Récit de la course : Trail du Sancy - 60 km 2017, par Zucchini

L'auteur : Zucchini

La course : Trail du Sancy - 60 km

Date : 24/9/2017

Lieu : Le Mont Dore (Puy-de-Dôme)

Affichage : 4110 vues

Distance : 60.9km

Objectif : Pas d'objectif

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Grand Trail du Sancy Mont Dore 2017 60km 3500m D+



Grand Trail du Sancy Mont Dore 2017 60km 3500m D+


     Il faut suivre le petit bonhomme bleu, c'est moi !

Premier gros objectif de cette deuxième moitié de saison, ce trail du sancy 60km qui est une institution dans le monde du trail, avec une organisation reconnue, des paysages magnifiques, et un format au kilomètrage abordable. Les 650 places se sont vendues comme des petits pains, et c’est avec mon pote Joffrey (qui fera le 19km) que nous prenons la direction du Mont DORE le samedi 23 Septembre.
Cette escapade prévue de longue date, est compromise la veille du départ, quand j’apprends que la location AirBNB nous plante (réservation de l’appart pourtant faite 7 mois aupravant, avant même l’inscription aux courses…). Grâce aux parents de Joffrey, on a un plan B : on va prendre leur résa à l’hôtel, et eux vont trouver une chambre à la Bourboule, à 10 min du Mont DORE ce qui n’est pas trop gênant. De notre côté, notre hôtel est à 30 métres du départ… On peut difficilement imaginer mieux pour une solution de dernière minute.
Côté préparation, comme toujours, gros volume sur les deux derniers mois, plus de dénivelé que d’habitude grâce à une semaine de vacances dans l’Aveyron, du fractionné pour le plaisir de se faire mal, et des séances de PPG bien intenses. J’estime que j’arrive dans un état de forme optimal. D’ailleurs, pour retrouver un peu de fraîcheur, j’ai arrêté la CAP 8 jours auparavant, me limitant à des séances de vélo elliptique rélativement douce. Ce Trail du Sancy est quasiment une course de mise en « orbite », pour le grand Trail des Templiers qui arrive 4 semaines plus tard. L’idée c’est de prendre du plaisir, faire des photos, et faire un temps honnête, tout en s’économisant.
            
              Joffrey et moi la veille de nos courses, le sourire sera-t-il encore là demain ? L’un de nous va-t-il y laisser sa peau ?

Réveil 4h, pour un départ prévu à 5h30.
Je prends un petit déj sur le pouce, bah oui, y’a ni cafetière ni rien pour faire chauffer dans une chambre d’hôtel. Pfuut !! Pas de café. Quel supplice ! Comment tenir une course de 10 à 12 heures environ sans café ?? Je mange même un peu de semoule dans laquelle j’avais oublié de mettre du sel. Coup de chance ça passe mieux sans sel qu’avec, en tous cas à cette heure là. Petite douche histoire d’occuper le temps, derrière revue de mon équipement, je m’habille, et je descends m’aligner sur la ligne de départ vers 5h15.
Ca s’agite déjà sur place, avec des coureurs qui s’échauffent, un speaker qui parle de je ne sais pas trop quoi (incroyable le bagou de ces speakers, même à 5h ils arrivent à meubler en parlant de rien). Ah si, chose intéressante, il nous annonce l’arrivée du dernier concurrent du 110km, soit 24h30 après le départ… Le traileur arrive sous les hourras de 600 dingos, il ne devait pas s’y attendre, surtout que les dernières heures, de nuit dans le Puy de Sancy ont dû lui paraitre bien longues… Il avait les yeux brillants,  je pense qu’il gardera le souvenir de son arrivée bien longtemps.
 

Revenons-en à nos moutons, le speaker nous annonce le départ imminent, on va donc se remettre en place. Je suis idéalement placé en 2ème ligne, et top, on est partis à 5h35.
 
