L'auteur : Francois dArras
La course : 100 km de Steenwerck (Open)
Date : 1/6/2011
Lieu : Steenwerck (Nord)
Affichage : 1630 vues
Distance : 100km
Objectif : Terminer
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32 autres récits :
100 = 61,72 + 38,28 + X
X = ?
Dans les semaines (mois) précédant ce récit, en pensant à ce qu'il pourrait être, j’envisageais de l’intituler ainsi :
« Les 100 km de Steenwerck : une expérience de l’absurde ».
Absurde :
Entendant nous bien, absurde pour moi est un compliment. J’aime l’absurde, le non-sens. Notamment dans l’art ou l’humour (gloire aux Monty Python). C'est reposant et stimulant. Et parfois l'absurde révèle un sens que personne ne pensait trouver là.
Absurde, c'est bien le premier qualificatif que j'ai associé à cette course. Nous étions en 2006, j'étais un néo-coureur. Au départ d'un 15 km local, j'explique à mon voisin que je part doucement car je ne suis là que pour préparer un futur 16 km et lui me répond naturellement : « moi c'est pareil, je suis en entraînement pour les 100 km de Steenwerck. » . Autant vous dire que je n'ai pas su quoi répondre et que j'ai accéléré un peu. De retour à la maison, je suis allé vérifier que je n'avais pas mal entendu et j'ai du admettre qu'il existait bien des courses de 100 km. Mais ce qui ma plongé dans un abîme de perplexité, c'est que si je pouvais admettre l'existence de ce type d'épreuve, elle me semblait forcément destinées aux athlètes de haut niveau capables de faire un UTMB ou un ironman, bien loin du profil du petit quinquagénaire ventripotent que je venais de croiser...
Absurde, c'est encore ce que je me suis dit deux ans plus tard lorsque mon mentor en CAP me raconte nonchalamment qu'il va tenter les 100 km de Steenwerck. Re . Et re re à la lecture de son récit, « Serai-je capable de devenir un Centbornard ? » se demande-t-il. Voilà la différence entre lui et moi, jamais je ne me poserais ce genre de question et je n'aurais donc pas à chercher de réponses. Enfin, c'est ce que je me dis à ce moment là.
Le temps passe. Mon ragondin préféré se transforme en lapin blanc en retard et m’entraîne de l'autre côté du miroir. Il y a donc une vie au-delà du marathon. Soit. Et pas besoin d'être un balèze de compet' pour s'y aventurer. Soit. 100 km devient du coup une distance envisageable (car passer les bornes, il y a plus de limites et donc tout devient envisageable) et j'en arrive même à esquisser le projet de m'y attaquer un jour. Les 100 km du Périgord noir, avec leurs paysages magnifiques, me semblent la cible idéale depuis que j'ai suivi en 2009, les déboires humides d'un porteur de tee-shirt orange. Car s'il y a bien quelque chose d'intéressant avec les longues distances, c'est que cela permet de faire des parcours beaucoup plus intéressants et variés que 10 km en deux boucles autour du clocher local.
Et c'est là que le bât blesse. Les 100 km de Steenwerck consistent en gros à faire 5 fois la même boucle de 20 km, qui plus est dans un paysage des plus banal et monotone. Car, nonobstant le respect que je porte aux autochtones et l'acharnement avec lequel je milite habituellement pour faire connaître les beautés des paysages du Nord-Pas-de-Calais, il se trouve que cette partie de la région me déprime fortement. La plaine de la Lys n'est pourtant objectivement pas vilaine, mais sa platitude, la monotonie de son canal, son étalement urbanistique désastreux et ses fossés à la con qui bordent toutes les routes et transforment le coin en un tortueux labyrinthe dans lequel je me paume à tous les coups, font que j’abhorre l'endroit. Je reste donc convaincu que s'il y a bien une course qui ne m'intéresse pas, c'est celle-là.
De l'eau coule encore un peu sous les ponts de la Lys (et des TGV passent sous les ponts de Steenwerck) et me voilà en train de proposer mon aide au Rag' toujours en quête du statut de finisher steenwerckois.
Car, j'explique pour les novices, 100 km c'est long. Et la meilleure façon d'aller au bout c'est de courir à une allure régulière et d'éviter les arrêts intempestifs qui sont autant d'occasion de perdre du temps et de ne pas repartir. Ainsi, avoir avec soi un accompagnateur en vélo est utile pour faire le mulet pour tout le ravitaillement et le matériel utile (lampes, vêtements complémentaires pour affronter le soleil à 19h puis le froid de la nuit et éventuellement la pluie, etc...), pour jouer la partition du métronome, pour faire la causette, éviter l'ennui et enfin pour motiver les troupes lorsque le besoin s'en fait sentir.
Accompagner le Rag' pour l’emmener au bout me semble donc une expérience intéressante pour partager un moment privilégié avec lui, lui rendre un peu de tout ce qu'il m'a apporté en m'emmenant dans son sillage et aller voir de plus près ce qu'est un 100 km en général, et Steenwerck en particulier. Histoire aussi de comprendre. Car si je ne trouve pas grand intérêt à cette course, ce n'est pas le cas de tout le monde.
