Récit de la course : Trail du Ventoux - 42 km 2008, par claude41

L'auteur : claude41

La course : Trail du Ventoux - 42 km

Date : 23/3/2008

Lieu : Bedoin (Vaucluse)

Affichage : 3272 vues

Distance : 42km

Objectif : Pas d'objectif

5 commentaires

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Au pays du soleil

Encore une belle aventure ! On va en Provence pour le soleil, les cerisiers en fleurs, le panorama en haut du Ventoux, bon, on reviendra !

 

Dès vendredi soir, le camping-car est en place, sur le parking face à l’entrée du domaine de Belezy. Réservé aux nudistes paraît-il, encore que pour ce week-end, on est prié de se rhabiller pour laisser les trailers s’exprimer !

Première constatation, les habitués parlent allemands, hollandais, danois ou anglais. Deuxième constatation, pour se mettre le cul à l’air, fait plutôt frisquet, on est vendredi soir, donc nudité obligatoire (d’après le panneau posé à côté de notre maison ambulante). Les habitués cachent tout  sous d’énormes doudounes, peut-être qu’au dernier moment, ils ouvrent en faisant « coucou, c’est le gros loup », bon, je fantasme un peu.

Revenons à ce pourquoi on est venu. Samedi matin, petite randonnée dans le massif, on a tellement entendu parler de la combe de Curnier qu’on y va faire un tour. En chemin, on rencontre un baliseur qui nous annonce que probablement, on n’ira pas au sommet et qu’ils sont en train de baliser l’itinéraire de secours, moins long mais plus difficile ! Tant pis, en attendant, cette combe de Curnier, c’est splendide, envoûtant, inquiétant même, je suis un peu claustro, sauf dans ma cave, une vraie cave de vigneron sous 50m de tuffeau avec du vin et du bon. Si vous venez un jour du côté du val de Loir … Après 2h30 d’une superbe ballade, retour à la « maison ».

Samedi après-midi, on va à Bedoin par un joli sentier pour retirer nos dossards. On fait un tour des stands, on prend plaisir à discuter avec loulou Chantre le grand maître de l’Ardéchois, que l’on retrouvera avec plaisir le samedi 3 mai.

 

Dimanche matin 6h00, derrière le store, j’entrevois un coin de ciel bleu, c’est bon, la journée sera belle ! Je ne sais pas encore que là-haut, les éléments sont déchaînés. Devant nous se gare une voiture pleine de kikoureurs, on les reconnaît, ils ne passent pas inaperçus avec la casquette ou le buff. J’en profite pour récupérer deux photos de Laurence que l’on mettra sur nos sacs. Je ne connaissais pas Laurence personnellement, je la connaissais seulement à travers ses photos et ses récits, mais je suis très ému à l’idée de courir avec son image. Elle pourrait être ma fille, mon fils est à peine plus jeune qu’elle ! Je ne peux imaginer mes deux petites filles sans leur mère. La vie est parfois d’une cruauté terrible. J’ai apprécié au plus haut point, ce rassemblement pour une photo collective avec un poster de Laurence et les quelques mots simples prononcés sur le podium. Oui, la communauté des kikoureurs est une grande famille et c’est extrêmement réconfortant. Je ne me suis jamais beaucoup impliqué dans kikourou, hormis à travers quelques récits, mais je suis prêt à participer à l’élaboration d’une journée permettant un regroupement de tous les kikoureurs, autour d’une sortie « off » par exemple, qui nous permettrait d’honorer la mémoire de Laurence.

 Revenons à la course, Départ avec un peu de retard, mais on n’est pas à 10mn près ! Petit tour dans le secteur, soit disant pour étirer les troupes, mais les chemins sont assez larges pendant quelques kilomètres. Jolie descente sur Bedoin, passage dans les vignes sympathique, j’en profite pour faire quelques photos. Les demoiselles coiffées sont bien là, pour nous voir défiler. Je suis parti à un rythme tranquille, ma p’tite femme est déjà plus loin devant. La saison est longue, il ne s’agit pas de se griller dès le mois de mars. Alors, je vais mon petit bonhomme de chemin, sans me faire mal ! Dès que ça monte, je marche et ça va monter pendant un moment.

Le paysage est splendide, il fait bon, quoi demander de mieux. Un petit embouteillage dans une descente abrupte, c’est bien, on peut récupérer, c’est le moment de boire, manger, causer. Un abruti, tant pis pour lui s’il se reconnaît, double tout le monde et prend des risques en descendant tout droit dans la montagne. Fallait partir plus vite mon gars et surtout on respecte les autres participants en prenant son tour. C’était mon coup de gueule, ce sera le seul !

