Récit de la course : Ultra Boucle de la Sarra - 24 heures 2022, par bubulle

L'auteur : bubulle

La course : Ultra Boucle de la Sarra - 24 heures

Date : 20/5/2022

Lieu : Lyon 05 (Rhône)

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Distance : 0km

Objectif : Pas d'objectif

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Que Sarra sarra....

En ce surlendemain de course, challenge intéressant : comment raconter une course horaire sur un circuit de 2,2 kilomètres répété plusieurs dizaines de fois ? Faut-il raconter une bataille acharnée pour la première place de vieux ? Ou bien le côté désespérant de voir toujours les mêmes cadors nous coller un tour de manière répétée pendant la nuit (mais moins répétée pendant la journée) ? Ou encore faire des vannes sur le côté étrange de certaines coutumes lyonnaises ? Ou me payer la fiole des mêmes lyonnais qui se font piler à chaque fois (ou presque) par un ligérien (ce qui change du fouteballe) ?

Je ne suis pas sûr que j’y arriverais bien, alors, autant essayer de faire utile et vous raconter ma façon d’aborder une course horaire (dont le nombre, soyons réaliste, est assez limité dans ma carrière, puisque se résumant à 2 UBS et 5 NFL Paris).

Et donc le faire de la même façon que je peux raconter un ultra de montagne : en décrivant chaque caillou. Mais là, vraiment chaque caillou. Ou pavé. Ou bouche d’égout. Ou bitte en béton. Bref, vous faire faire 2,08km (et non 2,04 comme utilisé par le classement officiel) avec autant de détails que je vous raconterais une Echappée Belle.

Ou presque. Quand même.

Donc, voilà, c’est parti.

Le départ est marqué par une arche rouge au bout d’un tapis rouge. Face à l’arche, quelques chaises vont peu à peu peupler l’espace libre (et à l’ombre l’après-midi), dont une sera longtemps occupée par ma Super Suiveuse qui va encourager tous les coureurs du 24h (ou presque) en les appelant par leur prénom.

On commence la descente de la « piste de ski ». Petit dévers sournois vers la gauche, gaffe aux dérapages. Au bout de 14,37 mètres, attention la branche d’arbre juste au-dessus de la trace principale. Si tu fais plus de 1,81m, tu la prends dans la tronche. Bien fait pour les trop grands qui ont la chance d’avoir des plus grandes jambes que moi (c’est juste pour ça qu’ils vont plus vite).

La pente s’accentue après la branche. S’il fait un temps sec c’est du béton armé sur la trace principale. Attention aux attaques talon trop prononcées (qui ont curieusement tendance à se multiplier avec le temps), qui risquent de se terminer en atterrissage sur le fondement. Variante possible par les traces secondaires plus herbeuses. Je déconseille quand on court encore, sous peine de risquer de se faire une cheville.

Mini-virage à gauche, attention en fin de course à ceux qui coupent en descendant comme des timbrés. La pente s’accentue un peu et c’est lisse, donc glissant, donc casse-gueule. Chaussures de trail obligatoires si c’est un tant soit peu mouillé.

Premier piège : un petit pseudo-chemin sournois en travers de la trace principale. De nuit (ce n’est pas éclairé) ça fait une espèce de bosse vacharde avant de replonger dans la plus forte pente. Deux foulées délicates.

Pas regarder les avions qui avionnent de toutes part, en début d’une des courses (surtout le 6h ou le 2h). Se dire qu’ils vont le regretter à un moment ou un autre et rigoler intérieurement façon « vieux trailer buriné descendu de sa montagne montrer à tous ces bobos-runners qui c’est Raoul ».

Pas trop rigoler et surtout faire gaffe aux cailloux au milieu du chemin et qui ont, comme tout caillou qui se respecte, une étonnante propension à la roulerie sous les pieds, qui généralement précède l’atterrissage sur la partie noble (et néanmoins pas assez rembourrée) de ta personne. Traces toutes pourries sur la gauche et la droite. Pas les utiliser : rester sur la partie damée.

Arrivée au bas de la descente à cailloux, attention au « goulet » entre deux buissons. En fin de course, le goulet va devenir un coupe-gorge et à chaque tour, tu guettes le bruit du Rafale hypersonique qui te déboule dessus et s’apprête à rouler sur le pauvre porteur de dossard rouge qui tente de dissimuler son état de déliquescence avancée sous l’air de fausse désinvolture de celui à qui on ne la fait pas.

Enfin, fin de la pente qui démolit les cuisses. On peut arrêter de marcher à reculons si on a adopté cette tactique d’un air faussement détaché style « non mais moi, d’abord, je regarde le paysage quand je cours, je n’avance pas comme un bourrin ».

A droite, une espèce d’esplanade poussiéreuse apparemment baptisée « le parking » par les locaux selon certains textes anciens qu’on retrouve transcrits sur du parchemin par les moines copistes lyonnais. Ce parking aurait été le point de départ du télésiège biplace qui desservait la piste de ski en plastique de 1964 à 1975 et qui fut responsable de 4692 greffes de la peau dans la population du département du Rhône suite à des chutes malencontreuses. Piste de ski qui a également fait le bonheur des magasins de sport de la région puisque une paire normale arrivant à faire à peu près 15 descentes avant d’être totalement massacrée. Alors que maintenant, une paire normale de jambes de trailers peut arriver à faire environ 40 descentes avant d’être tout autant massacrée, c’est dire le progrès (de Lyon, évidemment).

Ne pas oublier de commencer à sortir les aérofreins au passage du buisson du Goulet, surtout si on est sur le 6 heures en relais, sinon on atterrit droit sur la Mythique Porte après une courbe aérienne certes majestueuse, mais néanmoins relativement risquée, surtout qu’on risque de tomber sur un Bauju reconverti en agent de la Police Municipale Lyonnaise. Lequel Bauju a le défaut d’être certes plus amusant que le policier lyonnais moyen, mais toutefois beaucoup plus dur au contact.