En cette nuit de mai 2010, les orangistes sont venus de plus ou moins loin pour s'y frotter aux côtés du Rag : un P59 sur ses terres, un irlando-japano-suisse, un tigre de Seine-et-Marne, un gungan de l'Essone... Les spectateurs sont là aussi : la ch'ti family, le Pégase qui rode, le géant du nord qui a ouvert un camping sauvage avec tout le confort même Fanfan la tulipe et la fleur de Ledringhem ont prévu de passer une nuit blanche... Il doit quand même y avoir une raison.
Pour une fois, je n'ai pas raté le rendez-vous. Enfin si en fait. Parti à l'heure je m'égare dans les bouchons sur l'autoroute puis dans les rayons d'un supermarché en quête de provisions pour une nuit sur le vélo. J'arrive donc à la bourre. Tout juste pour le départ. Trop tard pour tâter du Shung mais pas assez pour m’empiffrer d'une frite avant de partir... et rater du même coup le passage du Rag' que rattrape péniblement et benoîtement au km 8. La suite tient en peu de mots. C'était pas le bon jour. Le corps du Rag' ne veut pas qu'il aille plus loin que 23,43 km. Heureusement qu'il a un ami pour le réconforter. Ou pas. Je ne trouve rien à dire. Page blanche. Juste manger une autre frite et se faire offrir une bière. Superbe prestation ! Puis attendre. Observer les autres passer. Attendre. Observer un autre passage. Rejoindre le campement du grincheux et les voir passer encore. Se sentir profondément inutile. Et rentrer se coucher, penaud mais finalement content de mettre un terme à cette soirée de fiasco. A nos actes manqués. Il était écrit que cette nuit ne serait pas LA nuit, en tout cas pas la notre.
Avant de redémarrer ma voiture à 3h du matin, avec enfin une perspective réjouissante (la chaleur de mon lit), je laisse passer un coureur. Il est seul, sans lumière, paisible, serein et à ce moment là, je l'envie. Quelques minutes avant lui est passé Vivien qui ne semble pas pouvoir être plus heureux que sur la route.
C'est à ce moment là qu'à germé en moi l'idée d'être à mon tour, un jour, à leur place.
Le lendemain matin, j'ai au moins la satisfaction d'apprendre les arrivées successives des quelques pauvres diables abandonnés quelques heures plus tôt dans cette nuit glaciale (les saints de glace, c'est pas une légende).
La lecture des récits de Shunga et d'Epytafe n'ont fait qu'attiser la braise née au cours de cette nuit. Non pas que leur expérience fasse spécialement envie. Je n'ai aucune envie de vivre la même nuit de galère et leur joie sur la ligne d'arrivée ne me fait pas spécialement envie, tant l'idée d'être « cent bornard » reste vide de sens pour moi, absurde je vous dis. Mais par contre j'ai envie d'être au départ, et surtout d'être au milieu de la nuit sur la route.
Si l'envie est là, le calendrier reste flou. Seule certitude : le 1er juin 2011, je serais à Steenwerck. En spectateur, en accompagnateur ou en coureur.
Quelques mois plus tard, la perspective d'avoir une nouvelle chance d'accompagner le Rag' s'est évanouie dans un mouvement inverse à ses douleurs.
Dès l'automne ma décision est prise. Elle est simple et limpide. Je serais au départ de la course. On verra bien à ce moment avec quelle ambition et quelles cartes en main. Ça ôte pas mal de pression finalement. La seule obligation sera de commencer et de faire de mon mieux. Pas d'états d'âmes, pas de « je ferais mieux de ne pas y aller car je n'ai pas le niveau... ». S'il y a bien une chose de facile à Steenwerck, c'est abandonner, dans l'indifférence générale et la plus grande discrétion. C'est d'ailleurs l'une des difficulté de la course, la facilité et donc la tentation de l'abandon. Mais pour le moment, cette possibilité me permet de me mettre dans le sens de la marche.
J'évite de trop en parler autour de moi. Puisque je n'ai aucune idée sur ma capacité à aller au bout, je ne vais pas jouer au cador ni passer pour un illuminé. Je garde ça pour moi le plus longtemps possible. Pour les mêmes raisons, je ne chercherais pas à me faire accompagner. Je laisse ça à ceux qui se donnent les moyens de terminer et je ne veux surtout pas embarquer quelqu'un dans ma galère que je pressens frêle. Pas d'obligation et pas de comptes à rendre. C'est ce que je me donne comme cadre.
Heureusement que j'ai un cadre pour tendre ma toile, parce que je vais pas avoir grand chose à mettre dessus. Des circonstances extérieures m'amènent à prendre mes distances avec la CAP. Le kilométrage hebdomadaire décroît jusqu'à l'arrêt total.
Trois mois sans sport.
La reprise début mars est fastidieuse. J'ai l'impression de retourner 5 ans en arrière et constate que le niveau est descendu très bas. Avec humilité, je prend mon mal en patience et me contente de trottiner en attendant que des sensations meilleures reviennent. A trois mois d'un 100 km, la raison eut été de jeter l'éponge et de me rabattre sur un objectif en meilleure adéquation avec mon niveau. Mais j'ai gardé le cap de la déraison.
Malgré le postulat de courir sans raison, j'ai tout de même quelques motivations (plus ou moins fortes) pouvant me laisser espérer une issue heureuse :
J'aime beaucoup courir la nuit, toute la nuit, et je n'en ai pas eu l'occasion cette année.