 

   
1ère heure de course : Mont DORE aux Plaines Brulées


Je suis placé en tête de course, donc surchauffe. D’autant que j’avais peur de la fraicheur matinale donc je me suis trop couvert. Bon, je ne vais pas m’arrêter au bout de 200m, on verra ça plus tard, d’autant que je ne sais pas quelle T° il fait plus haut. Ça commence donc sur un rythme trop élevé pour moi, je sature, et très vite on me dépasse de tous les côtés. Pas idéal quand on recherche sa cadence et ses sensations. Je fais de nouveau le constat que je suis une taupe la nuit. Même avec une bonne frontale, je vois que dalle. Faudra être prudent pour ne pas mettre les pieds n’importe où. Bon, la montée se fait quand même, j’ai trouvé mon rythme. Au bout de 30min, je décide d’enlever ma veste imperméable et mes gants. Ça va un peu mieux, mais je suis encore un peu essoufflé. Il faut dire aussi que cette première portion nous place toute de suite dans le vif du sujet, avec quasiment 500m de D+ sur 7km. Une bonne mise en jambe !
Arrivée au 1er “sommet” aux Plaines Brulées à 1480 m d’altitude, 7km et 1h de course. Au pointage je suis 205ème sur environ 600 coureurs.

La descente sur la Bourboule, 7km ? 19km


Sur cette portion, c’est beaucoup de descente et quelques petites côtes histoire de ne pas perdre le rythme. J’avoue que je n’ai pas trop de souvenir, car la nuit aidant, et mon côté taupe prenant le dessus, je ne capte rien de ce qui se passe autour de moi. Je suis concentré sur mes pieds pour ne pas faire d’erreurs bêtes. Et de toute façon, je pense que le paysage même en plein jour ne serait pas super.
On passe à travers des champs de vaches, avec des replis de terre bien piégeux.  Je manque de me vriller la cheville et d’un seul coup FLOC. Punaise, je viens de mettre le pied gauche dans un trou d’eau jusque mi mollet. Géant ! Ça m’énerve, je peste contre moi-même, d’autant que j’ai l’impression d’être le seul qui soit tombé dans le panneau (ce qui n’est pas le cas je le saurais après en discutant plus tard). Bon, pas de panique, si mes chaussures sont typées Trail elles sont censées évacuer l’eau au fur et à mesure. J’ai juste peur des ampoules, mais vu que j’ai mis de la crème NOK, il se peut que je passe au travers des ennuis.  2 ou 3 km plus tard, re-champ de vache, et re-FLOC. Bingo, je me fais la même avec l’autre pied. Comme ça pas de jaloux, tout le monde aura de quoi faire trempette dans une belle soupe de chaussette. De toute façon, le mal est fait alors ça sert plus à rien de s’énerver. 
Le 1er ravito solide au 15ème km, un peu inutile à ce moment de la course, si près du départ. Je fais quand même le plein d’eau, mange un ou deux bouts de cantal et je file pour la suite. J’arrive sur la Bourboule (km19) en 2h10 de course. Si on continue comme ça, on va finir ce Trail en moins de 6h30…Mouais, ça me parait bizarre, ça nous placerait dans le top 10. Un ami m’a prévenu, les 20 premiers km sont très roulants, le reste est beaucoup plus dur.  J’étais sceptique. J’avais tort de douter de son avertissement…  
A la Bourboule, on ne passe pas dans le centre-bourg, on traverse une sorte de zone industrielle un peu moche et vieillotte, et il y a quand même quelques spectateurs qui nous encouragent.
Ça fait du bien, d’autant que je jour est désormais levé.

