Communauté des sports d'endurance

Dimanche 27 avril 2025

 

Mon objectif majeur de ce premier semestre, clairement.

2025 sera une année marathon, avec donc Annecy ce printemps et Berlin cet automne. Entre les deux, des cross en saison hivernale et plusieurs courses intermédiaires (10 km et semi notamment).

La prépa commence tôt du coup, en fait sitôt les cross finis, donc dès la fin janvier. 3 mois ne seront pas de trop pour aller chercher un RP sur le format marathon grâce à la pertinence des plans d’entrainements concoctés par le coach.

Une prépa axée sur le volume, suis désormais passé à 6 entrainements hebdomadaires, pour le coup j’ai arrêté le vélotaf pour le remplacer par un « runtaf » en rentrant du bureau vers la maison en courant.

Cela paie, en mars au semi-marathon de Montargis je bats mon RP avec 1h16 (3’37 d’allure), et dans la foulée aux 10 km d’Aubergenville fin mars rebelote nouveau RP en 34’49 (3’27 d’allure). De bon augure pour la suite ! A la louche on doit pouvoir viser 3’48 d’allure pour le marathon en fourchette haute donc 2H40, sacrément ambitieux !!!

Sur 13 semaines dédiées on arrive à un peu plus de 1 300 km parcourus, donc la barre symbolique des 100 km hebdos est franchie, faisant de cette prépa ma plus grosse prépa en volume.

L’ambition sera clairement d’aller chercher un RP, j’ai connu plusieurs mésaventures sur ce format de course (Rouen en 2h47 mais officieux car erreur de parcours, Valence 2023 en mode avec de la fièvre en 2h52, bref j’ai une très forte envie de faire homologuer un vrai RP pour graver cela dans le marbre !). Je souhaite déjà casser la barre des 2h45, et le coach me prédit même de viser 2h40 si les planètes sont alignées. Cela fait clairement rêver !!! Aujourd’hui pour la FFA mon record c’est Séville 2023 en 2h49’40….

 

Pour l’occasion nous passons en famille la semaine à Annecy car c’est pendant nos vacances scolaires, et nos finirons donc, mon épouse et moi, par ce marathon. Chance, pas de trajet interminable à subir la veille de la course !

Pour madame ce sera son 1er marathon (bon ok, elle est ultra-traileuse, alors la distance ne lui fait pas peur). Moi c’est ma 20ème expérience sur marathon « sec », et avec les ultras cela fait >30 😊

Cela fait loin de la maison, mais madame est fan du coin, et cela permet de pouvoir enfin tester ce marathon printanier.

 

Inscrit début octobre pour une somme raisonnable (78€), c’est la 44ème édition de ce marathon bien ancré dans le paysage français. L’organisation communique sur 86m de D+, la réalité est un peu moins favorable : 135m !

 

Durant la semaine nous en profitons avec mon épouse pour reconnaitre plusieurs parties du parcours, notamment les difficultés principalement à la mi-course.

Le samedi nous filons récupérer les dossards et préparons les affaires, on arrive enfin au bout de cette (longue) phase de préparation, les dés sont jetés !

Le jour J, le rituel d’avant-course peut commencer, j’ingurgite mon ½ Gatosport règlementaire et m’équipe tranquillement.

Toutes les affaires sont prêtes depuis la veille bien entendu, rien n’est laissé au hasard : les Alphafly, les chaussettes qui vont bien, les manchons de compression, le short avec les poches pour accueillir les gels et boisson. Casquette fétiche aussi !

On part s’échauffer une dizaine de minutes, il fait déjà chaud (10° déjà, pourtant il est à peine 8h du matin), on va donc avoir chaud…..

J’ai la chance d’être dans le SAS tout devant, impeccable, seuls les quelques Elites nous précédent. Le speaker annonce 4 500 engagés et 13 000 participants sur l’ensemble des courses du week-end (semi, 5 km, 10 km et marathon).

A 8h30 les fauves sont lâchés, cela part très vite, le début du parcours a été modifié pour passer par le centre-ville (une bonne idée en soi) mais le tracé est tout sauf propice, avec plusieurs virages à 180°, dommage ! Je vois Nicolas Navarro et Floriane Hot partir vite, malgré la cible de Floriane de courir en 2h40. On verra si l’écart se resserrera après (finalement non !).

1er km en 3’48, je colle à l’allure cible et ne m’emballe pas. Les premiers kilomètres se font bien, on longe le lac, les conditions sont bonnes (pas encore trop chaud à ce stade).

Passage du 5ème en 18’55 (théoriquement je devais passer en 18’58), au poil. Déjà un premier gel avalé. On passe donc par Sevrier, inaugurons les nouvelle piste cyclable (élargie) sur quelques kms, puis direction St Jorioz. Les km défilent tranquillement, bonnes sensations.

Passage du 10ème en 38’04 (pour une prévision à 37’55), curieux j’ai déjà 150m de + à ma montre par rapport au marquage de l’organisation, pas bon signe pour la fin ça ! 38’40 selon l’orga, et 82ème position ici.

