Récit de la course : Trail Ubaye Salomon - 44 km 2009, par raspoutine 05

L'auteur : raspoutine 05

La course : Trail Ubaye Salomon - 44 km

Date : 9/8/2009

Lieu : Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence)

Affichage : 2169 vues

Distance : 44km

Objectif : Pas d'objectif

3 commentaires

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Car tel est mon bon plaisir...

Trail Ubaye

 

Pour Raspoutine, le Trail Ubaye Salomon représente  la toute première course l’ayant virtuellement transporté jusqu’aux cimes des Alpes, grâce à  des récits de kikoureurs lus derrière son écran voici deux ans. Un peu tombé par hasard sur cette course, je parvenais à me projeter sur des pentes à grimper, puis à descendre. Après tout, c’est un des attraits premiers du site : donner envie d’aller voir... chose faite.

Raspoutine est donc allé découvrir l’endroit pour de bon. L’an passé, s’essayant à la discipline, il  se lançait sur le semi -trail de Barcelonnettes, les « Alaris », une semaine après celui de Saint Christophe en Oisans. A l’époque, des débuts difficiles, sur les chemins du 04, pourtant sans dommage, car étaient déjà bien présents les plaisir de l’effort, de l’évasion, la joie de finir en (presque) bon état, la convivialité...

Fort de cet excellent souvenir, cette année sera initialement placée sous le signe de l’ambition car je n’hésiterai pas à m’engager sur le parcours des « Soléanes » long de 44 km et grimpant de 2400 m. Trop de merveilleux souvenirs restés présents dans l’endroit ; il convenait de rafraîchir tout çà.

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Pourtant, cela risquait de devenir la course de trop, celle qui allait me brûler les ailes. Effectivement, voici deux semaines, je terminais la 6000d de la Plagne. Une fin difficile, même si la récup’ était bonne et tout de même près de 65 km parcourus en oblique... En conséquence, bien qu’ayant retrouvé mes sensations, j’étais allé me tester en souplesse sur les Alaris trois jours avant la course, je me disais que j’allais quand même bien « encaisser » dans les descentes particulièrement pentues de ce trail. Je conservais d’ailleurs  ce souvenir précis d’une chute sur les derniers mètres de la course de l’an passé.

Alors... Décision prise. Je préférais me cantonner sur le registre de la prudence et j’allais m’engager  sur le petit trail, et encore de manière assez souple, histoire de ne pas se démolir les jambes.

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8h30, le départ des deux courses est donné en plein centre ville et près de 500 trailers s’élancent groupés, le peloton va s’étirer très vite. Toujours beaucoup d’animation dans Barcelonnettes. L’accueil fait chaud au cœur, à défaut d’être franchement réchauffé par le soleil qui se cache déjà quelque peu. D’ailleurs, la journée verra le ciel se désagréger comme la veille, et se terminer par de la pluie orageuse. En somme des conditions assez idéales. On n’allait pas avoir trop chaud.

Le cortège franchira le pont sur l’Ubaye pour suivre son cours sur la digue un petit moment. Ah ! Le parcours aura été modifié en bordure d’Ubaye. Au cours de l’année, un golf a littéralement poussé au milieu des rochers et buissons. Je n’y avais pas vraiment fait attention voici trois jours... et je l’avais traversé, à mes risques et périls, donc. A présent, on évite le « green »  en bifurquant plus tôt. Du coup, nous rejoignons une route, tout ça est un peu moins sympa que les bords de l’Ubaye que nous longions jusqu’au  confluent avec le Bachelard. C’était alors le signe du changement de direction plein sud et l’on montait alors très doucement  vers Uvernet.

 

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Du coup, on arrivera plus  rapidement au point de séparation des deux courses, les Alaris,  faisant grimper les trailers de 1000m sur le semi, et les Soléanes, rajoutant une boucle de près de 24 km et 1400m de dénivelée au premier parcours.

 

A mesure que je me rapprochais de l’endroit, apparaissait une évidence. Pourquoi refaire une troisième fois un parcours sur lequel je prendrais un plaisir mitigé car sachant que je n’allais pas trop me lâcher ? Je pris donc la décision de me diriger sur le Soléanes, histoire de découvrir de nouveaux horizons. Bref, toujours se faire plaisir. Il suffisait que je m’arrête ensuite à Uvernet.

Bien m’en aura pris, le spectacle allait être à la hauteur, au sens propre comme au figuré !

 

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Très vite nous entrons dans la pente. Nous dépassons le hameau des Maures ; Il s’agit dans un premier temps d’une alternance de chemins plus ou moins larges, sur lesquels il est possible de se relancer ponctuellement. Nous grimpons cependant de manière irrésistible, parallèlement au cours de l’Ubaye. Nous atteignons au bout de 8 km et 500m de montée le premier ravitaillement du rocher Jaumas.

 

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La forêt est bien présente et, du coup limite quelques peu notre champ de vision.

Qu’importe, nous traversons des bois de toute beauté, encore humides des pluies de la veille.