Montée et redescente du Puy Gros, 19km ? 28km


 
La première vraie difficulté s’annonce avec la montée sur le Puy Gros, 600m de D+ sur environ 4km.  La grimpette se fait sur un sentier pas très technique, mais clairement, la pente est beaucoup plus raide que ce qu’on a fait jusque-là.  Je passe en mode randonneur, sans scrupules car tout le monde autour fait pareil.
On découvre le magnifique paysage qui ressemble enfin à  de la Montagne.
Le panorama aide à penser à autre chose qu’à la course. J’en profite pour ressasser les petits tracas du moment, les soucis du boulot, les trucs administratifs qu’il faudra bien faire à mon retour à Vendôme, et puis je commence à penser à mes filles et à ma femme. A cette heure-là, elles sont sans doute en train de prendre le petit déj. Et moi, je suis là en train de marcher au milieu d’inconnus, depuis quasiment 3 heures. Le temps défile différemment dans une course un peu longue, c’est une autre dimension.

On perd la notion du temps, on change d’échelle et de référentiel. 3 heures c’est peu au regard du temps total de course, mais c’est aussi très long quand on refait l’inventaire de tout ce qui s’est passé, les petits détails qui ont ponctué jusque-là ce début de Trail. Bref, on perd ses repères, et c’est aussi un aspect que j’aime dans les ultra, l’évasion spatiale et temporelle. Bon, je divague, je pense à autre chose, parfait, mais la côte est toujours là.

Coté physique tout est OK, côté mental aussi. Je fais pas mal de photos :)
 
 
 

Au bout d’une heure pile, j’arrive au sommet, légèrement entamé mais pas encore grillé.

L’occasion de profiter des paysages, de reprendre un peu de souffle, et faire encore quelques photos. J’en profite pour improviser une technique. Je vois un traileur qui essaie de faire un selfie, alors je lui propose “je te prends en photo? ”, évidemment le gars accepte car le rendu sera meilleur et donc je fais deux clichés avec son téléphone. Et quand c’est fait, je lui dis “ça te gêne de m’en faire aussi une ou deux ?”. Voilà comment se faire quelques souvenirs sans payer 40€ pour avoir les photos de l’organisation; système D

La suite de la course, c’est une descente assez rapide (20 minutes pour descendre ce qu’on a mis 1h à monter) et le 2ème ravito solide à Prends-Toi Garde. Là il y a du public qui encourage les coureurs, mais le ravito étant après une légère côte, les traileurs peinent et y arrivent en marchant. Moi qu’est-ce que je fais quand je vois du public ? Je cours ! Ça ranime un peu tout ce petit monde et l’euphorie aidant, je me mets à sprinter dans cette montée tel un François d’Haene à l’entrainement, tout en encourageant les gens à faire du bruit. Comme récompense j’ai une belle holà, et mon petit moment de gloire de la journée.
Au ravito proprement dit, je prends du Cantal, du Saint Nectaire, et du jambon de pays, menu idéal s’il en est pour un ravito. Bien sûr, le tout agrémenté de carrés de chocolat sinon c’est moins bon. Et je repars à bloc, plein du bidon d’eau fait également. Toujours pas d’ampoules aux pieds, alors que je sens que les chaussettes sont bien trempées, pourvu que ça tienne cette histoire !
 
 
 

Prends-toi Garde au Col la Croix St Robert 28km?40km

 
Ça commence joliment avec la cascade du Queureuilh, environ 3h45 de course.


 Après ce petit passage sympathique, on ne rigole plus car s’annonce un des gros secteurs de la journée, avec 700m de D+ sur 8km, et un terrain qui devient bien technique.

