L'auteur : blob
La course : Aravistrail - La Totale - 110 km
Date : 25/6/2011
Lieu : Thones (Haute-Savoie)
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Distance : 110km
Objectif : Pas d'objectif
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Avant la course
3 semaines avant la course : trail des 2 Soms en Chartreuse. Après 50 minutes de course, je me tords la cheville gauche dans une descente. Forte douleur, ça gonfle tout de suite… J’arrête la course, passe me faire glacer/strapper au poste de secours, et me retrouve l’après-midi avec un bel « œuf » à la cheville. Embêtant cette histoire ….
2 semaines avant la course : Je décide de participer au Maratrail de Lans en Vercors, à la place de serre-file, comme je m’y étais engagé auprès de Béné. J’ai meublé la semaine précédente par du vélotaff cheville strappée. Finalement, la course se passe bien, même si je ne sollicite guère la cheville en descente (de toute façon, elle ne tiendrait pas). Ça me fera ma dernière sortie longue avant l’Aravistrail, et je continuerais les jours suivants à aller bosser à vélo
La course :
On débarque à Thônes le Vendredi soir. On est une dizaine de collègues de boulot, et on s’est logés à l’Etaphôtel, idéalement situé à une centaine de mètres de la ligne de départ. Un gavage de pâtes pour tout le monde, et c’est dodo.
Etape 1, samedi matin
La cheville est solidement strappée, la météo s’annonce bonne, on peut y aller. Objectif 1 : faire l’intégrale de la course et ne pas se taper une porte horaire. Objectif 2 : arriver avant MartineV, qui fait serre-file
Je connais partiellement cette étape, pour l’avoir courue l’année dernière dans sa version « amputée de la Tournette », et je sais que c’est un gros morceau qu’il faut envisager prudemment.
On déroule les premiers kms en faux plat descendant, puis c’est l’attaque franche en forêt, pour aller chercher Talamarche. Il y a un peu plus de 1200 D+ à s’envoyer, je passe donc en mode marche/bâtons. Un des collègues, Stéphane, se joint à moi et on attaque. Je veille à relancer les réflexes, boire toutes les 15 minutes, et gel + sporténine toutes les heures.
Un peu avant le sommet, Tercan me passe en me saluant. Il me dit qu’il ne sait pas encore si son genou tiendra en descente. Vu ce qu’on va devoir s’envoyer ensuite, il devrait être fixé très vite …
Sommet de Talamarche : 1h50
Petit passage descendant, puis petite remontée dans les rochers au milieu d’un troupeau de chèvres, coucou au passage à Jojo l’Educ qui semble à l’aise, et c’est la grande descente de 900 m vers le ravito. Je me sens moyennement en confiance avec cette cheville fragile, et je freine beaucoup. Il commence à faire bien chaud.
Ravito de Montremond : 2h47 – pile-poil le même temps que l’année dernière
J’arrive au ravito en petite forme. Un coup de moins bien comme j’en ai parfois en course. Je croise Tercan qui me confirme que son genou n’a hélas pas tenu et qu’il arrête là… Je fais le plein du camel, attrape à manger. Zybo nous a rejoints, on craignait pour lui car il s’est également abimé une cheville, mais la douleur lui est passée et il se sent bien. Je démarre du ravito un peu en avance par rapport à Zybo et Steph, car je sais qu’il va me falloir un peu de temps pour me refaire la cerise, et il y a une barrière horaire qui nous attend
La montée au col des Frêtes est fidèle au souvenir que j’en avais, la neige en moins (l’année dernière, de nombreux passage se faisaient sur des névés qui « bouchaient » les torrents). J’attaque donc cette montée en cherchant à prendre un rythme régulier. Une caravane se forme derrière moi. Je propose aux gars de me doubler, mais visiblement mon allure leur convient et ils souhaitent suivre. Me voilà sherpa
Je me fais quand même un peu peur par moment en regardant la montre, car la première barrière horaire se rapproche. Mais nous franchissons le col après 4h24 de course, soit 6 minutes d’avance sur la barrière.
Col de Frête : 4h24
C’est pas passé loin. Une petite pause, une photo avec le Mont-Blanc en arrière plan, et il faut s’attaquer à la fameuse Tournette. Ça grimpe vraiment sec, et le soleil donne bien. Stéphane et Zybo prennent un peu d’avance dans la montée, mais je les garde en visuel. Je les retrouverai là-haut. Petit coucou aux bouquetins tant qu’on y est, et on arrive au sommet
Tournette : 5h33
On a déjà plus de 2700 D+ dans les pattes, et on va attaquer la descente. Par contre, le terrain est plutôt technique, et ça ne me convient pas. Je tiens à protéger la cheville donc je suis toujours en freinage, peu d’endroits où dérouler correctement. Steph et Zybo prennent le large, et je gère comme je peux. C’est donc une longue longue portion qui m’attend avant de passer enfin la ligne d’arrivée.