La série biographique sur Bashung en 10 x 52 mn m'attend dans mon mp3. Je la connais presque par coeur mais je n'ai jamais eu l'occasion de l'écouter en intégrale d'un trait.
L'endurance étant revenu plus vite que le rythme et la vitesse, c'est finalement pas si idiot de se fixer un l'objectif d'une grande distance à faible allure, plutôt que l'inverse. Mais si je veux battre mon record en la matière il faudra faire mieux que les 69 km de la Saintélyon, la barre est peut-être un peu haute.
J'ambitionne de faire des courses potentiellement plus éprouvantes qu'un 100 km tout plat. Finir ce 100 km serait un sacré pas en avant me permettant de les envisager. Et en cas d'échec, cela me donnera une idée du chemin qu'il reste à parcourir.
Malgré ma discrétion sur le sujet, il y a quand même quelques personnes informées qui m'attendent au tournant. Parmi elles, quelques orangistes dont j'ai eu l'occasion de faire plus ample connaissance, et qui feront à nouveau le voyage mais même pas pour courir les 100 km, juste pour être là plutôt qu'ailleurs, humer l'air de la nuit steenwerkoise et pousser un peu ceux qui seront sur la route. J'ai beau n'avoir rien demandé à personne et ne pas être au centre de leur motivation, leur présence est quand même une pression que je n'avais pas envisagée au départ. D'autant plus que dans un excès d'auto-persuasion, je me suis laissé aller à croire et faire croire qu'il existait une chance que j'aille au bout.
Et puis il y a la quête de réponses à des questions sur la course à pied, sur l'effort que cela nécessite et du mérite qu'un tel effort représente... ou pas. Quelques exemples :
Une qui me taraude depuis ce SMS reçu un dimanche matin de la Saintélyon 2008. Alors que je félicite à distance un kikoureur pour son excellent chrono, il me répond « j'ai pas de mérite, j'étais entraîné pour, lol ». Éternel débat de savoir qui a le plus de mérite entre le coureur confirmé qui finit dans le premier quart du peloton mais tout de même loin du premier et le poireau qui galère beaucoup plus longtemps et finira parmi les derniers. Je suis de la discipline d'un entraînement sérieux mais le courage du galérien m'impressionne tout autant. Et quand il s'agit de moi ? Ça donne quoi ?
Autre déclinaison : un finisher en 18h a-t-il le même statut qu'en 8, 10, 14 ou 16 h ? Je serais a priori tenté de répondre par la négative. De manière totalement subjective et arbitraire, je me donne 18h comme limite au-delà de laquelle la chose ne m'intéresse plus et 15h57 comme objectif satisfaisant, tout en me disant que si tel était le cas je ne me classerais pas dans la même catégorie que les coureurs arrivés 4h avant moi.
De même, il y a-t-il une dévaluation de la performance en cas de marche excessive ? Pour le coup, j'en reste au critère de la vitesse. Peu importe si c'est en marchant ou en courant. Je sais qu'à partir d'un certain stade je marche plus vite que je cours. Je garde en souvenir, comme une tâche sur la photo, le final de ma Saintélyon en marchant sur ces interminables quais, mais dans le fond ce qui me gênait surtout c'était d'avancer aussi lentement et de me faire doubler par des dizaines de coureurs.
Ça fait au final une liste non négligeable de raisons d'aller se jeter dans la nuit steenwerckoise et d'en sortir le plus loin possible.
Mais sur l'autre plateau de la balance des pronostics, à mon aversion de principe pour cette course dont j'ai exposé plus haut les motifs, vient s'ajouter un état des lieux du niveau d’entraînement. Et là c'est pas brillant : je n'ai couru que 250 km au cours des 3 mois précédant la course, plus 310 km en VTT ce qui fait un total d'environ 50 heures d’entraînement, basé uniquement sur de l'endurance, le tout après une période de 3 mois sans sport. Quand on sait que les plans les plus cool pour préparer un 100 km prévoient sur la même durée un minimum de 60 heures (de CAP) avec des séances diversifiées et en commençant avec un bon niveau physique... c'est un euphémisme de dire que sur le papier je pars avec un sérieux handicap.
Mais comme il ne s'agit pas d'une épreuve théorique, j'ai peut-être une chance.
En tout cas je suis impatient d'en découdre.
Je profite de tous mes moments perdus pour rêver ma course. C'est peut-être ce que je préfère dans ce type d'épreuve. Ça occupe l'esprit. Ça aide à s'endormir. Ça meuble les séances d’entraînement, le temps passé dans les files d'attente ou les embouteillages. Et comme cette fois ci je ne me met pas de pression, ce ne sont que des pensées positives sans angoisse ni obsession.
Et quand j'y pense, je me vois prendre le départ. Faire une boucle accompagné de je ne sais qui (beaucoup de coureurs ne participent qu'au premier tour du soir qui est une mini épreuve en soi).
Puis entrer dans la nuit pour un second tour, seul cette fois ci et déjà fatigué.
A 1h du matin, je repartirais pour le 3e tour avec un marathon pesant lourd dans les jambes, mais avec l'avantage d'être au coeur de la nuit.
Après...
Après... je vois nettement moins bien.
