https://picasaweb.google.com/didstzach8 ... directlinkL’ UTMB pourquoi ???
En 2010 voulant vivre ce rêve nous étions inscrits et retenus sur la TDS. Temps apocalyptique, le départ de 00 heure à Courmayeur est retardé d’heure en heure…puis décision est prise d’un départ à 07 heures avec parcours tronqué. L’objectif étant de parcourir les 110 kms et pas autre chose, nous étions repartis sans courir, comme beaucoup…
Cette édition 2012, je voulais la vivre en accompagnant d’un participant ayant couru déjà deux CCC.
Je m’attendais à y prendre mon pied, témoin !
Et pendant ce temps-là les équipes de coureurs de la Petite Trotte de Léone sont sur leur 240 kms en autonomie totale depuis lundi 18 :00.
Retrait des dossards, contrôle oral des sacs, surprenant par rapport aux mises en gardes quant à l’équipement, 3 couches puis 4 ! Retrait du pass, accompagnant, faire la queue, retrait mais pas de saisie de mon N ° de tél pour le suivi (1er constat de nombreux accompagnants, plusieurs par coureur ?). Nous sommes tirés au sort d’un départ à 04h15…La nuit va être courte. Juste 4 heures de sommeil entrecoupées de tonnerres et d’orages.
Nous prenons le car de 04 :15 et direction Courmayeur sans déjeuner…
Un non-respect de signalisation verra notre car bloqué dans un virage et l’obligation d’une marche arrière héroïque.
Dépôt à Courmayeur sur l’aire des cars. Stupeur toutes les personnes présentes, coureurs, accompagnants sont assis à même le sol ou debout devant la salle des Fêtes fermée. Heureusement à 05 :00 du mat il ne fait pas froid et ne pleut pas.
A 06 :05 ouverture de la salle au moment où pour la plupart tout le monde se rend à l’aire de départ, et il faut souffrir un peu pour y accéder au sommet du village !
Dépôt des sacs des coureurs puis c’est l’attente dans l’ambiance, dans l’animation, ça crépite de partout, les as sont bieng là.
Puis c’est le départ, un surprenant coureur se retrouve cent mètres devant le peloton des prétendants, sûrement pour passer dans les médias.
Pas de temps à perdre, vite les accompagnants foncent vers l’aire des cars. Là c’est l’attente pour Chamonix et la Thuile. La rotation des cars commencent. Dépôt à la Thuile sous la pluie et direction vers le ravito et la zone d’assistance c’est à peine 08 :00.
1er désarroi, les consignes sont strictes, les coureurs passent par là, salle de ravito, zone d’assistance de 8 m2, le couloir d’accès au WC et la sortie. Ça va pas pouvoir le faire ! Heureusement les coureurs seront à l’abri dans un bâtiment en dur, le seul sur le parcours.
Je redescends comme d’autres parcourant l’itinéraire de la course mais à l’envers et là juste après une passerelle, le chemin, le passage des coureurs, et par miracle un salon de thé ouvert qui fera sa recette ce matin-là. Un petit déj appréciable, succulent et pas cher ! Tout le monde de s’y retrouver et luxe de l’endroit une petite terrasse protégée. Nous enlevons nos ponchos, les suspendons et posons nos sacs. Le confort quoi. Une attente d’une heure et demie pour découvrir la course menée par Dawa Sherpa… Un régal de voir passer les coureurs. Les encouragements vont bon train, facilités par les prénoms lisibles et visibles sur les dossards.
Puis mon pote est là, alors vite le sac sur le dos et de le rattraper dans l’ascension vers le ravito. Il pleut sans cesse depuis notre arrivée. A la salle, c’est noir de monde, impossible de rentrer. Jack se ravitaille, me passe vêtements trempés… Puis pas de temps à perdre il s’en va déjà, juste quelques mots.(il a pris froid comme bôcoup dans le descente du pierré, 30 min d’attente) Je descends vite vers l’entrée de La Thuile où heureux un car navette est là.
Le car nous mène au col du petit st Bernard, paysage fantastique, magnifique. Mais il pleut toujours, toujours…et le vent !
Quelques photos et un café chargé dans le bar du col, un tour aux WC et hop direction le circuit. Je suis venu pour faire des photos. Je remonte la piste, et croisant les participants il me vient le bourdon, ils ont de la chance, ils (elles) sont des privilégiés (ées). Je découvre le lac, la vue est imprenable et personne ne me la prend.
Jack est là, je l’accompagne jusqu’aux tentes du ravito..ça va toujours !