Thônes : 8h43
Ça y est ! Première partie faite. Je retourne vite à l’hôtel pour profiter des quelques heures que j’ai devant moi pour récupérer : pâtes, St Yorre, électrostimulation et sieste
Etape 2, samedi soir
Ça fait drôle de se ré-équiper aussi vite. Curieusement, les jambes sont bien. Je me place en queue de peloton, toujours avec Steph et Zybo, et FR un autre collègue. Dans la troupe, on a un premier forfait, David qui a mal digéré l’épreuve du samedi matin et qui a fini en hypoglycémie.
Ça démarre tout doux, on déroule correctement sur la partie plate le long du torrent, puis c’est le passage d’un pont et le première montée sur bitume sur les pentes du Mont de Thônes. A ce moment-là, je me rends compte que je n’ai pas d’énergie, que je n’arrive pas à avancer, pas de souffrance ou de gêne, mais simplement pas d’énergie. Tant pis, je me retrouve rapidement le dernier de la course … Premier passage dans le village, au ravito, au bout d’1 heure. J’en profite pour hériter de 2 serre-files qui vont me tenir compagnie quelques temps. On traverse le village pour s’attaquer à une belle pente bien raide, parcours en balcon, descente, on traverse un village où les serre-files m’annoncent qu’un autre concurrent devant nous est en difficulté. Quand on le rejoint, je me rends compte que c’est FR qui abandonne la course à ce moment-là
Je continue à mon rythme, on passe au joli vieux pont, et on se ré-attaque pour la second fois aux pentes du Mont. Ça monte et ça descend, et on rejoint le village au bout de 2h30 de course. Une barrière horaire est normalement positionnée à 3h avant la montée au Calvaire, mais les serre-files reçoivent un appel de l’organisation qui leur annonce que la barrière vient d’être mise en place. Ils devaient en avoir marre de m’attendre… Tant pis, ça me fera un peu de sommeil en plus, et je finis donc sur un parcours raccourci en 2h44.
Vite, l’hôtel, une douche, et dodo
Etape 3, dimanche matin
Réveil à 4h, ça laisse une heure pour se préparer. Je m’avale un p’tit déj, corvée de strapping de la cheville, je suis à la bourre … Je m’équipe à la hâte et file rejoindre les autres sur la ligne de départ. La météo s’annonce superbe, par contre j’ai l’impression d’avoir des jambes en bois
Top départ ! On part comme le samedi matin, faux plat descendant, puis on passe rapidement de l’autre côté du Fier pour entamer la grimpette vers le plateau des Glières. Le trio Steph/Zybo/Blob se reforme et on s’attaque aux premières pentes en forêt.
On longe un torrent, on le traverse et on s’achemine vers le col de la Buffaz. La montée est sympa, la forêt laisse la place aux alpages, et le col de la Buffaz se passe sous le soleil, à côté d’un troupeau de moutons gardé par un patou et soigneusement mis à l’écart de notre parcours par le berger.
Col de la Buffaz : 2h05
Je me pose quelques minutes histoire de strapper une ampoule qui commence à se former sous le talon, et Steph et Zybo prennent un peu d’avance. Passé le col, on se retrouve sur un chemin en balcon qui domine une magnifique petite vallée sauvage, je rattrape les 2 zouaves, et on entame la montée vers le Pas du Loup. La montée est douce et régulière, et on atteint enfin le plateau des glières
Pas du Loup : 3h28
On bascule dans la descente, vers le premier ravito et la première porte horaire. On a ½ heure pour faire 5 kms, mais on se rend vite compte que ça va être impossible. La descente de ce côté est piégeuse, toute en racines et très pentue. Il faut être prudent et on y perd du temps. Passé les premières difficultés, on rejoint une piste qui descend plus doucement, mais qui est très humide. On passe dans des sortes de tourbière, on descend jusqu’au lit d’un torrent, puis après une remontée courte mais sèche, on arrive au ravito, largement après la porte horaire
Chez la Jode : 4h29
Plus d’ ½ heure de dépassement de la barrière, et nous ne sommes pas les seuls. Du coup, on en profite pour s’alimenter correctement, refaire le plein du camel car la chaleur est éprouvante, avant de repartir. Plusieurs coureurs abandonnent à ce point. Pour notre part, nous coupons en direct par le plateau des Glières en direction du foyer de fond, zappant ainsi une vingtaine de kms et la partie de Sous Dine.