Des pierriers, des racines, des devers, l’ambiance change par rapport au tout début. La phase d’observation est terminée et là commence la course. Autour de moi tout le monde marche, vu la pente c’est logique, pour les pauvres coureurs moyens que nous sommes. Enfin, que je suis ...
J’accompagne quelques coureurs, quasiment les mêmes depuis le début, preuve qu’on a tous trouvé notre place et notre rythme. Sur ce monotrace qui va nous emmener au Puy de la Tache (1630m), nous sommes en file indienne, bien disciplinés. A part un ou deux excités, qui ont l’idée saugrenue de vouloir accélérer, et qui doublent. Tant mieux pour eux, moi je gère, ce n’est pas le moment de se mettre dans le rouge.
Je fais la rencontre avec un taureau, car le chemin passe en plein milieu de son enclos (qui n’en est pas un car il n’y a pas de clôture). Il fait bien chaud maintenant, j’ai gardé mes manchons sur les avants bras, c’est plus franchement utile mais je n’ai pas envie de m’arrêter en plein effort. Je les rangerai dans le sac au prochain ravito. La montée se poursuit et ça devient dur physiquement. L’accumulation d’efforts, et cette montée qui semble ne jamais vouloir se terminer me fait basculer d’un état de fraicheur physique, à un état physique moyen, avec jambes lourdes. Ce qui rassure un peu, c’est que ça semble être le cas pour tout le monde autour.
 


En levant la tête et en regardant la crête par laquelle passent tous les coureurs placés devant, on voit où on va passer, et ça, j’apprécie !
Je passe au Col de la Croix Morand (1400m) en 4h30, 35ème km.
Mais ça continue de grimper sec, et le Puy de la Tache se profile. 230m d’ascension plus haut, et 30min plus tard, nous y sommes.
Personnellement, je puise physiquement. Je suis essoufflé, les douleurs aux quadriceps sont bien réelles, bref, je suis bien moins fringuant.

Et la montée se poursuit, encore et encore. On chemine sur un sentier de terre noire, avec peu d’espaces pour y placer la largeur des deux pieds. Ça glisse un peu. Je n’ose pas imaginer l’adhérence en cas de temps humide. Là j’ai de la chance, le temps est parfaitement sec et dégagé, aucun risque de ce côté ! Je me focalise sur une petite retenue d’eau qu’on peut apercevoir en contrebas.
On pourra la regarder pendant un bon bout de temps, mais impossible de trouver son nom sur les cartes après la course. Un mirage ?!
 
Si quelqu'un trouve le nom de ce lac, visible entre le Puy de la tache et le Puy de l'angle...

J’arrive enfin au Puy de l’Angle (1738m) au bout de 5h30 de course, 38ème km. Ces montées à répétitions en ont épuisées plus d’un, et bon nombre de mes concurrents font une pause. Voilà de quoi gagner des places facilement, le podium est en vue !!
Bon ok, je m’enflamme, je dois être aux environs de la 300ème place donc c’est un rêve.
J’ai désormais deux parpaings en guise de cuisses, alors qu’il reste 20km avant la fin. Il faut enchainer, sinon ce sera très dur de repartir. J’amorce la descente rapidement, même si elle est technique avec des racines et des pierres, et j’arrive sur le dernier ravito solide, au col de la Croix Saint Robert. C’est le moment de faire des provisions, de se refaire une fraicheur, car le plus compliqué reste à venir. Je vire les manchons et manchettes, change mes chaussettes, fait le plein d’eau, de fromage, de jambon. Je tente de prendre un potage, mais ce n’est pas terrible. Et comme il reste 4 bonne heures de course, je demande à un bénévole s’il n’a pas un truc facile à transporter. Il me dégote deux barres de céréales que je fourre dans une poche au cas où. Je prends quelques minutes pour appeler ma femme, et la tenir au courant de mon avancée. Evidemment, j’avais mis mon téléphone en mode avion pour économiser la batterie, et donc quand j’enlève le mode avion, je reçois 612 messages... Ça fait plaisir mais ça saoule un peu d’entendre des bips pour chaque nouveau message. Bref, je raconte brièvement où j’en suis à ma femme, tout à l’air de bien se passer à la maison. Et pas le temps de pavoiser, j’ai envie de finir tôt donc je me remets en route pour le dernier tiers de course, de loin le plus dur.

De la Croix St Robert au Puy de Sancy, 40km ? 52km


Ça remonte direct, avec 300m de D+, une petite descente, et une remontée au Puy des Crebasses.
 
