L'auteur : idylle85
La course : L'Echappée Belle - 85 km
Date : 29/8/2015
Lieu : Vizille (Isère)
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Distance : 85km
Objectif : Terminer
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Prépa:
Refusé au tirage au sort en Janvier pour l'UTMB, j'ai du revoir mon programme pour choisir un ultra pour l'été. En surfant sur le web, j'aperçois par hasard l'organisation de l'Echappée Belle le même week-end que Cham. 2e point positif, le kilométrage du grand format (144km et 10 000M D+) est celui recherché et assez proche de l'utmb. Aimant l'aventure et ayant planifier mes congés à l'avance, je m'inscris sans hésiter. Les mois qui précèdent seront assez difficiles pour trouver la motivation et la régularité des entraînements. Pour avoir les kilomètres dans les pattes, pas le choix, faut 1 ou 2 courses afin de se mettre en confiance un minimum. Fin avril, je prend part à la Bouillonante (104 km et 4000m D+). Grosse fatigue mais je termine avec un ami au mental. Un mois après, je boucle le grand trail des Lacs et Châteaux (105km et 300m D+) un peu moins éreinté à l'arrivée mais après avoir pas mal eu de hauts et de bas. Bref, bien que finishers, la condition physique n'y est pas et nous voilà à 2 mois avant l'Echappée Belle. Me renseignant un peu plus sur la course, je découvre quelques récits qui commencent à me faire douter quelque peu. Les échos que j'en ai sont de plus en plus terribles. Une connaissance ayant fait le tor des géants l'an passé me décrit l'Echappée Belle: le truc le plus dur que j'ai jamais fait, la montagne de face, je n'y retournerai pas,.... Les autres avis ne sont guère encourageants: caillasse, caillasse, tu avances à du 2km/h, à peine 30% de finishers, .... Aimant bcp les défis, je me dis que j'ai peut-être visé trop haut cette fois, les doutes se mettent de plus en plus dans ma tête. Fin juillet, je décide alors d'aller à Belledonne avec ma compagne pour mieux me rendre compte du terrain. Résultat des courses: 4 jours de randonnée, reco d'une grosse partie de la première moitié de course, comme annoncé des cailloux à n'en plus finir, un terrain hyper technique et qui demande une grosse concentration, une allure très lente pour avaler les km. Mais ce que je retiens le plus, c'est la beauté de ce massif, j'en suis tombé amoureux. Les lacs en altitude et la solitude sur les sentiers alpins, ca change du traffic de Cham, quel bonheur. De retour en Belgique, j'analyse ma très pauvre préparation et me demande si le choix ne serait pas plus judicieux de s'aligner sur le 85 km au lieu de la grande traversée qui me paraît énorme au vu de la technicité du parcours. Un petit mail à l'organisation début août et me voilà rassuré à l'idée de prendre part plutôt au 85km et 6000m D+ tout de même.
Avant course
J-7, nous profitons de la beauté de la région de Belledonne pour passer une chouette semaine en famille à la montagne. Nous profitons également pour parcourir les différents points de ravitaillements de la course afin d'organiser au mieux l'assistance. Nous profiterons des quelques jours de beau temps pour randonner calmement et découvrir des paysages à couper le souffle. La 1ère partie du grand parcours est magnifique, nous irons y promener: les lacs Robert, Chamrousse, refuge de la Pra.
J-2: Papa fête ses 55 ans, je m'abstiens toujours pour la nourriture et les desserts. Et oui, pour la 1ère fois, j'ai essayé le régime trail (durant toute la semaine) et nous verrons si celà porte ses fruits.
J-1: le stress monte un peu. Bien que rassuré à l'idée de partir sur le 85 km, je ne sens pas si je vais tenir sur cette course. Je profite de la superbe journée ensolleillée pour aller retirer mon dossard au Pleynet. Cet endroit est la base de vie (62 e km) pour le 144 km et nous devrions voir les premiers coureurs passer. Mon dossard retiré, je m'installe avec ma compagne à une terrasse et profitons de la belle petite ambiance avec les animations et le speaker nous annoncant l'arrivée du premier coureur Lionel Bonnel. C'est impressionnant, à peine 5 min d'arrêt et le voilà reparti. Quelques instants plus tard, Benjamin David, le japonais Yamamoto et la 1ère Féminine Emilie Lecomte arrivent à leur tour. Ils ont l'air frais comme des gardons, quels grands champions. J'en suis bouche bée, surtout au vu du terrain technique. De retour au gîte, je commence à être impatient à l'idée de partir le lendemain matin. Je me consacre au rituel de prépa du sac. Un peu plus organisé que l'an passé à la TDS, je boucle l'affaire assez rapidement.
