L'auteur : Papy
La course : Altriman (format Ironman)
Date : 10/7/2010
Lieu : Les Angles (Pyrénées-Orientales)
Affichage : 9300 vues
Distance : 240km
Objectif : Pas d'objectif
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21 autres récits :
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*** NDLR rajouté le 3 Aout à 16h20' en fin de CR, juste avant les commentaires ***
*** pour infirmer une impression laissé par la lecture complète de ce CR ***
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TRILOGIE DE L'ETE, PHASE 1.... L ' A L T R I M A N
(Altriman/Embrunman/Ventouxman)
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L'Altriman ?
Un autre monde, une épreuve Inclassable, un triathlon ?
1/ Préambule
2/ Avant course
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3/ Les 3,8kms de Natation, 1600m d'altitude avec 0D+ :-)
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4/ Les 194Kms de Vélo avec 4700D+
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5/ Le marathon, 42,195Kms, de CAP avec plus de 700D+
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6/ Les Conclusions... Plus tard pour l'instant... Mais avant Embrun !
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7/ Rajoutez un commentaires :)
Je rajouterais que pour me faire une surprise, l'organisateur,
Benoittri ou Benoit11 suivant les forums,
avait fait marqué " Papy" sur mon dossard
ce qui m'a valu quelques contacts sympas avec des internautes
ainsi que des chambrages de la part des béné voles de la CAP..
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1/ Préambule
Il est des fois ou devant une feuille(écran?) blanche on est "sec",
sans inspiration, limité dans les images à transmettre.
La c'est plutôt la profusion...
En effet, l'Altriman n'était, pour moi, qu'une étape dans ma préparation
pour l' Embrunman2010.
Aujourd'hui je suis dans l'expectative car de préparation il n'en fut pas
question. Le choc que j'ai subi durant cette formidable épreuve ne va pas
me laisser dans l'état souhaité.
En effet, lors de l'Altriman, je suis passé de l'autre coté...
De l'autre coté ?
Mais de QUOI ???
Du miroir ? De quel miroir ?
Je vais tenter de l'exprimer, mais de ces notions, encore relativement confuses,
ressort quand même un sentiment d'unicité, d'épreuve hors du commun dont tout
le monde rêve de franchir la ligne... Un jour... Peut être...
Au moins dans l' imaginaire...
Car, effectivement, dans cette épreuve
il y a une dimension supplémentaire dans la difficulté.
Je vais tenter de le faire en quelques lignes, mais avant, je voudrais rendre
un hommage vibrant Benoit et son équipe pour son organisation du WE !
Pour avoir participer au montage d'évènements importants, je peux affirmer
qu'ils maitrisent tout ce que le public ne voit pas et qui est important.
Que cela soit dans la sécurité , les rouages de transmission, les ravitaillements,
les bénévoles, etc... Tout ce qui fait que l'athlète "lambda" se sentira en
sécurité lorsque sa lucidité commencera à lui faire défaut.
L'Benoit avant l'Altriman ©vincentbd/Renton
Je suis très critique et j'ai noté des points de progrès dont je lui ferais part.
Mais j'ai aussi noté des performances extraordinaires que l'on ne trouve que
chez les meilleurs bénévoles, ou les organisations les plus rodées.
Et pourtant, cela ne fait que 2 ans qu'ils sont au Matemale.
AMHA, s' ils arrivent à s'inscrire dans le patrimoine local, et que les forces
régionales s'ajoutent au brio de leur organisation,
cela peut devenir une épreuve d' exception.
NON Pas grace exclusivement à l'organisation de l'Altriman, mais plutôt avec
l'apport de ceux qui viendront regarder et faire les autres distances pour
quand même aussi reussir a prendre part à la fête.
En effet, je ne vois pas aujourd'hui 1000 personnes, voir plus, au départ
d'un tel Ironman car, n'en déplaise à Nick The Quick , le niveau de
difficulté est trop important, bien plus qu'à Embrun ou Nice par exemple.
Et si vous voulez encadrez correctement autant de triathlète sur ce parcours
vélo MAIS AUSSI, sur ce parcours CAP, c'est des centaines( milliers?) de personnes
qui seraient nécessaire pour assurer le minimum de sécurité.
Dans tous les cas j'ai suivi l'organisation tout le WE car même à l'IronKid j'étais présent...
Celle ci peut être qualifiée d' une belle réussite pour les coureurs présents.
Vous êtes bien accroché ???
Altriman... Que ce cache t il derrière cet acronyme ?
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Ce Vendredi on ne peut pas dire que le temps est vraiment au beau
et l'inquiétude est donc au rendez vous...
Inquiétude ?
C'est pourquoi j'essaye sous ce temps venteux et
nuageux de me rassurer en suivant l' IronKid.
Théotime prend le départ de l'Avenir 2 très motivé.
Sans échauffement, il prend la tête jusqu'au 3/4 de la natation ou asphyxié,
il brasse un peu pour se rediriger.
C' est fini, sa tête a changé il va tenté de sauver les meubles.
3ème de la natation, le futur vainqueur sort 6,
il fera un vélo passable, avouant son manque de cuisses.
Il sort 4 du parc à vélo, à 8 secondes du premier et
gerera sa place car derrière, il n'y a plus personne.
Comme devant lui c' est une jeune fille, il assure sa place sur le podium.
Il prend quand mê me une sacré pile
face au 2 premiers luttant pour la première place.
C'est, néanmoins, un bon résultat pour quelqu'un qui ne s'entraine jamais
en Vélo et CAP et comme la saison de natation est finie depuis mi juin...
Je ne sais pas si je vais l' inscrire, finalement, pour Embrun ?
Je croyais que nous pouvions amener les vélos jusqu'à 19h, moment du briefing.
Grosse erreur, je n'ai que jusqu'à 17h, mon vélo est à 30kms(en montagne)
et il est ?!?!? 16h30'...
Heureusement que je connais Benoit pour obtenir un
élargissement de l'horaire et je fais un A/R digne de Loeb... (Loeb endormi!)
Je croise avec plaisir Manu Conraux qui vient faire un échauffement couplé à
un trail le dimanche. Il parait serein devant les difficultés.
Me voilà au briefing ou j'y rejoins mon ami le Lapin. Celui ci me fait l'honneurde m'accompagner demain en vélo, dans le respect des règles du triathlon.
Quand on connait sa rigueur,
il est sur qu'il respectera les règles, nous le verrons...
Il a un souci physique en CAP et vient faire un test sur le Tri CD le lendemain.
Le briefing est malheureusement assez inaudible. Les baffles ne rendent pas et
rapidement les discussions m'empèchent de comprendre.
Je crois qu'il y a des descriptifs de parcours, mais n'en suis pas sur.
J'espère simplement que je ne manque pas de détails importants qui me gèneront
le lendemain...
Je mange avec Sergio83, Manu Conraux et un de ses potes Strasbourgeois.
J' entends des perfs incroyables, des souffrances terribles mais aussi une
libération quasi extatique, ligne de l'Altriman2009 franchie.
Tout de suite je note les performances sur Embrun.
Et comme lorsqu'avec une perf sur semi on imagine le marathon,
je tire la regle de Embrun +2h30' à 3h pour mon niveau.
Autant de différence pour la même distance, cela rajoute à mon anxiété.
En plus, Benoit m'apprends que si je mets plus de 16h, j'aurais besoin
de ma frontale... Je n'ai pas envie de la prendre...
J'ai donc l'objectif de mettre moins de 16h !
Cela fera donc 1h30' de natation, brouillard et transition comprise,
10h de vélo et 4h30' de CAP... On me signalera que pour la CAP je suis
peut être un peu présomptueux, car 700D+, c'est costaud.
Tant pis, de toute manière, hors compteur vélo, je serais sans montre,
tout à la sensation, pas de pression chronométrique.
PatleDeb' m'apprends qu'il ne pourra pas passer ce soir,
je rentre sur Err la nuit sera courte...
2h50' du matin, ouille, la nuit a été ultra courte !
Déjà les 12h de voyage pour atteindre les Pyrénées m'avait bien entamé, mais
je sens vraiment que les 4h de sommeil de cette nuit ne suffisent pas.
