d’uriner me rassure, et tout doucement ça revient, je marche sans trop faire monter le cardio. J’ai mes repères devant à moins de 2 minutes.

Je reconnais le chemin et je sais où va se trouver le ravito et point de contrôle avant la 1ere difficulté.

J’ai rejoint plusieurs coureurs dont Nat et Luc. Elle craque, n’a plus envie, se plaint…Pas de sentiment, arrête de te plaindre, bouge-toi ! Elle s’est trompée sur la barrière horaire c’est 12 h et pensait à l’élimination alors que nous avons 30 minutes d’avance…Du coup tout le monde l’encourage. Je refais le plein de coca, et mes deux bidons.

Nous repartons ensemble à son allure, rester ensemble, partager la difficulté, l’encourager.

Je lui remets deux cachets de spasfon dans un 1er temps puis d’efferalgan pour soulager les maux d’estomac, l’envie de vomir. Tout doucement, faut avancer. Quand la végétation se dégage, on aperçoit le serpentin des coureurs à l’assaut du Chapeau de Gendarme. Nat a besoin de souffler et je monte doucement sans être dans le rouge…J’encourage de la voix, dépasse trois concurrents.

Je ne peine pas, je suis très lucide, les pieds aux bons endroits, les mains idem. Je monte très relâché sans à coup. Je suis même félicité par un bénévole du club de Barcelonnette. C’est vrai que je me surprends…Pas d’angoisse, aucune crainte dans cette partie difficile…au sommet, je signale aux bénévoles l’état de Nat, et l’un d’eux se détache pour aller à sa rencontre.

Je continue à avancer, le circuit me revient en tête. Sur le même flanc de montagne j’aperçois Luc et Nat et je lui crie dessus, elle est passée !

Le dernier morceau de bravoure pour arriver à l’oriflamme et recevoir les bravos des gendarmes et bénévoles. Les deux parisiens font 20 mètres de plus pour se prendre en photos sur le rocher plus haut.

J’entame la descente heureux car maintenant je sais que je vais finir.

Drôle de sensation, car devant il n’y a personne, le parcours ne te propose rien d’autre que la montagne, par moments tu aperçois un coureur puis pffit il disparait.

La remontée du col de Gyp ne m’inquiète pas, j’avance, je cours sans risque. Je bois énormément, pastilles de dextrose et gels.

Dans la descente, je vois au loin un signaleur. Il est là. C’est mon ami, mon pote Régis ancien de St-Zacharie. A 300 mètres de lui, je lui crie dessus. Il ne me répond pas !

Puis arrivé à une dizaine de mètres : «  mais qu’est-ce que tu fous là ? tu peux pas venir marcher avec moi, faire des randos, arrêter toutes ces conneries ! » Il n’a pas changé, moi non plus. On parle, enfin je parle, j’ai tellement à lui dire depuis notre dernière entrevue en 2010 à quelques mètres de là.

Je profite de notre discussion pour intervertir mes bidons dans le sac à dos.

Puis je me retourne et derrière ça arrive, je vois au loin le orange de Luc et le bleu de Nat ! Faut que je rentre, tchao !

Je repars en courant, tantôt en marchant, pas de risque, pas de blessure. Je rattrape un coureur blessé aux adducteurs, je l’encourage, viens, on arrive ensemble au dernier ravito et c’est la fin.

Mais sa montre GPS le mine, on n’y arrivera pas, la barrière horaire ! oh putaing, je l’avais oubliée celle-là.

Je prends à droite, reviens c’est à gauche ! quel con, j’ai pas levé les yeux, merci, sans toi, j’allais où ????

Je n’arrête pas de boire, mais tous les deux on a envie de coca, de salé.

On est au ravito 10 minutes avant la barrière, il accuse le coup, il est fatigué.

Deux verres de coca, refais le plein des bidons, un morceau de banane. Je peux repartir ?

« Oui oui la barrière horaire, c’est moi, et je vais remonter la course pour reprendre les coureurs ! »

Fais chier, je pense à Nat, Luc, au Hollandais, aux parisiens, aux autres qui ont franchi le sommet.

J’encourage deux coureurs assis mal en point, maux d’estomac, vomissements.

Je repars en courant doucement pour éviter les chocs dans l’estomac. Je ne suis pas si mal que ça. Je reconnais le parcours, je sais où sont les difficultés. ça ne m’effraie pas, je rentre.

J’arrive à courir, je ne suis pas entamé, juste mal aux muscles. Mon genou gauche a tenu jusqu’à maintenant donc j’assure, je me rassure, mais je prends plaisir à rentrer, à finir. Deux appels tph à mon épouse et je rentre dans l’aire d’arrivée, fatigué, bien fatigué…mais intérieurement heureux.

08 heures 16 , 1 heure et demie de plus qu’en 2010, mais un énorme plaisir, un grand bonheur !