Il continue son bonhomme de parcours, et moi je me poste sur la route. Je suis seul et c’est pas 15 heures. Pas de car à l’horizon, les abandons rentrent dans le bar se mettre à l’abri. 15 heures, 15h30, 16h00 toujours pas de car. Le responsable du site commence à s’inquiéter, à se poser des questions. Il est en relation avec les côtés italien et français et pas de réponse pour l’instant. Patience.
Deux bénévoles devant récupérer le matos de l’endroit me voient perdu et se proposent de m’emmener à Bourg St Maurice sur la course.
Les cars italiens ne remonteront plus au sommet, trop d’abandons, de rotations. Un car arrive de Bourg….Restez ensemble !
Un car arrive de la France et prend en charge la douzaine d’abandons….pour Courmayeur ?
Les gentils bénévoles m’emmènent comme promis à Bourg et après un échange de mails à chacun sa vie !
Jack arrive moins de dix minutes plus tard, miracle le soleil est là, il réchauffe à 17 :30.
Une assistance sur la pointe des pieds (batterie de la montre GPS) et hop c’est reparti pour l’ascension, Fort de la Platte, Forclaz, Cormet de Roseland.
Tous les commerces sont ouverts, mais la priorité, le car pour le col du Cormet de Roseland. Par chance une place dispo dans la navette et à peine assis, c’est le départ à 17 :45.
L’ascension en véhicule se fait difficile et par chance, nous dépassons, croisons, et voyons les coureurs. Il fait 19°, 20° par moments. Puis le brouillard, les nuages, la pluie, la température qui chute. Quelques mots rassurants nous prédisent un coin abrité avec boissons. Tant mieux, je vais pouvoir me changer, manger, me préparer pour aller chercher Jack.
Au sommet déception, déception ! Pluie, vent ! pas d’abri, que des parapluies, des véhicules au moteur en marche, éclairage actif. Un commerçant sous sa toile vend de la charcuterie mais sa bâche sert d’abri. Où se mettre ? Les deux tentes installées sont réservées aux coureurs, ravito, assistance + abandon.
Un abri en dur est là, j’y fonce, une dizaine de personnes dedans mais ça sent drôle. Normal c’est le local à poubelles, quatre containeurs y sont à l’abri. Au fur et à mesure, ils finissent dehors, permettant ainsi à une trentaine de personnes de s’y mettre malgré certaines…odeurs !
Dur constat, tous les nouveaux arrivants accompagnants y viennent puis font demi-tour sous la pluie, l’orage, le vent !
Plus aucun téléphone ne fonctionne, plus de réseau. La plupart des personnes commencent à s’inquiéter, et d’expliquer de connaître l’heure de passage à Bourg et d’y rajouter entre 4 et 5 heures pour connaître leur temps de passage ici. Puis l’épouse de l’un d’eux n’y tenant plus se lance à l’assaut de la zone de contrôle. Elle en revient et nous fait son récit. Plus de réseau téléphonique, ni internet, impossibilité de savoir où se trouvent les coureurs, avant, après, abandon…Ils lui ont conseillé d’attendre dans sa voiture au chaud, mais elle répond qu’elle a comme beaucoup respecté les consignes dans une démarche écolo, pass à 25 euros, cars et navettes à dispo pour le suivi de la course.
Il ne pleut plus pour l’instant c’est déjà ou seulement 21 heures, et le bus ramenant les abandons est littéralement assiégé, faut faire la police.(plus de 580 abandons recensés).
Je me change, me couvre et décide de remonter à pied sur le parcours prendre des photos, juste encourager, participer. Il vente, et l’impression de neige fondue. Je croise des lumières, des zombies sans lumières. Ça glisse, ça dérape, ça tombe, ça vente.
Je continue mon ascension et tout à coup mon téléphone qui sonne. Ça fait drôle dans ce monde silence, le ravito est à 200 mètres environ. Les messages m’arrivent par répondeur. Jack pas bien a fait demi-tour et sera rapatrié sur Chamonix pour 23 :00…. Heure à laquelle il aurait dû passer ici !
Je redescends vers le col juste pour constater qu’à l’arrivée d’un car, c’est la foire, ça manie du coup de poing entre coureurs ! l’organisation est débordée, le car est envahi, plus de places assises. Autant de coureurs debout. Le chauffeur ne bouge pas, par radio un car est commandé dans l’urgence. Tout le monde reste sur ses positions.