Je suis vaseux et j'espère que la nouvelle mixture issue
des menus d'Aroche (Creme de riz, Creme de jus d'Orge, Sucre intégral, Fructose,
Amande pilé, crème de Quinoa) me réveillera un peu.
L'avantage de cette mixture est qu'elle cale très bien tout en se digérant
facilement 1h avant la compétition.
Je prépare mes affaires comme je peux et j'espère ne rien oublier.
Ma seule envie du moment est de retourner au lit finir ma nuit.
Quelle idée ais je eu de venir ici faire ce triathlon ?
Pffff, c' est une galère pour arriver à trouver la concentration
et de finir les pré paratifs.
J'arrive finalement à décoller et file rapidement sur le site du Matemale.
Ces moment de "pré-départ" m'ennuie beaucoup.
Tout est il prêt ?
15 fois je vérifie que j'ai mes chaussures de vélo avant d'oublier mes chaussures de CAP !
Pffffff, galère de la préparation...
C'est sur place que je me rends compte que je n'ai pas ma puce.
Heureusement l'organisateur me trouve une solution
avec l'aide des arbitres très sympa.
Je n'aurais malheureusement pas mes dérails sur le marathon,
mais c'est déjà un moindre mal, je serais classé
Je fourre mes affaires comme je peux sous la lumière des projecteurs,
et lorsque j' enfile ma combinaison je suis l'avant dernier du parc à vélo.
C'est les arbitres qui nous permettent de finaliser notre habillage et
je rejoins dans le noir, la plage de départ.
Me voilà in situ, pour vérifier si la lecture du CR de la Tortue va se vérifier.
JE NE VOIS PAS GRAND CHOSE !
L' eau est bonne, mais je questionne plusieurs nageurs sur notre destination
sans obtenir de réponse claire.
Bien sur je distingue une lumière au loin, bien sur tout le monde explique
qu'il faut la viser et l'on verra la bouée, MAIS, personne n'en est sur et
chacun me repond, "on verra bien"...
Vouimééééé, moi... Je ne VOIS rien !
Ma vieille myopie me taraude l'esprit et je n'arrive pas à me tranquiliser
en mettant les pieds dans l'eau.
A Embrun, au départ j'ai une grosse anxiété, car à 1000 dans l'eau, mon principal souci est de ne pas périr noyé. J'ai donc fait des progrès en natation, mais là, à une
petite centaine au départ, j'ai peur de me retrouver seul, perdu...
La tension monte le départ va être donné...
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3/ Les 3,8kms de Natation, 1600m d' altitude avec 0D+ :-)
Le speaker explique que pour des raisons de sécurité le départ va être retardé
de 10' environ. Moi, le vieil aveugle, je vais pouvoir psychoter encore plus.
Je repose pour la Nième fois la question de la lumière
et tombe sur des Catalans.
Je remercie en Castillan et vais ruminer plus loin.
Je me mets sur la gauche, lien direct jusqu'à ces phares de boué.
Le temps tourne, mon ventre gonfle et le stress va déborder...
Je n'arrive plus à décompresser, vivement le top départ
sinon je vais rendre mon repas...
Le speaker nous annonce les décomptes en minute,
la sécurité à du enfin se mettre
en place. Nous tapons dans les mains mais contrairement à Embrun,
la peur semble semble plus paralysante qu'excitante.
Aucun mouvement d'humeur, mais beaucoup d'interrogations
dans les regards au moment du positionnement sur la ligne.
Mon taux de négativité est à son comble. Tout ces mois d' entrainement pour nager
comme un chien et boire la tasse au premier écueil ???
J'aurais pu rentrer plus tôt le soir plutot que d' aller
perdre mon temps à la piscine ???
Je brasse quelques minutes, histoire de retrouver un peu mon souffle.
Je suis dernier, pas grave, le peloton ne semble pas être doté de "grand" nageur.
Je me remets à tourner les bras car j'ai peur de perdre les derniers et ne plus
savoir ou me diriger par la suite.
La lumière des phare se rapproche mais je ne vois toujours pas de boué.
De toute manière, même si je me perd, à ce moment vu ma technique natatoire
catastrophique, je ne risque pas d'aller trop loin.
Je tente de me calmer et de me détendre en nageant le plus lentement possible.
Cela agit enfin et je retrouve des appuis dans l'eau.
J'arrive de nouveau à bien regarder devant et la lumière est toujours
dans ma ligne de mire. Je remonte 1 bonnet à gauche et 2 à droite.
Le jour se lève et ma vue est meilleure.
J'aperçois la bouée de virage et mon stress s'échappe !
Je tourne à droite, cadre la suivante et file vers la plage d'arrivée.
Youpi, je remonte des bonnets et les bras répondent au poil.
Nous voilà sur la plage d' arrivée, je sors 38ème, bien content et
file courir sur le ponton de "l' Australienne".
Je me fais doubler par un petit nerveux, cool mon gars, économise tes forces.
J'ai grand plaisir à entamer le second tour, l' eau étant super bonne et le nuage
qui arrive sur l'eau rajoute à la beauté des lieux.
Beauté des lieux ?
Je repars et continue ma remontée, je traverse dans le nuage et aperç ois les bouées
virages que je prends à pleine vitesse, gagnant quelques places.
Je file vers la plage d'arrivée et rentre à nouveau dans le nuage
qui vient de s'épaissir. Je suis dans le "smog" complet !
Je continue à doubler et...
Et ??? Me voilà à contre courant de quelques coureurs !!!
Que se passe t il ?
J'ai trop viré à droite et je rencontre mes suivants ?
Aucun bonnet dans mon sens, je refile à Gauche. Je nage, nage, nage et...
PERSONNE !
Je ne vois aucune plage, ni boué, ni bateau ou canoé...
Je suis PERDU !
Je crie une première fois, aucune réponse... Aucun bruit, ni signe distinctif,
je suis dans un brouillard nuageux épais et aucun signe de vie alentour.
Je tourne sur moi même plusieurs fois et l'angoisse m'envahie.
Par ou dois je aller ?
Je n' ai AUCUN point remarquable, même pas de soleil,
juste du brouillard tout autour de moi.
Je ne sais plus vers quelle direction nager !
Je crie "Au secours !!!!" plusieurs fois... Rien...
Je m'époumone depuis quelques minutes lorsque j'entends des directives puis
sortant comme un bateau pirate du brouillard, un canoé m'interpellant.
Il m'invite à le suivre mais rapidement je le perds dans le nuage.
Je crie à nouveau et le canoé reviens me chercher.
Il apparait que je ne suis pas le seul à m'être perdu, mais force est de constater
que lorsque je sors de l'eau, je suis presque dernier a nouveau...
J'arrive dans un parc à vélo quasi vide, et commence la lente agonie de la T1.
Je ne trouve rien, me bagarre avec mes manchettes que j'aurais du mettre sous
la combinaison, n'arrive pas à mettre mon casque et ait envie de pleurer de rage
devant une telle impréparation.
Pourtant j'avais " presque" le sentiment du contraire ?
Presque...
J'ai froid, je tremble de tous mes membres et je file avec ma tenue
"Sézanne Triathlon", un coupe vent et les manchettes...
Est ce une bonne idée d' avoir parié sur le beau temps ?
Mes dents claquant jusqu'à la sortie du la nationale semblent m'indiquer
que je pars pour un suicide annoncé ...
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4/ Les 194Kms de Vélo avec 4700D+
Légère redescente et nous voilà au pied du col de Llose.
Le soleil est enfin présent
j'ai chaud maintenant, je peux ouvrir mon coupe vent.
Le paysage est magnifique. Nous rentrons dans le Capcir "profond" et rares sont
les voitures qui doivent passer. Nous n'avons pas à slalomer comme dans certaines
courses, entre les automobiles, bus ou autre véhicules à vocation touristique.
Les jambes tournent bien, je grimpe en 39x23, souplement,
je suis content et m'hydrate le plus souvent possible.
J'ai effectivement la stratégie minimale de boire au moins le bidon bleu entre chaque
ravitaillement(9), sans cela il apparait, avec le soleil naissant, que je ne pourrais
pas finir correctement.
D'ailleurs, comme vous avez pu voir sur le parcours au dessus, j'ai noté
les ravitaillements sur la carte, mais aussi, sur le profil !
Grace à Patledeb', j'ai cela sur moi !