Rebelote les km s’enchainent sereinement, et désormais direction Duingt avec le passage au 15ème km en 57’11 (18 sec de plus que ma prévision), croise Lilly et échange de flasque, grand merci !

Juste avant le 20ème km nous attaquons la boucle dans les terres vers Lathuile. Passage au 20ème en 1h16’23, pile dans le temps imparti, (mais 1h17’04 selon l’orga, en 70ème position désormais), je me prends à rêver si jamais je peux tenir cette allure de façon pérenne et aller chercher un 2h40 qui me parait pourtant si haut en termes d’ambition !

 Je redescends bien vite sur terre, car les premières vraies difficultés arrivent ici : faux-plat montant assez long, et chaleur qui s’installe gentiment. Passage au semi en 1h21’30 (1’30 de retard sur le plan), donc potentiellement du 2h43 si allure ne faiblit pas. Dangereux ça !

Fin de la boucle, on retrouve la piste cyclable cette fois-ci dans le sens du retour et croisons les autres engagés qui vont attaquer leur boucle. Au niveau du 25ème   je passe en 1h35’52, en ligne avec ma prévision initiale, sauf que j’ai désormais 200m de + à ma montre, donc autant de minutes de plus à mon chrono, créant de fait un décalage en ma défaveur forcément ☹

Je croise mon épouse qui en est au 17ème km et je l’encourage, trop fier d’elle ! La chaleur s’installe et comme un âne je ne pense pas à utiliser l’eau des ravitos pour me rafraichir. C’est balo ça ! je sens quand même qu’elle est fourbe et néfaste à mes ambitions chronométriques (j’aurai même un léger vertige à un moment).

On rentre donc dans le dur, le compte à rebours est enclenché, mais par chance les jambes répondent encore bien (j’avais le souvenir qu’à Valence et Séville cela commençait à couiner dès le 25ème km), là je me dis que la prépa de meilleure qualité aura au moins permis de retarder cette échéance inéluctable. Quelques passages exposés vent de face et cela grimpe un peu quand même, l’organisme digère moins bien ces difficultés et le chrono dérive gentiment….

Passage au 30ème en 1h55’30 à ma montre (mais 1h56’24 selon l’orga, désormais en 54ème position), on repasse par Duingt et je recroise Lilly pour un nouvel échange de flasque. Au top cette logistique ! Au mental pour la suite, la course est dure mais tout le monde est logé à la même enseigne, alors on reste concentré, on serre les dents, et on tente de limiter la dérive des temps de passage. Petite boucle dans St Jorioz entre les 32ème et 33ème km puis retour sur la piste cyclable, les encouragements sont nourris (même des coureurs étant encore dans le sens aller de la course, sympa !). Passage au 35ème en 2h15’12, la dérive chronométrique fait son travail de sape, on serre les dents….Annecy se rapproche, au 40ème je passe en 2h35 (+3’ vs estimation, hors différence de marquage au sol) et je retrouve Romain, un copain Elite Seine et Marnais qui fait un bout avec moi en m’encourageant, sympa. Cela sent l’écurie, la foule est désormais nombreuse de part et d’autre de la chaussée, les encouragements fond chaud au cœur, et moi je m’accroche….

Arrivée en 2h45’39 (2h44’18 sans la dérive kilométrique selon Strava), l’allure moyenne a clairement dérivé (3’48 une grosse première moitié, devenue 3’54 à la fin !) et le cardio a été haut perché tout le temps (175 de moyenne). Heureux d’avoir quand même validé un RP « officiel » venant récompenser une prépa de qualité (merci encore coach !!!) et continuer sur la lancée des RP sur semi et 10 km ces deux derniers mois.

Je termine 54ème au scratch sur 3 700 classés, et 3ème de ma catégorie (à 55 secondes du 1er M2, nous étions 3 dans un mouchoir de poche finalement !)

Je retrouve les enfants et nos amis, et nous attendrons l’arrivée de ma moitié en 3h42 pour son 1er marathon, au top !

 

Merci en premier lieu au coach Kyja, l’artisan de ce succès. La qualité intrinsèque des plans d’entrainement, associée à sa grande expertise ont permis ce résultat.

Merci aux encouragements de tous les collègues de club, l’émulation qui règne au sein de notre club est une force et représente un véritable levier.

Merci Lilly et Jérôme pour vos encouragements le long du parcours et pour l’aide avec les flasques.

Merci Gérard l’ostéo, Julien le podologue et toutes celles et tous ceux qui nous encouragent et nous aident à nous dépasser. On peut vieillir et performer, car je n’aurai pas cru qu’à 46 ans je pourrai battre des RP encore 😊

En conclusion, une belle épreuve à taille humaine, mais un parcours pas propice à une performance (dénivelé, température, tracé sinueux au début). A moi de travailler encore dans la prochaine prépa pour performer à Berlin dans 5 mois désormais, sur un parcours propice à un RP !