Après je suis censé finir ce 3e tour vers 4h. Je serais cassé après 62 km, aucun doute la-dessus. La barre des 69 km du record personnel sera à portée de main.
LE MOMENT sera là.
Celui où c'est si facile d'abandonner sans rougir et en toute discrétion. Les honnêtes gens dorment. Le podium est déjà douché, pas mal de coureurs repartent pour leur dernier tour. Les seuls témoins possibles sont des zombies hagards qui se demandent bien pourquoi ils sont encore debout.
Celui où les 38 km restants sembleront infranchissables.
Celui où il faudra être fort.
Celui pour lequel je vais prendre le départ. Si je ne devais retenir qu'une raison de faire cette course, ce serait pour voir ce qui se passera à ce moment là.
Si je repars j'aurais remporté ma victoire, quoi qu'il arrive après. Il devrait être 4h du matin, ce sera l'aube, ce sera juste à temps pour repartir avant la fin de la nuit.
Si je repars on peut imaginer que je me traîne jusqu'au bout du tour et que j'atteigne les 81 km. Il paraît qu'on abandonne pas au 4e parce qu'il n'en reste plus qu'un pour finir.
Mouais...
Si j'arrive à ce stade j'imagine que ce sera déjà au terme d'un tour pitoyable au cours duquel je n'aurais plus couru qu'épisodiquement. Je ne suis pas sur du tout d'avoir l'envie de prolonger cet exercice 4 ou 5 heures de plus. D'autant plus qu'il fera alors bien jour et début juin il peut même faire chaud. Mais bon, qui sait ? L'envie d'être finisher aura peut-être germé en chemin ? Peut-être trouverais-je un volontaire pour une promenade matinale pour m'accompagner et m'obliger à continuer ?
Le stade des pronostics objectifs est dépassé depuis longtemps et je n'ai aucune idée de ce qui pourra se passer.
Pour résumer voilà mon pronostic : 62 km ce serait bien, 81 km ce serait mieux et 100 km ce serait un hold-up !
Pour ça faudra être fort à la fin du 3e tour.
Seuls les forts continuent à ce stade.
Si je n'ai pas spécialement envie d'être un centbornard, j'ai par contre peut-être l'envie d'être un fort. To be or not to be...
Stop ! J'en fait trop ?
Peut-être mais c'est mon récit, c'est ma course et pour l'instant je ne fais que la fantasmer alors je fais ce que veux. Je n'ai aucunement l'intention de mourir sur la morne plaine de Steenwerck mais par contre je risque bien d'être tenté de dormir.
Encore que. La fatigue d'une nuit sans sommeil ne m’inquiète pas. Cela ne m'a aucunement gêné lors des trois courses nocturnes que j'ai à mon actif. Je me passe assez bien de sommeil. Enfin... ça dépend des périodes. Or justement les jours qui précèdent la course ne sont pas une bonne période. Mauvais sommeil depuis 15 jours, la fatigue s'accumule, les jours passent et un soir je rentre du boulot à 23h et je dors debout. Je réalise alors qu'il me reste 20h pour préparer mes affaires, caser 4 repas, finir un paquet de trucs au bureau et dormir un peu. A cet instant j'ai beaucoup de mal à croire que je vais passer la nuit prochaine à courir...
On y est.
Steenwerck.
Mercredi 1er juin 2011.
17h30.
J'ai finalement bien géré ces dernières 20h. Bien dormi, bien mangé, bien bossé, rien oublié. J'ai réussi à me garer où je voulais, bien placé pour m'arrêter entre chaque tour et repartir directement sur le circuit.
Mes réserves sont prêtes : j'ai décidé de m'alimenter le plus naturellement possible. Les poudres, gels et autres produits sensés m'assurer une osmolarité hydrique correcte et une glycémie optimale ne m'ont guère réussis sur les ultras. Au menu, donc : gavage de pâtes depuis 10 jours puis pendant la course : pâtes de fruits, d'amande, barres de céréales et fruits séchés pour le sucré ; cacahuètes, noix de cajou et croque-monsieur pour le salé. Et pour le moral une réserve des meilleurs pains au chocolat du monde. Pour la boisson ce sera de l'eau claire et du coca pris sur les ravitos.
Derniers préparatifs ponctués d'embrassades kikouresques :
Chtigrincheux en mode rando qui n'installera donc pas le camp de base surréaliste qu'il avait fait jaillir l'an dernier au milieu de nulle part (et du circuit, précision redondante).
Arnaud est là. Orangiste local, éternel candidat à l'écusson de finisher mais avec cette année autant de conviction qu'un skieur sénégalais au départ du super G aux jeux olympiques.
Le Rag' et sa famille arrivent. Il a finalement décidé récemment de prendre le départ en marchant. Son sourire fait plaisir à voir et remplace dans ma mémoire la grimace de l'an dernier.
La curiosité du jour est là aussi avec sa charmante famille, le « wish bear » dont le récit de l'an dernier m'a beaucoup inspiré. Le voir de plus près que l'an dernier est déjà une satisfaction. Comme je m'y attendais nous n'échangerons que peu de paroles, il y a des gens qui sont plus loquaces avec un clavier qu'avec un écran et nous en sommes visiblement tous les deux. La surprise du jour est qu'il a finalement pris un dossard. Dans un sens ça me rassure, il a incontestablement plus de chances de courir dans ces conditions plutôt qu'en m'accompagnant sur un improbable tour nocturne. C'est finalement bien une épopée solitaire qui m'attends, comme dans mes visions.
