Communauté des sports d'endurance

Pourquoi 12h aux 24h des Ulis ? Petit flash back : Depuis environ 2 ans les 24h de St fons trônent dans mes rêves .Afin d'oser m'y lancer , tout une stratégie est mise en place : augmenter la charge d'entraînement hebdomadaire , passer par un 6h , un 12h et se fabriquer un mental d'acier .Ca prendra le temps qu'il faudra ! Un allégement professionnel en 2006 permet de bien progresser, ne me reste " plus que " 12h à faire avant St fons 2007.
La seule possibilité en cette fin d'année est de faire 12h aux 24h des Ulis pas l'idéal mais y a pas mieux.
Comme il faut une carotte pour avancer, on met un objectif kilométrique : 12h à 8 Km/h de moyenne avec pauses ferait 96 Km. Départ le soir en décembre sur piste sont autant d'inconnues faut laisser une marge donc 90 Km me combleraient.

Vendredi 8 décembre
Ca y est, c'est le grand jour ! Les petites affaires sont prêtes (entre autre toute la garde robe de cap !), départ pour la capitale. Arrivée au retrait des dossards où tout se fait dans le calme. Direction vestiaire pour se préparer et présentation des forumers. Koline et Lafrite (Géraldine) sont les seules personnes que je connaisse.
Avec un peu de retard (19h 15 au lieu de 19h) le départ est donné. Séquence émotion, on ne détaille pas le cardio lol Ca roule ! Enfin ça court, ça double beaucoup, ça papotte, très convivial un 24h !

Premier 12h :
Après environ 3h de course (pas moyen d'être plus précise) premier coup au moral. La piste en tartan usée n'est pas des meilleures pour le dos : Une pointe gênante entre les omoplates qui ne me quittera plus .Bof ! Contractures, lumbagos and co je connais et j'en veux pas ; Ca fait trop mal et met trop longtemps à guérir. On oublie les 90 Kms, nouvel objectif tenir 12h sans augmenter la gène.
L'arrivée de Taz pour faire quelques tours est une bouffée d’oxygène. On oublie tout le reste et on papotte en courant. Elle passera pas mal de temps sur la piste avec les uns et les autres. A son départ, c'est moins en forme que je la saluerai de loin.
Le premier coureur qui me semble avoir des difficultés est DBruyas, sa foulée n'est déjà plus la même. Le 24h, n'est pas son truc dit il et il pense arrêter assez rapidement et pourtant ...

Le second coup au moral est arrivé vers 5h de course avec des nausées habituelles. Déjà ! C’est trop tôt !!! Celles ci aussi, je les connais bien, si ça ne passe pas, ce sera arrêt avant 12h. Merci à Koline pour ses encouragements et conseils à ce moment. Après avoir pris 1/2 verre d'eau tous les 1/4 d'h environ on se met à la diète quelques temps. Au bout d'environ 2h, je reprends avec 1 ou 2 gorgées de vichy St Yorre au même rythme (5 tours de course puis 45" de marche avec passage au ravitaillement) et ça passe mais rien d'autre ne m'inspire .Tant pis, parait que Momo ne mange pas beaucoup pendant ses courses, pourquoi ça ne fonctionnerait pas pour d'autres ! On se raccroche à ce qu'on peut !!!
A tout ceux qui veulent bien l’entendre, je précise que pour moi c'est 12h et non 24. Avec du recul, c'est surtout pour me convaincre moi même qu'il faut tenir 12h car je n'y crois pas encore vraiment ! Nous sommes tous autour de cette piste volontairement alors interdit de faire la tronche et on se plaint au minimum ! Les nausées ont fini par passer et enfin 1/2 twix fera office de ravitaillement solide.
Les 6h et 48 Kms sont passés depuis longtemps .... Continuer à tourner, ne pas penser Km ni horaire regarder les autres, encourager ...faire passer le temps
Avec un jeune coureur on joue au chat et à la souri depuis quelques temps au point de se retrouver l'un à côté de l'autre avec la même foulée sans s'être concerté et même sans avoir besoin de parler. On fini par " s'attendre " en marchant au ravitaillement. Le rythme me semble rapide pour 24h mais non, ça lui convient.Nous continuons jusqu'au moment où je commence à décrocher mais il ralentit un peu. Il ne reste qu'une heure pour moi et mon compagnon commence à chercher une autre foulée à accompagner. Il abandonnera mais beaucoup plus tard. Petit pincement en le voyant partir sans avoir réussi à le faire redémarrer .Comment motiver quelqu'un qui a l'air épuisé sans le faire aller au delà des limites de son organisme.

Mon final est pour bientôt, ce ne sera pas 90 Kms mais ne devrait pas en être très loin si mon polar est bien calibré. Annick m'encourage en me disant de tout mettre sur la fin. Nouvel objectif , ne plus faire de pause et mettre le " paquet " pour la dernière 1/2 heure .On y est , dernier tour de piste à fond ( je crois ! ) Yesss !!! 12h de course (7h15) et 86,4 Kms. Stop chrono et accéléromètre. C’est fini ! Une bouteille de vichy à la main, du chocolat dans l'autre j'accompagne Lafrite au vestiaire. Elle doit se réchauffer et se reposer car vient de faire un malaise. Texto à mon mari : "je vais me coucher " mais mon duvet dans son sac servira d'oreiller à Géraldine lol Au bout d'un " certain temps " fait pas chaud dans ce vestiaire je sors pour chercher une tenue de rechange dans le sac resté en bord de piste. Et là .....Gros flash ! Il fait jour, froid, mais avec un beau ciel bleu et le soleil est présent .... Faire encore un petit tour de jour ... voir la piste sous un autre jour.....ça ne peut pas faire de mal et c'est pour le Téléthon. Je reviens me changer lentement au vestiaire et .... Repart sur la piste après un passage vidange vessie, c'était aussi bloqué depuis quelques heures.

