L'auteur : blob
La course : Aravistrail - La Totale - 110 km
Date : 19/6/2010
Lieu : Thones (Haute-Savoie)
Affichage : 3035 vues
Distance : 110km
Objectif : Pas d'objectif
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L’aravistrail, seconde étape d’importance pour ma préparation CCC, et placée 2 semaines après le maratrail de Lans en Vercors et 2 semaines avant le TGV.
Je me suis inscrit à l’épreuve du samedi matin (35 kms, 3400 D+) pour son aspect montagnard. J’ai envie de voir ce que ça donne sur ce type de terrain. Avec Cathy, on s’est également inscrits à l’épreuve du samedi soir (16,5 kms, 900 D+) pour le fun.
On part de la maison vendredi soir, assez tard (spectacle de danse de nos filles, pas possible de louper cela), et on arrive chez nos hôtes du week-end, Maï74 et Nico, vers 1h du mat’. Petite nuit en perspective donc.
Etape 1
Réveil à 5h, petit dèj et préparation des affaires, et nous voilà parti pour Thônes, Maï74, Nico et moi. Arrivée sur place, petit coup de stress quand je ne retrouve plus mon dossard, mais l’organisation m’en refait un dans la foulée, et me voici sur la ligne.
Le parcours a été changé en raison de la météo. Trop dangereux de faire passer la course au sommet de la Tournette. C’est donc un parcours aménagé qui nous attend, pas moins long, un peu moins de dénivelé (3000 D+) et constitué de 3 « bosses » au lieu de 2. Le temps est gris et frais, mais pour l’instant, pas de pluie à l’horizon. Je pars en collant long, T-shirt et maillot manches longues par-dessus. Le sac contient le matos obligatoire (coupe-vent et tout le toutim), et j’ai mes bâtons à la main.
7h, on démarre. Je fais les premiers kms en compagnie de Tanguy, un collègue de travail qui s’est inscrit aux 3 épreuves en vue de l’UTMB. Les 18 premières minutes se font sur le plat, mais rapidement, on arrive au pied de la première montée, qui doit nous amener à la Pointe de Talamarche : 1250 D+ d’un coup. J’enlève rapidement le maillot manches longues, car ça chauffe déjà. Tanguy en profite pour se faire la malle. Je tire sur les bâtons, et c’est parti pour la grimpette.
On démarre en forêt, pour arriver ensuite dans les alpages. Le paysage a beau être bouché, on devine des coins magnifiques. La grimpette se fait à allure régulière. Je double pas mal de monde au début, mais dès que la pente se fait plus forte, c’est moi qui laisse des places. Enfin, la pointe est atteinte au bout de 1h52. On bascule dans la descente, où des bénévoles nous encouragent à être prudent car ça glisse. Le terrain est humide et très pentu.
20 mètres plus bas, ça ne loupe pas, je me prends ma première gamelle (il y en aura d’autres). Par contre, manque de bol, je me rattrape sur les mains et CRACCC, un bâton en 2 morceaux !!! Mince, ça va compliquer un peu la suite tout ça …
Du coup, la descente se fait un peu crispé. J’ai un seul bâton que j’utilise sur certains passages pour m’équilibrer, et je freine avec les cuisses pour éviter les chutes. Par contre, je commence à sentir les mollets qui crampent. Je gère comme je peux, en buvant beaucoup et en avalant des gels anti-crampe. Arrivée au ravito au bout de 2h46 et 1100 D-. Je suis donné à ce moment là 215ème concurrent.
Au ravito, je tombe sur l’ami Badgone qui avec son efficacité légendaire me procure un autre bâton. Cool, il me retire là une sacré épine du pied.
Je peux réattaquer la montée suivante, en direction du col des Frètes, une belle bosse de 950 D+. On démarre là aussi en forêt pendant pas mal de temps, puis nous sortons de la végétation, sur des chemins en balcon qui nous font traverser notre premier névé : Descente le long d’une dalle détrempée en se retenant à une corde, demi tour, on attrape des piquets de métal plantés dans le névé, et on se hisse de l’autre côté. Sympa, et sécurisé par des bénévoles. On passera également par quelques passages vertigineux, où des cordes ou des chaines ont été fixées le long de la paroi pour nous permettre de nous assurer. Enfin, de nombreux lacets pour atteindre le col des Frêtes, et basculer de l’autre côté. Il faut maintenant atteindre au plus vite le refuge de Rosairy, 40 mètres plus bas, car la porte horaire (4h30) nous attend. Je la franchis dans les derniers, 10 personnes environ passeront derrière moi avant que les autres ne soient détournés vers le parcours de repli.