Le sommet est atteint aux alentour de 1800m et entamons une descente sur une route
correcte, sans plus, mais toujours dans un environnement serein qui rend ma solitude
très agréable. Je vois bien, au loin, quelques cyclistes, mais ils sont hors de
portée de voix et je ne les rattraperais pas de sitôt.
Premier ravitaillement et je rends un bidon bleu vide et moitié pour le blanc d'eau.
Cela ne fait que 22kms mais déjà plus de 0,7l de bu...
La descente continue et j'ai déjà mal au trapèze, grrrrr...
J'ai donc une petite pensée pour le Pat,
grand spécialiste de ce genre de douleur.
Patledeb' pendant le Garotxe
Si je fini aussi cassé qu'au 3 ballons(Vosges), je risque une grosse désillusion en
CAP, il faudrait vraiment que j'arrive à me positionner correctement.
J'ai quand même plus de 2300kms au compteur depuis janvier, mais j'ai encore du mal
à me positionner dans ces descentes depuis que j'ai réhaussé ma selle.
J'ai donc des trapèzes douloureux...
Nous voilà au pied du col de Creu, je vais pouvoir détendre mon dos.
Le soleil est toujours là et j'entame la 3ème ascension de la journée détendue.
Je rentre dans ma bulle, d'autant plus facilement que rare sont les cyclistes
que je remonte. Il y a comme une communion avec la nature d'autant plus
que la grimpette n'est pas trop difficile, juste les derniers kms à
plus de 9% ou le 39x26 vient rajouter un peu de souplesse.
Nous voilà à 1700m d'altitude il va falloir redescendre jusqu'à 1000m et
raviver mes douleurs aux trapèzes... :-(
Cela me gonfle sérieusement car la journée s' annonce idyllique et si je ne
peux pas en profiter à cause de douleurs trapézoïdale,
je l'aurais vraiment mauvaise !
J'aperçois un cycliste en sens inverse qui me rappelle le Lapin.
En se rapprochant, j' aperçois même un cadre look !
Mais... C'est lui !!!
On se croise mais il ne me reconnait pas, je le hèle mais ne sais pas s'il m'a
entendu. Quelques kms plus loin j'entends son vélo revenir, le Lapin m'a reconnu.
Cela va me faire un peu de compagnie sur ce long parcours. Bien entendu, il n'est
pas question de faire du drafting et ceux qui connaissent le Lapin et sa rigueur
extreme savent qu'il n'en sera pas question.
Par contre, par instant, dans les cols, il viendra à ma hauteur m'expliciter
quelques tuyaux bien à lui...
Nous voilà au ravitaillement du Matemale, 44kms, tout va bien, 1 bidon bleu et
1 bidon blanc, j'en suis à 1,5l bu... La boucle d'échauffement est terminée
Ariège me voilà !!!
C'est sur cette portion, avant d'arriver à Formiguières, que je me "relairais"
avec Julien Maligne, un peu à la manière des Hawaïen, CAD 7m derrière, je relance
et passe 7m devant. ..
Sitôt laché mon compagnon de route, le Lapin monte à mon niveau et
commence à m'expliquer que ma position en descente n'est pas idoine.
Je me contorsionne pour suivre ses directives et j'espère que cela atténuera
mes douleurs. Nous descendons jusqu'à la remontée sur Querigut et je marmonne en
moi même car tout ce qui est descendu sera remonté au retour...
Querigut est passé, j'ai les jambes toujours fraiches.
Grosse descente jusqu'à Mijanes et nous voilà au pied du Port de Pailhères.
Un peu plus de 11kms pour 1000m de dénivelé, si l'on prend en compte la montée
vers Mijanes, c'est un col difficile, Hors Catégorie sur le tour, mais gérable
si l'on prend en compte les 2 seuls passages difficiles, les 2 kilomètres à
plus de 10% de MY.
Mijanes est là, je reprend un bidon bleu et je me mets en mode " cool".
Fini les ascensions sur le 39x23 voire 39x26, je passe sur le 39x29
pour les passages les plus durs.
©vincent lescaut
Le Lapin vient rapidement m' expliquer que je devrais passer 39x26 en danseuse
car sinon j'ai un temps d'arrêt qui me martyrise les quadriceps.
C'est donc parti pour être assis en 39x29 puis en danseuse en 39x26...
©vincent lescaut
Je monte bien, m'endors un petit peu, rattrappe quelques cyclistes mais est
"poussé au c*l" par un autre qui me remonte.
En arrivant sur le plateau je décide de le laisser remonter car la route est
longue encore jusqu'à l'arrivée.
Je ne sais pas combien je suis, mais j'ai plus l'impression de faire une sortie
en solitaire, avec super ravitaillement, qu'un triathlon.
Vue du sommet ©vincent lescaut
Je suis au sommet, le temps est magnifique ! Je louperais Bigpeuf qui, parait il
s'agitait la haut mais je m'arrèterais pour prendre bidon bleu et blanc.
Je me rhabille et entame la descente.
©vincent lescaut
Les souvenirs remontent... J'ai monté ce coté là du Pailhères au début des
années 90 avec un vélo Peugeot Izoard en Cromo, RX100, roue mavic de base et
42x23. J'avais fait 140kms avec 2 bidons. Que cela me semble loin et surtout
que cela me semble techniquement préhistorique. Et pourtant quel plaisir
à l'époque. Je refais à presque 70kms/h toute cette portion jusqu'à Ascou
ou j'avais eu un coup de chaud pour finir, devant, mais en titubant, les
derniers mêtres, me trompant de sommet.
©vincent lescaut
Aujourd'hui la lucidité est encore là et je me retrouve au pied du Chioula
avec encore toutes mes sensations.
J'attaque fortissimo la montée vers le pays de Sault avec mon pote le Lapin.
Cela ne durera pas longtemps car nous sommes aux alentours du 95èmekm et
les jambes commencent à tirer.
Il faut gérer pour en avoir lorsque, peu avant le sommet, les pourcentages, passent au dessus des 10.
Le lapin me voyant monter en force me laisse à ma partie de gambette et
s'envole vers le sommet.
Il aura la parole encourageante, lorsque je franchirais le sommet, mais
Ô combien dure à entendre quand même " Tiens, je te pensais beaucoup plus
loin que cela, tu montes bien..." Grrrrrrrrrrrrrr...
Avais je l'air aussi scotché que cela ?
Il est clair qu'à ce stade de la balade, je ne m'arrache absolument pas.
Je suis toujours en dedans et tente de monter à l'économie.
Par moment je réfrène des envies d'accélérer car j'ai peur d'un retour
de baton, je fais donc un long CLM dont j'espère éviter les coups de bambous.
J'ai une pensée pour mon ami la Tortue qui l'an dernier n'était pas passé
par ce col, mais par le Pradel. Je militerais pour que le Chioula reste dans l'Altriman
car en terme de sécurité c'est beaucoup mieux que le Pradel pour une
différence limitée de 50m/100m de D+
Nous voilà sur une partie du plateau de Sault, coupé par l'Aude, et en légère
descente. Le Lapin va me faire une démonstration de
"comment se reposer tout en avançant vite en descente".
(Surtout avoir toujours les bras pliés et prendre le moins de vent entre autre...)
J'en prends bonne note, surtout que mes trapèzes
remercient le Lapin pour ses premiers tuyaux, les douleurs n'étant plus vive.
Je note quand même que dorénavant, la moindre bossinette
ne se passe presque
plus en 39x23, mais plutôt 26...
Cela ralenti fortement mon avancée, mais comme
je ne suis pas doublé, j'en déduis que je roule correctement.
Camurac et son ravitaillement... Je note que j' en suis 5 bidons bleus bus pour
seulement 2 blanc d'eau... Est ce normal ? Est ce assez ? J'ai un doute
Nous filons vers Niort de Sault puis peu après un petit coup de c*l (>11%) et le
col de notre dame, nous redescendons dans les gorges de l'Aude vers Gesse ou...
LA COURSE va ENFIN pouvoir DEMARRER !!!
Et oui... Les supporters attendent au lac !
Je m'arrète au ravitaillement et prend mon lait concentré nestlé
dans mon ravitaillement. A ce sujet, un grand, très grand remerciement à
l'organisation car contrairement à d' autres, les 2 sacs ravitaillements que
l'on donne pour les retrouver au kms 80 et 140 sont intégralement rapatriés.