Foyer de ski de fond : 5h03
Amusant, car on arrive au foyer en même temps que les premiers de la course intégrale. Maï74 est d’ailleurs surprise de nous voir arriver si vite. Je croise également Fastoch qui vient de passer le relais à Badgone, ainsi que Yayoun qui fait supportrice. Et hélas pour lui Jojo l’Educ, victime d’une entorse de cheville (décidemment …), qui attend qu’on le rapatrie.
Vu qu’on a déjà fait le plein il y a ½ heure, on ne perd pas trop de temps et on s’engage dans la suite de la course. Arrivés au Chalet d’en Loup, on décide avec Stéph de continuer sur le parcours de repli (vers Notre Dame des neiges) et Yann s’engage de son côté dans la montée vers le col de l’Ovine.
La descente est longue et on sent bien nos cuisses. Ni Steph ni moi n’avons la niak de courir, tout juste de trottiner sur certaines portions, et si possible à l’ombre car ça tape vraiment. On profite de 2 à 3 torrents pour s’imbiber la casquette d’eau fraîche, mais elle sèche à allure record.
Enfin (pense-t-on), on retrouve le fond de la vallée et le Fier. Nous avons 7h50 dans les pattes, et ce n’est pas fini. On traverse la route sous un pont au niveau de la nécropole des Glières, et on remonte le chemin en direction de Thônes en passant derrière la zone industrielle. Steph traîne un peu la patte, mais on se motive l’un l’autre et ça passe quand même. On longe un camping, on débouche sur une route, et je me souviens lors du briefing qu’ils ont rajouté un dernier coup de cul, je m’attends donc à remonter une dernière fois
Effectivement, ça grimpe, et visiblement le chemin a été tracé exclusivement pour nous. Etroit, en devers, mais qu’importe, j’ai l’appel de l’écurie qui me redonne des forces. J’entraîne Steph derrière moi dans la montée, jusqu’au moment où nous sommes rejoints par MartineV, première féminine, qui taille le bout de gras un peu avec nous avant de prendre son envol pour les dernières longueurs. Descente, retour sur un chemin correct, et on s’envoie en courant les derniers mètres pour franchir la ligne après 8h50 et 2 400 D+.
Après cela, c’est douche/récup/bière, et congratulations des collègues qui vont franchir la ligne.
Bilan : content d’être finisher, même si j’ai pris certains raccourcis. Je pense avoir fait dans les 90 kms au lieu des 110 prévus, et j’ai 5 400 D+ au compteur. Je pense que cette cheville fragile ne m’a pas aidée, car j’étais toujours sur le frein dans les descentes, ce qui m’a cramé les cuisses. Expérience intéressante, à refaire
Pour la course, j’ai adoré les parcours, les points de vue, l’esprit des bénévoles vraiment dévoués et toujours souriants
Enfin, un bon week-end qui m’a permis de croiser encore plein de kikous (non cités tous dans le récit, désolé Badgone, Albanais, Oufti, Pascalou et les autres)
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8 commentaires
Commentaire de Fimbur posté le 08-07-2011 à 08:18:10
Et bien un gros morceau d'avalé ! et bien géré avec ta cheville,
Finis bien de te soigner,
A bientôt
Commentaire de LtBlueb posté le 08-07-2011 à 11:01:35
gros morceau pour un gars fraichement handicapé par une entorse !! bravo !
sinon le concept est sympa et très tentant !! et visiblement , le beau temsp était au RV
Commentaire de ch'ti Gone posté le 08-07-2011 à 14:15:55
Bravo pour ta tenacité.
Après un tel WE, tu as mérité de faire des entorses(!) aux bonnes régles diététiques. Ne néglige pas la réhydratation.
Commentaire de martinev posté le 08-07-2011 à 17:47:58
Bravo Bertrand car vu la technicite du parcours il fallait le faire avec une cheville fragile. Tu es alle au bout de cette course difficile mais tellement belle. A bientot
Commentaire de tounik posté le 08-07-2011 à 18:38:27
De la bière, beaucoup de bière, c'est le meilleur anti-inflammatoire ...
Et du kiné aussi pour ne pas trainer ça trop longtemps.
Bravo pour cette course.
Commentaire de maï74 posté le 08-07-2011 à 20:45:20
Jamais 2 sans 3, l'intégrale sans raccourcis et sans bobos est pour toi l'année prochaine ! Bravo pour avoir relevé ce gros défi avec une entorse toute fraîche.
Commentaire de tidgi posté le 08-07-2011 à 22:31:01
Une intégrale à cloche-pied ! Bravo pour être allé au bout de ce format plutôt original.
Soigne toi bien, tu connais les bons remèdes ;-)
Commentaire de Land Kikour posté le 10-07-2011 à 19:48:52
Respect Bertrand mais je ne suis pas surpris te connaissant un peu ;)
Merci pour le cr et bonne continuation.
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