Au fil du temps, cependant, les capacités de freinage du trailer moyen sont moins sollicitées et peuvent donc aborder un peu plus sereinement la Double Epingle de la Porte qui semble dessinée, comme sur un circuit de F1, pour calmer les velléités d’excès de vitesse des divers hamsters en lice.

Ce qui est évidemment inutile et sert surtout à t’obliger à faire deux mini-relances qui te font rigoler au début quand tu es fringant et volage, et que tu penses plus à comparer ton allure d’Aigle des Montagnes à celle de ceux qui t’entourent qu’à regarder tes pieds en te demandant ce que tu fous là, ce qui finit quand même par arriver.

Arrive donc le mythique passage de la Porte Sacrée, préalablement ouverte en grand à la clé de 12 (ou de 13) par les vaillants petits bonhommes jaunes du LUR afin qu’il soit possible d’y poster pendant des heures de pauvres bénévoles signaleurs qui vont regarder passer des zombies déliquescents en tentant de les gratifier de quelque encouragement avenant, en essayant de se renouveler à chaque tour, ce qui n’est pas simple.

Attention, si on vous refile un jour le poste, il faut quand même se planquer un peu quand Paul-Henri déboule car il a tendance à prendre le virage assez large. Si on vous refile aussi le poste un jour, essayez de vous renseigner si le poste sera partagé avec Le Gardien de la Sainte Porte, le Cerbère de Montauban, l’Homme aux Clefs d’Or et, si c’est le cas, n’oubliez pas vos bouchons d’oreille (c’est le même que le Bauju susmentionné). En général, il a été murmuré qu’il sévit essentiellement dans la deuxième partie de course, lorsque la densité de jupettes augmente nettement parmi les coureurs. Et, malheureusement, comme ses écussons « re-po-si-tion-nables », il lui arrive même de se repositionner et on peut le croiser plusieurs fois, ce qui est vraiment le problème de ce type de courses en boucles.

Mon conseil pour gérer ce passage délicat est de préparer une petite vanne à l’avance ou, encore plus sûr, de suivre judicieusement une queue de cheval préalablement repérée dans la descente, afin de passer tranquillement inaperçu. C’est cependant difficile et il faudra subir, c’est notre lot à tous et notre chemin de croix en ce bas monde.

En l’absence du Gardien, les bénévoles sont en général plus avenants et sympathiques surtout quand c’est ma chérie. Par contre, attention, au trou du trottoir si vous rasez la porte de trop près.

Nous voici désormais sur le chemin de Montauban qui, déjà, n’est pas un chemin, mais une rue (je pense que les lyonnais ne connaissent pas la différence) et qui, surtout, ne mène aucunement à Montauban. De toute façon, si vous êtes venu de Montauban, vous êtes déjà en train de regretter de l’avoir quitté, ce qu’on ne devrait jamais faire.

Donc, le chemin de Montauban ne va pas vous mener à Montauban, mais il va vous mener en enfer (c’est pour ça que Cerbère était à l’entrée, tout se tient).

On commence déjà par profiter un peu : on a un petit bout de trottoir bien revêtu et on va donc pouvoir faire environ 42,57 mètres en légère descente toute mignonnette qu’on apprécie bien….pendant les 10 premières heures. Pendant les 14 autres, un peu moins, car les cuisses détruites par la descente susnommée n’ont pas le temps de se refaire. A noter qu’on peut, entre 9h27 du matin et environ 12h42, aller sur le trottoir de gauche (alors qu’on devrait rester à droite, mais y’a personne qui regarde, et de toute façon, un samedi matin, le lyonnais moyen dort), ce qui permet de profiter d’une ombre salvatrice pendant 27 secondes environ.

Quand ça ne descend plus (donc, au bout de 42,57 mètres), ON ARRÊTE DE COURIR. Cela monte. Et quand ça monte, ON NE COURT PAS, quand on est un être humain normal. Ah, au début, tout le monde fait le beau ici, c’est à celui qui marchera le dernier, donc dans les premières heures, tout le monde fait le kakou en croyant que parce qu’il a fait 4 tours dans la première heure, ça va continuer pareil pendant 24.

Je vais vous livrer un scoop : ça ne marche pas.

Donc, quand ça remonte un tipeu, tu ravales ta fierté, tu arrêtes de jouer à l’Aigle des Montagnes et tu marches. Point.

Tu souffles un peu. Tu es le Caius Joligibus du trail : tu fais une demi-dalle, tu souffles un peu. Tu refais une autre demi-dalle ou un demi trottoir, tu souffles un peu. Et tu recommences pendant 24 heures.

Tiens, pour t’occuper, déjà, pense à enlever la frontale de la tête, ça tient chaud et ça ne sert plus jusqu’en haut des escaliers. Et le haut des escaliers, tu n’es pas prêt d’y être. Ah, si c’est jour et que tu as encore la frontale sur la tête, pense à faire un petit somme au prochain ravito car tu ne dois plus être très frais.

Objectif : la double barrière du trottoir de droite, devant la porte de la maison. On remonte les 2,56 mètres de dénivelé positif jusqu’à cette double barrière, en marchant. On re-court à la barrière, vu que la rue redescend ensuite dans la Combe de Montauban, une espèce de creux sournois d’environ 8,64 mètres où le Caius Joligibus de la Sarra peut se faire une jolie demi-dalle descendante en se donnant l’air détaché du joggeur du dimanche qui fait sa promenade. On profite.