Du coup, c’est un peu glissant.

 

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Quelques kilomètres de chemins forestiers supplémentaires

nous permettront de sortir de la zone boisée pour passer dans des alpages

alternant champs au sol bien gras et montées dans les rochers.

 

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Il en sera ainsi jusqu’au col des tuiles,

endroit où nous avons le sentiment de basculer vers d’autres horizons,

d’autres paysages s’offrant à nos yeux.

 

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Je découvre l’endroit en mesurant à nouveau mon choix lors  de la bifurcation.

J’ai vraiment eu raison ! On se sent proche de quelque chose de grandiose !

 

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Une légère descente après le col des Tuiles

nous permettra de nous relancer et de nous refaire une santé

avant la difficulté de la crête.

 

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Nous approchons alors du sommet de la crête de Péguiou

que nous avons en champ de mire ; ça aide !

 

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Raspoutine... ailleurs ...


Et c’est vrai que de courir le long de  cette crête...

Ça décuple votre énergie ! Ça vous transporte !

C’est le mythe d’Icare ! Fabuleux paysage qui donne des ailes !

 

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« Vous êtes des dieux ! » dira-t-on à Raspoutine.

Pas tant que çà !  Peut-être pas, quand même !

Mais c’est pourtant vrai qu’on se sent privilégié d’être à cet endroit.


 

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 la crête de Péguiéou...

 

Cette crête à la vue imprenable n’est pas sans me rappeler les paysages

que l’on peut retrouver au trail de Guillestre.

A ceci près que c’est plus court à Péguiéou que sur le Cugulet près du pic d’Escreins au dessus de Guillestre.

La difficulté est autre également. Raspoutine ne dira pas qu’il a vraiment souffert pour grimper là-haut. L’ascension s’est faite en 2h50, je crois. La vraie difficulté est plutôt la descente. 

Enfin, c’est ainsi que je le ressentais ce jour-là.

 

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on venait de là...

 

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 côté barcelonnettes depuis la crête...

 

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la crête depuis le ravito...

 

Et, c’est vrai, passé le ravitaillement de la crête de Péguiou au 20e kilomètre de la course,

on plonge littéralement vers les profondeurs. Un mélange de terrains :

 

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 le ravitaillement de la crête...

 

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Déjà, une première portion faite de cailloux instables et de terre

et à l’inclinaison voisine des 45° en moyenne (peut-être plus).

 

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Cette portion nous propulsera dans  un ascenseur  

pour une descente de près de 150 m.

 

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La seconde portion atténuera à peine l’inclinaison mais laissera apparaître les premières touffes d’herbe,

ce qui nous laissera un faux sentiment de sécurité quant à la solidité du terrain que l’on foule.

Des fois ça tient... des fois moins que prévu !

 

Il convient d’être prudent et souple... D’ailleurs, au regard de la difficulté, je comprends que je dois lever le pied dès maintenant et non pas attendre de me retrouver au ravitaillement d’Uvernet. Il y a vraiment des raisons de se faire mal dans la descente si on n’est pas en bonne forme pour arpenter cette vraie difficulté. J’évoquerai les raisons de mon choix à mes compagnons de montée un peu étonnés de me voir lever le pied à ce point. Je dois dire que de l’avoir verbalisé m’aura aussi un peu aidé à me persuader moi-même de ne pas faire de bêtises. Je reviendrai sur cette crête et je la dévalerai sans retenue.

Rendez-vous pris. Mais pas aujourd’hui.

 

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La troisième portion atténuera encore plus la pente (25°). Nous descendons par une piste verte

(enfin, annoncée comme telle) Sssssss ! Elles sont bien raides les pistes de Pra Loup !


Raspoutine aurait plutôt dit du bleu...

 

Je passerai cette descente à me faire dépasser par près d’une trentaine de trailers.

Certains m’encourageront, merci à eux au passage, mais j’avais déjà achevé  ma course au sommet

et c’était plutôt à moi de les encourager car leur route était loin d’être achevée.

Eux, ils en étaient à la moitié, environ.

 

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 Cette piste « verte » s’achève pour en reprendre une nouvelle et nous nous rapprochons sûrement de Pra Loup où des supporters font porter  leur voix loin sur le flanc de la montagne. Des encouragements, c’est toujours agréable à se laisser dire...

Encore 5 km de descente où notre chemin croisera à plusieurs reprises les lacets de la route montant à la station et nous arrivons à Uvernet, ce petit village fleuri dans le vallon qui vous accueille après une  descente devenue plutôt gentille à la fin.

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Je remettrai mon dossard à l’équipe de sécurité  un peu incrédule car je n’avais pas trop une tête marquée. Ceci dit. Je me suis un peu posé à l’arrière du stand de ravitaillement et, là, j’ai bien senti que j’étais finalement plutôt fatigué pour seulement 29 km de course, et encore les 9 derniers depuis la crête en mode très cool... un coca ... merci aux personnes bénévoles qui organisent cette superbe course...

