L'auteur : Pierre qui court
La course : Marathon de Toulouse
Date : 23/10/2011
Lieu : Toulouse (Haute-Garonne)
Affichage : 1183 vues
Distance : 42.195km
Objectif : Terminer
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Je reproduis ici le "récit" que j'ai fait sur un autre forum de course à pieds, un forum "local" sur lequel je suis assez actif. Sur Kikourou, c'est je crois mon 1er récit, mais je cours depuis bientôt 2 ans et je consulte de temps en temps ce site.
Je précise que des pépins de santé m'ont obligé à interrompre ma préparation à ce MARATHON de TOULOUSE 2011, auquel j'ai néanmoins, au dernier moment, tenu à participer...
Voici mon humble témoignage (pas pris de photos, désolé, mais d'autres en ont fait de très belles).
J'en ai eu les larmes aux yeux – sans exagérer – oui, rien que
d'être présent sur la ligne de départ du MARATHON DE TOULOUSE
en short, runnings et maillot avec dossard 94
un "préférentiel" - objectif moins de 3 heures - comme ma perf de l'année passée me l'y "autorisait" !
oui, être là presque tout devant, tout près des champions Kenyans, parmi les Marathoniens chevronnés, et les athlètes bien préparés...
moi qui depuis le 10 septembre n'avais plus aligné le moindre kilomètre...
il était prévu que je passe le week-end à Toulouse...
alors, samedi en fin d'après-midi, halte au village marathon pour récupérer le kit que j'avais de toute façon déjà payé !
j'ai pu y saluer Yohan Diniz, parrain de l'épreuve, et qui fut malheureux dans sa course aux mondiaux 2011...
alors, oui, le dimanche matin, j'ai décidé de prendre le départ...
me lancer pour une ballade de "quelques" kilomètres...
en restant à l'écoute de ma tête et de mon corps (pas entraîné...)
l'envie était là, le physique frustré de n'avoir couru,
le mental au beau fixe, comme la météo de ce dimanche 23 octobre 2011
Toulouse sous le soleil... c'est tellement mieux : l'année dernière ce ne fut que pluie sur tout le parcours !!
alors voilà, les larmes aux yeux en attendant le starter, et sur les 1ers kilomètres,
la joie de retrouver - sans douleur ressentie - les foulées de la course à pied
le parcours en ville dès les 1ers kilomètres donnait du baume au corps et au coeur
les encouragements des spectateurs ne manquant pas d'enthousiasme (la finale de rugby n'avait pas encore commencé !)
je me surpris donc le premier à arriver au 10 kilo en 42 minutes...
et à continuer sur ce rythme régulier (mais quasiment pas testé en préparation cette année)...
jusqu'au semi - en 1h35 je crois...
et puis, la dure loi physique a repris le dessus... je ne me faisais aucune illusion : maintenir un train régulier sur les plus de 20km restant, cela relevait de l'impossible pour un organisme privé de course à pied depuis plus d'1 mois et demie et sans préparation marathon complète (régime, hydratation, etc.)
j'ai donc mis le frein au 22ème kilo, dans ma tête - allez, stop, c'est déjà bien d'avoir pris le départ et fait quelques bornes dans ces conditions... je m'arrête, je quitte le parcours, je reviens en ville...
sauf que, eh oui, revenir en ville, à pieds forcément... le "plus court" chemin, et le plus sécurisé ce jour-là, ce fut biensûr de rester sur le parcours du marathon...
c'est ainsi que, vaille que vaille, coûte que coûte, mais surtout galvanisé intérieurement par plein de choses qui me boostent en mon for intérieur, j'ai continué, continué ce Marathon 2011
le dossard 94 devait être synonyme de classement dans les 100 premiers, de tentative de record perso (sous la barre des 3 heures)... il a été autre chose que cela, le numéro de mon "marathon courage" !
de 25 à 30... que les bornes ne passent pas vite... j'ai l'impression de faire du surplace... d'autant que ce vent (d'autan !!) nous souffle fort en pleine face, et que je ne trouve pas d'abri durable, puisque tout le monde me double... (eh oui, j'étais encore devant les "wagons" de 3h15 et 3h30... mais là, ça commence à remonter sérieusement de derrière, je me fais doubler par les meneurs d'allure et leurs troupes...)