 Petite promenade en balcon, paysages provençaux, tout va bien. A la bifurcation, c’est sans hésitation que j’aborde la longue distance. En me retournant, je constate qu’il y a encore beaucoup de monde derrière moi, c’est réconfortant. Alors là, ça monte beaucoup plus dur, la neige a fait son apparition, le vent devient plus fort. Il est temps de sortir la goretex et le bonnet !

Bien au chaud, j’attaque la montée vers le Chalet Reynard, les rafales de vent sont parfois terribles et imposent des efforts supplémentaires. Petit arrêt ravito : une soupe revigorante, une tranche de jambon, un bout de banane, un coca (servi frais, très frais), j’attaque la descente, pas de douleurs, une petite fatigue mais rien de bien méchant. Il est vrai que jusqu’à maintenant, je suis resté sage, pas d’efforts inutiles !!! La descente est douce, facile à courir. Très vite, la chaleur solaire impose un déshabillage (partiel, rassurez-vous). Le bon sentier devient plus technique avec des pierres qui dépassent et ce qui devait arriver arriva : chute ! je m’explose contre un rocher, le collègue devant s’inquiète, il rebrousse chemin pour constater les dégâts. Je le rassure, je me relève péniblement, après époussetage, je fais le bilan : coude emporté, genou pas mieux, la pommette et le nez ont touché, mais bon, globalement rien de grave. Je repars mais en marchant tranquille, je ressens quelques prémices de contractions musculaires aïe ! aïe !

Au bout de quelques minutes, je reprends le petit trot et je m’étale de nouveau, mais cette fois-ci  sur un lit d’aiguilles de sapin ! Bon, Papy va falloir regarder où tu mets les pieds et surtout les lever un peu plus haut ! M’enfin, faut bien continuer, je me concentre sur les appuis. Tiens je repasse à la bifurcation, donc si je compte bien, il me reste 8km. Dans la descente du massif des cèdres, j’accélère un peu, il me reste des réserves, je rattrape une charmante jeune femme, enfin un peu de compagnie, je décide de rester avec elle jusqu’au bout. En discutant, on oublie le temps et nous arrivons au dernier ravitaillement, où l’on bénéficie d’un accueil à peine sympathique, mais les autres ont été tellement bien qu’on oubliera. Il faut se mettre à leur place aussi, attendre des clampins qu’avancent pas, pendant des heures, dans le froid, ça calme. Bravo, les bénévoles, sans vous on serait pas là à faire les cons !

 

 

Juste avant l’arrivée, je croise ma femme qui a déjà fini, elle file vers la douche chaude du camping car, enfin qu’elle croit chaude, car avant de partir j’ai oublié de mettre  le boiler en marche !!! Bonjour l’ambiance tout à l’heure !

Et voilà l’arche bleue, 6h43, pas de quoi sauter au plafond, mais bon, j’ai pas mal dans les jambes, je ressens juste une douce fatigue agréable. Y’en n’a pas beaucoup derrière, mais l’essentiel était de bien se préparer pour la suite de la saison.

Au bilan, que du plaisir, un parcours superbe, dans une région superbe, des trails comme ça, on en redemande !

 

Nous devions rester quelques jours, pour randonner dans le coin, lundi matin, il neige. Les jours prochains, le temps ne s'annonce pas meilleur, alors nous prenons le chemin du retour en passant par Gigondas et Vacqueyras histoire d'enrichir la cave. Tchin! Tchin!

 

5 commentaires

Commentaire de Françoise 84 posté le 27-03-2008 à 18:15:00

La rencontre fut brève...! mais bonne!!! J'espère qu'on aura l'occasion de se croiser plus longuement une autre fois. N'hésite pas à revenir pour un petit trail vauclusien:sans chauvinisme, ils sont très beaux et, en général, ensoleillés!Dommage pour votre séjour écourté, mais au moins la cave s'est-elle enrichie!! Bises!

Commentaire de phildeval posté le 27-03-2008 à 18:22:00

Bravo pour ta course , bon il semblerait que tu maitrises mieux le ventoux que les photos dans un récit ;-)

Commentaire de kikidrome posté le 27-03-2008 à 22:03:00

ça parait facile de faire le "grand" parcours en te lisant ;-)
Merci en tout cas pour ce beau récit !

Commentaire de eric41 posté le 28-03-2008 à 13:26:00

Bravo Claude pour ta course.
Mieux qu'au Vulcain en tout cas car je n'ai pas vu ton nom dans le classement.
On se reverra sur l'Ardéchois.
A+
Eric

Commentaire de riri51 posté le 28-03-2008 à 20:21:00

j'ai adoré ton cr, il transpire "la joie de vivre", le plaisir d'évoluer dans un décor magnifique et il est plein d'humour. MERCI "c'est que du bonheur!"

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