par gregasfas » 16 Mars 2009, 17:29
Mon CR : (le Bertrand dont je parle c'est Bertrand37)
L’Eco Trail de Paris n’a pas commencé le 14 mars à 12h00 mais un peu plus tôt.
Evidemment c’est Bertrand qui nous a à nouveau proposé de faire le trail de Paris.
« Et moi je peux faire le Trail de Paris avec vous ? » Vous devinez qui a posé la question ! Séphora bien sûr.
Nous serons 11 à s’inscrire et 10 au départ. Malheureusement Alex, blessé n’a pas pu se joindre à nous.
Les forces en présence : Bertrand, entraîneur du SAS Triathlon, 250 triathlons au compteur, pas mal de trails, dont la diagonales des fous au mois d’octobre (objectif 9h15). Marina, triathlète du SAS finisheuse du triathlon d’Embrun en août dernier. Blessée cet hiver, n’a quasiment pas pu courir mais elle a un vrai potentiel (objectif, finir). Speaker Oliv’, le célèbre speaker. Ne sait pas ce qu’il fait là aucune expérience en trail, beaucoup de triathlons au compteur, moins ces dernières années, la càp n’est pas discipline de prédilection (objectif, finir, en 10h00 si possible). Guillaume, finisher des Templiers en 2005. Fragile des tendons, bien entraîné cet hiver, il a la pêche après une belle saison de cross (objectif 9h15). Gégé, finisher récent du Daker (oui oui celui qui se fait en voiture en Amérique du sud), finisher du trail de Paris en 2008 (8h49), des Templiers, triathlète lui aussi, le plus rapide d’entre nous, il veut tous nous niquer (objectif 8h15). Vincent, triathlète longue distance du SAS, bien entraîné, sait gérer ses courses (objectif Moins de 9h00). Antoine, triathlète émérite, finisher sur Ironman, n’a pas beaucoup couru en raison d’une blessure (objectif, finir). Olivier, alias bûcheron, nouveau membre de l’ACIL, finisher de la Trans’Aq, un vrai traileur dans l’âme (objectif 8h30). Séphora et moi complétons la liste.
Bon maintenant il faut s’entraîner. Les courses accumulées cet été, le marathon de Toulouse fin octobre, que Séphora a terminée en 3h30, que moi je n’ai pas terminé… plus les courses de cet hiver et un entraînement régulier nous permettent de nous présenter relativement sereins sur la ligne de départ.
La logistique : On prend le train pour Paris vendredi soir, on dort à l’hôtel le vendredi et le samedi, Gégé nous ramène dimanche matin.
Je passe rapidement sur le fait qu’en raison de la grève de la SNCF, le train qui devait amener Séphora de St Aignan à Tours ne circulait pas (Séphora était à 180 km/h sur l’auoroute pour faire St Aignan / Tours) et que nous avons pu prendre à l’arrache notre train de Tours à Paris.
Je passe rapidement sur le fait que j’ai laissé le gatosport dans le congélo et notre réserve de boisson dans la cuisine !
Sachant que je pesais le 1er janvier 66 kilos, chose qui ne m’étais jamais arrivé, puisque j’était à 10 kilos de mon poids de forme !!! Je me présente avec 6 kilos perdus en deux mois et demi.
Deux jours avant le départ, j’ai consulté nos temps de passage de l’année dernière pour avoir une idée de notre rythme. A savoir si nous étions trop rapides ou trop lents.
L’objectif premier est évidemment de finir et si possible entre 10h30 et 11h00. J’avais pris pour référence le chrono de Guillaume de 2008 (10h37), qui n’avait pas pu en raison de sa blessure s’entraîner correctement. Sachant quand même que Guillaume en temps normal tourne bien. Donc entraînement pas terrible pour Guillaume + bon entraînement pour Séphora = chrono de nous. Tels étaient mes calculs.
Perso j’avais mis 8h56 en 2008 et cette édition 2009 se fera aux côtés de Séphora.