à partir du 30ème, je décide - ou surtout je ne peux faire autrement que - de carrément me mettre au point mort pendant plusieurs minutes à chaque passage de ravito : les jambes ne suivaient plus, je devais marcher... autant dire que la fringale je ne l'ai pas connue... j'ai pris le temps de me sustenter à chaque ravitaillement, d'échanger - souvent sur le ton de l'humour - avec les bénévoles (qui nous donnaient en temps réel le score de la finale de rugby)
comment suis-je arrivé jusqu'au 42ème... physiquement, pas bien du tout...
moralement, en ne voulant pas lâcher... et motivé par les encouragements souvent individuels (cette jolie brune inconnue me disant sur un ton quasi amical : "allez Pierre, courage, tu vas tenir"... cette bande de jeunes portant la tunique bleu des rugbymen français me lançant un "allez gars, on lâche rien"... ou encore ce gars seul d'à peu près mon âge me disant "vas-y Pierre, tu es courageux, jusqu'au bout !")... et tous les autres, la "foule" sur les derniers mètres en plein centre ville
ce marathon courage, plus que le marathon "performance" programmé, je crois que je l'ai fini, oui, au courage, au mental, et franchement à la solidarité... sur les 3 derniers kilo, j'en ai vu et doublé des plus mal en point que moi, que j'ai essayé de remotiver... j'en ai côtoyé des presque encore frais et lucides, qui se mettaient au service des moins bien portants (petite tape amicale sur l'épaule, mots d'encouragement, ou main tendue...)
voilà enfin l'arrivée, enfin la PLACE DU CAPITOLE, enfin le tapis rouge - rose pour l'occasion - la ville porte bien son nom
je l'ai bouclé MON MARATHON 2011 (année de douleurs...)
et je peux dire dans quelles conditions je l'ai fait et je m'en souviendrai...
le chrono passe donc au dernier plan... (pour info, 3h40... semi en 1h35, et seconde moitié en 2h05... comme quoi, marcher et discuter aux ravitos ça ne fait pas gagner du temps...)
ce n'est pas un exemple à suivre, je sais, c'est même déconseillé et je m'en excuse, je ne cherche pas à être exemplaire, simplement à témoigner de manière sincère de ce que j'ai vécu et ressenti une fois encore (mais à l'inverse d'autres aventures "heureuses", positives) à travers notre passion commune...
oui, je reste Marathonien dans l'âme, dans le corps sans nul doute, j'en porte les stigmates au lendemain de l'épreuve !
Toulouse, and not to loose...
j'y ai gagné beaucoup, oui
dans ce marathon du courage
pas de record, pas de performance, pas de classement
mais beaucoup, beaucoup
merci la vie !
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3 commentaires
Commentaire de lapinouack posté le 28-10-2011 à 22:10:11
bravo tu as été trés courageux ! :-)
et ton récit est pleins d'émotions
merci beaucoup et bonne récup
Commentaire de CROCS-MAN posté le 28-10-2011 à 22:16:53
Et oui un marathon peut être synonyme de galère. Et de galérer ça fait pas de mal parfois.Je ne pense pas qu'il soit déconseiller de parler et de marcher, tout le monde ne finit pas son marathon en 3h et ça peut permettre de récupérer pour espérer finir.
Merci pour ton récit et bonne récup. J'espère que tes ennuis de santé sont réglés et que tu pourras retrouver ton niveau.
Commentaire de yves_cool_runner posté le 31-10-2011 à 16:54:27
Bienvenu dans le clan des galériens de 2011 (voir mon dernier récit...). Et surtout félicitations pour ce marathon. C'est une course superbe, bien organisée, que j'ai malheureusement faite sous une pluie battante en 2010. J'y reviendrai ! Encore bravo.
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