Communauté des sports d'endurance

Samedi 23 avril : ça y est, c’est le grand jour : Velaines et la première « longue » du Challenge Achro. En effet, près de 21 km sont à parcourir aujourd’hui.
On connaît tous l’importance des « Longues » au niveau du classement : c’est un peu comme les étapes de montagne du Tour de France… C’est sûr qu’il faut être présent pour se classer au final. Ce sera l’occasion de voir où chacun des adversaires se situe.

Pour ma part, j’ai travaillé depuis l’hiver pour progresser sur ces longues distances ; en effet, c’était mon point faible. Mon meilleur résultat sur une distance similaire : 3’51/km. Médiocre lorsque l’on sait que je suis capable de tenir du 3’22 sur 10 km. Mais je veille à réduire cette lacune et j’espère aujourd’hui pulvériser mon record. Je rêve de passer sous les 3’40. Tout mon entraînement depuis des mois est basé exclusivement sur mon endurance pour tenir 20 bornes. Je le mériterai…

Un peu de chance aujourd’hui, le temps est couvert et la température avoisine les 14 degrés. C’est parfait. Il ne pleut pas vraiment mais quelques petites gouttes tomberont occasionnellement. Le vent est faible. Bref, de bonnes conditions de course.

Le plus difficile sera de « gérer » ma course. Je n’ai guère de points de repère et j’ai peur de partir trop vite ou trop lentement. Exceptionnellement, j’ai donc décidé de mettre mon cardiofréquencemètre pour l’épreuve. Je courrai selon mes pulsations. Je me base sur 180-182 pulsations car je sais qu’à cette fréquence je peux tenir 20 kilomètres.

Petit échauffement mais pas trop long. Puis préparation sur la ligne de départ. Je rejoins mes concurrents habituels. Tout le monde est motivé ! Top départ. Première petite boucle d’1,5 km à un rythme plutôt lent pour les premiers : du 3’20/km. Je suis sans problème dans le groupe de tête où les favoris semblent s’observer. C’est finalement Anthony Savoca qui est le premier à mettre le feu aux poudres dès la première côte du 2e kilomètre. Derrière, François Clais et Nico Gruloos formeront la paire en poursuite. En 4e place, c’est David Falce qui courra seul. Puis vient le premier groupe important dans lequel je figure. Nous sommes 5 et nous resterons ensemble ainsi durant la première moitié de la course. Il y a là Dimitri Delombaerde, Bruno Mas, André Obsomer, Rudy Garbin et moi-même. Je me sens bien. Mes pulsations sont stables à 180 ; pas de douleurs ni de fatigue pour l’instant. J’observe mes compagnons : hormis Rudy Garbin qui semble être en sur-régime, les autres paraissent suivre sans trop de problème. André Obsomer place une première accélération vers le 5e kilomètre : Dimitri et moi y répondons facilement. Mais le quintet se reforme rapidement. Me sentant bien, j’attaque juste avant l’entrée de Popuelles : mon accélération fait mal. Cependant, tout le monde recolle à nouveau mais plus personne ne prendra de relais et j’assume le train entre le 8e et le 11 km. Devant, Anthony est désormais 3e et dans la ligne de mire. Mais le plus proche de notre groupe est David Falce. Il a une trentaine de seconde d’avance mais semble faiblir. Après nous, derrière notre groupe, c’est le vide le plus complet. Je sais que plus personne ne reviendra sur nous. André, très en forme, augmente la cadence pour revenir vers David Falce. Rudy Garbin lâche prise vers le 11e kilomètre. Coup d’œil à mon cardio : mes pulsations montent à 185-186… Je suis pris d’un doute : je repense à toutes mes longues courues l’an dernier : à chaque fois, j’ai terminé en calvaire. Encore 9 kilomètres…c’est encore long. Je me sens moins bien et décide de laisser partir le groupe au 12e kilomètre. Je prends alors mon rythme et retrouve une fréquence cardiaque stable à 180. Le trio Obsomer-Mas-Delombaerde file et me prend 20 secondes en 2 kilomètres. Mais je ne panique pas et je me refais une santé. L’écart est d’ailleurs stabilisé dès le 15e kilomètre. Ils rentrent sur David Falce et je vois les nombreuses attaques de ce dernier pour ressortir à nouveau du groupe. Mais en vain… Pire pour lui, il faiblit et je le rattrape vers le 16e kilomètre. Devant, l’écart avec Anthony est devenu minime : il est là à 150 mètres environ. Mais mon objectif est maintenant de reprendre Bruno Mas qui faiblit et ne peut suivre André et Dimitri. Je le rejoins et le laisse sur place au 18e kilomètre. Mes sensations sont bonnes et j’envisage la course-poursuite avec le duo à 20 secondes devant moi : Dimitri se retourne constamment et je sens qu’il craint mon retour. Je passe à la borne du km 20 en 1 h 12’ 15 ! C’est la première fois que je consulte mon chrono : 1 h 12 sur 20 km ! Je n’en reviens pas ! Je suis ravi. Je pulvérise mon précédent record de plus de 5 minutes !
Et je termine sans douleur et en force dans le long faux-plat… Derrière Dimitri et André qui conservent une dizaine de secondes d’avance cependant. Mais près de 45 secondes devant Bruno Mas.
Au total : 6e en 1 h 15’ 30 pour les 20, 850 km. Une moyenne de 3’37 ! Je suis heureux de ma progression, de mon résultat et de l’état de fraîcheur dans lequel je finis. Ma nouvelle façon de m’entraîner porte ses fruits. C’est de bon augure pour la suite du Challenge. Je sais que je vais encore progresser… Mais un doute subsiste : comme supporterais-je la chaleur de l’été qui approche ?
Bavardages, ravitaillements et quelques kilomètres à l’aise pour terminer ma journée.

Diduv