La tactique mise en place est de ne pas s’arrêter au ravito du 21ème km, de refaire le plein au 50ème (pour cela j’ai acheté une poche à eau de 3 litres, que j’ai rempli), de ne pas s’arrêter aux ravitos du 63ème et de ne pas s’arrêter non plus à celui du 70ème. Bref, ne s’arrêter qu’au 50ème. La tactique consiste aussi à bien s’hydrater, à avaler de temps à autre du salé (boisson énergétique à la tomate, noix de cajou, babybel, bretzel etc..), à prendre un gel et un cachet de sporténine par heure.
Le départ est donné, nous courons avec Marina, Guillaume, Olivier et Bertrand pendant 4 minutes et nous les laissons partir. Comme d’habitude et pendant toute la course je laisse Séphora gérer son rythme sans jamais passer devant elle.
Un premier arrêt pipi pour moi vers le 10ème km, un autre arrêt pour enlever un caillou dans ma chaussure 2 km après. J’espère ne pas laisser trop de jus à rattraper Séphora à chaque fois. Sachant que je remonte progressivement à chaque fois.
Une pause pipi de 2 minutes pour Séphora cette fois-ci avant le ravito du 21ème, avant de rentrer sur une partie un peu boueuse, dans laquelle je m’énerve car les gens n’avancent pas, alors que ce n’est absolument pas technique, ils marchent et j’ai l’impression qu’ils ont peur de salir leurs chaussures !!!
Nous passons au ravito du 21ème en 2h10. Le ravito n’est pas au même endroit que l’année dernière, le circuit est différent, j’annonce à Séphora qu’il ne faut pas se baser sur les références chronométriques de 2008 à partir de maintenant car le parcours n’est pas tout à fait le même.
Comme prévu nous ne nous arrêtons pas au ravito, nous avons de quoi aller jusqu’au 50ème. Pas la peine de laisser nos muscles s’engourdir.
Peu de temps après le ravito, dans une montée abrupte nous voyons Guillaume… en train de descendre ! Il a perdu son portable 50 mètres plus tôt. Dans la minute qui suit Antoine nous double dans la même bosse en montant comme un cabri.
Guillaume nous rattrape et nous voyons Olivier une vingtaine de mètres devant nous. Antoine a filé. Guillaume rejoint Olivier, le chemin est roulant, ils partent devant nous.
Séphora continue de gérer la course à son rythme et voir Guillaume et Olivier partir me rassurent. Et ce qui me rassure aussi c’est que Séphora n’essaye pas de s’accrocher ! Car j’ai peur qu’elle s’emballe et 80 km c’est long…
Vers le 30ème km Marina nous rejoint, nous dit que Bertrand n’est pas loin derrière et nous demande où sont les autres. Marina part devant nous à son ryhtme.
Vers le 35ème nous rejoignons Olivier en train de faire pipi. Un peu plus loin Guillaume et Marina l’attendent. Pour ne pas « casser » notre rythme je dis à Séphora de continuer à courir. Nos trois compères passent devant nous et partent.
Bertrand revient sur nous peu de temps après, nous courons un peu ensemble et nous prenons un peu de terrain sur Bertrand dans une bosse.
Nous revenons peu de temps après sur Marina, Guillaume et Olivier.
L’opportunité pour nous de voir l’aisance naturelle d’Olivier dans un circuit un peu technique. Olivier est devant, un bouchon d’une dizaine de kilomètres se crée derrière lui !!!
Marina et Séphora montent une bosse en marchant à leur rythme et mettent aux trois garçons que nous sommes une dizaine de mètres. Je remonte sur elles juste avant le sommet de la bosse. Séphora et moi partons devant.
Je crains d’être « lourd » mais de temps en temps j’essaye de freiner Séphora, car nous ne cessons de doubler du monde. Ce qui m’avait surpris l’année dernière et ce qui surprend Séphora cette année, c’est que dès le 25ème km nous doublons des gens qui marchent sur le plat… il reste 55 bornes !!!