J'ai ainsi pu mettre des vetements qui, en cas de mauvais temps, m'aurait été très utile.
Ailleurs, comme tout est jeté, on ne peut dé poser ou laisser des vetements...
Nous descendons les gorges de l'Aude
que le tour de france remonteras le 18 juillet.
Jamais on remonte ??? Plus on descend, plus il y aura à remonter.
juste avant le virage de remontée
Nous sommes aux alentours des 460m et
jusqu'à Sainte Colombe sur Guette cela
montera gentiment jusqu'à 610m. Virage à droite, nous voilà sur le pont du
village à 620m, nous voilà devant 4kms pour monter jusqu'à Roquefort sur Sault à...
980m ! Plus de 10% de MY sur 4kms en prise permanente !
Vous voyez le pont avant la terrible pente.
Comme je viens de remonter 2 cyclistes, je suis bien et j'alterne entre le
39x26 debout et le 39x29 assis. Mais je commence aussi à avoir les cuisses
dures. Bien sur je note que les doublés ne reste pas dans ma roue, mais
la pente est vraiment ardues et
j'attends le ravitaillement suivant avec impatience.
J'ai du mal, je commence à ne plus pouvoir passer en 39x26
et je fini les derniers hectomètres en danseuse.
Nous voilà à Roquefort sur Sault, qui n'est pas le sommet du col,
mais les pentes ne dépasseront plus les 8% max pour rester aux alentours de 3%/6%.
Au ravitaillement de Roquefort je réclame bidon bleu et blanc.
Un bénévole m'interpelle pour m'arroser, il est vrai que nous sommesdans la période la plus chaude de la journée et que je chauffe beaucoup !
Malheureusement avec cette action j' oublierais de prendre le bidon blanc.
C'est 1km plus loin que voulant boire de l'eau je me rend compte que je suis
à sec ! Pendant quelques secondes j'ai l' impression d'une grosse catastrophe
avec la chaleur ambiante, mais je me rassénère rapidement en espé rant que dans
un village proche, une fontaine m'accueillera.
J'ai bien un bidon d'énergie, alors je conserve le moral.
J'ai, pour l'instant, bu environ 6l dont 4l d'énergie, est ce suffisant ?
Je verrais suivant le mal au ventre de la CAP, mais pour l'instant mon sentiment
est que cela fait juste. Pourtant, j'essaye de penser au maximum à boire.
Me voilà au village du Bousquet et je cherche une fontaine.
C'est au bruit que je me dirigerais vers elle, ouf...
En plus elle est gouteuse et je me remouille à nouveau !
Je repart derechef avec plus d'enthousiasme pour finir ce col de Garabeil
(ou Garavel suivant les pays...) à presque 1260m.
Je dois une fière chandelle à la fontaine de ce village qui, sachez le est administré
depuis 2008 et jusqu'en 2014 par...
Joseph Bousquet !
Cela ne s'invente pas !
Village de 53 âmes en 1999, il est clair que l'on y vit tranquille
loin des brouhahas des villes que les habitants voient à la télévision.
Nous voilà en descente ou je tente de nouveau d'appliquer les préceptes du Lapin
que je ne vois plus depuis le ravitaillement de Gesse.
Cela semble marcher car je suis moins douloureusement placé qu'au Vosges.
Je vais aussi beaucoup moins vite ! ;-)
Une petite remontée pour le col des Moulis à 1099m et nous voilà en descente
pour rejoindre Escouloubre les Bains.
Nous rejoignons de nouveau la vallée de l' Aude, dont la source ne doit pas être
loin, pour arriver sur un pont qui me rappelle furieusement celui de Sainte Colombe.
Les bénévoles qui nous accueillent chaleureusement me font oublier de
"tout mettre à gauche". Lorsqu'après m'être bien restauré j' attaque ce
qui suit, je reste coincé et doit faire une voltige pour descendre les vitesses.
J'avais oublié qu'il restait encore une grosse difficulté avant de rentrer
sur le Matemale.
Le col de Carcanières !!!
8/9 kms pour arriver au dessus de Querigut dont
surtout les 3 premiers qui vous font passer de 920m à plus de 1220m !
Horrible.. . Pour l' avoir refait le Jeudi suivant, je peux vous assurer que là
il n'y avait plus de place pour moi autrement qu'en 39x29.
Terminé les changement de braquet suivant ma position
c'est 10% et plus en danseuse et assis si <10%...
Je ne coince pas car je monte en rythme, par contre je me pose la question si
les pauses "marchées" si utiles en CAP ne seraient pas aussi efficace en vélo.
Mon égo me l'interdit,
par contre, le Jeudi suivant, j'ai re-testé encore une
technique ancestrale de prendre les passages les plus dures en biais.
Je pense que je réutiliserais cela plus souvent car la souplesse revient
lorsqu' artificiellement on baisse les pourcentages.
Me voici au ravitaillement de Quérigut ou je rejoins quelques cyclistes bien
fourbus. Je repartirais avant eux et ne les reverrais plus.
Malgré le sentiment de ne pas avoir trainé en route, j'accuse quand même plus
de 18' d'arrêt sur les presque 10h de vélo que je ferais.
Benoit, l'organisateur, m'avait expliqué qu'après Quérigut
les montées sembleraient faciles.
En sortant du village j'ai eu un doute,
mais finalement cela s'est bien passée.
Il y a juste Julien Maligne qui me passe comme une fusée sans aucune réaction
de ma part. Je me demande ou il va chercher son énergie, je verrais qu'en CAP
il a encore quelques cartouches à utiliser.
C'est donc serein que j'entre dans un parc à vélo trempé,
me change, bois un coup et file faire le tour du lac.
La course est presque fini, je suis entier, mes peurs étaient surévalué, je peux
tranquillement faire ce marathon à ma main pour réaliser un temps correct.
A ma main ? Avais je vraiment réfléchi ???
*******************************************
5/ Le marathon, 42,195Kms, de CAP avec plus de 700D+
700D+ ??? Faciiiiiile...
N' importe quel trail de plaine fait quasiment le double sans vraiment forcer.
C'est un dénivelé de tafiole, même pas peur, même pas la peine d'étudier l carte,
j'aurais le temps de dé couvrir sur place ou sont les grimpettes...
Sauf que, andouille que je suis, je n'ai pas vu que presque la moitié du parcours
est... PLAT !!!
C'est donc sur un peu plus de 22kms que les 700D+ vont s'appliquer.
Ce n'est plus "la même limonade"...
Il pleut, heureusement que mes chaussures de CAP sont sous la chaise.
Mais cela n' empèche pas celles ci d'être bien humide.
J'hésite à enlever mon coupe vent, mais j'ai peur de prendre froid.
Je met ma casquette Bangkok, bois un peu( pas assez) de malto
et file vers le lac.
J'ai du boire dans les 8l dont 6 d'énergie durant ce vélo.
Pour presque 10h cela fait peu, surtout en comparaison de mes 8l pour
5h20' l'an dernier sous la même chaleur à l'alpe d'huez.
D'un revers de main, je balaie mes doutes et me concentre sur mes kilomètres
à faire. Je suis largement en dessous des 6'/km, j'approche surement des
5'30", mais je tiens à rester en dedans.
Un rapide tour d'horizon me permet de voir que les cyclistes arrivés en
même temps que moi paraissent moins véloce en CAP.
Je prend donc les devant et tente d' entamer une remontée.
Je sors derrière Carlos, un catalan de Gava, il sera mon poisson pilote
durant toute la course.
Mon castillan étant vraiment mauvais, nous avons beaucoup
échangé par geste.
Comme d' habitude, le mal au ventre de la déshydratation est présent.
Je l'ignore un peu, comme d'habitude en réaction primaire, mais je me
promets de boire aux ravitos...
Las, je ne serais pas aussi rigoureux qu'espéré et je ne ferais pas le lien
nécessaire entre baisse de régime et loupé de ravitaillement.
J'arrive à la digue et je bois un verre de coca... Pourquoi pas 2 ???
J'ai toujours mal au ventre, mais cela me relance sur la rive opposée et je prends le ravitaillement en bas de Matemale avec un grand verre
de Coca. Effet immédiat je grimpe vite, même si j'en fais une bonne partie
en marchant !