Petit bilan : c'est difficile un 12h surtout la période 5-9h de course. Avoir révisé ma vs sur une piste m'a bien servi (2’50 par tour, ça occupe de faire du calcul mental). Côté ravitaillement, à revoir : 3 bretzel, 1/2 pâte de fruit, 1/2 twix plus un entier à la fin ; 1/2 verre d'eau par 1/4 d'h pendant 4h30 puis 1/2 bouteille de vichy pour le reste du temps avec l'autre moitié à la fin.


Un second 12h

Me voilà à nouveau sur cette piste que je ne pensais plus revoir ! Courir ! Bof ! Le point entre les omoplates est plus que présent et progressivement les périodes de marches vont être de plus en plus longues jusqu'à ne plus que marcher sans douleur.
Période un peu particulière, de tour en tour, sans trop y penser, les 100 Kms sont passés en 16h de course en restant à tout pris de bonne humeur et sans oublier d'encourager les autres. Même Didier (DBruyas) a trouvé une raison pour courir, il fait équipe (locomotive) avec Cedric (Castor Junior).Ils vont faire un beau parcours. Il est impossible de les laisser passer à chaque fois sans les encourager.
De mon côté de la 16 ième à la 17 ième h ce seront 3,6 Kms de fait simplement pour le plaisir d'être là et de rajouter des tours au Téléthon. Petite visite de mon mari : " tu tournes encore ? " et moi un truc du genre " ben oui ! J’ai rien d'autre à faire ! " . Il repart et ne reviendra que vers 18h (23h de course). C'est là que s'installe définitivement la décision de boucler ce 24h !
S'ensuit une période de marche à 2. Géraldine, qui est courageusement revenue depuis un bout de temps malgré son manque de bonne forme, voudrait passer 100 Kms et il en manque plus de 20. Son objectif tombe à pic pour nous faire repartir. Nouveau programme : 5 tours de marche (plus un pour moi) pause boisson puis 5ou 6 tours et pause plus longue pour s'alimenter et se reposer et on recommence .Ca fait environ du 4 Km/h.les 100 Kms sont largement accessibles puisqu'il reste environ 6 h de course (je refuse de regarder trop souvent la montre donc c'est
Approximatif) .Nous raccourcissons la longue pause (10’) car il est trop dur de repartir. Ce sera 4/5' et redémarrage en douceur.Koline nous passe quelques fois pendant cette période. Elle aura eu un 24h terrible ; entrecoupé de petites périodes sereines mais beaucoup de périodes difficiles.
Les 100 Kms de Géraldine sont dépassés (102 Km) elle s'arrête et je continue seule en me vengeant sur du pain et du chocolat pendant 3 tours pour faire disparaître la pâleur que les autres participants remarquent sur mon visage. Pas d'hypoglycémie maintenant, non ! Plus maintenant continuer jusqu'au bout. Le nombre de 120 Kms est atteint pour moi et motive à
Poursuivre .Sans but précis, l'avance est plus irrégulière .A voir certains tourner en boitant, j’ai presque honte d'être en meilleur état .Quel courage !
Toujours continuer à marcher en souriant (c'est mieux !), le chrono finira bien par se rapprocher de la fin !
Déjà (ou enfin, je ne sais plus !) 18h (22h45 de course) mon mari arrive et les filles (koko et lafrite) s'en vont. Toujours un pincement de voir d'autres partir avant la fin. On a pas le droit de s'arrêter par respect pour ceux qui y sont obligés.
A 18h50 (23h30 de course) nouvelle et dernière pause. Dernier petit coup d'oeil sur le classement : Wouah !!!!!! 130 Km au compteur. Ce chiffre file une drôle de bouffée d'adrénaline !
Repos avant le dernier tour. Nous sommes trois sous la tente. Mes compagnons attendent aussi le dernier tour.
Vers 19h on y retourne à 2 (mes neurones fatigués ont égaré le nom de mon coéquipier). Un tour pour dérouiller la machine. Ca grince de partout ! Un dernier tour avec les spectateurs en bord de piste, il faut le finir en courant celui là (enfin, des mouvements qui ressemblent à de la course !). Sonnerie de cloche, mince reste encore un tour à courir aïe aïe ça va être dur ! On repasse une dernière fois devant tout le monde avec le sourire ! Et ..... STOP on arrête tout, c'est fini Une circadienne est née, très fière d'offrir 133 Km au Téléthon.

24h c'est long et c'est court, il y aurait tellement de choses à écrire encore mais faut pas abuser des courageux lecteurs lol !
C'était beau, peut être parce que pas vraiment prévu au programme ce jour là. Je n'y cherchais rien de particulier mais y ai beaucoup appris. Ca servira pour la prochaine fois lol !
Merci à tous pour m'avoir ouvert la porte de la circadie et permis d'y entrer
Un merci particulier pour Leonard qui pourrait être mon parrain