Mais, rester vigilant. Arrivé dans le bas du creux, là où le goudron de la rue est tout zébré de traces de pare-chocs qui ont raclé le goudron (les parents qui déposent les petits chéris le matin au collège privé Sainte-Marie-la-Solitude pour éviter qu’ils aient à marcher sur leurs deux jambes), on arrête encore de courir. Là, de toute façon, si aux 2 premiers tours, il y en a encore qui courent, ils sont vites calmés par la pente à 147 % (à peu près, selon mes calculs, réalisés sur le terrain à 23h de course) qui se présente à eux. Surtout que, à cet endroit, jusqu’à 15h27, tu peux te brosser pour avoir de l’ombre. Ici, ici, c’est Mon-Tau-Ban. Le Four.

Donc, tu marches. Tu peux t’occuper l’esprit en regardant, à partir de 11 heures du matin, ceux du 12 heures commencer par te dépasser avionnesquement sur leur premier tour, puis peu à peu se liquéfier comme les dossards rouges pour terminer de façon concertée par un claudiquement pitoyable en rasant les murs à la recherche du moindre centimètre d’ombre. A noter que, de 12h28 à 14h32 environ, le trottoir de gauche est à l’ombre. Ensuite, un peu plus tard, par une curieuse configuration des lieux, ce sera celui de droite.

Vers 17 heures, on peut recommencer à rigoler en voyant passer tout le peloton du 6 heures qui déboule tel une flotille de Mirages supersoniques pour se transformer lentement mais très sûrement en Latécoère 24 puis en Torpédo 1919. Ne restent alors à passer, aériens et éthérés, que quelques étranges humanoïdes bleus qui continuent éternellement à courir à cet endroit, certainement nourris depuis tout petits à la Fourme de Montbrison.

En haut, ATTENTION DANGER. Certains esprits échauffés vous diront de recourir à la bitte. On aperçoit en effet ici au bord de la rue, une étrange bitte d’amarrage un peu incongrue puisque située environ 36 mètres au-dessus du niveau de la Saône qui coule paisiblement en bas.

Prends garde à toi, pauvre mortel. Tous, autour de toi, vont, sur les premières heures, courir à la bitte. ON NE COURT PAS A LA BITTE. Si tu cours à la bitte, ta course est cuite. Tu vas te battre contre le terrain, car la pente est encore, ici, de 1,47 %. On ne se bat pas contre le terrain, il gagne toujours. Donc, tu écoutes Bubulle et tu cours A LA BOUCHE D’EGOUT. Enfin, en fait, le regard légèrement décoré de peinture, sur le côté droit, qui marque l’inflexion de la pente. Eventuellement, tu peux t’autoriser de temps en temps un moment de faiblesse et aller à la vraie bouche d’égout située 2,36 mètres plus loin.

Là, il n’y a pas à tortiller, il faut relancer. Donc passer d’une marche plus ou moins assurée à ce que tu crois être de la course à pied. Et donc passer de 5,42km/h à environ 7,64.

Maintenant, la vigilance est de mise, par contre. Parce que les sournois du LUR, vu qu’ils trouvaient ça trop facile, ils ont fait PAVER LA RUE. Pas tout de suite, en plus. Juste une espèce de petit tournant et là, paf, pavés. Pas le choix, faut se les taper. Heureusement, au bout d’environ 29,6 mètres, re-tournant léger à droite et…..petit trottoir. Pavé, lui aussi. Mais des pavés plus petits, plus plats. Prendre trottoir. Pas de chance, par contre, ça dure seulement 22,45 mètres, mais c’est déjà ça. Re-mini tournant à droite et faut revenir sur ces fichus pavés.

Ici, on peut raffiner, on a le choix. Soit continuer au plus court sur les pavés, tant pis. Soit amorcer une élégante courbe vers le côté gauche de la rue, qui permet de rejoindre une espèce de petit renfoncement goudronné pendant environ 18,54 mètres avant de pouvoir recouper vers le centre de la rue où les pavés disparaissent enfin. Je dois avouer avoir été, je pense, un des rares psychopathes à faire ça, quand même. Mais ça occupe.

Débrancher un peu pendant le morceau de rue qui suit, à peu près goudronné sur 86,54 mètres jusqu’à un petit virage à gauche. Plein cagnard la matinée et le début d’après-midi. Ensuite, on peut se risquer au mini-trottoir à droite qui permet d’être un peu à l’ombre au prix d’un peu d’équilibrisme. Malheureusement, il se rétrécit un peu trop et, vu le caractère un peu hasardeux de la foulée, il faut redescendre sur quelques mètres pour passer une bouche d’égout (oui, encore).

Pendant quelques heures, il sera possible de reprendre ce trottoir dans une courbe à gauche pour rester à l’ombre avant d’entrer sur la difficile section technique qui suit.

Là, le choix est compliqué. Soit rester sur la rue et….subir à nouveau les pavés placés par les sadiques du LUR. Soit faire de l’équilibrisme sur le micro-rebord du trottoir dans le virage, avec un passage délicat comportant pavés à droite et pavés à gauche sur 4,87 mètres. Délicat au bout de plus de 15 heures, mais j’ai réussi à m’y tenir.

Tout l’intérêt de la chose est de pouvoir alors profiter d’un peu de trottoir goudronné au lieu des terribles 30 derniers mètres pavés de la rue. L’aide des bénévoles postés au bas de la montée Nicolas de Lange pour déplacer la poubelle inconsciemment déposée par un habitant et qui bouche tout le trottoir, sera précieuse. Merci à tidgi qui a compris ma détresse et m’a dégagé la route.

Et le tout était en descente, donc on avait le droit de courir (mais on a aussi le droit de marcher...on a toujours le droit de marcher : le circadien de base est quand même autant un marcheur qu’un coureur...enfin, surtout moi).