Carlos m'a pris 20m mais pas plus, il court continuellement, même lorsque
la pente s'élève dans matemale. Pour ma part, la marche rapide me sied bien
dès que la route s'élève.
Nous voilà au sommet de cet A/R autour du lac, un verre d'eau et je redescends.
Mon estomac va pas trop mal et cette descente me permet de doubler quelques coureurs,
3, dont mon ami Carlos que je tente de lacher pour rentrer dans ma bulle.
Pour cela je laisse le ravitaillement du bas de Matemale et... Le paye 1km plus
loin, l'écart avec mes camarades se stabilise.
Je croise Manu dont j'imagine le sprint final. Mais nous ne tapons pas les mains car
il me montre des traces sanguinolantes.
Une chute en vélo semble t il, lui a causé quelques soucis...
Le coca m'a relancé et hormis Carlos qui m'a finalement repassé, je me sens mieux.
J'ai un rythme identique à l'Embrunman,
je tourne largement sous les 6', pauses non comprises.
Je repasse sur le parc à vélo, ne prend qu'un fond de verre de coca
et ne vais pas tarder à le payer, grrrrrrrr...
Carlos est toujours en vue et nous arrivons au carrefour de la sortie de la base nautique.
Ravitaillement et pop pop pop... Je pète un cable ou une durite, que sais je ?
Mais au lieu de me boire un ou deux grand verre de coca,
voilà que je me prends quelques chips avec... ??????
Du JUS d'Orange !!!
Quelle idée de prendre un verre de fructose additionné d'acide ascorbique
combiné à de l' huile de friture de chips ???
Je vais connaitre mon chemin de croix, et il va être long !!!
Je grimpe vers les Angles, car nous montons à la station.
Pardon ???
Pardon, missiou ? Vous êtes sur ? Heu...
Je ne veux pas vous contredire, mais le lac
c'est en bas, pas en haut...
Pardon ?
Je ne comprends pas...
Le lac est aussi en haut ?
Quel lac ??? Le lac de Balcère ? Nous devons allé au lac de Balcère ?
Cékoissa ? Aucun souvenir de cela....
OK... Je file à gauche et comme cela monte un peu,
je marche ecotrail's style, en espérant,
sitôt tourner à droite pouvoir recourir.
Surtout que mon compère Carlos, toujours devant moi, continue de courir vaillamment.
J'ai beau chercher dans mes souvenirs, pas de lac dans la commune
des Angles et puis le CR
de la Tortue ne m'avait point indiqué cela ainsi.
Il faudra d'ailleurs que je relise ce CR
car, AMHA, les soucis gastriques du carapacé m'ont caché bien d' autres turpitudes.
Me voilà au virage à droite, je vais courir...
Enfin, peut être, mais... Pardon ? Kooaaaaaa ?
Mais que suis je venu faire ici ???
Heu... Je suis venu faire un Ironman pas un accrobranche,
ni une via ferrata, encore moins
un GRP en réduction ???
Courir ??? Heu... Effectivement, Carlos va tout monter en courant et moi... En marchant !
Dré dans le pentu à plus de 10% sur presque 1km, faut être très fort pour courir.
Je suis en train de passer de l'autre coté, dans un espace que j'ai peu souvent atteint
malgré mon expérience d'Ultra...
Cela peut se voir pour finir les derniers kilomètres d'un 100 bornes, la dernière heured'un 24h mais là, je ne suis même pas à la moitié de mon marathon...
Dans quel état j'erre ?
Je monte machinalement en me maudissant de n'avoir bu qu'un fond de Coca,
j'ai les idées embrouillés car j'aimerais voir les kms passer,
mais les bornes passent avec une lenteur désespérantes.
J'ai quand même une chance inouïe, car apparait de nouveau mon pote " Patledeb'"...
Lui, l'amoureux des ultras, des courses très longues, venus ici faire le Garotxe en
préparation de l'Altriman m'accompagne en montant.
Je le vois à ses mimiques et ses encouragements que je suis loin, très loin dans ma
recherche pour avancer. Ses yeux me montre aussi que l'an prochain, sauf blessure,
il sera au départ de l'Altriman avec la même envie que l'Embrunman aujourd'hui.
Mais aussi, il mesure la différence avec l'Embrunman et me dira finalement que sa
décision de ne pas être au départ cette année fut sage...
C'est à ce moment là que mes comparaisons avec l'Embrunman se sont arrétés.
Déjà, sur le vélo, j'avais du mal car les références sont si éloignées.
Un peu comme une comparaison entre le Giro et le TDF de cette année.
A Embrun, vous devez gérer la première bosse puis la montée vers l' Izoard.
Le reste est bien valloné avec quelques "coup de c*l",
mais il existe des passages de récupération et de gestion de l'effort.
A l' Altriman, vous n'arrétez jamais ou presque, "l'Izoard" (port de pailhères)
se fini au 80ème km et le point le plus bas est au 145èmekm avec 1500D+ à se
farcir sur les 50kms qui restent(>3% de MY). Si il y a quelques passages
de transition au début, la seconde partie est en prise constante.
Mais maintenant qu'il me faut un treuil pour continuer sur ce parcours de CAP,
c'est fini, les comparaisons s'arrète là, l'Altriman c'est une épreuve sans
référence autre, qui se prépare spécifiquement, un peu comme un Norseman...
Maintenant que mon débat intérieur est clos et qu'Embrun ne me sert plus de
référence dans mon effort, ou en suis je ?
Regardez les courbes de niveaux à ce moment de la course après le 14ème kms
1 ligne = 20M
Pas loin du sommet où mon pote m'attend et ou un ravitaillement se tient.
AMHA, je n' avais pas complètement terminé mes discussions ou j'étais encore
dans mon brouillard du transfert "dans l'autre monde" , mais il est un fait
que je zappe encore presque ce ravitaillement.
Le fond de Coca ne suffit pas. J'aurais du boire plus !
Je cours depuis presque le 11ème km, sur un jus d'orange avec des Chips,
complètement inadapté au besoin de l'instant, et je n'ai pas la lucidité
pour me rendre compte qu'à ce train, c'est l' abandon qui va me guetter.
Carlos, malgré qu'il mette plus de temps que moi au ravitaillement, ne
semble pas plus s'hydrater.
Je demande la direction à suivre et l'on m'indique la descente ver le lac de Balcère.
Un supporter a la mauvais idée de m'indiquer que le demi tour "n'est pas loin"...
"Pas loin" ? Juste 2,5kms, une paille lorsque l'on est dans mon état...
Je cours... Non, je marche... Et Zut, cela descends, je peux bien courir ???
Vouimééé, tout ce qui est descendu devra se remonter, et mon mental en prend
encore un coup.
Les 2kms jusqu'au ravitaillement suivant seront galère. Je suis dans un brouillard
semi-comateux, mes jambes me portent, mais je suis un robot.
Il est clair qu'abandonner ici ne servirait à rien, ma santé ne s'en trouverait pas
mieux car il me faut rejoindre un point de rappatriement.
Alors, comme sur le final d'un 24h, je met mon corps en position minimum.
Je cours mais je ne fais que les gestes minimum pour avancer. Les bras et les
jambes bougent mais le reste rentre en léthargie.
Vous dire ce qui s'est passé jusqu'au lac m'est impossible, rien ne s'est imprimé.
Par contre, je revois très bien mon arrivé avec les pécheurs à droite
et le ravitaillement en face.
J'y rejoins encore Carlos et je m'hydrate d'eau pétillante avec un verre super plein.
Je repars et quasi instantanément je me sens mieux. Je mets cela sur le compte de la
fraicheur du lac et c'est accompagné des sourires des pointeurs que je fais le demi tour.
Je repasse au ravitaillement et je recommence avec un grand verre de Coca !
Pourquoi n'ais je pas la lucidité de faire la liaison entre ravitaillement réussi,
parcours rapide !!!
Et pourtant, ne suis je pas le chantre du
"Mal au ventre tu as, hydratation tu feras ?"
Il faut croire que non ou, tout du moins, que j'en suis, à mes dépends, que la pale copie,
l'un des innombrables avatars du Papy vieillissant.