Depuis le départ j’ai les jambes lourdes et les sensations ne sont pas terribles. Mais je suis à l’aise au rythme de Séphora. Séphora à les mêmes sensations que moi, les jambes lourdes depuis le départ mais ça ne s’amplifie pas.
Nous passons au 43ème km en 4h58.
J’avais dit à Séphora qu’il fallait se fixer des objectifs. Aller jusqu’au 21ème (1er ravito), puis jusqu’au 33ème, puis jusqu’au marathon, au deuxième ravito situé au 50ème, au ravito du 63ème, au ravito du 70ème et jusqu’à l’arrivée…
Toujours en continuant de doubler nous arrivons au ravito du 50ème en 5h42 (5h08 l’année dernière, soit 34 mn de plus. Mais le parcours n’est pas le même donc je ne compare plus de le premier ravito) Je sais qu’il ne faut pas rester trop longtemps, mais Séphora est encore plus pressée que moi. J’ai à peine le temps de finir mon coca (que j’attendais depuis une dizaine de bornes) que Séphora a déjà rempli sa poche à eau. Nous retrouvons bûcheron en train de boire et Vincent en train de vomir ! Inutile de préciser que Vincent n’est pas au mieux…
Bûcheron part devant nous, car Séphora veut faire pipi… A ce sujet une réflexion : Quand allez vous apprendre mesdames à faire pipi debout contre un tronc d’arbre ? Je vous assure que ça fait gagner un temps fou. Bref !
Nous rejoignons Bûcheron dans une descente et nous courons mainTenant ensemble.
Mes sensations sont bonnes, celles de Séphora aussi. Les kilomètres passent, mes jambes se sont « déliées », ça va.
Par contre, je remarque que Séphora ne court plus dans les bosses dans lesquelles nous courions tout à l’heure. Nous marchons. Un coup de mou peut-être ? Il n’y aurait rien d’illogique après 60 bornes. Dès que c’est plat nous repartons de plus belle. Nous formons un petit groupe de 5 ou 6 personnes… et c’est Séphora qui mène le groupe !
Je discute avec un gars originaire de Millau, qui me dit qu’il avait fait 9h15 l’année dernière, il me dit que ça va être dur de le refaire cette année. Je lui dit que c’est « mort » ! Il ne le refera pas cette année. Je ne me préoccupe plus du chrono depuis le ravito du 21ème, mais je sais que nous ne sommes pas du tout sur ses bases horaires là. J’essaye de calculer quand même un peu et je me dis que si on ne craque pas on sera peut-être sous les 10h30.
Nous arrivons au 63ème km en 7h08, lieu du 3ème ravito. Nous enfilons notre veste, mettons notre frontale et nous repartons. Temps d’arrêt 2 minutes. Le lieu du ravito n’est plus tout à fait le même que l’année dernière, cela me confirme le fait qu’il ne faut pas prendre en considération les chronos de l’année dernière. J’essaye quand même de calculer combien de temps il nous faut pour arriver à la Tour Eiffel. Il reste « officiellement » 17 km à 7 km/h de moyenne, je me dis, toujours « si on ne craque pas », que l’on peut finir sous les 10h00.
Le but étant toujours de finir.
La nuit tombe, les frontales sont allumées, Séphora va bien, moi aussi, c’est cool ! Nous doublons un coureur accompagné d’un VTTiste et ce dernier s’étonne d’entendre Séphora parler comme si nous venions de partir et de l’entendre parler des prochaines séances de càp !!!
Alors que j’ai l’impression que nous sommes seuls dans le coin, Séphora s’arrête faire pipi (faut vraiment qu’elle apprenne à faire pipi debout) et une quinzaine de coureurs nous doublent. En fait alors que je nous imaginait seuls il y avait un groupe juste derrière.