Sur la ligne de départ, je croiserais encore Fidji et la mascotte locale : l'incontournable et intarissable Vivien qui vient agrandir sa collection d'écussons.
Côté spectateurs, la fidèle tribu Ch'ti est présente au rendez-vous, tout comme Arkaluc.
C'est pas grand-chose mais ça fait plaisir de voir tout ce monde.
19h. Départ.
Il fait beau, il fait chaud. Je démarre seul avec l'idée de trouver mon rythme au feeling. Je me suis tout de même préparé un plan de marche histoire de m'éviter des calculs laborieux en cours de route puisque je sais que je ne pourrais m'empêcher de regarder le chrono et de supputer. J'ai donc compté grosso-modo 3 heures par tour en m'accordant de longues pauses entre chaque. Le premier tour faisant 24 km et les suivant 19, j'ai estimé une vitesse de 7mn/km sur le premier tour, puis progressivement moins car je sais pertinemment que ma vitesse sera décroissante. 5 x 3h cela me donne 15h dans l'idéal, avec une marge supplémentaire d'1h je serais en 16h à l'arrivée, soit à 11h du matin, encore temps pour les croissants du ptit dej' et juste bien pour enchaîner avec l'apéro. Cette idée me plairait bien.
Après quelques hectomètres, Arnaud me rejoint et se cale à ma hauteur. Insensiblement, j’accélère un peu, forçant ainsi légèrement la vitesse que mes jambes ont prudemment adoptées naturellement. J'hésite un instant car je sais que partir trop vite peut être fatal pour la suite, mais je n'ai aucune envie de refuser la compagnie d'Arnaud, au contraire j'aime autant ne pas être seul pour faire de ce premier round un tour de chauffe avant l'aventure solitaire. Les doutes sont totalement éclipsés au bout d'une heure lorsque je constate que nous sommes exactement dans le tempo que je m'étais donné comme point de repère optimiste.
Ce tour se passe bien. Nous marchons quelques minutes après chaque ravito, ce n'est pas un cyrano très précis mais ça fait du bien quand même. Je me sens un poil en sur-régime mais je sais aussi que je ne dois pas perdre trop de temps sur les premiers tours si je veux avoir une chance de repartir pour le 4e avant la fin de la nuit.
Le téléphone sonne régulièrement au rythme des encouragements, c'est nouveau pour moi et je dois avouer que c'est plutôt plaisant.
Le soleil se couche, le froid s'abat sur Steenwerck et je rentabilise en quelques minutes mes nouvelles manchettes que j'ai eu la bonne idée d'emporter.
21h40. km 23,43
Première étape achevée en 2h40. Jusqu'ici tout va bien.
Le temps de se changer, de se poser quelques minutes dans la voiture et il est temps de repartir si je veux me tenir aux 3h prévues pour ce premier acte. Je rejoins Arnaud pour voir s'il repart ou en reste là.
La présence de Grandware, arrivé dans la soirée prêt à nous accompagner pour un tour le convainc de poursuivre. C'est reparti. Contrairement à mes plans, ma solitaire ne commence pas maintenant et ça me plaît. Même si le sur-régime engendré par ce ménage à trois est de plus en plus évident avec un Arnaud, naturellement plus rapide que moi sur ces distances et qui sait qu'il est parti pour son dernier tour et un Ware « frais ». Qu'importe, tant que je n'ai pas à me forcer, j'apprécie la compagnie et les km défilent sans en avoir l'air.
Et là, en franchissant le pont de TGV n°1, c'est le drame. Mais je ne le sais pas encore. Je m'accorde une pause de réconfort gastronomique en dégustant une mekta. Une mekta ? Oui, une mekta. C'est une petite saucisse fumée qui se mange facilement crue à l'apéro, de la gastronomie polonaise courante dans le nord (depuis l'arrivée massive des mineurs polonais pour redémarrer les mines dévastées après la 1ère guerre mondiale). Quelle drôle d'idée de boulotter une saucisse crue en marchant sur un pont de TGV à 23h, me direz-vous. Et vous aurez raison. C'est un tuyaux rapporté des quelques km fait avec le grincheux lors de son Paris-Roubaix. Ça a les mêmes avantages que le saucisson (c'est salé et c'est bon) mais en plus c'est plus facile mâcher, ça se croque sans avoir à le couper ni à enlever la peau, et c'était très bien passé la fois où j'avais essayé.
Mais il est où le drame alors ? Il est une heure plus tard. Lorsque l'estomac n'apprécie pas vraiment la viande crue après 5 heures d'efforts à une heure où s'endort habituellement.