Bon, là, maintenant nous voilà au pied du « machin ». La Montée Gratte-Cul, que ça s’appelait, avant que, probablement, un bourgeois lyonnais ne décide que la Colline de Fourvière (qui est une colline de bourgeois, à l’opposé de celle des travailleurs, en face, à la Croix-Rousse) ne pouvait souffrir un nom pareil et que monter faire ses dévotions à la Basilique devait se faire par autre chose que la Montée Gratte-Cul. Donc, on a pris un ancien échevin de Lyon, le sieur Nicolas de Lange, et on a dit que ce serait sa rue.

Enfin, « sa rue ». On va plutôt dire son abominable instrument de torture. Le cimetière à touristes qui, visitant Lyon, n’ont pas remarqué les sympathiques « ficelles » (que le monde civilisé appelle des funiculaires) qui permettent de monter les humains ordinaires en haut de la Colline de Fourvière et qui se risquent à y monter à pied pour économiser le ticket des TCL.

Les opinions varient sur le nombre de marches. Le LUT dit 580, d’autres sources disent 563. J’attends encore de voir quelqu’un les compter réellement sur la course.

Donc, paf, on tourne à droite et, paf, les marches. Une vraie torture, ces marches. Déjà, le premier défi, c’est « comment je les monte ». Passons outre les illuminés qui croient qu’ils pourront les courir tout le long. La vraie question est plutôt « deux à deux » ou bien « une à une ».

Surtout qu’en plus, ces foutues marches...si seulement ils les avaient faites régulières. Je sais pas, moi, par exemple, les « Grands Escayers » du Crêt de Roch à Sainté (qui n’ont, certes, que dans les 300 marches). Un truc de personnes civilisées, quoi.

Même pas. De volée en volée, la hauteur et la profondeur changent. Tu commences au début, les 3 ou 4 premières volées sont bien pépères, tu peux y aller deux à deux de façon aérienne (toujours façon « Aigle des Montagnes »). En plus, si on est malin, la rambarde à droite permet de tirer un peu pour s’aider, tout va bien.

Et puis, sournoisement, là où le LUR a mis la pancarte « plus que 500 marches », ça se relève. Tu commences à tirer de plus en plus sur le bras droit sur cette foutue rambarde (ces sadiques n’en ont mis une que d’un côté). Le rythme baisse légèrement, mais un bubulle normal arrive quand même à garder le « deux à deux » parce qu’il a beau être de taille très ordinaire, il aime bien faire de grands pas lents.

D’autre préfèrent le « marche à marche », voire le trottinement (pour moi, relativement idiot : si tu cours dans des escaliers, tu cours 2 par 2).

Bref, là c’est un peu « chacun sa tactique ». Pour ma part, je préfère la régularité du « 2 par 2 lent », avec traction-rambarde. Cela arrive à durer à peu près une dizaine d’heures pour, ensuite, progressivement se dégrader sur du « 2 et 1 » alternés (une volée de marche avec la jambe gauche qui fait 2 marches et la droite une seule, puis inversion, et ainsi de suite jusqu’en haut). Cela réclame pas mal de concentration et c’est que que tu te rends compte combien l’esprit peut rapidement se mettre à divaguer et faire un peu n’importe quoi.

Toujours, bien sûr, en traction-rambarde. Enfin….sauf qu’à partir du milieu de la montée, je ne sais pourquoi, le lyonnais devient nain, et la rambarde descend de 10 centimètres et ne sert plus à rien, pendant que les marches continuent à être plus hautes. Donc, au bout de quelques heures de plus, ça devient le chaos total : le « 2+1 » alterné devient du « 2+1+2(merde)+1+1+arg je bute+2+1+2+je mets le pied à moitié dans le vide ».

Le tout au milieu de cortège de touristes divers qui se demandent un peu ce que font ces zombies hagards et ruisselants et qui nous opposent une espèce d’incompréhension mêlée de pitié quand on leur explique qu’on est là depuis 11 heures du soir la veille. « Ah, mais vous faites un marathon dans les escaliers ? ». « Euh, bin en fait non, madame, c’est plutôt entre 100 et 160 kilomètres qu’on fait ». Évidemment, dans tout ça, la fierté du traileur buriné et ruisselant est de continuer à monter plus vite que le touriste de base. Et, scoop, il y a un moment où ça n’est plus possible et ça, c’est très très très désespérant, quand Mamie te met une mine dans les marches.

Surtout ne pas lever les yeux, bien sûr. Jamais. Dans Nicolas de Lange, tes pieds regarderas. Éventuellement les pieds du coureur devant toi, ou ceux de Cheville de Miel, qui est très agaçant à monter aussi vite.

Le Graal est là-haut : la barrière verte destinée à empêcher qu’une voiture croit possible de descendre par là (ce qu’un poivrot aurait, paraît-il, tenté une année). La Sainte Barrière qu’il faut toujours contourner du même côté sinon la course est ratée.

Évidemment, arrivés à la barrière, certains pauvres fous « relancent » dans l’espèce de bout de rue bizarre tout bombé bordé de deux rigoles pavées. Même au début du 24 heures, c’est marrant. Et puis au début du 12 heures, aussi, les dossards jaunes relancent. Pendant quelques tours. Et au début du 6 heures, aussi, les dossards noirs relancent. Pendant quelques tours.

Assez rapidement, cependant, à part les relayeurs qui habitent sur une autre planète, personne ne relance plus. On cherche surtout à marcher droit et ne pas tomber dans une des deux rigoles pavées.

De toute façon, on s’en fout, y’a personne pour voir qu’on ne relance pas, la rue fait un double coude (un vrai coude, Raya, Sab et Bert ! Pas un coudinet). Ceux de derrière sont encore dans la montée et ne te voient pas, ceux de devant pensent surtout à marcher droit, donc à quoi ça sert de faire le kakou ?

