L'auteur : superchoco
La course : Trail du Ventoux - 46 km
Date : 21/3/2010
Lieu : Bedoin (Vaucluse)
Affichage : 2234 vues
Distance : 45km
Objectif : Terminer
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S’inscrire au trail du mont Ventoux était pour moi une manière motivante de revenir sérieusement au trail, après une année 2009 en grande partie courue sur route.
Le Mont Ventoux est un endroit exceptionnel, que j’avais découvert l’an dernier lors d’une sortie vélo route avec des amis en partant de Bédoin.
J’avais une petite appréhension avant le départ car à part une expérience en marathon l’an dernier, je n’avais jamais couru une telle distance en trail. L’ascension faite en vélo l’an dernier me faisait bien comprendre la difficulté qui m’attendait par les sentiers, même si l’effort demandé est bien sûr très différent.
Petite déception car le passage au sommet a été supprimé, mais le brouillard et la neige au sommet commandaient une évidente prudence de la part des organisateurs.
8h30 et des brouettes, le départ est donné ; je suis bien placé mais pas le temps de m’échauffer tranquillement, le rythme est très rapide.
Je vois Ricky Lightfoot prendre des longueurs d’avance sur le peloton des tous premiers ; conséquence directe, le peloton s’étire très vite sur les 2-3 kms de route relativement plats.
Pas le temps d’admirer le paysage ; les premières difficultés apparaissent et je sens que je ne suis pas dans un grand jour. J’en profite quand même pour regarder les panoramas qui s’offrent à nous grâce à de jolies vues dégagées mais les montées sont exigeantes et je manque clairement de souffle et de fraîcheur physique.
Une bonne vingtaine de coureurs me dépassent et lorsque j’arrive au 14ème kilomètre, le moral n’est pas au top et je me demande si je ne vais pas basculer sur le parcours du 23 kms. Heureusement, j’ai trouvé cette première partie très intéressante et c’était un régal de courir au départ dans le sable, de grimper ensuite au milieu des rochers puis de découvrir toute la richesse forestière du Ventoux. Superbe variété et quel dépaysement en peu de kilomètres parcourus !
Je prends deux bonnes minutes pour me ravitailler et lorsque j’arrive à la séparation des parcours, la rampe qui emprunte le tracé du 40 kms n’incite guère à l’optimisme, de même que les premières traces sérieuses de neige et le manteau nuageux un peu plus haut.
Allez comprendre pourquoi, alors que je me posais pas mal de questions lors du ravito, je prends sans réfléchir ni cogiter la direction du long parcours !
Une dizaine de coureurs me doubleront dans cette montée que je ferais quasiment tout le temps en marchant. Certains passages sont difficiles car la neige ne porte pas bien et je subis pas mal car les sensations sont encore moins bonnes que lors des 14 premiers kilomètres.
Elément important de ma course : le ravitaillement. J’ai englouti pas mal de gels (1 toutes les 40 minutes en moyenne) et de barres céréales (1 toutes les heures environ) qui m’ont probablement bien aidé à gérer les carences physiques et à éviter toute grosse défaillance. Sans compter quelques pruneaux et tranches de pain d’épice toujours utiles dans les moments de doute. Je sais on est pas dans un compte-rendu culinaire mais ça fait toujours du bien de se rattacher à ce genre de choses quand on va moyennement bien.
Arrivé en haut, la visibilité est réduite avec pas mal de brouillard mais j’ai la chance d’intégrer un petit groupe composé d’un membre de l’organisation qui fait office de secours et nous trace bien la route.
J’hésite à mettre mon coupe vent ou un vêtement plus chaud mais je n’ai pas vraiment froid et je resterai au final avec mes deux tee-shirt tout au long du parcours.
Enfin, nous quittons la neige pour retrouver des sentiers monotraces très agréables et techniques avec des montées, des descentes, des zigzags, des points de vue, des plongées dans la forêt, des passages sur les gros rochers, encore un festival de belles choses qui tente de nous faire oublier l’absence de passage au sommet et qui aura bien fonctionné !