Chaque corps humain a ses fusibles qui se déclenchent comme des signaux d'alarme. Moi c'est le système digestif. Quand j'en demande un peu trop à mon corps et qu'il veut dire stop, il fait passer le message par les intestins. Le genre de message assez clair, qui se déclare de façon assez pressante et oblige à serrer les fesses. Je serre donc en attendant la prochaine cabine. Le temps d'y arriver, l'alerte semble passée. Peut-être n'étais-ce qu'un leurre, une hallucination. Hésitation, dilemme... avertir mes compagnons que j'opère un arrêt au stand ou attendre la fin du tour, le confort et le discrétion des toilettes de la salle ? J'opte pour la seconde option car je n'ai pas besoin de ça pour perdre du terrain sur Arnaud et Christophe qui gardent le rythme alors que je le perds petit à petit. Nous en sommes à peu près à 35 km de course et je commence à faire l'élastique. C'est le moment où Vivien nous rattrape et se maintient à mon allure pour quelques minutes surréalistes : il court sans lumière et avec des lunettes de soleil au beau milieu d'une nuit sans lune et il est d'une jovialité déconcertante alors que je suis dans le dur et que je serre les dents (et pas que). Je finis par le laisser filer, et les autres aussi.
Il est temps pour moi de me plonger dans la biographie de Bashung, écouteurs dans les oreilles. Play. Il me semble encore entendre Arnaud qui m'appelle du haut du pont n°2, mais je n'en suis pas sur et je préfère les laisser partir. C'est désormais MA course qui a commencé. MA nuit. Et je retrouve rapidement de la sérénité mais pas de la vitesse pour autant.
Effet du réchauffement climatique propre à la chaleur des rues de Steenwerck dans lesquelles je viens de rentrer ? Relâchement dû à la perspective prochaine d'arriver à la salle ? Il me reste 1 km à faire et subitement l'alerte retentit de plus belle. Sans équivoque cette fois ci. 1000 m c'est peu et mais beaucoup trop. A ne pas avoir voulu mettre en application How to shit in the wood ? me voilà contraint d'improviser How to shit in the street ? et c'est bien pire. Heureusement que l'urbanisation a épargné quelques parcelles de champs dans le village... Bref.
J'arrive dans la salle avec 15 mn de retard sur Arnaud et Christophe qui m'offrent une gorgée de la bière qui célèbre leur arrêt pour cette année.
00h53. km 42,58
5h53 pour 43 km. Il me reste 7 mn pour repartir dans mes temps repère. Tant pis, je repartirais avec 20 mn de retard. Car malgré mes mésaventures je n'hésite pas une seconde à repartir. Je trouve à l'infirmerie de quoi résoudre mon problème de bouchon, je me change à nouveau car la nuit s'avère beaucoup plus froide que prévue. J'enfile ma tenue d'hiver complète que j'avais emporté sans y croire, il ne me manque que les gants que j'aurais volontiers enfilé un peu plus tard si je les avais eus.
Et me voilà reparti. Regonflé autant qu'il est possible. Comme dans mes prévisions, je suis bien fatigué mais je cours encore sans problème, en marchant désormais régulièrement histoire de me reposer. Ne surtout pas forcer maintenant pour espérer avoir encore un peu de ressources à la fin de ce tour.
km 45.
Je viens d'avoir au téléphone des amis à qui j'ai confié mes bonnes sensations retrouvées, mon plaisir à être là et mon relatif optimisme sur la suite de cette nuit.
km 50 ?
Mais il est où ce km 50 ? Déjà passé ? Pas vu ? Non. Le voilà c'est juste moi qui n'avance plus. Le premier me dépasse dans son dernier tour. Environ 7h40 de course si ce n'est pas plus. 1H de retard sur mon plan de marche. Les 16 heures sont déjà impossibles. Je commence à courir vraiment laborieusement et passe en mode marche rapide/marche lente. J'espérais en arriver à ce point au moins 10 km plus loin, voir au tour suivant.
3h35. km 55.
Depuis le départ je ne me suis arrêté qu'à la salle entre les tours, me contentant aux ravitos d'attraper un verre de coca et recharger mon bidon en eau si nécessaire, pour repartir aussitôt en marchant. Pour la première fois je m'arrête vraiment à celui du crampon, pire, je cherche une chaise pour m'asseoir et je prend un café. La marche rapide n'a duré qu'un temps et la marche lente représente déjà un effort. Moi qui comptait faire le tour suivant en marchant sans que ce soit laborieux, je suis assez dépité. C'est comme si j'avais changé les piles du moteur en pensant mettre des neuves et que je constatais au bout de 30 mn qu'elles sont à peu près aussi usées que les précédentes.
