Récit de la course : 100 km de Steenwerck 2009, par Karllieb

L'auteur : Karllieb

La course : 100 km de Steenwerck

Date : 21/5/2009

Lieu : Steenwerck (Nord)

Affichage : 2482 vues

Distance : 100km

Objectif : Faire un temps

6 commentaires

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100Km de Steenwerck : la frite !

 Avec beaucoup de retard, voilà le récit de ma course aux 100 KM de Steenwerck (prononcer « Stinverk »), qui a eu lieu le 21 mai (jeudi de l’Ascension) dans le Nord.

Prologue photo12.jpg

100 KM… Voilà déjà un moment que l’envie me titillait de m’aligner sur cette distance mythique afin de décrocher le titre de Centbornard (même si j’avais déjà dépassé une fois cette distance en course). J’avais espéré pouvoir courir les 100 Km de St-Nazaire (près de Grenoble) pour son ambiance familiale mais, malheureusement, cette épreuve n’existe plus. Il y avait bien la légende Millau mais je ne voulais pas m’étalonner sur son parcours plutôt casse-pattes. Donc, pourquoi pas Steenwerck. Une couse a priori sympathique, plate, jouissant d’une bonne réputation et pas trop loin de Paris. Et puis c’était l’occasion de retrouver Zeb qui voulait se « détendre » un peu après avoir enquillés 202 KM un mois avant à St-Fons et quelques semaines avant d’aller retrouver les 177 Km du Grand raid du Morbihan (que nous avions fait tous les deux en 2008).

Deux course pour le prix d'une

Les 100 Km de Steenwerck présentent deux particularités. La première est qu’il existe en réalité deux courses. Une course « Open » de 24H ouverte à tous et qui démarre le mercredi soir, et une course réservée à ceux et celles qui pensent mettre moins de 13 heures avec un départ le jeudi à 6HOO. A noter qu’il y avait cette année plus de 650 inscrits à la course Open (159 ont bouclé toute la distance) et seulement 51 à la course « 13H » (33 finishers). La seconde originalité de l’épreuve est qu’elle se court en 5 boucles (+ un petit tour dans le village au départ) avec un passage à chaque tour par le gymnase central.

Une préparation en pointillé 

Côté préparation, je n’entrerai pas dans les détails car je ferai frémir les spécialistes. En effet, le moins que je puisse dire est que ma prépa a été pour le moins décousue avec un kilométrage hebdo somme toute assez faible. Il est vrai que ce début d’année 2009 a été en demi-teinte avec un certain fléchissement de l’envie de courir lié, notamment, à des préoccupations familiales et professionnelles. Un peu de lassitude aussi… Du coup, j’ai eu du mal à maintenir un entraînement régulier et à m’investir dans un véritable programme. J’ai tout de même réalisé quelques grosses sorties. Deux semi-marathon (Paris début Mars et l’Humarathon fin Avril), les 6 heures de Buc début avril avec 58Km au compteur et une sortie longue d’une quarantaine de KM en avril. Mon idée était de faire beaucoup de vitesse spécifique, soit environ 10,5 KM/H, avec un peu de seuil par ci, par là. Au final, ma condition tant physique que psychologique n’était cependant pas topissime. D’autant que 12 jours avant les 100 KM, je participais pendant 3 jours à l’organisation d’un rassemblement de jeunes dont je suis revenu bien cassé. Ajoutez à cela un gros déficit de sommeil et un manque certain de motivation…

A bicycletteimg00318-20090521-1215.jpg

Initialement, j’avais décider de partir seul, sans accompagnateur vélo, l’organisation proposant plusieurs ravitos sur le parcours. Coup de chance, quelques heures avant le départ, l’ami Onoff, collègue de boulot, se propose de m’accompagner en vélo histoire de retrouver sur place LE Grandware inscrit sur la course « Open » avec le Chtigrincheux et quelques autres joyeux drilles. Aussitôt dit, aussitôt fait… Nous voilà dans la voiture, ce mercredi soir, direction le Nooorrrrddd pour y retrouver Zeb et Grandware, déjà sur place. Passons sur les péripéties d’avant course, en particulier la nuit passée dans le gymnase mis à disposition des coureurs par l’organisation à côté duquel un groupe de jeunes s’était installé avec voitures et sonos à fond pour tenter de battre leur record aux 100… canettes de bière. Couchés à minuit , nous nous sommes levés vers 4H après un sommeil haché en menus morceaux par les décibels. Direction le gymnase de départ pour un petit déjeuner très matinal. Surprise ! Qui retrouvons nous du côté des kinés en train de se faire masser par une accorte jeune femme ? Le Grandware qui a préférer jeter l’éponge aux alentours des 60KM. Il n’était peut-être pas encore totalement remis de sa tentative aux 100 KM de Belvès, effectuée fin avril dans des conditions météo difficiles.