Il n’y a plus de temps morts, tout est dans la continuité et la difficulté. Les sentiers sont joueurs car il y a très peu de place pour y mettre les pieds. Pire, il faut passer dans des petits sillons assez profonds, donc vu que j’ai mes lunettes de soleil, je ne vois pas toujours où je mets les pieds.
Et bingo, un appui pas fait comme un autre je me tords la cheville méchamment, j’ai l’impression que j’ai fait un angle à 90°. Sur le moment ça me fait super mal, j’ai peur de l’entorse. Et puis finalement ça passe assez vite. J’ai une bonne constitution(le lendemain j’aurais quand même une douleur assez intense sur cette cheville)

Se profile un ravito EAU, dans la Vallée de Chaudefour, 47ème km. Là, le décor est magnifique. Le ravito se situe dans une sorte de cuve, avec la chaine de montagnes tout autour. Si j’avais le temps, je me ferai bien un petit repos ici, tellement le panorama est grandiose. Il est environ midi. Je demande à un bénévole dans combien de km se situe le prochain ravito EAU, il me dit: “5km, mais il faut 1h30“.
Quoi ?! 1h30 pour 5km? Il faut creuser un tunnel pour aller au Sancy ou quoi ? Ça me laisse sceptique, je fais le plein d’eau et après avoir discuté avec des gens qui font un pique-nique, je me remets en route pour l’assaut final.

 
Le calme avant la tempête?
Les premiers hectomètres de la montée (qui comptera au total 650m de D+ pour 5km) sont en effet compliqués. De grosses pierres, sur lesquelles il n’est pas possible de courir, tellement les appuis sont précaires. Ça glisse, c’est irrégulier, il faut enjamber, sauter, s’agripper aux branches. On s’amuse comme des petits fous là!
Ensuite on a de belles racines glissantes, le tout avec une inclinaison au-delà de 20%.
Cette première demie heure (seulement 1,3km de fait, 230m de D+) est très éprouvante pour moi, car étant faible techniquement, je perds beaucoup d’énergie. Avec d’autres coureurs (je ne sais pas si ce sont les mêmes que plus tôt, je suis tellement entamé que je ne regarde plus les visages des autres pour ne pas me décourager), on fait l’ascension au train, avec les moyens du bord.
 
Au sortir de cette forêt on y voit un peu plus clair, et s’offre une vue dégagée sur le panorama, et aussi sur ce qui nous attends pour la suite des réjouissances. Ça ne va pas aller du tout en s’arrangeant.

La montée jusqu’au Col du Ferrand est un véritable chemin de croix. Il fait chaud désormais, j’ai faim soif sommeil. Le pied quoi.
Je suis entre 15 et 18min au kilomètre, mais je manque d’air. J’ai la visite d’une étoile dans l’œil droit. Signe que je suis en sur-régime et qu’il faut temporiser. Je patiente un peu sur le côté, laissant filer mes petits compagnons de galère.
Je n’arrive pas à me dire qu’il faut que j’attende plus pour bien récupérer, et je me relance trop vite. 10 minutes plus tard, j’ai cette fois plusieurs étoiles. Bon bah je l’ai mon hypoglycémie. Et là, je ressors ma fameuse barre de céréales ou de pâte d’amande, que le bénévole m’avait gentiment donné. Je ne sais même pas ce que je mange, c’est sucré et c’est ce qu’il me faut. Ça ira très vite mieux. D’autres coureurs n’ont pas eu cette chance, il y a des allongés, des assis sur le bas-côté, d’autres font la sieste ou alors ils sont morts, je ne sais pas. Bref, c’est la débandade généralisée, et cette montée du Puy de Sancy en aura calmer plus d’un (j’en fais partie). Cette montée est fourbe, on ne voit le sommet que très tard. En fait il faut passer le col de la Cabane, le contourner, pour ensuite apercevoir la montée finale au Sancy, au moment où on pensait que c’était fini.