Coude à droite. Bim, cagnard. Viser l’ombre, vite. Continuer à marcher. On t’a dit de pas te battre contre le terrain, ça monte encore. Viser les deux bouches d’égout au milieu de la rue et là, juste pour ta fierté de mâle luisant, là il faut relancer, car il faut que le bénévole posté à l’entrée du parc puisse te voir courir. Attention, certains bénévoles sournois viennent se poster au coin du virage pour voir si tu cours vraiment tout le temps. C’est petit et mesquin.

De nuit, penser à sortir la frontale de la poche de short Kalenji avec ses poches si pratiques à droite et à gauche et qui vaut 20 euros et qui est une tuerie sauf qu’on a tous le même (mais l’ancien modèle est mieux car le téléphone y rentre mieux).

Foncer le plus droit possible vers la bassine d’eau bénite (un peu trouble, quand même) et se verser à peu près 350 litres d’eau sur la tête. Eau bénite car en provenance directe de la Basilique toute proche, donc forcément on court sous les auspices de la Vierge et tous les Saints (indispensable pour un Versaillais, bien sûr). Bon, l’eau de la Vierge est un peu trouble par moments : juste avant que je n’y trempe ma tête entière, un des bénévoles postés me prévient que le coureur précédent a utilisé l’éponge pour rafraîchir la dernière partie encore couverte de son corps. Étonnant comme à un certain stade de la course, cette information n’a strictement aucune importance.

Passer le portail sous l’œil admiratif (ou médusé) des touristes de passage. En fait, le bénévole posté là sert essentiellement à expliquer auxdits touristes et autres passants ce que font ces étranges illuminés qu’on voit passer à des vitesses variant entre l’escargot de Bourgogne et le Rafale et qui se trempent la tête dans la bassine à chaque tour.

Penser à monter sur le petit rebord à gauche du portail pour éviter de faire 15 mètres de pavés au début de l’allée. Le prix à payer est par contre la descente de la petite marche en béton à la con qui est au bout. Ils auraient pu mettre un plan incliné.

ATTENTION, ici on entre en terrain technique.

De nuit, on voit mal (et de jour on voit mal aussi car on ne voit plus clair) et donc, on risque d’aller trop tout droit sur 20 mètres et ça fait une mini esplanade à la noix avec une petite marche que le zombie qu’est en général un coureur de l’UBS peut parfaitement rater.

Il faut donc faire une élégante optimisation de trajectoire et c’est là que les Vrais Pros vont montrer leur science qui va leur permettre de gagner 2 mètres à chaque tour, ce qui fera quand même plus de 100 mètres à la fin. Donc, si on vient des pavés, tangenter par la droite le coin de la mini-esplanade de gauche par une hyperbole soigneusement calculée, puis viser le coin de l’autre mini-esplanade que l’on va tangenter par la gauche, en plaçant le point d’inflexion de la courbe ainsi dessinée pile à mi-distance des deux coins.

Si on a fait le choix d’éviter les pavés, la trajectoire sera légèrement plus directe mais comportera le saut d’une marche de 22 centimètres ce qui fait quand même 11 mètres au final à sauter si on fait 50 tours. C’est toi qui vois.

Dans les deux cas, RESTER VIGILANT. Le Piège Ultime est là qui se profile, à 3,68 mètres du deuxième coin celui qu’on rase par la gauche (vous suivez?). Il y a une espèce de mini rebord en béton qui dépasse et qui est un petit pseudo trottoir. Et si tu as les pieds qui traînent (et tu auras les pieds qui traînent), tu vas te planter dedans. Il se dit, chez les vieux trailers, que des performances extraordinaires se sont parfois terminées lamentablement sur ces 4 centimètres de béton bien plus dangereux que le dépôt d’autobus pétrifiés du Col de la Vache.

Un mal pour un bien, par contre : ce mini trottoir est utilisable pour courir sur au moins 37,6 mètres au lieu de trainouiller ses pieds dans le gravier de l’allée. C’est là qu’on voit les Vieux UBSiens hâlés sous le soleil de Fourvière qui optimisent le rendement en y courant intégralement dessus. Et, au besoin, en fusillant du regard les promeneurs qui arrivent en face en utilisant MON TROTTOIR. Le regard noir et sombre qui tue, déterminé et fier, qui lance le message subliminal : « TU ES SUR MON TROTTOIR. TU DÉGAGES ».

Non mais.

Normalement, à ce stade là, tu cours encore (tu cours depuis la bouche d’égout située avant le virage à gauche situé avant la grille, si tu as bien suivi, sauf que tu t’es arrêté pour t’éponger avec l’eau bénite….sois à ce que tu fais!). C’est dur, mais t’es obligé de courir vu que ça descend. Quand ça descend, on court. Enfin, on respecte la définition de « courir » qui est d’avoir un temps de suspension supérieur ou égal à 0 entre deux contacts avec le sol. Ce temps de suspension peut toutefois devenir quantique et seul un cerveau de circadien entraîné peut savoir qu’on court encore en vertu du principe de Shrödinger qui fait qu’on ne peut jamais dire à la femtoseconde près l’instant exact entre le contact du sol avec la chaussure, à quel moment le premier atome caoutchoutesque de ta Hoka entre en contact avec le premier atome cailloutesque du sol. Donc, techniquement et quantiquement, tu cours forcément.

Si tu as encore suivi, tu arrives maintenant au bout du mini-trottoir sur le côté droit du chemin. Là, il faut un peu de lucidité pour ne pas continuer car un bête buisson a été planté et il faut bien revenir au milieu du chemin. Raser le buisson : le contact des feuilles apporte une vague sensation de frais. Ne pas manger les feuilles, elles ne sont pas comestibles.