A quelques-uns nous prenons la décision de rentrer en saut de puce, de point de passage en pint de passage. A l’assaut du mini bus qui nous mènent au col du Joly…le réseau revient à temps pour prendre connaissance d’un SMS avisant que les transports étaient réservés aux abandons.
Beltoise nous y mène en un temps record finissant journée au sommet…Non non j’arrête là, voyez pour continuer.
Dans la nuit, le vent, la pluie, les 15 personnes que nous sommes allons sur la zone de ravito. Tout le monde nous regarde comme des extra-terrestres.
Certains s’inquiètent de leur coureur mais pas de réponse faite ! rien n’a évolué depuis.
Je contourne la zone et entre à contre sens dans la tente de secours pour y prendre des photos, ce que je dis au bénévole qui me découvre. Je m’allège, les autres me suivent se mettre à l’abri.
Drôle de sensation, des coureurs sont en hypo thermie, d’autres ne bougent pas alités, des accompagnants sont là en bien triste état… Puis la responsable annonce le départ d’un 4X4 six places, 4 réservées au rapatriement, d’autres coureurs préfèrent se reposer et descendre plus tard.…plus une qui est prise par un accompagnant ayant couru sur le circuit, et je me manifeste, et personne d’objecter !
On monte dans le véhicule anglais, croisant des lumières qui continuent de monter, et des coureurs qui repartent dans le brouillard de pluie.
Et le véhicule de s’engager dans une piste non carrossable à forte pourcentage de descente. Mal au coeur, fatigue, le compte est bon ! nous croisons des 4X4 qui remontent à vide, pas évidentes les manœuvres. Nous voyons des lumières, nous ne savons pas où nous sommes ! puis traversons la civilisation, une avenue éclairée et barriérée ! Découvrons Les Contamines !
A peine le temps de s’arrêter pour voir le car de rapatriement partir 100 mètres devant nous.
Vous aurez un car vers 01 :30…Nous patientons et encourageons les participants qui dans cette zone prennent leur temps, les pieds au sec sur le bitume, certains vont se reposer, la cantine est bien garnie et les bénévoles au petit soin.
Les SMS arrivent...la CCC est raccourcie, plus de sommet...L’UTMB, attente feu vert.
Les abandons se rendent au poste de secours.
Nous apprenons que les coureurs ont été rapatriés sur Beaufort, les cars leur sont réservés pour l’acheminement sur Chamonix ! Normal.
Présents, nous participons à l’animation, nous encourageons, applaudissant ceux qui devraient finir au petit jour, sacré niveau de performance..dans les 24 heures !
Le constat est le même, à une semaine près, la météo était bonne. Et la date fixée au dernier WE d’août n’avantage pas !
A peine 260 participants sont pointés ici-bas !
L’attente permet les échanges, les liens. Tout le monde est déçu…même un participant pointé dans les 300 premiers au col du Roseland a décidé d’abandonner au col du Joly. Il a vu les torrents d’eau, les chutes dans l’eau froide. Prudent il a pris conscience du danger, ça ne sert à rien. Par contre il est là comme nous à attendre depuis deux heures pour rentrer.
Un autre a vu la mise à disposition de cordes, mains courantes installées dans les ascensions au-dessus de Bourg St Maurice. Il a vu de drôle de choses. Des coureurs s’agrippant aux cordes, se balançant mettant en danger les autres, d’où son abandon. Il était au milieu de la bagarre au Cormet de Roseland et a préféré rentrer en sauts de puce.
Il est 2 :00 du matin, un car arrive mais coincé, nous devons l’assister pour manœuvrer, puis à l’ouverture de la porte il nous annonce un changement, il s’en va à Beaufort. Et tout le monde de s’en retourner, abandons, accompagnants.
A 2 :20 un nouveau car, non c’est le même, même chauffeur ! assistance à la manœuvre. Ouf on peut monter direction Chamonix. Sans plus attendre il prend la route !
Dépôt des 40 passagers à Chamonix à 03 :00.
Les sms arrivent, CCC à 10 :00 distance écourtée pas de sommets. UTMB 100 kms que le côté français.
Seuls les participants coureurs de la PTL et la TDS auront couru leur course dans leur intégralité. CCC 2012 , UTMB 2012 …finishers, record horaire battu ?, points attribués en conséquence ??? pour qui, pour quoi ?...Je plains les prises de têtes de l’organisation, le retour sur ces cinq jours de courses, tous les débats sur les forums.
Décision est prise, pour ma part, j’irais voir ailleurs, il y a tant à faire ailleurs !