Voilà ce qu’on découvre une fois passé le col de la Cabane à 1785m, encore 100m de D+. Enjoy !!
Là c’est un mélange de touristes qui ont fait la montée en téléphérique, de traileurs qui font le 19km partis à 12h, et de traileurs du 60km. Donc beaucoup de monde pour une piste pas très large. Tant pis, il faut jouer des coudes, et à ce petit jeu je ne suis pas le plus maladroit, donc en 10 minutes ce « petit coup de cul » est réglé. 
L’arrivée en haut du Puy de Sancy est une première victoire, car il ne reste que des descentes ensuite.
 
 

Je ne suis pas mécontent de mon effort final dans la montée au Sancy, mais je vais bien le payer dans la descente juste après.


J’en profite pour admirer le paysage, et pour ressortir ma bonne vieille technique pour me faire faire des photos:
 
Au passage, il m’aura bien fallu 1h30 pile, pour faire Vallée de Chaudefour- Puy de Sancy, merci au bénévole pour son info précise au ravito de la Vallée de Chaudefour!
 
 
 
 Ne pas se fier aux apparences. Cette grande sérénité affichée n’est qu’un leurre, je suis au bout de ma vie...

 
Puy de Sancy à L’arrivée au Mont DORE, 52km ? 60km


La descente est un peu compliquée au début, car ce sont des escaliers en bois, avec des marches ajourées et irrégulières tant en largeur qu’en hauteur. Avec mes jambes dures, difficile de jouer les équilibristes sans risquer la chute, donc là encore il faut temporiser.
Il y a toujours autant de monde, pas simple de se frayer un passage.
Une fois les marches en bois passées, c’est beaucoup plus roulant et là je décide d’envoyer du bois, les occasions de courir à pleine balle sont trop rares dans ce genre de course pour que j’en laisse passer une seule.
Les derniers du 19km n’avancent pas, je me fais un malin plaisir de les enfumer. Quitte à y laisser mes dernières plumes, autant le faire avec panache. Je m’emballe, double une bonne quantité de 19 et de 60, et inévitablement, j’ai un gros coup de moins bien. Je sens que j’ai mal au ventre, aux chevilles, et que j’en ai marre.
On voit le Mont DORE au loin, ce n’est pas tout proche!
Clairement, je fini cette course aux abois, les petits passages techniques en sous-bois sont fait à l’arrache, je me fais reprendre par tout le monde, et je ne suis pas bien du tout.
Enfin, j’entends la voie du speaker, preuve que je suis quand même assez proche de la libération et de l’arrivée. Je n’ai pas la force de relancer une dernière fois, et même si je cours encore, c’est très dur.
J’arrive enfin dans le petit parc, où j’étais hier pour voir les arrivées des 33km et du 110km.
Un semblant d’énergie me revient subitement, et j’accélère sur les derniers 300m, pour le fun et la frime.
J’aperçois Joffrey dans le public, qui a fini son 19km un peu plus tôt, et qui me lance un „Allez David“, et j’en termine de ce Trail du Sancy, dans la douleur. Une heure pour faire ces 8 derniers km...
Je vais direct au ravitaillement d’arrivée, et le cantal est mon amiJus d’orange aussi.
Ça c’est fait :)
Je fini ces 60 km en 9h53mn, je suis 104ème sur 198 finishers Sénior Homme, 248ème sur 540 finishers toutes catégories confondus.   
Un peu déçu qu’il n’y ait pas de Tee shirt finisher ou de médaille, j’aurais bien aimé avoir un souvenir matériel à montrer à mes filles.
Bilan de ce Trail:
+ J’AI PRIS UN PIED MONSTRUEUX :)
+ Paysage magnifique, bénévoles aux petits soins, ravitos sérieux
+ Parcours avec une difficulté croissante, très roulant au début, très technique à la fin
+ Donc une des plus belles courses que j’ai faites jusque-là, mais aussi une des plus dures
+ bonne préparation en vue du grand Trail des templiers (77km), 4 semaines après
+ Déçu de la dotation pour les finishers.
 
 
 
 
 
 

  

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