Donc, ça c’est fait, il n’y a plus qu’à descendre à nouveau jusqu’aux Grangettes, 780 D- plus bas … C’est donc reparti pour une descente bien boueuse et glissante, où je trouve peu d’occasion de dérouler la foulée. Enfin, arrivée aux Grangettes, on va pouvoir attaquer la troisième bosse annoncée, la montée vers les Ars, soit 430 D+. Cette montée se fait en forêt. Je croise des bénévoles à un moment qui m’annoncent plus que 10 minutes de montée, je multiplie mentalement par 2 ce qui me donnera au final le chiffre exact. Bascule dans la descente, et c’est à ce moment là la partie la plus usante pour moi. Je sais qu’on est proche de l’arrivée, mais les petites montées se succèdent, les quelques passages en descente sur bitume bifurquent tout à coup sur un chemin qui pousse une nouvelle grimpette, j’ai l’impression que ça n’en finit plus et j’alterne marche et lourdes foulées. Enfin, un chemin le long du Fier, on débouche sur un parking, quelques dernières foulées en courant, et je passe enfin l’arche d’arrivée au bout de 7h33 de course. Je suis 224 ème de l’épreuve. 10 personnes franchissent la ligne derrière moi en ayant fait la totale, et une quarantaine auront été déroutées sur le parcours de repli. Je rejoins le reste de la bande au repas d'après course
Bilan de cette première épreuve : très dure, le profil et les conditions de terrain (humide) ont tiré sur les jambes qui ont souffert lors des longues descentes.
Retour chez nos hôtes, une douche, une petite sieste d’1/2 heure, on prépare les sacs pour le soir, un tranche de pizza avalée à la hâte, et c’est reparti
Etape 2
Arrivée à Thônes sous une pluie battante. Avec Cathy, on se place en fin de peloton, au dernier moment, et le départ est donné.
On déroule les premières foulées le long du Fier, en sens inverse au parcours du matin. Devant nous, Badgone et Elcap se chamaillent comme des gamins. Le chemin, pourtant large, se transforme vite en « single track » à cause des flaques d’eau et de boue.
Après avoir longé le Fier, on passe sur un pont, et on attaque la première montée, au début sur bitume, qui va nous amener dans le bois du Mont.
Côté forme, c’est pas génial. Je me traine, je n’ai pas d’énergie, Cathy doit m’attendre à plusieurs reprises. On met donc 50 minutes pour basculer dans la descente, qui est pire que la montée. Les quadris sont encore tétanisés du matin, les jambes refusent de me porter, et je laisse Cathy filer dans la descente pour rapidement me retrouver avec le serre-file. La descente nous amène dans la première traversée de Thônes, entre temps, nous avons retrouvé Cathy qui a fait une petite erreur de parcours, et je mets le cligno au ravitaillement, vraiment pas en état de continuer.
7,5 kms, 330 D+, en 1h17…
Je file manger un morceau et me réchauffer, et je finis endormi dans la voiture, chauffage à fond, à attendre ma moitié, laquelle aura eu le courage d’aller jusqu’au bout de la course. Retour chez nos hôtes qui sont déjà couchés, douche rapide, et dodo profond.
Etape 3
Et oui, car étape 3 il y aura, mais pas sous la forme d’un coureur ce coup-ci
6h, mon réveil sonne. Je me débarbouille vite fait, m’habille le plus chaudement possible, vais prendre un p’tit dèj avec Nico, et nous partons à 6h30 direction le premier ravito du plateau des Glières. Arrivée là haut, il fait à peine 3°C, et un vent glacial. Malgré les 3 couches et la goretex, le bonnet et les gants, on ne reste pas longtemps dehors, préférant attendre les premiers coureurs dans la voiture
7h30, arrivée en solo de Thomas Lorblanchet, l’air en forme, voire détaché de l’effort.
