Récit de la course : Run in Lyon - Marathon de Lyon 2017, par Mazouth

L'auteur : Mazouth

La course : Run in Lyon - Marathon de Lyon

Date : 1/10/2017

Lieu : Lyon 01 (Rhône)

Affichage : 3212 vues

Distance : 42.195km

Objectif : Faire un temps

10 commentaires

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Marathon en 3h30, challenge accepted !

Par ici le récit !

http://sylrunandbike.blogspot.fr/2017/10/run-in-lyon-marathon-en-3h30-challenge.html

 

Run In Lyon Marathon en 3h30, challenge accepted !

 

Et re-voilà le Run In Lyon, l'incontournable rendez-vous du premier week-end d'octobre. Ma septième participation, la deuxième sur marathon, et la première dans le cadre du challenge entreprises avec Consort NT, mon employeur depuis février.

On a monté une petite équipe de motivés sur le 10 km, et moi, j'envisageais de faire le semi-marathon parce que je ne me voyais pas rempiler sur une prépa marathon après un premier semestre bien chargé... Bon en fait je n'ai pas hésité longtemps. Ca n'aurait pas été marrant si je ne re-faisais pas le marathon !

Alors après le Tour des Fiz fin juillet et deux petites semaines de récupération, je reprends mon plan d'entrainement marathon de l'an dernier, sur sept semaines, mais en augmentant légèrement les allures pour les adapter à mon nouvel objectif : moins de 3h40, et si possible approcher les 3h35.

Les premières semaines d'entrainement sont dures. Il fait très chaud et j'ai du mal avec les fractionnés VMA, trop intenses. Les séances de seuil passent mieux, heureusement. Puis, comme l'année dernière, dès que la canicule estivale passe, début septembre, et qu'il commence même à faire frais, la condition décolle de façon spectaculaire ! Le cardio reste assez bas et sur les séances d'allure je vais toujours un peu plus vite que prévu sans en souffrir. Voilà qui est encourageant. Je pense sérieusement à viser les 3h35.

A trois semaines de la course, j'ai calé la sortie longue la plus longue, et comme l'année dernière, elle va me servir de (crash) test grandeur nature. Presque 30 km en 2h30 dont au moins 27 à 12 kmh, sur le papier ça me place sur un objectif de 3h30... Mais ça me fait peur. Psychologiquement j'ai du mal à m'habituer aux vitesses que je suis pourtant capable de tenir, et je ne voudrais pas partir trop vite et exploser le jour J.

Sauf que mon entourage kikouresque et les séances d'allure suivantes n'auront de cesse d'essayer de me convaincre de tenter les 3h30. Et c'est vrai que sur le papier c'est jouable, je suis toujours à un peu moins de 5'/km, j'aurai des regrets si je ne tente pas ce bel objectif... alors banco ! 3h30, challenge accepted !!

J'accepte surtout le fait que contrairement à d'habitude je ne pourrai pas gérer. La stratégie sera la suivante : partir vite (entre 4'50 et 4'55/km), tenir le plus longtemps possible, et perdre le moins de temps possible quand l'allure cible ne sera plus tenable. Il va falloir s'arracher. Je suis prêt.


La Course



D'habitude ça commence par un petit tour à Bellecour le vendredi soir pour récupérer mon dossard, mais pas cette année. Challenge entreprise oblige, c'est mon collègue Sov, qui les a récupérés pour toute l'équipe Consort NT, qui passe me livrer tout ça directement au boulot dans l'après-midi, avec en plus ce beau maillot rouge fraîchement floqué "CONSORT à fond l'effort" ! Ah et puis je ne vous avais pas dit, mais Sov a aussi un dossard pour Claire qui profite d'un désistement dans l'équipe pour faire son retour sur 10k !

Dimanche matin, jour J, à une heure de l'heure H (donc grosso-modo à 7h40), je me pointe à la consigne, où il n'y a même pas la queue, pour poser mon sac d'affaires de rechange pour après la course. Il est temps d'enlever la veste, et bonne surprise, en plus de faire plutôt beau (alors qu'on pouvait craindre des averses) il ne fait pas si froid que ça.

Etape suivante, sous la queue du cheval (celui de Louis XIV...) pour le traditionnel rendez-vous Kikourou, le temps de se motiver et de poser devant l'objectif de Jérôme, notre (et surtout mon, comme on le verra plus tard) suiveur-encourageur-cycliste !

Faudrait voir à ne pas se tromper de queue de cheval non plus !

A 8h tout le monde se disperse, chacun va rejoindre son sas de départ. J'y vais doucement car il est un peu tôt quand même pour m'échauffer, puis je fais quelques longueurs de trottinage avant de me placer dans le premier tiers du sas "3h30". Yapluka !

Départ imminent !

