Récit de la course : Via Romana - 21 km 2009, par Sylvain01

L'auteur : Sylvain01

La course : Via Romana - 21 km

Date : 2/8/2009

Lieu : Carpineto (Haute-Corse)

Affichage : 3903 vues

Distance : 21km

Objectif : Terminer

8 commentaires

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Le trail de Via Romana – Trail de Corse 21 km en haute Corse

Le trail de Via Romana – Trail de Corse 21 km dans la Castagniccia.

 

 

Introduction :

 

Lorsque nous avons réservé nos vacances pour l’été en haute Corse j’ai rapidement mis dans mon agenda ce trail qui est une des plus grande course de Corse. La course se passe dans la castangiccia, une région montagneuse de Corse. « Dotée d'une terre fertile et riche en cours d'eau, la Castagniccia est une région très verte et très boisée, qui contraste avec les régions plus pauvres et plus sèches de Corse.»

Je ne suis pas un habitué des trails et encore moins des courses de montagnes. Mon entrainement du dimanche en forêt c’est plutôt 15km avec 50m de D+

Mon unique objectif est donc de finir et de profiter du paysage.

http://www.trail-viaromana.com/

 

Samedi :


Inscrit par Internet il faut aller chercher son dossart le Samedi. D’ après Internet il faut 27 minutes pour rejoindre le charmant village de Carpineto. Je propose donc de faire le voyage en famille pour découvrir la région. Mais Internet ne prend pas en compte les routes Corse. Nous voilà parti sur une route étroite entre Cervione et Carpineto sans aucune ligne droite, au bord de la falaise, sans pouvoir croiser sans s’arrêter. 2nd, troisième virage à droite, virage à gauche, virage à droite… La route à la largeur d’une seule voie de départementale de l’AIN avec une ligne pointillée au milieu. Il est donc difficile de croisé… Les filles sont rapidement malades. Mais le paysage est magnifique. 1 heure plus tard nous voici à Carpineto. Un tout petit village accroché à la montagne au milieu d’une immense foret de châtaignés. Carpineto doit compter 50 habitants maximums.

 

 

 Nous nous rendons à la mairie pour le retrait du dossart. Après avoir cherché partout l’organisation ne trouve pas mon inscription ! Je me suis pourtant inscrit par Internet depuis un mois… Une charmante dame m’inscrit quand même et me donne mon dossart et un sac avec T-SHIRT, eau minérale de la région et farine de châtaigne AOC. Les filles sont ravies. Les organisateurs expliquent que la course correspond à un 31Km sur route. Je me fixe alors comme objectif de 3h. On décide de faire une balade en famille vers une magnifique cascade puis on rentre par une route un peu plus roulante (j’ai pu passer la 4° !)

 

 

Dimanche :

 

Levé à 4h30  du matin. Petit dej copieux et départ à 5h. Je connais la route je prends mes précautions… Arrivé sur place un peu avant 6h. Il y a déjà beaucoup de monde. Je décide de me garer en haut du village. Je me prépare et je descends au départ. Il y a foule. Beaucoup de coureurs ont des bâtons de marches et des chaussures de montagnes taille basse. On à tous des réserves d’eau. Il fait parfaitement jour maintenant. Après diverse intervention du maire et des organisateurs le départ va être donné. Et surprise un hélicoptère va filmer la course. Il est au dessus de nous. On se croit au tour de France. Cela m’excite un peu. C’est un départ commun (21 km ,36 km et 58km). Le parcours est le même jusqu’au 17km.  Je me place derrière. Je ne veux surtout pas partir trop vite.

 

Le départ est donné. Nous sommes à 650m d’altitude. Et c’est parti pour un tour. On part sur une route en monté raide. (12%) Je trottine. Je double. Au bout de 600 m arrivent les sentiers dans les châtaignés. Nous sommes tous en file indienne. Et puis voila une côte raide, non un mur. Je marche, tout le monde marche. Et je comprends alors le pourquoi des bâtons ! On arrive en haut du premier col : Col d’Arocata 927m soit 277m en 1,5km (cela fait du 18% quand même !) Je regarde ma montre : 18 minutes pour 1.8 km … Ça commence fort !