C'est la descente vers les Angles, nous venons juste de passer le semi mais je pense que
nous avons fait l'essentiel du dénivellé et que je vais pouvoir courir à l'aise.
Lorsque je vois les visages des autres consurrents qui grimpent,
cela me met un coup au moral car je souffre pour eux.
J'ai des images qui me remontent et les douleurs qui mentalement reviennent.
Je tente d'en encourager mais les "pauvres" ne sont plus ré ceptifs,
ils passent, eux aussi, dans l'autre monde...
Nous voilà au centre des Angles et je suis content d'en avoir fini
avec cette traumatisante descente.
Cette fois ci, un éclair de lucidité me fait avaler un grand verre de Coca.
Bravo, mes prochains hectomètres se feront plus facilement.
Passage sous le pont au ski (recoucou le bénévole),
passage près de l'arrivée,
bronca espagnol
sur le ravitaillement suivant, olé amigos,
muchas gracias, gros verre de pétillant,
et j'entame la descente vers le lac.
Arrive en face un troupeau entourant un courant...
Wouaouuuu, il va faire un super temps !!!
Je regarde mieux, mais c'est le pote Alsacien de Manu Conraux
qui fait un finish extraordinaire
entouré de supporters et main dans la main avec sa femme qui court avec lui.
Son regard n'est pas franchement assuré, il doit souffrir, mais quel fierté d'exploser un
temps sur un parcours pareil.
Dans ma tête c'est presque fini, j'ai passé le gros moment difficile,
il me faut faire attention
à mon hydratation, mais après être passé très près de l' explosion,
je pense finir en un seul morceau.
Je ne me rends pas compte que je ne suis qu'au 27èmekm
lorsque je retrouve le ravitaillement
à jus d'orange. Je refuse poliment celui ci et reprend un peu(sic) de pétillant.
Je repars avec quelques difficultés, mais met cela sur le compte de la fin de la descente
et j'attends impatiemment le passage dans les stands du parc à vélo.
J'y arrive, salue un peu tout le monde, prend 2 gorgées de mon bidon(?!?!?)
et file saluant tout le monde.
Me voilà sur le port filant vers la digue lorsque mon moteur a des ratés.
Que se passe t il ?
Pourquoi suis encalaminé ainsi ???
J'ai mal au ventre, mais il me faudra la digue pour comprendre,
de nouveau, que je me déshydrate.
Je perds du terrain sur tout le monde
et cette ligne droite est loooongue, looongue...
Désespéremment looooongue...
J'aperçois enfin le ravitaillement de la fille au jolie yeux...
Je ne le zapperais pas cette fois ci et
je m'hydrate de 2 verres de pétillant.
Attention ne pas confondre Coca et Pétillant.
Le Pétillant est une eau minérale gazeuse.
Si jamais nous prenons QUE du Coca, l'osmolarité
de l'estomac risque d'être trop forte et, par osmose inverse,
de créer des problèmes... D'ou le grand intérêt de
diluer le Coca avec de l'eau minérale qui apporte des électrolytes
Effet immédiat (oui je sais je me répète, je radote même...)
je monte dans Matemale en rattrappant ceux qui m'avait doublé...
Enfin presque tous...
Car le grand blond au cheveux frisé fait
un finish étonnant et incroyable.
Bravo à lui... N'ayant pas vu son dossard, je ne sais exactement
combien de minutes il fini devant moi, mais vraiment, après un départ prudent,
il termine très très fort ce marathon.
Me voilà au demi tour du Matemale ou j'ingurgite de nouveau un plein verre d'eau.
La descente se fait bien, les jambes reviennent.
Carlos commence à avoir du mal, mais il est encore avec moi.
Nous revoilà avec les "jolies yeux" et hop un grand verre de coca.
Ligne droite jusqu'à la digue, la lucidité revenant,
j'ai envie de répondre du tact au tac aux plaisanteries
des bénévolesdu ravitaillement suivant.
Je regarde sur ma gauche, au delà du lac,
un splendide soleil couchant s'offre à moi.
J'ai vaguement dans l'idée qu'il reste 10kms et les écrit de Benoit,
l' organisateur, me reviennent en mémoire.
"Si tu ne veux pas être obligé d'avoir ta frontale sur toi
et être stoppé dans ta course, tu dois finir avant 16h !"
Le soleil ne va pas tarder à se coucher derrière la montagne,
c'est donc que les 16h de course ne sont pas loin...
Aïe... Objectif loupé ?
Je me sens bien et pense intérieurement
que le soleil va mettre longtemps à passer derrière.
Surtout que je vois le 35kms par terre,
plus que 7kms encore avant de monter
sur la scène d'arrivée.
Je passe la digue, toujours flanqué de mes ex-doublés
et prend un verre de coca en chambrant les bénévoles.
Nous filons sous les bois et
je vois que Carlos grimace...
Le jeune qui nous accompagnait s'arrète,
il n'y a que le blond qui est loin maintenant.
Je pense que Carlos va se relancer,
mais non, je ne le reverrais plus.
J'ai de nouveau un peu de mal à courir,
mais l'euphorie de l'arrivée proche est en train
d'agir et de masquer tous mes soucis...
Je ne boirais pas au ravitaillement du Parc à vélo,
je passe le 38èmekms.
Me voilà au " jus d'orange", mais pas de pétillant ni Coca,
dans mon empressement je ne prends qu'une gorgée d'eau,
de toute manière, il ne reste plus que 3kms...
Vouimééé, l'on monte presque 100D+ sur ce final,
pourquoi je ne m'hydrate pas ???
Me voilà au carrefour de la grand route,
le soleil s'est couché mais, dans un dernier
souffle, je demande l'heure à la bénévole.
"21h15'/21h30'... Je crois..."
Rapide calcul, départ 5h30', c'est foutu mon objectif est out.
(Faut l'excuser, il est fatigué)
Que m'importe, je vois, au loin, une silhouette,
quelqu'un a rattrapper, alors je retrouve
des capacités à courir,
je fini les derniers kms en 5'40" environ malgré la montée,
heureux de finir.
J'approche de la bronca espagnol,
mais la silhouette a disparu,
je ne la rattrapperais pas... Snif...
La bronca est moins forte, je comprends que Carlos est loin derrière mais
j'ai quand même droit au sourire de la cycliste...
Le final est là, le final approche, tant d'effort pour connaitre
ce moment fabuleux ou c'est fini, le graal est là,
la ligne sera bientôt franchie.
Je gambade, me diront les copains qui me voyent de loin arriver
sur le grand écran dans la salle.
Gros applaudissement dans la montée puis,
entrée dans la salle je salue tout le monde,
tour sur moi même, grimpé des marches 2 à 2 et
cri exutoire sur la ligne d' arrivée !!!
C'est fait, c'est fini, "plus jamais cela" !!!
Quoi ???
Pourquoi "Plus jamais cela" ?
Jamais, durant ma "carrière sportive",
je n'ai eu cette phrase dans la tête,
même lorsque je finissais dans la tente aux secouristes
voire même aux urgences hospitalières.
Mais là, aujourd'hui, à l'arrivée de l'Altriman,
cela me chagrine de penser, pour la
première fois, à ne pas recommencer une telle épreuve.
Suis je encore dans l' autre monde ? Pas de retour dans le monde réel ?
L'AUTRE MONDE ???
Voilà, la course est fini et je vais revenir dans le monde réel...
Le massage des cuisses me cause des nausées,
on va chercher le médecin qui me transporte
in petto
dans l'endroit des "grands blessés".
Bien entendu je rigole et lorsque le dextrose est fait,
j'affirme que je ne suis ni déshydraté, ni hypoglicémié...
En fait, je dois être le seul à ne pas avoir compris que
si je ne suis pas les conseils du Papy
je vais droit dans le mur.
Dans l'autre monde j'ai cru boire comme il faut,
j'ai cru faire les bons dosages et,
"grande gu*ul*", j'ai même annoncé que je devais avoir 1,5gr/l
au dextrose vu ce que je "croyais" avoir bu...
Pan sur le bec du pingouin, j'avais 0,66 !!!
Rapidement, les 2 poches transfusable (eau et nutriments)
étaient placées et me voilà comme
à l'arrivée d'Embrun 1995...