La suite est interminable. 1h20 pour faire 6,7 km soit 12 mn au km voir un peu plus lent par moments. Je me fais doubler sans arrêt, chaque gorgée bue est évacuée dans les quelques minutes (secondes) qui suivent, je n'ai envie que d'une chose : m'asseoir. Je n'ai ni crampe, ni blessure. J'ai juste mal aux pieds, je regrette alors d'avoir changé de chaussures pour faire ce tour. Je voulais laisser un peu reposer mes chaussures achetées pour l'occasion pour pouvoir les remettre au tour suivant, mais l'amorti de celles que j'ai mises à la place est complètement à plat et j'ai l'impression que chaque pas fait vibrer tous mon squelette. D'où l'envie de se poser. Je cède à la tentation et m’assoit sur un muret au bord d'un chemin. En quelques minutes la suite à donner m'apparaît limpide et sans hésitation. Je m'étais donné comme consigne de n'abandonner que si j'avais une bonne raison de le faire, la fatigue étant d'office exclue de la liste des raisons valables. Mais là, pathétiquement assit à 3 km de la fin du tour, une raison me semble imparable : je n'ai aucune envie de continuer, tout simplement. Je ne désire qu'une chose : m'asseoir, et éventuellement boire une bière. Faire encore deux tours à ce rythme ne me paraît pas radicalement impossible mais cela veut dire à coup sur 5h pour le 4e tour et au moins autant pour le dernier. Je n'ai pas la moindre envie de marcher aussi longtemps dans ces conditions : attendre impatiemment chaque ravito pour m'arrêter, me forcer à repartir, résister à l'appel de tout ce qui peut accueillir mes fesses. Je ne vois aucune raison de m'imposer cela. Enfin si, une seule : pour ceux qui m'attendent au bout de la ligne et qui seraient sûrement content de me voir aller au bout et d'y avoir contribué par leur soutien. Enfin, en théorie, parce que si leurs mots me pousseront effectivement dans se sens, leurs corps frigorifiés et éreintés par une nuit passée à courir puis à poireauter me crieront l'inverse quand je les rejoindraient. Pour le moment ce sont eux qui m'appellent et je leur annonce la bonne nouvelle : ils vont pouvoir aller se coucher. A peine raccroché qu'une ombre me dépasse, un robot à la démarche volontaire et au visage froid et déterminé. Un cybernaute ? Non, une marcheuse que je reconnais instantanément car déjà vue sur les photos de l'an dernier. La tueuse avec laquelle Shunga s'était tiré la bourre dans son dernier tour. Ce signe achève de me convaincre, hors de question que je joue à ce jeu là pendant 38 km, je suis vraiment en dessous du niveau auquel je voulais me hisser.
Remotivé par ma décision d'arrêter et par ce dépassement de trop, je me remet à courir, rattrape et dépasse notre mamie infernale qui arrivera 2 mn après moi, traversera la salle sans freiner et repartira aussi (son) sec dans le jour naissant. Elle ira, cette année encore, au bout et révélera à la presse le secret de sa réussite : elle chante « Alouette » dans sa tête en boucle durant 17h. Trop fort pour moi, je n'en suis pas capable.
4h55. km 61,72.
9h55 pour faire 62 km. Presque autant que pour les 69km de la Saintélyon avec 1500m de D+ en moins. Pas de quoi être spécialement fier. Ni honteux non plus d'ailleurs.
Le Rag' et Shunga laissent à Grandware le soin de m'exhorter à continuer, avec de belles phrases pleines de raison et de vérités, mais qui restent sans effet. Le problème n'est pas de me convaincre qu'il est possible de continuer, car ça je le sais, le problème est de trouver une raison de le faire. Ils représentent alors la seule qu'il me reste mais elle n'est pas suffisante et en plus elle froisse mon incommensurable esprit d'indépendance qui veut que je sois le seul maître à bord. Il faut que la volonté vienne de moi et de personne d'autre. Et à ce moment précis, ce que je veux c'est m'asseoir et profiter de la belle journée qui s'annonce autrement qu'en me forçant à marcher sans raison.
Mes longs discours romantiques sur la beauté de ce moment et du courage que je déploierais pour l'affronter restent sur le papier.
Je botte en touche en repoussant ma décision après un massage et c'est donc 30 mn plus tard que je vais rendre mon dossard. 10H25mn sera donc mon dernier temps enregistré.
Fin de l'histoire.
Les heures qui suivront m'apprendront encore une leçon sur la gestion de ma fatigue et me permettront d'apporter ma touche de fantaisie à cette journée passée au soleil sur la terrasse du Rag'.
Comme il est dit sur le gentil diplôme reçu par la poste quelques jours après : il n'y a pas d'abandon aux 100 km de Steenwerck, il y a juste des arrêts de course. Je laisse chacun penser ce qu'il veut de cet euphémisme. Ce qui sur c'est qu'il y a bien des finishers et des qui ne le sont pas. Parmi les réponses trouvées au cours de cette nuit, il en est une qui est maintenant une évidence : oui, finir ce 100 km est une performance, quel que soit le temps mis pour le faire. Car même en 20 heures il faut être fort pour le faire, et moi je ne l'étais pas suffisamment.
En voilà une autre de réponse : je crois que définitivement je ne cherche pas la souffrance en courant des ultras. Au contraire, c'est pour fuir celle qui consiste à se faire violence pour améliorer un chrono sur une courte distance et non pas pour la faire durer plus longtemps. Pour aller au bout d'un ultra, il faut que j'en ai un minimum les capacités physiques. Mon mental ne compense rien du tout. En tout cas pas mes défaillances par le bas, peut-être me permet-il parfois de m'imposer un rythme pour finir dans des temps dont je serais fier, mais il ne me permet pas de finir pour finir.
La centbornitude, si je l'atteins un jour, passera donc pour moi par un entraînement nécessaire et suffisant. Et sans doute faudra-t-il que je trouve des raisons plus solides pour m'y pousser, des raisons qui ne s'évanouiront pas en quelques seconde comme la première lueur du jour fait disparaître la nuit qui était pourtant si noire quelques minutes auparavant.
Cette nuit là je me suis contenté de faire ce que je savais faire, sans explorer de territoire inconnu. C'est peut-être décevant pour le lecteur, mais moi ça me convient très bien comme ça. Aucune déception.
Alors ? Absurde ou pas ?