Nous remontons un peu le groupe et nous apercevons la Tour Eiffel, nous sommes (déjà) au ravito du 70ème. Nous ne nous arrêtons pas. Je me rends compte tout de suite que le parcours pour sortit du parc de St Cloud n’est pas le même qu’en 2008. C’est plus long cette année, mais c’est sympa. Mais je ne suis pas forcément objectif. Tout est beaucoup mieux cette année…
Alors que nous retrouvons les quais de Seine, une fille accompagnée d’un autre coureur, nous double comme une furie. Elle nous avait déjà dépassée lorsque Séphora faisait pipi juste avant le dernier ravito. Elle courait normalement, mais là, elle a lâché les chevaux ! Nous l’avons dépassé alors qu’elle était arrêtée au ravito.
Cet intermède passée, nous continuons à courir à notre rythme. On double un peu, on se fait un peu doubler. Nous sommes sur un rythme normal pour cette fin de course, environ 8 km/h.
Quelques marches devant nous se profilent et Séphora me dit qu’elle a un peu de mal à monter et à descendre et qu’elle a mal aux jambes. Je lui dit qu’il faut courir et ne pas marcher. Nous courons.
Juste avant de monter sur un pont dans un virage un coureur qui ne participe pas au trail arrive face à nous, Séphora l’évite de peu et se contracte. Elle se fait mal à l’aine. Alors que je m’inquiète de son sort un bénévole nous dit qu’il nous reste 4,5 km. D’habitude je ne prends jamais en considération ce que nous disent les bénévoles au sujet de la distance qu’il reste à faire, mais ce qu’il a dit me semble plausible. Je le répète donc à Séphora. Qui décide d’augmenter l’allure. Mais pas qu’un peu !!!
Nous passons de 8 km/h à 12 km/h au GPS de Séphora. Parce qu’au bout d’un moment je lui dit « par curiosité on est à quelle vitesse là ? ». C’est sûr que 12 km/h ça n’a l’air de rien comme ça mais après avoir couru à 9km/h de moyenne pendant 75 bornes c’est pas pareil !
Nous avons du doubler une quarantaine de coureurs sur les 4 derniers kilomètres. Un seul à essayer de s’accrocher à Séphora… il a explosé en vol ! Quand le bénévole a annoncé 4,5 km je me suis dit que l’on pouvait passer sous les 9h15. C’est énorme !
La Tour Eiffel se rapproche, il faut remonter sur les quais, pour y remonter une cinquantaine de marches nous attendent et Séphora ne court plus. Elle vole !
Je me souviens vaguement être passé sous le chapiteau juste avant d’arriver au pied des marches de la Tour Eiffel, mais vu la vitesse à laquelle nous sommes passés…
Il ne reste que les marches à gravir, je regarde mon chrono. Put… on va passer sous les 9h00 !
Plan vigipirate oblige, on nous fouille nos sacs. 3 minutes plus tard, nous sommes finisher du second Eco Trail de Paris. En 8h57. Soit le même chrono que celui que j’avais fait l’année dernière. Jamais je n’aurai pu imaginer une telle chose. Déjà seul, je ne pensais pas pouvoir le faire, estimant que j’étais moins bien que l’année dernière. Et je n’aurais pas du tout imaginé que Séphora puisse aller à ce rythme sur 80 bornes. Et encore moins finir à une telle allure.
Bilan de la course : 688ème (1200 au départ) après 21 km de course et nous finissons à la 197ème place.
Cela va paraître prétentieux, mais je pense que nous avons parfaitement géré notre course. Tant au niveau de l’allure, que la gestion des passages au ravito, de l’alimentation, de l’hydratation, de la « tactique ».
Même si nous avions terminé plus loin au classement, dans un chrono plus modeste, nous serions très satisfait d’avoir terminé, car c’était le but premier.
Y’a pas à dire, une bande de potes, une véritable émulation sur le forum du SAS et déjà nous avons une belle recette pour passer une belle journée !
Les plus :
Séphora
Les moins :
Séphora ne sait pas faire pipi debout
Les résultats de la bande :
Gégé : 8h21
Séphora : 8h57
Greg : 8h57
Olivier alias le bûcheron (ACIl) : 9h16
Marina : 9h25
Bertrand : 9h32
Guillaume : 9h35
Speaker Oliv' et Vincent : 10h20
Antoine (abandon au 50ème)