8h05, arrivée de Maï74, première féminine. Elle a la pêche, de bonnes sensations, bref tout va bien. Nico et moi nous jettons dessus, on lui arrache son sac, on vide les déchets, on refait le plein de flotte, on lui change les pneumatiques, Bref c’est le stand ferrari d’un grand prix de formule 1. Par contre, pendant toutes ces activités, la seconde féminine en profite insidieusement pour prendre la tête. Ni une ni deux, miss Maïlys part en chasse.
On part donc rejoindre le second ravito, situé à proximité d’un chalet-resto. On profite du confort pour se prendre un café, et qui trouve-t-on au comptoir ? Badgone et Martine, bien sûr …
On voit bientôt débouler notre championne, toujours en tête, un peu plus marquée qu’au premier ravito, mais toujours d’attaque. Elle a repris la tête de la course, et de loin puisqu’après son départ, nous ne voyons toujours pas arriver la seconde féminine.
On file à la maison, récupérer les enfants de Maï74 et la Blob family, et direction Thônes pour l’arrivée de la course, où nous verrons notre championne d’un jour passer la ligne avec me semble-t-il un ou 2 moucherons dans les yeux, et une victoire amplement méritée.
On assistera à la remise des prix avant de prendre le large, crevés mais contents de ce beau week-end. Un beau trail, et une belle formule, qui mérite qu’on y retourne
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9 commentaires
Commentaire de millénium posté le 26-06-2010 à 09:52:00
toujours un plaisir de te (vous) croiser. Ces 3 étapes seront pour 2011. Mais attention , je serai sur mon terrain (!!!). Allez , je (te) lance un défi , OK ?
Commentaire de langevine posté le 26-06-2010 à 21:43:00
A te voir à ton arrivée de la première étape, on sentait bien que tu avais déjà beaucoup donné!
Mais c'est de bonne augure pour ton défi qui t'attend en août car le mental a tenu le choc!
Et on ne sera pas loin pour jouer à notre tour l'assistance, foi de lyonnais! ;-)
bises!
Commentaire de grumlie posté le 27-06-2010 à 14:58:00
J'ai pas réussi à te suivre dans la descente après la porte horaire à cause d'un léger coup de moins bien. Cette 1ère étape a clairement laissé des traces pour la suite.
Bonne continuation et à une prochaine fois.
Commentaire de trankilou posté le 27-06-2010 à 19:09:00
C'est vrai que c'était dur, une semaine après reste que le plaisir. A refaire sûrement l'année prochaine avec ce coup ci les 3
Commentaire de martinev posté le 27-06-2010 à 22:07:00
Quelle étape de montagne et que de glissades. Malgré tout,je pense que cela aura été une bonne préparation pour la vanoise. Maintenant place au repos pour faire un peu de jus pour dimanche. Fais toi plaisir et prends en pleins les yeux Gros bisous.
Commentaire de maï74 posté le 28-06-2010 à 10:48:00
Martine a raison : c'était un sacré morceau cette étape 1, à côté le TGV va te sembler ultra roulant !
Il faut parfois en passer par là pour franchir un cap, je suis sûre que tu vas être bien dimanche.
Attention aux moucherons à l'arrivée, c'est tenace ces bestioles...
Et encore merci pour le stand ferrari, je ne pouvais que bien courir après ça ! A charge de revanche, et tu sais ce qui t'attend si tu n'es pas sage...
Commentaire de Mamanpat posté le 28-06-2010 à 15:53:00
Un vrai parcours du combattant !
Bravo le Blob, le TGV sous le soleil ça va être une partie de plaisir !!!
Commentaire de TomTrailRunner posté le 28-06-2010 à 18:19:00
Un joli parcours de battant : pas de panique vis à vis du baton - une gestion au mieux de cette belle et longue glissade que fut l'étape 1.
Une 2 rabougrie mais une 3 d'anthologie.
@ très bientôt
Commentaire de Land Kikour posté le 30-06-2010 à 09:06:00
Bravo Bertrand et merci pour ce chouette récit qui en dit long sur cette epreuve à étape,
Il me reste encore du boulot pour me joindre un jour à vos cotés.
Bonne récup.
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