Penser à continuer à optimiser la trajectoire et dériver vers le côté gauche du chemin dans la légère courbe à droite qui amène à la terrible Passerelle des 4 Vents. C’est important car on y retrouve un nouveau mini-rebord en béton qui va améliorer de 0,07 % le confort des 28,96 mètres suivants. A nouveau, faire bien comprendre du regard aux promeneurs qui arrivent en face que c’est MON TROTTOIR et qu’ils n’y mettent pas un orteil, sinon, de toute façon, je leur rentre dedans.

Le tout nous amène à cette satanée passerelle. Là, malheureusement, on ne maîtrise plus rien. Comme toutes les passerelles suspendues, elle n’a pas été faite pour que 386 zozos y débarquent dessus en courant. Donc, elle a des entrées en résonance dont la physique complexe requiert normalement un super-calculateur à 5 Teraflops pour modéliser le comportement, mais qui se résume en fait relativement facilement : si, quand tu passes dessus en courant, il y a un abruti (autre que toi qui n’es pas un abruti) qui y court aussi, le machin se met à rebondir n’importe comment, mais en gros, la passerelle remonte quand ton pied descend...puis descend quand ton pied remonte. Et comme l’autre abruti court à un rythme d’abruti (un rythme d’abruti, c’est un rythme qui fait rebondir la passerelle, c’est à dire en fait n’importe quel rythme), cette saleté de passerelle rebondit n’importe comment.

Ce qui, d’ailleurs, combiné avec le mélange saucisson/ananas/fromage/Pim’s/eau gazeuse, de ton ravito d’il y a 12’45, peut provoquer quelques émissions méthanées synchronisées avec ta foulée ou celle de l’abruti. D’où le nom, d’ailleurs, de Passerelle des 4 Vents.

Pour compliquer les choses, le LUR a disposé, au milieu, des barrières qui dessinent un genre de double chicane façon Monza, destinée, on suppose, à ralentir les Rafales des relais à partir de 17h pour éviter l’entrée absolue en résonance de tout le truc et l’écroulement général de ladite passerelle (ce qui compliquerait un peu la course). Il faut donc dessiner une élégante sinusoïde et raser les barrières, pour gagner quelques nanomètres. Et surtout courir pour y passer le moins de temps possible et aussi enquiquiner l’autre coureur là-bas devant toi pour qui l’abruti qui court derrière, c’est toi.

Techniquement parlant, on arrête de courir juste au début de la haie de buissons qui commence du côté gauche car c’est la que la pente négative de 1 % se transforme en pente positive de 1 %. Et qu’est-ce que j’ai dit tout à l’heure, quand ça monte ? Quand ça monte, on se tait et on marche. Point. Là aussi. Surtout là, en fait. Ce faux plat est la plus belle illustration du terrain qui gagne toujours. Tu finiras nécessairement par y marcher, il faut le savoir dès le début. Donc, dès le premier tour, quand le peloton gambade allègrement autour de toi, tu dis à Cheville qu’on marche ici et qu’il n’a pas à discuter, tu laisses Raya sautiller devant parce qu’il ne fait rien qu’à en faire qu’à sa tête, et tu marches. Bien sûr, tu perds à peu près 14 places au 1er tour, au deuxième, tu te fais dépasser par Paul-Henri qui ne sait en fait pas marcher, au 3ème, tu te prends une mine par la mobylette Carole, mais tu t’en fiches.

Tu marches, épissétou. Ecoute Tonton Bubulle.

Bon, si tu t’ennuies (parce que cette ligne droite est un peu chiante), tu peux viser le mini-trottoir qui apparaît à droite au bout de 47 mètres. Là aussi, tu vas optimiser le rendement des Hoka et pouvoir faire des pas de 0,4 millimètres plus longs qu’en marchant sur le gravier. Et même, pendant environ 3 heures sur la période de midi du samedi, tu peux prendre le mignon petit sentier qui diverticulise à droite et reste un peu plus longtemps à l’ombre. Certes, cela fait investir 2,8 secondes et environ 4,67 mètres de supplément, mais l’ombre n’a pas de prix. C’est en tout cas plus efficace que de marcher sur l’ombre des buissons de 0,56m de haut qui bordent le chemin normal car j’ai fait une découverte étonnante lors de cette course : marcher sur l’ombre ne sert en fait à rien, on a chaud pareil. Comme quoi, l’expérience se construit avec les années.

Ce moment est celui de l’introspection, celui où on fait le vide dans sa tête, le bilan du tour, où on pense à vérifier si on a bien suivi le roadbook des 865 lignes ci-dessus, où on évalue les optimisations possibles. C’est également là que se prépare le moment-clé qui détermine tout pour les 20 prochaines minutes : le passage du ravito. Il va falloir résister à l’appel déchirant des magnifiques transats du LUR, il va falloir savoir répondre d’un vague geste aux salutations des 78 kikoureurs qu’on va croiser et continuer à afficher l’air avenant du Bubulle dans sa bulle, il va falloir résister à ne pas trop en faire malgré les hurlements de bonheur de la foule en délire qui voit passer le Dieu Grec. Il va aussi falloir résister à la vue de sa Super Suiveuse à côté de qui on irait bien s’effondrer un peu en lui disant que, quand même, un petit dodo serait une bonne idée (j’ai failli trois fois, je suis faible).

Tout cela, la Ligne Droite des Trois Bancs doit t’y préparer. Car au bout se situe encore un moment difficile, celui où tu vas devoir puiser au fond de toi-même pour ne pas te sentir un misérable vermisseau. Quand tu as compté trois bancs à gauche, tu passer un petit rebord en béton qui traverse le chemin et là….ça ne monte plus. Je te jure que c’est vrai, je suis venu avec un niveau à bulles et c’est PLAT.

Alors, le dilemme est là : sur le plat, on fait quoi ? Quand ça monte, OK, on marche. Quand ça descend, OK on court. Mais sur le plat ? On courche ?