L'attente passe vite et à 8h40 c'est parti ! Je me mets tout de suite dans l'allure, 4'55/km sur les deux premiers, c'est parfait, ça me semble presque naturel (ça sert de travailler les allures à l'entraînement...), reste à voir combien de temps ça va tenir.

Au 4e kilomètre, comme prévu, Jérôme est à son poste à la sortie de la trémie pour nous encourager. Il aura droit à un pouce en l'air et un gros smile... je suis bien dans mon rythme et bien content de le voir.

Les kilomètres s'enchaînent sans histoire le long de la Saône, et au 10e, juste avant de franchir le fleuve devant chez Bocuse, je passe en 49 minutes, parfait, j'ai une minute d'avance. Ce qui est bien avec un objectif de 3h30 c'est que ça fait du 5'/km donc les temps de passage sont faciles à calculer : 50' au 10e, 1h45 au semi, 2h30 au 30e.

Depuis le départ je suis toujours quelques dizaines de mètres derrière le meneur d'allure des 3h30 et sa grappe de groupies. C'est comme ça que j'ai décidé d'appeler les coureurs qui restent groupés autour de l'homme à la flamme bleue pour s'assurer d'être dans le bon rythme. En fait je me rapproche doucement d'eux à la faveur des ravitos où je ralentis à peine le temps de boire, et de prendre un bout de banane à celui du 15e kilomètre.

Et alors que je mâche ma banane et qu'on tourne à gauche en direction du tunnel "modes doux", re-voici Jérôme qui surgit sur son fidèle destrier et qui me suit et m'encourage sur quelques dizaines de mètres. Encore une fois, je lui montre que tout va bien et que je vais tout péter !!

Dans le tunnel, privés de signal GPS, les coureurs doivent régler leur allure au feeling. Pour moi pas de souci, je règle ça au cardio et aussi à l'habitude de cette allure travaillée à l'entraînement. Par contre le meneur d'allure et ses groupies ont un poil ralenti, et je reviens doucement sur eux. Au milieu du tunnel j'aimerais bien les dépasser pour garder mon rythme, mais impossible de trouver l'ouverture, c'est trop étroit. Tant pis, je reste dans ce petit peloton en me disant que ça ne sert à rien de s'énerver, que ça ne me fait pas tant ralentir que ça, et que ça ne me fait pas de mal. M'enfin ça m'énerve un peu quand même, et à la sortie du tunnel je pose une petite accélération pour m'arracher de ce groupe, avant de reprendre ma vitesse de croisière et de me dire que ce n'était pas forcément très malin d'accélérer comme ça.

Arrive ensuite le Parc de la Tête d'Or qui marque la mi-course. Je passe au semi-marathon en 1h43'30, j'ai 1'30 d'avance sur le plan de marche mais surtout, j'égale mon record sur cette distance ! Sauf qu'il va falloir en faire un autre de semi là, tout suite, et que dans les kilomètres qui suivent je commence déjà à sentir les mollets se durcir. On rentre dans une autre phase de course, celle où il faut composer avec la fatigue musculaire qui s'installe progressivement sans pour autant faire baisser mon rythme. C'est en gros ce que je raconte à Paulo (sur son vélo) que je croise au début des quais du Rhône au 25e kilomètre... Et oui, moi aussi ça m'a surpris, d'être capable de discuter à ce moment là (même si ça n'a pas été une longue conversation non plus).

Je vole sur les quais !


Il faut dire que malgré les premiers signes de fatigue j'ai la niaque ! Les quais du Rhône c'est mon jardin. Je les ai suffisamment parcourus sur des séances de seuil long pour savoir que c'est là, dans ce sens, que je tiens mes meilleures allures. Et ça se confirme avec trois kilomètres consécutifs à moins de 4'50/km... mais je vole !! Et cerise sur le gâteau, Jérôme le super-suiveur-à-vélo, viens de me rejoindre, et il me suit... et il va me suivre jusqu'au bout de la course ! Vraiment trop sympa de sa part !




Tout en dépassant régulièrement des coureurs (mode pac-mac ON) je franchis la barre symbolique du 30e kilomètre, en 2h27. J'ai 3 minutes d'avance, ça sent bon, et je ne me prends pas le fameux mur du 30e, même si je commence quand même à en avoir plein les pattes et un peu d'inconfort dans les lombaires.

C'est plutôt à partir du 32e que je vais me prendre régulièrement des petits murets, tous les deux ou trois kilomètres, la difficulté pour tenir le rythme s'accroît. Le temps semble de plus en plus long entre les bornes et je dois constamment me surpasser pour ne pas ralentir. Cette fois c'est la guerre !! Je m'y étais préparé, et avec les 3 minutes de marge que j'avais au 30e je sais que je vais la gagner cette guerre ! Mais elle est quand même de plus en plus dure cette p*t**n de guerre !! Je pense que sur cette fin de course qui n'en fini pas de ne pas en finir, Jérôme a dû voir mon visage décrépir au fil des minutes...