Coup d'envoi 

Nous voilà donc sur le coup de 6H ,avec Zeb, fin prêt sur la ligne de départ. Une cérémonie plutôt confidentielle, sans spectateurs, pour la cinquantaine de coureurs inscrits à la course des 13H. Départ tranquillou. On s’était dit avec Zeb qu’on ferait les premiers KM ensemble. Mais il a été rapidement clair que nous n’allions pas à la même vitesse. Zeb est donc partit devant et je ne l’ai revu qu’après l’arrivée. Son chrono : 10H09’12. Chapeau ! De mon côté, j’ai rejoint Onoff qui m’attendait à la sortie du village, avec les autres accompagnateurs vélo, pour démarrer la première des 5 boucles de 19,143 KM. Ma stratégie ? Initialement, j’avais dans l’idée de courir le plus longtemps possible à 10,5 KM/H afin de me constituer un petit matelas de minutes et pouvoir ainsi terminer autour des 10H. Très vite, cependant, je me suis rendu compte que ma forme du jour ne permettrait pas de tenir cette vitesse très longtemps. Fatigue + entraînement insuffisant : dès le premier tour, ma fréquence cardiaque a eu tendance à dériver vers le haut, m’obligeant à lever le pied plus tôt que prévu. Ma moyenne horaire cumulée va ainsi très progressivement baisser de 10,2 à 8,9 sur la fin de course. Point positif : j’ai géré et je ne me suis jamais effondré même si j’ai eu des périodes de marche sur les deux derniers tours. Dans ma tête, de toute façon, je n’avais guère de doute sur le fait que j’arriverai au bout de ces 100 KM. Mais dans quel temps et dans quel état ?

1er tour 

En dépit de cette méforme sensible, le premier tour se déroule sans problème. Temps encore frais, pas de pression, bon moral malgré tout, présence amicale de Pascal et bavardage… Tous les indicateurs sont au vert. Le parcours se déroule sur des petites routes de campagne tranquilles. Il est quasi plat à l’exception des deux « point culminants » que constituent les ponts enjambant l’autoroute. Rien de bien méchant mais on se dit qu’au 5ème tour, on rigolera sans doute moins pour les grimper. A cette heure là, on croise encore des concurrents de la course « Open » qui en terminent (ou pas d’ailleurs puisque le dernier finisher « 24H » bouclera les 100 KM en 23H54’39 !). Sur ce tour et sur le suivant, je vais croiser régulièrement l’une des rares femmes inscrites sur la course de jour (la seule d’ailleurs, je crois). Elle va plus vite que moi mais comme je perd beaucoup moins de temps qu’elle aux ravitaillements (1mn/1mn30, pas plus), je la redépasse régulièrement. Ce petit manège cessera au 3ème tour où elle lâchera prise. Au grand dam de OnOff qui avait entamé une approche subtile en direction de l’accompagnatrice vélo de la coureuse. Gasp ! Entre parenthèses, sur un ultra, il ne faut jamais traîner aux ravitos. Tous les moments où l’on n’avance pas font chuter rapidement la moyenne. Au pire, on repart et on mange en marchant. Résultat, je boucle ce 1er tour en 2H19’59 », inclus les 4,270 KM du prologue qu’on ne fait qu’une fois. Juste au-dessus des 10KM/h de moyenne.

2ème tour 

Le passage dans Steenwerck puis dans le gymnase d’arrivée est un bon moment. Applaudissement, encouragement du speaker, ravitaillement… je ne traîne pas mais ça fait du bien au moral. Seule ombre au tableau : à chaque fois on passe devant l’immense baraque à frites (on est dans le Nord quand même !) située juste à l’entrée du gymnase. Supplice de tantale… une grande barquette de frites croustillantes et une grande bière. Oui mais pour ça, il faudra attendre l’arrivée. Dur… Bref, nous voilà en route pour le deuxième tour. Je dis « nous » car un 100KM avec un accompagnateur en vélo est vraiment une course d’équipe. Je ne remercierait jamais assez OnOff qui m’a accompagné, ravitaillé et soutenu tout au long de ces 100 KM. Sans compter les photos… Je crois que les choses auraient été sans doute très différentes si j’avais dû courir seul. Alors un grand merci à lui… Je boucle ce 2ème tour en 2H2’.

3ème tour 

Au troisième tour, il commence à faire bien chaud et la fatigue s’insinue doucement. Je met le MP3 sur les oreilles, la casquette sur la tête, je ne regarde plus que la route et je me concentre sur ma course. Pas très folichon pour OnOff car je ne cause guère mais cela me permet d’enquiller les KM en déconnectant et en m’économisant. Je commence à bien connaître le circuit ainsi que les bénévoles présents sur les ravitaillements. Ils sont tous super sympa. Rester toute la journée en bord de route pour ravitailler les coureurs, c’est du vrai bénévolat. Merci à eux tous et toutes. Le 3ème tour est bouclé en 2H12’.

