l'ourson a écrit:Je viens de lire ton post DJ Gombert
Suis désolé pour toi de ton malheur
, je te comprend et à chacun sa croix..
: cela confirme que ta plaie ne se refermera malheureusement jamais ... car c'est pas possible
..
C'est parce que nos blessures se referment avec le temps, que notre résilience augmente, que nous continuons à suivre notre chemin, à tracer notre sillon sur cette Terre.
Cela n'empèche pas de rester homme et de verser des larmes quand les choses nous touchent comme la beauté si fragile des fleurs ou celle magnifique des paroles de cette chanson
Des fleurs - Kwal
"J'aime bien venir ici parce que seul l'essentiel y a encore une quelconque importance,
une quelconque valeur, je suis venu pour me souvenir avec toi
et aussi t'apporter des fleurs
quelqu'un a dit quand tu es né, tu pleurais et tout le monde souriait autour de toi,
tache quand tu vas mourir de sourir et que tout le monde pleure.
Alors qu'approche l'heure du dernier soupir,
certaines vies à leur aurore se révèlent avoir été aussi discrètes et simple que remplie,
la tienne était de celles-ci, et en ce jour de malheur, c'était les tiens,
ainsi que tout ton entourage qui versaient des larmes d'émotions,
de tristesse mais aussi de détresse alors que tu t'en allais avec courage.
Au moment ultime où toute pudeur s'efface où les sanglots étouffent le moindre mot
où le fond remplace la forme où les forces du corps s'enfuient
pour laisser place à des ressources insoupçonnées de dignité et de foi,
tu as fait face et sans bruit tu es partie, tu es partie et le temps c'est figé pour les tiens,
je me rappelle comment leur monde s'est effondré,
tout ce qu'ils auraient donné pour que la Terre s'arrête de tourner pour te rendre hommage. C'était la 1ere fois pour moi et aujourd'hui encore c'est comme si c'était hier,
l'oeil rouge sur le seuil de ta chambre, un regard posé sur ce corps autrefois si vivant
mais là tellement froid, et puis cette boîte en bois, ton cercueil,
je m'en rappelle pour toujours je pense, cette boule coincée dans la gorge, qui rend fou,
que rien ne semblait pouvoir m'ôter parce qu'il existe certains maux,
qu'aucun mot, qu'aucune pensée ne peut faire passer ,
reste le temps qui ne cicatrise pas les plaies, mais peut finir pourtant par les apaiser.
Quelques jours après ils t'ont mis là, ils appellent ça la dernière demeure,
il faisait beau ce jour là, beaucoup ne le voyait même pas.
Quelque chose flottait dans l'air étrange peut-être
mais par moment je m'en rappelle, j'aurais juré que tu étais quelque part
parce qu'au-delà des larmes et des condoléances je sentais une force transparaître,
une force comme une sensation intense dans les moments de silence,
impossible de savoir s’il s’agissait d'une présence ou d'une absence.
En tout cas ce jour là tout a chaviré à jamais
c'était presque une seconde naissance
la fin de l'illusion de ma toute puissance une porte qui c'est pour toujours ouverte,
tu es partie et aussitôt c'est rendu le dernier carré de résistance de mon innocence enfantine.
Et maintenant elle est là tout près cette idée auparavant si lointaine,
cette compréhension si intime de la signification du mot ultime.
Et puis le temps a passé et je me suis aperçu que la terre avait continué de tourner
comme si de rien était et quelle tournait encore
mais moi j'étais sur mon banc, le coeur ivre du poids des souvenirs,
de regrets, de remords et je la regardais bouger,
j'étais au bord, plus rien ne comptait
alors je voyais les autres s’agiter, rire se soucier, vivre ,
et la tristesse a changé pour les tiens, elle s'est faite plus perverse plus intérieure,
alors que ton nom s'effaçait peu à peu des lèvres.
Pour eux il y avait partout ton nom et ça personne d'autre pouvait le comprendre,
cette colère, ces rancoeurs au fond du coeur
comme si pour les autres tu n'avais même jamais était sur terre,
ici bas c'est la peur qui domine, c'est dans le tableau de silence que l'on se tait
c'est comme ça que l'on s'en va, c 'est seul, et sans rien apporter avec soi,
le temps passa petit à petit, il ne reste plus personne pour se souvenir.
Combien par peur ou dans la douleur n'ose plus prononcer le nom de celui qui part
C'était un fait inacceptable insupportable mais inévitable,
Tu n'étais plus là mais rien ni personne ne pouvait rien y faire,
Alors il eût fallu accepter pour continuer,
Continuer puisque rien d’autre n'était possible,
Continuer alors que tout partout nous rappelait ton image.
Il a fallu pour finir admettre de n'être qu'un orphelin de plus
Et comprendre qu'il existait des peines encore pire que la mienne.
Et puis encore du temps a passé
Et j'ai fini par comprendre que c'est du pire que le meilleur peut parfois jaillir
Comme une prise de conscience que
C'est par l'existence de la nuit que celle du jour prend du sens
Et puis une envie celle de vivre chaque jour comme s’il devait être le dernier,
Intensément, essayer de saisir la quintessence de la vie,
Etre auprès de ce qu'on aime et accorder au reste un peu moins d'importance
Parce qu'une vision nouvelle du superflu et de l'essentiel m'apparu alors comme une évidence
C'est lorsqu'on se retrouve au pied du mur qu'un tas de petites choses
Qu'on a toujours eu sous les yeux peuvent devenir belles,
Et maintenant c'est en confiance que j'avance habité par ton souvenir
Et peut-être ta présence.
Je suis venu pour te voir, te remercier du fond du coeur pour
Le plus beau cadeau que tu ne m'a jamais fait : la Vie.
Et je suis venue ici pour te le dire, ici ou le cours de celle ci un instant s'arrête
Dans ce lieu où je serais à nouveau à côté de toi peut-être ,
Je ne sais pas si tu peux entendre mes confidences ou si je suis juste là seul,
dans le vide, sur un caillou, si elle est une fin ou bien un début,
cet inconnu qui tient notre vie par les deux bouts ,
je sais juste que tu as toujours aimé leur parfum , leur couleur
Alors je reviendrais te voir et t'apporter des fleurs."