Au 38e kilomètre, après avoir franchi le "col" du pont Raymond Barre, on passe à la pointe de la Confluence, sur un sol caillouteux, avec une petite bosse qui doit faire au moins 2 mètres par 10, un monstre quoi ! C'est dingue comme la moindre perturbation dans la foulée régulière du marathonien est dure à encaisser, ça fait mal, mais il faut relancer, c'est la gueeeerre !!

A partir de là je ne pourrais plus tenir les 12 km/h (soit 5'/km). Je savais que ça arriverait. mais avec 3 minutes de marge et 4 km à boucler je sais que je peux me permettre du 5'10/km, c'est ce qui me permet de m'accrocher dans la tête et de continuer malgré des kilomètres qui semblent durer une éternité... jusqu'à la délivrance, la dernière ligne droite où je ne sens plus aucune douleur et où j'accélère dans un ersatz de sprint final, victorieux, heureux, finisheux... en 3h28'05" ! incroyable !!

Libéré, délivré... perché !

Je mettrai ensuite au moins dix minutes à me traîner jusqu'au ravito final et à la consigne pour récupérer mon sac... il va me falloir ré-apprendre à marcher je crois. Puis je croise Sov en coup de vent (il est rapide le bougre) avant d'aller me poster à l'arriver pour attendre Claire dont la vague sur le 10k a démarré très en retard (j'étais déjà arrivé en fait).

Un peu plus d'une heure plus tard, tout est bien qui fini bien, et on se raconte nos bonnes sensations de course au Ninkasi.





10 commentaires

Commentaire de tidgi posté le 11-10-2017 à 21:25:05

Ça galope, çà galope ! C'est l'effet queue de cheval ;-)
Bravo pour cette belle marque ! Bien joué !

Commentaire de Kirikou69 posté le 12-10-2017 à 09:32:31

Bravo : tu fais à présent partie de l'élite de notre sport. Tu es un prince Consort !!

Commentaire de Papakipik posté le 12-10-2017 à 16:02:25

Bon, ça fait au moins 10 fois que je le dis mais j'aurais dû mettre une pièce sur le Sub3h30 !! Très belle course Sylvain ! Et au taquet pour le STL (Sub9h00 ?)...

Commentaire de Mazouth posté le 12-10-2017 à 19:22:09

Ah oui le pari aurait été bon, surtout que tu n'es pas pour rien dans ma décision de le tenter ce Sub3h30 ;) Pas de STL cette année, mais Sub9h00 sur LPF pourquoi pas...

Commentaire de franck de Brignais posté le 14-10-2017 à 18:06:36

"train hard, race easy"... tu illustres parfaitement l'adage ! Bravo pour cette belle marque, que je vais te laisser un bon moment (je suis trop vieux pour ces conneries :) !)

Commentaire de Mazouth posté le 14-10-2017 à 18:19:29

Easy easy, faut le dire vite quand même ;)

Commentaire de marat 3h00 ? posté le 17-10-2017 à 09:43:14

Wouaouh ! super temps et très belle gestion de l'effort. Un magnifique affrontement avec les murs en fin de course, où encore une fois, c'est la tête qui commande.
et puis quand même, y'a pas à dire, quand il n'y a pas d'âne à prendre en photo, tu vas bien plus vite :) !

Commentaire de Arclusaz posté le 21-10-2017 à 18:04:38

impressionnant !!! j'aime bien le moment où tu dis "impossible le tenir le 12km/h, je passé à 5'10 au km". c'est vrai que c'est une sacrée différence, une véritable explosion. Tu l'avais vraiment bien préparé cette affaire.

Commentaire de _Romu_ posté le 23-10-2017 à 08:02:14

Bravo Sylvain!
Très belle course et c'est dommage de ne pas enchaîner avec la STL.
Tu aurais pu faire un très gros temps.
Toujours un plaisir de te lire.
PS: je veux bien le lien de ta prepa pour le marathon D'Annecy en avril prochain

Commentaire de Mazouth posté le 23-10-2017 à 18:29:11

Merci pour vos messages :))
Pour le plan d'entrainement, ça part de celui proposé par le Run In Lyon ici : https://www.asochallenges.com/sites/egp.fr/files/training_plan/RIL_marathon_3h30-4-5s.pdf
Mais je l'ai adapté pour ne faire que 7 semaines (donc j'ai bien rogné les premières semaines du plan), et puis sur les fractionnés j'en ai souvent fait un peu moins que prévu, surtout quand il faisait trop chaud.

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