 

C’est maintenant la descente. Nous sommes dans les bois. Le chemin est très étroit, la descente se fait par petits bonds de pierre en pierre. On prend plein de secousse. Le sol est dur. Je saute le premier ravito, je n’ai ni soif ni faim. Je suis toujours sans problème la file de concurrents. C’est une longue fille indienne, il est impossible de doubler. On entend l’hélico au dessus de nous. La descente s’effectue ainsi jusqu’au km 6. On est maintenant à 480m d’altitude. Mon temps : 43 minutes.  Je me rends compte que la course va être longue. Et puis arrive une monté très raide. Les lignes s’écartent peu à peu. On arrive alors au village de Parata à 605m. On relève nos numéros. Je suis en compagnie de la deuxième féminine. Je bois et je mange. Et ça repart.

 

 Il y a une bonne ambiance dans les villages. On est très souvent encouragé.  On suit toujours des petits chemins emprunté uniquement pas les ânes, les vaches et les chèvres. Il faut d’ailleurs éviter les bouses. Nous descendons à 590m et puis le chemin repart en cote. La monté est extrêmement raide. Je suis plié en quatre pour avancer. Je m’aide de mes bras. Je laisse filer mes compagnons du départ. Je n’ai plus de souffle. Mes cuisses soufrent à chaque marche de pierre. Je me cale derrière un concurrent au short jaune. Je ne vois que ce short. Je m’accroche. On marche toujours. Impossible d’aller plus vite. Tout le monde tire la langue. Cette monté me semble interminable. Je regarde mon GPS très souvent mais les km n’avance pas. 9km de course : 1h 20 minute. Je mets les mains sur les hanches. C’est extrêmement dur. La pente est de 28% sur 1.5 km. On sort alors des bois. On arrive en haut du col. On aperçoit le soleil. Nous arrivons enfin en haut. Chapelle San Bartolomeo. Altitude 1074m. Le plus dur est fait (du moins je le pense à ce moment de la course).

 

1h35 de course pour un peu plus de 9 km. La moyenne est lamentable. Mais je sais que la descente arrive ! Je bois et je mange. Une pause pipi et c’est reparti sur la crête dans la garigue. Ca griffe les mollets mais la vue est superbe et les odeurs enivrantes. Je raccroche un groupe de 2 hommes et une femme. Nous attaquons la descente. Elle est aussi raide que la monté (22 % en réalité)  Il faut se retenir à la végétation pour ne pas partir dans les châtaignés dans certains virages. La descente se fait à l’ombre sur un minuscule chemin. Je suis heureux de pouvoir suivre à saut de cabris mes 3 compagnons.  On arrive rapidement à Piazole. 518m. et 2 heures de course ; puis dans une descente un peu plus roulante (tout est relatif) nous emmène à Chiarasgiu (alt.306 m). 2h 13 d’effort maintenant. Mes chevilles ont tenue ! Et voila que ça remonte. J’ai plus de jus. Je marche. On commence à doubler des concurrents assis sur le bord du chemin. On est au km 16. On  arrive sur la partie la plus roulante du circuit. Une piste forestière. Je peux enfin courir. Les mètres défilent plus vite maintenant.  Mais je me rends compte que mes jambes sont lourdes. Il reste encore des bornes et surtout une monté finale. Je m’accroche à un groupe. Après une descente sur du bitume (oui oui il y à au moins 500 m de route en descente !) on arrive aux sources d’Orezza une eau minérale Corse (www.orezza.fr) Je bois et je mange. Mais lorsque il faut repartir mes jambes ne répondent plus. Je prends un sucre et je trottine.

 