Jour J: Le réveil sonne à 3h45. Un peu somnolent, je rempli ma poche à eau et essaie de grignoter un petit déjeuner, histoire d'avoir un petit quelque chose pour les premières heures de courses. Le trajet est long, une petite heure plus ou moins avant d'arriver au Pleynet. J'avale un morceau de Gatosport et je profite du trajet pour dormir encore quelques minutes. Mon père, ma soeur et ma compagne sont partis avec moi pour voir le départ pendant que le reste de la famille est resté au gîte. Arrivé sur place, le stress monte de plus en plus, si bien que le l'estomac est un peu dérangé. Petite pause technique 15 min avant le départ et me voilà ready à rejoindre l'arche de départ avec les autres concurrents.
Course
Départ - Pleynet à 1443m
L'ambiance est tendue, il est 06h00. Un bref contrôle du sac par l'organisation et me voilà positionné au milieu de ces 350 coureurs. Le discours du speaker n'est guère rassurant: "c'est l'hécatombe sur le 144 km, plus de la moitié d'abandons au 62e km. Ne faites pas comme eux et gerez gerez gerez!!! il fait très chaud et n'oubliez pas de boire beaucoup". Sur ces mots, le départ est donné aussitôt. Je choisis de me positionner plutôt dans la 2e partie du peloton, histoire de partir très cool. Un petit bisou à ma compagne au passage et on attaque directement (à froid) la pente raide de la piste de ski. Le chemin est assez large, ce qui permet d'étirer assez rapidement le peloton. Je n'aime jamais les débuts de course. Obligé de se farcir certaines discussions de plan de course ou de prévision chrono, j'ai horreur de celà. Je me laisse donc dépasser par ces quelques coureurs et monte à une allure régulière sans trop forcer car la route est encore longue. Arrivé au col de merdaret (1819m), le lever du soleil est déjà superbe. J'en profite pour sortir la go pro et prendre une petite pause photo. Si bien, que j'oublie de regarder devant moi et mon pied droit s'enfonce dans 20 cm de vase. Bravo, après à peine 3-4 km, me voilà déjà trempé, ca promet. Bon tanpis, faut bien faire avec. Positionné dans le dernier quart des coureurs, j'aborde la première descente tranquillement. Pas de grosse difficulté technique encore pour l'instant. En bas, j'ai la chance de voir mon entourage qui m'a attendu 2h depuis le départ, super sympa. Les pauvres, ils n'ont pas bcp dormi. Un peu de bitume puis on plonge dans le bois sur un single. 1ère difficulté du jour, 900m D+ pour atteindre les 2 chalets de la Valoire puis celui de Tigneux. Au 2er chalet, un petit ravito express en eau est disponible. Je m'arrête pour remplir mes 2 gourdes car il fait déjà très chaud et la journée ne fait que commencer. 2 coureurs pensent déjà être au ravito du 15e km et s'exclament de tenir une bonne moyenne de 5km/h et sont confiants pour tenir le rythme pour la course. Je suis quelque peu étonné aussi et décide de ralentir encore la cadence, histoire d'en garder pour la seconde moitié de course, comme d'habitude .
km 15 - Lac Léat (1727m): 3h53 de course- 252e
En arrivant, je me rend compte que les 2 coureurs s'étaient complètement trompé et que le rythme est déjà bien inférieur à celui que je pensais. Ravito sympa: je m'arrête 5min pour remplir ma poche à eau et mange un morceau de banane et une soupe avant d'entamer la terrible ascension qui nous mènera au point culminant de la course. En quittant le ravito, le sentier est un peu scabreux et assez glissant; je dépasse un coureur qui s'est déjà blessé, lui demande de ses nouvelles puis je repars à l'assaut du chemin qui rejoint le parcours du 144 km. A ce moment, je reconnais un accent qui m'est assez familier et je m'exclame: "vous, vous êtes belges " et ces 2 comparses me répondent aussitôt: "Bah oui et de la région de Litch". C'est dingue! et moi qui pensais encore être un des seuls belges sur ce parcours et voilà que je rencontre 2 gars habitant à 30 km de chez moi. Nous échangeons quelques blagues, histoire de passer le temps et enfin rejoindre le refuge d'alpage de l'Oule.
(suite à venir)
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