Sauf que c’est là que les premiers spectateurs sont, sous les arbres à droite, y’a les « Team Papa », les « Team Jean-Marcel », les diverses super-suiveuses qui ont vu arriver le tee-shirt Bob l’Eponge à 300 mètres. On se doit de leur offrir le spectacle du fier et altier circadien où tout le corps brillant clame à la Terre Entière « même pas mal ». Bref, il n’y a pas à chipoter, il faut courir. Au besoin, tant pis, en bas sur le Chemin de Montauban, on marchera encore un petit peu après la bouche d’égout peinturlurée, personne ne nous verra, mais là, faut courir.

On court. Enfin, quantiquement, comme tout à l’heure. Sur le petit trottoirounet, il y en a encore un. Attention, par contre, arrivé à la tente où il y a le sac, déjà on résiste à avoir l’envie soudaine et pressante d’aller changer une chaussette, refaire un lacet, changer de tee-shirt ou toute autre occasion de poser un cul sur un banc. Le Dieu Grec ne s’assoit pas. Le Dieu Grec regarde de haut les fausses divinités qui sont en train de se prélasser sur leur banc, voire même qui DORMENT. Le Dieu Grec ne dort pas.

Par contre, il fait gaffe à la racine de l’arbre à droite du trottoir qu’il faut quitter pour aller tangenter les deux plots de béton qui délimitent l’entrée de la zone de départ/arrivée. Il annonce son arrivée aux foules pâmées qui parfois oublient de se pâmer devant le Dieu Grec et traversent n’importe comment devant lui, obligeant alors au suprême effort de diverger la trajectoire de 20 centimètres qui coûteront certainement 2 places au classement final.

On relève la tête, on remet la casquette bien droite, on cesse de courir quantiquement et on court pour de vrai, ça descend vraiment, c’est hyper roulant sur au moins 14 mètres et on entre sur le tapis rouge pendant que tout mouvement cesse sur la ligne d’arrivée, pour admirer le passage d’Apollon.

A ce point là, deux options se présentent, suivant que le tour est pair ou impair.

Sur un tour impair, il ne doit pas y avoir d’arrêt. C’est donc le moment où on affiche l’air sûr de lui et fier du Guerrier de la Circadie, que la foulée devient aérienne sur environ 14 pas et où on entend un « oooooooooh » frémissant qui accompagne le passage tel le Zéphyr sur les hauteurs de l’Olympe. On entend aussi un « vas-y mon bubulle », certes moins grec et qui fait fugitivement se transformer Apollon en brave M5 à l’air un peu creusé qui s’efforce de cacher sa désespérance devant la perspective de la descente qui suit. Mais cela, elle seule le voit, qui sait voir l’homme fragile derrière la carapace inoxydable du Grand Myrmidon (Le Myr, Le Myr-mi-don !).

Sur un tour pair, la Machine a besoin de carburant. C’est donc d’un geste auguste que l’on sort le gobelet en plastique Raidlight de sa petite poche ventrale et qu’on le présente au bénévole de tout à gauche que c’est mon bénévole à moi tout seul, qui connaît mes Désirs et mes Ordres car, le LUR ne le dit pas, mais sur l’UBS, tous les concurrents du 24h ont leur bénévole attitré qui est là pour les servir. La tâche étant surhumaine, ils sont toutefois plusieurs à se relayer, donc il faut parfois les former lors des relais.

« Ô Grand Dieu, te sers-je tes 14 décilitres de Sainte-Marguerite dans ta Sainte Coupe que tu me présentes ainsi ? ». « Qu’il en soit ainsi, Serge ! ». « Désireras-tu également un peu de menthe comme Ton Auguste Parole me l’a instruit précédemment ? ». « Fais donc, mon brave et sois-en remercié, toi ainsi que tes congénères. Vous porterez Notre Satisfaction devant la profusion alimentaire du festin, à Grand Maître Jedi ArthurBaldur, au Vicomte et à la Vicomtesse de Brignais, leur nom soit loué et leurs descendants bénis jusqu’à la 14ème génération ». Cela est alors accompagné de force victuailles, cochonnailles, poulets frits, agneaux à la broche rôtissant sous la tente, saladiers emplis de fruits exotiques de nos lointaines colonies, sans oublier des Pim’s et des Dragibus parce que, quand même, il faut ce qu’il faut.

Et donc, la panse ainsi emplie, notre ex-Apollon transformé en Gargantua repu peut alors se lancer, voire rouler tout seul, dans la pente décrite 6451 mots plus haut dans ce récit.

Il suffit alors de recommencer ceci 56 fois et hop, c’est plié, une UBS de plus au compteur.

Finalement, l’ultra, c’est facile.

 

 

15 commentaires

Commentaire de Cheville de Miel posté le 24-05-2022 à 15:21:44

Globalement tout ce que j'ai oublié est dans ton CR. On refait ça quand ?

Commentaire de Arclusaz posté le 24-05-2022 à 16:00:57

Désopilant, un de tes meilleurs CR. L'année prochaine, j'irais voir à la porte le gars dont tu parles : il m'a l'air bien gratiné, je vais l'inviter à un repas du mercredi soir.

Commentaire de BouBou27 posté le 24-05-2022 à 16:59:13

Il sort quand le tome 3 des récits de Kikourou ?

Commentaire de Turtle1975 posté le 24-05-2022 à 18:03:55

Eau pétillante puis menthe... Une constante de 23h à 7h00. J'espère que l'équipe qui a pris la relève a retenu la formule à bubulle.
Le bénévole de gauche :)

Commentaire de bubulle posté le 24-05-2022 à 21:46:24

Ma tortue Ninja! Le roi de l'enchaînement Saint-Marguerite -> Menthe avec juste la dose qu'il faut. Tu as illuminé ma nuit, tel le phare de la Vieille. Dès que la rumeur enflait qu'Apollon était de retour, ta main se tendait sans trembler vers la bouteille à l'étiquette verte dont tu retirais le bouchon du geste sûr du professionnel avant de verser sans trembler les centilitres règlementaires. Tu ne fus point égalé en cela, je peux le certifier.