Arrive la bifurcation des 21 km.  Il reste la monté finale. Je suis seul  maintenant. On est à nouveau sur un chemin étroit. Je vais essayer de ne pas me perdre. Mais le marquage est très bien fais. Et puis j’aperçois au loin devants quelques concurrents. On traverse des rivières et je glisse sur une pierre : résultat les pieds dans l’eau : mes chaussures vont faire « splotch, splotch » jusqu’a l’arrivé. On remonte dur. Des grandes marches. Mes cuisses brûlent. Je bois. Mais voila une crampe à la cuisse gauche. Impossible de plier la jambe gauche. Je boite. On me double. On me demande si ça va. Je m’étire et je sers les dents. Je sens la crampe arrivé à l’autre jambe. Il reste 1 km environs. Je dois finir. Je vais tenir. Je finis comme je peux en marchant. Je n’avance plus du tout. Je trouve une dernière étincelle de force pour courir 300m avant l’arrivé. Je trottine pour passer sur la ligne. Je passe la ligne. 3H11. Je m’arrête. Je suis alors tétanisé par les crampes. Je ne peu plus bouger du tout. Je suis planté la droit comme un i. Un ambulancier m’apporte une chaise et de l’eau. Je bois et je reste la sans bouger un bon moment.  Je peux alors manger et boire sur mes deux pattes. Je m’assoie un long moment à l’ombre de l’église pour encourager les concurrents suivants. Je discute un peu avec les concurrents qui prennent de mes nouvelles et je vais me doucher.

 

 

 


Résultat final : 45/130 en 3h11 minutes. 9 minutes au km en moyenne. Sans les crampes je pouvais gagner 5 à 10 places… Mais je suis content de ma course.

 

Et puis il faut rentrer au camping. Mais la voiture est en haut du village. Je repars alors sur le trajet de la course : 500 m à 12 % = Mes cuisses n’apprécient pas vraiment…

 

Conclusion :

 

Ce fut une très belle course dans un paysage exceptionnel. A aucun moment je n’ai souffert de la chaleur grâce aux sentiers sous les châtaigniers. Un grand merci à l’organisation, aux bénévoles et aux très nombreux spectateurs. C’est une course à faire une fois dans sa vie. Mais il faut un entraînement spécifique à la montagne bien supérieur au mien… Et dire que j’ai fait la course dite « découverte » ! Pour moi les concurrents du 58 km sont des extraterrestres).

Si l’occasion se présente je reviendrais avec plaisir ! Et comme nous comptons bien revenir en vacances en Corse dans quelques années…

 

PS : Dans l’hélico il y avait un cameraman de TF1 et le reportage est passé au 20h

http://videos.tf1.fr/jt-20h/la-course-en-montagne-un-parcours-entre-les-pieges-4504723.html

 

8 commentaires

Commentaire de bruno78 posté le 14-08-2009 à 22:55:00

bonjour sylvain,
je n'ai pas réussi à te voir avant le départ - j'ai trouvé cette course très plaisante malgré la difficulté -
bravo pour ton chrono - et bonne reprise !!!
bruno78

Commentaire de Mustang posté le 14-08-2009 à 23:28:00

eh bbeee , c'est pas de la tarte en Corse, c'est plutôt du broccio!! bravo pour ta perf!

Commentaire de franciss posté le 15-08-2009 à 22:45:00

Ah ben tiens on dirait moi...pour les crampes ! :-)
Ah...pô facile le gros dénivelé. et tu as bien raison d'insister sur le caractère spécifique de ce type de courses : va falloir viser des entraînements dans le Revermont !!!

Bonne récup à toi...

Commentaire de gilou01 posté le 16-08-2009 à 13:04:00

bravo pour ta course a bientot sur un off dans l ain

Commentaire de cécé posté le 16-08-2009 à 22:05:00

Salut Sylvain, tu as captivé Vir avec ton récit... C'est dire si tu racontes bien.

Moi je voyais les paysages d'Astérix en Corse et j' ai eu mal aux cuisses avec toi.

On viendra avec vous en Corse la prochaine fois, mais je ferais le parcours junior. ;)

Commentaire de eric41 posté le 17-08-2009 à 16:18:00

Bravo Sylvain pour ta course.
pas facile,hein!!
J'étais sur le 56 (j'ai publié un CR).
Dommage de s'être loupé (j'avais pourtant la tenue kikourou).
Eric

Commentaire de Eric Kb posté le 18-08-2009 à 09:39:00

Pas pu résister!!! J'ai lu ton CR et pis voilà que je rechute!!! Je commence à en reparler à ma femme pour l'en prochain !!!!
Merci et féloch'
Eric

Commentaire de Gibus posté le 19-08-2009 à 21:28:00

Bravo Sylvain
Quelle récup les 500 m à 12%

A bientôt dans l'Ain

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