Le moral revient en tous les cas et je sens que les moments les plus durs de ma course sont passés. Je joue au ping pong avec un coureur qui va plus vite que moi sur le plat et dans les descentes mais que je rattrape dans les montées. On se suivra comme ça pendant les 15-16 derniers kilomètres. Plusieurs personnes me dépassent dans les descentes mais je refais mon retard dès que le chemin se fait plus plat et plus pentu.
Je me prends à espérer patiemment que les jambes reviennent enfin mais rien n’y fera, l’endurance est là mais je ressens toujours un manque de fraîcheur physique.
J’arrive au deuxième et dernier ravitaillement du 27ème kilomètre. Je n’ai absolument aucune idée de mon classement. Un peu entamé et les traits sûrement tirés, je vois que pas mal d’autres coureurs autour de moi souffrent également et un d’entre eux décidera d’abandonner. Cette vision montre que cette course est exigeante et dure pour pas mal de monde.
Je bois 2 verres de coca et un verre d’eau, et après quelques chips avalées et un petit problème technique avec ma poche d’eau réparé, je repars doucement et manque l’une des premières balises pourtant bien visible. Un petit demi-tour qui me fera reprendre mes esprits et ma lucidité après cet arrêt ravito salvateur.
Les treize derniers kilomètres se dérouleront sans accroc malgré une descente rocailleuse assez délicate et une petite frayeur avec ma cheville. Au 30ème kilomètre, je sens que l’arrivée ne peut plus m’échapper et je savoure le moment que je préfère dans les trails : courir seul sans savoir où sont nos poursuivants directs et apprécier l’environnement au milieu duquel on a la chance d’évoluer.
Ce sera un vrai plaisir de dévaler la dernière longue descente où l’on a pu admirer de magnifiques grottes.
A la fin de cette descente, les sensations sont bonnes malgré la fatigue et les deux derniers kilomètres de plat se font vite à 14-15 km/h et me permettent de rejoindre les coureurs qui m’avaient distancé auparavant. La ligne est franchie après 4h38 de course et une 63ème place.
L’organisation de la course m’a paru excellente : ravitos, balisages, aires de départ et d’arrivée, décision sur le parcours bis… ça m’a donné envie d’y revenir une prochaine fois, si ce n’est la quantité de déchets trouvés sur ma route et montrant le mépris total de certains « coureurs » envers les sentiers protégés du Ventoux et les organisateurs et coureurs qui passaient après eux.
Ce trail longue distance m’a en tout cas appris pas mal de choses sur la façon de gérer une course quand on sent qu’on n’est pas au mieux. Il faut prendre son mal en patience, bien se ravitailler, et se caler à son propre rythme sans faire attention à celui des autres.
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7 commentaires
Commentaire de Free Wheelin' Nat posté le 24-03-2010 à 18:03:00
Ton analyse démontre un raisonnement sain par rapport à ta pratique, je trouve!
L'année prochaine tu vas t'éclater , c'est sûr!
Commentaire de raspoutine 05 posté le 24-03-2010 à 19:04:00
Félicitations pour ton parcours et pour le récit; Eh oui, on a tous envie d'y revenir sur le Ventoux...
Commentaire de vogoy' posté le 24-03-2010 à 20:55:00
et bien pour finir, c'est une belle course je crois !
le ventoux, c'est magique !
Commentaire de riri51 posté le 24-03-2010 à 20:57:00
Félicitations! 63ème tout de même!!! et merci pour ce CR bien sympathique, à bientôt!
Commentaire de plmchl posté le 24-03-2010 à 22:57:00
Super perf et bonne gestion de course. Respect
Commentaire de lulu posté le 25-03-2010 à 10:27:00
Félicitations pour cette 63ème place...
Beau CR
Commentaire de yanshkov posté le 29-03-2010 à 12:43:00
Une course un peu semblable à la mienne et j'ai eu chaud sur la fin vu ton final !!!
Bon y'aura des jours meilleurs (niveau sensation) ...
au plaisir de se croiser
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