Communauté des sports d'endurance

Nuit du 9 juin 2007 - Alors que nous remontons de la place de la Contrescarpe vers le Panthéon, vers 3H du matin, occupant toute la largeur de la rue désertée par les voitures, voilà qu’une bande de furieux se met en ligne une trentaine de mètres plus loin. Soudains, de concert, ils tombent le pantalon pour nous faire admirer leur anatomie fessière ! On se serait cru à la troisième mi-temps d’un match de rugby ! Pas de chances pour les filles qui étaient à l’arrière du peloton et ont donc loupé le spectacle offert par ces jeunes hommes pour le moins éméchés.

C’est l’une des péripéties qui ont émaillé le OFF proposé et concocté par l’ami Taroc, dans la nuit du 8 au 9 juin. Nous étions 25-30 coureurs et coureuses de tous horizons a y participer. Rendez-vous à 1H du matin devant l’église Saint-Germain de l’Auxerrois, à l’arrière du Louvre. Objectif : courir tranquillement jusqu’au petit matin en se baladant de monument en monument. L’occasion aussi de croiser des Kikoureurs « pour de vrai » et pas seulement sur le forum. Je connaissais déjà l’Electron pour avoir participé l’été dernier à son URTPP http://www.sportnat.com/electron/mescourses/2006/utrpp06/UT06index.htm . Autre visage connu: ce kikoureur croisé lors d’un déjeuner Kikourou (oups… je ne me rappelle plus son pseudo mais il se reconnaîtra sans doute). Et j’ai fait la connaissance de Taroc (off course), de Bédaguer, du Lombric… sans compter d’autres coureurs dont je ne connaît pas les pseudos.

Le temps était idéal pour ce OFF : doux, sec, sans vent… Paris est à nous ! Départ à petite foulée et allure pépère. Le parcours (de mémoire) : les arcades de la rue de Rivoli vers la Comédie française, puis l’avenue de l’Opéra, la Madeleine, Saint-Lazare. On remonte ensuite la rue d’Amsterdam pour atterrir place de Clichy et tourner vers le Cimetière Montmartre, le Moulin rouge (youhou les filles !), la rue Lepic, le Moulin de la Galette, le buste de Dalida, l’Avenue Frochot, les vignes de Montmartre et le cabaret du Lapin Agile. Au sommet de la butte, on passe place du Tertre et on s’arrête devant la Basilique de Montmartre (les marches la nuit.. beurk !!!). On redescend ensuite par la place des Abesses, la rue des Martyrs avec un passage devant chez Michou (youhou les garçons !). On tourne à gauche sur les boulevards vers Barbès, la Goutte d’or, la Rotonde de la Villette avec un tour autour du bassin. On prend le long du canal Saint-Martin jusqu’à la Bastille et l’Opéra. Traversée de la Seine vers la Rive-gauche, avec un passage devant le Jardin des plantes, l’Institut du Monde Arabe, la fac de Jussieu, la Grande mosquée de Paris, la Contrescarpe et la « Mouffe ». Le quartier latin nous accueille avec le Panthéon, les jardins du Luxembourg et le Sénat puis la place Saint-Michel. Retour enfin vers le point de départ en longeant la Seine et en empruntant la passerelle des Arts. Au total, un peu plus de 22 KM (à mon GPS) pour 3h26 de course, arrêts photos et casse-croûte compris. Un train de sénateur pour une sortie longue très touristique.

Courir dans Paris la nuit, surtout un vendredi soir quand il fait beau, suscite l’intérêt, les commentaires et souvent les encouragements des nombreux fêtards, noceurs, soiffards et autres teffeurs qui jalonnent les rues de la capitale. Dialogue…

-       Vous venez d’où ?

-       - De par là… 

-       - Et vous allez où ?

-       - Par là...

-       - Et vous courrez longtemps ?

-       Toute la nuit.

-       … (stupéfaction muette).

Et puis on a ramassé Richard, un américain passablement imbibé, qui nous a suivi sur une bonne moitié du parcours, en jean et chaussures de ville. Toutes les 20 secondes, il lâchait un « Oh my God ! ». Nous n’avions qu’une crainte, c’était qu’il nous fasse une crise cardiaque sur le trottoir… Mais finalement non. Ses prières au Dieu des poivrots ont sans doute été entendues.

Courir dans Paris la nuit permet aussi de s’instruire. Illustration avec cette question du Lombric alors que nous arrivions à la rotonde de la Villette : « On est toujours dans Paris ici ? ». L’Electron – parisien s’il en est – a failli en avaler son beau bandana Raidlight !

Mais courir dans Paris la nuit, c’est surtout prendre possession de la ville, l’avoir tout à soi sans (ou presque) le flot des voitures et la foule des piétons. Un vrai bonheur ! Sans compter qu’on a le temps de faire papoti-papota avec les autres participants pour se raconter nos petites et grandes histoires de course à pied. Alors un grand merci à Taroc pour ce « Paris running tour », avec une mention spéciale pour l’Electron à la manoeuvre à Montmartre. Et vivement la prochaine…

Epilogue : comme on a terminé un peu tôt (vers 4h30), certains ont repris la voiture et d’autres sont repartis à pied vers leurs pénates. Pour ma part, ça a été une dizaine de KM en plus sur un rythme bien soutenu pour rejoindre ma banlieue sud et mes draps pour deux-trois heures de sommeil bien mérité.