 4ème tour

Le quatrième tour est sans doute celui qui m’a paru le plus long. Je mettrai 2H20 pour en venir à bout. Psychologiquement, depuis la bascule à mi-course, je sais que rien ne m’empêchera de terminer mais c’est long et un peu monotone. Physiquement, je commence à avoir les jambes lourdes et j’introduis de la marche à raison d’une minute pour 10 minutes de course. C’est la fameuse méthode Cyrano qui permet de récupérer sans perdre trop de temps. En revanche, pas de problème d’alimentation. Je continue de boire très régulièrement ce qui me fait envie : eau gazeuse, coca, sirop… . Côté solide, j’alterne le sucré et le salé. Je constate une nouvelle fois que, passé un certain kilométrage, mon estomac ne se plaint plus et absorbe sans problème ce que je lui donne. Alors que souvent en début de course, il lui arrive de faire le grincheux. Curieux…

5ème tour -11H16'05" 

Et voilà le dernier tour. Je me dis que ça va être du gâteau. En fait, les 10 premiers KM vont se révéler assez pénibles. Je n’ai plus de jus et les jambes me pèsent. Je me laisse aller à marcher assez souvent. Heureusement, OnOff, qui souhaite se détendre un peu les fessiers après ces heures de selle, se met à courir à côté de moi en poussant sa machine. Voilà qui me remet, moi, en selle… ça redémarre. On fait notre grande tournée des adieux à chaque ravitos en remerciant à chaque fois les bénévoles. Je téléphone à ma chère et tendre, qui m’a envoyé plusieurs SMS pendant la course, pour lui dire qu’on arrive. Le dernier pont autoroutier est passé au galop. La forme revient dans les ultimes hectomètres. Ça y est. On est à Steenwerck ! J’entre dans le gymnase. Le 5ème tour est bouclé en 2H23’. Temps final : 11H16’05’’. Je suis juste en dehors de la fourchette que je m’étais fixé : entre 10 et 11H. Mais je suis content d’en avoir terminé et heureux d’être allé jusqu’au bout. De l’émotion et une accolade fraternelle avec OnOff qui a, lui aussi, été au bout de ces 100 KM.

 La première gorgée de bière

Après l’arrivée et une bonne douche (raaahhh… ), nous retrouvons Grandware. Zeb, arrivé plus d’une heure avant nous, dort dans l’herbe comme un bienheureux. On le réveille et nous filons vers le stand de frites et la buvette. Une grande bière glacée et une bonne barquette de frites dorées et croustillantes… C’est le bonheur !

 Et après...

L’épilogue de l’affaire est qu’avec un meilleur entraînement et plus de fraîcheur, les 10H me semblent accessibles. Je pense que je repiquerai sur cette distance qui est moins rude en intensité que le marathon et moins épuisante que les ultra raids.

 

Remerciements

Je ne terminerai pas ce CR sans remercier :

-       Chtigrincheux pour sa bonne humeur et sa chope à bière géante

-       Zeb pour son amitié et son talent de coureur

-       OnOff pour tout ce que j’ai déjà dis plus haut

-       mon épouse préférée (et unique) qui était encore plus dans mon cœur lors de cette course que d’habitude.

 

Karllieb - 21/08/09

6 commentaires

Commentaire de Le Lutin d'Ecouves posté le 21-08-2009 à 19:19:00

11h00 !!! Mais c'est du gros ! Bravo !

Commentaire de fanfan59 posté le 22-08-2009 à 01:25:00

BRAVO CENTBORNARD !!!! Ayant suivi Philippe (Chtigrincheux) il y a 2 ans, je sais à quel point un 100 bornes doit se préparer et à quel point il faut être fort tant sur le point physique que sur le point mental. Toutes mes félicitations ! Je t'admire beaucoup, j'admire les centbornards.

Commentaire de CROCS-MAN posté le 22-08-2009 à 11:05:00

BRAVO, super ton récit et avec de bonnes infos.
Merci.

Commentaire de Manuwak59 posté le 22-08-2009 à 14:46:00

Mes félicitations Kartlieb. Je retourne à Steenwerck l' an prochain et j'aimerai faire aussi bien que toi.......Bravo.

Commentaire de hellaumax posté le 24-08-2009 à 13:46:00

Félicitations! Une très belle course, et un récit très fluide et précis. Merci

Commentaire de _azerty posté le 25-08-2009 à 14:51:00

Je m'en suis longtemps voulu d'avoir zappé la date du départ du 100km.
J'aurai voulu t'envoyer quelques ondes positives, mais à l'heure où j'ai réagi, tu étais douché, restauré, couché depuis longtemps .

Bien joué Jérôme pour ce 100 km tout plat en boucle, et pas si facile que cela.

Repose toi bien car si je trouve des idées hivernales, je t'appelle mais avant le départ cette fois.

Domi

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