J’attends avec impatience l’arrivée des autres concurrents, ils sont tous rentrés, les parisiens, le hollandais, Luc et Nat la Guerrière !

Mission accomplie !

Merci à mon kiné, à mon ostéo et à la prochaine…

16 commentaires

Commentaire de patmar13 posté le 14-08-2012 à 18:35:32

Bravo Didier! Quelle remise en jambes!! Ton récit est nature, agréable à lire et prenant. Il me donne envie de tenter ce type d'expérience mais j'ai bien compris qu'il me faudrait revoir totalement mon entrainement pour espérer prendre le départ d'une telle épreuve ;-)
Bonne récupération et à bientôt :-))

Commentaire de KikourOtreize posté le 14-08-2012 à 18:43:14

Chapeau bas Didier quel courage et quelle force de caractère !! merci pour ton récit bonne récup à bientôt.

Aurore & Gilou

Commentaire de didstzach83 posté le 14-08-2012 à 18:44:20

merci Patrick ! revoir l'entrainement pas sûr ! juste modifier et adapter ! avec le recul j'ai toujours estimé que même sur le long il fallait un niveau d'endurance assez relevé ! et même en montagne il le faut pour trouver une certaine allure de croisière . après faut crapahuter dans la ste victoire à la montée et à la descente pour le renforcement ! et au mental ça passe sans risque de blessure ! à bientôt Patrick.

Commentaire de didstzach83 posté le 14-08-2012 à 18:49:48

merci à vous deux Aurore et Gilou
j'ai trop hâte de vous retrouver!
donnez des nouvelles de vos prochaines....expéditions ! la bize.

Commentaire de chanthy posté le 14-08-2012 à 19:37:55

salut Didier
bravo pour ta course et quel courage et quel mental!
j'y étais aussi mais il n'y a que RIRI qui t'as croisé, pas moi, dommage.
superbe course à refaire!
à bientôt.

Commentaire de didstzach83 posté le 14-08-2012 à 20:15:28

EXACT Chanty..j'ai découvert et me suis fait dépasser par RIRI dans les 1er kms !
toi tu as cartonné, bravo champion !
une course à refaire..que je referais tant que mes jambes..
@ très biengtôt je l'espère bieng !!!
sporte-toi bieng !
didier

Commentaire de Phil83 posté le 15-08-2012 à 09:42:40

Sympa comme recit , merci,
Pour l'avoir fait, je compatis a la difficulté de terminer ! c'est effectivement parti vite, et je pense d'ailleurs l'avoir payé aussi, sur les 35 klm restant apres la premiere partie plate. Je suis content d'avoir relier l'arrivée, mais dans la souffrance je n'en tire pas grand chose de positif... pour le 23klm les premiers sont passés en courant alors que bon nombre de mon groupeto etaient en mode zombies :-)

Commentaire de Mustang posté le 15-08-2012 à 13:58:26

Le corps souffre mais c'est bon pour tout le reste! Bravo Didier!

Commentaire de Rudyan posté le 15-08-2012 à 14:37:02

Bravo Didier! Une bien belle course pleine de volonté ! On sent la maitrise de l'effort et de la difficulté. Merci et à bientôt!

Commentaire de Byzance posté le 15-08-2012 à 18:00:09

Super "conteng" de te retrouver en forme !

Commentaire de didstzach83 posté le 15-08-2012 à 21:08:34

connaissant le niveau et le sérieux des kikous, cette course est abordable pour la plupart !
merci pour vos msg ! à déplorer des ravitos un peu light (heureusement 60 abandons), un tee-shirt finisher taille S que je ne pourrais jamais mettre !
mais sur le circuit des baliseurs, des sécurit'men au top ! les gendarmes et les bénévoles du club de barcelonnette au top dans les ascensions !

Commentaire de vince83490 posté le 16-08-2012 à 13:54:58

salut didier, bravo pour ta perf...
oui c'est moi, le coureur blessé qui t as remis dans le droit chemin...
Au palisir de te revoir un jour...
Vincent

Commentaire de didstzach83 posté le 16-08-2012 à 14:40:22

merci vince83490 ..tu me sauves la vie et je ne savais même pas que nous étions du 83 tous les deux ! pourtant j'étais pas carbo ! mais un peu con sur le moment ! ...je pensais que tu me suivais de quelques mètres sur ce final descentesque ! dommage !
à très biengtôt en finisher !
merci à toi didier

Commentaire de BOUK honte-du-sport posté le 17-08-2012 à 11:38:10

Bravo Didier, ça fait 5 ans que je veux me lancer sur le 42 sans oser... Un jour...!

Commentaire de kkris posté le 22-08-2012 à 18:51:24

bravo Didier, avec en plus un récit bien vivant.
à bientôt.

Commentaire de didstzach83 posté le 26-08-2012 à 11:44:43

vivement nos prochaines rencontres !

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