Pas tant que ça. Mais pour résumer pourquoi je me suis lancé dans ce défi je citerais Steeve Mac Queen dans les 7 mercenaires lorsque le méchant lui demande pourquoi des hommes leur qualité se sont sacrifiés pour de simples paysans désargentés :
Vin : Il a dit, « Cela m'a semblé une bonne idée à ce moment là. »
Et pourquoi j'ai arrêté au bout de 62 km alors que j'aurais peut-être pu continuer ?
Pour la même raison.
Remerciements de rigueur mais néanmoins sincères :
Aux organisateurs pour leur travail colossal. Ne lâchez rien !
A ceux qui m'ont apporté leur soutien sur place ou à distance durant cette nuit ainsi que dans les heures qui ont suivies. Mention spéciale au Rag' qui a défaut de m'étreindre à l'arrivée pour embrasser un centbornard, a su ouvrir ses bras accueillants au bon moment pour m'éviter une chute plus douloureuse.
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11 commentaires
Commentaire de Kadoc-31 posté le 28-06-2011 à 10:17:00
Trés chouette récit pour une chouette course.
Savoir bâcher quand il faut c'est essentiel pour progresser, et retrouver la gouache !
M'est avis que le prochain 100 km va se faire gravement poutrer par un François revenu au top de sa forme.
J'ai dit !
Commentaire de ArnaudP59 posté le 28-06-2011 à 11:32:00
Merci François pour ce compte-rendu, je vois que nous avons eu à peu de choses près un entrainement identique et un résultat qui l'est presque (mais en ta faveux toutefois ;)).
Il va bien falloir un jour le finir ce put... de 100 bornes.
Rendez-vous l'année prochaine ?
Commentaire de shunga posté le 28-06-2011 à 13:31:00
C'est assez contradictoire non de relever que le finir en 20h est un effort important et respectable mais que tu n'accepteras pas de terminer en plus de 18h. Tu ne trouves-pas ?
L'humilité ne serait-elle pas à chercher dans ce coin là ? Le respect de soi aussi ?
Je me pose le même genre de questions que toi depuis le début. Tout le monde veut qu'on ait la même réponse mais je crois qu'elles sont personnelles et chacune devraient pouvoir être respectable.
Je partage cet avis sur la souffrance qu'ils ne faut pas confondre avec la douleur. Et je suis content que tu ais pu rencontrer Tatie Danielle. Nous avons beaucoup à apprendre d'elle. Et avec ses 17H elle a bcp moins souffert que toi en 10.
La connaissance de soi. Autrement dit vous êtes parti trop vite. Comme à chaque fois ^^
Tu remarqueras que j'ai essayé de trouver quelque chose d'intéressant à dire dans ce commentaire. Avec la qualité de ton récit, c'est assez difficile...
T'aurais pu bâcler un peu plus quand même...
Commentaire de ArkaLuc posté le 28-06-2011 à 14:02:00
Mais c 'est qu'il écrit bien le bougre!
Super compte-rendu, passionnant de bout en bout.
Dire que j'ai un temps (mais pas très longtemps quand même) caressé l'idée de m'aligner au départ cette année, je suis content finalement de n'y être allé qu'en qualité d'observateur. Ce genre de témoignage me conforte dans l'opinion que décidément un 100 bornes ça se prépare super sérieusement, et me donne une idée du chemin qu'il reste à accomplir. Va falloir que je me donne des coups de pieds au cul pour me préparer si je veux tenter l'aventure l'an prochain...
... on risque d'être un paquet au départ apparemment ;)
Commentaire de Pegase posté le 28-06-2011 à 20:16:00
Avec un tel récit, je t'offre ton prochain dossard pour en lire un autre.
Commentaire de zorey974 posté le 28-06-2011 à 20:24:00
Un long récit ma foi, respect.
Je poste le commentaire avant de l'avoir parcouru, des fois que je sois déçu du contenu...
Commentaire de zorey974 posté le 28-06-2011 à 21:07:00
Bon je l'ai lu désormais. Passionnant, on décroche pas.
Ta limite est comme la mienne: l'envie.
Tu reviendras, tu finiras parce que tu auras envie.
Commentaire de Mustang posté le 28-06-2011 à 22:12:00
un très, très, très grand récit. Tu dis ce que beaucoup d'entre nous ressentent et se disent dans leur for intérieur.
Je suis extrêmement impressionné par ton introspection! Jusqu'au bout, j'ai eu envie, à te lire au fur à mesure de ton texte très long, allez, essaie, tente le coup, ça va le faire,...
Il est des renoncements qui valent beaucoup!
Respect François.
Commentaire de LtBlueb posté le 28-06-2011 à 22:36:00
Préambule inutile : comment être décu à la lecture d'un tel récit !!! beaucoup de lucidité !
Il ne te manque rien pour le finir, enfin juste un p'tit coup de boost à l'entrainement quand tu auras décidé que ca en vaut la chandelle !
Bref un joli récit qui en appelle un prochain en mode finisher ? :)))
Commentaire de grandware posté le 04-07-2011 à 10:20:23
Bon ben voila, tu sais que tu es meilleur dans les récits que dans les Steenehohevù^... Y a pas mort d'homme comme dirait DSK. Bravo !!!
Enfin, quand même, t'aurais pu repartir....
Commentaire de la boulette posté le 09-11-2011 à 21:54:12
ba oui fallait repartir :-)
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