Sauf qu'à la différence de 1995, j'ai un peu plus d'expérience
et que je pourrais éviter ce genre de finish !!!
Manu Conraux est arrivé longtemps avant moi
avec le 3ème temps en CAP
J'ai retrouvé Boucle d'or qui me mets une tôle
sur la seconde partie de la CAP, Bravo à lui !
Sergio83 heureux d'en finir, malgré une CAP très difficile.
Voilà...
L' histoire est longue, mais Ô combien prenante
lorsque vous la vivez de l'intérieur...
PAR CONTRE, même si la petite voix m'a fait pensé " plus jamais cela",
je crois déjà que mon année 2011 tournera autour d'un Altriman
et d'un Ch'triman, les Ironman étant hors de portée de ma bourse...
Des questions ???
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6/ Les Conclusions... Plus tard pour l'instant... Mais avant Embrun !
A/ L'hydratation, toujours la clé du bonheur...
Je ne vais pas vous remettre ici le papier que les Zanimoss
ont eu à relire sur l'hydratation.
Il n'est pas encore publié car j'attends des infos sur
la résistivité de l'eau pour compléter mon premier jet.
MAIS... Plus les années passent, plus les analyses s'entassent
et les retours multiples des coureurs s'amoncellent
et plus les axiomes s'appliquent
Malgré mes pré-requis de charger au moins 1 bidon à tous les ravitaillements
plus de rajouter encore d'autres appoints,
malgré ce sentiment de toujours être en train de boire...
Je n'ai pas assez bu !
Cette déshydratation m'a caché mon hypoglycémie naissante
car de faim il ne fut jamais question.
C'est pourquoi, plus que la faim, en vélo, lorsque l'on commence
a légèrement coincé, il faut vraiment se poser la question
de l'alimentation autant que l'hydratation.
La consommation calorique en vélo étant sur-multipliée par rapport à la CAP,
les préceptes d'hydratation en énergie qui y prévaut sont un peu limite
pour avaler les cols sur 2 roues.
Je prévoierais, notamment pour Embrun, de manger lors des descentes.
Pour conclure la dessus, je reste, malgré mes 2 ans de retour,
toujours aussi étonné par notre capacité d'absorption hydrique
lorsque les dosages sont idoines !
B/ L'Altriman, fille naturelle d'un croisement entre Embrunman et UTMB.
Ce triathlon là peut avoir un avenir radieux
si l'on ne s'en tient qu'au fait sportif et organisationnel.
Un environnement extraordinaire,
des distances et dénivelées importants sans être sur-humain.
Une organisation compétente, réactive, performante
qui devra surement revoir quelques chaines de commandement
si le nombre d'inscrit explose.
(toute courses confondues)
Il est exact que les Pyrénées ne sont pas les Alpes et que les lieux
ou les touristes affluent (Embrun p.e.) dans les Alpes vous frapperons par
leur coté sauvage dans les Pyrénées.
Dans les Alpes, vous êtes "be a hero" acclamé par la foule des badauds,
dans les Pyrénées, c'est les ours, izard et marmotte qui vous applaudiront.
Dans ces régions sauvages ou une voiture vous doublant créera
un étonnement chez vous, c'est un véritable retour au source ou le triathlète,
seul, se bat contre le chrono et le pourcentage de la pente.
De plus, contrairement aux autres triathlon (sauf le Norseman),
si vous croyez que la fin est proche lorsque vous posez le vélo
détrompez vous, les dénivelés sont ramassés en quelques kms et
vous donnent l'impression d'être sur un finish d'un ultra trail de montagne.
Une natation atypique à presque 1600m d'altitude, dans le brouillard,
un vélo dantesque avec des pentes "pyrénéenne", CAD courte
mais nombreuses et souvent à plus de 10%MY, et une CAP qui,
en quelques kms, passe d'une course nature à une course de montagne,
voilà le cocktail détonnant qui attend tous les candidats à l'Altriman.
Je pense, mais je n'en ai pas encore discuté avec Benoit11, que pour que
"la légende" décolle, il faudra que l'implication régionale,
même si elle est déjà importante,
soit beaucoup plus visible par les populations.
Une implication, également, plus visible de la gendarmerie,
serait aussi source de publicité et d'impact dans le voisinage.
(j'en ai discuté au sommet de Pailhères avec eux, préparant le TDF)
Pour les dates, il reste le 14 juillet de disponible pour faire le pendant
du 15 aout de l'Embrunman. Mais il y a toutes les autres courses à réaliser
Il faut quand même savoir, pour l'Altriman que pour ceux
qui viennent de loin, avec les locations le Samedi, il n'est pas toujours
facile de jongler avec les propriétaires ou les hotels tout
en étant serein le matin à 5h30' au départ.
J'avancerais également une pierre dans la comparaison des parcours
vélo 2009/2010. Avec la nouvelle mesure d'Openrunner, la différence
de dénivelée ne serait plus que de... 50D+
C'est pourquoi je militerais pour garder le parcours 2010 car,
dixit les gendarmes du coin, le Chioula est beaucoup plus sécure que le Pradel.
Est ce que 50D+ supplémentaires valent une moindre sécurité ?
C/ Pérennité des Ironmans "familiaux" ?
Il se pose là, un problème de marketing et
d'ouverture du triathlon aux "masses populaires".
Il y a quelques pionners en france qui font des triathlons
à des prix démocratiques.
Le souci est que les budgets étant moindre,
les dépenses sur le marketing et les "pompoms girls" sont réduits
à leur plus simple expression.
En conséquence, ils ont plus de mal à remplir les slots de départ
que les courses à plus du double du prix
pour les mêmes prestations sportives !
(Certains triathlètes m'ont même répondu que vu le prix,
la course allait être mal organisée !?!?!?! Quelle ignorance !)
Je pense qu'avec l'organisation du Festricap et ses quelques 700 coureurs
"O3séries+club tri de Matemale" équilibre
à grand peine, les comptes,
mais l'Altriman doit être significativement déficitaire.
Vont ils continuer longtemps à porter le rêve grace aux autres course ?
Ou s'épuiserons t il ?
(O3 séries comme les organisateurs du Ch'triman ou autres similaires)
Je n'ai pas de recette magique pour éviter cela,
par contre je ne peux
que conseiller à ceux qui veulent le faire
de ne pas attendre trop longtemps.
SURTOUT qu'avec le panel de courses proposé, les clubs peuvent
s'organiser un WE collectif riches en émotion à des prix
quasi impossible à trouver ailleurs.
(Gardanne la expérimenté cette année)
D/ Récupération Ultra Triathlon Versus Ultra CAP.
La encore, pour mes proches, je vais me répéter.
J'avais, depuis le début des années 90, introduit les entrainements "a donf"
de chez flappi, en vélo pour les CAP.
Malgré quelques années de triathlon, j'avais peu vu l'intérêt de la Natation
pour bien finir des marathons...
Aujourd'hui ? Je n'ai pas changé d'avis, je vous rassure, pour les performances
sur marathon car la natation fait prendre du poids rédhibitoire.
Par contre les années passant, le triathlon montre qu'il apporte les plaisirs
de l'ultra sans les inconvénients de la récupération importante.
Cela permet de se faire plaisir souvent dans l'année, sans l'usure
classique que connait l'ultra CAP.
J'avais déjà des retours de triathlètes Centbornard/UTMBistes/GRR/24h
qui m'expliquaient que faire un Ironman ne leur laissaient pas plus
de séquelle qu'un semi marathon sec, fait "au record" ou proche.
Je dois bien avoué que depuis 3 ans que ma pratique d'ultra
s'agrémente d'un entrainement de triathlète, j'ai une fraicheur que
je n'avais plus connu depuis le siècle dernier.
En effet, 16h de sport ne m'ont donné aucune courbature et 4 jours après
je faisais du vélo, 5 jours après, 100kms sur la partie la plus dure
du parcours vélo de l'Altriman et la semaine suivante...
L'entrainement habituel !
3 semaines après j'ai fait un bloc "vélo/CAP" qu'il m'aurait été bien
difficile d'envisager après un ultra CAP...
La natation pour la VMA courte, le vélo pour la VMA longue
et la CAP pour l'endurance est un tryptique idoine pour ceux
qui n'ont que quelques heures à consacrer à leurs entrainements.