Commentaire de truklimb posté le 24-05-2022 à 19:15:06

Magnifique CR, merci pour ce moment de rigolade Bubulle !
Et à samedi dans les Bauges, j'espère t'y trouver plus en forme que quand je t'ai vu pour la première fois dans les escaliers démoniaques de l'UBS !!

Commentaire de RayaRun posté le 24-05-2022 à 21:26:09

J’adore ce CR, j ai vécu la même chose mais moins bien dit :)

Commentaire de Mazouth posté le 25-05-2022 à 01:38:53

Super-Bubulle, super-récit ! Et pi d'abord le 2 1 1 2 1 1 2 1 1... c'est ma technique à moi ça ! Je pratique depuis des années... et je finis toujours par perdre le rythme au bout d'un moment ;p

Commentaire de Benman posté le 25-05-2022 à 11:57:07

Sachez sieur Bubulle que le "parking" n'est pas une usurpation de langage, mais bel et bien utilisé tous les jours par le corps enseignant de l'ISTITUTION des Maristes (et pas le vulgaire collège privé machin chose sainte-Marie-la-Solitude), qui à Lyon est un peu le Bocuse de l'enseignement d'élite (bon, la Lazo team lui dispute cette appellation contrôlée). L'appellation madeIn Lyon ayant même été réservée pour y désigner les classes d'enseignement supérieur, parmi lesquelles des prepa parmi les plus select de France (eh oui...). Un jour si tu viens faire le LUT (on peut rêver), tu pourras y découvrir l'architecture surprenante et moderniste de béton brut de l'ensemble du site. https://www.sainte-marie-lyon.fr/larchitecture/
je précise que je n'ai ni action ni enfants aux maristes, juste une voisine qui y est directrice du primaire (!)
Sinon, autre précision, la colline de Fourvière n'est pas une colline de bourgeois, mais "la colline qui prie", face effectivement à "la colline qui travaille", de l'autre côté de la Saône. Cette appellation qui prie est évidemment liée aux innombrables institutions religieuses qui parsèment la colline, pour vous accueillir depuis la plus tendre enfance jusqu'à la vieillesse la plus avancée. Oui, le joli jardin à gauche de la passerelle est un ehpad issu d'une maison religieuse (le pendant de Saint louis de Versailles, tu vois, je commence à être au point sur les ehpad). Normalement entre les 2, le Bubulle moyen se vêt de sa robe de Bure pour aller évangéliser le bas peuple de la colline d'en-face.
Bon, à vrai dire aujourd'hui, on ne sais plus très bien laquelle des 2 collines est la plus bourgeoise, car les canuts d'en-face ont gagné leur lot de bobos parisiens. On peut désormais trouver des biocoop ou autre Cerise et Potiron à des prix qui ont enfin réussi à chasser le vil travailleur croix-roussien démuni... ouf!
A part ça, on se retrouve très bien dans ta description millimétrée du parcours. On sent que tu prépares méticuleusement pendant la course chaque détail du CR. Nos zygomatiques en sont fort satisfaites.

Commentaire de franck de Brignais posté le 25-05-2022 à 14:17:45

Je suis bien navré de devoir reprendre un de tes propos, mais...
.... les Maristes sont à des années lumières en dessous de cette grande et digne école que sont les Lazaristes, formant l'élite de notre grande nation. Evidemment, en toute objectivité....

Commentaire de franck de Brignais posté le 25-05-2022 à 14:14:36

Quel récit ! Merci !
Une précision tout de même... mais tu es pardonné de cette approximation puisque tu viens du département bizarre d'à côté.... la colline de Fourvière est la colline qui prie, puisque celle de la Cx Rousse, elle, travaille. (Oui nous savons tout faire à Lyon !)

Commentaire de elnumaa[X] posté le 25-05-2022 à 15:05:46

outch , mm sur un talc t'arrives à pondre un récit de 8600 caractères , t'es un ouf !!!!!! bon jsuis 1 gros flémard alors j'ai lu en diagonal . bravo qd mm , il en faut de l'abnégation pour aller au bout d1 truc comme ça , pfiou .............. là jdis respect !!
allez , profites bien des bauges le wee prochain .. jpenserai à vous depuis la jungle altiligérienne . arvi

Commentaire de tidgi posté le 25-05-2022 à 15:41:57

Alors là bravo ! Que de détails façon bubulesque !
Bon, il manque juste les percus brésiliennes (batucada) dans laquelle je jouais, histoire de redonner le sourire à ceux qui hamsterisaient depuis de nombreuses heures, mais je ne devais pas jouer assez fort si tu n'as pas entendu ! Mouarfff !!

Commentaire de bubulle posté le 25-05-2022 à 19:03:20

Le problème c'est que les percus brésiliennes n'étaient pas dans le tour que je décris. C'est juste pour ça...;-)

Commentaire de Trimoreo posté le 09-06-2022 à 14:40:23

Qu'est ce qu'il parle bien !!! Ya pas à dire, un Garagna qui part habiter à la capital, ça cause noble, on oublie vite le gaga. Et encore je ne parle pas Versailles!!!
Merci pour ce récit qui, en plus de me faire rire, m'a replongé dans ce bon moment de sport et de partage. Remercie encore ta moitié qui nous a encouragé pendant 24 h ! => je me demande même si ça ne t'a pas porté préjudice : sans elle beaucoup de coureurs devant toi se seraient arrêté avant :D

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