Communauté des sports d'endurance

Mardi 8 mai 2007

 

En cette belle journée de commémoration de la victoire de 1945 se tient la 2ème édition du Grand Prix Coline.

Il s'agit d'un contre la montre de 4,6 kilomètres ralliant la place de la Mairie de Rousson au sommet du Castellas.

Les bénéfices de l'épreuve (inscriptions,soutien des partenaires locaux, dons, etc....) sont reversés à l'association Coline, prénom de cette petite fille atteinte d'une maladie orpheline : le syndrome de Franceschetti.

Le syndrome de Franceschetti, et une malformation congénitale caractéristique qui se traduit, par un affaissement des traits du visage vers le bas et quelquefois une agénésie des pavillons

Syndrome de transmission dominante qui associe de nombreuses malformations de la face.
Il existe :
- une atrophie du maxilaire inférieur et de l'os malaire,
- une malformation de l'oreille interne, voire de l'oreille externe.
- Les fentes des paupières sont obliques en bas et en dehors,
- le palais est fortement ogival,
- l'implantation des dents est anormale,
- il existe souvent une implantation des cheveux en avant des oreilles.

Cette association soutient , tant moralement que financièrement les parents des enfants affectés par cette maladie et permet à la recherche d'avancer dans la détection de ce syndrome ou quand le monde associatif palie le manque évident d'engagement de l'état dans la Recherche (il préfère surement s'acoquiner avec des marchands d'armes et favoriser la spéculation boursière).

Cette course est donc plus qu'un évenement sportif.

Organisée par l'ACN Anduze, elle se dispute sur la jolie commune de ROUSSON, tout près d'Alès et présente comme principale difficulté un dénivelé conséquent avec une dernière partie plus proche de l'alpinisme que de la course à pied ;-)

Pour ma part cette course m'est d'autant plus agréable que j'ai joué au tennis et au foot pendant longtemps sur les terres roussonnaises : mon père étant roussonnais.

Je dois cependant avouer que Laurent Blanc aura plus marqué les esprits et fait trembler les filets que ma pomme (j'en garde cependant de très bons souvenirs et de bons amis).

Cette course se déroulant sur les terres familiales : nous décidons de faire le course en famille aussi.

Ma femme, deux de mes oncles et une de mes tantes prendront donc aussi le départ pour ce pélerinage au Castellas en cette belle et chaude journée de mai....

Nous nous inscrivons donc ensemble : ma chère et tendre ouvrira le bal, suivie de mon premier oncle, lui même suivi de mon oncle numéro 2, laissant ma tante et moi fermer la marche (ou la course).

Le reste de la famille se trouvant dans la montée du plateau (là où la pente atteint les 10%) pour nous soutenir de la voix.

Petit échauffement d'avant course le temps que notre tour arrive, nous reconnaissons le parcours même s'il n'a pas beaucoup de secrets pour nous....

C'est là que je croise Zak sur son fidèle destrier qui reconnaît lui aussi et qui hallucine devant le dénivelé de folie

Il part 10 minutes avant moi, je peux donc l'encourager quand il sélance à l'assaut de la route.

Vient ensuite notre tour : nous nous rangeons dans l'ordre, la discipline et la bonne humeur dans l'aire de départ.

Toutes les 30s , l'un d'entre nous démarre, le suivant ayant pour objectif de le rejoindre.

Arrive mon heure :5-4-3-2-1 GO.

Je pars à un bon rythme, ma tante en point de mire.

Au bout de quelques mètres, je passe près du stade Laurent BLANC (cherchez pas : il n'y a pas de stade à mon nom, même pas un stabilisé sans lignes blanches )

Les parents de mon oncle sont déjà là pour nous pousser dès le début.

Je passe le 1er kilo en 3mn40 et rejoinds mon oncle et ma femme qui discutent tout en courant.

Petit coup d'oeil : « ça va ? »

Sourire en retour : « Oui-Oui »

Et j'enchaine en rejoignant ma tante qui ne veut pas se griller et me laisse partir à la chasse à mon oncle en m'encourageant.

Le concurrent parti 30 secondes apès moi me double ou devrais-je dire m'enrhume.

Nous arrivons alors dans une partie de terre-boue-cailloux en légère montée.

Mon oncle reste à portée mais il est nettement meilleurs trailleurs que moi.

Le 2ème kilo est atteint en 8mn10.

Une fois cette partie de terre terminée, j'arrive au lieu dit « la Verrière » : c'est la maison de mes grands parents. Je profite de la descente pour rejoindre mon oncle et le 3ème kilo en 13min30s.

Il s'arrête au ravito.Je lui dit que je continue en prenant un verre à la volée.

Un collègue roussonnais monté en vélo m'encourage à son tour.

Apès un virage à 90 degrès la montée du plateau s'offre à moi : enfin c'est plutot moi qui suis à ses pieds: restons humble !!!!

Une banderole annonce : « Vous n'êtes plus qu'à 1 kilomètre ».

Super mais quand tu connais le km, tu rigoles moins.

Je revois sur le bord les parents de mon oncle qui sont venus nous encourager sur la fin du parcours aussi : je leur annonce l'arrivée du reste de la troupe dans quelques minutes....

En bord du chemin de terre qui vient de « La Verrière » , la famille de supporteurs est là.

Je m'arrête comme prévu pour embrasser les enfants.

 

"Vous êtes surs qu'il faut y retourner ?????" 

La relance pour repartir en courant est compliquée : la pente est au moins de 10 % .

J'arrive enfin au plateau pour aborder la dernière difficulté du parcours : une montée à la vierge sur un sentier étroit recouvert de caillou glissants.

Impossible de courir, je décide donc de marcher.

Les spectateurs et autres concurrents (Zak en tête) annoncent l'arrivée proche mais quel chemin de croix pour l'atteindre.

A la sortie d'un virage, derrière un petit bosquet, la tente de l'organisation se dévoile.

Un coup d'oeil à la montre : 24mn40sec.

Je bois un coup, récupère 2 verres pour ravitailler les membres de la famille dans la côte.

Chacun arrive à son tour, heureux de voir la ligne.

Nous redescendrons en trottinant pour rejoindre le podium de départ où je croise un zak qui a fait un joli temps mais qui n'est pas emballé par ce genre de course : il préfère le plat.

La remise des prix se déroulera dans la conviavilité, après un petit mot du maire de Rousson qui renouvelle son invitation pour accueillir l'épreuve l'an prochain.

Le vice-président de l'association Coline et un professeur spécialiste du syndrome de Franceschetti prennent la parole pour nous éclaircir sur l'action de l'association et sur les aspects médicaux de cette maladie orpheline.

Un grand athlète est également présent et a même fait la course.Il s'agit de Thierry Pantel (ancien champion d'Europe sur 10000m).

Il soutient l'association dans la plus grande discrétion et s'est mêlé au peloton en toute modestie.

Il refusa même l'invitation du vice-président pour monter sur le podium.Il n'était évidement pas là pour sa gloriole en ces temps où le culte de la personnalité gangrène les plus hautes sphères de l'état, coup de chapeau à lui.

Les femmes de la famille monteront sur le podium, les hommes resteront à son pied à les applaudir.

Belle journée en tout cas,bravo aux organisateurs et merci pour cette belle course.

Courir pour soi, c'est bien , courir pour les autres c'est encore mieux.

Je reviendrai l'an prochain avec le plus grand plaisir....