E/Objectif de la phase 2 de la Trilogie, l'Embrunman ?
Au sortir de cette aventure qui, bien qu'elle paraisse difficile,
m'a apporté un lot de confiance important, je perçois Embrun
comme... Une course de vitesse !
C'est donc avec l'ambition de battre mon record de
"quand j'étais jeune au siècle dernier"
que je me présenterais sur la ligne de départ.
Comme je n'ai pas de montre, c'est le temps de passage au sommet
de l'izoard qui m'indiqueras si je m'arrache pour y arriver ou si le retard
est trop important pour finir autrement qu'en entrainement.
Je dois donc passer avant 12h au ravitaillement du sommet
pour manger et attaquer la phase retour vers Embrun...
Pour la phase 3 de la Trilogie, le Ventoux attendra.
F/ Remerciements
Il est clair que la réussite d'une telle épreuve repose
sur une multitudes d'épaules qui font leur part de travail.
Tout d'abord Merci à Benoit11 de m'avoir glissé son flyer
lors de l'Embrunman2008.
Je n'ai pu venir en 2009, mais je suis heureux d'avoir fait le 2010.
Merci à toute son équipe, de la famille Olive, des O3serie, mais aussi
au gens, et clubs, du crus, présents tout au long du parcours et des carrefours
perdus au fin fond du Capcir, de l'Ariège ou de l'Aude.
Merci à ma femme et mes gamins pour me subir, même si la fraicheur
du triathlon tranche avec l'usure de l'ultra.
Merci à tous les cousins des P.O. pour l'accueil et les encouragements.
Les moments de détente sont un délice qu'il faut savoir déguster.
Merci à mes amis du Sézanne Triathlon, dont certains reviennent
de l'IM de Regensburg.
Le stage a été le point de départ de la progression actuel.
Nous serons 3 à Embrun dont un "semi pro" qui devrait encore
nous étonner !
Merci au Pat, et à Kat, sans qui tout le volet natation n'aurait
jamais été aussi approfondi et l'horizon des futures épreuves
aussi fournies !
Merci à aux Zaminoss
L'Papy_requinqué_très_rapidement
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NDLR(3 Aout à 16h20') : Contrairement a une impression qui parait ce dégager de ce texte, je suis bien content de la performance réalisée, surtout lorsque l'on voit toutes les pistes de progrès qu'il existe. Cet Altriman m'a d'ailleurs donné une confiance importante qui va me permettre de prendre quelques risques à Embrun. En effet, même si je "bache" ce 15 Aout, l'Altriman illuminera toute ma saison tellement j'ai pris grand plaisir à faire cette compétition.
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17 commentaires
Commentaire de Mustang posté le 31-07-2010 à 00:06:00
récit impressionnant!!! ( le tri l'est tout aussi bien sûr!!)
"plus jamais ça!!" mon oeil!!!!
bravo et total respect!!!
Commentaire de domi81 posté le 31-07-2010 à 18:56:00
tout simplement impressionnant....!
félicitations pour ta Grosse perf et pour ton CR énorme !
euh...tu veux du coca ! ;-)
Commentaire de La Tortue posté le 01-08-2010 à 23:41:00
bien joué l'ancêtre ! je te l'avais bien dit que l'Altriman c'était pas de la p'tite bière ;-)
et un grand coup de chapeau à Benoit et toute son équipe d'organisation !
Commentaire de aymeric posté le 01-08-2010 à 23:54:00
Incroyable... bravo pour être venu à bout de cette course hors normes!
Commentaire de raspoutine 05 posté le 02-08-2010 à 09:23:00
Un récit proportionné a la performance réalisée, ou bien, est
-ce le contraire ? IM-PRÉ-SSIO-NANT !
Lorsque je n'aurai plus de forces sur la CaP de l'Embrunman, je passerai en mode "coca" en pensant à toi et à la ténacité qu'il t'a fallu pour en finir.
Encore merci pour ce récit en live; un brouillon, disais- tu ?
Alors, tu recevras sans doute un prix littéraire pour la version définitive !
Encore bravo !
Commentaire de hemerodrome posté le 03-08-2010 à 08:48:00
Merci l'papy pour ce récit encore une fois très instructif.
Pas de Embrun pour moi cette année en revanche j'espère bien te voir au Ventoux.
En tt cas j'ai envie d'y aller à cet altriman.
amicalement
hémé
Commentaire de Fabrice PION posté le 03-08-2010 à 17:34:00
Bravo pour cette superbe expérience sportive et ce récit aussi captivant. On s'y croirait... !
Que j'aurais aimé le faire celui-là... !
Commentaire de boblastar posté le 03-08-2010 à 22:35:00
Un seul mot : ENORME (je sais je ne suis pas très oiginal...).
Respect, et quel CR !!!
Et dire que je m'entraine pour faire un tri sprint :)
Commentaire de LtBlueb posté le 03-08-2010 à 23:24:00
MERCI l'ancêtre pour ce récit, ce roman dis-je d'AN-TO-LO-GIE !!! autant que la perf ! effectivement tu es souvent seul sur les photos , ce qui témoigne d'un effectif assez réduit au départ !! longue vie à l'altriman...sans moi à priori !! See you soon !
Commentaire de Benoit_11 posté le 04-08-2010 à 23:13:00
Super récit... C'est E N O R M E...
Et Bravo pour ta course. Malgré tes ennuis gastriques, tu as remarquablement gérer pour finir dans un très bon temps.
RDV le 9 juillet 2011 pour faire péter le chrono...
Commentaire de Bruno CATANIA posté le 06-08-2010 à 17:29:00
Comme y disent les djeuns ah oui "TOTAL RESPECT". J'ai toujours pensé que les tri-athlètes étaient de grands malades ;)...mais la ça relève du pathologique. Les mots me manquent pour qualifier la "perf"...donc tout simplement B R A V O.
Merci pour le CR à la mesure de ta course.
Bruno modeste marathonien
Commentaire de Souris posté le 06-08-2010 à 20:42:00
BRAVO l'Papy pour ce finish et pour ce CR, d'ailleurs ce CR a du te prendre plus de temps que l'Altriman ;-))
Commentaire de marioune posté le 07-08-2010 à 08:21:00
Papy, tout va ben de mon côté mais en te lisant, j'ai eu des palpitations!! Nom de diou.
Comment dit on déja? puiser dans son expériecen personnelle pour apporter le meilleur coaching...
Super CR, bravo pour ta course et en même temps pas bravo ^^. Bises. Mais si bravo. Tu m'as foutu la trouille!
Commentaire de moniduong posté le 30-07-2011 à 17:42:18
Bonjour l'Papy,
Merveilleux cr plus ton album;
Cependant, avec ta superbe vie interne du "tri", je me pose la question "- 2012 c'est pas pour moi!!!
Pu....j'ai vraiment peur c'est à mourir sur le vélo et le froid c'est oufff ( merci l'Papy ).
Congratulations
Bon vent.
Commentaire de Papy posté le 01-08-2011 à 15:35:42
Je profite de cet utilitaire nouveau pour en faire un test...
Est ce que Moniduong recevra un rappel de cette réponse ?
Mon CR 2011 arrive et, si je n'ai qu'un conseil c'est foncez à l'Altriman avant qu'il ne disparaisse.
Le Norseman Français est extraordinaire !!!
Maintenant, pour les CAP, il est largement dans les cordes, si tant est que 2 cyclosportives de montagne soient faites avant.
C'est le seul pré-requis, à mon sens, obligatoire pour un CAP qui a déjà taté à l'ultra.
Mais si c'est dur pendant, qu'est ce que c'est beau et Ô combien la récupération est rapide après ce genre d'épreuve !
CR 2011 à suivre... ;-)
L'Papy_ki_prépare_le_Chtriman_!
Commentaire de maltese posté le 10-10-2012 à 18:32:36
Merci pour ton partage d'expérience. C'est toujours un plaisir de te lire.ça m'a beaucoup aidé pour EMbrun 2012.
Je compte faire l'altriman en 2013. En espérant te rencontrer.
@+
Maltese: http://triathlete.bestforum4u.com/t417-Altriman-2013.htm
Commentaire de Papy posté le 13-10-2012 à 10:14:58
Et bien on va suivre ce lien pour voir comment, en 2013, cela se passera... ;-)
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