 

Je retournais jusqu’au stade de l’arrivée à Barcelonnettes en voiture

avec une des personnes organisant le trail (merci !).

Bien m’en avait pris car, du coup, j’allais assister à l’arrivée des champions

(ceux qu’on voit courir depuis l’hélicoptère sur la vidéo)

La grande classe ! Un vrai privilège que de courir à leurs côtés, ou plus exactement derrière eux,

de les revoir sur toutes les courses, et toujours au top ! Pour eux, la récupération n’est pas la même.


De grands, grands champions.

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A présent, je reprends le récit du trail depuis Uvernet,

c’est juste que les photos datent de 2008...

Et passé le petit village fleuri, les choses sérieuses reprennent ...

 

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La seconde ascension, si elle s’avère moins longue (seulement 900m),

n’en  sera pas moins relevée que la première. Au menu des chemins plus ou moins larges,

des montées en lacets à travers une forêt relativement dense.

 

 

Il y aura bien des palliers sur lesquels on se fera le plaisir de se relancer.

Des sentiers à flanc de montagne, assez techniques, voire dangereux si on laisse traîner ses pieds.

 

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Par la suite, les bois auront tendance à se clairsemer, laissant apparaître une lumière

qui ravirait les amateurs de peinture ou les photographes. C’est assez frappant.

L’an passé, il y avait une drôle d’atmosphère, un peu vaporeuse,

due à des pluies récentes et soleil réchauffant et déjà bien proche du sol.

 

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L’approche de l’endroit où l’on bascule verra les sentiers s’adoucir, les pentes se calmer un peu

et il ne faut pas hésiter à se lancer et se faire plaisir sans retenue avec de pareilles invitations

(l’an passé, j’étais vraiment trop prudent, échaudé par ma première course. Sur le Trail Ubaye,

les montées ne sont pas si terribles. La difficulté serait plutôt sur les descentes.

Encore une fois,ça n’engage que moi.)

 

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 On partait de là...

 

Là-haut, le spectacle sera à la hauteur de l’effort entrepris, et la récompense de la vue ravira les trailers.

La vue reste cependant orientée différemment. Nous ne nous trouvons pas sur une crête,

cependant nous surplombons la vallée de l’Ubaye au dessus de Barcelonnettes.

 

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La descente nous fera emprunter des chemins analogues à ceux de la montée, dans un premier temps.

Pas mal de sentiers forestiers où circulent des véhicules, nous arrivons au dernier ravitaillement,

celui du col des Alaris et il reste alors 6 km de descente assez... « sauvage »

 

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ça va redescendre... 

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On empruntera en particulier un sentier sur une mini crête,

un endroit où il vaut mieux éviter de se prendre les pied, sous peine d’une chute sans retour.

 

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aussi beau que dangereux...

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La suite de la descente sera assez technique. Beaucoup de pierres apparentes, de petits sauts qui font bien mal en bout de course. On parviendra  au dessus du stade de l’arrivée mais, jusqu’au bout, il conviendra de regarder où on met les pied. L’an passé, j’apprenais les rudiments de la discipline et je m’étais clairement relâché sur la fin. J’en porte encore les traces sur la cuisse gauche bien lacérée par des rochers coupants...

 


L’arrivée dans le stade sera une vraie délivrance face à ces morceaux de descente et on appréciera de pouvoir dérouler la foulée ne serait-ce que sur quelques dizaines de mètres pour entrer sur le stade.

 et puis...  content d'être arrivé...


En définitive, rassembler les deux parties de ce trail aura été  une démarche mêlant à la fois le passé,

le présent mais aussi et surtout l’avenir. Car, à n’en pas douter, j’y serai à nouveau et pas qu’à moitié,

cette fois. Retourner sur la crête de Péguiéou... Un beau projet pour une très belle course.

Il suffit de savoir attendre son heure...

Raspoutine dédie ce récit aux anges de la crête...

3 commentaires

Commentaire de gdraid posté le 26-09-2009 à 21:56:00

Merci raspoutine 78, j'ai bien aimé ce récit et ces images, de cette région de Barcelonnette que j'aime beaucoup, et que j'ai parcouru plusieurs fois l'été en solitaire, jusqu'aux Séolanes via le pied de la Maure, et Praloup, avant 2005 ... J'y retournerai en solitaire, sans doute en été 2010.
JC

Commentaire de akunamatata posté le 12-08-2011 à 21:47:13

je l'ai fait cette année, j'ai rien reconnu quand il fait beau, merci pour les photos

Commentaire de raspoutine 05 posté le 12-08-2011 à 22:00:55

Ça change avec le beau temps, non ? LOL ! Et puis cette année vous passiez votre temps à regarder où vous mettiez les pieds ! En même temps, auriez-vous vu grand chose ?
Vous avez eu du mérite !
Plus objectivement, le parcours a été modifié en 2010, avant, on ne passait pas par le Chapeau de Gendarme. La fin n'a pas bougé, me semble-t-il.
On espère une meilleure meteo l'an prochain...

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